Reçu le mercredi 21 septembre 2011 PHILOSOPHIE–ARTS ET SPIRITUALITE (Première partie) par Guy CREQUIE auteur et artiste français http://guycrequie.blogspot.com/ Selon GOEBBELS, lui parler de culture, lui faisait sortir son pistolet. Ceci, tant son mépris des peuples était grand ! Tous les régimes dictatoriaux ont combattu et combattent l’apport culturel à leur peuple. Ceci, car un peuple instruit s'élève spirituellement, humainement, et, il est apte à choisir sa destinée et à chasser ses dirigeants corrompus ou qui distillent des idéologies des poisons sexistes, racistes, antisémites : ceux de l’idéologie dite des dons innés ou celles de la sélection naturelle des élites selon la transmission familiale ou par la supériorité de l’inné sur l’acquis. De nos jours, les politiques néo-libérales ont fait de la créativité artistique une marchandise comme les autres, liée aux critères du profit, de l’audimat, ou du choix arbitraire de certains organes médiatiques ou de sponsors dont les critères sont ceux de la commercialisation à outrance. Ce qui se vend facilement, même moins instructif ou riche en émotion et solidarité, est privilégié sur les valeurs intrinsèques du beau, de l’émotion, de ce qui touche l’âme, le cœur et l’esprit. Certaines émotions culturelles de qualité sont supprimées ou réduites à des horaires de moindre écoute, la poésie a quasiment disparu des recensions des grands quotidiens, l’aide aux créateurs est en permanente diminution. Pour se donner bonne conscience, certains gouvernements organisent des semaines ou journées musicales ou poétiques, mais les échéances passées, les créateurs, indépendamment de quelques artistes choisis, se retrouvent dans le dénuement, les politiques décentralisées sont étouffées financièrement. Un pays comme la France avait fixé l’objectif du 1% du budget de l’état consacré à la culture. En dehors de périodes ou ce % a été approché, depuis ! …… Plus subtile et sujet à interprétation, a été, cette citation d’André MALRAUX, parlant de la culture comme d’un "supplément d’âme". Le mot supplément a été interprété et traduit par des politologues, journalistes, comme un ajout, et donc non important et indispensable. Ce n’était pas, je le suppose, la pensée d’André MALRAUX. Peut-être, aurait-il pu plutôt qualifié de surcroît de sens à la vie, ce donné acquis par l’appropriation critique qu’est la culture qui ajoute une dimension élevée, humaine, sociale, de connaissances et aptitudes à la créativité, à la recherche, à l’échange. La culture est donc bien comme l’indiquait, Paul LANGEVIN, tout ce qui fait de l’être humain, un être social. Alors, et plus précisément : et la philosophie dans tout cela ! Celle-ci a sa dette de reconnaissance et d’évolution de sa perspective, qu’elle doit aux arts dans leur diversité. Il y a eu, grâce aux arts, un désir de modernité chez les philosophes, et je ne traite que de la période contemporaine. Ils ont avec eux, et en partie par eux, suivi de près les transformations artistiques, culturelles, sociales et les transformations des mœurs : ils ont par eux, eu un intérêt fort pour la peinture non figurative, pour la nouvelle musique, le théâtre, par le roman policier, la poésie, le jazz, par le cinéma. Il y a eu, pour les philosophes, la volonté de se rapprocher de ce qu’il y a de plus dense dans le monde moderne. Il y a aussi un intérêt très vif pour la sexualité, les nouveaux styles de vie. A propos de la poésie, celle-ci, par sa capacité à perpétuer des émotions, reste une instance d’interpellation pour le philosophe. La poésie, et sa capacité d’être une production active du réel, et ses dimensions d’espace et de temps, nous pose la question du rapport des mots aux faits, aux gens, et aux choses de la nature, du monde matériel et spirituel. Lors de mes formations à des enseignants pour une Fondation durant la période 1995-2002, j’utilisais un jeu de communication appelé LUDICOM : lu de ludique, com. : de communication. Lors de ma formation de 350 enseignants, j’ai fait constater à ces derniers, que les enfants qui avaient le goût et l’aptitude à rédiger de la poésie classique, avait fréquemment des aptitudes à la logique et aux mathématiques ! Ceux qui avaient le goût de la conceptualisation de l’ouverture de la poésie dite libre, étaient souvent portés à la communication, à la pédagogie, vis à- vis d’autres enfants ? Et dire, que certains détracteurs de la poésie contemporaine osent dire qu’elle n’a plus rien à nous dire ! Que cet art a tout dit avec les grands poètes du XIX è siècle, et de la première moitié du XXe siècle ? Ce jeu, à l’aide de figurines magnétiques qui se déplaçaient sur un support consistait par un stimuli adulte ou enfant vis-à-vis de récepteurs, de leur faire exécuter une réalisation suivant ses consignes verbales. Selon le mode expressif de l’enfant ou de l’adulte stimuli, les récepteurs réussissaient ou non la figure proposée. Ceci car eux-mêmes, étaient influencés par leur système dominant de préférences cérébrales. Le philosophe avec les arts, recherche un nouveau rapport entre le concept, et le mouvement des formes. Avec la période dite surréaliste, la philosophie a recherché sa nouvelle expression littéraire : trouver son rapport entre le mouvement de la phrase et de la pensée. Certains philosophes comme SARTRE, ont été aussi romancier et dramaturge. D’autres sont poètes et me concernant (votre modeste serviteur) je chante également, et j’écris des poèmes. Un philosophe comme DERRIDA, a effectué un travail de la langue sur elle-même, chez LACAN et MALLARME, vous trouverez une syntaxe particulièrement complexe. La musique est aussi source d’intérêt pour le philosophe. Elle est une série de longueur d’onde, l’échelle des 7 notes de l’univers. Dans l’univers physique, les courants sonores doivent leur origine à un mouvement vibratoire. Le son produit le développement de possibilités infinies. La musique, nous permet d’accéder à la zone alpha : cet espace que les artistes trouvent par leur créativité. Cette zone d’inspiration est celle, où les matériaux entre le subconscient et le conscient s’échangent. S’agissant de la science, la philosophie a entretenu une relation de rivalité, de fascination avec la psychanalyse. L’opération, a consisté à déplacer la science du champ de la connaissance au champ de la création et finalement, à la rapprocher progressivement de l’activité artistique. Ce processus trouve son aboutissement avec DELEUZE, lequel, compare de façon très subtile et intime : création scientifique et création artistique. La spiritualité, dans sa motivation intérieure peut-être créatrice de paix et d’harmonie comme l’a exprimé dans un ouvrage, l’essayiste et bouddhiste japonais Daisaku IKEDA. Ceci, car d’emblée, elle intériorise la réalité des autres, et délivre la grandeur de celle et de celui qui la met au service des beautés du corps, du cœur et de l’esprit. J’entrerai plus en profondeur avec la précision de quelques auteurs internationaux au sujet de la philosophie, et de son rapport vivant avec les arts et la spiritualité lors de la prochaine contribution. © Guy CREQUIE, 2011 Ecrivain français à finalité philosophique |