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Sommaire
Article
1 : VERITABLE ORIGINE DE COMPORTEMENTS DEVIANTS
par
Jean-Jacques REY
Article
2 : LA PHILOSOPHIE DU REVENU DE BASE
par Mouvement
Français pour un Revenu de Base
Article
3 : LA REPUBLIQUE EN DANGER !
par Guy
CREQUIE
Article
4 : L'INEVITABLE RETOUR DU FASCISME ?
par Michel
WEBER (envoi de Marie-Claude LEDY)
Article
5 : LA GRECE EST A TERRE. LES VAUTOURS LA DEPECENT
par Roxanne
MITRALIAS (envoi de Martine BOICHOT CAMARA)
Article
6 : UN CONSEIL POUR LES MALGACHES QUI ATTENDENT DES "AIDES" DE
L'ETRANGER
par Joseph
RAHARIJESY
Article
7 : PIQUIA DE BAIXO, BRESIL : LA VIE DE 1100 PERSONNES A RISQUE
par Association
communautaire des résidents de Pequiá (envoi de I.A.I.)
Article
8 : LE SYNDROME DU MAGOT
par Michel
TARRIER & Frédérique COURTIN
Article
9 : PARIS
par Antoine-Hubert
LOUIS (envoi de Denise BERNHARDT)
Article
1
VERITABLE ORIGINE DE COMPORTEMENTS
DEVIANTS
Quelle
stratégie se cache derrière cette circulation d’armes débridée, liée au
trafic de drogues ? La nouveauté est leur usage pour
un oui ou un non, fait de déséquilibres mentaux beaucoup plus que de
contrats maffieux… Ne serait-ce pas là une
conséquence de la misère et de l’injustice galopante, faussant toutes
les données du vivre ensemble dans certaines
zones de la République (française) ? Subsidiairement, ne
serait-ce pas une réaction contre la veulerie ou l’incapacité
des aînés à réagir justement contre les discriminations, les violences
qu’ils subissent ? Un problème d’autorité
morale en somme ? Il y a beaucoup trop de parents qui n’en n’ont plus
les moyens…
Entre parenthèses, « l’homme au Kärcher
» : (N. Sarkozy) et ses disciples ont été plus qu’inefficaces, ils
ont été des pompiers
pyromanes de ces phénomènes de violences. En fait je suspecte
même une stratégie globale, plus ou moins contrôlée,
dans ces dérèglements de société qui tournent à l’anomie. Il s’agit
d’un travail de sape contre la démocratie
plus que d'errements, et pas seulement vérifiés par des séries de faits
divers : règlements de compte et autres. Une
déstructuration de notre vie sociale est à l’œuvre qui a commencé
depuis longtemps dans certains quartiers,
elle fait les délices des amateurs de pouvoir fort : le
lit du Front National se creuse dans la peur des citoyens
ordinaires, plus particulièrement ceux qui vivent
au quotidien dans cette ambiance délétère. Ce n’est pas une surprise ni
un scoop !
La peur, ça rend con et décuple la bêtise, mais personne n’est à l’abri
de ce mauvais tour, sauf les fous évidemment comme
chacun sait.
L’élection de Sarkozy en 2007 avait été
une tentative de ramener le pays en arrière, du moins de bloquer les évolutions en cours, de la part d’une
majorité de Français, toutes classes sociales confondues, qui avaient
peur, ont toujours
peur de changements sociétaux, vus comme un déclin de société ; de plus
il faut bien admettre que ces évolutions sont assombries par une
"mondialisation", synonyme de régression sociale : sans précédent
depuis la seconde
guerre mondiale ! Corrélativement, cela pousse -avec une sorte de
désespoir irrationnel- beaucoup de gens aujourd’hui vers l’isolationnisme et la
xénophobie voire la nostalgie (retour au "pré carré" ou aux "pères
fondateurs" de
la Nation : des Charles Martel ou de Gaulle par exemple !) comme si la
France pouvait rester à l’écart de la marche du monde, comme si Elle pouvait
vivre en autarcie, avec encore son empire colonial derrière Elle…
Quelque part,
en étant gentil, je dirai qu’il s’agit de doux rêveurs !
Mais aussi et ainsi, nous voyons que tout ce qui affaiblit l’autorité
de l’Etat, à commencer par les politiques néolibérales et la corruption des «
élites » (le mauvais exemple vient souvent d’en haut) est
contre-productif jusqu’à être
dangereux envers et contre tout progrès de civilisation.
Maintenant
que le phénomène de violences et d'incivilités s’est accru suite
à la paupérisation et l’exclusion sociale de pans
entiers de la population, je gage que les autorités vont
avoir du mal à l’endiguer, à moins de prendre des mesures
radicales pour améliorer le « Produit Intérieur de Bonheur » : avec le Revenu
de Base inconditionnel par exemple
! (voir aussi : Revenu
d'existence ) Dans le
cas contraire, au mieux on tient en respect les
déviants et les prisons sont pleines à craquer, l’inhumanité y règne,
mais cela n’arrange rien pour la cohésion
sociale et on observe plutôt le contraire.
Enfin, paradoxalement et en guise de provocation, je vois dans ces
comportements de bêtes fauves, lâchées sans conscience
de leurs limites, une réaction « immunitaire » contre « l’ordre »
marchand (ou bourgeois pour les nostalgiques
de la lutte des classes) : un ordre, cynique en diable, qui spolie des
masses de gens sur Terre, rappelons-le ! Ces comportements pour
le moins asociaux, cela revient à peu près à cela : « vous avez le droit de consommer
pour votre plaisir, hé bien ! moi, je prends le droit de profiter de
votre plaisir !
» … C’est la seule réaction que cet «
ordre » craigne à vrai dire (hormis ses trafiquants, il va de soi), le
reste, c’est des mots inutiles : des prétextes
et des conventions…
En vérité, il y a des droits humains qui
prévalent sur les considérations mercantiles et même sur le Marché qui, aussi « main
mythique » soit-il, doit d'abord s’adapter à cette évidence et non le
contraire. En conséquence, IL : le « Marché
», a le devoir de se plier aux droits humains, ceux-ci étant à
considérer non octroyés à du bétail. Il s'agit tout simplement
d'être constructif. Il y en a trop qui voient le droit à la dignité
encadré par le droit à l’exploitation !
Donc les humains ont à exiger de cette nouvelle invention de l’esprit
qu’est le « Marché », qu’il respecte les buts fondamentaux
de l’existence qui sont de la perpétuer et non de la détruire
; ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et tout
le contraire : pour et dans toutes les strates de valeurs de
civilisation jusqu'au respect dû à nos
origines !
C’est cela qu’il faut dire et
enseigner aux jeunes générations : surtout à leurs éléments enragés par
les frustrations et cédant à la facilité, pour leur
"réapprendre" l'espoir et l'épanouissement de leur personne, et ainsi
canaliser et récupérer leurs énergies au profit de tous, et ne pas nous
imposer une virtualité pernicieuse qui n'arrange que l’ordre établi par
les riches (en biens matériels).
Le problème du monde moderne, son plus gros problème sans doute, ce
n’est pas l’appétit de pouvoir des uns sur les autres, mais
le mercantilisme érigé en base de civilisation…
A lui seul, il justifie cet appétit de pouvoir qui génère la volonté de
dominer, tout comme les rejets et les défis qui en découlent.
Jean-Jacques REY
A
signaler : les dernières publications dans la partie littéraire de mon
site (nouvelle extension) :
Puis j'attire spécialement
l'attention sur ces sujets (il y a quand même matière à réflexion...) :
Semaine internationale du revenu de
base
http://semaine.revenudebase.info/
"Le revenu de base est un droit
inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué
par une communauté politique à tous ses
membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans
contrôle des ressources ni exigence de
contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés
démocratiquement."
Trois tendances
qui rendent le revenu de base inéluctable :
http://revenudebase.info/2013/07/trois-tendances-revenu-inconditionnel/
.../..."le
déclin des classes moyennes, la fin du plein-emploi, et l’augmentation
des productions économiques non-marchandes."
pour le revenu de base
inconditionnel . Au
18 septembre 2013, il y avait 78 759
signatures enregistrées ;
la France avait bien démarré mais elle faiblit, en passe d'être larguée
par le Benelux (hors Luxembourg) et les principaux pays d'Europe
centrale (hors Pologne et l'ex Tchécoslovaquie).
Grèce : L’antisémitisme fait-il la loi
?
Pour Savvas Matsas : On peut lui écrire à l’adresse
suivante : savvasmatsas[mettre arobase]gmail.com
"Le professeur grec Savvas Matsas,
philosophe et critique littéraire de réputation internationale,
marxiste et Juif, [en comparution] devant un tribunal
d’Athènes, suite à une plainte du parti néo-nazi Chryssi Avghi (Aube
Dorée). .../... Le Professeur Savvas demande qu’on lui adresse des
messages qui expriment le droit et même le devoir de tout citoyen de
dénoncer les pratiques fascistes et qui appuient le droit
qu’il a exercé de traiter les auteurs d’actes racistes violents de
criminels, d’appeler à manifester contre le parti dont c’est la
pratique régulière et de combattre le fascisme sous toutes ses formes."
Pour en savoir plus sur le cas et
la cause, voir par exemple cet article de Michael Lowy :
Eléments pour la réforme du droit
d'auteur et des politiques culturelles liées
https://www.laquadrature.net/fr/elements-pour-la-reforme-du-droit-dauteur-et-des-politiques-culturelles-liees
"Après
le rejet du traité ACTA par le parlement européen, une
période s'ouvre dans laquelle il sera possible, si nous nous en donnons
les moyens, d'installer un nouveau cadre réglementaire et politique
pour l'ère numérique. Un grand nombre de citoyens et de
députés européens adhèrent au projet de réformer le droit d'auteur et
le copyright. Le but de cette réforme est que chacun d'entre
nous puisse tirer tous les bénéfices de l'ère numérique qu'il s'agisse
de s'engager dans des activités créatives ou d'expression publique, ou
d'en partager les produits. Dans les mois et années qui viennent, les
questions clés seront : quels sont les vrais défis de cette réforme ?
Comment y faire face ?
Le numérique1 porte la promesse de capacités culturelles
accrues pour chacun, d'une nouvelle ère où les activités créatives et
expressives sont au cœur même de nos sociétés. Dans un
contexte souvent hostile, cette promesse montre chaque jour qu'elle est
solide. Dans de nombreux domaines, la culture
numérique est le laboratoire vivant de la création.
Elle donne lieu à de nouveaux processus sociaux et
permet le partage de ses produits. De nouvelles
synergies se développent entre d'une part, les activités et la
socialité numérique et, d'autre part les créations physiques et
interactions sociales hors numérique. L'objectif d'une réforme
raisonnable du droit d'auteur / copyright2 et des politiques
culturelles ou des médias est de créer un meilleur environnement pour
la réalisation de cette promesse. Comme toujours, il y a deux volets :
arrêter de nuire au développement de la culture numérique et, si
possible, la servir utilement.
