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Du vendredi 28 mars 2014



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Sommaire

Article 1 : CETTE AFFAIRE DE L'UKRAINE

par Jean-Jacques REY

Article 2 : CETTE GUERRE QUE (PRESQUE) TOUT LE MONDE ATTEND

par Caleb IRRI  (envoi de Marie-Claude LEDY)

Article 3 : COMITE POUR JUGER DUVALIER

par Gérald BLONCOURT  (envoi de Robert BERROUET-ORIOL)

Article 4 : ASSERVISSONS LES ROBOTS, LIBERONS LES PAUVRES

par Martin WOLF  (envoi de Mouvement Français pour un Revenu de Base)

Article 5 : SORTIR DE L'EURO ? ...  réponse à Marianne (journal en ligne)

par Pierre KHALFA  (envoi de Martine BOICHOT CAMARA)

Article 6 : DEPUIS LE G 20  DE 2009, OU EN EST-ON CONCERNANT LES PARADIS FISCAUX !

par Guy CREQUIE

Article 7 : FUKUSHIMA, L'ILLUSION D'UNE SOLUTION

par Olivier CABANEL  (envoi de Bertrand BEC)

Article 8 : COMMENT ON DEVIENT FOU ?

par Jean SAINT-VIL

Article 9 : FUKUSHIMA, MON AMOUR

par Benoist MAGNAT



Article 1





Drapeau animé de l'Ukraine


carte des états Européens avec distinctions en couleur

photo de militants néonazis, ukrainiens, équipés pour combats de rue

Source image

Les enjeux Est/Ouest et les rêves d'une partie des Ukrainiens... ?
Pour méditer un peu, lire cet article :

http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2014/02/ukraine-les-enjeux-estouest.html


CETTE AFFAIRE DE L'UKRAINE
 
 
 

     Concernant la situation et les évolutions en Ukraine, il y a un parti pris effarant des médias liges en Occident ; en cela, ils satisfont probablement leurs commanditaires et répondent à une volonté (apparente) des principaux ténors étatiques du "camp de l'Ouest", mais surtout ils révèlent la persistance de concepts archaïques : la vision d’une génération qui, en raccourci, en est resté au « Printemps de Prague » et à « l’écroulement du Mur de Berlin »… Pour voir où cela nous a mené par la suite, il y a de quoi s’extasier ! S'y ajoute, la peur du retour à la Guerre Froide : on entend tout un aréopage se lamenter rien qu'en l'évoquant, ce qui tient autant du réflexe pavlovien que d'une conception manichéenne de la diplomatie (si chère aux néocons).
C'est sûr, cela va nous permettre d'y voir plus clair... Moi, les bobos soixante-huitards, ils commencent à m’ennuyer !
 
     Ainsi, dû à ce raisonnement, nous voyons voler des menaces, toutes plus symboliques les unes que les autres, presque inconséquentes, au secours des russophobes et particulièrement de fachos en Ukraine,  et les « pleureuses » néolibérales de l’Europe trouvent "miraculeusement" de l’argent pour proposer d'éviter la banqueroute à ce pays… Rappelons-nous et méditons : concernant les dettes souveraines, pour soulager les souffrances sociales des peuples en Europe et particulièrement à la périphérie : (là où sont, les P.I.G.S. soit-disant) les mêmes tracassins disaient : « Niet » et continuent toujours à serrer la vis !
Entre nous, cela ne manque pas de sel aussi, les andouilles de la Gauche bobo qui deviennent des alliés objectifs des ultra-libéraux, des réseaux maffieux et de l'extrême Droite en Ukraine sous prétexte de défendre la « Liberté ». Ils n’en ratent pas une dans le déni de la réalité, et même mieux, les voilà partis dans des comparaisons hasardeuses entre les antagonismes d'aujourd'hui et ceux régissant les rapports de force impérialistes du temps de l'ex URSS ! … Vraiment ils mélangent tout et n’ont pas vu le temps passer… Ah ! une bonne petite guerre : "froide" ou "chaude", et l’économie repartira, qu’ils songent peut-être ! Après les grands massacres, ils pourront alors refaire leur « révolution » des mœurs et con-sommer tout en rond ! Sauf que là-bas, en Crimée, nous ne sommes pas en Libye, avec un adversaire inférieur en nombre, matériel et technologie, sans parler d’être isolé… Il faudra certainement plus que des barricades et des pancartes pour passer à l’acte !
 
     On sait très bien (pour peu que l’on cherche) que la « Révolution de Maidan », en Ukraine, est un coup d’Etat déguisé qui n’aurait pu aboutir sans le concours actif de miliciens, bien équipés et endoctrinés, dont ceux de Pravi Sektor : ultra-nationalistes, ou ceux de Svoboda qui sont comparables à des néo-nazis. Ces milices ont pris les choses en main pour organiser la contestation, plus férocement que les étudiants ou les nostalgiques de la Révolution Orange, d’obédience ultra-libérale, pouvaient le faire. Ainsi certains de leurs éléments n’ont pas hésité à tirer à balles réelles sur des policiers anti-émeutes : les Berkouts, déjà peu enclin à la mansuétude, et qui ont répliqué avec les mêmes moyens…quelle surprise ! On fait semblant d'être choqué en Occident !
Ce coup d'état en rappelle un autre du même acabit , il n'y a pas si longtemps au Honduras : en juin 2009 , qui avait pour but principal de sortir ce pays de l' ALBA : Alternative bolivarienne pour les Amériques . Ces évènements arrangent bien au final les Occidentaux qui y sont moins regardants sur "l'onction démocratique", n'est-ce pas ?

     Je ne vais pas systématiquement emboîter le pas aux théoriciens du complot dont je me méfie justement de la systématisation ; mais quand même ! n’est-ce pas flagrant et malsain, cet empressement de l’Occident à prendre parti contre ceux qui ne pensent et n’agissent pas conformément à son intérêt (en particulier économique…) quitte à transformer en icône de la « démocratie » des personnages interlopes, comme Ioulia TIMOCHENKO, femme politique ukrainienne de premier plan mais qui pensait d’abord à ses profits personnels, et encore mieux, cette finalité d'encourager implicitement la volonté des fachos qui haïssent par définition les régimes libéraux ? … La partialité de mise dans cette affaire de l’Ukraine, notamment après le positionnement pris dans le cas syrien, apparaît énorme, même aux yeux des crétins.
Je veux bien concevoir que l’on s’occupe de « l’ordre » du monde, dans les chancelleries occidentales ; mais de là à vouloir tout régenter, s’immiscer et souffler sur les braises partout où la concurrence devient menaçante, au risque de retourner à un clivage idéologique ancien, m’apparaît une stratégie minable de décadent. Il y en a probablement quelques uns, parmi ces géniaux « artificiers » de la géopolitique, qui espèrent relancer de cette manière l’économie mondiale –marchande– et alors nous ne sommes pas rendus au bout de nos misères… Je me répète.
La « Croissance », c’est comme la « Croyance », elle ne sauvera pas le monde, plutôt le contraire.
 
     Il fallait bien se douter qu’en remettant en cause directement les intérêts géostratégiques de la Russie : menacer son accès à la Mer Noire, on allait réveiller « l’ours » ! On n'a guère laissé le choix à Vladimir Poutine, il était obligé de réagir, vite et fort. Il est ce qu'il est : plutôt un rabat-joie et froid calculateur, mais si la Russie est encore un acteur majeur sur la scène internationale, c'est grâce à lui, n'en déplaise à ses détracteurs...
Aussi quand j'entend des « pleureuses » néolibérales l'accuser de ne respecter que les rapports de force et d'imposer la loi du plus fort à chaque fois qu'il peut, je m'attriste de cette banalité concernant la raison d'Etat ; mais à vrai dire, c'est plutôt risible... Pour résumer, avec leur mentalité spécifique, ces gens-là, du plus bas au plus haut étage de la Société, ils recourent naturellement à la violence et ils n'hésitent pas à vous écraser si nécessaire, ne serait-ce que pour aller plus vite, et souvent sans maîtriser grand chose des processus qu'ils déclenchent : ce n'est pas le cas de Mr poutine, semble-t-il...
Donc après les épisodes guerriers, libyens et irakien : pays où règnent présentement, le chaos et la violence la plus extrême ; le pourrissement en Afghanistan ; des menaces d’intervention militaire en Syrie et contre l’Iran, les Occidentaux poursuivent une politique de "containment" très risquée, visant à « isoler » : (quelle farce !) le vaste bloc de l’ Alliance de Shanghai : Chine, Russie et satellites de l’Asie centrale, avec aussi des invités géostratégiques comme l’Iran, et bientôt sans doute l’Afghanistan et le Pakistan. Nous sommes ainsi rendus en situation de conflit ouvert entre deux grands blocs géopolitiques, rivaux, avec en trame de fond, la vraie raison de cette agitation : la lutte pour le leadership mondial entre la Chine et les USA.
La puissance économique est un ingrédient mais ne suffira pas à faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, et les candides qui croient en cette supériorité, se trouvent plutôt dans les pays européens, trop habitués au confort… Parce que là, en cas de conflit militaire, il ne suffira plus de bomber le torse et de projeter à l’extérieur quelques milliers de bonhommes (d’ailleurs toujours fournis par les mêmes états : braves couillons auxquels on reproche paradoxalement de ne pas faire assez d’économies budgétaires…)
Quant à cet OTAN, si vous comptez sur lui pour nous protéger efficacement des périls "Jaune" et "Rouge", préparez déjà votre trou ou montez très haut !
 
     La ploutocratie mondiale veut peut-être une troisième guerre mondiale pour conforter son pouvoir, êtes-vous prêts ?
Les conséquences sont imaginables (ou inimaginables, c’est selon son degré de civilisation) dans l’étendue de l’horreur.
Je pense qu’il y a plus simple à faire et vous ?
Parce qu’avec ceux qui gouvernent nos pays en Occident, soumis aux ordres de la Finance qui met le bordel partout, il ne faudra pas compter uniquement sur la Providence pour échapper au naufrage, mais plutôt peser sur la barre pour changer de cap, même si nous sommes conditionnés pour accepter la fatalité !
 
 
 
 
 
Pour développer son info :
 
Un son de cloche différent  :
 
La révolution ukrainienne, Interview de Vasyl Cherepanin
https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/la-revolution-ukrainienne
"Vasyl Cherepanin dirige le centre de recherche « Culture Visuelle » de Kiev et est l’éditeur de la version ukrainienne du magazine « Krytika
politiczna » (Critiques Politiques). Il a été un des organisateurs de la conférence organisée par l’initiative « Post Globalization » à Kiev en juin 2013 en préparation du contre-G20 de St Petersburg et a participé le 2 mars 2014 aux débats avec les militants « Indignados » de Madrid.
Beaucoup de commentaires insistaient sur le poids des fascistes et des néo-nazis sur la place Maiden et dans l’insurrection qui a mis fin au pouvoir
de Viktor Ianoukovitch, qu’en penses-tu ? VC : Je pense que c’est, en Occident, de l’aveuglement sur ce qu’est la réalité du mouvement en Ukraine. Bien sûr l’extrême-droite était dans la mobilisation, mais c’était une vraie révolution et, comme dans une vraie révolution, toutes les forces d’opposition étaient présentes. Tout le monde était là, sauf bien sûr les oligarques et la petite élite des super riches. Pour contextualiser le rôle de l’
extrême-droite, il est important de rappeler la séquence des évènements."
 
Changement de registre :
 
Démystifier Euromaidan – Révoltes et héritage du socialisme réel
http://www.article11.info/?Demystifier-Euromaidan-Revoltes-et
"Le courage et la ténacité des gens qui ont tenu les barricades de Maïdan, jusqu’à l’emporter, ne laissent pas d’impressionner. Et ils donnent très
envie de croire qu’un vent de liberté s’est levé, porteur de vraies promesses de transformation sociale. C’est là que le bat blesse, explique l’ami Charles Reeve : derrière le soulèvement, la réaction.
Les événements ukrainiens, l’occupation de la place de Kiev et le massacre qui a abouti à l’éviction de Yanoukovitch et de son gang n’ont pas été
faciles à suivre pour qui cherche à comprendre le monde où l’on est forcé de vivre ! Surtout si l’on tient compte du peu d’informations directes et fiables, et de la puissance de la propagande pro-UE et pro-démocratique distillée par les des médias européens. Nous avons aussi été confrontés aux dérives habituelles de ceux qui se laissent vite séduire par tout affrontement de rue avec la police. Or, voir dans les barricades et les affrontements violents avec les mercenaires du régime un signe de radicalité révèle un grave manque de sens critique, au même titre qu’attribuer
un contenu démocratique à la révolte en fonction de la revendication d’intégration à l’UE relève d’un raisonnement erroné."
 
