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Article 1 : NOUVEL ORDRE MONDIAL EN QUESTION
par Jean-Jacques REY
Article
2 : MAIS AU FOND, "BIG PHARMA", C'EST QUOI ?
par Rodolphe BACQUET
Article 3 : LE TOURISME DE MASSE ET LA RÉVOLTE DES ÉLITES
par Laurent OTTAVI
Article 4 : RÉVOLUTION NUMÉRIQUE ? Accélération...
par Alain LACOMBE
Article 5 : DISCOURS SUR L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE
par Jean-Philippe HUBSCH
Les Mass
média classiques (autres que numériques) jouent leur survie. Ils
doivent démontrer maintenant qu’ils ont encore une utilité… C’est
d’abord pour cela, qu’ils sont devenus progressivement les laquais des
pouvoirs politiques et surtout des financiers… Hors de ces vues, point
de salut ! En montant dans le train en marche, ils ont cru
qu’ils pourraient récupérer la mode des (dits) réseaux sociaux à leur
profit : ainsi font, les principaux acteurs dans
l’audiovisuel, œuvrant de la sorte dès le début de l’émergence de ce
phénomène ; mais il n’en est rien. C’est plutôt le contraire
qui se passe, ils sont devenus la risée et la cible d’une défiance
généralisée envers la pensée des dominants aux commandes des états, de
leurs obligés, de leurs relais et intermédiaires. Je trouve
même que le personnel de ces médias dits "mainstream" est constamment
sur la défensive, cherchant à justifier ses carences, ses moyens et son
rôle ; d'où son arrogance confortée (pour les têtes d'affiche surtout),
ajoutée au fait de se dorloter sur sa condition... Bien sûr, tout ce « désordre » n’est pas sans casse et sans excès, mais il est dans la nature humaine, et l’ère du numérique est favorable à la remise en cause des pouvoirs dominants : partout sur le globe et particulièrement dans les sociétés pauvres où les jeunes sont majoritaires (par exemple, la Vague qu’on a appelée le « Printemps arabe »). Les épigones des Marchands, comme ces fameux GAFA, serviteurs zélés de Mammon : "personnifiant les biens matériels dont les humains se font esclaves", ont bien l’intention d’exploiter ce phénomène à leur profit (fondé en gros sur le trafic de données personnelles et le travail gratuit) et cela au détriment des états nations qui ont commencé à s’inquiéter, depuis peu, de ne pas avoir une part conséquente des bénéfices… (et cela, à mon avis, c’est une grosse erreur d’appréciation et une illusion de « toute-puissance » de ces mêmes GAFA) ; mais ils ne contrôlent pas vraiment les règles du jeu qu’ils ont créé, techniquement parlant ; sauf à prendre des mesures radicales… Ils commettent la même erreur que les médias traditionnels qu’ils sont en train de supplanter : croire que le formatage intellectuel qu’ils contribuent -grandement- à générer et généraliser, suffira à perpétuer leurs rentes et influences. Sous l’apparente manipulation des esprits, dans la confrontation de leurs vues, il y a une volonté d’émancipation -quasi générale- propre à remettre en cause les pouvoirs dominants, presque un anarchisme à l’état pur, en tout cas dans les sentiments et cependant fort éloigné du nihilisme : peut-être est-ce, cela, le nouvel ordre mondial en devenir, qui n’aurait pas une vue ratatinée des libertés et de la démocratie !? Voilà pourquoi, Mesdames, Messieurs, la plupart des gouvernements actuels ont la volonté de nous faire courber l’échine, en recourant à des méthodes d’un autre âge, que nous soyons sous régime pseudo-démocratique ou sous dictature de fait. Les aspects sanitaires ont bon dos ! Et la même erreur est commise, depuis des millénaires, par les conservateurs -de tout bord- : elle est de croire que la contrainte, d’abord physique, des humains en tant que sujets, suffira à maintenir l’ordre établi. Et comme le démontrent immanquablement, les évènements dans l’Histoire, on n’arrête pas le mouvement des idées avec la contrainte des corps, ni on arrête l’évolution des temps avec des canons et des murs… Concluons maintenant avec ce sujet qui doit vous bassiner, depuis des mois qu’il persiste… Cette pandémie du covid 19 démontre la fragilité de nos sociétés humaines et les niaises assurances de nos dirigeants, la plupart acquis à la défense des intérêts bourgeois (ce dont ne parlent guère les médias inféodés évidemment). Quant aux « certitudes » scientifiques, sans parler de sectarisme et querelles absconses, elles sont battues en brèche, à longueur de journée… Incidemment, j’espère que ceux qui sont attaqués pour « mise en danger » de la vie d’autrui, dans ces affaires de masques, de vaccinations et autres sujets dérivés, vont contre-attaquer pour motif de diffamation, au minimum de réaction… Car certains qui mélangent aspects sanitaires et règlements de compte politiques, ont besoin d’être mouchés. J’ai particulièrement en vue certains crétins, déjà à l’origine du masque pour tous, à tout moment, en tout lieu ; ceci du fait de la crainte qu'ils inspirent aux technocrates accablant la France : (ils appellent cette généralisation, le « principe de précaution », les bougres en question !) ; or, hé bien ! les mêmes criailleurs sont maintenant en train de prôner, avec quelques autres « talibans » de leur acabit, la vaccination pour tous, obligatoire. Mais ces matamores, ils confondent allègrement l’intérêt général et leurs visées politiques (ou pécuniaires) et ils devraient mieux choisir leur métier ! Ils veulent s’imposer sur la scène médiatique et plutôt se distinguent comme histrions. On remarque alors surtout la considération qu’ils ont des libertés et du libre arbitre de chacun, et, ils font partie de ces pontifes à déboulonner ; car grande gueule n’est pas gage de pertinence, comme chacun d’entre nous a pu le vérifier au cours de son existence ! … Jean-Jacques
REY
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html Il y a vraiment une multitude d'infos et de signaux que les "voix autorisées" ignorent ou relaient rarement, et, pourtant cela ne provient pas uniquement de charlatans et d'illuminés ! ________________________________ Vaccin : Pour le psychiatre Frédéric Badel, le gouvernement organise la division pour régner comme une secte 2 janvier 2021 | Santé, Société https://lemediaen442.fr/vaccin-pour-le-psychiatre-frederic-badel-le-gouvernement-organise-la-division-pour-regner-comme-une-secte/ Constat
et analyse du Dr Frédéric Badel, médecin-psychiatre spécialisé dans les
stress post-traumatiques :