L'obscurantisme qui a voulu imposer dans la sphère numérique
la rareté des copies et le contrôle des usages nous a détourné des
vrais défis de la culture numérique. Le principal d'entre eux
provient justement des effets positifs du numérique : nous nous
dirigeons vers un monde où un nombre croissant de personnes s'engagent
dans des activités créatives et expressives. Leurs produits montent en
qualité ou intérêt sur l'ensemble du continuum qui va de la pure
réception aux pratiques professionnalisées. Ces personnes cherchent à
développer de nouvelles compétences, à se construire comme individus
dans leurs activités, à libérer du temps pour leurs efforts et pour les
interactions sociales qui leur permettent de progresser. Ce
développement humain, au sens le plus noble du terme, parvient à se
réaliser en partie par les seuls bénéfices du numérique et de la
socialité qui s'y développe. Notre environnement social
actuel prive néanmoins un grand nombre d'individus de ce développement
potentiel et limite les autres. Y remédier relève en partie
de mesures sociales et politiques qui sortent du cadre de cet article.
Cependant, des mesures générales, fussent-elles aussi fortes et
difficiles à obtenir que le revenu minimum d'existence, ne suffisent
pas à elles seules à créer les conditions d'une société culturelle de
beaucoup vers tous. C'est pourquoi certaines des propositions qui
suivent visent à soutenir économiquement les conditions d'existence
spécifiques d'activités culturelles, y compris non marchandes."
.../... la suite à :
Enfin,
voici un film pour dénoncer le "culte de la marchandise"
DE LA SERVITUDE MODERNE
http://www.youtube.com/watch?v=rczhi-yOicA
“Quelle
époque terrible que celle où des idiots dirigent des aveugles.” William Shakespeare
[Dans
cette création culturelle, certes de l'emphase et une volonté
caricaturale -on dénonce le "malin" avec ses outils- mais pour illustrer une triste réalité que nous
connaissons tous et à laquelle il est difficile d'échapper... Remarquez
bien
que nous sommes dans un registre émotionnel...à chacun de pondérer,
note de JJ REY.]
De
la servitude moderne - Les Temps Bouleversés par Jean-François Brient
(Docu + article + pdf) [VF]
http://openyoureyes.over-blog.ch/article-de-la-servitude-moderne-les-temps-bouleverses-par-jean-fran-ois-brient-docu-article-pdf-vf-102893725.html
"De la servitude moderne est un livre et un film documentaire
de 52 minutes produits de manière totalement indépendante
; le livre (et le DVD qu'il contient) est distribué gratuitement dans
certains lieux alternatifs en France et en
Amérique latine. Le texte a été écrit en Jamaïque en octobre 2007 et le
documentaire a été achevé en Colombie en mai
2009. Il existe en version française, anglaise et espagnole. Le film
est élaboré à partir d'images détournées, essentiellement issues de films de fiction et
de documentaires. L'objectif central de ce film est de mettre à jour la
condition de l'esclave
moderne dans le cadre du système totalitaire marchand et de rendre
visible les formes de mystification
qui occultent cette condition servile. Il a été fait dans le seul but
d'attaquer frontalement l'organisation dominante
du monde."
Article
2
Envoi par RESEAU-FR Revenu-Base : http://www.mfrb.fr/
LA
PHILOSOPHIE DU REVENU DE BASE
par
Mouvement Français pour un Revenu de Base
Observons
les besoins des personnes. La célèbre pyramide de Maslow nous explique
que personne ne peut s’intégrer à la société ni se réaliser s’il ne
satisfait pas d’abord ses besoins physiologiques : se nourrir, se
vêtir, se loger, se chauffer…
Dans une société aussi riche que la nôtre, nous pouvons décider,
collectivement, car nous en avons les moyens, d’assurer à chacun la
satisfaction de ces besoins de base. Il s’agit non seulement d’une
question de justice sociale
(et d’égalité des chances) mais plus généralement d’un enjeu de société
: de quel type de société nous voulons collectivement et comment donner
les moyens à chacun d’y participer activement tout en ayant la liberté
de s’y
épanouir.
Une solution
pourrait être de généraliser la gratuité ou la distribution publique
d’un quota individuel de biens élémentaires. Nous
pensons que ce n’est ni efficace, aussi bien sur le plan économique
qu’écologique, ni respectueux des choix
individuels. Une meilleure option consisterait en la distribution à
chacun d’un montant en monnaie permettant de
choisir et d’optimiser sa consommation. Le Revenu de Base consiste en
cette reconnaissance du droit de tous à vivre
dignement.
Un
nouveau droit humain ?
Le Revenu de Base
donne sens à l’article 25 de la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme : « Toute personne a droit à
un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux
de sa famille ». La Charte des Droits Fondamentaux
de l’Union Européenne insiste également sur ce point : «
La dignité de la personne humaine est non seulement
un droit fondamental en lui-même mais elle constitue la base des droits
fondamentaux ».
L’idée du Revenu
de Base n’est pas nouvelle. Dès la fin du XVIIIème siècle, l’homme
politique franco-américain Thomas Paine, en accord avec la
clause lockéenne ,
la défendait dans son essai sur La justice agraire
(1797). Sa maxime, « Sans revenu, point de citoyen »
se traduit aujourd’hui en
propositions concrètes à l’écho sans cesse grandissant. Depuis, de
nombreux penseurs lui ont emboîté le
pas, dont 5 prix Nobel d’économie (James Meade, James Tobin, Milton
Friedman, Jan Tinbergen et Herbert Simon).
Ainsi cette idée,
qui se retrouve à travers un large spectre idéologique – de la gauche à
la droite – s’inscrit dans un cadre
d’universalité. Ceci dit, si la philosophie du Revenu de Base repose
sur des fondements qui diffèrent d’un courant à l’autre
(rapport au travail, rapport au marché, rapports aux autres…),
l’ensemble des défenseurs de ce droit s’accorde
sur ses vertus de liberté et d’émancipation pour les individus.
Le
Revenu de Base libère le travail et les initiatives humaines
En nous soulageant
du travail subi et de la contrainte vitale que représente la recherche
d’un moyen de subsistance, le Revenu de Base
permettrait de travailler autrement. Il libérerait du temps pour donner
un nouveau souffle à l’activité associative, l’engagement
citoyen, les projets professionnels, la création artistique, et par
conséquent pour recréer du lien social, familial et de
la confiance dans nos villes, nos quartiers et nos villages. Il est
ainsi le ferment d’une cohésion sociale et d’une résilience
(capacité à résister aux chocs) de la société plus fortes.
Le Revenu de Base
opèrerait une déconnexion entre revenu et travail (et non entre salaire
et travail !), ce qui, au premier abord,
peut paraître contraire à la notion de droit au travail car il
délégitimerait les défenseurs des travailleurs. Mais
de quel travail parlons-nous ? De quel droit au travail ? Le droit à
s’engager dans une activité peu enrichissante et
dépourvue de sens, par contrainte est-elle réellement un droit ?
Outre le fait
qu’il ne remet pas en question l’activité productive marchande car il
est cumulable avec d’autres revenus, le
Revenu de Base donnerait la possibilité de choisir librement une
activité réellement épanouissante et enrichissante – car plus autonome -, productive
socialement et économiquement (1) , dont l’on maîtrise un tant soit peu
la finalité, et à
laquelle on puisse s’identifier en tant qu’expression créative de soi (Les
métamorphoses du travail et Misères du présent,
richesse du possible de André Gorz). En somme, un travail.
Le Revenu de Base
permettrait en conséquence aux travailleurs de renforcer leur pouvoir
de négociation et notamment de peser davantage dans
l’orientation de l’activité productive marchande.
Le
Revenu de Base n’est pas de l’assistanat mais un droit dans une société
qui se veut démocratique
Nous ne voyons pas
dans le Revenu de Base une nouvelle forme de charité ou un simple outil
pour gérer la pauvreté, mais
un droit garanti par la société au même titre que le droit à
l’éducation ou le droit de vote. En reconnaissant la contribution
de chacun à la richesse sociale et le droit de tous à en bénéficier, le
Revenu de Base rompt par ailleurs avec la stigmatisation et les
vexations inutiles qui caractérisent l’aide sociale actuelle (voir les
pages "modes
de financement" et "qu’est-ce
que le Revenu de Base").
Parce qu’il est
inconditionnel et donc versé automatiquement, il évite les méfaits du
workfare (prestations sous conditions
d’obligation à « travailler ») qui relèguent une partie de la
population dans les emplois les plus misérables et précaires,
contribuant ainsi à segmenter davantage un marché du travail déjà
cloisonné.
Le Revenu de Base
permet donc de reconnaître une valeur intrinsèque aux individus,
mettant l’accent non seulement sur leur
contribution à la richesse économique mais également à la richesse
sociale et culturelle.
En donnant aux
individus la possibilité de décider de leur vie individuellement et
collectivement, le Revenu de Base donne
un sens nouveau au concept de démocratie. Grâce à l’impulsion des
activités non marchandes et à l’engagement
citoyen qu’il promeut, le Revenu de Base est susceptible de favoriser
une dynamique d’habilitation (empowerment) et d’implication des
individus dans la gestion de la Cité (2) .
L’enjeu
philosophique du Revenu de Base se joue également sur son montant
Dans les lignes
qui ont précédé nous avons évoqué l’idée d’un Revenu de Base suffisant
pour subvenir aux besoins élémentaires.
Or ces besoins diffèrent en fonction du lieu dans lequel on habite
(loyer, transport, santé économique, qualité
de vie, culture et traditions, etc.). Ces questions dépassent le simple
cadre pratique et renvoient à la volonté de
notre société de décider collectivement et démocratiquement, compte
tenu de sa richesse, de ce qui est juste de pourvoir
à chaque individu (au-delà de la dimension monétaire du Revenu de Base,
nous parlons ici de la capacité, ou
capabilité au sens d’Amartya Sen, de jouir de la richesse économique,
sociale, culturelle et politique de la collectivité)
pour lui assurer une existence digne. Ainsi, une partie de nos
arguments est conditionnée par le montant du Revenu de Base (voir la page "quel
montant ?").
Par conséquent,
cette question renvoie à deux façons d’envisager le Revenu de Base.
Pour certains, la faisabilité politique et
économique de sa mise en place impose de bouleverser au minimum le
système socio-fiscal actuel. Nous retrouvons, dans
sa dimension pratique la plus aboutie, la thèse de Marc de Basquiat
dans laquelle il démontre qu’il nous est possible
de distribuer en France un Revenu de Base de 425 euros par
adulte et 200 euros par enfant sans augmenter le niveau moyen de
pression fiscale (voir la section "financement").
Cela étant dit (et
rigoureusement étayé !), s’il semble invraisemblable de vivre dignement
avec le système d’aide sociale actuel (RSA, Minimum Vieillesse,
AF, etc.), pourrait-on le faire avec un Revenu de Base à 500 euros ?
