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Article 1 : LE MAÎTRE DES HORLOGES N’EST PLUS
par Jean-Jacques REY
Article
2 : ÉLECTRICITÉ, LES DIFFICULTÉS ÉTAIENT PRÉVISIBLES
par Comité Social et Économique Central EDF SA
Article 3 : AVEZ-VOUS VOTÉ POUR AVOIR DE L'ÉLECTRICITÉ CHEZ VOUS ?
par Julien pour Les Lignes Bougent
Article 4 : CONTEXTE DE GUERRE ET CENTRALE NUCLÉAIRE EN UKRAINE
par Bruno CHAREYRON
Article 5 : JUSTICE POUR LES GILETS JAUNES
par MS21
En France, à l’heure actuelle, je ne comprends pas comment on peut
gouverner avec un tel mépris des gens : cet ensemble
communément appelé le peuple. On dirait qu’en dehors de leur petite
coterie, les membres de ce gouvernement considèrent les autres comme
des sous-produits d’humanité dont il faut se méfier des réactions
primaires et mater leurs velléités de résistance au changement selon
leurs vues. Serait-ce parce que dans cette coterie, on a des mœurs de
dégénérés ? … La question se pose : n’y a-t-il pas un
amalgame entre tendance personnelle et intérêt national dans cette
coterie au pouvoir qui dispose d’une base électorale, réellement
ridicule ? Pourvu que cela dure ! Ainsi il y a eu, il y a beaucoup de citoyen-ne-s qui croient qu’il vaut mieux avoir le « moins pire » comme gouvernement ; mais depuis le temps qu’on y est dans le moins pire, on s’aperçoit qu’on recule pour mieux sauter ou tout du moins, qu’on s’installe dans la régression de toutes nos valeurs de société hormis des avancées sur des sujets comportementaux, très spécifiques. La France n’est plus ce qu’elle était : ça, beaucoup le reconnaissent. N’est-il pas temps de changer de modèle alors, d’être nous-mêmes et pas ou plus les caniches des impérialismes, qu’ils soient d’Occident ou d’Orient ? Ces néolibéraux armés d’une logique bourgeoise, en matraquant les peuples par obsession d’un profit (illusoire), ils amènent au pouvoir les partis réactionnaires (ultras conservateurs ou extrême-droite) ; et après, par pragmatisme, ils font copain-copine avec eux… : exemple : en Italie, récemment ! Donc leurs politiques sont le contraire du chemin garanti vers la liberté et le confort de vie. Ils pensent faire la « guerre » et amener à résipiscence, rien qu’avec des sanctions économiques, mais ce sont des calculs de bourgeois qui pénalisent plus les peuples que les dirigeants. Il faut dire qu’ils se croient supérieurs dans le règne animal, mais en réalité ils sont inadaptés au monde animal ! Comme j’ai déjà écrit et me plais à le répéter, les bourgeoisies sont incapables de défendre un pays : c'est-à-dire une patrie ; parce qu’en vérité, elles n’ont la plupart du temps une nationalité que par commodité, en particulier pour les plus grandes d’entre elles qui en ont souvent plusieurs et bouffent à tous les râteliers… Elles font faire le « sale boulot » par d’autres, et, en général, c’est pour tirer les marrons du feu… Excités par leur sentiment antisoviétique reporté sur les Russes : en particulier vis-à-vis du gouvernement actuel de ceux-ci, beaucoup de ces néolibéraux vendent la « peau de l’ours » avant de l’avoir tué (L’URSS a été un cauchemar pour eux et on le comprend facilement à l’aune de leurs valeurs)… C’est oublier un peu vite l’histoire de la Russie et de son peuple : la longue habitude de ses souffrances et sa résilience. Apeurés, les néolibéraux et leurs alliés objectifs de la Gauche tiède : les sociaux-démocrates et consort qui infestent les sphères dirigeantes dans la plupart des états, regroupés sous ce vocable d’ « Occident », n’ont de cesse de hurler comme des hyènes, en se sachant alliés au « roi de la jungle » : les États-Unis d’Amérique. Mais d’après ce que j’observe depuis des années, et particulièrement en ce moment de crise qui aura probablement un effet de bascule, aussi déterminant sinon plus que le choc pétrolier de 1973, ils prennent leurs désirs pour des réalités et perdent en perspicacité… Vraiment ces bourgeois dominants en Occident ont peur que leur système de valeurs s’écroule, qu’il en soit fini de leur domination. Ils perçoivent bien quand même qu’ils sont de plus en plus isolés et que nous assistons à un renversement des alliances à travers le monde, assez inédit… Leurs « chiens de garde », aboyant à qui mieux mieux dans les médias contrôlés, en sont le premier révélateur. Ces gens sont inquiets. Le temps de la suffisance et de l’arrogance est terminé. Les gouvernements occidentaux d’obédience néolibérale auront de plus en plus de mal à orienter la marche du monde à leur convenance. « L’atterrissage » risque même d’être dur pour nous, le petit milliard, qui vivons avec un bon niveau de vie au détriment souvent des autres. Et même une guerre à grande échelle ne résoudrait rien, sinon nous enfoncer un peu plus dans les difficultés, et nous obliger, d’une manière ou d’une autre, à une remise en cause fondamentale de notre rapport aux autres et de nos assurances de nantis-profiteurs… Alors, ce n’est pas sous le coup de l’émotion dont nos médias serviles raffolent, que nous pourrons au moins planifier le modus vivendi… Les USA en tête, l’Occident doit cesser de vouloir régenter le monde, sinon cela finira très mal. Cet ensemble de nations dominatrices qui a plus ravagé les continents qu’apporter la civilisation, doit cesser de vouloir former le monde à son image, et, ses intérêts ne doivent plus prévaloir. Ce n’est plus une question d’intérêt national, mais de coexistence pacifique. N’est pas « maître des horloges » qui veut et le premier avorton venu ; alors je précise bien, en écrivant cela, je ne suis l’agent de personne, et surtout pas celui de l’ « Empire du Milieu » ! … ☺ Jean-Jacques
REY
jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html Maintenant, voici quelques
éclairages
pour sortir des vues étriquées,
et quand on se donne la peine, croyez-moi, on en trouve : voilà sept articles de fond pour évacuer des faux-semblants ! _______________________________________________ Appel: « Patrick Drahi ne nous fera pas taire ! » 10 octobre 2022 fondspresselibre.org/appel-drahi-ne-nous-fera-pas-taire [ Le système médiatique dominant, contrôlé par une dizaine d’hommes d’affaires (armes, télécoms, banque, bâtiment...) abîme le journalisme. Le processus à l’œuvre d’une concentration sans précédent des médias met à mal le droit de savoir des citoyennes et citoyens. Pire encore, au fil des ans, les aides publiques à la presse ont été accaparées par les hommes d’affaires, industriels et financiers, qui contrôlent l’essentiel des grands médias. Pour faire bouger les choses il y a une alternative : les médias indépendants qui racontent la société pour aussi la changer. Ensemble nous avons les moyens d'agir là où l'État cède. .../... Notre rapport d’impact 2022 : fondspresselibre.org/wp/assets/uploads/2022/10/Rapport-Impact-FPL-2022-VOK-LOW.pdf ] Plus de 100 médias indépendants et organisations de journalistes s’indignent de la décision de justice obtenue par le milliardaire et son groupe Altice contre nos collègues de Reflets.info. Au nom du secret des affaires, il est décidé par le tribunal de commerce de Nanterre d’une censure préalable de toute information susceptible d’être publiée sur ce groupe. Du jamais vu. Pilier de la République, la loi de 1881 sur la liberté de la presse proclame en son article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres ». C’est ce principe fondamental que le tribunal de commerce de Nanterre vient de violer, saisi en référé par le groupe Altice, basé au Luxembourg et propriété du milliardaire Patrick Drahi. Dans une décision rendue le 6 octobre 2022, le tribunal de commerce de Nanterre condamne le média indépendant d’investigation Reflets.info, spécialisé dans les enquêtes sur le numérique, les données open source et les leaks, à verser 4.500 euros au groupe de Patrick Drahi. Surtout, il lui « ordonne de ne pas publier sur le site de son journal en ligne de nouvelles informations » sur Altice ( lire l’ordonnance de référé à : media.reflets.info/doc/Ordonnance-22R834.pdf ). Un tribunal de commerce installe ainsi une censure a priori d’articles même pas publiés ! Dit autrement, il s’agit d’une interdiction professionnelle. C’est un effarant retour à l’Ancien Régime qui ne peut que rappeler le rétablissement de l’autorisation préalable de publication par le roi Charles X en juillet 1830. Cela provoquera la révolution des « Trois glorieuses » et sa chute… Le groupe Altice a poursuivi Reflets.info pour une série d’articles réalisés à partir d’informations issues d’une fuite de plusieurs centaines de milliers de documents internes au groupe et mis en ligne sur le web au mois d’août. On y découvre, entre autres, le train de vie somptuaire de Patrick Drahi et de sa famille, dont l’usage immodéré de jets privés ( le détail est à lire ici : reflets.info/articles/la-justice-interdit-a-reflets-de-publier-des-informations-sur-altice ). Altice estime qu’il s’agit d’une violation du secret des affaires quand nos collègues précisent qu’il ne s’agit là que d’informations d’intérêt général. La décision liberticide du tribunal de commerce de Nanterre s’appuie sur la loi de 2018, [ confer : legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000036749877/ ] protégeant le secret des affaires, alors défendue par Emmanuel Macron malgré les critiques de toutes les organisations, syndicats de journalistes et syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil). Cette loi permet de contourner la loi sur la presse de 1881, ce qu’a fait Altice en saisissant le tribunal de commerce de Nanterre. Mais ce tribunal va plus loin encore, en jugeant que s’il n’y a pas à ce stade « de violation du secret des affaires », celle-ci pourrait survenir si les publications se poursuivaient ! Face à ce « danger imminent », mais hypothétique, la censure préalable est donc décidée et l’interdiction de publier édictée. .../... Suite à la publication de cet appel, nous invitons toutes celles et ceux qui le souhaitent à rejoindre la liste des