J'AI UNE TETE J’ai une tête, A nulle tête pareille, Dans sa matière, Dans ses manières, Dans ses contours et ses détours, Loin des bobards et racontars . J’ai une tête, Qui encaisse et encaisse, Dans sa boîte à Pandore, Toutes les monnaies de singe, En guise de cash for love De femmes dures à aimer . J’ai une tête, Poivre et sel, Dans ses rondeurs, Capable de faire la tête, Quand elle se retourne Et même de chambouler Toutes les idées reçues Qu’on prend sans confesser Comme des dogmes sacro-saints Ou des saints sacrements . J’ai une tête, Inclassable, Comme un jeu flash gratuit, Dans ma géométrie variable De grand maître à penser, Plein d’images de monstres, A bord de trains fantômes Dans les scènes d’Halloween . J’ai une tête, A rire et à pleurer, Qui grossit, rétrécit, Au gré des sautes d’humeur Les passés révolus, Les présents qui présagent le futur . J’ai une tête, A l’épreuve des casse-têtes, Qui minent les esprits, Dans les péripéties De quotidiens remplis Tantôt de larmes de joie, Tantôt de gouttes de chagrin, Qui traînent des pieds sur mes joues . J’ai une tête, Qui sait faire de ces têtes, Dans mes états de travail, Quel que soit le scénario Catastrophe qui se profile . J’ai une tête, Qui sait ouvrir la gueule, Pour laisser échapper Les mots qui tombent, retombent Avec leur force de frappe, Sur les pieds de mes vers, En strophes à déclamer . J’ai une tête, De trouble-fête, Qui sait dire MERDE, En guise d’encouragement Pour ceux qui vont tenter Leur chance à un concours Même quand c’est joué d’avance, Entre copains et coquins Des réseaux de magouilleurs . J’ai une tête, Qui peut partir en guerre Contre vents et marées, Qui soufflent en lames de fond, Ou montent sur les terres fermes, En temps de tsunami Dans mon for intérieur . © Jean SAINT-VIL, 28 mars 2011 |