Nous permettrait-il
de décider plus librement de nos activités ? André Gorz était
catégorique vis-à-vis de ces questions (1997). Pour lui,
un Revenu de Base insuffisant ferait office de subvention aux emplois
précaires et autres petits boulots mal payés.
En effet, dès lors que l’on distribue un Revenu de Base, on peut d’une
part justifier le faible niveau de salaire
de certains emplois « peu productifs » (d’où la critique d’économistes
comme Jean-Marie Harribey fondée sur la
défense de la valeur-travail) et d’une autre part profiter du fait que
les individus les moins dotés en capital (humain,
économique et social notamment) demeurent contraints d’accepter ces
emplois.
Remarquons
cependant qu’André Gorz ne s’aventurait pas dans une proposition de
montant. En effet, qui peut dire ce
à quoi correspond une existence digne ? Les opinions diffèrent ici
aussi. Et le Revenu de Base de renvoyer à un questionnement
de notre mode de vie, en particulier au regard des limites à la
croissance économique. En effet, assurer
à chaque être humain un niveau de vie équivalent à la moyenne française
nécessiterait presque trois planètes (cf. empreinte
écologique).
Notre mode de
consommation, à défaut d’être soutenable, est-il souhaitable ? Le MFRB
n’a pas vocation à se positionner
sur cette question. En revanche nous pouvons relever le fait que le
mode de vie occidental, qui a tendance
à se généraliser à l’échelle de la planète, repose en partie sur une
consommation de masse. Et dans une société
où la reconnaissance sociale dépend étroitement de la réussite
économique, la consommation joue un rôle de marqueur (consommation
ostentatoire). Par
ailleurs, trop souvent nous compensons nos frustrations et notre
mal-être par une consommation effrénée de biens
et services dont nous n’avons pas nécessairement besoin. C’est ce qui
conduit Baptiste Mylondo à préférer un Revenu
de Base suffisant mais modeste c’est-à-dire permettant de «
couvrir les besoins essentiels » et d’assurer une «
existence décente » (Pour un revenu sans
condition, 2012).
Le Revenu de Base
peut être ainsi envisagé comme une voie vers une société plus
conviviale car il est susceptible de libérer les
individus de la contrainte matérielle et ce faisant de rendre moins
pressante la nécessité d’acquérir certains biens superflus.
Il laisserait ainsi plus de place à la recherche d’un épanouissement
personnel reposant davantage sur des activités
génératrices de sens que sur la consommation.
Le Revenu de Base
n’interroge pas uniquement notre manière de consommer mais également la
manière dont nous produisons les biens et services ainsi
que la finalité de notre système productif. En effet, s’il agit dans le
sens d’une inflexion du rapport de force au sein de
l’entreprise, le Revenu de Base permettrait-il de s’orienter vers un
mode de production plus éthique et coopératif à
l’image de l’économie sociale et solidaire ?
Le Mouvement
Français pour un Revenu de Base, rassemblant une grande variété de
défenseurs du Revenu de Base, n’entend pas
trancher ces questions épineuses mais plutôt en esquisser certains
aspects. La réponse relève bien entendu d’un débat
démocratique, ouvert et informé au sein de notre société.
Vers
une existence digne dans une société réellement démocratique
Au final, le
Revenu de Base réduit la misère, favorise l’autonomie dans le travail,
l’émancipation et l’épanouissement des individus,
renforce le lien social et la participation des individus à la
construction de la société. Il rééquilibre les rapports sociaux
en donnant à chacun la possibilité de participer à hauteur de ses
capacités tout en lui reconnaissant sa contribution à
la richesse sociale, quelles que soient les vicissitudes de son
existence. Il est par conséquent le ciment d’une
société plus ouverte, plus inclusive, plus solidaire et donc plus
résiliente. Le Revenu de Base donne un sens véritable aux
notions de liberté, d’autonomie et de démocratie.
Parce que la
cupidité n’est pas le seul moteur de l’activité humaine. Parce que le
travail ne devrait être réduit à son abstraction
marchande. Parce qu’il est plus qu’un acte dont la valeur se détermine
sur le marché. Parce qu’il devrait être ce par quoi
l’individu se définit et s’exprime, une activité autonome et non pas
définie ex-nihilo. Parce que l’être humain ne doit pas
être réduit à sa valeur marchande et à sa contribution au PIB, le droit
à un Revenu de Base doit être reconnu.
Notes :
1)
Certes pour produire en masse, nous n’avons pas besoin d’être épanouis
mais plutôt d’être productif, ce qui dans une vision néoclassique
libérale suppose que nous ne travaillons que pour le salaire que nous
pouvons espérer toucher. Ceci dit, sommes-nous plus ou moins productifs
lorsque nous sommes épanouis ? Certains théoriciens du salaire
d’efficience montre que la productivité des travailleurs est
conditionnée par leur sentiment de satisfaction au travail (Stiglitz,
Akerlof, Yellen…).
2)
Les expériences de l’ONG Recivitas au Brésil et d’Otjivero en Namibie
sont probantes à ce sujet sur l’effet du RDB sur l’engagement citoyen.
Pour
développer son info
:
Le phénomène des « emplois bidon »
http://revenudebase.info/2013/08/le-phenomene-des-boulots-bidon/
"Dans
une société où les poètes se métamorphosent en avocats d’affaires pour
assurer les besoins matériels de leur famille
et où l’inutilité de la plupart des emplois est criante au point d’être
admise par ceux qui les occupent. L’anthropologue
David Graeber revient sur les contradictions de la vision actuelle du
travail.
Dans
les années 30, John Maynard Keynes avait prédit que, à la fin du
siècle, les technologies seraient suffisamment avancées pour que des pays comme le Royaume-Uni
ou les Etats-Unis envisagent des temps de travail de 15 heures par semaine. Il y a toutes les raisons de
penser qu’il avait raison. Et pourtant cela ne s’est pas produit. Au
lieu de cela, la
technologie a été manipulée pour trouver des moyens de nous faire
travailler plus. Pour y arriver, on a dû créer des emplois qui sont par définition,
inutiles. Des foules de gens, en Europe et en Amérique du Nord particulièrement, passent leur vie
professionnelle à effectuer des tâches qu’ils savent sans réelle
utilité. Les dégâts moraux
et spirituels qui accompagnent cette situation sont profonds. C’est une
cicatrice qui balafre notre âme collective.
Et pourtant personne n’en parle."
Article
3
Envoi
par Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/
LA REPUBLIQUE EN
DANGER
!
(plus
qu’une interpellation, le risque ne peut, hélas ! être exclu )
La République
: telle que nous la concevons = c’est la consultation et le respect du
vote des électrices et électeurs, c’est le
respect du pluralisme des idées, le fonctionnement démocratique des
Institutions, le respect des principes laïcs dans
leur ouverture et exigences, dont celui de la liberté de conscience,
des élus irréprochables dans leur probité….
C’est celui de tendre au respect des principes républicains de :
liberté, égalité, fraternité = Est-ce le cas aujourd’hui ?
= chacune, chacun peut répondre selon ses connaissances, expériences,
pratiques, perception de la vie publique,
économique, sociale….
Notre récente
période historique se nourrit des affaires impactant nombre de
politiques dans sa gestion réelle ou supposée
(dont celle TAPIE-Crédit lyonnais) après tant et trop d’autres, occupe
présentement les ondes médiatiques.
Dans ce contexte, le PS a perdu à Villeneuve-sur-Lot (ancien fief
électoral de Jérôme CAHUZAC) sa 8e élection et en est réduit à
faire l’arbitre : [triste] choix entre l’UMP et le FN.
Le Front de
Gauche = exprime ses attentes, impatiences, colères, auprès du
gouvernement, mais présentement il n’en retire
aucun bénéfice électoral.
Certes, [en ce moment] c’est surtout L’UMP qui recueille les sièges,
cependant, électoralement, c’est le FN qui continue sa
progression bénéficiant du désaveu, d’une certaine désespérance des
électeurs = lesquels se demandant à quoi
servent les partis traditionnels, lesquels semblent sans imagination ou
impuissants, sans créativité sauf à faire payer le bon
peuple tout en lui indiquant que cela se fait dans la justice sociale.
L’UMP n’a pas de projet politique finalisé : sa guerre des Chefs pour
la Présidence l’a épuisée, fissurée de l’intérieur, cependant
elle vit nourri par l’impopularité, voire du discrédit, du Président
HOLLANDE, de son Premier Ministre, et des mesures
gouvernementales.
L’UDI peine présentement à décoller, ceci, malgré quelques succès
électoraux.
le peuple dit
de gauche est totalement désabusé.
Ainsi, par exemple : à propos du régime des retraites, dans l’attente
des décisions concrètes qui seront décidées : il est déjà
évoqué celle d’un allongement de la durée des cotisations qui pourrait
être porté à 43 voire 44 années tout en maintenant
la durée légale de départ à 62 ans ? ...
L’entrée moyenne sur le marché du travail étant actuellement environ de
23 ans, cela porte à 66 ou 67 ans, indépendamment
des périodes de chômage ou de précarité, partir à 62 ans revient
clairement à dire que le montant de
la retraite sera amputé !
le Président
HOLLANDE, parle de pédagogie, mais il ne convainc pas, semble
naviguer à vue tout en affirmant avoir un cap de
redressement économique à la fin de l’année. Notre pays semble
représenter celui du déclin, enlisé dans le bourbier
européen dirigé par la Chancelière allemande : Angela MERKEL. Selon où
il va : au congrès du SPD allemand,
lors de rencontres avec de Chefs d’entreprises, avec l’aile gauche de
son parti, son pragmatisme l’emporte et alors : il
entend, rassure, annonce des décisions ou directions favorables (ou
espérés comme telles) par tel groupe social = mais
ensuite : quels actes ?
le
Président maintient son volontarisme, annonce un redressement à
la fin de l’année auquel aucun observateur avisé ou expert distingué = ne
croit et que tous les paramètres économiques démentent.
Le danger démocratique est celui-ci : sans un
sursaut sur le sens des mesures qui, expliquées, comprises, puissent être partagées par le
peuple, l’abstention électorale et la poursuite des scores en faveur du
FN continuent d’être enregistrés.
Entre les attentes du MEDEF et celles des Syndicats, la norme
doit être celle de sauvegarder notre potentiel industriel dans la justice sociale avec un
dialogue social innovant.
Ainsi la
République peut être menacée si nos élus ne comprennent pas que le
poids des déceptions, dégoûts, alimente les
extrêmes et qu’ultérieurement le réveil peut être brutal, mais trop
tardif.
Nos élites
politiques doivent comprendre, [prendre] conscience du danger qui
guette notre pays : ses valeurs démocratiques
sont en danger ; ceci, par l’incapacité de ses dirigeants à savoir
donner un cap crédible, possible, donnant des
perspectives et l’espoir. En France : le Président de la République et
les députés sont élus au suffrage universel.
Ils ont beaucoup de pouvoir, de protection juridique, d’avantages
fiscaux et sociaux : alors qu’ils donnent au peuple la
valeur du crédit qui leur est attribué.