signataires. Journalistes de tous les médias, sociétés de journalistes, personnalités publiques, avocat⋅e⋅s, chercheurs⋅euses, médias, associations, ONG, activistes… Vous vous retrouvez dans les mots que nous portons collectivement aujourd’hui ? Alors envoyez vos nom, prénom et fonction à : drahinenousferapastaire(à)protonmail.com. _______________________________________________ Les Nations unies sont-elles encore utiles ? L’OCS pour un monde du partage 29 septembre 2022. Par le professeur émérite Chems Eddine Chitour – École polytechnique, Alger. tribune-diplomatique-internationale.com/onuocsmultipolarite « Notre monde est abîmé par la guerre, frappé par le chaos climatique, meurtri par la haine, couvert de honte par la pauvreté et les inégalités.» (António Guterres, Secrétaire général de l’ONU) –Résumé Avec une régularité de métronome, l’Assemblée des Nations unies fait son show devant l’indifférence aussi bien des grandes puissances que des peuples d’en bas, sans considération mais pas sans droit. Cette année, c’est véritablement une annus horribilis, pour emprunter une expression d’Elisabeth II. Mutatis mutandis. Pourtant, à la conférence de San Francisco en 1945, les anges s’étaient penchés sur le berceau de la naissance de l’Organisation des Nations unies. C’était en fait une annus mirabilis qui avait pris la relève de la défunte société des Nations dont les performances avaient débouché sur la boucherie de la Seconde Guerre mondiale où l’Union soviétique perdit 50% des 58 millions de morts, les Occidentaux, États-Unis 418 000, Royaume-Uni 450 000, France 472 000, soit 1 340 000 morts, vingt fois moins que l’URSS. Le format actuel des Nations unies est inadapté. II y a bien longtemps que ce grand machin, pour paraphraser le président français de Gaulle, n’est plus opérationnel, il est cantonné dans le rôle social pour réparer les dégâts des guerres des famines avec un Conseil de sécurité qui s’est déjugé sur la plupart des causes qui faisaient sa réputation et la confiance que les pays du Sud plaçaient en cette organisation. La situation actuelle, c’est la guerre de tous contre tous, le sauve-qui-peut, la loi de la Jungle et l’abandon des valeurs. Des nouvelles configurations s’organisent, c’est le cas des BRICS et de l’OCS, pour sortir du monde unipolaire et de la fin de l’histoire et écrire une autre histoire, plus généreuse, avec un monde multipolaire, qui va s’atteler à des causes autrement plus humaines : la lutte contre les changements climatiques, la faim, l’analphabétisme. Discours du SG des Nations unies La particularité de cette session est qu’elle est la plus dangereuse, la plus infructueuse. Les Nations unies ont signé là un constat d’échec. Le Secrétaire général de l’ONU, passant en revue les multiples crises auxquelles doit faire face un monde qui n’a pas été aussi divisé depuis longtemps, a mis en garde contre «un hiver de grogne mondiale». Il a dit redouter «un cycle sans fin d’horreur et de carnage» en Ukraine, et déploré les conséquences mondiales de la guerre comme les atteintes inacceptables aux droits humains dans la zone de conflit. L’ONU en est réduite à s’occuper des missions humanitaires et de santé et même là encore, pas d’annonce concernant des avancées sur l’urgence climatique tout au plus des constats. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à plus d’action et de leadership, avertit que les efforts visant à maintenir la hausse des températures mondiales à 1,50C au-dessus des niveaux préindustriels étaient «sous assistance respiratoire. Le chef de l’ONU a particulièrement réprouvé que l’idée d’un conflit nucléaire puisse aujourd’hui être évoquée par certains États. Maigre résultat. .../... Comment les États-Unis ont planifié la guerre et la crise énergétique en Europe C’est dans ce cadre, qu’il faut peut-être donner crédit à cette étude imputée à la Rand Corporation : «Dans ce qui semble être une fuite interne exceptionnelle du groupe de réflexion Rand Corporation, un compte-rendu détaillé est donné de la façon dont la crise énergétique en Europe a été prévue par les États-Unis. Le document, qui date de janvier 2022, reconnaît que la politique étrangère agressive menée par l’Ukraine avant le conflit pousserait la Russie à devoir mener une action militaire contre le pays. Son objectif réel : faire pression sur l’Europe pour qu’elle adopte un large éventail de sanctions contre la Russie, sanctions qui avaient déjà été préparées. L’économie de l’Union européenne, déclare-t-il, «s’effondrera inévitablement» à la suite de cela. L’objectif-clé est de diviser l’Europe, en particulier l’Allemagne, et la Russie. Le seul moyen possible de s’assurer que l’Allemagne rejette les approvisionnements énergétiques russes, est d’entraîner les deux parties dans le conflit militaire en Ukraine. En fin de compte, un effondrement total de l’économie en Europe est considéré à la fois comme probable et souhaitable. «Non seulement cela portera un coup dévastateur à l’économie allemande, mais toute l’économie de l’ensemble de l’économie de l’UE s’effondrera inévitablement.» La Rand Corporation a publié un communiqué de presse niant que le rapport provienne d’eux. Pour la mise en place d’un nouvel ordre mondial multipolaire sans guerre Dans cette veillée d’armes permanente et qui augure d’un futur tragique, il faut raison garder. Stefan Hofe, économiste suisse, écrit : «Après la chute de l’Union soviétique et des États socialistes européens, après la dissolution du Pacte de Varsovie et du Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM)1, les élites au pouvoir en Occident ont triomphé en affirmant que l’économie de marché capitaliste et le système étatique occidental, dominé par les États-Unis, s’étaient définitivement imposés dans la concurrence systémique avec le monde socialiste, qu’ils avaient vaincu le socialisme. On proclamait alors déjà la fin de l’histoire.» Il explique ensuite ce qui s’est passé après la chute de l’Empire soviétique : «Les trente années qui se sont écoulées depuis lors, ont montré qu’il s’agissait d’une erreur d’appréciation flagrante. L’essor économique phénoménal de la République populaire de Chine, associé à une réorientation géostratégique internationaliste de la politique de cet État, a donné naissance à un nouveau contre-pouvoir plus fort, qui limite de plus en plus le pouvoir des États-Unis et de ses partenaires juniors. La Russie, laquelle n’est plus socialiste, n’était également plus prête, sous Poutine, à accepter une hégémonie globale des États-Unis.» D’une façon lucide, il rappelle les manœuvres de l’Occident qui tente depuis lors de mettre la Russie au ban des nations, de l’affaiblir et de la déstabiliser en tant que puissance autoritaire et non démocratique. Mais la politique de l’Occident dominé par les États-Unis à l’encontre de la Russie n’a pas non plus conduit jusqu’à présent au changement de régime souhaité. La République populaire de Chine et la Russie aspirent, avec d’autres États, à un nouvel ordre mondial multipolaire. Ce nouvel ordre mondial offrira aux peuples et aux Etats la possibilité de choisir librement et sans pression d’une puissance hégémonique la voie qu’ils souhaitent emprunter pour leur développement social et économique. L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et le groupe BRICS sont des organisations internationales qui visent à créer un nouvel ordre mondial multipolaire. Traitant du cas de la Chine, il explique de la même façon la technique mise en œuvre et en appelle à militer contre le surarmement : «Comme les États-Unis veulent stopper cette évolution, ils font tout pour saboter la croissance économique et le progrès scientifique et technique de la République populaire de Chine. Une telle guerre serait un enfer inimaginable qu’il faut absolument éviter. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont toujours mené la course aux armements et ils contraignent aujourd’hui la Chine et la Russie à poursuivre leurs efforts d’armement militaire, avec la course aux armements. Reagan a voulu affaiblir économiquement l’Union soviétique. Mais cela ne sera pas possible avec la République populaire de Chine, car elle est aujourd’hui bien plus forte économiquement que ne l’a jamais été l’Union soviétique. Un fort mouvement international pour la paix contre le surarmement et la guerre est impératif.» .../... _______________________________________________ Pandémie et autoritarisme : quels enseignements faut-il tirer des crises précédentes ? par Adam LAROUSSI ; 04 octobre 2022 medium.com/caium/pand%C3%A9mie-et-autoritarisme-quels-enseignements-faut-il-tirer-des-crises-pr%C3%A9c%C3%A9dentes-de834671a82f? La pandémie de COVID-19 a provoqué d’importants drames humains depuis son apparition en Chine en 2019. Au-delà de sa sinistre hécatombe, ses répercussions économiques et politiques se font encore sentir aujourd’hui. La pandémie s’est accompagnée d’une chute de la consommation mondiale et d’une hausse du chômage, notamment dans les pays riches. Ce ralentissement économique et les politiques de confinement et de fermeture des frontières ont conduit à une réduction de la demande mondiale en énergie. Cela a eu des répercussions sur les pays exportateurs de pétrole et de gaz, ainsi que sur les pays du Sud dont les économies sont souvent mono sectorielles, c’est-à-dire reposant sur l’exportation d’un seul type de produits, généralement des matières premières. Si la plupart des pays occidentaux disposent d’institutions démocratiques solides et de marchés intérieurs dynamiques les prémunissant de troubles sociaux majeurs qui pourraient autrement renverser l’ordre établi, il n’en est pas de même pour de nombreux régimes autoritaires en Asie et en Afrique. À l’issue des indépendances sur ces continents, de nombreux pays ont hérité d’économies peu diversifiées et essentiellement tournées vers l’exportation de produits à faible valeur ajoutée à destination des anciennes puissances coloniales. Ces économies