Ukraine : autopsie d’un coup d’Etat
http://www.michelcollon.info/Ukraine-autopsie-d-un-coup-d-Etat.html?lang=fr
"MICHEL COLLON : Mon ami Ahmed Bensaada éclaire ici de façon magistrale les dessous de la « révolution » ukrainienne : d'abord, cette odeur
fondamentale dans le conflit, celle du pétrole et du gaz, notamment chez la première favorite de l'Occident, Ioulia Timochenko, avec assassinats à la clé. Ensuite, la technique des coups d'Etat « spontanés », en réalité soigneusement préparés par la CIA et les noms de ses paravents. Enfin, la corruption absolue des partis « pro-européens » et les responsabilités importantes confiées par l'Ouest à des fascistes avérés, dont la brutalité nie toutes les libertés démocratiques et qui ont reçu tous les armements. Ahmed Bensaada démontre parfaitement ce que je soulignais dans ma récente vidéo sur l'Ukraine : on ne peut comprendre ce type de conflits qu'en analysant les objectifs économiques stratégiques poursuivis depuis vingt ans par les USA et l'UE. Rien à voir avec la démocratie, tout à voir avec la domination du monde."
 
Printemps raté dans le « pays du pillage » ukrainien.
http://www.mondialisation.ca/la-politique-exterieure-neoconservatrice-dobama-disoler-la-russie-est-un-echec/5371824
"Voici l’exceptionnelle promotion de la « démocratie » en action des Etats-Unis ; Washington a reconnu un « coup d’Etat » en Ukraine en un
changement de régime d’un gouvernement démocratiquement élu- , pour toutes ses fautes manifestes. Et voici , le président russe Vladimir Poutine, déjà l’an dernier, discutant de comment la Russie et la Chine ont décidé de faire du commerce en roubles et yuan et soulignant comment la Russie a besoin de quitter le « monopole excessif » du dollar US. Il devait être conscient que l’Empire riposterait. Maintenant il y a plus ; le conseiller du président russe Sergey Glazyev a dit à RIA Novosti, « La Russie abandonnera le dollar US comme devise de réserve si les États-Unis lancent des sanctions contre la Fédération de Russie. » Donc l’Empire a riposté en donnant « un petit coup de pousse » au changement de régime en Ukraine. Et Moscou a riposté en prenant le contrôle de la Crimée en moins d’un jour sans coup de feu, avec ou sans les brigades d’élite de Spetsnaz (les Think tanks britanniques disent qu’elles y sont ; Poutine dit qu’elles n’y sont pas). L’évaluation de Poutine à propos ce qui est arrivé en Ukraine est correcte dans les faits ; « une prise de contrôle anticonstitutionnelle et une prise armée du pouvoir ». C’est ouvrir une discussion sans fin, plutôt désagréable, que le Kremlin ait réagi de façon excessive ou non. Considérant le souvenir de diabolisation absolue tant de la Russie que de Poutine des années durant – et atteignant maintenant son plus haut niveau – la réaction rapide du Kremlin fut tout à fait mesurée."
 
Condamner les fascistes de Kiev pour sauver l’Ukraine !
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/condamner-les-fascistes-de-kiev-148737
"Pourquoi nous devons dénoncer le pouvoir illégitime de Kiev et la collusion droite-fasciste afin de promouvoir la paix et la prospérité de l'Ukraine.
Quand on reparle de géostratégie à l'échelle internationale et de son implication sur l'Ukraine.
Je sais bien que la situation est comme partout complexe. Mais je crois, au risque de simplifier, que l'on ne peut pas comprendre la position de la
Russie d'envoyer ses troupes sans la voir sous l'angle de la "guerre" que mène l'OTAN et la Russie dans le monde. La guerre est la raison d'être des USA. Avoir des ennemis n'est pas seulement une nécessité stratégique liée à la volonté de contrôler les voies d'approvisionnement en énergie ou en matières premières. Elle n'est pas seulement là parce qu'il faut faire la guerre pour faire de l'argent en vendant des armes. La Russie gêne réellement les visées géostratégiques étasuniennes. La chute de l'URSS nous aura appris une chose au moins, c'est que ce pays n'était pas tant l'ennemi idéologique, mais intrinsèque à la compétition que se livre les principaux pôles de notre planète, Chine comprise."







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Article 2

Envoi de Marie-Claude LEDY : http://humeursdemarisse.blogspot.com/






photo d'un vieux canon de la 1ère guerre mondiale entre rocs

planisphère avec zones du Groenland, Europe et Russie en rouge

  illustration avec chars et camion chargé de vautours

 

CETTE GUERRE
QUE (PRESQUE) TOUT LE MONDE ATTEND
 
par Caleb Irri
 
 
 
 
Elle va bien finir par arriver cette guerre. Nombreux sont ceux qui la redoutent, mais plus nombreux encore sont ceux qui l’attendent. Pas pour les morts bien sûr, ni pour les misères et les destructions qu’elle engendre non plus… encore que ! Car en définitive tout le monde (ou presque) sera satisfait : l'économie va enfin pouvoir repartir, et la croissance reviendra après. Je souligne le « ou presque » par acquis de conscience mais c’est bien l’ensemble du monde capitaliste qui s’en portera mieux. Car il est dans la nature même du capitalisme de conduire à la guerre ( vous ne le saviez pas peut-être ?) : comme une « saignée nécessaire pour « relancer la machine »… Imaginez des millions de morts, de blessés, et puis toutes les infrastructures détruites. La conscription, l’état d’alerte ou l’état d’urgence, « l’union sacrée » ! et puis aussi la relance de l’emploi à travers « l’effort de guerre », quelle opportunité pour la « croissance » !
 
Finies, les dettes à rembourser aux « ennemis » ; finie, la démocratie qui empêche les dirigeants de faire ce qu’ils souhaitent et qui autorise les citoyens de se plaindre sans cesse… Cette satanée « démocratie » qui nuit aux affaires et cet Internet qui autorise la divulgation des « petits arrangements » de nos dirigeants, doivent disparaître avec la guerre, car seule la dictature permettra la relance économique à travers la « compétitivité » offerte par l’esclavage. Et les destructions engendrées par la guerre sont autant de marchés qui seront à prendre au plus méritant (le plus fort donc).
 
Il faut bien comprendre que le « retournement du capitalisme », auquel nous avons assisté les dernières décennies, ne laisse pas trop de choix : n’étant plus en mesure de dominer le monde par la puissance financière ( en réalité il n’y a plus d’argent ), les pays dits « puissants » ne le sont plus que grâce à la force brute ; et la guerre est désormais pour eux le seul moyen de conserver leur statut international. Et pour nous de conserver notre « niveau de vie »…
 
Car après tout nous pourrions encore éviter le chaos qui vient : en remettant de l’ordre dans la finance, en supprimant tous les avantages concurrentiels dont nous nous sommes emparés dans l’Histoire (par la force et par la ruse), nous pourrions alors redonner à chacun la place qu’il devrait « logiquement » avoir. Au prix bien sûr d’une baisse drastique de notre confort de vie. Mais qui est prêt pour cela ?
 
Et c’est là qu’on revient à mon titre quelque peu provocateur : nous devinons tous, à la vue des inégalités scandaleuses, provoquées par ce système (quand on pense que 85 personnes possèdent la même richesse que 3,5 milliards d’autres personnes : plus de la moitié des êtres humains que compte cette terre !) que nous avons dépassé toutes les limites acceptables. Et nous savons tous également que sans la remise en cause du système qui crée ces injustices, la guerre reviendra toujours pour redistribuer régulièrement les cartes du monde. Mais comme nous n’avons toujours rien créé de mieux pour nous gouverner, nous préférons sauver un système injuste, au prix de la guerre, que de nous risquer à inventer une alternative démocratique capable de s’opposer à la dictature qui viendra avec. Surtout si c’est pour payer plus cher, non ?
 
Tant que nous refuserons de nous confronter à la question d’ un système « sans argent » , nous sommes condamnés soit à la guerre, soit à la dictature : la guerre conduit à la dictature et la dictature conduit à la guerre.
 
Mais ne vous réjouissez pas trop vite : Car pour que l’une apparaisse, il faut que les conditions de l’autre soient présentes. Et tant que le système ne s’effondrera pas totalement, nos dirigeants fourbiront leurs armes avec tout l’argent qu’ils pourront engranger jusque là. Ce qui signifie que tant que notre épargne, nos derniers droits sociaux ou notre liberté d’expression ne seront pas totalement remis en cause, il leur reste du boulot : nous allons donc assister d’ici peu à un renforcement des mesures sécuritaires, une accélération des législations liberticides, un approfondissement des politiques d’austérité, une montée des peurs et des violences
 
Et puis quand tout le monde sera prêt, les festivités pourront alors commencer ; quand un des « gros » ne pourra plus tenir sa bourse, ou sa population, ou son armée… Nous aurons beau dire que nous ne la voulions pas cette satanée guerre, mais nous l’attendions quand mêmeCar au lieu de se mettre au boulot pour réfléchir au futur que nous offrirons à nos enfants, nous avons été les victimes consentantes d’ignobles individus qui ne travaillent qu’à la perpétuation de leur propre pouvoir. Et coupables de les avoir élus, au mépris de leurs agissements criminels dont nous avons tout de même, de manière complice, bénéficié, en privant consciemment les autres peuples des avancées dont nous avons hérité de toutes les guerres précédentes. Et surtout en préférant continuer ainsi : puisqu’on ne peut pas supprimer le capitalisme, autant que nous restions les maîtres, n’est-ce pas ? Et cela même si, paradoxalement, c’est au prix de notre propre liberté.
 
 
 
 
Pour développer son info :
 
France-Syrie : l’huile sur le feu
http://blog.mondediplo.net/2013-05-31-France-Syrie-l-huile-sur-le-feu
"On se frotte les mains du côté de quelques vendeurs de missiles anti-aériens, après cette levée de l’embargo européen sur la livraison d’armes à la Syrie, obtenue lundi soir à l’arraché par Paris et Londres, faute d’accord sur la prolongation du régime de sanctions imposé depuis le début de la crise, et qui expire ce vendredi. Cette levée ne serait pas, selon le ministère français des affaires étrangères, « une décision belliqueuse » : un point de vue que ne partage pas le gouvernement russe qui considère que la levée de l’embargo va à l’encontre du projet de conférence internationale sur le conflit syrien, dite « Genève2 », et y voit un encouragement à poursuivre ses propres livraisons d’armes au régime de Damas … Belliqueuse ou pas, cette décision de levée d’embargo a été obtenue au forceps par la France et le Royaume-Uni, les deux principales puissances militaires de l’Union européenne : elles militaient depuis plusieurs mois en faveur de livraisons directes d’armes aux opposants syriens, sous prétexte de rééquilibrer les forces et de compenser l’aide fournie au camp gouvernemental par la Russie."
 
Etude financée par la NASA: La civilisation industrielle se dirige vers ‘l’effondrement irréversible’
http://globalepresse.com/2014/03/16/etude-financee-par-la-nasa-la-civilisation-industrielle-se-dirige-vers-leffondrement-irreversible/
"Une nouvelle étude sponsorisée par le Goddard Space Flight Center (Centre de Vol Spatial Goddard, ndlr) de la NASA a mis en lumière la perspective que la civilisation industrielle mondiale puisse s’effondrer dans les décennies à venir, du fait d’une exploitation insoutenable des ressources et d’une redistribution de plus en plus inégalitaire des richesses. Précisant que les présages d’un ‘effondrement’ sont souvent considérés comme étant marginaux ou polémiques, l’étude essaye de tirer un sens de données historiques irréfutables qui démontrent que "le processus d’essor et de chute est en fait un cycle récurrent à travers l’histoire." Des cas de perturbations civilisationnelles causées par "un effondrement précipité – durant souvent plusieurs siècles – ont été plutôt communs."
 
Rigueur et compétitivité : un cocktail toxique pour l’Europe
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article215
"Depuis l’éclatement de la crise, les gouvernements européens et la Troïka (la commission européenne, la BCE et le FMI) mettent en œuvre, de manière plus ou moins violente selon les pays, un « cocktail » de mesures bien établi : avec d’une part des coupes budgétaires dans les dépenses sociales (austérité), de l’autre des politiques au service des multinationales et investisseurs privés (compétitivité). Mais ces mesures suscitent de fortes résistances sociales dans de nombreux pays européens.
En Europe, le rouleau compresseur des « réformes » néolibérales est placé sous le signe de TINA, le petit surnom de Margaret Thatcher : There Is
No Alternative (« il n’y a pas d’alternative »). Le programme des gouvernements, qu’ils soient conservateurs ou sociaux-démocrates, y est partout le même : austérité, compétitivité. Un dogme scandé à longueur de journée dans les médias, et ce malgré ses résultats catastrophiques : aggravation
du chômage, de la crise économique, tensions sociales… à quoi s’ajoute le retour en force de l’extrême-droite."
 
Venezuela. Les travailleurs face à la crise économique et sociale
http://alencontre.org/ameriques/amelat/venezuela/venezuela-les-travailleurs-face-a-la-crise-economique-et-sociale.html
"Déclaration du Courant classiste, unitaire, révolutionnaire et autonome (C-cura)
Le pays vit des moments de tensions et d’effervescence sociale. La cause fondamentale des protestations et des mobilisations des derniers jours –
au-delà du rejet des actions répressives policières, militaires et parapolicières – réside dans le fort mécontentement populaire qui s’est accumulé suite à la grave crise économique et sociale à laquelle le gouvernement de Nicolas Maduro cherche à répondre en appliquant une politique d’ajustement économique qui reporte le poids de crise sur les épaules des travailleurs et du peuple. La dévaluation appliquée par le gouvernement Maduro se traduit par coup dur contre les déjà maigres salaires des travailleurs, cela dans un contexte d’hyper-inflation. Le gel des contrats collectifs dans le secteur public et la non-application des obligations légales et contractuelles par les patrons des secteurs publics et privés s’appuient sur le refus de prendre en considération les syndicats (autonomes) et sur la criminalisation des luttes que livrent les travailleurs en défense de leurs droits."
 