En indiquant cela = je n’attaque pas la fonction élective
en général.
La
critique simpliste, entendue parfois : "tous pourris"
= je la refuse !
Le travail d’élu est difficile, demande du travail, du courage, des
connaissances. Beaucoup d’élus en font la démonstration.
Cependant, nous sommes à un stade où il peut se produire ce que les
spécialistes appellent une transmutation : le passage d’un état dans un autre. Celui que le désespoir, le manque de
confiance et de perspective, ne viennent détruire notre modèle démocratique certes imparfait, toujours
perfectible, mais qui constitue notre socle républicain façonné
par notre histoire spécifique.
Pour
développer son info
:
Quand les politiques s’opposeront aux
financiers
http://calebirri.unblog.fr/2013/08/02/quand-les-politiques-sopposeront-aux-financiers/
"Les
liens qui existent entre le pouvoir politique et le pouvoir financier
sont nombreux : dans chaque grande banque les
énarques ont leur place, et les allers et retours entre le « public »
et le « privé » sont devenus monnaie courante, à tel point qu’on leur a donné un nom : le
pantouflage. Ces liens sont connus et forment aujourd’hui une véritable
alliance malsaine et
parfois illégale, comme nous le prouvent le grand nombre d‘affaires «
politico-financières » dont on
nous accable régulièrement. Mais cette alliance va à l’encontre des
principes du système capitaliste et s’apparente à de la corruption : elle en est à la fois la
cause et la conséquence, car elle crée les conditions d’un conflit
entre l’intérêt général
prétendument défendu par le politique et son intérêt particulier -que
lui confère sa proximité avec le monde de
l’entreprise (c’est d’ailleurs bien à cela que servent les lobbies qui
font les lois à Bruxelles)."
« La chute de Nicolas Sarkozy ne
signifiera pas la fin du sarkozysme »
http://www.bastamag.net/article2196.html
"Qu’est-ce que le sarkozysme ? En cas
de défaite du président sortant, comment tourner la page d’un
quinquennat qui aura profondément divisé la France et ses
habitants ? Insidieuse et pernicieuse, l’idéologie sarkozyste s’est
instillée progressivement
dans les esprits jusqu’à y infliger des dégâts immenses. Tel est
l’analyse du magistrat Serge Portelli, vice-président au tribunal de Paris et auteur
du livre Le Sarkozysme sans Sarkozy. Quelle est donc cette « pensée » qui nous
gouverne ? Éléments de réponse avec un magistrat engagé."
Internet
est (devenu) un État policier...
http://kebecleak.over-blog.com/article-internet-est-devenu-un-etat-policier-116402558.html
"Un
article qui ne nous apprend à priori rien de nouveau mais dont les
exemples et les arguments enchaînés aboutissent
à quelque chose d’absolument terrifiant. Ce n’est pas un cauchemar
c’est la réalité. Une réalité, née d’un accord tacite entre le public (les États) et le
privé (les multinationales), qui s’est mise en place sans véritablement
rencontrer consciences ni
oppositions. Raison de plus pour soutenir tous ceux qui voient le monde
autrement et participer à
faire en sorte que nous soyons de plus en plus nombreux à réclamer une
éthique et faire vivre le bien commun…
.../... Internet est un état de surveillance. Que nous l’admettions ou
non, et que cela nous plaise ou non, nous
sommes traqués en permanence."
Les programmes de surveillance des USA
concernent les droits de tous
http://actualutte.com/les-programmes-de-surveillance-des-usa-concernent-les-droits-de-tous/
"Les révélations de la semaine
dernière concernant les programmes de surveillance des communications
téléphoniques et
internet de l’Agence nationale de sécurité (NSA) [fr] des États-Unis,
ont envoyé une onde de choc dans ce pays, dans les médias occidentaux mais aussi un peu
partout dans le monde. Alors qu’aux USA, de nombreux législateurs soucieux de respect de la vie privée et les
défenseurs des droits numériques sur Internet se sont servis de la
nouvelle comme d’une
opportunité pour exiger une plus grande protection de la vie privée en
ligne des seuls citoyens des Etats-Unis,
les utilisateurs d’Internet dans le reste du monde s’interrogent sur la
protection de leurs propres données sauf à fermer leur compte Google,
récupérer leur profil Facebook et disparaître dans la nature."
Article
4
Envoi
de Marie-Claude LEDY : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/
L'INEVITABLE
RETOUR DU FASCISME ?
Par
Michel Weber
Tocqueville (1835) a indiqué que la
démocratie de marché pouvait facilement donner naissance à un
totalitarisme mou.
Depuis Mumford (1932), on sait que la technoscience donnera volontiers
un peu de rigueur au tropisme fasciste. Où en sommes-nous ?
La crise qui se propage de proche en
proche depuis 2008 est une crise qui est essentiellement politique et,
en tant que
telle, elle demande une réponse politique.
De fait, les observateurs avertis peuvent discerner la multiplication
des signes d’une dérive fasciste, à la fois au niveau de la base et à celui du sommet de la
pyramide sociale. D’une part, les idées fascistes sont de
plus en plus courantes dans les milieux défavorisés
(qui sont eux-mêmes en croissance rapide) ; d’autre part, elles
sont de plus en plus explicites chez les technocrates
— mais sous une forme tellement aseptisée qu’on pourrait, il est vrai,
croire à leur parfaite
innocuité.
Il est donc fort piquant de remarquer que le grand public est parfaitement
ignorant de ce retour de l’extrême-droite. Il pressent certes
l’imminence de l’effondrement sociétal mais il n’a absolument pas
conscience de la nature exacte du danger. La réouverture de camps de
concentration ou même la généralisation des conflits régionaux semble
passer inaperçue. De même, le sens et la portée de l’existence
d’apologies hollywoodiennes (au propre comme au figuré) de la torture
demeurent entièrement mystérieux. Cette double tension est paralysante
et anxiogène, ce qui fait le jeu de l’oligarchie : quoi de
plus manipulable en effet que des individus dans un état de coma moral
et politique ?
Pire,
les acteurs sociaux les plus remuants, les militants et les
universitaires pensent l’effondrement de la civilisation globalisée à
partir de leur expertise et sont dès lors conduits systématiquement à
manipuler des statistiques, parfois très convaincantes, mais qui
comprennent la transformation sociétale annoncée sur le mode de la
lente désagrégation d’un pan de la société. Le
long terme est ainsi mis en perspective à partir d’une
facette supposée cruciale.
Or, ce qui s’annonce c’est un effondrement total et abrupt des « démocraties de marché
» à la faveur de
l’emballement d’une de ces crises qui constitue, en synergie, la crise
globale systémique. Peu importe la nature de l’événement déclencheur —
une pénurie de dix jours de l’approvisionnement de pétrole, des émeutes
de la faim dans des quartiers (ou des pays) « défavorisés », des
macro-mouvements de population forçant les portes de la citadelle
Europe, un accident industriel majeur, une nouvelle bulle financière,
une vraie-fausse pandémie, une guerre inter-régionale ou même mondiale,
…
— la conséquence politique sera inévitable et
immédiate : l’état d’urgence, c’est-à-dire le totalitarisme, ou le
chaos absolu, c’est-à-dire la guerre de tous contre tous. Une guerre civile serait
comparativement plus structurante.
L’enseignant-chercheur qui n’a pas
oublié la leçon de citoyenneté magistrale que nous a laissé Victor
Klemperer (LTI, la langue du Troisième Reich,
1947) se doit en conséquence de mettre en évidence deux dynamiques :
premièrement, il faut montrer que la réponse à la crise
globale systémique est bien d’ores et déjà politique et que,
si aucune force ne vient entraver l’inexorable progression du
capitalisme du désastre, il ne nous restera bientôt plus qu’à émettre
des regrets carcéraux ou post-mortem. Deuxièmement, il faut discerner
les pistes théoriques et pratiques qui sont susceptibles d’infléchir
cette trajectoire dès aujourd’hui.
Michel WEBER
Pour développer son info :
"Le fascisme (en italien fascismo) est
un mouvement politique italien apparu en 1919. Très utilisé, le terme a
par la suite pris un sens beaucoup plus large, notamment pour désigner
dans leur ensemble, durant les années 1930, les mouvements politiques
ayant eu en commun des thèmes et des représentations politiques avec le
mouvement italien. .../... Au
sens large, le terme s'est étendu à tout mouvement politique ou
organisation s'appuyant sur un pouvoir imposé par la force au service
d'une classe humaine dominante, la persécution d'une classe ennemie
chargée de tous les maux, l'exaltation du sentiment nationaliste, le
rejet des institutions démocratiques et libérales, la répression de
l'opposition et un contrôle politique extensif de la société civile. Le
nazisme s'est en partie inspiré du fascisme."
[Cela donne au moins une idée... Note de JJ
REY]
L’esprit du temps ou l’islamophobie
radicale – Par Guillaume de Rouville
http://counterpsyops.com/2012/09/25/lesprit-du-temps-ou-lislamophobie-radicale-par-guillaume-de-rouville/
"La
grande question du XXIème siècle est et sera celle de l’islamophobie.
L’islamophobie est en effet le mal du siècle présent, à l’image de ce
que fut l’antisémitisme au cours du siècle précédent. Si la haine a
changé de cible, elle n’a pas changé de méthode. La ‘bête infâme’ est
toujours là et rôde autour de sa proie avec le même appétit prédateur.
Les loups sont entrés dans Paris, Washington, Londres ou Jérusalem.
Aujourd’hui, ce sont les Musulmans qui sont les principaux
bouc-émissaires de la haine ordinaire des peuples occidentaux et de
leurs élites et qui risquent de payer très cher le peu de cas que nous
autres, citoyens des Lumières et enfants gâtés de la démocratie,
faisons de leur sort peu enviable."
Site de l'auteur : http://lidiotduvillage.org/
INTÉGRISME ISLAMISTE VIS-À-VIS
NATIONAL-CHAUVINISME
http://mai68.org/spip/spip.php?article5428
"Le national chauvinisme patriotique
est aux sociétés occidentales « riches » ce qu’est
l’islamisme-intégriste-djihadiste-nationaliste
aux sociétés musulmanes « pauvres ». Le national chauvinisme
patriotique est la réponse des rapports sociaux de production aux transformations des
forces productives dans chacun des pays sous crise économique sévère.
Deux boîtes de Pandore qui n’en font qu’une .../...
De la première boîte du sorcier impérialiste a surgi la réaction
intégriste-islamiste dans les pays musulmans. D’aucuns la pensent surgie de la mouvance
religieuse-radicale. Or, il n’en est rien, ce n’est là que la forme et
non le fond de l’opposition
que ce courant représente et enrégimente. La réaction intégriste
islamiste est la forme qu’a prise la résistance
nationaliste chauvine dans ces pays économiquement et industriellement
arriérés et en crise économique profonde.
La seconde boîte de Pandore ouverte par la crise économique systémique
de l’impérialisme est la résurgence du nationalisme chauvin patriotique
dans les pays occidentaux avancés du point de vue des forces
productives et des moyens de production."
