Reçu le mercredi 31 janvier 2024 ET CENT AUTRES MILLE ANS Et cent autres mille ans à voir mon fils affalé sur son lit d'hôpital Sans pouvoir dire Sans pouvoir faire Endormi Par l’exubérance de médication Nécessaire aux douze heures d'opération…. Cent mille ans à attendre que…. Le génie de l'Humain est de se battre De refuser l'inévitable On aura beau dire la grandeur de l'homme est dans cette capacité de dire NON. Et de tirer de la vie la force de le dire... Cent mille autres années ont passé Et aussi étrange que cela puisse paraître Malgré les marées et les typhons Malgré la tempête L'orage Et les grands frissons de la terre L’homme est encore là Balbutiant avec de plus en plus de véhémence Son rêve de bonheur et d'éternité… J’ai attendu des heures avant qu'il puisse se réveiller Veillant sur les larmes de sa mère Qui affaissée dans la douleur ne savait plus….. Mais peu importe Déjà à mes yeux les hommes avait marqué un pas de plus Ils avaient creusé sa tête pour en extraire…. Et il était en vie et encore parmi nous…. ... Et il dormait là devant moi Fort plus fort que les voûtes de tous les temples Plus fort que tous les piliers du monde Explicitant à lui seul Toute l’effrayante volonté des hommes SURVIVRE Survivre jusqu'en l'éternité…. J’ai pleuré moi aussi Au bras de sa mère Moi aussi... J’ai souffert avec et pour lui Comme on imagine que souffrent tous nos enfants... Comme toutes les mères du monde Comme tous les pères…. Comme tous les hommes Et j'ai semé cette douleur au milieu du silence Qu’elle serve de terreaux De minière qu'elle rejoigne cette masse immense Inextricable de douleur qui nous fait tous dire NON Qui tous nous fait dire Non Plus jamais de souffrance! Plus jamais de douleur! Plus jamais de mort ! Plus jamais d'inhumanité….. Car qu'on le veuille ou pas Nous sommes les enfants de la douleur….. QUE NOS ENFANT NE LE SOIENT PLUS ! © Yves DROLET, lundi 5 août 2013 |