L'OTAN impose Microsoft et les backdoors de la NSA au ministère de la Défense ?
http://www.april.org/lotan-impose-microsoft-et-les-backdoors-de-la-nsa-au-ministere-de-la-defense
.../... "L'OTAN et la NSA aux manettes ? Cette semaine, le Canard enchaîné fournit lui aussi de nouvelles informations sur les raisons qui conduisent l'armée à « capituler face à Microsoft », sans que les services de l'État n'y puissent rien. L'hebdomadaire cite ainsi Patrick Bazin, le directeur central de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI), qui milite pour la reconduction de ce contrat pour des contraintes d'« d'interopérabilité entre alliés », dans la mesure où « l'OTAN a fait le choix des solutions Microsoft pour ses postes de travail ». Pourtant, cet argument est fallacieux : l'interopérabilité consiste à pouvoir fonctionner avec l'ensemble des systèmes, et non sous l'hégémonie d'un éditeur unique."
 
Google-NSA, un mariage de raison au service du plus grand centre d’espionnage à l’ère technumérique de la guerre fluide
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/google-nsa-un-mariage-de-raison-au-137234
"L’opinion publique vient de découvrir que la célèbre agence de sécurité américaine NSA pourrait espionner tout le monde ou presque grâce à un pacte secret conclu entre les services américains et les géants du Web. En fait, il n’y a pas vraiment de secret puisque ces pratiques sont connues depuis des années et du reste, rendues publiques et accessibles pour qui veut bien se donner la peine d’aller chercher les informations. L’universitaire juriste Stephanie DeVos a publié en 2011 une étude roborative de 50 pages dans la revue de l’Université Fordham tenue par des jésuites new-yorkais. Dans ce document, on peut lire la très courte histoire des relations entre le Web et les autorités américaines impliquées dans la défense et la sécurité. Google serait allé chercher la NSA pour établir une collaboration censée protéger les données circulant dans les réseaux googélisés. A l’origine, une cyberattaque provenant paraît-il des autorités chinoises en décembre 2009. Des comptes gmail appartenant à des défenseurs des droits de l’homme auraient été surveillés. Par la suite, Google se fendit une mise au point sur son site, faisant état d’une nouvelle approche de la « question cybernétique chinoise », conseillant aux internautes de se prémunir de ces intrusions inopinées en usant d’outils adéquats."







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Article 3

Envoi de Robert BERROUËT-ORIOL : http://www.berrouet-oriol.com/






illustration avec marteau frappant sur billot

illustration avec balance dorée

Drapeau fixe de Haiti


COMITÉ POUR JUGER DUVALIER
 
ASSOCIATION POUR LA DÉFENSE DES DROITS DE L'HOMME
ET DE LA DÉMOCRATIE EN HAITI ET  DANS LE MONDE

(INSCRITE AU JOURNAL OFFICIEL DU 10 AVRIL 1999 SOUS LE NUMÉRO 1308)
 

19 rue Charrière -- 75011 Paris
courriel : gerald.bloncourt[arobase]club-internet.fr
Site : 
www.haitiluttecontre-impunite.org 
 

 
COMMUNIQUÉ
En date du 21 février 2014
 
 

Notre Comité a tenu sa conférence de presse hier soir à Paris. Une trentaine de participants étaient présents. 
 
Paul Baron, membre du Bureau a fait le point sur le scandale que représente la présence en France du Président Martelly qui a déclaré « qu’il graciera Duvalier quoiqu’il arrive ». Il est à nos yeux coupable d’entraver le jugement de Jean-Claude Duvalier, dictateur déchu, actuellement poursuivi en Justice en Haïti, par nos amis du Comité contre l’Impunité. Il a également fait le point sur l’historique de la dictature dans notre pays. 
 
Gérald Bloncourt a lu la lettre ouverte (voir plus bas) adressée au Président François Hollande qui doit recevoir Martelly à l’Elysée, aujourd’hui.     
 
Pendant la discussion, un coup de téléphone d’Haïti, du Comité contre l’Impunité, apprenait que la Cour d’appel de Port-au-Prince juge recevables, les plaintes pour crimes contre l’humanité, et ordonne la reprise de l’instruction.
 
Véritable coup de massue pour l’ex-dictateur, trois ans après son retour d’exil, cet arrêt pourrait permettre de les juger, lui et son régime, accusés d’avoir commis d’innombrables crimes de sang.
 
Ce verdict prononcé de longs mois après la fin, en mai 2013, de l’audition des plaignants, ouvre la voie à un éventuel procès contre Jean-Claude Duvalier rentré en Haïti en janvier 2011, à l’issue d’un exil de 25 ans en France qui avait suivi le renversement de son régime par un soulèvement populaire, le 7 février 1986.
 
Ceci est un pas important  pour que justice soit rendue au Peuple haïtien et que soient respectés les Droits de l’Humanité. Cette décision porte un coup d‘arrêt aux manœuvres condamnables du président Martelly.
 
La lutte continue. Honneur aux militants et patriotes haïtiens, du pays même, de la diaspora,,aux Etats-Unis, au Québec, en France, et dans d’autres nombreux pays.  


Pour le Comité :
Gérald BLONCOURT, Président et Porte-parole
Paul BARON, Membre du Bureau
 

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LETTRE OUVERTE À MONSIEUR FRANÇOIS HOLLANDE,
 PRÉSIDENT DE
LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
 
 
 
Une information nous parvient : Le président haïtien Martelly doit rencontrer prochainement le Président de la France M. François Hollande. Nous dénonçons dès à présent auprès  de  M. le Président Hollande l’attitude négative du président haïtien envers les actions concernant la vitale question de mettre fin à l’impunité, impunité héritée en ligne directe des 29 ans de la dictature des Duvalier père et fils. C’est au gouvernement qu’il revenait de procéder à la mise en accusation de Jean-Claude Duvalier au moment de son retour-surprise le 16 janvier 2011.  Rien n’a été fait, ce sont les  victimes  qui  ont porté  plainte  et  il  est  évident  qu’il  n’y  a  aucune volonté  du gouvernement  en place  pour  que  justice  se  fasse. Au  contraire, de plus en plus nous assistons à la ‘duvaliérisation’ du système. 
 
Le président Martelly a accueilli  non seulement ce bourreau du peuple haïtien dans des réceptions amicales mais il l’a invité à des cérémonies officielles y compris récemment, le 1er janvier à Gonaïves, lors de la célébration du jour de l’Indépendance. Les organisations des droits humains ont protesté contre cette insulte à la nation également dénoncée par tous les démocrates et patriotes haïtiens. 
 
Nous  nous  permettons  de  rappeler  à  M.  le  Président  Hollande  que  c’est  sous la Présidence  de  M. Mitterrand  que  cet  assassin  a  trouvé  refuge  en  France. C’est un Premier  Ministre  socialiste    qui  a  annoncé à  l’époque  (1986)  que Duvalier  ne devait séjourner qu’une semaine en France. Il y est resté un quart de siècle ! C’est le ministre de l’Intérieur, M Chevènement, socialiste à l’époque, qui a déclaré en Avril 1999 que le tyran  avait disparu  et  que  les  services  de  police avaient  perdu  sa  trace ! Alors  qu’il payait des impôts et avait le permis de conduire ! Cette attitude burlesque a donné lieu à des articles dans la presse dont LE MONDE
 
Jamais Jean-Claude Duvalier n’a été inquiété. Bénéficiant de protections efficaces et de l’attentisme des pouvoirs qui se sont succédé. 
 
Enfin les preuves fournies par des organisations internationales (dont Amnesty International) par d’innombrables témoignages de victimes, par un grand nombre d’enquêtes prouvent que des dizaines de milliers de gens ont été torturés et ont perdu la vie dans des cachots tel Fort-Dimanche, sous les dictatures des Duvalier. Jean-Claude Duvalier  est encore poursuivi pour les millions de dollars escroqués à l’Etat Haïtien. 

Il est donc pour nous inconcevable que le Président Hollande reçoive M. Martelly que nous dénonçons comme un des soutiens essentiels de Jean-Claude Duvalier.
 
Tous  les  arguments  mettant  en  avant  des  obligations  diplomatiques  ne seraient à nos yeux que la poursuite du laxisme qui a entouré les bourreaux de notre pays.  
 
Nous demandons avec la plus grande fermeté au Président de la République Française de différer cette rencontre avec l’ami de l’ex-dictateur jusqu’à l’obtention d’un authentique procès de ce tyran.

  
Pour le COMITÉ POUR JUGER DUVALIER  (France)
Paris, le 10 février 2014

Le Président : Gérald BLONCOURT
 
 
 
Pour situer l'auteur :
 
Photographies de GERALD BLONCOURT
Bloncourt peintre - Haïti 1946 - La dictature des Duvalier
http://www.bloncourt.net/
 
Le blog de Gérald Bloncourt - poèmes, photos, digigraphies, Haïti
- POUR UNE HAÏTI LIBRE ET DÉMOCRATIQUE
http://bloncourt.over-blog.net/
 
Gérald Bloncourt : 5 Questions pour Île en île
http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/media/5questions_bloncourt.html
"Entretien de 32 minutes réalisé par Thomas C. Spear chez l'auteur à Paris, le 10 juin 2009.
Caméra : Giscard Bouchotte."
.../...
Je suis né en 1926 à Bainet, pas loin de Jacmel dans le sud-est d'Haïti. Comme j'aime à dire, dans une chaumière. Mon père était un Guadeloupéen
très aventurier. Il était venu dans le sud-est d'Haïti avec ma mère, qui était française."
 
 
 
Pour développer son info (signalement fait par le transmetteur : Robert Berrouët-Oriol) :
 
LA LUTTE CONTRE L’IMPUNITÉ ET LE PROCÈS DE JEAN CLAUDE DUVALIER
SITE DOCUMENTAIRE : Lutter Contre l'Impunité en Haïti
http://www.haitiluttecontre-impunite.org/pages/about
"Le terme impunité est défini par l’absence de sanction juridique ou légale contre des idées, des pratiques et des actes illégaux et répréhensibles. L’impunité recouvre également l’absence de règles et de lois ou la non-application de celles-ci. Chaque fois que la société ne prend pas de mesures punitives face aux violations des lois, il y a impunité. Toutes les fois que la société n’applique pas la peine méritée par un individu ou une personne morale suite à des actes criminels, le criminel jouit de l’impunité car le crime reste impuni.
En Haïti les crimes d’État, les crimes politiques aussi bien que les crimes individuels, font rarement l’objet d’une sanction prévue par la loi. On tue,
viole, vole, kidnappe et torture ; et souvent aucune enquête ni procédure judiciaire n'est ouverte après la perpétration d'actes criminels et illégaux. Les rares enquêtes quand elles sont entreprises n'aboutissent guère voire jamais. Et la justice défaillante quand elle se prononce s'éloigne du droit et de la vérité la plupart du temps. Les victimes, les familles des victimes n’ont pas véritablement de recours face aux criminels et souvent elles
doivent affronter le mépris de leurs souffrances et l’arrogance de leurs bourreaux."
 
à lire en particulier : L'État duvaliérien
http://www.haitiluttecontre-impunite.org/index_by_tag/2
"S’il y a maintenant une lutte dont dépend l’avenir de la démocratie dans notre pays et même l’espérance de voir un jour l’émergence d’une société équitable, c’est bien celle qui se déroule contre l’impunité et contre l’injustice. Une lutte d’autant plus importante qu’on assiste à une banalisation par le pouvoir actuel des crimes qui ont été commis sous les Duvalier, banalisation d’autant plus flagrante que l’ex-dictateur Jean Claude Duvalier, de retour au pays depuis 2011, circule librement, réside dans une maison luxueuse et se voit invité dans des cérémonies officielles. Fait peut-être unique dans l’histoire nationale, car on imagine mal comment le leader d’un régime, tel que celui des Duvalier, qui a, au cours de trois décennies, assassiné des milliers de compatriotes, siphonné les caisses publiques, spolié un nombre incalculable de citoyens (dont beaucoup de paysans), exilé des milliers de patriotes (dont une grande partie des professionnels et enseignants), institué une politique de terreur d’une ampleur inégalée par les pires dictatures de notre histoire, puisse retourner tranquillement au pays, récupérer les biens saisis par l'État haïtien après 1986, jouir d’une vie bourgeoise dans les hauteurs de Pétion-Ville et bénéficier de la plus totale impunité. Pour arriver là, il a fallu (disons-le sans crainte) que l’appareil de l’État soit de nouveau sous le contrôle de forces obscures néo-duvaliéristes, d’éléments nostalgiques de l’époque où régnait la paix des cimetières, l’objectif final étant justement de restaurer le duvaliérisme avec ou sans Duvalier."
 