Aube dorée, l’autre visage de
l’extrême droite européenne
http://www.bastamag.net/article3170.html
"L’Union
européenne renoue avec ses vieux démons. La crise sociale et
démocratique est un terreau fertile à la résurgence des droites
extrêmes. En Grèce, elle est incarnée par Aube dorée, un parti aux
références néo-nazies assumées, crédité de 13% dans les sondages.
Agressions racistes et violences politiques perpétrées par ses
militants et ses élus se multiplient. Et si le crépuscule brun d’Aube
dorée recouvrait la Grèce ?
Vu de France, leur succès est une énigme. Leur logo ressemble à s’y
méprendre à une croix gammée. Ils traquent, tabassent ou défigurent
jeunes, vieux et femmes sous prétexte qu’ils sont immigrés, musulmans
ou « rouges ». Africains, Albanais, Afghans ou Pakistanais ? « Des
espèces de sous-hommes qui ont envahi notre patrie en nous ramenant
toutes sortes de maladies », explique l’une de leur députée, Eleni
Zaroulia, au Parlement grec. Leurs élus exhibent des armes à feu,
intimident d’autres députés ou font le salut nazi en plein hémicycle".
Anders Breivik, "tueur" sous influences
http://bougnoulosophe.blogspot.fr/2012/04/anders-breivik-tueur-sous-influences.html
"Le 16 avril s'ouvre à Oslo le procès
d'Anders Behring Breivik. Durant la première semaine, le terroriste
norvégien, inculpé du meurtre de 77 personnes, le 22
juillet 2011, à Oslo et sur l'île d'Utoya, aura la possibilité de
justifier ses crimes. Les
Norvégiens s'attendent à vivre une semaine pénible. Car, comme son
avocat l'explique au Monde, "Breivik ne
regrette rien et il referait la même chose si l'occasion se
présentait".
Même si certains le considèrent comme fou - la cour en décidera à
l'issue du procès, en juillet -, Breivik se prévaut d'une doctrine bien précise, avec ses penseurs et
ses relais. Il est le premier terroriste à revendiquer une action de cette ampleur au titre du counterjihad, une
idéologie et un mouvement dans les faits largement anti-islam. L'action
de Breivik - un loup
solitaire s'attaquant à l'Etat, qu'il désigne coupable de toutes les
traîtrises - est en outre inspirée par
l'extrême droite américaine."
Massacre d’Utoya : rien à voir avec le
FN, n’est-ce pas ?
http://www.plumedepresse.net/massacre-dutoya-rien-a-voir-avec-le-fn-nest-ce-pas/
"Mort de rire. « Le Front National est
évidemment parfaitement étranger à la tuerie norvégienne, qui est
l’œuvre d’un déséquilibré solitaire qui devra être châtié de
façon impitoyable », avait martelé Marine Le Pen, avec la finesse d’un panzer. En annonçant qu’elle portait plainte
contre le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples(Mrap). « Le Mrap affirme que les déclarations
de la présidente du Front national théorisant sur l’occupation musulmane ainsi que l’obsession de la Droite
populaire contre les bi-nationaux font souffler un vent mauvais sur la démocratie« , avait accusé l’association. FN et
Droite populaire, «si proches idéologiquement, tentent de gommer la dimension
raciste du drame norvégien pour la réduire à un acte de déséquilibré
apolitique, mais les faits sont têtus». Le Mrap assénait enfin le coup fatal en
constatant que cet acte «s’est nourri idéologiquement d’un terreau
alimenté par tous ceux qui en Europe
stigmatisent les immigrés, les étrangers, les musulmans»".
Article
5
Envoi
de Martine BOICHOT CAMARA
LA GRECE EST A TERRE. LES
VAUTOURS LA DEPECENT
Le texte
ci-dessous reprend l’interview de Roxanne Mitralias réalisé par Contretemps .
Militante
Syriza, au CADTM et au Front de Gauche, sur les questions agricoles et
écologiques, sociologue rurale et des sciences de formation, elle travaille
aux côtés des mouvements paysans en France. Elle évoque les effets
destructeurs pour
l’environnement des politiques d’austérité en Grèce. Les autres
chiffres cités sont tirés de «La crise grecque, faits et chiffres» de
Panos Angelopoulos, publié dans Tout est à nous.
Les deux textes sont sur le site www.cadtm.org/
La Grèce :
laboratoire
des politiques d’austérité.
Depuis 3
ans, sont appliqués les «plans de sauvetage» de la
Troïka, inspirées des recettes du FMI dites «plans d’ajustement
structurel» dans les pays émergents. Les plans d’austérité
successifs (4 mémorandums en mai 2010, février
et octobre 2012, novembre 2012), imposés par la Troïka de concert avec
les créanciers privés (banques, assurances,
fonds d’investissement) ont fait s’effondrer le PIB : il est passé, en
valeur constante, de 211 milliards à 171
milliards. Des pans entiers de l’économie grecque sont à l’arrêt faute
de pouvoir financer le cycle de production.
Les
investissements productifs ont chuté. Les exportations ont baissé. La
dette publique représentait 125% du PIB en 2010,
elle est de 189% en 2013. La masse des impayés fiscaux
(impôts, taxes, TVA, etc.) est passée de 3.8 milliards d’euros
à plus de 10 milliards. Le pouvoir d’achat des ménages a baissé d’un
tiers.
853
282 personnes (pour 11.5 millions d’habitants) sont inscrites à l’aide
alimentaire quotidienne. En moyenne, un Grec
a perdu 40% de son salaire ; il subit, par ailleurs, l’augmentation du
coût de la vie et des impôts faramineux (hausse
de 37%) ; le seuil de revenu non imposable est passé de 12
000 à 5 000 euros par an. Il est très souvent sans travail,
et assez vite sans indemnités chômage et couverture santé. Avant le
début de la crise, les caisses d’assurance maladie
étaient déficitaires ; depuis, les dépenses publiques de santé ont
encore été réduites de 32%, les patients devant
payer un forfait de 5 euros, passé à 25 euros pour toute
consultation ainsi qu’une participation aux frais médicaux. Les chômeurs
ne sont plus couverts un an après la perte de leur emploi, le plus
souvent, ils ne se soignent pas ; dans
les hôpitaux
il y a une pénurie de consommables quotidiens. Le Grec peut finir à la
rue, ou bien émigrer, certaines fois il est
poussé au suicide. On a enregistré une hausse
de 40% du taux de suicide.
Le nombre de sans logis est passé de
quelques centaines à près de 40 000. La faim tenaille une partie
croissante de la
population et l’on assiste à l’essor des soupes populaires, à la
distribution de nourriture par diverses ONG et initiatives solidaires, à la pratique
du troc, mais aussi à maints évanouissements d’enfants à l’école. En 2010 le nombre de personnes vivant en-dessous
du seuil de pauvreté était estimé à 2.34 millions (environ
20% de la population), en 2012, à
3.3 millions.
Plus
du quart de la population active (27%) est au chômage
qui atteint 57% chez les jeunes et les femmes. Dans le privé,
60 000 petites et moyennes entreprises ont fait faillite en 2011. Une
autre vague de licenciements massifs est attendue
en 2013, avec, par ex., la restructuration du secteur
bancaire qui devrait conduire à 20 000 licenciements sur 56
000 salariés. Dans le secteur public, il a été question de supprimer
150 000 postes d’ici 2015. Pour faire digérer cette
décision, un nouveau statu est créé : la mise «en réserve de travail».
Des employés de l’administration publique et des
municipalités sont en réserve pour un an avec un salaire réduit de 25%.
Un an plus tard, si aucune place n’est disponible,
ils sont licenciés sans compensation. Les «réformes structurelles»
prévues dans le secteur public produiraient
20 000 «réservistes» et la privatisation des organismes
publics de l’eau, de l’électricité et des chemins de fer est
envisagée.
Les
Grecs sont aujourd’hui trop pauvres pour se chauffer au fioul (son prix
a grimpé de 40% en 2012) et se chauffent au bois
; ils brûleraient même n’importe quoi y compris de vieux meubles
chargés de produits chimiques d’entretien. Le
ciel d’Athènes et de Thessalonique est couvert d’un nuage
de pollution. Incendies ou intoxications au
gaz sont de plus en plus nombreux. Le gouvernement
pour lutter contre cette pollution interdit de rouler au diesel dans
les villes et développe les transports collectifs
mais, afin de récolter le maximum d’argent, il augmente
encore le prix des transports
en commun (le prix du billet de métro a augmenté de 135%
en 4 ans). De la même manière, les billets pour les
bateaux coûtent très cher. On ne peut plus aller au Pirée et sauter
dans un bateau pour une île des Cyclades.
Quant aux habitants de ces îles, comment font-ils pour aller à
l’hôpital, à l’école ?
Les
rapports des ONG font état d’une crise humanitaire qui s’étend à
vitesse grand V mais il y a quelque chose dont ont
parle peu dans les médias européens.
La
Grèce :
laboratoire
de l’exploitation des ressources naturelles et des biens publics.
Accaparement privé sans
précédent des ressources minières, des terres, du
littoral, de la mer, des forêts, des îles, des sources thermales et des grottes,
des monuments archéologiques et des ports. La vente des plages pour 50
ans (!)
est autorisée par le mémorandum 2 (printemps 2012). Fin janvier 2013,
l’Acropole et le lac de Cassiopée à Corfou ont été vendus à NCH Capital
pour y construire des logements touristiques. Des grands projets
inutiles «les éléphants blancs»
sont élaborés sans tenir compte des besoins des populations (projet de
détournement du fleuve Akheloos), formidables cadeaux que le gouvernement
grec fait au «monde de l’entreprise». Dans cette Grèce du 21ème siècle on brade tout pour rien, c’en est fini
de la vie telle qu’on la connaissait. Le pays devient un protectorat
énergétique et la
nature se transforme en un nouvel espace
d’investissement, immense casino pour les profits des
capitalistes avides de
continuer à s’enrichir. Bienvenue dans ce monde où cette "déesse
moderne" : la dette,
exige qu’on sacrifie à son autel tout ce qui faisait le
socle de la société humaine.
Les forêts grecques
subissent les politiques de privatisation, de désengagement de l’Etat
et de destruction. Elles sont surexploitées pour satisfaire la demande
croissante pour le bois de chauffage et sont de moins en moins
protégées du fait
de l’abolition des législations protectrices par les responsables
politiques qui ont coupé dans les budgets de la «caisse verte».
Créée en 2010 pour mener des programmes de valorisation de
l’environnement, de lutte contre les incendies, de reforestation, de
protection de la mer et des zones côtières, d’amélioration des espaces
urbains, elle sert
prioritairement à rembourser la dette (95% des fonds disponibles de
1.85 milliards). Dans un pays sans cartes forestières et sans cadastre, tout
devient possible pour permettre d’utiliser les espaces pour le tourisme
de masse ou pour
construire sa maison ; en 2011, toutes les maisons construites sans
permis ont été légalisées en réglant une somme forfaitaire : on peut donc
construire n’importe quoi n’importe où en s’acquittant d’une amende !