" La population est désormais scindée en deux groupes. Le premier, hétérogène, est composé des personnes favorables au vaccin. Il réunit celles qui, par conviction ou par lassitude, sont prêtes à s’y soumettre pour sortir de la crise. Il abrite ainsi les personnes qu’il a été possible de sensibiliser, qui croient sans hésitation au message relayé par les ondes. Celles-là resteront réceptives à tous les messages de danger et agréeront la méthode de sortie de crise, fût-elle assortie de privations pérennes de leurs droits. On trouve aussi dans ce groupe les personnes qui se sont coupées de toute information depuis longtemps, pour se protéger, et qui sont devenues indifférentes à tout discours. Pour elles, l’essentiel est de ne plus entendre parler du sujet. Elles ont disqualifié tous les avis pour les neutraliser. Ainsi le leurre des tests conduisant à une épidémie de cas, sans morts ni malades, ne parvient plus à leur entendement, comme si leur cerveau avait été débranché. Leur priorité est de mettre un terme à la maltraitance qui leur est infligée en se coupant de toute nuisance. Le second groupe rassemble les détracteurs du vaccin, ceux qui ont échappé à l’influence du matraquage médiatique, qui ont souvent pris des avis ou cherché des informations hors des sources classiques, tout en restant sensibles à la réalité de leur environnement (services hospitaliers non saturés, nombre de morts comparable aux années précédentes, mesures prises non proportionnées, amenuisement des droits fondamentaux sans justification, etc.). Ces personnes ont également intégré qu’une vaccination n’exempterait pas des mesures de distanciation sociale et, par conséquent, que la convivialité ne serait pas rétablie, que le gouvernement garderait de façon arbitraire le contrôle de la population et de ses activités. Elles observent avant tout l’immixtion toujours croissante de l’État dans leur quotidien et dans leur vie privée. Ces deux groupes sont désormais séparés par une ligne qu’il sera difficile de faire bouger. La manipulation a montré des limites qui étaient prévisibles et elle sera sans effets sur ceux qu’elle a tenté, en vain, de convaincre. Ces groupes se sont figés, leurs effectifs se sont immobilisés, et peu importe les arguments avancés, les scandales établis ou les preuves apportées, ceux-ci se noieront dans un récit national inaliénable impossible à dénoncer sauf à être traité de complotiste. Les mots se seront substitués à la réalité et, utilisés à contre-emploi, ils auront perdu de leur sens et véhiculeront des idées en rupture avec les faits. .../... Organiser l’affrontement de ces deux groupes de la population est une possibilité – opportunité ? – désormais envisageable. Nos dirigeants devraient rapidement s’en saisir pour encourager une organisation sociale qui opposerait bons et mauvais citoyens, gens sains, dociles, responsables et vaccinés, et gens toxiques, rebelles, inconséquents et non vaccinés. Ce système de bons citoyens est présent en Chine. Il repose sur la délation et l’obéissance à la règle. Le bon usage par le gouvernement de la graduation dans la contrainte et la soumission du peuple conduit à ce jour à l’acceptation d’une vaccination inutile dont la toxicité n’est pas évaluée et pour laquelle les laboratoires, compte tenu de la rapidité d’élaboration des produits, ont déjà négocié de ne pas être tenus responsables de potentiels effets secondaires, obtenant des États qu’ils répondent de telles conséquences. Et pourquoi pas en définitive, puisque les politiques sont devenus médecins ? Nos gouvernants et nos parlementaires, de par leur pouvoir et leur influence, vont inciter toute une population à faire un geste dont l’intérêt n’est pas démontré et dont les conséquences ne sont pas mesurées, et se présenter ainsi en sauveurs. Cela évoque les techniques sectaires et les suicides collectifs. Pour échapper à la fin du monde ou aux extra-terrestres — ici au virus mortel —, le sacrifice est présenté comme salvateur. La réalité ensevelie sous les messages quotidiens discordants, culpabilisants, a laissé la place au délire dans lequel les liens logiques se dissolvent. ".../... ________________________________ “Très inquiet”, le Syndicat National des Médecins Hospitaliers demande la levée de la sanction contre le Pr Perronne 19 décembre 2020 https://covidinfos.net/covid19/tres-inquiet-le-syndicat-national-des-medecins-hospitaliers-demande-la-levee-de-la-sanction-contre-le-pr-perronne/2769/ "
Le SNMH-FO est très inquiet de ce qui se passe, en ce
moment, au regard de questions aussi fondamentales que la
liberté de pensée, la liberté d’expression. Et,
particulièrement pour ce qui nous concerne, dans le domaine de
la médecine, la liberté de prescrire et la liberté de la pensée médicale.”
« Paris le 18/12/20 L’AP-HP a annoncé ce jeudi 17 décembre avoir mis fin aux fonctions de chef de service du Professeur Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches. Cette décision lui a été signifiée sans préambules par M. Martin Hirsch le directeur général de l’AP-HP, lui reprochant d’avoir notamment affirmé que les malades du Covid représentaient une aubaine financière pour des médecins, « des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce ». Le SNMH-FO est très inquiet de ce qui se passe, en ce moment, au regard de questions aussi fondamentales que la liberté de pensée, la liberté d’expression. Et, particulièrement pour ce qui nous concerne, dans le domaine de la médecine, la liberté de prescrire et la liberté de la pensée médicale. Il ne s’agit pas des discussions entre médecins sur les thérapeutiques possibles, les moyens à utiliser en matière de diagnostic, d’interprétation des données cliniques et biologiques pour soigner au mieux les malades. Elles ont toujours eu lieu. La médecine n’est pas une science exacte, mais un art. C’est surtout une pratique où les échanges et les confrontations des expériences individuelles des médecins sont essentiels. Dès lors, les médecins discutent, ne sont pas toujours d’accord entre eux, surtout quand il s’agit de maladies nouvelles et ne se sont jamais privés d’en parler. Il peut arriver que ces discussions, normales, salutaires, prennent une tournure moins courtoise. Il peut même arriver qu’il y ait des outrances. Les différends concernant la confraternité peuvent toujours se régler par la conciliation. En outre, il y a toujours la possibilité, pour un médecin s’estimant diffamé d’en demander réparation à la justice. Le SNMH-FO n’a nullement l’intention d’entrer dans le débat sur les positions médicales des uns ou des autres. Le SNMH-FO comme syndicat, totalement impliqué dans les fondements de sa Confédération, se situe sur le terrain de la défense des intérêts matériels et moraux de ses mandants, les médecins hospitaliers de tous statuts, PH et hospitalo-universitaires. ".../... ________________________________ A signer : Manifeste des Médecins pour la liberté de soigner https://www.patrickhuet.net/a-signer-manifeste-des-medecins-pour-la-liberte-de-soigner/ .../... "
Manifeste du Collectif “laissons les médecins prescrire”
.