sont particulièrement vulnérables aux fluctuations économiques générées par la mondialisation, car elles arrivent peu à s’adapter à la variation des prix et de la demande internationale. Or, certaines de ces économies, en plus d’être vulnérables, sont également caractérisées par des structures de gouvernance autoritaires et patrimoniales. Depuis 2001, les autoritarismes se sont reposés sur un discours diplomatique occidental visant à ériger les systèmes dictatoriaux comme des gages de stabilité économique et politique, préférables à l’anarchie et à la dislocation des États-nations. Cependant, cet argument est aujourd’hui fragilisé par la pandémie. Si, à l’ère de la mondialisation économique et politique, la locution latine « Panem et circenses » fait encore figure de priorité pour tout régime politique autoritaire souhaitant se maintenir au pouvoir, lorsque ce dernier ne parvient plus à assurer les besoins économiques et sociaux de sa population, il ne lui reste plus que l’argument de la répression. Or, la répression, si elle peut permettre de rétablir momentanément un rapport de force favorable au pouvoir en place à court terme, ne règle pas les problèmes consubstantiels au système économique et social qui ont généré la contestation sociale. Le régime se fragilise alors progressivement à long terme jusqu’à atteindre un point de rupture qui l’amène inévitablement à mettre en œuvre des réformes économiques et à procéder à une restructuration politique au risque, le cas échéant, d’assister à l’implosion de l’État et à l’oblitération de la cohésion sociale du pays. Plusieurs exemples mettent en évidence cette dynamique. En Indonésie, le général Suharto s’est maintenu au pouvoir de 1967 à 1998 au prix de centaines de milliers de morts et malgré une opposition persistante. Pourtant, c’est la crise économique asiatique de 1997 qui a provoqué la chute de son régime. Au Soudan, le régime militaire du président Omar El Béchir s’est maintenu pendant trois décennies au prix d’une guerre civile particulièrement destructrice, mais c’est la déliquescence économique du pays et l’explosion des prix des produits de première nécessité à la suite des réformes exigées par le Fonds Monétaire International qui ont causé la fin de son règne. Toutefois, les crises ne s’accompagnent pas nécessairement d’une démocratisation et peuvent très bien donner naissance à une nouvelle structure autoritaire. Ainsi en Égypte, après la révolution de 2011, l’éphémère gouvernement transitionnel ayant succédé au général Hosni Moubarak fut remplacé par le maréchal Al Sissi par un régime plus rigide. Alors que le régime de Moubarak était caractérisé par la primauté des services de renseignement et par une politique de compromis dans le règlement des litiges entre les différents acteurs sociaux, le président Al Sissi a adopté une politique répressive n’épargnant aucune forme d’opposition, y compris les personnalités critiques issues de l’appareil militaire, renforçant ainsi grandement la présence de l’armée dans tous les secteurs économiques du pays. Il faut donc nuancer l’idée d’une démocratisation inévitable des régimes autoritaires soutenue par les penseurs de l’école développementaliste. Le concept de “fin de l’histoire” théorisé par Francis Fukuyama dans son ouvrage homonyme des années 90, qui prédisait la diffusion mondiale de la démocratie et de l’État de droit à l’issu de la chute du communisme, ne semble pas se confirmer pour l’instant au vu de la résilience autoritaire en cours en Asie et en Afrique. Ceci dit, la pandémie pourrait avoir un effet catalyseur similaire à ceux générés par les crises économiques précédentes. Ainsi, la crise provoquée par la réforme du dollar américain sous l’administration Nixon en 1971 et par les chocs pétroliers de 1973 et 1979 a eu des conséquences majeures sur les structures autoritaires les plus vulnérables sur le plan économique et a participé au départ du président Marcos aux Philippines en 1986 et du général Pinochet au Chili en 1988. Enfin, la crise des subprimes de 2008 a créé les conditions économiques et sociales propices au Printemps Arabe de 2011. Il est donc tout à fait possible que la crise pandémique puisse encore avoir, dans les prochaines décennies, des conséquences majeures sur le destin de nombreux régimes démocratiques et autocratiques instables d’Afrique et du Moyen-Orient. .../... _______________________________________________ La CIA, la plaie ouverte des Etats-Unis 27 Sep 2022 ; par Edward Joseph Snowden investigaction.net/fr/la-cia-la-plaie-ouverte-des-etats-unis * republication de : lesakerfrancophone.fr/la-cia-la-plaie-ouverte-des-etats-unis Edward Snowden pose la question de l’état de droit aux Etats-Unis et plus largement dans le monde occidental et donne quelques raisons d’en douter. En effet, la CIA et la NSA fêtent cette année leur 75ème et 70ème anniversaire. On apprend ici que dès la première année la CIA outrepassait déjà son rôle prévu… (IGA) Cela ne fait à peine [qu'] un mois que le président Biden est monté sur les marches de l’Independence Hall de Philadelphie, déclarant qu’il était de son devoir de s’assurer que chacun d’entre nous comprenne que la faction centrale de son opposition politique est constituée d’extrémistes qui « menacent les fondements mêmes de notre République » . Flanqué des icônes en uniforme de son armée et debout sur une scène à la Leni Riefenstahl, le leader a serré les poings pour illustrer le fait de protéger l’avenir des forces de « la peur, de la division et des ténèbres ». Les mots tombant du téléprompteur étaient riches du langage de la violence, une « dague à la gorge » émergeant de « l’ombre des mensonges ». « Ce qui se passe dans notre pays », a déclaré le président, « n’est pas normal ». A-t-il tort de penser cela ? La question que le discours entendait soulever – celle qui s’est perdue dans cet apparat involontairement crapuleux – est de savoir si et comment nous allons continuer à être une démocratie et une nation guidé par des lois. Malgré toutes les discussions sur Twitter concernant les propositions de Biden, ses prémisses n’ont guère été prises en compte. La démocratie et l’État de droit ont été si souvent invoqués comme faisant partie de l’image de marque de la politique américaine que nous considérons tout simplement comme acquis le fait de bénéficier des deux. Avons-nous raison de penser cela ? Notre brillante nation faite de droits célèbre cette année deux anniversaires : le 70e anniversaire de la National Security Agency, sur laquelle je me suis déjà exprimé, et le 75e anniversaire de la Central Intelligence Agency. [ confer : NSA : le programme de surveillance révélé par Edward Snowden était illégal : lesechos.fr/monde/etats-unis/nsa-le-programme-de-surveillance-revele-par-edward-snowden-etait-illegal-1239142 ] La CIA a été fondée dans le sillage de la loi de 1947 sur la sécurité nationale. Cette loi prévoyait qu’il n’était pas nécessaire que les tribunaux et le Congrès supervisent une simple installation d’agrégation d’informations, et la subordonnait donc exclusivement au président, par le biais du Conseil national de sécurité qu’il contrôle. En l’espace d’un an, la jeune agence avait déjà échappé aux limites de son rôle prévu, la simple collecte et analyse de renseignements, pour créer une division d’opérations secrètes. En l’espace d’une décennie, la CIA dirigeait la couverture des médias des EU, renversait des gouvernements démocratiquement élus (parfois simplement au profit d’une entreprise favorite), mettait en place des équipes de propagande pour manipuler l’opinion publique, lançait une longue série d’expériences de contrôle mental sur des sujets humains involontaires (contribuant à la création d’Unabomber) et, hélas, s’immisçait dans des élections étrangères. De là, il n’y avait qu’un pas à franchir pour mettre des journalistes sur écoute et constituer des dossiers sur les Étasuniens qui s’opposaient à ses guerres. En 1963, l’ancien président Harry Truman avouait déjà que l’agence dont il avait personnellement signé la loi s’était transformée en quelque chose de tout à fait différent de ce qu’il avait prévu : « Depuis quelque temps, je suis troublé par la manière dont la CIA a été détournée de sa mission initiale. Elle est devenue un bras opérationnel et parfois un bras politique du gouvernement. Cela a entraîné des problèmes… » Nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, se consolent en imaginant que l’Agence a été réformée et que ces abus sont des reliques d’un passé lointain, mais les quelques réformes que notre démocratie a obtenues ont été édulcorées ou compromises. Le rôle limité de « surveillance » qui a finalement été concédé au Congrès afin d’apaiser le public n’a jamais été pris au sérieux, ni par la majorité de la commission – qui préfère les applaudissements aux enquêtes – ni par l’Agence elle-même, qui continue de dissimuler des opérations politiquement sensibles au groupe le plus susceptible de les exposer. « Le Congrès aurait dû être informé », a déclaré [la sénatrice] Dianne Feinstein. « Nous aurions dû être informés avant le début de ce genre de programme sensible. Le directeur Panetta… a été informé que le vice-président avait ordonné que le programme ne soit pas expliqué au Congrès. » Comment pouvons-nous juger de l’efficacité finale de la surveillance et des réformes ? Eh bien ! la CIA a comploté l’assassinat de mon ami, le lanceur d’alertes étasunien Daniel Ellsberg, en 1972, et pourtant près de cinquante ans de « réformes » n’ont guère empêché la CIA d’esquisser récemment un autre meurtre politique visant Julian Assange. Si l’on met cela en perspective, vous possédez probablement des chaussures plus vieilles que le dernier complot de la CIA pour assassiner un dissident… ou plutôt le plus récent complot dont nous ayons connaissance. Si vous pensez que le cas Assange est une anomalie historique, une aberration propre à la Maison-Blanche de Trump, rappelez-vous que les