Reçu le 03/07/2018 BAVARDAGES BELLES PAROLES Les paroles voyagent entre bouche et oreille. Les ondes les transportent et jamais ne s’enrayent. De couper la parole il en est qui abusent Restent alors des morceaux, petits ou gros, qui fusent. Si c’est l’œil qui permet qu’on voit de la lumière, C’est l’oreille qui fait que le son nous soit clair. Pour se voir, la lumière évite les brouillards : Pour s’entendre, les mots détestent les bavards… « La parole est d’argent mais le silence est d’or » Prétend le philosophe. A-t-il raison ou tort ? Le mime ne dit rien mais on le voit parler ; La marionnette aussi nous fait rire et pleurer. « La parole est d’argent, mais le silence endort » Est une autre version qui semble en désaccord… Si les grandes douleurs très souvent restent muettes, Serait-ce pour aller plus vite aux oubliettes ? « Je n’ai qu’une parole » ont proclamé certains. Oui, mais elle était double ! On s’y est fié en vain ! C’est la « parole en l’air » et qu’on a laissé choir : Parole du matin n’est pas celle du soir… N’avoir qu’une parole est un défaut courant, Que pourtant bien des gens brandissent fièrement. Car dès qu’on l’a donnée, on est fort démuni : Retrouver sa parole, alors n’est plus permis ! Pensée, parole et langue, ont parfois des conflits : La langue, quelquefois, la parole, trahit ; La parole souvent, à notre pensée, ment : Inévitablement, la discorde s’étend… Si « passer la parole à quelqu’un » est normal, Où passe-t-elle, ensuite ? Est-ce comme une balle ? Vers celui qui reparle ? À celui qui écoute ? Si personne n’écoute, est-elle bien dissoute ? La machine qui parle et sa voix de synthèse, A des paroles au ton qui suscite un malaise… « La façon dont on dit vaut mieux que ce qu’on dit » : Si c’est vrai, le robot doit avoir du souci… La parole est au chant ce qu’un joli croquis Est à une peinture : un peu une… atrophie. Parole d’évangile est à une promesse, Ce que sont les serments quand on va à confesse… D’histoires sans paroles, on a beaucoup… parlé : Sur parole on veut croire à leurs petits secrets. Parler de la parole est-il trop prétentieux ? Écrire sur l’écrit serait donc moins… verbeux ? © Jacques Grieu, 16/05/2018 |