________________________________Lors de son allocution du 28 octobre, le Président de la République a expliqué que face à cette épidémie il y avait trois voies possibles : - Ne confiner personne pour compter sur l’immunité collective, ce qui nous obligerait à accepter une mortalité plus importante. - Confiner uniquement les plus fragiles puisque la Covid-19 tue surtout les personnes âgées (l’âge moyen de décès est de 84 ans). - Confiner tout le monde, solution retenue par le gouvernement. Ce fut aussi la solution choisie lors de la grande peste au 18e siècle. Notre médecine n’a-t-elle fait aucun progrès depuis 3 siècles ? Nous, médecins, avons été choqués de constater qu’à aucun moment, notre Président n’ait parlé de soins précoces par le médecin traitant. Et s’il existait un autre chemin ? Une autre solution aurait dû être mise sur la table ! Car en tant que soignants nous l’affirmons, il existe une QUATRIÈME VOIE ! Comme pour toutes les maladies infectieuses, il existe des solutions thérapeutiques qui pourraient tout changer sur le plan sanitaire, économique et social. Face à cette Covid-19, nous devons tous devenir proactifs plutôt que de rester cloitrés chez nous avec la peur au ventre en espérant que le virus nous épargne ! Quelle est cette QUATRIÈME VOIE ? La prévention avant tout ! Face à tout virus, il est essentiel d’augmenter ses défenses immunitaires. Pour cela, beaucoup de choses ont prouvé leur efficacité : - Une meilleure hygiène de vie. - Une activité physique régulière, si difficile en cas de confinement et pourtant essentielle. - L’espoir, la pensée positive, la méditation plutôt que la peur qui fait chuter notre système immunitaire. - Une supplémentation nutritionnelle. La vitamine D, la vitamine C, le zinc, les probiotiques et bien d’autres ont montré qu’ils amélioraient les défenses immunitaires et réduisaient le risque des maladies infectieuses, y compris liées au coronavirus. D’autres approches complémentaires peuvent être envisagées par votre médecin en fonction de sa pratique, mais une chose est sûre : nous devons renforcer nos défenses plutôt que fuir devant l’ennemi. C’est la première chose à faire si on veut gagner la « guerre ». La détection ciblée Nous demandons que les tests de dépistage soient prescrits par des médecins et qu’ils ne soient plus réalisés à tout le monde et à n’importe qui. La situation actuelle entraine en effet plusieurs écueils : - Beaucoup de résultats sont des faux positifs à cause de la méthode retenue, en particulier en France. C’est-à-dire que les personnes testées sont faussement positives alors qu’elles ne sont ni malades ni contagieuses. - Ces tests réalisés sans l’accompagnement d’un médecin sont inefficaces sur le plan épidémiologique et hyper stressants sur le plan psychologique, contribuant à la baisse de l’immunité. - Ce choix de tests gratuits sans ordonnance coute une fortune d’environ 500 millions d’euros par mois aux frais du contribuable. Une partie de cet argent pourrait surement être mieux utilisée comme, par exemple, pour ouvrir de nouveaux lits de réanimation et embaucher du personnel soignant. Nous exigeons que cet argent qui provient de nos impôts soit mieux employé. Un diagnostic médical repose autant sur la clinique que sur la biologie. C’est pourquoi les tests doivent être prescrits et interprétés par un médecin qui connait « son » patient. ".../... Pegasus, ce logiciel israélien dont les gouvernements sont friands pour espionner leurs opposants par Eléonore Hughes 1er juillet 2019 https://www.bastamag.net/Khashoggi-Mansoor-Whatsapp-espionnage-spyware-Pegasus-droits-humains-opposants-NSO-Group-Amnesty "
Elle est accusée d’être mêlée à l’affaire Khashoggi,
d’être
responsable du hackage de Whatsapp révélé il y a peu, l’un de ses logiciels
espions est utilisé pour surveiller des défenseurs des droits humains
un peu partout dans le monde… Amnesty International la
qualifie d’« entreprise incontournable pour les violeurs des droits
humains ». La société israélienne NSO Group est la cible
d’actions en justice pour avoir fabriqué et vendu un spyware à des
gouvernements qui l’utilisent pour surveiller dissidents et
journalistes, voire les assassiner.
« Obtenir justice pour les défenseurs des droits humains victimes de logiciels malveillants » : c’est l’objectif d’une action judiciaire soutenue par Amnesty International en Israël. En cause : NSO Group, une entreprise fondée en 2010 par deux anciens chefs militaires israéliens. Cette entreprise propose notamment un logiciel d’espionnage acheté par plusieurs gouvernements étrangers, qui est ensuite utilisé pour attaquer des défenseurs des droits humains en Arabie Saoudite, aux Émirats arabes unis ou encore au Mexique. Selon l’entreprise, le logiciel d’espionnage est vendu aux gouvernements pour les aider à combattre le terrorisme et d’autres crimes. « Nous fournissons les outils pour venir en aide aux autorités officielles pour les aider à légalement faire face aux problèmes les plus dangereux », peut-on lire sur le site de NSO Group. Prise de contrôle à distance du téléphone À quoi ressemble cet « outil » ? Si un téléphone est infecté par le logiciel « Pegasus », il devient presque entièrement contrôlable de l’extérieur. Le logiciel permet de déterminer la localisation du téléphone, d’activer la caméra et le microphone, d’enregistrer des conversations, et d’avoir accès à toutes les données personnelles (SMS, mails, contacts, photos, vidéos, ainsi que les conversations sur Messenger, Whatsapp ou Instagram). « C’est comme être présent dans le cerveau de quelqu’un », décrit un témoin anonyme au Guardian. L’entreprise israélienne ne cesse de proclamer la légalité de son produit. Pourtant, selon Amnesty, « NSO Group n’a pas pris de mesures adéquates pour empêcher et freiner l’utilisation abusive de ses technologies. » Le manque de contrôle de ces logiciels invasifs expose les défenseurs de droits humains à des dangers, dont le personnel d’Amnesty. Un employé d’Amnesty a été visé en août 2018, incitant l’ONG à présenter une requête urgente pour demander l’annulation de la licence d’exportation de Pegasus. Depuis mai 2019, Amnesty soutient une action judiciaire menée par une cinquantaine de membres de la communauté de défense des droits humains en Israël. Celle-ci vise à faire comparaître devant la justice le ministère de la Défense israélien, pour lui demander d’annuler l’autorisation d’exportation du programme. Le ministère est accusé d’avoir « mis les droits humains en danger en autorisant NSO à continuer d’exporter ses produits. » Des défenseurs des droits humains dans le viseur des gouvernements Outre cette action judiciaire, l’entreprise ne cesse de multiplier les controverses. En mai dernier, Whatsapp a accusé NSO Group d’exploiter une faille de sécurité dans l’application pour installer son logiciel espion. Autre cas emblématique : d’après Citizen Lab, un think-tank canadien rattaché à l’Université de Toronto, l’Arabie saoudite s’est servi du logiciel pour collecter des informations sur Jamal Khashoggi, récoltant des informations qui ont très probablement permis l’assassinat du journaliste par le régime saoudien à Istanbul en octobre dernier. 55 millions de dollars ont été déboursés par l’Arabie saoudite pour acheter le logiciel. Edward Snowden, lanceur d’alerte américain, a également pointé du doigt la responsabilité de l’entreprise dans l’affaire Khashoggi, lors d’une vidéo-conférence à Tel Aviv en novembre dernier. ".../... ________________________________
Le « Rideau de Fer » Numérique s’abaisse. Fabricants du « consensus » : Londres s’allie à Facebook, Twitter, Google/Youtube, Reuters. http://www.elcorreo.eu.org/Le-Rideau-de-Fer-Numerique-s-abaisse 1er décembre 2020 par Alastair Crooke "
Qu’est-ce qu’un « Rideau de Fer Numérique » ? C’est
lorsque
le Big Digital – comme le Professeur Michael Rectenwald
appelle les Goliaths de la technologie occidentale – devient
une « gouvernementalité », un mot inventé à l’origine par
Michel Foucault pour désigner les moyens par lesquels les «
gouvernés » (c’est-à-dire « nous, le peuple ») assimilent et reflètent
extérieurement une attitude mentale souhaitée par les élites
: « On pourrait citer le masquage et la distanciation sociale comme
exemples de ce que Foucault entendait par sa notion de
gouvernementalité », suggère Rectenwald.
