Du 19 juillet 1997 LES BAS NOIRS Les jambes gainées de noir hantent les rêves Sont les fuselages qui montent aux dessous Elles attirent le regard et font bouillir la sève Elles appellent à leurs mystères et fixent les rendez-vous Les jambes gainées de noir mènent la danse Elles glissent le soir pour entrebâiller le jour Elles ont leurs musiques qui parlent d’aisance Aux mains qui les frôlent, s’électrisent d’amour Qu’elles fassent le grand écart, qu’elles se croisent Les jambes gainées de noir, elles s’offrent aux cours Le suprême est de les étendre pour nicher sa toise De descendre les collerettes et de défaillir aux contours Elles sont l’avantage des femmes qui se dévoilent Les jambes gainées de noir aux attraits dévorants Elles indiquent le chemin du port aux mille poils Où l’homme pénètre dans son triomphe exaltant Elles ont le signe du partage sur leurs lignes Les jambes gainées de noir qui se plaisent à ravir Elles ont l’esprit avant de remonter aux insignes Puis séduisent le désir avant de le circonvenir Le succube qui cuisine à la moelle des émois N’a pas fait mieux depuis les balconnets à dentelle Les jambes gainées de noir rehaussent les minois Une magie de deux gangues qui s’attachent aux jarretelles Le four de la concupiscence avale les femmes Quand leurs galbes se parent des mailles noires Leurs bas sont des barques qui mènent aux flammes Et puis des charmes qui mènent à leurs comptoirs . © Jean-Jacques REY, 1997 |