Reçu le jeudi 06 février 2020 LES SAISONS Les saisons étalent leur lumière Comme d’immenses banquets Aux invités À qui l’hiver brûle les mains De ceux qui n’entrent pas. Et impavide la nuit Soustrait de ceux qui tiennent encore Quelques hères qui n’ont pu s’emmitoufler Et qui ont été emportés par le blizzard… Frimas et engelure Échappée blanche et neigeuse Du ciel et de l’enfer… Demain Dans l’emportement assourdissant et symphonique Entre des Noëls tapageurs Et une année qui s’achève Les hommes affrontent ce géant blanc Qui jamais ne s’apeure Et eux qui trouveront à survivre Ont dans une encoignure un copeau de givre Et un feu serein au milieu du cœur Blizzard et verglas L’hiver a emprunté un nuage Demain au creux de la bourrasque Qui poudre Enfarinant Comme le gel La descente des monts Comme le chemin de village Jusqu’au loin là-bas Où la ville résiste encore Au travers de l’agitation fourmilière des hommes Qui n’ont dans leur fuite du vide Le temps pour s’occuper des saisons Mais l’hiver ne mendie pas Il gère Il glace Il crispe et tempête Et dans son pas enseveli le monde Sous amas montagneux de glace de glaçons De séracs de neige Insouciant des êtres et des gens Qui n’ont qu’à se garantir De son ombre glaciale… L’orbe gelée Nous poursuivra encore Jusqu’à ce que le soleil le rappelle à lui… S’il est gelure et frimas S’il est tempête et glaçure C’est qu’il est l’ombre De celui qui nous donne la vie Et quand ce dernier enfin se montre Son ombre glisse derrière son maître Et va vers ce pays qu’il a laissé….. L’hiver s’étale Comme une grande table blanche Sur un univers démesuré Il est l’ombre du soleil son aîné Qui sait de lui l’hiver Comme lui sait de lui l’été © Yves DROLET, jeudi 06 février 2020 |