Reçu le mardi 02 juin 2020 L'ENFANT DES FLOTS J’étais là-bas Vous savez ce pays Où vont les hommes vivants Près de la marée du cœur Qui s’emportent et se font voilure Et capitaine... Sous la misaine et sous de grands mâts Loin des rives Et chevauchant l’horizon Là-bas où le ciel trépigne entre les mondes Là-bas * Suivant la ligne du cœur Le reflet de vous Qui traîne encore dans les vagues Où s’épuise le vent Le parfum dans la brise La fragrance que vous avez abandonnée au ponant À l’ouest de l’ouest de la rive Non loin de l’île ou entre marée et dérive Mon corps va se perdre Arpenter un vent de terre soutenu d’alcool fumant * Là-bas Suivant la ligne du cœur Les flots du rêve Où Oh! Mon âme .... J’ai défloré les jupons de celle Qui m’avait raflé dans la mise En deux coups de dés…. * Ô mon âme, quelle envolée...S’il avait resté un peu de ciel Cela aurait été l’après midi, Mais la nuit fauve nous avait séduits Et déjà nous emportait au-delà des brumes… * Ô Voyageurs intempestifs Qu’avons-nous fait de nos vaisseaux Où avons-nous laissé nos voiles Et quand nous nous sommes réveillés Nous cherchions encore nos mâts… La grande lune du cœur avait fuit déjà Et courbaturé je cherchais ma coque Mon navire l’aile du départ L’incertain d’un demain qui n’existe pas… * Ma pensée s’accroche aux nuages S’imaginant qu’ils nous retiendront Mais tout aussi perdus que nous ils nagent Dans des eaux moins sûres encore … * Ô mon âme dis-moi que j’ai aimé Dis-moi qu’elle m’aime encore Dis-moi que là-bas Elle sait que j’existe encore Dis-moi Quand je reviendrai redescendant les vagues De la marée de mon cœur Du ciel et de l’aurore Qu’elle sera là la dame Que j’ai gagnée aux dés. Et qu’elle aime encore L’enfant qui bourlinguait Au milieu des immenses marées De l’être Du cœur et de ses rêves ... Yves Drolet, 28/05/2020 |