Dans cet esprit de
prédation des biens communs, la Troïka
a proposé à l’Etat de vendre les îles
de moins de 50 habitants
pour renflouer ses caisses. Déjà, un certain nombre d’îles
inhabitées sont en vente à des privés. Bientôt les investisseurs du monde entier vont
pouvoir se partager les plages, le littoral ou les fonds marins. Il
suffit de faire un tour
sur le site internet de «la caisse des
dénationalisations» constituée à cet effet ;
40 îles seraient menacées d’y être placées, dont 24 classées Natura
2000. Ces privatisations auront des effets de longue durée
sur l’environnement puisque
les projets ne sont tenus à aucune obligation environnementale. Une
nouvelle loi a été votée début janvier 2013 autorisant le changement d’usage
des terres et l’installation de complexes touristiques, avec golf, spa
pour accueillir
des hordes de touristes. On peut appeler ça du développement
touristique de type colonial, décrié en Espagne pour avoir engendré une bulle
immobilière et détruit le littoral. Aucun bénéfice pour la population
locale puisqu’il
s’agit encore de payer les intérêts de la dette et d’enrichir les
investisseurs.
L’exemple du projet à Elliniko
et de la côte entre le Pirée et le cap Sounion, est parlant. Cet
ensemble de 650 hectares (ancien
aéroport), longeant la mer, fait rêver les promoteurs immobiliers, se
voyant déjà y accueillir les nouveaux riches de ce monde, Saoudiens et Chinois
en visite au pays de Socrate. Cette propriété se retrouve dans la «caisse
des
dénationalisations», prête à être vendue pour 4 fois moins
que son prix (5 milliards d’euros). Elliniko deviendra un immense parc à logements, hôtels et
casinos, avec ports privatifs et plages fermées. Le gouvernement
envisage même
de créer des îles artificielles pour y construire des ports de
plaisance, l’idée étant de faire de la baie de Saronikos une nouvelle riviera, un
nouveau Monaco. La péninsule d’Astéras (au sud d’Athènes) où
vivent les familles les
plus fortunées de Grèce est aussi à vendre : plages privées et
publiques, un hôtel luxueux, un temple dédié à Apollon, quelques îlots non habités
seront bradés pour à peine quelques millions d’euros.
Un autre marché juteux intéresse le gouvernement et ses alliés du FMI et de l’UE : les déchets. Des partenariats de type
public-privé sont en place dans le but de multiplier les centres
d’enfouissement et d’incinération dans tout le pays,
financés pour partie par des « aides » de l’UE. Les boîtes
privées pourront ainsi s’enrichir sur le dos des habitants
car plus de déchets, c’est plus d’argent à se faire au détriment de la
santé, de l’environnement, du territoire et du
patrimoine.
Pour recevoir le « paquet de sauvetage »
qui sert à financer les partenariats public-privé au profit du privé,
il y a une condition
expresse : privatiser la gestion de l’eau.
La vente d’Eydap (compagnie des eaux d’Athènes) et d’Eyath (celle de Thessalonique) ainsi que des barrages
hydroélectriques, alors même que leur gestion est bénéficiaire,
confirme qu’il
s’agit d’une pure concession coloniale établissant un monopole naturel
pour le privé. Cette acquisition scandaleuse sera accompagnée
d’une augmentation des tarifs. Une initiative contre la
privatisation de l’eau a été constituée,
les habitants organisés par quartier étant prêts à racheter des parts
lors de la privatisation.
Le dernier gouvernement «socialiste»
grec a initié un débat sur le «programme
Soleil» (voté au printemps 2013 par le gouvernement technique). Ce plan est
suivi par une commission composée de membres des gouvernements grec et allemand, de la commission européenne,
de la BCE et d’un représentant d’une entreprise de conseil en
placements financiers
(Guggenheim Capital). Ce programme consiste à installer des centrales
photovoltaïques de dimension industrielle. Actuellement, les
entreprises installent des panneaux solaires sur des terres louées à
des petits propriétaires
pour une somme d’argent conséquente. Demain, l’Etat pourra exproprier
ces terres, scandale d’ampleur pour céder à des entreprises privées,
souvent allemandes, des terres agricoles et des espaces forestiers. Ces
installations
seront financées par des emprunts de l’Etat auprès de la
Banque centrale allemande et également par des fonds du «plan de
sauvetage» accordés par l’UE et le FMI. Pour que le retour
sur investissement soit suffisant, il faudra produire des quantités énormes
bien au-delà des besoins du pays, et relier le réseau à l’Allemagne, le
but étant
de l’approvisionner en énergie verte. En fait, les investisseurs
achèteront cette «énergie verte» au sein du marché des émissions carbones à un prix
très bas, afin de dédouaner l’Allemagne d’être un pays pollueur et de recevoir des droits à polluer par
ailleurs. Le coût est gigantesque pour la Grèce, augmentant sa dette à
rembourser par
les habitants qui subiront les conséquences de panneaux photovoltaïques
anciens et mal entretenus augmentant la température au sol jusqu’à soixante
degrés dans une région très aride (comme dans le village de Sitanos littéralement entouré de panneaux
photovoltaïques).
Le bal des énergies renouvelables
industrielles ne s’arrête pas là : il y a aussi l’éolien
industriel. Placées sur les crêtes des montagnes, ces installations
occupent des terres publiques, en grande partie cédées quasi
gratuitement à des entrepreneurs
grecs ou étrangers (EDF se prépare à entrer dans le marché). A Limnos,
Lesbos et Chios, on prévoit 28 parcs éoliens, avec 353 éoliennes pour
produire 706 MW d’énergie dans le but de l’exporter. En Icarie, 110
éoliennes sont
programmées, 2 seulement seraient suffisantes pour la consommation
locale ! En Crète, une coordination de plus de 200 associations lutte contre
ces projets démesurés : pour réaliser le projet qui devrait couvrir 8
fois les besoins
de l’île, il faudra creuser, raser des montagnes, déforester, ouvrir
des routes, pomper dans les nappes phréatiques…. sans créer ni emploi, ni
ressources financières. Le but est de faire de la Grèce un pays de
production énergétique
à bas coût qualifiée de «verte». Peu importe à quel prix pour les
populations, pour le patrimoine, pour la protection de l’environnement, ceci
étant décidé en dehors des instances représentatives des populations.
La
Grèce :
laboratoire
pour tester la capacité de résistance de la population.
Malgré deux dizaines de grèves générales
en 3 ans et plus de 5 000 manifestations et grèves en 2012, des occupations et des mouvements de
désobéissance civile d’ampleur (dont «Je ne paie pas»
qui prônait le refus de payer
les péages des autoroutes construites avec les impôts des Grecs et
cédés gracieusement au privé), les plans d’austérité se sont poursuivis et le
gouvernement n’a pas hésité à pratiquer une forme de «démocratie
autoritaire» qui cache
sa vraie nature et à réprimer durement les mouvements sociaux.
En ce qui concerne les projets
scandaleux de destruction de la nature, ils sont décidés sans
consultation démocratique,
le Parlement, en 2009, ayant adopté une loi connue sous le nom de «fast
track» (procédure accélérée d’obtention de licence» lui permettant
d’octroyer rapidement des licences pour les investissements
principalement axés
sur l’énergie, le tourisme, l’industrie et les énergies de pointe. Il
permet aux investisseurs de violer les règles de planification spatiale et urbaine sans
se soucier des répercussions environnementales et sociales. Cette même
loi prévoit
également un régime fiscal très favorable aux gros investisseurs,
transformant la Grèce en un paradis fiscal potentiel. Rien n’est donc dû au hasard
! Serait-ce une «stratégie du choc»
adaptée au modèle «démocratique» européen ?
Face à ce processus, des
résistances se sont développées : les habitants
d’Elliniko occupent une partie de l’ancien aéroport et y ont implanté des
oliveraies et des jardins. Elliniko est devenu un lieu d’émulation pour
le mouvement social
athénien, on peut y suivre des débats, des évènements artistiques, des
formations sur les techniques agronomiques et même se faire soigner
dans le dispensaire de santé solidaire et autogéré qui s’y est
installé. Les coalitions
progressistes des villes concernées par la vente de la côte d’Athènes
se rebellent également.
Ce début 2013 est marqué par un débat
virulent sur l’exploitation des ressources minières,
faisant croire que les problèmes
du pays seraient résolus grâce aux gisements de pétrole se trouvant en
mer Egée, Ionienne ou libyenne. Ce qui est très contestable et contesté
au nom des risques de pollutions importantes dans un archipel qui vit
de tourisme
ou de pêche et qui constitue un environnement remarquable !
De la même manière des mouvements
importants s’opposent dans le nord de la Grèce à l’exploitation
des mines d’or installées dans des forêts précieuses du
point de vue environnemental et patrimonial.
Les deux sociétés Eldorado Gold (canadienne) et Hellenic Gold
(grecque) sont protégées par des CRS face à la contestation. L’Etat grec
a vendu les mines pour 11 millions d’euros, puis a
accordé une subvention de 15.3 millions à cette
entreprise privée qui vaut 2.3 milliards d’euros. La
valeur des gisements s’élève à 15.5 milliards d’euros !
Les permis
sont douteux, les mines cédées pour si peu et le gain pour la
population de ces espoirs dorés est nul. Qui sont ces investisseurs costumés pour brader
les terres, le patrimoine, les biens communs et la nature qui
appartient à la population,
en usant de tous les moyens ?
Un des
combats des plus virulents et radicaux de la
dernière période a eu lieu dans le quartier de Kératéa, dans l’agglomération athénienne où le
gouvernement, dépassé par plusieurs années de lutte contre
le projet d’incinérateur, a dû faire appel aux forces de police,
mais les habitants n’ont pas reculé et le projet a été abandonné.
Aujourd’hui existe
une coordination des comités s’opposant à
ces projets de gestion de déchets et proposant une gestion décentralisée et coopérative du
patrimoine.
La danse macabre sur l’environnement
grec va-t-elle continuer ? C’est la question que les écologistes grecs,
la gauche et les mouvements citoyens se posent.
Les multinationales qui convoitent les ressources du pays tentent de
s’imposer grâce à la Troïka. Pour n’en citer que
quelques-unes : EDF, Iberderola, Eldorado Gold, Gazprom, Suez ou
Siemens. Elles souhaitent
employer des «esclaves modernes» pour 300 euros par mois pour construire des hôtels
«all inclusive»
pour très riches, racler toute ressource énergétique et hydrique,
posséder des terres publiques et occuper in fine une
place stratégique en Méditerranée. Elles rêvent d’un nouveau
colonialisme énergétique et foncier du 21ème
siècle. C’est sans compter sur les mouvements d’ampleur qui
se développent un peu partout sur le territoire !