AVOCATS SANS FRONTIÈRES CANADA - Communiqué de presse pour circulation immédiate (Port-au-Prince 20 février 2014)
- Jean-Claude Duvalier pourrait être poursuivi pour crimes contre l’humanité en Haïti
- Procès Duvalier : une étape historique pour la lutte contre l’
impunité, selon Avocats sans frontières Canada.
http://www.asfcanada.ca/fr/nouvelles/jean-claude-duvalier-pourrait-etre-poursuivi-pour-crimes-contre-l-humanite-en-haiti-asfc-reagit-a-la-decision-de-la-cour-d-appel-333
 
DÉCLARATION DE LA FIDH - HAITI :
LA JUSTICE RÉTABLIT LES ACCUSATIONS DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ CONTRE BABY DOC
(Paris 21
février 2014). La FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme) et ses organisations membres en Haïti se félicitent de la décision prise hier par la Cour d’appel de Port au Prince de rétablir les accusations de crime contre l’Humanité contre Jean-Claude Duvalier et d’ordonner un supplément d’instruction sur ces crimes.
http://www.fidh.org/fr/ameriques/haiti/14737-haiti-la-justice-retablit-les-accusations-de-crimes-contre-l-humanite
 
L’AFFAIRE DUVALIER REPREND LE CAP DE LA JUSTICE POUR LES VICTIMES .
Déclaration d’Amnistie internationale Suisse (Genève 24 juin 2014). «
La décision de poursuivre les enquêtes, essentielle, est une victoire pour les personnes ayant été victimes d'actes de torture, de disparitions forcées et d'autres violations des droits humains lorsque Jean-Claude Duvalier était au pouvoir, ainsi que pour leurs proches », a déclaré Javier Zúñiga, conseiller spécial à Amnesty International. Elle renforce par ailleurs l’espoir d’un nouvel Haïti, fondé sur l’état de droit et la justice pour tous.»
http://www.amnesty.ch/fr/pays/ameriques/haiti/docs/2014/l2019affaire-duvalier-reprend-le-cap-de-la-justice-pour-les-victimes
 
LE RETOUR DU DUVALIÉRISME EN HAÏTI SOUS LE MANTEAU ROSE DE LA ‘RÉCONCILIATION NATIONALE’.
http://www.berrouet-oriol.com/droit-de-parole/les-editos/retour-du-duvalierisme-haiti
 Article de Robert Berrouët-Oriol (Montréal 3 janvier 2014).
"À quelques jours de la commémoration du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’année 2014 s’annonce déjà, en Haïti, sous le signe d’une
mortifère et criminelle déflagration : le retour à visage découvert du duvaliérisme au pouvoir d’État avec la participation éhontée, provocatrice, du nazillon Jean Claude Duvalier –invité de Michel Martelly--, aux cérémonies officielles du Jour de l’Indépendance aux Gonaïves le 1er janvier 2014."
 
Contre l'impunité en Haïti : tentative de réhabilitation de Jean-Claude Duvalier (3e partie)
AU NOM DU PÈRE ET DU FILS ET DE SAINT-NICOLAS…
http://www.berrouet-oriol.com/interventions-citoyennes/contre-l-impunite-en-haiti
 "Cartes sur table. Au nom de la liberté d’expression, du droit à la pluralité des voix dans l’espace public, les médias haïtiens peuvent-ils se permettre, aujourd’hui, de publier un manifeste pédophile, un texte antisémite, une apologie du racisme, un factum à la gloire du nazisme, une béatification de Mussolini et de Pinochet ? À bien comprendre ce que nous enseigne Albert Camus, --« tout est permis ne veut pas dire que rien ne soit défendu »--, y a-t-il un code éthique et déontologique appelé à encadrer la liberté d’expression dans les médias haïtiens ? Dans mes domaines de recherche et d’écriture –la linguistique et la littérature--, ai-je le droit de diffuser, par exemple dans Le Nouvelliste, les bonnes feuilles du très grand écrivain français Louis-Ferdinand Céline tirées de ses oeuvres antisémites ayant pour titre « Bagatelles pour un massacre » et « L'École des cadavres » sans déshonorer mes amis Juifs et la mémoire des millions de Juifs massacrés par le système-Hitler durant la seconde Guerre mondiale ? Haïti dispose-t-elle aujourd’hui d’un dispositif juridique contraignant et punissant le délit d’apologie de crimes contre l’humanité dont le duvaliérisme, en Haïti, a constitué la machinerie infernale la plus aboutie ?"







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Article 4

Envoi de Mouvement Français pour un Revenu de Base : http://revenudebase.info/






illustration par robot réalisant tâche d'entretien


illustration par pauvre hère avec son baluchon


ASSERVISSONS LES ROBOTS,
LIBERONS LES PAUVRES
 
 
 

 
Pour Martin Wolf, célèbre éditorialiste du Financial Times, il est temps de changer radicalement de modèle économique pour faire face à l’émergence d’une nouvelle économie dominée par l’accélération de l’automatisation du travail et les inégalités qu’elle entraîne.
 
Article initialement publié sur le Financial Times , traduit par Le Monde.fr
 
 
En 1955, Walter Reuther, président du syndicat américain des ouvriers de l’automobile, racontait sa visite dans une usine du groupe Ford. Désignant les robots, son accompagnateur lui avait demandé comment il s’y prendrait pour que ces machines versent leur cotisation au syndicat. « Et vous, comment allez-vous les convaincre d’acheter des Ford ? », répliquait M. Reuther. L’automatisation n’est pas une nouveauté. Pas plus que le débat sur ses conséquences.
 
Le problème est que la généralisation des technologies de l’information entraîne une inégalité croissante des revenus. Or la technologie pourrait, à terme, occuper une place bien plus importante.
 
Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, auteurs de The Second Machine Age (paru en janvier aux Etats-Unis), affirment qu’elle favorisera la prospérité de tous mais qu’elle modifiera la répartition des opportunités, d’une part, entre travailleurs et, d’autre part, entre travailleurs et détenteurs de capitaux.
 
Selon un récent article des chercheurs Carl Frey et Michael Osborne de l’université britannique d’Oxford, l’automatisation pourrait mettre en péril 47% des emplois américains. Au cours des prochaines décennies, « la plupart des ouvriers du secteur du transport et de la logistique, une grande partie des employés de bureau et des personnels administratifs en bas de l’échelle, mais aussi les ouvriers du secteur de la production risquent d’être remplacés par du capital informatique ».
 

Inégalités exacerbées
 
En outre, « dans un avenir proche, l’informatisation va surtout détruire des emplois peu qualifiés et faiblement rémunérés. En revanche, les emplois hautement qualifiés et à forte rémunération seront les moins susceptibles d’être remplacés par du capital informatique ». Ce qui exacerbera encore les inégalités.
 
Jeffrey Sachs (université Columbia, New York) et Laurence Kotlikoff (université de Boston, Massachusetts) affirment même que la hausse de la productivité pourrait dégrader la situation des futures générations. Le remplacement des ouvriers par des robots pourrait réorienter les revenus des premiers vers les propriétaires des robots, dont la plupart seront à la retraite et épargneront moins que les jeunes.
 
Cela diminuera l’investissement dans le capital humain, car les jeunes n’auront plus les moyens de le financer, mais aussi dans les machines, en raison de la diminution de l’épargne dans ce type d’économie.
 

Les robots pourraient rendre la distribution des revenus
bien plus inégalitaire qu’elle ne l’est déjà.
 
L’argument selon lequel une hausse de la productivité potentielle dégraderait durablement la situation de tous est astucieux. Mais d’autres possibilités me paraissent plus plausibles : les licenciements d’employés pourraient provoquer un choc d’ajustement de grande ampleur ; les salaires des personnels non qualifiés pourraient chuter bien en dessous du minimum socialement acceptable ; conjugués à d’autres technologies, les robots pourraient rendre la distribution des revenus bien plus inégalitaire qu’elle ne l’est déjà.
 

Redistribuer revenus et richesses
 
Alors, que faire ? Mieux former ? La formation n’est pas une baguette magique, ne serait-ce que parce que nous ignorons quelles aptitudes seront requises dans trente ans. En outre, même si la demande de services de savoir créatifs, entreprenants et de haut niveau devait croître dans les proportions nécessaires, ce qui est déjà hautement improbable, penser que nous deviendrons tous des « happy few » (« d’heureux privilégiés ») relève du pur fantasme.
 
En revanche, nous devons reconsidérer notre conception des loisirs. Longtemps les plus riches ont vécu une vie oisive aux dépens des masses laborieuses. L’émergence des machines intelligentes permettra à un nombre infiniment plus grand de gens de mener une telle existence sans pour autant exploiter autrui.
 
Le puritanisme triomphant d’aujourd’hui est révulsé à la perspective d’une telle inactivité. Eh bien ! dans ce cas, laissons les gens s’amuser «activement» ! Sinon, dans quel but aurions-nous réalisé l’accroissement considérable de la prospérité générale ?
 
Surtout, il faudra redistribuer revenus et richesses. Cela pourrait prendre la forme d’un revenu de base versé à tout adulte, auquel s’ajouterait un financement de périodes de formation à tout âge de la vie. Les fonds pourraient provenir de taxes sur les pratiques nocives (la pollution…) ou sur les locations (dont celles des terrains et, surtout, de la propriété intellectuelle).
 
Les droits de propriété sont une création sociale. Le fait que seule une minorité infime soit en mesure de profiter massivement des nouvelles technologies doit être remis en cause. L’État devrait ainsi recevoir automatiquement une part des revenus de la propriété intellectuelle qu’il protège.
 
Enfin, au cas où les suppressions d’emplois non qualifiés s’accéléreraient, il faudra faire en sorte que la demande croisse proportionnellement à la hausse potentielle de l’offre. Si nous réussissons, beaucoup d’inquiétudes liées à la pénurie d’emplois disparaîtraient. Il est vrai qu’au vu de notre incapacité à y parvenir depuis 2007, cette possibilité est incertaine. Mais nous pourrions faire mieux.
 
L’émergence des machines intelligentes doit nous permettre de vivre une meilleure existence. Cela dépendra de la façon dont les profits seront distribués. Il peut en résulter une infime minorité de gros profiteurs et une multitude de perdants. Mais l’avènement d’un tel techno-féodalisme n’est pas fatal. Ce n’est jamais la technologie qui dicte les résultats, ce sont les institutions politiques et économiques. Si celles dont nous disposons ne donnent pas les résultats souhaités, nous devons en changer
 

Martin WOLF
Éditorialiste au Financial Times
http://www.ft.com/intl/comment/columnists/martin-wolf
 
 
 
Pour développer son info :
 
La Dotation Inconditionnelle d’Autonomie décryptée par l’Institut Momentum
Le revenu d’existence, Pour des sociétés libres et égalitaires - Hugo CARTON - Octobre 2013
http://www.partipourladecroissance.net/?p=8759
 Lire l’intégralité de l’article en PDF
http://www.institutmomentum.org/wp-content/uploads/2013/10/Le-revenu-d%E2%80%99existence.pdf
"Malgré l’opulence matérielle inégalée des sociétés occidentales contemporaines, nombreux sont ceux qui n’ont pas accès aux biens de première nécessité que sont une alimentation saine, un logement décent, de l’énergie, de l’eau potable, une éducation émancipatrice et autonomisante. La société de croissance creuse les inégalités tout en éludant la question de la juste répartition de la dot planétaire.
Pour endiguer les déséquilibres, deux outils pourraient enclencher une décroissance choisie : la Dotation inconditionnelle d’autonomie (DIA) et le
Revenu inconditionnel (RI). Le premier privilégie le droit de prélèvement sur les ressources naturelles plutôt que les aides en monnaie nationale. Le
second, le revenu inconditionnel, propose d’instaurer une allocation monétaire distribuée sans distinction."
 
L’actualité de la crise : SORTIE PAR LE HAUT, par François Leclerc
http://www.pauljorion.com/blog/?p=25744
"Sortir par le haut d’une crise qui se poursuit selon des rebondissements sans fin est une question que l’on ose à peine formuler, à laquelle on s’essaye encore moins à répondre tellement elle paraît, à tort, hors de portée. La fort sombre sortie par le bas qui nous est présentée comme inévitable est moins indécise, en dépit de précautions oratoires ou de délais électoraux de circonstance. Visible en filigrane quand elle n’est pas encore revendiquée, elle est composée de plans de réduction accélérés de la dette publique, assortie de sévères mesures d’austérité durables, d’une récession économique prolongée et de l’élargissement d’une financiarisation destinée à renouveler les terrains de jeu de la finance."







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Article 5

Envoi de Martine BOICHOT CAMARA





illustration avec l'éventail de valeurs sur billets en euros

illustration par femme fuyant en robe de chambre rose


illustration par coq dubitatif portant sacoche


SORTIR DE L'EURO ?
 
Pierre Khalfa répond à Marianne
 
 
 

Page d'origine (mentionnée par l'auteur) : http://www.regards.fr/web/Sortir-de-l-euro-Pierre-Khalfa,7439
 
Le 3 février 2014
 
À propos d’un dossier de Marianne sur la sortie de l’euro. Par Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic.
 
