ABSENCE... Je place tous les jours, auprès de ton visage Une nouvelle fleur…J’observe ton regard… Alors il me revient un grand air de Mozart, Source de nos émois, ce très brillant passage. Où tu posais ta main, je promène la mienne. Ton livre reste ouvert comme tu l’as laissé… J’ai fini la chanson qui t’a bouleversé : « La rencontre au printemps ». Pour qu’il nous en souvienne ! J’écrirai bien plus tard, retenant une larme, La douceur de l’amant qui m’apportait des fleurs… Tendresse de l’instant, ses parfums ses couleurs : Lilas, rose et muguet, violettes de Parme… Ton image souvent m’apparaît dans un rêve. Je revois nos vingt ans, leur juvénile ardeur, Nos plus beaux souvenirs, ceux-là dont la splendeur Obsède mon esprit, lancinants et sans trêve… Dans la grande maison, dès le soir, je frissonne. Et l’ombre lentement, s’installe sur ma nuit. Je suis seule et j’ai froid. Dis-moi pour qui je vis ? Je n’entends plus ton cœur… et je n’ai plus personne… © Mathilde FILLOZ, 2006 (née en 1912) |