Et quelle est cette « mentalité » souhaitée ? C’est d’embrasser la transfiguration de l’identité et du mode de vie américain et européen. Le Président élu présumé des États-Unis, les élites européennes et les élites « éveillées » de haut niveau sont d’ailleurs publiquement engagées dans cette « transformation » : « Maintenant nous prenons la Géorgie, alors nous changeons le monde » (a déclaré Chuck Schumer, leader de la minorité au Sénat, en célébrant la « victoire » de Joe Biden) ; « La défaite de Trump peut être le début de la fin du triomphe des populismes d’extrême droite en Europe également », a affirmé Donald Tusk, ancien Président du Conseil Européen. En bref, le « Rideau de Fer » s’abaisse lorsque des entreprises prétendument privées (Big Digital) s’interpénètrent mutuellement avec – et revendiquent ensuite – l’État : Il ne faut plus persuader le non-croyant qui fait face à cette métamorphose à venir – il peut être contraint. Les valeurs régressistes liées à l’identité, à la race et au sexe ont rapidement glissé vers un étiquetage « hérétique ». Et comme le répètent sans cesse les militants de BLM : « Le silence n’est pas une option : Le silence est une complicité ». .../... « Une nouvelle cyber-offensive a été lancée lundi par l’Agence Britannique de Renseignement sur les Signaux, le GCHQ, qui cherche à cibler les sites web qui publient des contenus considérés comme de la « propagande », [et qui] suscitent des inquiétudes concernant le développement du vaccin contre le Covid-19 parrainé par l’État – et les multinationales pharmaceutiques impliquées. « Des efforts similaires sont en cours aux États-Unis, l’armée ayant récemment financé une entreprise soutenue par la CIA … pour développer un algorithme basé sur l’IA visant spécifiquement les nouveaux sites web promouvant une désinformation « suspecte » liée à la crise du Covid-19, et l’effort de vaccination contre le Covid-19 mené par l’armée US, connu sous le nom d’Opération Warp Speed … Le Times a rapporté que le GCHQ « a lancé une cyber-opération offensive pour perturber la propagande anti-vaccination diffusée par des États hostiles » et « utilise pour ce faire une boîte à outils mise au point pour s’attaquer au matériel de désinformation et de recrutement colporté par l’État Islamique » … La cyber-guerre du GCHQ ne se contentera pas de faire tomber la « propagande des anti-vaccins », mais cherchera également à « perturber les opérations des cyber-acteurs qui en sont responsables, notamment en cryptant leurs données pour qu’ils ne puissent pas y accéder et en bloquant les communications mutuelles entre eux » ".../... ________________________________ |
Transmission personnelle le
16/12/2020 d'un article par Alain SAGAULT :
Sites : http://www.sagault.com/
; Le globe de l'homme moyen
Source
en ligne de l'article : concernant "La
lettre alternatif bien-être"
Vous en entendez beaucoup parler, vous en discutez peut-être avec vos proches… Mais qu’est-ce vraiment que « BIG PHARMA » ? Les militants de la santé naturelle brandissent cette expression pour discréditer la médecine conventionnelle et ses liens étroits avec les labos pharmaceutiques. Et ils sont taxés de complotistes par les médecins les plus conventionnels. Et du coup, « Big Pharma » est devenu un épouvantail… Qu’y a-t-il
derrière l’épouvantail ?
Big Pharma, ce n’est pas toute la médecine officielle, ce n’est pas toute l’industrie pharmaceutique… Il faudrait plutôt entendre « Big Pharma » comme une tendance dominante des fabricants de médicaments qui font rentrer la politique et l’argent en jeu dans la santé au mépris, bien souvent, de l’intérêt des patients. Je vais vous donner une illustration tout de suite en vous parlant de la Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Une
maladie, deux traitements… et deux prix
Vous connaissez peut-être cette grave maladie des yeux, un vieillissement qui prend la forme d’une destruction progressive de la macula, partie de la rétine qui permet la vision centrale. La dégénérescence maculaire liée à l’âge est très fréquente après 70 ans. Les cas les plus graves peuvent engendrer la cécité. Il existe des traitements naturels contre la DMLA, mais ce n’est l’objet de ce message. Je vais vous parler de médicaments anti-DMLA qui fonctionnent. Il y en a principalement deux : 1 - L’Avastin (bévacizumab), développé par les laboratoires Roche ; 2 - Le Lucentis (ranibizumab), développé par les laboratoires Novartis. Ces deux traitements sont administrés par injection dans l’œil et ont prouvé leur efficacité. Il s’agit de deux versions d’une même molécule inventée par un laboratoire américain : Genentech. A part le nom et le laboratoire, quelle est la différence entre ces deux médicaments ? Leur prix. L’Avastin coûte entre 30 et 50 euros et le Lucentis, entre 800 et 900 euros. Le rapport est de 1 à 20. En tant que patient, en tant qu’ophtalmologue, vous vous tourneriez naturellement vers l’Avastin, dont l’efficacité est absolument prouvée. C’est ce que tout le monde faisait au départ, dès 2005. Jusqu’à ce que le gouvernement français, en 2012, interdise aux hôpitaux le recours à l’Avastin pour lutter contre la DMLA [1], obligeant patients et médecins à se tourner vers le Lucentis, 20 fois plus cher… Cela a été le jackpot pour Novartis : en 2015, le Lucentis était devenu le 4e médicament qui coûtait le plus cher à l’Assurance maladie française [2] : 318 millions d’euros pour cette seule année-là ! Tour de
passe-passe médico-administratif
Comment un médicament efficace et bon marché a-t-il pu être interdit au profit de son seul autre concurrent 20 fois plus cher ? La manœuvre est à chercher ici : l’Avastin n’était pas, au départ, un médicament conçu pour traiter la DMLA, mais le cancer. Sauf que, à sa mise sur le marché en 2007, des patients atteints à la fois d’un cancer et d’une DMLA ont vu leur DMLA s’améliorer grâce à l’Avastin ! C’est ainsi que l’indication DMLA inattendue du médicament fut découverte. Elle a été confirmée ensuite par des études randomisées en double-aveugle [3] : oui, l’Avastin se révélait hyper efficace contre la DMLA. Cette découverte d’un « effet positif inattendu » d’un médicament est fréquente. Le Viagra par exemple, la fameuse pilule pour l’érection, était au départ un médicament développé contre l’angine de poitrine. Si l’Avastin, aussi efficace contre la DMLA que le Lucentis, a été interdit en 2012, c’est officiellement parce que l’indication « DMLA » ne figurait pas sur la notice du médicament. Vous allez me dire que cela aurait pu être aisément modifié par les laboratoires Roche, puisque la preuve de l’efficacité de cette application avait été faite. Pourquoi Roche n’a-t-il pas fait la démarche qui aurait permis à l’Avastin de faire figurer la DMLA dans les indications de son médicament ? La réponse se trouve dans un jugement rendu en septembre 2020 : pour de viles raisons d’argent ! Magouilles
entre laboratoires
L’attitude de Roche fut dès le départ étonnante quand il fut question de « valider » l’indication de l’Avastin contre la DMLA. Le laboratoire déclarait qu’il serait « trop long et trop coûteux » d’effectuer de nouvelles études pour obtenir un « label » DMLA. Pourtant, vu les bénéfices permis par son indication contre la DMLA, qui touche 1 million de personnes en France [4], cet investissement aurait été vite remboursé ! Deuxième réaction étrange : le laboratoire a ajouté dans sa notice des mises en garde dissuasives contre un usage de l’Avastin qui s’écarterait de son application anti-cancer. Comme s’il voulait décourager l’usage de l’Avastin contre la DMLA ! Avec les deux informations que je ne vous ai pas encore données, l’explication devient limpide : - Novartis est actionnaire de Roche ; - Genentech, l’inventeur de la molécule utilisée dans les deux médicaments, a été racheté par Roche. En 2014 déjà, un article du Point titrait : « Deux géants pharmaceutiques auraient mis en place une entente illicite pour maintenir le prix d'un traitement ophtalmologique à un niveau exorbitant. [5] » Et en effet les faits sont accablants pour les deux laboratoires, ainsi que pour l’Américain Genentech : une enquête de huit années a confirmé que les 3 laboratoires ont agi de concert pour empêcher le recours à l’Avastin contre la DMLA au profit du Lucentis : « Les laboratoires ont réalisé une véritable cartographie des médecins qui utilisaient l'Avastin contre la DMLA et qu'ils appelaient les "Avastin lovers", raconte la présidente de l'Autorité de la concurrence, Isabelle de Silva. Ils se sont rapprochés d'eux, ne les ont pas lâchés, les mettant en garde sur le risque d'effets secondaires de l'Avastin dans la DMLA. » « Ils faisaient tout pour empêcher les spécialistes renommés et influents de mener des travaux, d'intervenir dans des congrès, poursuit la présidente. Plus tard, pour ralentir les procédures lancées contre eux, les 2 laboratoires ont refusé de fournir des échantillons pour alimenter les études comparatives. [6] » Au terme de la procédure lancée par l’Autorité de la concurrence en France, les laboratoires ont été condamnés, le 9 septembre 2020, à plus de 440 millions d’euros d’amende. Cela semble beaucoup, 440 millions. Mais c’est bien faible comparé aux quelques 2 milliards d’euros de surcoût occasionnés, depuis tant d’années, pour la Sécurité sociale en France ! Condamnés
par l’économie… Et pour la santé ??