« Sortir de l’euro ? Le débat interdit » titre, Marianne ( N° 876, du 31 janvier au 6 février ). On pourrait ironiser en faisant remarquer que ce soi-disant débat interdit fait régulièrement l’objet d’échanges argumentés dans un certain nombre d’organes de presse, que ce soit à droite ou à gauche, que cette perspective est évoquée régulièrement par certains responsables politiques et qu’en pages intérieures Marianne reconnaît que « dans tous les ministères des Finances de la zone, comme dans tous les services de recherche et de gestion des risques des grands établissements financiers, tout le monde planche là-dessus ». Pour un débat interdit… On pourrait aussi faire remarquer que Marianne « oublie » de donner la parole à une position, celle pour qui la mise en place de la monnaie unique n’est qu’un des aspects d’un problème plus vaste, l’imposition en Europe par tous les gouvernements de politiques néolibérales menées au nom de la compétitivité.
 

L’Interview d’E.Todd, décryptage
 
Dans ce dossier, l’interview d’Emmanuel Todd mérite que l’on s’y arrête. On pourrait là aussi ironiser sur ses propos sondant l’inconscient de François Hollande « son inconscient sait, il a peur ». C’est le même Todd, partisan du « hollandisme révolutionnaire » qui, pendant la campagne électorale de 2012, soutenait François Hollande et prévoyait qu’il serait forcé par la crise de prendre des mesures anti-libérales…
 
Dans son interview, Todd traite le Parlement européen de « parlement bidon ». Pourtant, la comparaison entre le Parlement européen et le Parlement français ne tourne pas nécessairement à l’avantage de ce dernier. Ni l’un ni l’autre ne sont à l’initiative des lois et dans le cas français, l’utilisation d’une niche parlementaire pour présenter une proposition de loi n’a de chance d’aboutir qu’avec l’accord du gouvernement. Cependant, avec l’instauration de la codécision dans de nombreux domaines, le Parlement européen peut bloquer une directive en cas de désaccord avec le Conseil, à l’issue d’une procédure d’amendements et d’allers-retours avec le Conseil, ce qui est déjà arrivé à certaines reprises. Par contre, si le Parlement français peut théoriquement bloquer un projet de loi du gouvernement, il en est tout autrement dans la pratique, les parlementaires de la majorité étant soumis à une logique institutionnelle qui les rend, in fine, solidaires du gouvernement. Comme tous les anti-européens, Todd refuse de reconnaître que c’est parce que la démocratie a été vidée de son contenu au niveau national qu’elle est quasi-inexistante au niveau européen. Ainsi, si la construction européenne a vu l’émergence d’institutions supranationales, ce sont bien les États nationaux qui ont décidé, en bout de course, de ses orientations. Que ce soit dans le cadre des Conseils des ministres, du Conseil européen ou des Conférences intergouvernementales (CIG), les États ont gardé la haute main sur la construction européenne. Loin d’avoir été dépossédés de leur pouvoir, ils ont dominé la scène européenne… mais discrètement, depuis les coulisses ! L’histoire de la construction européenne a ainsi été celle des grandes manœuvres des États, celle de la diplomatie secrète, seulement troublée par les discussions avec la Commission. Ce mode de construction de l’Union a abouti au résultat que nous connaissons : une Europe antidémocratique et néolibérale.
 
Todd indique qu’une sortie de l’euro entraînerait « une révolution sociale, le nettoyage d’élites mal formées, vieillissantes, archaïques, quelque chose de comparable à ce qui s’est passé en 1945 ». Si sa caractérisation des « élites » actuelles a probablement une part de vérité, il y manque cependant un trait essentiel, celui d’être dominées par l’idéologie néolibérale de la compétitivité. On peut de ce fait douter que la sortie de l’euro entraîne la révolution sociale annoncée, car à moins que celle-ci ne précède celle-là, la sortie de l’euro sera effectuée par ces élites et on ne voit pas vraiment pourquoi elles se feraient hara-kiri.
 

Dévaluer n’est pas jouer
 
Au-delà de cette interview un peu caricaturale, un argument revient en boucle dans les propos des partisans de la sortie de l’euro. Le retour à la monnaie nationale permettrait par la dévaluation de rétablir la compétitivité de l’économie française. En dévaluant, les produits français seraient ainsi plus compétitifs à l’exportation. Cette analyse repose sur la thèse que le problème central de l’économie française relève de la compétitivité-prix. Les produits français seraient trop chers. Outre que cette analyse est exactement celle du Medef qui prône une baisse du coût salarial, elle contredit tous les rapports un peu sérieux sur la compétitivité française, qui indiquent au contraire que le problème fondamental de l’économie française est la compétitivité-hors-prix, c’est-à-dire un manque criant d’innovation, une inadéquation à la demande, un tissu industriel désarticulé dominé par des grands groupes pressurant leurs sous-traitants. Dans cette situation, une dévaluation serait une mesure assez peu adéquate car, contrairement à ce qu’affirme le banquier d’affaires Philippe Villin dans son interview, les constructeurs allemands de voitures ne vendent pas que du haut de gamme en France, et à modèle équivalent, les voitures allemandes sont aujourd’hui plus chères que les françaises : Peugeot ne serait donc pas sauvé.
 
Une dévaluation monétaire nous protègerait-elle d’une dévaluation interne opérée par la baisse de la masse salariale ? Évidemment non, car il faudrait alors lutter pour « défendre nos exportations » et historiquement les dévaluations se sont toujours accompagnées de politiques d’austérité. C’est d’ailleurs ce que le même Philippe Villin avoue au détour d’une phrase en indiquant que suite à la dévaluation de la monnaie, « nous serions sauvés, à condition aussi d’entreprendre les réformes structurelles qui s’imposent ». Dans la novlangue des économistes libéraux, l’expression « réformes structurelles » signifie baisse du coût du travail, coupes dans les dépenses publiques et remise en cause de la protection sociale.
 
Mais comme tous les pays sont aujourd’hui lancés dans une course à la compétitivité, les mesures d’austérité sont les mêmes partout. Dans une Europe économiquement intégrée où les fournisseurs des uns sont les clients des autres, une telle orientation se traduit par un jeu à somme nulle et est porteuse d’une logique récessive qui aggrave encore les difficultés des entreprises. Les politiques d’austérité continueraient donc, ce d’autant plus que la dévaluation serait porteuse d’inflation découlant de la hausse des prix des produits importés. Défenseur de la sortie de l’euro, Jean-Marc Daniel, économiste expert à l’Institut de l’entreprise est bien obligé d’admettre dans son interview que « l’inflation grignoterait nos avantages compétitifs et la facture pétrolière exploserait dans des proportions qui feraient passer l’écotaxe que dénoncent, les bonnets rouges, pour une anodine ponction ». Refusant d’ailleurs de restaurer un contrôle des changes, mesure qu’il considère impopulaire, il n’évoque curieusement ni les fuites de capitaux inévitables en cas de dévaluation, ni la possibilité d’attaques spéculative contre la monnaie.
Mais l’essentiel n’est pas là. Une stratégie de dévaluation compétitive, qui vise à gagner des parts de marché contre les autres pays, engendrera une spirale de politiques économiques non coopératives. Loin d’induire plus de solidarité entre les peuples, une telle stratégie se traduirait par encore plus de concurrence, de dumping social et fiscal avec pour conséquence une aggravation des tensions xénophobes et nationalistes dans une situation où, partout en Europe, l’extrême droite a le vent en poupe. La sortie de l’euro s’avère un mirage dangereux et ne peut être un projet progressiste. D’ailleurs l’économiste André Orléan, un des fondateurs du réseau des Économistes atterrés, voit bien le problème puisqu’il note dans son interview que « la sortie de l’euro n’est pas (…) une fin en soi (…) elle devrait impérativement se tourner vers nos partenaires pour les convaincre de repenser en commun le cadre de notre coopération ». Mais comment alors plaider pour une nouvelle coopération, alors que les défenseurs d’une sortie de l’euro reconnaissent que celle-ci serait non coopérative.
 
Orléan note que « les sociétés du CAC 40 ont versé pour 43 milliards d’euros à leurs actionnaires sous formes de dividendes et de rachat d’actions. Ce montant est en hausse de 4 % par rapport à 2012 ». Cette situation n’a aucun rapport avec l’euro et une sortie de la monnaie unique n’y changerait rien. La question centrale, que les partisans de la sortie de l’euro laissent le plus souvent de côté, est celle de la domination du capitalisme actionnarial. Euro ou pas, sans s’y attaquer, rien ne changera.
 

Et la dette dans tout ça ?
 
Reste un débat, quelle conséquence d’une dévaluation sur l’encours de la dette ? Jusqu’à une date récente, tout le monde, y compris les partisans de la sortie de l’euro, admettait que l’encours de la dette serait augmenté en proportion de la dévaluation de la monnaie. Ainsi Jacques Sapir affirmait à l’époque : « Si on est dans le scénario d’une sortie isolée, alors la part de la dette détenue par les non-résidents augmentera. Comme on a 66 % de la dette détenue par des non-résidents, si le franc dévalue de 20 %, cela signifie un accroissement de 13,2 % de la dette publique [1] . » Les partisans de la sortie de l’euro arguent aujourd’hui du fait que l’essentiel de la dette publique française ayant été émise sous contrat de droit français, elle serait relibellée dans la monnaie nationale, par conséquent sans aucun effet à la suite d’une dévaluation. Un terme savant, repris par Marianne, est censé justifier ce point de vue : lex monetae.
 
Cette analyse pêche par plusieurs points. L’émission de la dette sous droit français garantit qu’en cas de conflit entre l’État et ses créanciers, ce conflit serait réglé devant les tribunaux français, ce qui d’ailleurs ne garantit aucunement que l’État l’emporte. Il y a ensuite deux cas de figures possibles. Si la zone euro éclate et que l’euro disparaît, les États devront passer entre eux une convention indiquant les taux de conversion entre l’euro et les nouvelles monnaies, les contrats en euros étant alors libellés dans les nouvelles monnaies aux taux de conversion négociés. Nul doute que les créanciers seront représentés à la table de négociation et défendront fermement leurs intérêts avec menace à l’appui. Si l’euro continue à exister comme monnaie, on ne voit pas pourquoi les créanciers, en particulier les non résidents, accepteraient qu’une dette libellée en euros le soit en une monnaie moins forte. Soit alors un accord est trouvé à travers l’activation de clauses d’action collectives, soit le gouvernement français passe en force. Dans les deux situations, il s’agit d’une annulation partielle de la dette. Ce qui est certes toujours possible, que ce soit avec une monnaie unique ou sans, à condition d’avoir la volonté politique de s’affronter aux marchés financiers.
 
Il ne s’agit donc pas d’une question juridique, contrairement à ce que pensent maintenant les partisans de la sortie de l’euro. En cas de disparition de l’euro, il faudra tenir bon à la table des négociations et trouver des alliés, ce qui suppose des compromis et donc la prise en compte des intérêts des créanciers. En cas de maintien de l’euro et en supposant même que les tribunaux français donnent raison à l’État, ce qui n’est aucunement acquis, les créanciers pourraient alors saisir d’autres juridictions (Londres ou New York par exemple) pour essayer de faire condamner la France. Il faudra alors refuser d’appliquer des décisions juridiques, ce qui suppose un bras de fer avec les institutions internationales et les marchés financiers. Bref, l’application de la lex monetae, soi-disant nouveau sésame pour une sortie tranquille de l’euro, risque d’être plus compliquée que prévue.
 

Pour un bras de fer !
 
Alors que faire [2] ? Serions-nous condamnés soit à l’impuissance en acceptant la situation actuelle, soit à nous lancer dans une aventure à haut risque avec une sortie de l’euro ? Il existe pourtant une troisième voie pour les peuples européens. Elle passe par un affrontement avec les institutions européennes et les marchés financiers. Aucun changement substantiel n’aura lieu sans ouvrir une crise majeure en Europe et sans s’appuyer sur les mobilisations populaires. Un gouvernement de gauche devrait expliquer qu’il est attaché à la construction européenne, mais qu’il refuse au nom de celle-ci que les droits sociaux soient détruits et les populations paupérisées.
Il devrait tenir le discours suivant : « L’euro est notre monnaie. Mais les traités l’ont placée sous la domination de la finance. La BCE finance les banques privées à taux quasi nul et celles-ci prêtent ensuite aux États à des taux exorbitants. Nous ne voulons plus être soumis aux marchés financiers. Nous voulons faire fonctionner l’euro au service des besoins sociaux et écologiques. Nous voulons placer nos banques sous contrôle citoyen pour qu’elles servent les vrais besoins de la société et non l’avidité de leurs actionnaires. Nous, gouvernement de ce pays, commençons à le faire chez nous. Nous invitons les mouvements sociaux et les peuples européens à faire de même partout, pour nous réapproprier ensemble notre monnaie et refonder l’Union européenne sur d’autres bases ».
 