meurtres de la CIA se sont succédé au fil des administrations. Obama a ordonné l’assassinat d’un citoyen des EU loin de tout champ de bataille, et a tué son fils de 16 ans quelques semaines plus tard, mais la fille de cet homme était toujours en vie au moment du départ d’Obama. Moins d’un mois après son entrée à la Maison Blanche, Trump l’a tuée. Elle avait 8 ans. .../... Depuis l’année de sa création, les présidents et leurs cadres ont régulièrement ordonné à la CIA d’outrepasser la loi pour des raisons qui ne peuvent être justifiées et qui doivent donc être dissimulées, c’est à dire classifiées. Le principal résultat du système de classification n’est pas un renforcement de la sécurité nationale, mais une diminution de la transparence. Sans transparence significative, il n’y a pas de responsabilité, et sans responsabilité, il n’y a pas d’apprentissage. Les conséquences ont été mortelles, tant pour les Étasuniens que pour nos victimes. Lorsque la CIA a armé les moudjahidines pour faire la guerre à l’Afghanistan soviétique, nous avons créé Oussama Ben Laden d’Al-Qaïda. Dix ans plus tard, la CIA arme, selon les mots du vice-président de l’époque, Joe Biden, « Al-Nusra, Al-Qaïda et les éléments extrémistes des jihadistes venant d’autres parties du monde ». Après que la CIA a mené une opération de désinformation pour rendre la vie dure à l’Union soviétique en alimentant une petite guerre par procuration, la guerre a fait rage pendant vingt-six ans, bien après l’effondrement de l’Union. Croyez-vous que la CIA d’aujourd’hui – une CIA libre de toute conséquence et de toute responsabilité – n’est pas impliquée dans des activités similaires ? Ne trouvez-vous aucune présence de leurs empreintes numériques dans les événements du monde, tels qu’ils sont décrits dans les gros titres, qui soit source d’inquiétude ? Pourtant, ce sont ceux qui remettent en question la sagesse de placer une organisation paramilitaire hors de portée de nos tribunaux qui sont qualifiés de « naïfs ». .../... _______________________________________________ Annulation de la dette étudiante aux États-Unis : la fin d’un totem néolibéral 23 septembre 2022 lvsl.fr/annulation-de-la-dette-etudiante-aux-etats-unis-la-fin-dun-totem-neoliberal En annulant quelque 300 milliards de dollars de dette étudiante contractée par 43 millions d’Américains, Joe Biden n’a pas uniquement tenu une promesse de campagne concédée à la gauche américaine ni pris une décision électoralement habile à deux mois des élections de mi-mandat. Il a surtout fait tomber un totem néolibéral et conservateur : celui de l’absolue nécessité de payer ses dettes. La droite américaine a réagi avec autant d’hystérie et de colère que de nombreux anciens conseillers d’Obama. Preuve que ce qui se joue dépasse largement la question de la dette étudiante. D’un trait de plume, Joe Biden vient d’annuler 10 000 dollars de dette étudiante pour tous les Américains gagnant moins de 125 000 dollars par an. Ceux qui avaient contracté leurs prêts en tant qu’étudiants boursiers voient le montant de l’annulation porté à 20 000 dollars. Au total, près de 45 millions d’Américains sont directement concernés par cette mesure, dont le coût est estimé à 300 milliards de dollars. Il sera supporté par le gouvernement fédéral, qui détient plus ou moins directement les créances concernées. Pour l’État américain, il s’agit essentiellement d’un jeu d’écritures comptables entre la FED et le Trésor. Mais pour les bénéficiaires, cette décision offre une bouffée d’oxygène inespérée. En 2022, 47 millions d’Américains doivent rembourser une dette étudiante s’élevant à 1700 milliards de dollars. Soit 37 000 dollars par personne et en moyenne, pour des mensualités de l’ordre de 400 dollars. Ces chiffres masquent une réalité plus dramatique. 40 % des emprunteurs ont abandonné leurs études en cours de route, souvent du fait des contraintes financières. Ils font face à une double peine : une dette élevée, et pas de diplômes pour obtenir un emploi qualifié susceptible de les aider à rembourser leurs créances. Or, du fait des taux différés souvent importants, même les diplômés payent parfois les intérêts de leurs prêts pendant des années sans parvenir à réduire le principal. Un tiers des emprunts ne sont ainsi jamais remboursés, selon les chiffres du ministère de l’Éducation. Les dettes étudiantes limitent la capacité des débiteurs à obtenir d’autres crédits (immobiliers, automobiles) et freinent leur entrée dans la vie active. Comme le reconnaît le New York Times, ces dettes « retardent les mariages, repoussent l’arrivée des premiers enfants et empêchent les diplômés endettés d’accéder au niveau de vie de la classe moyenne ». Loin de permettre un nivellement par le haut, l’éducation supérieure devient un facteur d’aggravation des inégalités. Les personnes issues de familles à faibles revenus s’endettent plus fortement, ce qui accroît drastiquement le coût de leurs études, comparé aux étudiants issus des classes supérieures dont les parents financent les études. Ainsi, la dette étudiante moyenne des Afro-Américains atteignait 52 000 dollars en 2020, près du double des étudiants blancs. Douze ans après être sortis de l’université, ils devaient encore rembourser 112 % du montant initial en moyenne. Parmi les personnes endettées, on trouve de nombreux étudiants victimes des pratiques prédatrices d’universités privées de faible qualité et d’organismes de crédits rapaces, qui opèrent comme intermédiaires entre le gouvernement fédéral et les potentiels emprunteurs. En réponse à cette crise profonde, l’aile gauche démocrate exigeait l’annulation de toutes les dettes étudiantes. Fidèle à lui-même, Joe Biden a concédé le minimum. Ce qui est loin d’être insignifiant : un emprunteur sur trois va voir la totalité de sa dette étudiante effacée, et un sur deux l’aura réduite de moitié ou mieux. Parce que les dettes les plus faibles sont souvent celles des populations les plus défavorisées, qui n’ont pas fait de longues études prestigieuses (médecine, droit) dans les grandes universités, elles sont les premières bénéficiaires de cette annulation partielle. Jusqu’à 90% du montant total de l’annulation sera perçu par des individus ayant un salaire inférieur au revenu moyen. Selon les estimations de la Maison-Blanche, 20 millions d’Américains vont voir la totalité de leur dette étudiante effacée. Bien sûr, de nombreux emprunteurs vont continuer d’être écrasés par le poids des créances restantes. Et sans réforme structurelle de l’éducation supérieure, la génération suivante va progressivement se retrouver dans une situation similaire. Mais cette demi-mesure, appliquée par directive ministérielle, est suffisamment révolutionnaire pour provoquer une crise d’angoisse chez les néolibéraux et conservateurs américains. .../... Aux origines du mal Du reste, les 1700 milliards de dettes étudiantes ne tombent pas du ciel. Ils découlent d’un choix prenant racine dans les années 1960. Face à l’agitation politique qui dominait alors les campus américains et structurait la résistance à la guerre du Viet Nam, les élites conservatrices avaient tiré la sonnette d’alarme. Le directeur du FBI : Edgard Hoover et le patron de la CIA : John McCone décrivaient le campus de Berkley (Californie) comme étant « sous influence communiste » – situation qui « nécessitait une action corrective ». Avec l’élection de l’acteur de série B : Ronald Reagan au poste de gouverneur de Californie, la droite conservatrice avait pu commencer à restreindre les budgets des universités publiques. Roger Freeman, son conseiller à l’éducation, déclarait : « nous faisons face au risque de produire un prolétariat instruit, ce serait de la dynamite ! On doit être sélectif !». Couper les subventions publiques et transférer le coût des études sur les étudiants, incités à s’endetter pour payer leurs frais d’inscriptions, devait permettre de placer une barrière à l’entrée des études supérieures. Il s’agissait d’une petite révolution : jusqu’ici, les politiques publiques visaient à éduquer un maximum de citoyens, gratuitement. Les frais d’inscriptions en Université ont ainsi augmenté progressivement depuis le début des années 1970, sous l’effet des baisses des subventions, de la privatisation accrue et de la mise en concurrence des universités. À ce titre, la crise des subprimes a provoqué une accélération spectaculaire du coût des études. Les États étant responsables du budget des universités, les politiques austéritaires mises en place après la crise de 2008 ont asséché les caisses des pouvoirs publics locaux et incité à des coupes drastiques dans l’éducation supérieure. Une aubaine pour l’armée américaine, qui recrute les jeunes issus de milieux défavorisés contre l’engagement de payer leurs études universitaires à la fin du service militaire. .../... _______________________________________________ Retraites : le dessous des cartes dimanche 2 octobre 2022 par Jean-Claude Boual la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2807 Emmanuel Macron a décidé d’accélérer la réforme des retraites quitte à utiliser des procédures expéditives : un amendement au projet de loi sur le financement de la sécurité sociale (PLFSS) ou le recours à l’article 49-3 de la Constitution sur un texte spécifique, afin de montrer qu’il est encore capable de réformer et de donner du contenu à son deuxième quinquennat afin d’éviter nous dit-on de se « chiraquiser » ou pire de s’« hollandiser ». Pour cela il compte sur le soutient de la droite « S’il n’assume pas cette réforme, son quinquennat est mort » affirme Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat. Cette réforme est indispensable dit la macronie ; car le régime sera en déficit structurel dans les années à venir, s’appuyant sur le rapport annuel de septembre 2022 du Conseil d’orientation des retraites (COR). Le rapport du COR Les travaux du COR sont basés sur des hypothèses qui résultent de choix arbitraires, que ce soit pour la croissance