Résumons donc : - Trois laboratoires pharmaceutiques, qui ont entre eux des liens capitalistiques, s’arrangent en secret pour promouvoir la version la plus chère d’une même molécule contre une même maladie ; - En France, le ministère de la Santé interdit la version la moins chère de ce médicament, rendant de facto obligatoire la version vingt fois plus chère [7] ! - Cette opération creuse un trou de 2 milliards d’euros dans la Sécurité sociale… - La « révélation » de la magouille coûte, aux 3 labos, une bien faible portion du chiffre d’affaires réalisé pendant plus de dix ans sur le dos des patients. Voilà… c’est ça « Big Pharma ». C’est un jeu que jouent les géants de l’industrie pharmaceutique quand ils se soucient uniquement de leurs profits au mépris de l’intérêt des patients et des comptes publics. Je relève aussi la coupable complaisance (ou complicité ?) des autorités de santé en France face aux manœuvres de ces entreprises… qui donne à voir la puissance des lobbies à la manœuvre derrière de telles décisions. Peut-être faudrait-il que ces Messieurs lisent ceci : non, la santé n’est pas une « économie » comme les autres, non les médicaments ne sont pas une « industrie » comme les autres. C’est de notre santé qu’il s’agit. Car pour 1 seul scandale du Mediator révélé, pour 1 seule magouille de Roche, Novartis et Genetech, combien de bénéfices vertigineux continuent à être faits par l’industrie pharmaceutique avec la complicité des autorités, sans que notre santé ait été au centre des préoccupations ? C’est bien malheureux, mais « Big Pharma » existe, mes chers lecteurs. N’en déplaise à ceux qui trouveraient ce terme complotiste. Je pense même qu’on n’en voit que la face émergée de l’iceberg. Portez-vous bien, Rodolphe BACQUET
https://alternatif-bien-etre.com/ Rédacteur en chef du mensuel Alternatif Bien-Être Indications et note pour les
sources d'informations :
[1] M. Perez, « Emoi après l’interdiction d’un médicament contre la cécité », Le Figaro Santé, juillet 2012, disponible sur : sante.lefigaro.fr/actualite/2012/07/29/18708-emoi-apres-linterdiction-dun-medicament-contre-cecite [2] C. Hecketsweiler, « Quels sont les médicaments les plus coûteux en France ? », octobre 2015, Le Monde, disponible sur : [si nécessaire, mettre devant : www.] lemonde.fr/economie/article/2015/10/16/le-top-des-medicaments-les-plus-prescrits_4790672_3234.html [3] J-Y. Nau, « Avastin et Lucentis sont dans un bateau », 2012, Rev Med Suisse, disponible sur : [si nécessaire, mettre devant : www.] revmed.ch/RMS/2012/RMS-351/Avastin-et-Lucentis-sont-dans-un-bateau [4] DMLA, Hôpital Fondation Rothschild, disponible sur : [si nécessaire, mettre devant : www.] fo-rothschild.fr/soins/ophtalmologie/maladie-retine/degenerescence-maculaire-liee-age.html [5] J. Mazzoni, « Affaire Avastin/Lucentis : petits arrangements entre labos », LePoint.fr, disponible sur : [si nécessaire, mettre devant : www.] lepoint.fr/sante/affaire-avastin-lucentis-petits-arrangements-entre-labos-14-04-2014-1812922_40.php [6] D. Rosenweg, « Affaire du Lucentis : une amende de 445 millions d’euros infligée à Roche et Novartis », sept 2020, Le Parisien , disponible sur : [si nécessaire, mettre devant : www.] leparisien.fr/economie/affaire-du-lucentis-une-amende-de-445-millions-d-euros-infligee-a-roche-et-novartis-09-09-2020-8381508.php [7] Cette interdiction a été levée en 2015 au motif de la RTU (recommandation temporelle d’utilisation à visée économique), au regard de la spectaculaire différence de prix. |
Transmission
personnelle le 09/01/2021 d'un article par Benoist MAGNAT
(dans ses "échos
logiques et déraisonnables", semestriel janvier 2021)
Sites : personnel
; fiche d'information par association éditions
Tipaza
Une
source : http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2018/07/31/le-tourisme-de-masse-et-la-revolte-des-elites-6069785.html
[Remarque de Jean-Jacques REY : c'est un point de vue intéressant, ciblant et sonnant juste, mais à relativiser...] Le tourisme de masse et la révolte des
élites des « élites » américaines et d'Europe occidentale sont
comparables à ceux de touristes. La mobilité est leur idéal, le
multiculturalisme, leur projet ; alors que la démocratie implique un
ancrage dans un corps politique.
"Des
touristes dans leurs propres pays … L'historien Christopher
Lasch l'avait déjà souligné dans son testament politique, La
Révolte des élites ou la trahison de la démocratie. Les
«élites» des États-Unis (mais le constat vaut aussi pour celles des pays d'Europe
occidentale, ce qui n'est pas l'objet du livre de Lasch)
se réjouissent que «le monde bouge». Leur idéal est la mobilité,
qu'elle soit géographique ou virtuelle. Elles choisissent les
réseaux plutôt
que le lieu, l'uniformisation accélérée contre les frontières et la
diversité réelle. Elles se voient comme des citoyens du
monde, se déchargeant ainsi des obligations civiques inhérentes à la
citoyenneté. Elles dénigrent la nation,
cadre de nos démocraties, en ce qu'elle entrave leur idéal
d'émancipation et qu'elle les astreint à la solidarité politique et
économique avec leurs concitoyens.