Le gouvernement en question prendrait alors un certain nombre de mesures unilatérales en expliquant qu’elles ont vocation à être étendues à l’échelle européenne. Il s’agit de mesures unilatérales coopératives, en ce sens qu’elles ne sont dirigées contre aucun pays, contrairement aux dévaluations compétitives, mais contre une logique économique et politique et que, plus le nombre de pays les adoptant est important, plus leur efficacité grandit. C’est donc au nom d’une autre conception de l’Europe qu’un gouvernement de gauche devrait mettre en œuvre des mesures qui rompent avec la construction actuelle de l’Europe. Ainsi, par exemple, un gouvernement de gauche pourrait enjoindre sa banque centrale de financer les déficits publics par de la création monétaire. Cela pourrait d’ailleurs se faire indirectement sans même violer formellement les traités européens en utilisant comme intermédiaire un établissement public de crédit comme par exemple en France la Caisse des dépôts [3] . Fondamentalement, il s’agit d’engager un processus de désobéissance aux traités et par là même, un bras de fer avec les institutions européennes. Une telle attitude montrerait concrètement qu’il existe des alternatives aux politiques néolibérales. Elle mettrait les gouvernements européens au pied du mur et les confronterait à leur opinion publique. Elle serait un encouragement pour les peuples à se mobiliser. Un discours résolument pro-européen, tourné vers la démocratie, la justice sociale et environnementale, trouverait un écho considérable auprès des autres peuples européens et des mouvements sociaux. Les dirigeants européens tenteront certes de mettre en œuvre des représailles. On menacera le peuple désobéissant d’un boycott économique total – une menace plus crédible d’ailleurs contre les petits pays que contre les plus grands, en particulier la France.
 
L’issue de ce bras de fer n’est pas donnée d’avance. Une exclusion forcée du pays rebelle, même si le Traité de Lisbonne ne prévoit aucune possibilité d’exclure un pays de la zone euro, serait-elle possible comme la Grèce en avait été menacée en cas de victoire électorale de la gauche radicale Siryza ? Un effet domino progressiste pourrait-il gagner d’autres pays qui scissionneraient et pourraient instaurer un euro-bis, avec des innovations fiscales et budgétaires, solidaires et écologiques, qui le rendraient viable ? Y aura-t-il un basculement de la zone euro par une refonte des traités ? Tout dépendra des rapports de forces construits qui pourront être construits à l’échelle européenne. La désobéissance européenne, en commençant si nécessaire dans un pays, peut être conçue et popularisée, non comme l’amorce d’un éclatement des solidarités européennes, mais au contraire comme un outil pour accélérer l’émergence d’une communauté politique européenne, un embryon de « peuple européen ».
 
La divergence avec les partisans de la sortie de l’euro porte sur deux points : d’une part, il n’est pas possible, d’un point de vue progressiste, de promouvoir une stratégie, la dévaluation compétitive, qui accroît la concurrence entre les peuples et les États ; d’autre part, si l’on ne peut exclure, dans certains cas, une sortie de l’euro, elle serait le résultat de la conjoncture et d’une bataille politique pour une refondation de l’Union européenne et non un projet politique a priori. Ces deux points sont évidemment liés. C’est parce que nous n’avons pas renoncé à la bataille pour une Europe de la solidarité, que nous ne pouvons porter un projet, la sortie de l’euro, qui en est la négation.
 

Pierre KHALFA
d'autres références...
membre du
Conseil économique social et environnemental

membre du Conseil scientifique d’Attac
 

Notes :

[1] Cité par Libération du 16 janvier 2014.
 
[2] Voir : Thomas Coutrot, Pierre Khalfa, "Crise de l’euro : sortir du carcan", dans "Nous désobéirons aussi sous la gauche !" , sous la direction de Paul Ariès et René Balme, Editions Golias, septembre 2012 ; Fondation Copernic, "Changer vraiment !" , Editions Syllepse, juin 2012 ; Pierre Khalfa, Catherine Samary, "La monnaie, l’euro, ne pas se tromper de débat" , janvier 2011 ; Michel Husson, "Quelles réponses progressistes ?" , Les Temps Nouveaux, automne 2010 ; Jean-Marie Harribey, "Sortir de quoi ?" , avril 2011, ( http://harribey.u-bordeaux4.fr/travaux/europe/debat-sortiedeleuro.pdf ) ; Daniel Albarracín, Nacho Álvarez, Bibiana Medialdea (Espagne), Francisco Louçã, Mariana Mortagua (Portugal), Stavros Tombazos (Chypre), Giorgos Galanis, Özlem Onaran (Grande Bretagne), Michel Husson (France), Que faire de la dette et de l’euro ? Un manifeste ou http://tinyurl.com/euro13 ; lien direct pour téléchargement : http://gesd.free.fr/euromanifr.pdf .
 
[3] Il s’agit d’utiliser les possibilités offertes par l’article 123-2 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
 
 
Pour développer son info :
 
Un rapport dénonce les abus de la troïka européenne
http://www.marianne.net/Un-rapport-denonce-les-abus-de-la-troika-europeenne_a236944.html
"Marianne" s'est procuré la version provisoire d'un texte rédigé par des parlementaires européens. Il est très critique sur l'action de la troïka qui a plongé certains pays dans la pauvreté.
Il aura fallu que le Parlement européen arrive à la fin de son mandat pour que soit enfin levé un coin du voile qui a recouvert un des chapitres les
moins glorieux de l'histoire de l'Union européenne : comment a agi et a fonctionné la fameuse et fumeuse troïka, cette instance monstrueuse associant la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, qui a imposé, de 2010 à aujourd'hui, l'austérité la plus ravageuse à la Grèce, l'Irlande, au Portugal et à Chypre. C'est l'objet d'un «rapport d'enquête» de la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement de Strasbourg, dont Marianne a pu consulter la version provisoire, rédigée par deux corapporteurs, le
conservateur autrichien Othmar Karas et le socialiste français Liêm Hoang-Ngoc."
 
Mais c'est quoi ce MES qui fait hurler tant de gens ?
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-eco/2012/02/25/mais-cest-quoi-ce-mes-qui-fait-hurler-tant-de-gens-229702
"Décrié par le Front de Gauche, le Mécanisme européen de stabilité (MES), ce nouveau fonds de soutien aux pays de la zone euro en crise a été adopté mardi par l'Assemblée nationale, après un débat « fougueux », alors que les députés socialistes étaient appelés à s'abstenir. Le Sénat devrait suivre le même exemple mardi prochain. Le but du MES est de sauvegarder la stabilité de la zone euro de manière permanente. Le traité est maintenant en cours de ratification par les différents Etats membres et devrait entrer en vigueur en juillet 2012. De nombreux citoyens sont très hostiles à ce nouveau mécanisme qui représente selon eux un abandon de souveraineté et un renforcement des règles « automatiques » imposant la rigueur aux peuples. Qu'en est-il ?"







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Article 6

Envoi par Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/





illustration avec billet ailé, évoquant dollars

illustration avec ilot de palmiers sur flots miroitants


DEPUIS LE G 20  DE 2009
=
OÙ EN EST-ON CONCERNANT LES PARADIS FISCAUX
!
 
 
 

Combien de milliards d’euros échappe au fisc français ? Et cependant chacun se souvient lors du G20 en 2009,que les Chefs d’Etat, la main sur le cœur, juraient d’éradiquer les placements frauduleux ou non transparents dans les paradis fiscaux, alors !
 
Les groupes du CAC 40 disposent de plus de 1 500 filiales dans les paradis fiscaux, selon une enquête publiée jeudi 13 février par la revue Projet. Ses auteurs assurent que, d'après leurs recherches, « la présence dans les paradis fiscaux n'a pas diminué depuis [...] 2009 ».
 
Les fleurons de la place française disposent d'exactement 1 548 sociétés dans des paradis fiscaux, selon les dernières publications de résultats des entreprises elles-mêmes (cotées, elles ont l'obligation d'indiquer à leurs actionnaires la liste complète de leurs filiales), données croisées avec celles des études faisant autorité (les travaux de l'association Tax Justice Network notamment) et la liste la plus récente des paradis fiscaux du Forum mondial sur la transparence.
 
« Avec 214 filiales offshore, BNP Paribas se place en tête suivie de LVMH (202), Kering (99), Crédit agricole (86) et Schneider Electric (75) », précise Projet.
 
Lire aussi : Crédit agricole, BNP Paribas... des banques françaises à l'ombre des "palmiers" !
 
 
LE DEGRÉ DE CIVISME FISCAL DES MULTINATIONALES
 
Le procédé est simple, rappelle la publication jésuite : « Des filiales aux Iles Caïmans, au Luxembourg ou en Irlande, présenteront des résultats fortement excédentaires, alors que les bureaux y seront peu peuplés, voire inexistants. » En l'occurrence, les terres de prédilection des entreprises tricolores sont des pays voisins : Pays-Bas, Belgique, Suisse et Luxembourg.
 
« L'on s'arrangera en revanche pour que la filiale française ou indienne, plus fortement imposée, évite d'afficher des bénéfices trop élevés », ajoute l'étude. Des pratiques qui n'amenuisent pas seulement la contribution fiscale de l'entreprise mais grignotent aussi l'intéressement des salariés aux bénéfices.
 
L'étude admet que cet inventaire ne suffit pas à « mesurer le degré de civisme fiscal des entreprises multinationales ». Avoir une filiale ou des comptes à l'étranger ne constitue pas en soi une tentative d'évasion fiscale ; c'est le cas, en revanche, quand le montage est volontairement complexe, masquant manifestement son véritable bénéficiaire.
 
La solution pour lever le doute, insistent depuis plusieurs années, les militants en faveur de la transparence, serait de publier non seulement le nombre de filiales et leur localisation, mais aussi des données plus complètes sur leur nombre de salariés, leur chiffre d'affaires et leurs bénéfices.
 
 
PARTIE VISIBLE DE L'ICEBERG
 
Car ces quelque 1 500 filiales « offshore » pourraient n'être que la partie visible de l'iceberg. Par exemple, France Télécom annonce 400 entités, mais n'en liste que 32... Danone publie les noms de 99 filiales sur 252 annoncées, Capgemini 124 sur 136, Legrand 34 sur 157, Veolia Environnement 106 sur 2 728 et Vivendi 57 sur 690...
 
« Vingt-trois sociétés du CAC 40 ne publient pas la liste complète des entités qu'elles consolident dans leurs comptes [y compris des groupes dans lesquels l'Etat possède une participation, comme EADS, GDF Suez ou France Télécom] », regrettent les auteurs de l'étude.
 
Parmi les grands groupes français, seuls ceux ayant une activité bancaire seront (à partir du 1er juillet 2015) tenus de donner les détails complets de leur structure, bénéfices compris.
 
Le Parlement français a certes adopté le principe d'une transparence pour tous les secteurs au-delà des banques, mais avec une réserve importante : les autres pays de l'Union européenne doivent adopter une mesure identique pour qu'elle devienne effective en France. « La transparence pays par pays figurera-t-elle parmi les contreparties du pacte de responsabilité ? », s'interroge la revue militante.
 
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) étudie également cette possibilité d'étendre le principe de transparence au-delà du secteur bancaire, « mais des lobbies font tout pour en amoindrir la portée », avance Projet. La consultation publique que l'institution a ouverte sur le sujet se clôt à la fin de ce mois.
 
 
Le 14 février 2014,
© Guy CREQUIE
Ecrivain français, observateur social
Blog :
http://guycrequie.blogspot.com
 
 
 
Pour développer son info :
 
Présidentielle 2012. Qui régulera le mieux la finance : le comparatif des candidats
http://www.bastamag.net/Qui-regulera-le-mieux-la-finance
"Quelle sera la marge de manœuvre du futur président ou de la prochaine présidente face à la puissance de la finance ? Doit-on limiter ou carrément interdire les « produits financiers dérivés » qui permettent de spéculer sur tout et n’importe quoi ? Nationaliser le secteur bancaire est-il utile ? Faut-il séparer les activités de dépôts pour protéger les épargnants des investissements risqués ? Basta ! a passé au crible les propositions des candidats sur le sujet et vous propose un comparatif inédit."
 
Profiter de la crise - comment les multinationales poursuivent les États en justice
http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/spip.php?article216
"A l’occasion du 4ème cycle de négociation de l’accord UE-US du 10 au 14 mars à Bruxelles, le Transnational Institute et le Corporate Europe Observatory sortent un rapport intitulé « Profiter de la crise » qui explique comment entreprises et avocats d’affaires font des profits au détriment des pays européens frappés par la crise. .../... Les règles de protection des investissements sont particulièrement employées en situation de crise économique, et ne font pas les affaires de tout le monde : si elles protègent les spéculateurs et leurs investissements risqués, elles laissent les citoyens, dont les droits sociaux les plus élémentaires sont remis en causes par les politiques d’austérité, sans protection. .../... Défendre la protection des investisseurs privés tout en remettant en cause la protection sociale, voilà la tendance problématique qui caractérise les politiques économiques et commerciales de l’Union européenne."