du PIB — alors que l’on nous bassine avec la sobriété voire la décroissance — ou pour le taux de chômage. Le COR parle à ce sujet « d’artefact statistique » pour justifier ses hypothèses d’un taux supérieur à celui prévu par le gouvernement. Par contre l’objectif est bien de maintenir la part des dépenses de retraite dans le PIB en deçà des 14 %, « malgré le vieillissement de la population, une baisse ou quasi-stabilisation des dépenses dans le PIB liée à la diminution relative de la pension » est nécessaire. Les hypothèses conduisent donc à « démontrer » que le régime de retraite sera déficitaire dans l’avenir. La réalité dément souvent, pour ne pas dire presque toujours, les plus belles prévisions. Le système de retraite est « légèrement excédentaire » en 2021 avec un taux de dépenses et de ressources de 13,8 % du PIB donc inférieur au fatidique 14 %, alors qu’on nous prédisait un déficit et les régimes de retraite complémentaire sont également excédentaires de plus de trois milliards d’euros en 2021. Ceci n’empêche pas le COR et le gouvernement d’annoncer que le système de retraite serait déficitaire en moyenne sur les 25 prochaines années, afin de justifier l’urgence des réformes. De ces prévisions, il résulte que l’âge de départ à la retraite devrait augmenter à 63,7 ans en 2035/2040 et à 63,9 ans en 2070, comme si des prévisions aussi précises sur 50 ans avaient un sens ! Et le COR précise que « le niveau de vie des retraités stagne depuis 2012, mais il reste légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population » ce qui laisse entendre que la diminution de leur pension est parfaitement légitime. Toutefois les « taux de remplacement (sont) en baisse par génération », c’est-à-dire une diminution de la pension depuis les années 1970, avec de plus « une diminution du pouvoir d’achat des pensions nettes pendant la retraite du fait des sous indexations et de la hausse de la CSG » ; ce qui signifie que le pouvoir d’achat des retraités baisse constamment et sensiblement au cours de la vie du retraité, donc « le taux de pauvreté des retraités augmente légèrement ces dernières années, mais reste plus faible que celui de l’ensemble de la population, et notamment des moins de 18 ans », ce qui doit les enchanter de savoir qu’ils sont moins pauvres que leurs petits-enfants quand l’on sait que la pauvreté augmente dans la population en raison de la faiblesse des salaires qui prive la Sécurité sociale et le régime des retraites par répartitions de recettes. .../... Aujourd’hui, tous les syndicats estiment qu’il n’y a aucune urgence à réformer le système de retraite et tous sont opposés à l’augmentation de l’âge de départ à la retraite, « On a un ministère qui vise à noircir la perspective financière des régimes… pour légitimer une mesure qui interviendrait rapidement » a estimé Yvan Ricordeau, secrétaire de la CFDT après la réunion de « concertation » du lundi 19 septembre, et Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, d’ajouter : « On a senti qu’Olivier Dussault rôdait les éléments de langage du gouvernement…. Dans le but de foncer ». Face à cette opposition, le gouvernement cherche un mode opératoire qui permette d’aller vite et d’éviter autant que possible les débats et les mobilisations des salariés, en utilisant soit un amendement dans le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale qui va être discuté rapidement au Parlement, soit le 49-3 sur un texte spécifique. Cette méthode heurte, y compris au sein de la majorité gouvernementale ; puisque François Bayrou et le MoDem s’y sont déclarés opposés, ainsi que Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. .../... La création d’un nouvel impôt uniquement sur le travail Il s’agit bien aussi d’une nouvelle rupture du pacte social du pays dans lequel les prestations de la Sécurité sociale étaient assises sur des cotisations qui sont une part du salaire, une forme de solidarité prestations contre cotisations. Le gouvernement, Emmanuel Macron et sa majorité parlementaire sont parfaitement conscients qu’il n’y a aucune urgence à réformer le système de retraite. En soutenant cette nécessité, il poursuit d’autres objectifs dont il ne se cache même pas. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, est très clair « Pour financer notre modèle social, soit les impôts augmentent, soit le volume global d’heures travaillées augmente. Nous ne voulons pas augmenter les impôts » et Jean-René Cazeneuve, rapporteur du budget à l’Assemblée nationale, précise « C’est une obligation pour équilibrer notre système de retraites, mais aussi une façon de trouver des recettes pour financer d’autres politiques publiques ». Emmanuel Macron affirme vouloir utiliser « intelligemment » l’argent dégagé ! Et un de ses conseillers rappelle « Pas de hausse d’impôts, c’est un totem pour nous. Et les retraites, c’est la mère des réformes, c’est notre ADN ». Bonjour la concertation avec de telles positions dogmatiques. Il s’agit bien de trouver des ressources nouvelles pour financer des politiques publiques qui n’ont rien à voir avec les retraites. Il s’agit bien aussi d’une nouvelle rupture du pacte social du pays dans lequel les prestations de la Sécurité sociale étaient assises sur des cotisations qui sont une part du salaire, une forme de solidarité prestations contre cotisations. En augmentant le temps de travail par un prolongement de l’âge de départ à la retraite, on augmente les cotisations qui serviront à financer des politiques publiques (école, université, transitions énergétique et écologique…) normalement financées par l’impôt, c’est bien la création d’un nouvel impôt sur le travail et uniquement sur le travail puisque les cotisations sociales sont une part du salaire. Bravo l’artiste, pas d’augmentation des impôts que pourraient payer aussi les entreprises, mais création d’un nouvel impôt uniquement pour les salariés. On revient à l’ancien régime d’avant 1789 avec des impôts ciblés sur une partie de la population. .../... _______________________________________________ 15.248 personnes portent plainte contre la Technopolice (LQDN) Publication : 28 septembre 2022 laquadrature.net/2022/09/26/15-248-personnes-portent-plainte-contre-la-technopolice * Republication de cet article par Crashdebug.fr, l'actualité sans détour crashdebug.fr/15-248-personnes-portent-plainte-contre-la-technopolice-lqdn La campagne Technopolice, lancée par La Quadrature du Net en septembre 2019 pour documenter la progression de la surveillance automatisée en France, a franchi un nouveau cap ce samedi 24 septembre : une plainte collective contre le ministre de l’Intérieur, portée par de 15 248 personnes, a été déposée auprès de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Elle demande l’interdiction des caméras de surveillance, de la reconnaissance faciale et du fichage de masse de la population française. Pour lire les plaintes, c’est ici : fichier TAJ, fichier TES et vidéosurveillance. Dans un contexte d’abandon des politiques publiques pour lutter contre les inégalités ou la pauvreté, les dispositifs sécuritaires et répressifs apparaissent de plus en plus comme la réponse unique et monotone donnée à toutes les questions sociales. La surveillance est sans doute la manière la plus paresseuse et la moins durable de construire une société. Il existe pourtant bel et bien une volonté systématique, de la part de l’État, d’encourager la surveillance généralisée, au moyen de subventions, de consignes données aux préfets et à la hiérarchie policière, et par l’instauration d’un climat politique constamment répressif. C’est donc en attaquant directement le ministre de l’intérieur que nous passons à l’offensive contre la technopolice, en demandant à la CNIL de mettre fin aux caméras innombrables, aux logiciels de vidéosurveillance automatisée, à la reconnaissance faciale et aux méga-fichiers de citoyens. Les raisons de contester la légalité des dispositifs de surveillance ne manquent pas. Notre droit repose en particulier sur deux conditions fortes : une mesure de surveillance ou de répression n’est légitime en droit, ou légale, qu’à condition d’être absolument nécessaire (on ne peut pas faire autrement) et d’être proportionnée au délit ou au crime qu’elle entend circonvenir (on ne chasse pas une mouche avec un porte-avions). Formellement, nous avons divisé l’attaque en trois plaintes, contre trois systèmes de surveillance disproportionnés qui se complètent et s’alimentent pour maintenir un contrôle permanent de nos activités et déplacements : En premier, le fichier TAJ (traitement des antécédents judiciaires) qui est illégal sur deux plans. Tout d’abord, ce fichier est disproportionné : il rassemble des informations sur toute personne concernée par une enquête (plaignants, témoins, suspects), soit aujourd’hui plus de 20 millions de fiches, mais, en pratique, tout tend à démontrer que ce fichier est alimenté et utilisé en dehors des cadres légaux et qu’énormément de données sont erronées ou conservées bien plus longtemps que la loi ne le prévoit. Ensuite, ce fichier est utilisé par la police et la gendarmerie pour faire de la reconnaissance faciale plusieurs milliers de fois par jour, en dehors de tout cadre légal. Aussi, l’intrusivité et les dangers de cette technologie sont bien plus manifestes avec la vidéosurveillance omniprésente qui multiplie les possibilités d’obtenir des images de nos visages. La deuxième plainte vise donc cette vidéosurveillance généralisée. Nous démontrons d’abord à la CNIL à quel point l’action de l’État est essentielle et omniprésente dans le déploiement sans limite des caméras dans les villes, et maintenant dans les villages. Qu’il s’agisse de politiques actives de subventions, d’incitation à intégrer des logiciels algorithmiques à ces caméras ou de l’intervention systématique des préfectures dans les actes d’autorisations de ces dispositifs, le ministre de l’Intérieur agit à tant d’étapes de ce phénomène qu’il doit être