«L'homme de nulle part» Christopher Lasch s'interroge : les élites se pensent-elles encore comme américaines ? Elles ont plus en commun avec leurs homologues d'autres pays plutôt qu'avec leurs propres concitoyens ! Les modes de vie et la vision du monde des gens ordinaires aux États-Unis leur sont rebutants voire étrangers. C'est pourquoi elles s'emploient à «créer des institutions parallèles ou alternatives» pour s'extraire du sort commun. L'Amérique des côtes méprise celle du centre, rétrograde à ses yeux car enracinée. L'Amérique des gens ordinaires, comme la France périphérique, ne souhaite pas vivre en touriste dans son propre pays. Elle ne cherche pas à se dépayser dans un univers climatisé et standardisé ; elle veut se sentir chez elle, dans la continuité de son histoire. Le touriste contemporain est un consommateur en puissance qui traverse un monde débarrassé de ses négativités, transparent et par là exploitable. Le mot «touriste» remonte à Stendhal, quand l'écrivain «faisait des tours» sur les lieux de mémoire napoléonien. C'est bien autre chose aujourd'hui. Le touriste contemporain, même s'il s'agit ici d'une généralisation, n'est plus voyageur. Il est un consommateur en puissance qui traverse un monde débarrassé de ses négativités, transparent et par là exploitable. Il est vautré dans son confort, dans sa sécurité, dans son narcissisme (selfies). Il vit dans l' «Empire du même» (mêmes chaînes de restauration, même empire du globish, mêmes slogans …), bien qu'il clame sans cesse son amour de la différence. Il est en quête, permanente et pressée, de bonheur et ne veut pas s'entraver avec des dépendances. Le touriste est l'«homme de nulle part» dont parle Hervé Juvin. Il n'a guère d'égards pour l'histoire et la géographie. L'histoire nationale n'est ainsi «valorisée» que dans le cadre des musées, c'est-à-dire «entre quatre murs», et l'on prend bien soin de l'accompagner d'une lecture binaire bourreaux/victimes. La muséification n'est pas le triomphe de l'histoire. Elle est le signe que nous pensons en finir avec le tragique de l'Histoire en le mettant en vitrine ! Le passé, croit-on, est définitivement enterré. Les visiteurs de musées observent d'un œil superficiel ces hommes et civilisations étranges, guerrières, patriarcales, qui sont pourtant ceux qui nous ont rendus possibles, ceux sans lesquels nous ne serions pas. Quant à la géographie, les frontières sont un obstacle à la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes, et aux réseaux dans lesquels les élites se meuvent avec aisance. La quête de l'indifférenciation La «construction européenne», artifice langagier pour masquer l'ampleur de la déconstruction, est une bonne illustration de ces refus des contraintes temporelles et spatiales. Elle fait fi de la diversité des nations. Elle est hors-sol, comme les élites qui l'ont produite et n'ont pas hésité à passer outre le vote des peuples (le référendum de 2005) pour maintenir leur bijou d'inconsistance. Le touriste contemporain participe à l'uniformisation du monde et à la destruction des ressources. «Il ne saurait y avoir de démocratie contre les traités» a-t-on entendu au moment de la crise grecque. La «vision touristique» du monde, de ceux qui nous «gèrent» plus qu'ils ne nous gouvernent (gouvernement), ne connaît pas le peuple, ni le politique. La démocratie, pourtant, implique d'abord l'existence d'un corps politique, d'un demos, souverain. Elle est pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ! Il est significatif que les «élites» françaises en soient réduites à opposer un argument «touristique» aux critiques de l'euro, cette «monnaie sans visage» (Juvin). Grâce à l'euro, les touristes n'ont pas à changer leur monnaie dans les pays membres de la zone. Quel progrès ! Que pèsent, à côté de cette immense réussite, les divergences économiques et politiques croissantes entre les pays, la désindustrialisation, le chômage ? Ce type d'argument relève du mépris de classe. La réalité aux oubliettes Le touriste contemporain, contrairement au voyageur, se fait détester des locaux, alors qu'il prétend «aimer», œuvrer au mélange des cultures et à leur amitié, donc à leur pacification. Il est l'homme lige de la mondialisation heureuse ! Son amour est pourtant fait de bien peu d'attachements : il suffit qu'une destination ne soit plus desservie pour qu'il se précipite sur une autre. Pour lui, tout est remplaçable ! Il participe à l'uniformisation du monde (les lieux de vacances, les enseignes, le globish, etc.), et à la destruction des ressources (destruction de terres fertiles, émission de CO2,etc.). Il n'en appelle pas moins (car il a un minimum de conscience !) à développer un «tourisme de masse soutenable», de même que les élites parlent de «croissance verte». Deux inepties. La prétention des élites à répandre une conception du monde occidentale, maquillée souvent en discours «humanitaire», se paie de ressentiment ! Car elle se fait au mépris des traditions, des coutumes, des mœurs et de la diversité des langues. Au discours sur le «monde ouvert», fluide, plus démocratique, «sans frontière», pacifique, répondent des murs toujours plus nombreux et des séparations au sein même des territoires. Le monde uni par la globalisation est d'autant plus fragmenté (sécessions, communautarismes, islamisme). Les élites voient dans l'immigration un moyen de faire entrer le monde chez soi et, par-là, d'être touristes chez elles. La destruction de la diversité du monde à laquelle participent les élites est une destruction de la réalité. Comme les touristes, dont l'imaginaire est façonné par l'industrie du loisir, elles vivent dans une «hyper-réalité». Ce n'est pas pour rien que la «construction sociale de la réalité» est leur dogme, comme le souligne avec justesse Christopher Lasch. Il suffirait de la déconstruire pour pouvoir la reconstruire à partir de zéro. L'idéologie du genre et les transhumanistes y contribuent avec ténacité ! Le multiculturalisme comme bazar universel La société à reconstruire, selon ces élites, est évidemment multiculturelle. Leur vision du monde, là aussi, est touristique. Elles ont en tête l'image du bazar coloré, tolérant, festif et abondant, qui met à disposition les cuisines et les vêtements du monde entier. Elles voient dans l'immigration un moyen de faire entrer le monde chez soi et, par-là, d'être touristes chez elles. Elles se réjouissent de la diversité des restaurants auxquels elles peuvent accéder et de la nounou d'origine étrangère qui garde leurs enfants. Le tout sans avoir à subir, protégées qu'elles sont au-dedans de leurs frontières invisibles (digicodes, contournement de la carte scolaire, homogénéité culturelle et sociale des immeubles qu'elles habitent), les conséquences désastreuses d'une immigration de masse sur l'intégrité et la pérennité d'une communauté nationale ! Elles fonctionnent comme l'Union européenne, qui juge les hommes remplaçables : la population européenne baisse ? Comblons «le manque» par les immigrés ! À cette approche s'ajoute une lecture binaire de l'histoire, entre bourreaux et victimes qui méritent réparation (discrimination positive). Des groupes particuliers dont on exagère la souffrance, doivent obtenir de l'État une «estime de soi» (Christopher Lasch). Big Mother se charge avec douceur et bienveillance de ceux qui sont jugés victimes, et «psychiatrise» les fauteurs de «discriminations», l'usage de ce mot traduisant la haine de la différence réelle. Comme le touriste, les élites poursuivent leur parcours balisé et confortable, dans une bulle où le tragique de l'Histoire n'a pas sa place. La discrimination, étymologiquement, est en effet un discernement. Ne pas distinguer, ne pas voir de différence, c'est se livrer à une unique option. Remarquons cette autre chose : ces discours sur les victimes de l'Histoire et les réparations induites ont des approches communautaristes ou individuelles, pas collectives. Quid de la démocratie, loi de la majorité, avec une telle conception ?" …/... Laurent OTTAVI
entre
autres, sur FRONT POPULAIRE
https://frontpopulaire.fr/o/Author/au258362/laurent-ottavi
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Envoi
personnel du 09 janvier 2021 d'une revue numérique par Cerises, la coopérative
Site : https://ceriseslacooperative.info/
Source
: https://ceriseslacooperative.info/2021/01/08/revolution-numerique/
Merci le numérique ! Merci ? Pas
forcément. Le dossier qui, chaque mois, tente d'ouvrir des Horizons
d'émancipation, pose cette fois la question de la réalité de la
"révolution numérique" et en déduit l'urgence d'un choix de société.