Pour
compléter son info :
Répertoire
très fourni d'articles sur les évènements en Grèce :
par le Comité pour
l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM)
http://cadtm.org/Grece
L'obsolescence
de l'homme
http://www.greekcrisis.fr/2013/08/Fr0269.html
"Depuis
nos cinq hôpitaux athéniens supprimés de la semaine dernière, le temps
est à l’évacuation des malades. “Il faut
dire que les sociétés ne changent pas facilement et tous ceux, qui
n'arrivent pas à s'adapter, alors ils meurent”, avait
déjà affirmé dans un tweet Adonis Georgiadis, ministre de la “Santé”
d’Antonis Samaras et ancien du parti d’extrême-droite,
LAOS. Août finissant, été décidément rigide et... murmure troïkanne:
“C’est la compétitivité qui compte
avant tout, la Grèce n'est plus un problème, même si, sa population
devrait disons-le diminuer suite à la politique
d'ajustement économique qui d’ailleurs, est loin de s’achever”".
Article
6
Envoi par Joseph RAHARIJESY : http://www.fokonolona-mivao.org/
UN CONSEIL POUR
LES MALGACHES
QUI ATTENDENT DES
"AIDES" DE L'ETRANGER
Faut-il attendre les dahalo
(brigands)
pour venir secourir leurs victimes ?
Bien
sûr que NON.
C'est pourtant le cas des
Malgaches dans leur crise actuelle.
Les Etats
Unis et les pays européens peuvent-ils sortir Madagascar de la crise
actuelle ? - NON, NON et NON.
Mais contrairement à
ce que beaucoup pensent, ces pays sont dans l'incapacité de nous
sauver. Non pas parce qu'ils ne peuvent pas
fournir les finances et les aides matérielles et culturelles
nécessaires, au contraire. Mais parce que leurs
dirigeants actuels fonctionnent en mode néolibéral,
c'est-à-dire en véritables dahalo-s (brigands) transnationaux.
Les faucons étasuniens, le FMI, la Banque mondiale, l'Organisation
Mondiale du Commerce, la Banque Centrale Européenne, l'Union
Européenne, oeuvrent dans le même sens : appauvrir les peuples en les
pillant pour
enrichir toujours davantage le quelque millier de personnes déjà
enrichies sur la planète par le libéralisme.
En effet, l'on peut
facilement admettre qu'avec 26 MILLIONS D’EUROPÉENS SANS
EMPLOI - plus que la population Malagasy (22
millions), et 43,6 MILLIONS AMÉRICAINS VIVANT SOUS LE
SEUIL DE PAUVRETÉ - presque le double de la population
Malagasy - (j'apporte ici les chiffres donnés par notre ami Blaise
Stephen, que je remercie), ces pays ont d'autres chats à
fouetter que de sortir les Malgaches de leur crise. Et l'on pourrait
comprendre que ces pays soient préoccupés à réduire le chômage
européen et la pauvreté étasunienne. Mais pas du tout. La réalité est
tout à fait
autre.
Cela fait plus de
soixante-quinze ans (depuis 1945-47) que les Européens et les
Étasuniens continuent sans cesse, par le système libéral
puis néolibéral, d'enrichir leurs riches en appauvrissant
leurs pauvres dont le nombre grandit forcément.
L'augmentation du chômage en Europe et de la pauvreté aux Etats-Unis
n'est donc pas une impuissance des dirigeants, au
contraire. C'est le résultat voulu et attendu par les politiciens
libéraux et néolibéraux. Les milliardaires ont aujourd'hui des
milliards de milliards de dollars et d'euros blottis dans les paradis
fiscaux. De quoi nourrir décemment et développer les sept
milliards d'êtres humains vivant actuellement. Il est faux de dire le
contraire.
Et la politique d'austérité prônée par tous les gouvernants en Europe
sert à continuer et à renforcer le même processus de
pyramidalisation à outrance de l'Europe sociale.
Depuis la mondialisation du libéralisme,
la politique étasunienne et européenne d'appauvrissement des pauvres frappe les peuples
du sud, donc le peuple malgache, en soutenant un dictateur ou par le
déclenchement d'une crise politique sans issue.
Cet appauvrissement grandissant et cette crise politique sans fin
constituent UN SUCCÈS évident pour les
milliardaires néolibéraux, afin de pouvoir piller toutes les terres
disponibles et toutes les richesses naturelles de la planète par
l'intermédiaire de sociétés transnationales qui s'adonnent à un
banditisme par la puissance de l'argent, d'une
sauvagerie sans précédent.
Pour eux, la crise malgache n'est donc pas à résoudre, au contraire, il
faut l'entretenir et même l'attiser. Et tous les prétextes, tous les
mensonges, toutes les propositions fallacieuses de solutions sont bons.
En l'occurrence, bloquer les "aides" en prenant
la crise pour prétexte, et manœuvrer à fond pour que la crise devienne
insoluble.
Résultat attendu par les néolibéraux au pouvoir aux Etats-Unis et en
Europe : la mort à petit feu, par milliers de milliers tous les
jours, du peuple malgache qui empêche l'appropriation pure et simple de
Madagascar par ces dahalo très argentés.
Sommes-nous aveugles, ou égoïstement intéressés au point de les laisser
faire.
N'attendons
rien de l'extérieur. Rassemblons nos forces malgaches autour d'un
projet de société que nous pouvons initier, mener et
maîtriser de bout en bout par nous mêmes.
Depuis plus de
quatre ans, les Mpivoy proposent le Tetikasa Fokonolona Mivao. Par la
force sauvage de l'argent, l'État malgache est
totalement squatté de haut en bas de la pyramide. Le Fokonolona est la
seule institution de l'État malgache qui reste
structurellement incorruptible. Le Fokonolona sera donc l'institution
pertinente, laïque et politiquement neutre, donc capable
actuellement de rassembler tous les Malgaches sans exclusive, et
d'organiser un auto secours et un auto développement
local pour tous. Ce grand projet est conçu par des Malgaches à partir
des vertus
populaires malgaches pour tout le peuple nation malgache. Il n'a
aucunement besoin d'aides financières extérieures.
Il est certainement temps que tous les "nahita fianarana malagasy" se
penchent sur cette proposition. Et ce n'est pas trop tard.
Joseph
RAHARIJESY
Pour compléter son info
:
Communiqué de presse sur la situation
du Sud par le Dr Elimberaza Mandridake
http://mydago.com/2012/11/communique-de-presse-sur-la-situation-du-sud-par-le-dr-elimberaza-mandridake/
"Face à l’ampleur de la catastrophe
humanitaire causée par l’Opération spéciale “Tandroka” dans le Sud de Madagascar, plus précisément dans le District
de Betroka, reflet de ce qui se passe actuellement à
l’échelle nationale. Il est de mon devoir en tant que citoyen malgache
d’abord, et natif du Sud de surcroît, de m’insurger contre les exactions subies par nos compatriotes innocents
et de les dénoncer avec force. Il est inadmissible, sous couvert de lutte contre les Dahalo, que des régions
entières soient nettoyées avec les biens mis à sac, puis brûlés, et les
populations contraintes de
fuir cette terreur. Certaines populations, réduites au silence pendant
la présence des forces de
l’ordre sur place dans le cadre de cette opération spéciale, commencent
à dépasser leurs peurs et rapportent
des témoignages accablants, dont certains ont été faits par écrit sur
des cas de violences, d’abus et d’exactions
divers."
Article
7
Envoi
de I.A.I. International Alliance of Inhabitants : http://fre.habitants.org/
PIQUIA
DE BAIXO, BRESIL
:
LA
VIE DE 1100 PERSONNES A RISQUE
par
Associação Comunitária dos Moradores do Pequiá
(Association communautaire des résidents de Pequiá)
Mercredi
26 juin 2013
Environ 380
familles (1,100 personnes) vivent depuis environ 40
ans dans la région de Piquiá de Baixo, Açailândia, dans
l’état de Maranhão, Région de l’Amazone, au Brésil. Depuis l’arrivée des
industries de fer et d’acier en 1987, ils sont
affectés par les cinq fonderies, un chemin de fer, ainsi que
par d’autres installations des industries Vale opérant continuellement et à très grande
proximité de leurs habitations.
La pollution incessante, la
détérioration continue des ressources en eau, cumulées avec un système
extrêmement précaire
d’assainissement urbain, ont impacté les conditions de vie des
habitants, ainsi que leurs terres, leurs moyens de subsistance et augmenté l’insécurité
et la pauvreté des communautés affectées, en violation de leurs droits
à la santé,
ainsi qu’à des standards de vie adéquats.
Une
enquête conduit par le FIDH ainsi que par ses partenaires
Brésiliens, Justiça Global et Justiça nos
Trilhos, en 2010/2011,
souligne de sérieux problèmes de santé engendrés
par les émissions de polluants produits par l’industrie de la fonderie, les fours à charbon,
ainsi que par d’autres installations industrielles.
La
pollution de l’air, de l’eau et du sol a causé/augmenté les problèmes
respiratoires, les maladies des yeux et de la peau, ainsi que d’autres infections.
L’enquête a également révélé que les habitants souffraient d’un manque
d’accès aux
services médicaux.
Depuis
l’établissement de ses industries dans la région, des décès ont eu lieu
à répétition, dus à des problèmes sérieux de maladie
respiratoire, tel que les cancers des poumons ou d’autres organes. Il y
a également eu des morts d’enfants
dues au contact de cendres incandescentes. Une enquête conduit par un
Biologiste Brésilien de renom, Mr. Ulisses
Brigatto Albino, attestait en 2007 que la coexistence de ses industries et
des communautés humaines en bonne
santé était tout simplement impossible.
En
2008, l’association des habitants a effectué une consultation
avec tous les résidents. Autour de 95% a choisi de lutter
pour la relocalisation collective dans une autre zone, libre de
contamination.
La
lutte des habitants pour leur relocalisation dure depuis 4 ans et
continue jusqu’à ce jour. Malgré quelques avances, tel que la conquête d’une
nouvelle terre en mars 2012, ainsi que la consultance technique de
projet pour un nouveau
voisinage en octobre 2012, de nombreuses autres mesures sont encore
manquantes. Au même moment, aucune
action n’a été entreprise par le gouvernement afin de
contrôler la pollution, prendre des mesures de précaution
pour les habitants, ou encore rendre les entreprises responsable des
dommages causés depuis 25 ans aux résidents.
Le système judiciaire Brésilien n’a pas répondu de façon satisfaisante
aux 21 familles ayant entamé des poursuites légales en 2005, et n’a pas
fourni de conclusion jusqu’à présent. L’absence de
réparations, de mesures adéquates garantissant la
non-répétition, démontre la violation des droits de justice (procès
équitable) et de réparation
effective.
Aujourd’hui
les habitants continuent à vivre à Piquiá de Baixo, sous les mêmes
conditions. Au même moment de nouveaux projets industriels sont
vigoureusement implantés dans la région, avec des permis de l'état
brésilien, des avantages
fiscaux, et de généreux crédits financiers du BNDES.