considéré, légalement, comme responsable. Et justement, les actes préfectoraux qui sont la base légale permettant l’installation de ces caméras ne disent jamais en quoi ces dernières seraient utiles aux finalités prévues par le code de la sécurité intérieure. La vidéosurveillance est alors illégale car disproportionnée et sans justification. Nous attaquons donc le ministre de l’Intérieur qui met en place toutes ces pratiques incitatives, gouvernementales, qui rendent possible cette disproportion. Enfin, la dernière plainte vise le fichier TES (titres électroniques sécurisés). Ce fichier rassemble les photographies de l’ensemble des personnes ayant une carte d’identité ou un passeport, c’est-à-dire à peu près tout le monde, uniquement afin de faciliter le renouvellement et la vérification des titres d’identité. Critiqué depuis sa création en 2016 au regard des énormes dangers que fait peser l’existence même d’une base centralisée de données si sensibles, nous réitérons ces alertes de deux manières. Déjà, nous pointons l’absence de nécessité et de proportionnalité de ce fichier ; d’autant que depuis l’année dernière il existe une autre manière, moins intrusive, de parvenir au même objectif de facilitation de la vérification des titres (en l’occurrence, l’accès à ces données peut désormais se faire de façon décentralisée en les mettant directement sur chaque support d’identité dans une puce). Ensuite, nous dénonçons les défaillances de l’État qui a délibérément maintenu ces choix techniques, en parfaite connaissance de l’ensemble des risques posés par cette architecture centralisée sur la possibilité de détourner et utiliser abusivement le fichier (encore plus maintenant avec le perfectionnement de la reconnaissance faciale). Légalement, le ministre de l’intérieur ne remplit pas les obligations de sécurité auquel il est tenu. Nous demandons ainsi que l’ensemble de ces agissements de la police soient contrôlés, qu’il y soit mis fin et que le ministre de l’intérieur soit sanctionné pour avoir incité et laissé faire ces pratiques illégales. .../... |
Transmission personnelle le
22/10/2022 d'un article par Guy CRÉQUIE
Site : guycrequie.blogspot.com/
; “Le
Messager de la paix”
Lettre
de CSEC EDF SA du 19 Octobre 2022
Monsieur le président, La FNME-CGT [ Fédération nationale des mines et de l'énergie CGT : fnme-cgt.fr ] n’a de cesse, depuis de nombreuses années, d’alerter directions et politiques sur l’absolue nécessité de construire des moyens de production PILOTABLES ! Comme elle alertait dès 1996 sur les dangers d’une marchandisation de l’électricité, à coups de directives européennes libérales, acceptées par une France abandonnant ses atouts d’indépendance énergétique et donc économique… Les décideurs des gouvernements successifs, la CRE et le RTE attendaient que la diminution de la demande s’effectue par les économies d’énergie, déjà contraintes pour 13 millions de nos concitoyens en précarité énergétique. Ainsi dès 2014, Élisabeth Borne, directrice du cabinet de Ségolène Royal, a fait adopter la LTECV (Loi de Transition Energétique et de Croissance Verte) et ensuite la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) limitant la part du nucléaire à 50%, et s'est félicitée en qualité de ministre de l’Énergie de faire fermer les 2 tranches de Fessenheim en 2020. Il est aussi facile désormais pour le PDG d’EDF, de dénoncer les « stop and go » dans le plan de charge de la filière électronucléaire : l’accumulation des difficultés est bien visible, tant sur le parc en production, qui atteint son seuil le plus bas de productible depuis ces 30 dernières années, que sur les nouveaux ouvrages, tel que l’EPR de Flamanville. Or les directions d’EDF ont eu tendance à considérer les parcs de production comme des « MACHINE A CASH » en affichant des objectifs peu réalistes sur les durées d’arrêt pour maintenance, en densifiant tellement les activités que les conditions de travail se sont fortement dégradées et en générant des interfaces de plus en plus complexes par des recours excessifs à la sous-traitance. Les travaux dits « grand carénage » pour la rénovation et la modernisation du parc nucléaire n’ont été que trop repoussés. Les effets de saisonnalité ne sont pas évalués à leur juste valeur, la pression pour remettre les réacteurs sur le réseau est maximale, ces contraintes pèsent lourdement sur les agents et salariés prestataires. Le parc thermique n’assure plus la fonction de soupape. Il est impératif de le dimensionner en conséquence. La FNME CGT s'interroge donc sur les choix stratégiques du gouvernement et validés, comme un bon soldat, par la direction d’EDF. Pourquoi anticiper la fermeture de la centrale du Havre ? Les 600 MW seraient utiles aujourd'hui sur le réseau au vu de la situation énergétique. Pour Cordemais, au-delà du projet ECC et la transformation des tranches, la capacité pilotable que représente les 1200mw sont essentiels pour le passage de cet hiver et bien d’autres à venir. La FNME CGT constate que les heures de fonctionnement sont de plus en plus importante décret après décret, mais les budgets ne sont pas anticipés. Ce qui impacte in fine la disponibilité des tranches. Pour les turbines à combustion (TAC), on demande à la DTEAM de renforcer les effectifs pour des heures de fonctionnement en semi-base 1500H pour cet hiver. Dont acte, mais quelles sont les dispositions prises concernant les heures de fonctionnements comme sur l’augmentation du trafic routier qui doit faire l’objet d’enquête publique ? Pour la FNME-CGT, les effectifs ne sont pas correctement dimensionnés pour répondre à l’adéquation charge-ressource. Quant au premier dealer de France, Emmanuel Macron, il s’est entendu avec le représentant des intérêts de classes germanique, Olaf Scholz, pour fournir du Gaz contre électricité. Ce qui nous fait craindre pour le maintien de l’alimentation des CCG au plus fort de l’hiver. L’équilibre fragile du réseau physique électrique européen s’opère par les gestionnaires du réseau, mais sous contrainte du marché. Un vrai marché de dupe ! En complément, sur la ressource hydrique, gérée par les aménagements hydroélectriques et dans un contexte de réchauffement climatique, les conflits d’usage de l’eau vont s’intensifier. Conserver les concessions hydrauliques dans le giron de l’opérateur public EDF n’est pas une option. L’État ne peut pas céder aux dictats de Bruxelles qui veut imposer son soutien inconditionnel au secteur privé alors que les principes de sûreté des installations, de sécurité d’approvisionnement, et d’efficacité énergétique doivent compter avant tout. Il manque 12 GW de production pilotable, même avec tout le parc nucléaire opérationnel ! Cela n’est pas de la responsabilité des grévistes ou de la CGT, mais bien de celle des gouvernements actuels et précédents ayant fermé Fessenheim et centrales thermiques, autant de moyens pilotables sans aucune compensation en capacité installée, pilotable ! Le sacro-saint marché a accompli son œuvre : il a rendu l’électricité RARE et CHÈRE ! Aux mains du marché depuis 20 ans, la production nucléaire est passée de surcapacitaire à sous-capacitaire et ne peut donc plus répondre aux besoins hivernaux. Pour la FNME-CGT, il est impératif de reconstituer des marges de puissance pilotables pour garantir l’alimentation sans faille du pays : - En prolongeant par une maintenance de haut niveau la durée de vie des réacteurs nucléaires, - En engageant sans tarder la construction de nouveaux moyens de production thermique (CCG, TAC et biomasse), nucléaire (programme EPR 2) et hydraulique (Station de Transfert d’Énergie par Pompage et nouveaux sites de production). Afin de ne pas laisser les Français dans le noir et dans le froid, et à l’aune de décisions structurantes pour notre Nation, la FNME-CGT poursuivra son devoir d’alerte et de propositions au travers de son Programme Progressiste de l’Énergie pour garantir la souveraineté énergétique de notre pays, et permettre l’accès à des tarifs de l’énergie - électricité et gaz - régulés et maîtrisés au plus proche des coûts réels vers les usagers particuliers, professionnels, collectivités et industriels. Le préalable est, en ce sens, la sortie immédiate des marchés pour un retour à un véritable service public de ces biens de première nécessité dans des filières Electricité et Gaz nationalisées. Comité Social et Économique Central EDF
SA
public.csecedfsa.fr/page-0-0-0.html Adresse postale : CSEC EDF SA ; 4 rue Floréal ; 75017 Paris Infos générales
:
fr.wikipedia.org/wiki/Fédération_nationale_des_mines_et_de_l'énergie_CGT "La Fédération nationale
des mines et de l'énergie (FNME-CGT), aussi dénommée CGT Mines-Énergie,
est une fédération syndicale française affiliée à la Confédération
générale du travail (CGT). Au niveau européen, elle est affiliée à la
Fédération européenne des syndicats des mines, de la chimie et de
l’énergie et à la Fédération syndicale européenne des services publics.
Au niveau international, elle est membre de l'Internationale des
services publics et de IndustriALL global union.
La CGT Mines-Énergie est issue de l'union entre la Fédération nationale des travailleurs du sous-sol CGT (FNTSS-CGT) et la Fédération nationale de l'énergie CGT (FNE-CGT), entérinée lors du congrès de Grenoble, en 1999. Elle regroupe les salariés des mines, des industries électrique et gazière, du secteur de l’énergie atomique et des filiales qui s’y rattachent. L'Union fédérale des ingénieurs, cadres et techniciens (UFICT) est créée en juin 2000 au sein de la CGT." .../... |
Envoi personnel du 12/04/2022 d'un
article par Julien pour Les
Lignes Bougent
Site : leslignesbougent.org
La campagne électorale
française a abordé de nombreux sujets. Mais un sujet de taille est
passé à la trappe. Quel que soit le candidat élu, vous pourriez vous
retrouver sans électricité du jour au lendemain sans raison apparente.
En vrai, il existe une raison. Mais ce n’est pas celle qui viendrait
spontanément à l’esprit.