Prologue
Le numérique bouleverse la démocratie, le
travail, les liens sociaux. Il peut être à la fois un formidable outil
d’émancipation et un outil démesuré de surveillance et de manipulation
de masse. Peut-on s’appuyer sur les pratiques numériques alternatives
sans remettre en cause les géants du numérique pour dépasser ce nouveau
capitalisme informationnel ? Cerises ouvre le
débat. Loin d’être exhaustif, le dossier de ce mois de janvier
appellera des suites.
A propos du
numérique : L’urgence d’un choix de société.
S’il est
impossible d’aller à l’encontre du progrès des connaissances et ce
n’est pas notre optique, ce n’est pas pour autant qu’il faut considérer
tous les choix technologiques comme s’ils étaient socialement et
politiquement neutres. On a pu vérifier depuis Hiroshima que la
maîtrise de la fission de l’atome n’était pas sans problème.
Le numérique ouvre dans quasiment tous les domaines, une ère nouvelle dont tous les contours sont encore difficiles à saisir. Incontestablement il apporte des progrès au travail, à la vie courante, à celle des associations, organisations, à la communication…. En même temps, outre la fracture numérique qui touche une partie de la population, le numérique porte en lui des dangers encore difficiles à imaginer. Dangers de modes d’exploitation du travail et pour la sociabilité, dans la transmission de la culture favorisant la course à l’instantané et au superficiel, et les algorithmes favorisant le conformisme. Transmission et concentration de données à l’insu des utilisateurs, à des fins commerciales (on a vu l’Implication de Zuckerman) mais aussi à des fins politiques et capacité de mise sous surveillance et sous tutelle de la population ; capacité de manipulation de masse… Derrière ces dangers n’y a-t-il pas une forme inédite de pouvoir qui se met silencieusement et insidieusement en place et qui deviendrait obscur et difficile à situer ? N’y a-t-il donc pas le risque d’un glissement de la société vers un nouveau type de totalitarisme ? Face à cela, au-delà des alertes, au-delà de la multiplication des logiciels libres et de la quête d’une gestion participative de réseaux, n’est-il pas temps d’ouvrir un débat public plus large sur ces dangers et de commencer à construire une démocratie dont la protection dépend de l’engagement de l’ensemble de la population ? Préparé par Bruno Bessière, Alain Lacombe, Sylvie Larue, Pierre Zarka, le dossier donne la parole à plusieurs auteurs et autrices. .../... Accélération
Le numérique est en même temps un outil et un défi, ce peut-être le meilleur ou le pire, il est un enjeu de société majeur, à la fois par son activité propre et en ce qu’il fait société. « Les modèles économiques du numérique sont basés sur des usages permanents, une connectivité totale, des contenus surabondants et un trafic de données gigantesque » écrit Solange Ghernouti, directrice de recherche à l’université de Lausanne, elle ajoute : « le numérique est un secteur industriel qui contribue à épuiser les ressources naturelles (fabrication, utilisation) et à polluer la planète (consommation, obsolescence programmée, extraction des terres rares, déchets toxiques…) la consommation d’énergie fossile par le numérique a dépassé celle du trafic aérien ». La production de CO² de l’économie numérique approche les 4% du total, en progression de 8 à 10% par an. Même s’il y a des contre parties, c’est considérable. Et cela risque de s’accélérer. Dans une note aux investisseurs, la Caisse des dépôts indique à propos du numérique : « la croissance est souvent à la fois une opportunité et une obligation…» la loi de « Metcalfe [1] dit simplement que plus il y a d’utilisateurs dans un réseau, plus il a de valeur. Et on peut ajouter la durée de connexion (économie de l’attention) qui lui aussi pousse à une surchauffe du numérique. Mais au-delà de ces conséquences directes sur le climat, compte-tenu des choix politiques dominants, le numérique fonctionne comme un redoutable accélérateur de la mondialisation et de la concentration des capitaux. L’idée grandit qu’avec le capitalisme, « on va dans le mur », avec le modèle de fonctionnement actuel du numérique, on y va encore de plus en plus vite : -.- Dans le temps : il priorise le temps court, les transactions se font en un clic, la spéculation galope… -.- Dans l’espace : il facilite la mondialisation des échanges, la dispersion de la production, les délocalisations, « l’évaporation » fiscale, la destruction d’emplois… Internet devient le plus vaste et le plus important marché du monde. Or, l’économie du numérique repose pour l’essentiel sur les recettes publicitaires (85% pour Google, 98% pour Facebook) et sur la vente/marketing visant à optimiser la rentabilité (les plateformes, Amazon). Cela entraîne une accélération de la dérive consumériste, de la politique de l’offre. On s’éloigne toujours plus vite d’une économie organisée en fonction des besoins (valeur d’échange/valeur d’usage). Cette économie de l’offre exacerbée oriente et pervertit les choix de production, produit du gaspillage, de la pollution … Elle génère de la valorisation virtuelle accentuant la déconnexion entre richesse financière et richesse réelle (bulle financière). Le constat est redoutable mais ce n’est pas l’outil qui est en cause, au contraire, mais son utilisation dans le cadre du système capitaliste dont il contribue à accélérer la fuite en avant. Le défi que nous devons relever est de penser l’écosystème numérique véritablement au service du vivant. Et ce n’est pas une question de technique mais de choix politiques. |
Transmission du 08/12/2020 d'un
article par Pierre PÉGUIN
Sites : http://collectif-adn.fr
; publications chez CANSE
Une source :
sur ANTILLA
MARTINIQUE (actualité politique,
économique, sociale et culturelle en Martinique)
Note : Discours de Jean-Philippe HUBSCH, Grand Maître du Grand Orient de France [du 23 août 2018 au 15 Janvier 2021], prononcé à l’occasion de la journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, le 2 décembre 2020 La violente désinvolture d’une pandémie inconnue est soudain venue tout mettre à l’arrêt et bouleverser le quotidien de chacun de nous, comme celui du pays tout entier. Cette année 2020, étrange entre toutes, nous a réduits au confinement et à la dispersion. Nous ne voulons pas laisser passer cette Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, sans effectuer cet hommage à Victor Schœlcher pour nous ressourcer et trouver l’inspiration, le souffle, dont nous avons besoin pour comprendre le présent et agir sur lui. *
* * À Paris, le 25 février 1848, la Monarchie de Juillet abdique, la République est proclamée et un Gouvernement provisoire s’installe. Victor Schœlcher est sous-secrétaire d’État au ministère de la Marine et des Colonies et il est nommé président de la Commission pour l’Abolition de l’esclavage. Le 4 mars 1848, au moment où cette Commission s’est mise au travail, Victor Schœlcher lui a demandé de faire ce qu’il fallait pour que « ce grand acte de réparation d’un crime de lèse-humanité s’accomplît de la manière la plus profitable à ceux qui en ont été les victimes ». Il lui a proposé pour cela trois principes fondamentaux :
1) l’extension de l’indemnité aux
anciens esclaves ;
