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symbole-1_sursaut-vie-avant-mort, pendule murale, couleurs bleu et rose
symbole-2_sursaut-vie-avant-mort, main féminine avec sphère éclair bleu




SURSAUT DE VIE AVANT LA MORT


par Myrabelle, le 13 janvier 2010




Souvent, peu de temps avant la mort, dans le dernier mois de la vie de cette personne : de quelques jours à quelques heures, la personne est alerte, bouge, beaucoup ou peu, mais on sent son plaisir d’être, on sent son activité. On ne goûte pas souvent son action (on ne ressent pas toujours  le côté bénéfique de son action) : on a du mal à accepter que cette personne ait eu cette activité heureuse, puis ne soit plus…

C’est pourtant ce que j’ai entendu dire d’une personne que j’ai connue au théâtre que j’avais beaucoup appréciée : sa présence sur scène et dans la vie, sa gentillesse, sa douceur, sa voix si particulière, et qui, avant de mourir d’un cancer qui s’était généralisé, durant deux heures, discourait avec force gestes sans difficulté avec d’autres personnes, puis qui, sans prévenir, c’est-à-dire : sans signe qui aurait fait penser que c’était son moment, a expiré.

Et c’est aussi ce que j’ai vécu : environ deux jours avant que mon frère meure (volontairement) : il est venu me rapporter un équipement ménager que je lui avais prêté depuis longtemps. Je l’ai senti en paix, prêt à… (je ne savais pas à quoi… bien sûr, il ne me l’avais pas dit,… sinon j’aurais fait mon possible pour le dissuader de son souhait funeste)… Et, cette fois-ci, uniquement dans ces conditions-là, j’ai pu lui dire : « je t ‘aime » car je sentais que là il était capable : dans la possibilité de l’entendre : de l’accepter, de recevoir cette parole pas comme une provocation, mais comme un cadeau d’affection. Ce fut la seule fois où je pus le lui exprimer car auparavant nous ne nous comprenions pas, nous étions très, très, différents. Nous avions des idées similaires sur les rôles pervers que la Société nous fait jouer sous le prétexte de « gagner sa vie » mais avec une manière hyper diverse de l’expliquer et de la mettre en action.

De même, je l’ai vécu aux côtés de mon mari avec le décès de notre fille Emilie qui n’a vécu que six mois sur cette terre, tous ces mois où elle était dans mon ventre, elle n’a hélas vécu presque que des douleurs… Il lui manquait une partie de son cerveau, elle était anencéphale… Ce qui ne l’a pas empêchée, courageuse, battante comme elle était,  après que j’ai accouché de son corps, d’avoir, en étant morte, un sourire sur son visage ! et ce sourire, son sourire m’a donné à moi sa maman, une confiance en la vie et un regain de courage menant à la création de notre seconde fille, et une envie de rester vivante encore longtemps pour apprécier ce cadeau que Emilie m’a fait…et partager cette vision de la vie avec tous ceux que cela peut toucher, rendre sensible. Cette expérience de vie m’a amenée à écrire très différemment que par le passé, j’écris donc depuis presque 9 ans de la poéVie (poésie et philo. de vie mêlées), puis des contes (que j’appelle « mes histoires rebondissantes »), qui parlent de mes transformations internes (dans mon esprit, et dans mon cœur, et dans ma vie professionnelle), de d’autres constats que je fais depuis…notamment au sujet du temps qui passe : cela a totalement bouleversé ma vision du temps et fait remarquer que :

- par rapport à tout ce que nous n’avons pas encore vécu, du fait que nous ne savons pas de quoi ce moment va être fait, il peut être fait de tout, et donc nous sommes par rapport à ce moment tout neuf qui est à venir, innocent (à peine né voire à peine conçu) et tout est à vivre…même si on a 80 ans…même juste avant de mourir… : ce qui fait que l’on peut à chaque instant être dans la découverte de tout ce que l’on vit…dans l’enthousiasme et la spontanéité, et la routine devenir si on s’en sent capable : « un objet » de réflexion, d’observation, et de rigolades, et de permission pour laisser son esprit être libre…

- concernant tout ce que nous avons commencé de faire, et que nous avons arrêté, que nous n’avons pas continué, nous laissons ce travail dans le passé…alors que  il est encore d’actualité dans le présent : on ne l’a encore pas terminé  (sauf…si on ne souhaite jamais le terminer)… Ce qui veut dire que dans le présent, on se trouve dans le futur de notre passé  et donc dans « notre futur », au cœur de notre futur…et donc que l’on peut agir pour façonner notre futur en fonction de ce que l’on veut terminer de ce que l’on avait commencé dans notre passé et/ou pas…

- le temps est donc mobile et utilisable, et ne va donc pas que dans un seul sens… pas de la création à la naissance, puis à la mort… mais que l’on peut le moduler si on prend conscience de ces multiples et magnifiques facettes, et ne plus en être l’esclave…

Tout cela pour dire qu’il n’est pas si étonnant qu’une personne pétille de vie, dans le calme ou dans l’énergie : peu de temps avant son décès. Et, que cet état de fait n’est pas une provocation de sa part, mais au contraire un cadeau qu’elle nous fait, nous montrant une dernière fois, son plaisir d’être en notre compagnie, en vie, et de nous transmettre une nouvelle vision de la vie : que aller vers la mort peut se faire autrement que obligatoirement dans la grande douleur, mais aussi, pourquoi pas : si on s’en sent la force et si on le souhaite…avec, sur son visage, son sourire de paix.


© Murielle alias MYRABELLE
http://www.tousenlive.com/myrabelle
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http://myrabelle.poevie.free.fr/




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