Des régions entières potentiellement privées d'électricité Ce ne serait pas un problème de réseau, une maladresse d’Engie ou le résultat d’une grève. Si l’électricité est coupée uniquement dans votre quartier, ou votre immeuble, c’est peut-être en effet une simple histoire de maintenance. Mais si une ville, voire le pays entier est coupé d’électricité, cela pourrait être dû à des questions géopolitiques. En effet, si le futur Président de la République devait pour une raison ou pour une autre ne pas satisfaire aux exigences de son grand allié et protecteur américain, les Français pourraient être privés d’électricité. General Electric et les brevets d’Alstom Cela est dû au fait que les Américains, via l’entreprise General Electric, ont la “clé” de nos centrales nucléaires. (1) Ils disposent de pièces nécessaires au bon fonctionnement de nos turbines. En effet, en 2014, General Electric a racheté Alstom Power, la filiale énergie du groupe français Alstom. Cela s’est fait avec l’aval du Ministre de l’économie de l’époque, un certain Emmanuel Macron. (2) Ce faisant, le groupe américain a récupéré les brevets des turbines nucléaires françaises qui font tourner les centrales, les sous-marins et le porte-avions. Dans un acte de soumission sans précédent, la France a donc remis entre les mains américaines les éléments les plus stratégiques de sa défense nationale. Une histoire de guerre économique Cette histoire invraisemblable a été racontée par Frédéric Pierucci, ancien cadre d’Alstom dans un livre appelé “Le piège Américain”. Il a également raconté son histoire dans une interview de thinkerview. Les faits ont aussi été repris et expliqués avec brio par Tatiana Ventôse, une jeune influenceuse. En quelques mots, la fusion est intervenue après plusieurs années de tension entre la France et les Etats-Unis autour d’Alstom. Les Américains accusaient les dirigeants d’Alstom d’avoir eu recours à la corruption pour obtenir un contrat de fourniture d’électricité en Indonésie. Selon eux, sans ces agissements, le contrat serait allé directement chez General Electric. Ils ont donc fait arrêter Frédéric Pierucci qui a été utilisé comme otage économique. Au bout de la procédure, ils ont eu ce qu’ils voulaient : - le paiement d’une amende par Alstom de 772 millions d’euros ; - le rachat d’Alstom par General Electric en 2014 ; - et finalement le projet de rachat d’Alstom par la France en 2022 pour un prix bien plus élevé que celui de la cession originelle… Du côté américain, c’est le Departement of Justice, c’est-à-dire le Ministère de la justice américain, qui a encadré les négociations. En France, la manœuvre a été menée par : - Emmanuel Macron en tant que ministre de l’économie ; - Patrick Kron, ancien PDG d’Alstom ; - et aussi Jérôme Pécresse, le mari de Valérie et, accessoirement, cadre supérieur chez Alstom. (3) Vous a-t-on demandé votre avis ? Compte tenu des enjeux de sécurité, de stratégie, d’indépendance énergétique et même d’emplois, il aurait été logique que les Français soient véritablement informés de la situation. À l’époque, seul, Arnaud Montebourg, ministre de l’Industrie, s’est ému de ce qui était en train de se passer. Il était bien seul. La possibilité d’une réelle consultation du peuple, à l’initiative du peuple, sur ce sujet, aurait changé la donne. Que ce serait-il passé ? Une plateforme de pétition indépendante telle Les Lignes Bougent ou Avast ou Change aurait pu proposer une pétition pour demander un référendum sur l’avenir d’Alstom ou plus largement sur l’avenir énergétique de la France. Un débat démocratique aurait pu avoir lieu, puis un référendum. Et les dirigeants politiques français auraient eu plus de latitude pour faire face aux demandes invraisemblables du DOJ américain. Alstom n’aurait peut-être pas échappé à l’amende mais serait resté sur le sol français, moyennant, par exemple, une prise de participation à plus long terme par l’Etat. Cela n’avait rien d’impossible puisque dans l’opération l’Etat a bien disposé, à un moment donné, de 20% des parts d’Alstom. (4) Demandez le RIC : Référendum d’Initiative Citoyenne, votre avenir en dépend peut-être ! Ce qui s’est passé avec Alstom est d’une importance capitale. La France se trouve désormais totalement liée au bon vouloir de ses alliés. Sa capacité à dire “NON” comme elle l’avait fait avec le Président Chirac contre la guerre en Irak se trouve affaiblie. Toutefois, les Français se remettront de l’affaire Alstom s’ils en tirent les bonnes leçons. Cela commence par la capacité à reprendre leur destin en main. Les Français ont laissé agir, sans aucun contrôle, leurs responsables politiques et hauts fonctionnaires dans l’affaire Alstom. Résultat, ce fleuron de leur industrie a été transféré aux Etats-Unis. Les Français y ont perdu en autonomie militaire, diplomatique et énergétique. Puisque les “grands de France” n’ont pas su protéger les intérêts de la France, il est temps que les Français se saisissent eux-mêmes des grandes questions qui les concernent. Cela passe par l’obtention d’un référendum d’initiative citoyenne. Cette avancée citoyenne et juridique permettra à minima de mettre sur le devant de la scène médiatique et politique les VRAIS sujets qui comptent. N’hésitez
plus et demandez le RIC ! Signez notre grande pétition ici :
leslignesbougent.org/petitions/nous-demandons-le-ric-maintenant-7199 . Merci ! Julien pour Les
Lignes Bougent
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(1). Alstom : la France vendue à la découpe ? Frédéric Pierucci [EN DIRECT] youtube.com/watch?v=dejeVuL9-7c (2). L'AFFAIRE QUI PEUT FAIRE TOMBER MACRON (...& PÉCRESSE) youtube.com/watch?v=Xu3Y4ecnp9I (3). Vente d’Alstom Renouvelables : combien ont touché les Pécresse ? lincorrect.org/vente-dalstom-renouvelables-combien-ont-touche-les-pecresse-lincorrect (4). L'État quitte Alstom... pour de bon lepoint.fr/economie/l-etat-quitte-alstom-pour-de-bon-17-10-2017-2165197_28.php |
Transmission
personnelle le 18/09/2022 d'un article par Pierre PÉGUIN
Articles sur : apag2.wordpress.com
Bonjour,
Pour ceux d'entre-vous qui ne reçoivent pas les infos diffusées par la Criirad, voici un compte-rendu complet de la veille qu'elle exerce sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia. Au passage, je rappelle qu'il est nécessaire de soutenir cette structure associative (adhésions, dons), seule capable de fournir des données fiables quant aux mesures de radioactivité et de contaminations liées aux activités nucléaires civiles et militaires, pour lesquelles il ne faut pas compter sur les organismes officiels, chargés le plus souvent de camoufler la réalité. Pierre Péguin ---------------------------------------------------------------------------- 16 septembre 2022 – Centrale
nucléaire de Zaporijjia
6 réacteurs désormais en arrêt à froid : le risque d’accident grave est-il pour autant écarté ? Source : criirad.org/16-septembre-2022-centrale-nucleaire-de-zaporijjia-6-reacteurs-desormais-en-arret-a-froid-le-risque-daccident-grave-est-il-pour-autant-ecarte/ Depuis le début de la guerre en Ukraine, compte tenu des risques induits sur les diverses installations nucléaires du pays, la CRIIRAD effectue une veille journalière spécifique. Depuis l’attaque de la nuit du 3 au 4 mars 2022 sur la centrale nucléaire de Zaporijjia et l’occupation militaire qui s’en est suivie, les risques d’accident sont particulièrement élevés sur le site de la plus puissante centrale nucléaire d’Europe (6 réacteurs de 1000 MWe chacun). Ils se sont encore accrus avec les bombardements d’août et début septembre. Comme on pouvait s’y attendre, la mission de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) sur place, à partir du 1er septembre, n’a pas permis de faire baisser l’intensité des bombardements. Entre le 8 août et le 11 septembre, la CRIIRAD a effectué plus de 40 interviews sur la question des risques d’accident grave à Zaporijjia. Le présent document constitue un bilan sommaire au 15 septembre. Perte des lignes électriques externes
D’après les informations fournies par Energoatom (exploitant de la centrale), le 25 août , pendant plusieurs heures, la centrale nucléaire de Zaporijjia avait été totalement déconnectée du réseau électrique ukrainien, ce qui avait conduit à l’activation de la «protection d’urgence» pour les réacteurs N°5 et N°6 (les seuls encore en fonctionnement). Sur les 4 lignes électriques principales (750 kV), 3 avaient été endommagées depuis longtemps par les combats et la 4ème venait d’être endommagée à son tour suite à des incendies liés aux combats. À ce moment-là, il restait encore une alimentation externe de secours. Elle était insuffisante pour évacuer tout le courant produit par la centrale en fonctionnement normal, mais suffisante pour garantir ses fonctions de sûreté dont ses capacités de refroidissement. Il est en effet nécessaire de refroidir en permanence les 6 réacteurs de la centrale nucléaire et leurs 6 piscines contenant les combustibles irradiés. Dans le cas contraire, la fusion des assemblages de combustible irradié pourrait intervenir très rapidement (comme à Fukushima) et conduire à des rejets radioactifs massifs. Le 26 août, Energoatom puis l’AIEA annonçaient que suite à la réparation d’une ligne 750 kV, le réacteur N°6 était reconnecté à nouveau au réseau et en montée en puissance progressive. Le réacteur N°5 a ensuite également été reconnecté au réseau. Mais les combats se sont poursuivis, y compris dans la nuit précédant l’arrivée de la délégation de l’AIEA à la centrale. Energoatom indiquait en effet le 1er septembre que, du fait de tirs de mortier, une ligne de secours (330 kV) était endommagée, le réacteur N°2 basculé sur générateur diesel et la protection d’urgence du réacteur N°5 déclenchée. Le 3 septembre, le directeur de l’AIEA , s’appuyant sur les informations fournies par les experts de l’agence restés sur le site, indiquait que, du fait des combats, la centrale était de nouveau déconnectée du réseau principal mais fournissait du courant via une ligne de secours de 330 kV / 750 kV. Le 5 septembre, Energoatom annonçait que, suite à un incendie lié à de nouveaux bombardements, la ligne de secours avait dû être déconnectée. Cette fois-ci, non seulement la centrale était déconnectée du réseau principal, mais de plus elle ne disposait d’aucune ligne de secours. L’exploitant décidait alors de laisser le réacteur N°6 en fonctionnement, à puissance réduite (114 à 140 MWe au lieu de la puissance maximale, de l’ordre de 1 000 MWe) et en mode « îlotage », régime durant lequel l’électricité produite par le réacteur n’est pas utilisée pour fournir de l’électricité au réseau, mais uniquement pour faire fonctionner les systèmes de sûreté de la centrale. Le 11 septembre 2022, Energoatom annonçait que, du fait de la reconnexion d’une ligne de secours, et compte tenu de la poursuite des bombardements, et donc des risques qu’il ne soit plus possible de disposer de manière pérenne de lignes électriques externes, elle préférait finalement arrêter le réacteur N°6 et lancer la procédure de mise en arrêt à froid. Il faut dire que faire fonctionner un réacteur nucléaire en mode îlotage est une opération qui présente des risques spécifiques, surtout si cela doit durer pendant des jours. Monsieur Petro Kotin, directeur d’Energoatom, a précisé que ce mode de fonctionnement ne devrait pas durer plus de 2 heures. D’une manière générale, les transitoires de puissance et les fonctionnements en mode non nominal entraînent une usure spécifique et des risques d’endommagement des pompes, des turbines et des gaines de combustible. Six réacteurs en arrêt à froid : une bonne
nouvelle ? ….
