Du 22 décembre 2002 LA BALLADE DES PERDUS Allant ballants De friches en sheds Des gars échinés Au destin brisé Mordus par l’inanité De ne rien faire Pour meubler un demain Parce qu’on leur a tout pris Semble-t-il Ainsi vont sans rien Lavis de crise Les faces blêmes Aux cent noms Allant se jeter Dans l’oubli Mourir à petit feu Souvent pris à témoin Pour maudire tout Et n’exister en rien Demain a-t-il un nom Gris noir de suie Subir laminé débris L’interminable douleur De n’être qu’un tronc Rouleau compresseur De la médiocrité Combien sont-ils Ainsi détruits Par les verres pleins liés Privés de l’amitié D’un jour tendrement enlacé Chance c’est demain Ou jamais vivre Hors la bulle Les illusions tombées Toucher son RMI Rire et s’allier s’aimer Si les cœurs s’en disent Mais n’être pas triste Résister plein et entier rebondir libéré À l’air libre Où les vues riches Complices redonnent Un sens à la vie . © Jean-Jacques REY, 2002 |