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Article 7

Envoi de Bertrand BEC : http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/






photo aérienne de l'installation nucléaire de Fukushima 

Source image

"A Fukushima au Japon un grave accident est intervenu sur 4 tranches nucléaires de la centrale. Cet accident est lié à une défaillance de refroidissement des réacteurs nucléaires. C'est la  conséquence directe du tsunami engendré par le séisme du 11 mars 2011 de magnitude 9 qui a dévasté le nord-est de l'île de Honshu." 

photo de déchets radioactifs du nettoyage à Fukushima, sacs blancs

Source image
empruntée au site de " National Geographic Society " ;
page : " Pictures: The Nuclear Cleanup Struggle at Fukushima ".


photo de déchets radioactifs du nettoyage à Fukushima, sacs noirs

Source image
Fukushima : site temporaire de stockage de matériaux radioactifs (CC BY-ND 2.0)
Photo par GLOBAL2000


FUKUSHIMA, L'ILLUSION D'UNE SOLUTION
 
Par Olivier Cabanel
 
 
 

Mardi 7 janvier 2014
 
Le nucléaire va-t-il faire tomber l’un des pays les plus puissants de la planète ?
 
A la lumière du chantier pharaonique de Fukushima, et des milliards dépensés afin de tenter de sauver ce qui pourrait l’être, la question de la survie du Japon pourrait se poser.
 
Au-delà d’un problématique démantèlement programmé sur 40 ans, ce qui au fil des jours, semble un délai assez optimiste, le chantier du nettoyage de la région souillée par les rejets radioactifs est devenu vrai un casse-tête.
 
Il faudrait dépolluer au moins un territoire de 2000 km2, soit plus que la superficie département de l’Essonne mais devant l’ampleur de la tache, le gouvernement japonais a limité à 1000 km² la surface à dépolluer même s’il est admis que les zones dépassant 1 millisievert par an représentent 13 000 km² réparties sur 8 préfectures, soit la superficie de l’Ile de France. Confer cet article : " A Fukushima, une décontamination à marche forcée ".
 
La méthode consiste principalement à décaper 10 cm de terre qui seront mis dans des sacs en plastique, sauf que la durée de vie de ces sacs n’excède pas 3 ans.
 
Bien sûr, il est possible aujourd’hui de fabriquer des sacs imputrescibles, mais la loi destinée à défendre l’environnement ne permet pas cette fabrication, et pris par l’urgence, les Japonais n’avaient d’autres alternatives que d’utiliser des sacs putrescibles.
 
Il faudra donc, avant le délai de 3 ans, recommencer l’opération.
 
Il s’agit aussi de laver le tronc des arbres…de ramasser les feuilles polluées par la radioactivité avec comme but final de permettre à une partie des populations en exode de revenir un jour dans leurs habitations.
 
Ça, c’est la théorie…en pratique, ça semble un peu plus compliqué.
 
D’abord parce qu’il paraît assez illusoire d’affirmer que la pollution radioactive s’est limitée aux 5 ou 10 cm de surface, laquelle très probablement, avec les pluies, a pu s’enfoncer bien plus profondément, et qu’il serait alors quasi impossible de creuser si profondément sur une telle surface, même si par endroit, la décision de le faire a été prise.
 
Ensuite parce que déjà, avec seulement 10 cm de terre à décaper, le volume qui serait extrait défie l’imagination : pour 13 000 km², ce qui correspond à la surface réellement polluée, cela représenterait un volume de déblais de 130 milliards de m3, soit 18 500 fois la grande pyramide, et pour les 1000 km² finalement retenus, cela représente tout de même 10 milliards de mètres cubes, soit près de 1500 grandes pyramides.
 
Pour se donner une idée de la surface de stockage que représente toutes ces déblais de terre radioactive, mis en sac, lorsque toute la terre des 1000 km² aura été « empaquetée », cela représentera une surface de 27 km de côté, les sacs étant posés les uns à côté des autres.
 
Enfin, sur les zones rocheuses, il n’y a d’autre solution que de laver, rendant impossible, la récupération de l’eau souillée, laquelle rejoindra un jour ou l’autre les nappes phréatiques, déjà largement polluées dans la zone de la centrale.
 
De plus, au-delà de cette zone, il reste des poches de terre radioactive...
 
En effet, une mesure récente à fait apparaître dans un jardin public d’un quartier de Tokyo, à 230 km de Fukushima, une radioactivité de 92,335 Bq/m². Confer cet article : " Lettre de Takashi Hirose à tous les jeunes athlètes qui rêvent de venir à Tokyo en 2020 ".
 
Rappelons que Tchernobyl, catastrophe nucléaire considérée largement par les experts comme 2 à 3 fois moins grave que Fukushima, avait pollué une superficie de 200 000 km² en Europe. Confer ce document (page 7) " LIGNES DIRECTRICES POUR L’UTILISATION DES COMPRIMÉS D’IODE STABLE EN CAS D’ACCIDENT À LA CENTRALE NUCLÉAIRE GENTILLY-2 ".
 
Le plus étonnant, c’est la décision de ceux qui tentent de gérer la catastrophe, d’acheter des terrains pour entreposer les déchets radioactifs, estimant qu’ils seraient de l’ordre de 28 millions à 55 millions de m3 (pour une superficie de 19 km²) : bien éloigné de la réalité qui, comme on l’a vu, est d’au moins 10 milliards de m3. Confer ce site (voir date du 14 décembre) : " L'ACROnique de Fukushima : la catastrophe au jour le jour ".
 
Il faut aussi aborder la question financière, sachant que la note sera bien plus salée que prévue, et atteindrait, en ce qui concerne la dépollution, les 44 milliards d’euros, soit 5 fois plus que prévu initialement. Confer cette brève : " La décontamination de la zone de Fukushima coûtera 44 milliards d'euros ".
 
Sauf que cette somme ne concerne qu’une partie de la zone sinistrée, et qu’il faudra aussi dédommager les victimes.
 
C’est pour cette raison que Tepco vient de demander à l’Etat, 7 milliards d’euros supplémentaires.
 
C’est en effet la 6ème fois que l’exploitant appelle l’état à son secours, la dernière fois remontait à mai 2013, ce qui porte le total des fonds demandés à plus de 33 milliards d’euros.
 
L’ IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) a mis en ligne l’étude sur le coût d’un accident nucléaire en France.
 
Celle-ci avait été publiée le 6 novembre 2012, lors d’un forum à Bruxelles.
 
Dans ce rapport, c’est dans une note en bas de page que l’on pouvait découvrir un autre rapport, celui de la Cour des Comptes qui estimait qu’un accident nucléaire majeur pourrait coûter à la France jusqu’à 1000 milliards d’euros. Confer cet article : " 1000 milliards d’euros de coût possible pour un accident nucléaire majeur en France selon l’IRSN ".
 
L’IRSN se limite pourtant à écrire que les conséquences financières dépasseraient les 400 milliards, mais l’institution ajoute que « le pays serait durablement et fortement traumatisé (…) l’histoire garderait pendant longtemps la mémoire de la catastrophe  » ; ce qui, à la lumière de Tchernobyl ou de Fukushima, n’étonnera personne. Confer cet article : " Travaux de l’IRSN sur le coût économique des accidents nucléaires entraînant des rejets radioactifs dans l’environnement ".

On voit donc bien que, dans le cas du Japon, les conséquences financières sont aujourd’hui largement sous-estimées, et si on commence à additionner les sommes destinées aux dédommagements, à la décontamination, en y ajoutant le prix global du démantèlement, on devine aisément que la facture sera lourde.
 
Question assurance, selon « Assuratome », le Japon ne disposait que de 728 millions pour couvrir le risque « responsabilité civile »… En France, ce montant se limite à 522 millions. Confer cette étude sur Wikipédia : " Débat sur l'énergie nucléaire ".
 
Il faut pose maintenant la question de l’éventuelle date de retour des populations dans leurs habitations, une fois la dépollution effectuée.
 
Le gouvernement assure que dans 3 ou 4 ans le chantier de décontamination sera terminé, ce qui paraît bien optimiste, car pour permettre cet éventuel retour à la normale, un autre chantier titanesque s’ouvrira : nettoyer maison par maison, nettoyer les toits, les murs, gérer les boues issues des eaux usées évacuées, et trouver de l’eau potable, car il est probable que les nappes soient largement polluées…  Confer cet article : " Voyage dans les villages abandonnés de Fukushima ".
 
Et depuis le temps, la nature a repris ses droits, les animaux domestiques laissés à eux-même se sont croisés avec des animaux sauvages, et d’après les observations, ils se seraient multipliés...  
 
Chiens, chats, cochons, bovidés, abandonnés à eux-même, survivent comme ils peuvent, comme on peut le voir dans cette courte vidéo, et avec Google, il est possible de faire une visite du territoire abandonné : " Les animaux abandonnés de Fukushima qu'on laisse mourir ".
 
Combien reste-t-il d’animaux vivants sur les 30 000 porcs, les 600 000 poulets, les 10 000 vaches ? Confer cette étude sur Wikipédia : " Conséquences sanitaires et sociales de l'accident nucléaire de Fukushima ".
 
 
Quant au chantier de la centrale elle-même, rien ne vaut les témoignages de ceux qui, bravant la loi d’interdiction, racontent leur vie de liquidateur, depuis le jour de l’accident.
 
Ils s’appellent Happy et Sunny.
 
Extraits :
 
Happy : « dans le réacteur n°4, ils ont commencé à extraire des combustibles usés, mais pour les trois autres réacteurs, ils n’ont pas de plan. On ne sait pas dans quel état sont, ces produits nucléaires qui ont fondu ».
 
Sunny : « c’est surtout devant le réacteur n°3 que la radioactivité est intense, car à l’intérieur s’est produite une fusion de combustible MOX, un mélange de plutonium et d’uranium. Immédiatement après l’accident, des travailleurs ont été exposés à 70 millisieverts de radioactivité pendant 3 jours ». (Pour information, c’est l’industrie nucléaire française qui l’a fabriqué).
 
Happy : « …sur le site vivent de gros rats et des serpents  ».
 
Sunny : « nous proposons que les conduites d’eau à travers lesquels s’écoule l’eau contaminée soient en métal, mais Tepco tarde à le faire, disant qu’il n’y a pas d’argent pour cela. Ces tuyaux ont été installés immédiatement après l’accident, donc si enchevêtrés qu’on ne sait pas à quoi ils sont reliés. Si une fuite se produit la nuit, on ne peut pas en connaître la cause ».
 
Happy : « même de jour, on ne peut pas (…) on n’examine pas les choses d’assez près, donc tout se délabrera et il pourra s’ensuivre des accidents irréparables. Si la compagnie Tepco a l’intention d’utiliser ces installations et ces dispositifs pendant plus de 10 ans, elle doit construire non pas du temporaire, mais du durable ».
 
L’intégralité de leur témoignage est à lire sur cette page Web : " Conversation de deux travailleurs de la centrale de Fukushima Daiichi ".
 
Plus grave, c’est avec la complicité des mafias japonaises que les entreprises sous-traitantes emploient des sans-abri ( VIDEO ) , en gardant les 2/3 de leurs salaires, sous prétexte de frais. Confer cet article : " Les sans-abri japonais exploités au détriment de leur santé pour décontaminer la centrale nucléaire de Fukushima ".

 
En résumé, il a fallu une fois de plus un concours de circonstances pour que « l’énergie la plus saine et la moins dangereuse pour l’environnement » devienne d’un seul coup la plus dangereuse et la plus polluante. Confer cette page Web : " Questions - Réponses sur les rayons ionisants ".
 
Comme dit mon vieil ami africain : « rouler les mécaniques, c’est une maladie humaine ».
.../...
 
Merci aux internautes de leur aide précieuse.
 
 
 

Pour compléter (un peu) son info :
 
Accident nucléaire de Fukushima
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accidents_nucl%C3%A9aires_de_Fukushima
"L'accident nucléaire de Fukushima également désigné comme la catastrophe de Fukushima1, a eu lieu le 11 mars 2011 au Japon mais ses suites n'étaient toujours pas stabilisées en août 2013, plus de 2 ans après l'accident. Cet accident a impliqué les réacteurs 1, 2 et 3 et la piscine de désactivation du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi : Le séisme du 11 mars 2011 a entraîné un arrêt automatique des réacteurs en service, la perte accidentelle de l'alimentation électrique et le déclenchement des groupes électrogènes. .../... Il s'agit d'un accident nucléaire majeur classé au niveau 7 (le plus élevé) de l'échelle internationale des événements nucléaires, ce qui le place au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl (1986), compte tenu du volume important des rejets. L'accident nucléaire de Fukushima est ce qu’on appelle au Japon un Genpatsu-shinsai, un accident combinant les effets d'un accident nucléaire et d'un tremblement de terre."
 
Les déchets du tremblement de terre et du tsunami au Japon
http://www.robindesbois.org/dechets_post_cata/dechets-post-tsunami-tremblement-de-terre-japon1.html
"La contagion radioactive : Le 11 mars 2011, c’est le vide juridique au Japon pour les déchets radioactifs diffus d’une catastrophe nucléaire. La Loi en vigueur sur la gestion des déchets place sous la responsabilité technique et financière des collectivités territoriales les déchets des catastrophes naturelles à l’exclusion cependant des déchets radioactifs ; la Loi sur la réhabilitation des sols pollués exclut de son périmètre les sols et déchets radioactifs ; la Loi sur la gestion des matières et des déchets radioactifs concerne seulement l’emprise des établissements nucléaires. Aucun enseignement n’a été tiré des accidents antérieurs sur le sol japonais et en Ukraine. Le cas des fuites accidentelles d’un réacteur transformant bien au-delà de son périmètre les végétaux, le bâti, la voirie, les milieux urbains, naturels, aquatiques en déchets radioactifs n’est pas envisagé."
 
