retour vers sommaire bas de page vers autre texte : philo-paix








REFLEXIONS SUR NOTRE TEMPS
OU COMMENT
PHILOSOPHER AUJOURD’HUI ?




 Etre radical, c’est saisir les choses à la racine, a exprimé un sage asiatique. Présentement, l’humanité a besoin de retrouver le sens et la totalité de sa vision d’humanité

 Or, nous sommes loin de l’idéel lorsque HEGEL pensait que l’esprit pouvait éclairer la conscience humaine. Les gigantesques progrès des sciences et des techniques, précédant et de loin la conscience morale universelle qui, hélas ! n’avance pas au même rythme. Les moyens de la pensée vont au rythme de l’homme qui, lui, ne progresse pas à la même cadence.

 Le défi de la modernité, ne serait-ce pas les échecs et finalement l’impasse d’une modernité qui a toujours raisonné en termes d’illimité !
L’inégalité d’accès aux savoirs, aux divers pouvoirs, à l’argent et à la réussite individuelle a avili l’éthique de la symbiose et de la responsabilité collective.
Présentement, les leaders religieux parlent, leurs adeptes décident ou non de suivre leurs prescriptions. Les citoyens désabusés par leur existence sociale doutent du crédit des élus politiques et de la sincérité de leurs engagements.

 Pour un certain nombre de citoyens des continents, être libre, c’est faire ce que l’on veut, prendre ce qui est possible, sans miséricorde ou bienveillance. Cet état d’esprit prévaut pour les pays du Nord plus riches que ceux du Sud, avec les inégalités de développement en cours.
L’absurdité des sommes colossales consacrées à l’armement est manifeste. A quoi servent les armes de destruction massive, la course à l’armement nucléaire, les missiles ou autres engins de destruction qui tuent des vies parmi les peuples. En effet, la guerre moderne fait la part belle aux armées de l’ombre composées de petits groupes qui procèdent  par attentats. C’est le terrorisme souvent fanatisé par une idéologie religieuse qui est le successeur moderne ( mais avec d’autres conséquences ) des attentats anarchistes du 19è siècle. Ces derniers, eux, étaient basés sur le refus du capitalisme naissant et  de l’exploitation des plus pauvres.

 Dieu est mort, nous l’avons tué, écrira NIETSZCHE, les croyances en l’humanité de chaque personne ou l’humanisme des philosophies laïques des droits de l’homme s’estompent au profit d’un homme nouveau. Ainsi, s’est progressivement institué une nouvelle révolution des pensées et des pratiques souvent plus pauvres que les débats antérieurs sur l’origine de la vie, la place de la matière et de l’esprit, le sens de la mort et de la  condition humaine.

 Le matérialisme du pouvoir, de la réussite individuelle et de l’argent est devenu le nouveau Dieu omnipotent. Cette révolution qui s’est emparée de nous n’a rien épargné ; mais, elle n’a rien résolu sur le fond. Cependant, elle a bien périmé et dissipé l’héritage de la tradition. Présentement, la problématique des droits, certes nécessaire, l’a emporté sur la contrepartie des devoirs.
Il nous faut reconstruire une révolution de l’esprit qui intègre la dimension éthique de toute l’humanité pour la protection de la planète et un dialogue vivant, respectueux entre cultures et civilisations.

 Aujourd’hui, le rôle de la philosophie est d’admettre que le développement du savoir scientifique et la complexité du réel historique dans ses contradictions suscitent des questions qui débordent radicalement le champ de la méthodologie et même de l’épistémologie.

 C’est d’une véritable culture gnoséologique de la conscience, dont l’humanité a besoin pour rendre compte du rapport global de notre pensée et de nos actions aux faits et aux choses. Surtout : il devient indispensable de dégager des lignes force de propositions concrètes et crédibles, pour laisser en héritage aux générations futures, une planète soucieuse, par ses peuples, de son devenir et développement, capable d’anticiper les bonnes décisions. Ainsi, le prolongement philosophique ne peut ignorer la poursuite millénaire de l’étude des catégories philosophiques. Cependant, il est cette exigence de mutation de leur sens. Elles  ne doivent pas seulement être étudiées pour elles–mêmes, mais : être branchées sur toutes les formes de pratique sociale et de connaissance et de leurs motivations pour interpréter, suggérer, éclairer les consciences du devenir possible et nécessaire, commun. Dit autrement, il s’agit de donner à mon mot de « Connaissances »  leur sens le plus large, incluant toutes les formes d’appropriation de la réalité matérielle et spirituelle.


© Guy CREQUIE, 2007
Poète et écrivain français
Blog http://guycrequie.blogspot.com






retour vers sommairehaut de pagevers autre texte : philo-paix