2) l’attribution d’une parcelle de terre aux anciens esclaves ; 3) l’expropriation des terres usurpées par les planteurs depuis les débuts de la colonisation. La Commission ne les a pas retenus et le Gouvernement Provisoire voulait quand même aller très vite. La première abolition de pluviôse an II (1794) avait été prononcée sans indemnisation ; ce qui avait entraîné une très vive opposition des colons et de nombreux troubles. Cette fois, le Gouvernement veut éviter les blocages. Sa priorité, c’est d’abolir, c’est de prononcer l’abolition de façon irréversible. Et en effet, le décret du 27 avril 1848, pris à marche forcée, pose, dans son article 5, le principe d’une « indemnisation des colons » mais la question des « dédommagements » est renvoyée à la loi à venir. Le rapport au Gouvernement précise : « […] La commission ne reconnaît pas le caractère de propriété à la possession de l’homme par l’homme » […] « l’esclavage n’est pas une institution de droit mais un désordre social ». […] « Le dédommagement ne peut être donné à la propriété exclusivement mais aux colonies toutes entières afin de tourner en même temps au profit et du propriétaire et du travailleur. » On sait que les élections d’avril 1848 ont donné une majorité absolue aux ennemis de la République et que la IIe République est en crise. Les amendements de Schœlcher en faveur d’une indemnisation des anciens esclaves sont rejetés et la loi qui est votée le 30 avril 1849, décide d’indemniser les seuls colons et reste silencieuse sur les victimes. Mais l’égalité des droits entre Noirs et Blancs était acquise et l’égalité réelle, l’égalité totale devait suivre aussitôt, avec la participation des Noirs au suffrage universel. Aimé Césaire a bien montré que l’immense mérite de Schœlcher aura été d’avoir agi immédiatement et radicalement. Trois mois plus tard en effet, cela serait devenu impossible. *
* * Au-delà de cette abolition, que nous dit Schœlcher qui mérite d’être rappelé aujourd’hui, à l’occasion de cette Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage ? Cette Journée est fixée au 2 décembre, date anniversaire de l’adoption en 1949 de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains par l’assemblée Générale des Nations Unies. Or, plus de 70 ans après, si l’esclavage est presque partout hors-la-loi, il est très loin d’avoir disparu. Il persiste dans certaines de ses formes traditionnelles, tandis que d'autres pratiques ont évolué. La persistance de formes anciennes d'esclavage, ancrées dans les croyances et les pratiques traditionnelles est assez largement sous-estimée. Ainsi, les iklan dans la société touarègue, qui ont formé une lignée propre de descendants, appartenant à leurs maîtres à qui ils doivent une totale obéissance. En Mauritanie, selon un rapport de l’ONG Walk Free, en 2014, l’esclavage concernerait encore environ 4% de la population. Malgré une loi de 2015 mettant fin aux pratiques esclavagistes, des militants antiesclavagistes sont encore emprisonnés. Outre cet esclavage traditionnel, différentes formes de servitude subsistent et même se développent. On se limitera à une énumération : les mariages forcés dans lesquels la femme, sans avoir le droit de refuser, est promise à un « mari » ; le servage pour dettes, contractées à l’occasion d’un besoin pressant d’argent, pour soins médicaux, mariage ou mauvaise récolte, est actuellement la forme d’esclavage la plus répandue ; l’esclavage domestique ; le travail des enfants qui, dans les pays très pauvres, évolue vers un véritable esclavage ; l’esclavage sous contrat qui lui, est en expansion constante. L’ONG britannique Anti Slavery International estime qu’il existe actuellement dans le monde, en dehors du travail des enfants, entre vingt-sept et trente millions de personnes adultes soumises à un esclavage dit « traditionnel ». Victor Schœlcher avait beaucoup voyagé, il avait étudié diverses sociétés esclavagistes en Amérique, dans la Caraïbe, dans les colonies britanniques mais aussi dans les pays de la Méditerranée orientale et dans l’Afrique subsaharienne pour y étudier l’esclavage en pays d’islam. Il en avait tiré une analyse radicale de l’esclavage, système complet et légal de déshumanisation, de mort sociale, un système massif, un « crime de lèse-humanité », qui s’inscrit dans longue durée. Il montre que c’est un système qui pénètre en profondeur toutes les sociétés qu’il touche, qui les pervertit et les mine de l’intérieur, engendrant des rapports humains et sociaux complètement perturbés, dénaturés, et produisant toute une contre-culture, résultat de la longue résistance à cette oppression. Il avait acquis une compréhension en profondeur de la société coloniale et c’est lui–même qui, le premier, a parlé des évènements sanglants de Saint-Pierre (22 mai 1848) et légitimé l’usage de la violence par les esclaves. Ce qui a fait dire à Aimé Césaire : « qu’il dépasse l’abolitionniste et rejoint la lignée de l’homme révolutionnaire ». *
* * Évoquer Victor Schœlcher aujourd’hui, c’est évidemment continuer de s’inspirer encore et toujours, de son action intransigeante contre l’esclavage. Or il n’y a pas longtemps, on a « déboulonné » des statues de Victor Schœlcher, le 22 mai en Martinique, le 18 juillet à Cayenne. On le rend responsable de l’indemnisation des colons ; ce qui est injuste. Dans le prolongement des manifestations contre les inégalités raciales, déclenchées par la mort de George Floyd, assassiné par un policier blanc à Minneapolis, de nombreuses statues de personnages, liés à l’histoire coloniale ou aux discriminations, ont été déboulonnées aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Le travail mémoriel est indispensable pour faire reculer les dénis de justice, conquérir une égale dignité et être reconnus comme des victimes. Il est de l’ordre du jugement moral et repose sur le vécu et les douleurs. Mais si cette mémoire s’engage exclusivement dans des stratégies d’affirmation identitaire, elle ne peut que déboucher sur la confrontation de groupes humains que rien ne peut plus réunir. La qualification de « crime de lèse-humanité » que Victor Schœlcher a reprise de la première abolition de 1794 et qui est à l’origine du moderne « crime contre l’humanité » est une notion universaliste qui s’adresse à l’humanité tout entière et s’oppose à toute appropriation communautaire. La mission de l’histoire est de produire un récit partagé, nourri de toutes les mémoires et capable d’intégrer les histoires, le vécu et les souffrances des uns et des autres. Parce que nous sommes tous porteurs en nous d’un passé que nous subissons, il nous faut accéder à une conscience historique, à une connaissance critique de notre passé propre à façonner une mémoire collective, lucide et apaisée, capable de s’investir à nouveau dans un projet d’avenir commun autour de nos idéaux humanistes et universalistes, de liberté, d’égalité et de fraternité. *
* * Les organes des Nations Unies dédiés aux droits de l'homme ont démontré que toutes les formes d'esclavage sont le résultat de racisme et de discriminations contre les groupes les plus vulnérables au sein de sociétés, considérés comme appartenant à des castes inférieures, des minorités tribales ou encore les peuples autochtones. Ces discriminations, ces racismes ont engendré tout au long de l’histoire, quelques génocides et de nombreuses oppressions permanentes. C’est encore le travail de l’histoire de les tirer de la négation et de l’oubli. Tout récemment encore, le Haut-Karabagh vient de subir un ultime soubresaut du destin tragique du peuple arménien, dans l’indifférence polie de la communauté internationale des nations démocratiques. *
* * Là encore, le message de Victor Schœlcher est irremplaçable. Son engagement antiraciste tient à sa conviction profonde que tous les hommes sont parfaitement égaux et qu’ils sont tous porteurs d’une même humanité universelle. À nous de puiser dans son humanisme antiraciste, l’inspiration et les forces qui nous manquent pour lutter contre le retour invasif des conceptions racistes ou racialistes dans le champ politique et social. La défense de l’universalisme et de la raison est l’urgence de l’heure. Victor Schœlcher était un républicain intransigeant. N’hésitons pas à défendre l’idée républicaine qui était la sienne, une République inclusive qui veut intégrer, capable de féconder une pensée universaliste de la diversité et de lutter contre les discriminations à partir du principe de l’égalité des citoyens et de leurs droits, une véritable République émancipatrice. Jean-Philippe
HUBSCH
Infos et photos sur "La Lumière, le blog de la franc-maçonnerie" Le Grand Orient de France https://www.godf.org/ |