Fukushima, la loi du silence
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/fukushima-la-loi-du-silence-145266
"Depuis le déchargement de 22 des 1533 barres d’assemblage contenues dans la « piscine » du bâtiment n°4, le 22 novembre dernier, une autre extraction a été effectuée le 10 décembre, mais depuis on est sans nouvelles pour la suite. .../... L’explication risque de se faire attendre car le 13 décembre, le gouvernement japonais a promulgué le 1er décembre 2013 une loi sur le secret. .../.... Comme le confirment des élus membres du parti au pouvoir : « Il s’agit de museler la presse, d’enfermer les lanceurs d’alertes et d’assurer que la catastrophe nucléaire de Fukushima cesse d’être une source d’embarras avant les jeux olympiques », ce qui explique que Masako Mori, ministre de la justice ait déclaré que « les informations relatives au nucléaire seront probablement classées secret  »."
 
Tchernobyl : drôle d’anniversaire
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/tchernobyl-drole-d-anniversaire-90438
"Alors que les militants anti-nucléaires se préparent à commémorer l’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, le tremblement de terre Japonais nous ramène à la triste réalité des dangers que représente l’industrie nucléaire. La liste des 1500 victimes, ou disparus, déjà annoncées par les agences de presse japonaises pourrait s’allonger sous peu, car au sujet des centrales nucléaires touchées par le séisme du 11 mars 2011, la situation est loin d’être sous contrôle : le refroidissement de certains réacteurs touchés n’est pas encore assuré, et l’on pourrait peut-être assister à la fusion de l’un d’entre eux, tout comme à Tchernobyl il y a ¼ de siècle exactement. Pour cette catastrophe, si l’on a su bien trop tard, à cause de la désinformation gouvernementale française, la pollution nucléaire subie, avec d’autres peuples d’Europe, on connaît maintenant, seconde après seconde, de quelle manière le « nuage » invisible s’est déplacé, comme on peut le constater sur ce lien : http://www.irsn.fr/FR/popup/Pages/tchernobyl_video_nuage.aspx
ou visualiser la version commentée de cette simulation.
http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-accidents-nucleaires/accident-tchernobyl-1986/panache-tchernobyl/Pages/Le-panache-de-tchernobyl.aspx







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Article 8

Envoi par Jean SAINT-VIL






illustration avec marotte carnavalesque, multicolore 


illustration avec cerveau agité dans un bocal


dessin d'humour avec crane de mort qui tire la langue


COMMENT ON DEVIENT FOU ?
 
 
 
Comment on devient fou ? Qui veut devenir fou ? Et qui sait qu’il est fou ?
Vous êtes-vous, une seule fois, posé la question de savoir comment on devient fou ?
 
Et cela, je suppose, que ce n’est pas pour chercher la recette qui ne serait autre qu’un cadeau empoisonné et qui vous ferait passer de l’autre côté.
A tout hasard, je vous pose quand même la question de savoir qui parmi vous souhaite devenir fou.
Tout le monde dira non à coup sûr. Et moi, je crois en votre sincérité.
 
Et si je pousse l’audace jusqu’à vous demander : Qui, parmi vous, sait qu’il est fou ? J’aurai encore la même réponse.
Ce n’est nullement pour vous choquer, car les psychanalystes, les psychiatres et les psychologues, toutes sortes de psy, disent et répètent à l’envi et
sans complexe que nous sommes tous fous à un moment de la durée. Comme s’ils disaient qu’on est né fou . Autrement dit, que la folie est dans nos gènes, à charge pour elle d’éclater tôt ou tard ou de tomber comme un couperet sans préavis.
 
On sait que le monde est plein de fous et ce dans tous les pays de la Terre.
Il y a des fous de grandeur, même si de taille, ils sont petits. Juste une question de compensation.
 
Il y a aussi des fous temporaires, parce qu’ils ont bu. Ces fous reviennent à la normale, une fois passé l’effet de la goutte de trop.
Il y a également des fous de longue durée ou long-playing, qui  sont soignés à la clinique ou à l’hôpital parce qu’ils ont dépassé toutes les limites.
 
Sont-ils des fous, ceux qui se bourrent de calmants avant de dormir ou ceux qui droguent  pour être en forme ?
Un fou, de toute façon, c’est un humain, comme vous et moi, mais qui a simplement pété les plombs.
 
Quelqu’un qui a perdu la tête ou le cerveau, qui est malade profondément dans ses méninges, sans qu’il souffre de méningite et qui est capable de vous sauter en cas de légitime attaque tout en disant qu’il se défend.
Fou à raison ou fou à tort dans sa colère. Et vous devez vous en méfier.
 
Ce qui est sûr, c’est qu’un fou ne sait jamais, ni ne reconnaît qu’il est un fou et que jamais, il ne faut lui dire qu’il est un fou, au risque de faire en sorte qu’il devienne fou au superlatif dans un emportement incontrôlable.
Les hommes sont fous de toutes les folies.
 
Les fous de l’argent sont très courants, qui courent toujours, sous tous les prétextes, après l’argent.
Et quant aux fous de la politique, ils sont légion, de par le monde, capables de tout pour le pouvoir au risque de devenir des dictateurs.
 
Il a aussi des fous de gloire, grandiloquent, mégalomanes qui veulent se monter sur tous les podiums sans pour autant pour le mériter certaines fois.
Il y a aussi des fous de Dieu, comme on en a vu au cours des siècles avec les guerres de religion et qui deviennent des kamikazes dans l’espoir d’
aller au paradis.
 
On peut être fou en tout ou en partie. Dans le second cas, il y a quand même un peu d’espoir de guérison. Dans le premier cas, au contraire, on est foutu ou simplement irrécupérable.
Sont-ils des fous, tous ceux qui mentent comme ils respirent ou ceux qui jouent toujours avec le feu de la déraison ou encore ceux qui promettent
toujours monts et merveilles alors qu’ils n’ont rien à donner et qu’ils sont rien moins que sans le sou, comme vous et moi ?
 
Sont-ils des fous ceux qui toujours oublient ce qu’ils ont commencé ou ce qu’ils doivent finir ou ceux qui veulent toujours finir avant de même de commencer ?
Sont-ils des fous les emmerdeurs qui se souviennent des moindres détails et même de leurs premiers vagissements au moment de sortir des
entrailles de leur mère ?
 
Sont-ils des fous ceux qui ignorent toujours le juste milieu et qui sont toujours prêts à pencher du mauvais côté de la balance ?
En conclusion, je vous dirai qu’il n’y a qu’un seul moyen pour être guéri de sa folie. C’est de quitter la vie, sans se donner la mort. Car le mort,
même s’il était fou de son vivant, n’est plus le fou qu’il était, une fois qu’ il a rendu le dernier souffle.
 

le 31 août 2013,
Jean SAINT-VIL
 
 
 
Pour méditer (au moins un peu) sur la "Folie" inavouée et rampante...de certains systèmes de pensée :
 
Les particules et les menteurs
http://www.partipourladecroissance.net/?p=8798
"Ça y est, c’est officiel, le pic de pollution aux particules fines qui a touché la région parisienne est élucidé ; le principal coupable est trouvé … c’est le trafic routier (pour plus d’information voir la synthèse de AirParif). La surprise est de taille, alors que certains « experts » avaient essayé d’expliquer que la cause principale venait des centrales charbon de notre voisin allemand. Cette rumeur tombait bien, quelques jours après l’anniversaire funeste de Fukushima, pour apporter la preuve que le charbon n’était pas une alternative crédible pour en finir avec le nucléaire. Finalement, il n’en est rien. Aux risques nucléaires, le Parti Pour La Décroissance lui préfère le charbon, qui couplé aux énergies renouvelables, à la sobriété et à l’efficacité énergétique, représente la seule voie pour une sortie rapide des nucléaires et pour amorcer une transition énergétique réaliste et sans danger."
 
Être SDF n’est pas un délit !
http://fre.habitants.org/nouvelles/habitants_d_europe/etre_sdf_n_est_pas_un_delit
"Les élections de 2010 ont apporté une tournure politique entièrement autoritaire et répressif en Hongrie. La démocratie constitutionnelle a été essentiellement abolie : les droits du travail ont été réduits tout comme les droits aux allocations sociales ; un système de travail forcé a été installé ; les chercheurs d’asile doivent subir un régime injustifiable de détention ; une politique pénale a été introduite avec des sanctions chaque fois plus disproportionnées ; la surveillance des fonctionnaires a été autorisé à une échelle jamais vue. Depuis la transition vers le capitalisme en 1990, le niveau de la pauvreté et de l’inégalité n’ont jamais été si haut qu’aujourd’hui. En dépit de plusieurs années de plaidoyer et de protestation, être SDF est devenu un délit à sanctionner en Hongrie."
 
Sarkozy: ces Légions d'honneur qui dérangent 
http://sarkofrance.blogspot.fr/2011/09/sarkozy-ces-legions-dhonneur-qui.html
"Nicolas Sarkozy a la légion d'honneur facile, et souvent encombrante. Parfois, il se laisse aller à décorer son costumier, voire son bijoutier. Mais le plus souvent, le palmarès est plus sulfureux. Depuis, 2007, le Monarque a promu, voire décoré personnellement quelque-unes des têtes d'affiches de l'actualité judiciaire du moment.
Ce jeudi, notre Monarque s'envole pour Tripoli. Tel George Bush senior qui, en 1991, revenait sous les vivats vainqueur de la première guerre du Golfe, le candidat Sarkozy croit bien faire pour sa cause électorale en instrumentalisant au maximum « sa » victoire contre le colonel Kadhafi. S'attribuera-t-il une légion d'honneur ?
"






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Article 9

Envoi de Benoist MAGNAT : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/
(le 29 mai 2013)






logo pour réacteur nucléaire, couleur d'or 


illustration avec nuage virevoltant de cubes jaunes

photo d'une ruine fumante de réacteur nucléaire à Fukushima

Source image
Un an après la catastrophe, les centrales de Fukushima continuaient de chauffer...


FUKUSHIMA, MON AMOUR
 
 
 
Je perds mon innocence métallique
 
je fume l’atome désintégré en graine de fleurs jaunes
 
je respire le désert nucléaire
 
je fais la queue pour recevoir ma ration radioactive
 
j’arpente les corps nus en rayonnement
 
j’embrasse la mort lente
 
 
FUKUSHIMA MON AMOUR
 
 
Je vide mon verre d’eau lourde
 
je timbre mes humeurs avec les vérités de l’Etat
 
la mort descend doucement des nuages en panache
 
les gouttelettes de la centrale retombent sur ma nuque
 
je plie le cou sous les coups invisibles
 
j’appelle les morts à mon aide
 
 
FUKUSHIMA MON AMOUR
 
 
Tonnerre des nouveaux dieux technocratiques
 
brûlures des nerfs en guerre froide avec le monde
 
la centrale m’aspire avec la mer dans la pile atomique
 
au cœur de la fusion je suis seul
 
douleur des yeux rougis par l’avenir
 
avec des soleils tués par les bombes
 
 
FUKUSHIMA MON AMOUR
 
 
Tu nous conjugues  comme des bêtes apeurées
 
tu attises le feu des hommes déréglés
 
tu es vendu au marchand de vent
 
ton royaume pour un atome
 
avec le rire nerveux des tares scientifiques
 
avec les escaliers de la folie
 
 
FUKUSHIMA MON AMOUR
 

J’appuie sur l’accélérateur de l’argent qui croustille
 
je suis l’amertume jusqu’au dosimètre de l’impuissance
 
je chemine par le cri que j’égorge en moi-même
 
j’attends les secousses qui ébranlent la raison
 
et les radiations qui abolissent toutes les peines de mort
 
une centrale nucléaire se plante au cœur de mon cœur

 
 
avril 2011,
Benoist MAGNAT
 
 
Une bonne action (minimum) à faire en corrélation :
 
Pétition aidez Naoto MATSUMURA
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N20703
"Je veux mourir la ou je suis né" . "Je pensais atteindre les 80ans. Finalement, je m'arrêterai peut-être avant."
Naoto Matsumura, agriculteur depuis cinq générations a 52 ans. Tous les matins il se lève à 6h, fait chauffer de l'eau tiré de la rivière qu'il chauffe
sur un poêle à charbon, s'habille d'un vieux pull et d'un vieux pantalon, déjeune, siffle ses chiens et entame ses travaux. Naoto Matsumura nourrit ses poules et ses vaches. Puis, ce sont les chevaux, les cochons et les chats du voisinage qui ont droit à ses soins. La matinée passe très vite. De temps en temps, il tend l'oreille vers la ville toute proche. Mais les rues désertes ne lui renvoient que le silence. Il y a deux ans, 78.000 personnes vivaient autour de la ferme de M. Matsumura. Aujourd'hui, il est le dernier fermier de Fukushima."









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Dernière modification : 28.03.14, 16:16:29