Le fait que désormais, les 6 réacteurs électronucléaires de la centrale soient en arrêt à froid est plutôt une bonne nouvelle en termes de sûreté nucléaire. D’abord parce que les réactions neutroniques à l’origine de la fission nucléaire sont stoppées, les réactions en chaîne ne sont plus entretenues, il n’y a donc plus de production massive de « produits de fission ». Les produits de fission radioactifs à période courte (comme l’iode 131 de période 8 jours) et à plus forte raison ceux à période très courte (comme l’iode 132 : 2,3 heures ou l’iode 133 : 21 heures) vont se désintégrer progressivement, ce qui va faire baisser la quantité de matière radioactive susceptible d’être libérée dans l’environnement en cas d’accident. Rappelons que lors d’un accident grave sur un réacteur électronucléaire, une part très importante des doses subies par les personnes exposées pendant la phase des rejets et des premiers jours après les retombées, provient des halogènes à période courte dont l’iode 131. De plus, l’arrêt des réactions nucléaires va faire baisser la quantité de chaleur produite par les assemblages de combustible irradié. La puissance résiduelle à évacuer est donc bien plus faible que lorsque les réacteurs sont en fonctionnement. ….Oui mais
La situation est loin d’être rassurante cependant. Les combustibles irradiés vont rester fortement radioactifs même après l’arrêt des réacteurs. En cas d’accident grave, la quantité d’éléments radioactifs à période longue (ou très longue) susceptibles d’être dispersés dans l’environnement reste extrêmement préoccupante (présence de krypton 85, césium 134, césium 137, isotopes de l’uranium, du plutonium, etc.). Contrairement à un champ photovoltaïque, à un barrage hydroélectrique ou à un champ d’éoliennes, une centrale nucléaire, même à l’arrêt, a besoin d’une grande quantité d’énergie pour éviter une catastrophe. Compte tenu du niveau de radioactivité et donc de la chaleur dégagée en permanence par les assemblages de combustible irradié, il est en effet impératif : • de les maintenir sous eau (pour atténuer les radiations subies par les personnels de la centrale), • de traiter l’eau pour garantir par exemple un apport de bore (une substance chimique qui empêche le redémarrage de réactions nucléaires), • d’empêcher que l’hydrogène produit par radiolyse de l’eau n’atteigne des concentrations pouvant conduire à une situation explosive, • de les refroidir activement pendant des années. La possibilité de recourir à un refroidissement passif, comme c’est le cas pour les assemblages entreposés à sec n’intervient en effet qu’après plusieurs années d’attente en piscines de « désactivation ». Il faut donc avoir accès en permanence à une source froide (eau fraîche) et à de l’électricité pour faire fonctionner les pompes permettant de faire circuler l’eau et tous les dispositifs de sûreté. Il faut également maintenir en bon état de fonctionnement ces dispositifs de sûreté (contrôle chimique de la teneur en bore dans les circuits par exemple) et bien entendu du personnel pour faire fonctionner les installations. Sur tous ces sujets, la situation est très dégradée et les risques d’accident restent à un niveau préoccupant. En effet : • l’AIEA indiquait certes le 13 septembre que trois lignes de secours étaient désormais fonctionnelles. Mais, compte tenu de la poursuite des combats, le risque de les perdre à nouveau est réel ; • en cas de perte des lignes extérieures, il faudra basculer sur les diesels de secours. Le rapport AIEA du 6 septembre suggère qu’ils sont fonctionnels et qu’il existe des réserves de carburant pour les faire fonctionner pendant 10 jours (5 à 10 jours selon les déclarations de responsables ukrainiens). Mais d’un autre côté, l’AIEA a noté, dans ce même rapport, que la maintenance de fond des groupes électrogènes n’est plus effectuée et que l’approvisionnement en pièces détachées et carburant est rendue difficile par le contexte de guerre ; • le personnel est en sous-effectif et dans un état de stress inacceptable (occupation militaire, incidents à répétition, bombardements et incendies impactant la sûreté de la centrale). Rappelons que l’accident à la centrale de Three Miles Island aux USA en 1979 et la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine en 1986 ont été en partie déclenchés par des erreurs humaines. À Zaporijjia, au risque de perdre les capacités de refroidissement s’ajoutent d’autres risques spécifiques liés au contexte de guerre (sabotage, bombardement des installations , etc.). Exploiter des réacteurs nucléaires avec un niveau de sûreté jugé « acceptable » par les exploitants et les autorités de contrôle est déjà un challenge en temps de paix. Mais dans un contexte de guerre, les risques d’accident grave augmentent très fortement. En se rendant sur place le 1er septembre, avec son équipe, le directeur général de l’AIEA, monsieur Grossi, a fait preuve de beaucoup de détermination et de courage pour tenter de faire cesser les combats autour de la centrale nucléaire. Il n’a pas hésité à employer un langage très fort pour décrire le niveau des risques (situation inacceptable, intenable). Mais ses déclarations restent sans réel effet à ce jour. * Voir pour les nombreuses références en notes sur la page Web d'origine Bruno CHAREYRON
Rédacteur, ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la CRIIRAD. Relecture : Corinne CASTANIER (responsable réglementation radioprotection), Julien SYREN (ingénieur responsable d’étude au laboratoire de la CRIIRAD), Jérémie MOTTE (ingénieur environnement, responsable du service balise de la CRIIRAD). CRIIRAD : Commission de recherche et d"information indépendantes sur la radioactivité Site : criirad.org ; 29, cours Manuel de Falla, 26000, Valence |
Envoi personnel du 19/10/2022 d'un article par MS21
Site : ms21.over-blog.com
Publié le 22 octobre 2022 par MS21
Source : ms21.over-blog.com/2022/10/justice-pour-les-gilets-jaunes.html Le MS21 est solidaire de cet appel et vous invite à le soutenir en écrivant à l’adresse indiquée. Le mouvement des gilets jaunes a, dès l’origine, présenté des revendications qui auraient pu déboucher sur un large débat au sein du peuple français. Il n’a été confronté qu’à la répression. Remarquons que le bras de la police est loin de s’abattre toujours avec la même force. Il importe donc de mesurer la proportionnalité de la réplique policière à certains débordements. C’est d’autant plus important qu’un des slogans du mouvement portait sur l’égalité devant la loi. Bien sûr, comme lors de tout mouvement social de cette importance, des débordements ont eu lieu. Des infrastructures et bâtiments publics ont été endommagés. Par exemple, si la dégradation de l’arc de triomphe fut condamnable, il convient de comprendre pourquoi le monument n’était pas protégé par les forces publiques. La question est d’autant plus importante que cette action a retourné l’opinion de manière plus efficace que le « Grand débat » du Président de la République qui visait à reprendre la main au travers d’une action de communication et qui tentait d’éviter toute contestation quant aux méthodes des pouvoirs publics. De plus, les « cahiers de doléances », dans le plus pur style féodal, tenus dans les mairies, notamment via les associations de maires ruraux, n’ont pas été étudiés et demeurent à ce jour presque totalement inexplorés. Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, certaines mutilées à vie. Des questions demeurent quant aux causes de ce triste bilan et à la chaîne des responsabilités. Aussi la question de la doctrine même du maintien de l’ordre est posée. Jusqu’alors, les analyses de ces événements ont été fournies par des sources éparses : des enquêteurs privés comme David Dufresne, les statistiques et rapports ponctuels du ministère de l’Intérieur, les alertes et recommandations du Défenseur des droits. Il est maintenant nécessaire de faire une enquête générale et impartiale pour rétablir la confiance et les relations républicaines. Tel est le rôle des commissions d’enquêtes parlementaires. C’est pourquoi nous diffuserons et demandons de diffuser largement cet appel, en particulier auprès de tous les parlementaires pour que l’Assemblée nationale et le Sénat créent des commissions d’enquêtes parlementaires concernant les violences envers les gilets jaunes. Premiers signataires : André Bellon, Président de l’Association pour une Constituante ; Jean-Pierre Crépin, Écrivain, Gilets jaunes Constituants ; Michèle Dessenne, Présidente du Pardem ; Fabrice Grimal, Entrepreneur Gilets jaunes; Patrice Hemet, Porte-parole du MS21 ; Michel Lamboley, Réseau Social Laïque.
Pour soutenir
cet appel, écrire à : comenquetegj(a)gmail.com
en indiquant que vous signez cet appel, en précisant votre nom, prénom et code postal. Merci. MS21
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