Association
communautaire des résidents de Pequiá
Les Traducteurs Volontaires pour le droit au
logement sans frontières de l'IAI qui ont collaboré à la traduction de
ce texte sont : Anne GRUBER , Miryam
SHEMWELL .
Pour
développer son info :
L’indignation, patrimoine de
l’humanité. Maintenant, le Brésil.
http://actualutte.com/lindignation-patrimoine-de-lhumanite-maintenant-le-bresil/
"Inattendue,
intempestive et non planifiée, ainsi se présente l’indignation. On l’a
vu en Tunisie, en Egypte, en Islande, dans
l’Etat espagnol et plus récemment en Turquie. Et aujourd’hui au Brésil.
La vague de l’indignation atteint ainsi deux pays géopolitiquement clés. Si, il y a
quelques semaines, le Printemps turc surprenait les Turcs eux-mêmes et
à l’étranger, aujourd’hui l’histoire se
répète avec l’explosion sociale brésilienne."
Brésil:
la «pacification» de la favela de Rocinha
http://alencontre.org/ameriques/amelat/bresil/bresil-la-%C2%ABpacification%C2%BB-de-la-favela-de-rocinha.html
"Rocinha (à Rio de Janeiro) est l’une
des favelas les plus emblématiques du Brésil. Il y a maintenant deux
décennies qu’elle est contrôlée par des bandes de
narcotrafiquants et qu’elle est le point de distribution de drogue le
plus important de la zone
sud de Rio, la zone la plus riche de la ville. La semaine passée
(opération effectuée le dimanche 13
novembre 2011 et largement diffusée sur les médias internationaux), la
Police militaire l’a occupée, dans le cadre des
opérations de «pacification» de certains quartiers de Rio en prévision
du «Mundial» de 2014.
Les autorités disent que dans les prochaines années tout va changer
ici. Il y a de cela des années, des promesses semblables
avaient déjà été faites après des opérations du même type, et rien
n’avait changé."
Article
8
Envoi par Frédérique COURTIN : https://sites.google.com/site/lefestivalduvivant/
Ces 5 photos sont fournies par
les auteurs de l'article et site Web
LE SYNDROME DU
MAGOT
L'extinction du Singe Magot, protégé, est-elle
programmée
par
la non-application de la Convention de Berne ?
Sous-titre pour les "malentendants"
: La Nature marocaine serait-elle la propriété des éleveurs et le
forestier ne serait-il que le complice du berger
et du boucher ?
Il semblerait que
nous aillons eu quelques difficultés à nous faire comprendre quand il
s'agit d'assister des groupes de Magots dont
l'anthropisation..., quasiment programmée, date de plusieurs décennies.
Pour changer de registre, nous aimerions
tenter le dialogue concernant les rares colonies encore sauvages du
même Magot et de la même région.
Le Royaume du
Maroc a bienheureusement adhéré à toutes les conventions
internationales de sauvegarde des espèces et des
espaces en danger, notamment à la Convention de Berne qui classe le
Magot ou Macaque de Berbérie (Macaca
sylvanus) au rang des espèces en danger, donc dont il faut
protéger le territoire.
Nous
serions donc curieux de savoir ce qui aurait déjà été effectivement
fait en matière de sa protection inhérente à son
écosystème.
La seule réponse :
la création de Parc nationaux (d'Ifrane, du Haut Atlas oriental, du
Toubkal...) est invalidée par le fait qu'un
fabuleux million d'herbivores domestiques est maintenu en sous-bois sur
les 53.000 hectares du Parc national d'Ifrane,
et ce, au nom de la tradition d'usage d'un sylvopastoralisme qui ne
fait qu'empirer, notamment par l'apparition de
troupeaux de rentes émanant de propriétaires absents (l'usage portait à
l'origine sur des troupeaux de taille familiale
et non sur une mainmise de la filière ovine, rappelons-le) ; que le
Parc du Haut Atlas oriental, arasé par le surpâturage,
n'abrite plus le moindre Magot car l'espèce en a déjà été éradiquée ;
que le Parc du Toubkal n'a jamais prétendu
qu'à une protection cosmétique. Seul la troupe résiduelle de Magots qui
hante le Parc de Talassemtane, dans le Rif occidental,
bénéficie présentement d'une bonne protection, bien que menacée par des
aménagements
incessants de structures bien inutiles.
Tout un chacun
sait que les caprins et les ovins ont investi l'entièreté des massifs
forestiers qui constituaient l'habitat originel du Magot
(y compris les points d'eau). C'est bien pourquoi ce dernier se trouve
repoussé sur les marges de son biotope (bords
des routes, aires récréatives de pique-nique et polluées de
poubelles...) où il est devenu un sujet de distraction (et
de moquerie) pour les visiteurs, jusqu'à être considéré maintenant
comme une idée de sortie familiale ou
touristique. Ici les marchands de minéraux et de souvenirs, ailleurs
les gargotes, dont il est le faire-valoir, y trouvent
certainement leur compte mais pas l'animal devenu lamentablement
dépendant.
A ceux qui, voyant
ces singes regroupés en ces sites pollués, se laissent à penser qu'il y
en aurait bien d'autres à l'intérieur de la
forêt, c'est méconnaître ce qu'on appelle le syndrome du Titanic, qui
fait que les derniers survivants se regroupent sur
l'ultime espace viable. Il en est ainsi des colonies des Magots des
alentours d'Azrou (notamment route de Midelt et
la piste du Cèdre Gouraud), des cascades d'Ouzoud, de la vallée de
l'Ourika et du Zat.
L'étude la plus
récente (2005) estime le nombre de Macaques berbères survivants comme
inférieur à 10.000 individus, soit une régression de plus
de 50 % en moins de trente ans (pareille estimation dépassait les
22.000 en 1977). De 2000 à 2008, le Macaque
berbère est passé du statut d'"espèce vulnérable" à celle d'"espèce en
danger" dans la Liste rouge de l'UICN. Cette
espèce est donc menacée en raison de la destruction de son habitat
naturel, les populations existantes survivant pour la
plupart dans des habitats grandement modifiés par l'homme. Les Magots
sont régulièrement
capturés pour être vendus (on estime à environ 300 bébés, arrachés aux
bras de leur mère, au Maroc, chaque année) ou
même tués.
La taille réduite
de la majorité des groupes observés fait suspecter un mécanisme de
fusion-fission entre des sous-groupes, le
regroupement de l'ensemble du groupe étant rare. Ce type de
sociabilité, mis en relation avec des disponibilités
alimentaires réduites, qui implique une dispersion afin d'optimiser
l'exploitation des ressources est lié à la dégradation des
milieux.
Mieux
vaut-il protéger, voire secourir, que réintroduire ?
...Tout comme il vaut mieux prévenir que guérir.
Dans une vieille
futaie en galerie d'une cédraie qui recouvre encore une partie du
versant méridional du col du Zad (Province de
Midelt), survit une très belle colonie de Magots encore sauvages (une
cinquantaine d'individus). Celle-ci est menacée par :
la proximité de la route nationale ; l'intrusion sporadique de
troupeaux de moutons ; le dépérissement du
cèdre et du chêne vert avec érosion du sol ; la raréfaction de la
nourriture. Comme ce secteur contient également
des invertébrés endémiques et protégés par Convention, nous
(l'entomologiste Tarrier qui n'est pas primatologue)
sommes souvent intervenus auprès du Haut Commissariat aux Eaux et
Forêts afin de faire évincer des troupeaux. Ce
qui à chaque fois a été judicieusement fait. NOTRE QUESTION : pourquoi
aucun programme durable (avec périmètre inviolable)
n'est-il pas envisagé pour assurer la pérennisation de ces Magots avant
qu'il ne soit trop tard et qu'ils subissent les
affres qui ont mis à mal leurs voisins d'Azrou et d'ailleurs ? Il
existe quelques autres colonies du même statut (Djebel
Tarharhat près d'Itzer, Aïn Leuh, autres secteurs d'Azrou...) pour
lesquelles il conviendrait d'envisager de pareilles
mesures de protection, ainsi qu'est obligé de le faire tout pays
s'étant engagé auprès des Conventions internationales
de protection des espèces menacées.
Ou alors, faut-il
croire que "tout doit disparaître" avant d'être réintroduit, comme il
en est d'un ridiculissime projet de réintroduction du
Lion de l'Atlas dans un pays où il ne dispose plus d'aucune proie sinon
les gentils moutons du gentil berger. Voire ce
qui se passe en France depuis la réintroduction contestée du loup que
l'on est maintenant obligé de massacrer pour
protéger les gentils moutons du gentil berger. Vous n'êtes pas sans
ignorer que la majorité des écosystèmes de la
Méditerranée occidentale sont devenus des bergeries et vous connaissez
sans doute l'histoire du loup dans la
bergerie... Or, Homo sapiens, carnivore civilisé et par erreur,
n'entend pas partager ses côtelettes avec un carnivore
sauvage.
Complément
d'informations
(Source : Les Mammifères du Maroc, thèse, Fabrice Cuzin)
Unique Primate
d’Afrique du Nord, endémique du Maghreb (Maroc et Algérie), le Magot
est un des rares singes à vivre dans des
milieux où sévit un véritable hiver. De telles adaptations sont rares
chez les Primates et témoignent de la grande faculté
d'adaptation des Macaques. On en connaît un autre exemple fameux avec
le Macaque japonais (Macaca fuscata),
apte à survivre dans une épaisse neige. L'habitat du Macaque de
Berbérie est essentiellement le milieu forestier.
Chez cette espèce très sociable, les mâles ont la particularité de
s’occuper longuement des très jeunes. La taille
des groupes varie de 2 à 55 animaux. La discussion se poursuit quant
aux fameux individus résidant sur le Rocher de
Gibraltar : introduits artificiellement durant la Seconde Guerre
mondiale ou vestiges de populations qui s'étaient
répandues dans tout le sud de l'Europe pendant le Pliocène ? L'espèce
habitait alors les côtes méditerranéennes
et se retrouvait, au nord, jusqu'en Allemagne et aux Îles britanniques.
La population a diminué à l'âge glaciaire et
s'est éteinte sur la péninsule Ibérique il y a 30.000 ans.
Le Magot ne
s'éloigne guère des falaises, sauf dans la forêt de cèdre où les grands
arbres lui permettent de se réfugier. Dans
cette région, l'espèce n'a jamais été observée à plus de 1,5 km d'une
futaie, qu'elle soit constituée de chêne vert ou de
cèdre. Il est donc prisonnier de ce biotope qu'il ne peut quitter même
pour aller boire en été quand l'eau lui fait
défaut..
Le Magot se
nourrit en grande partie au niveau de la strate herbacée. La ressource
en glands est un facteur critique, en particulier
pour la période allant de juillet à décembre, où la mortalité des
jeunes de l'année est maximale, et d'autant plus que
le gestionnaire forestier tend à éliminer le chêne vert du sous-bois de
la cédraie originellement mixte. Au niveau
de la strate herbacée, le surpâturage entraîne une diminution sévère de
la biomasse et de la diversité, et le magot tend à exploiter
les seuls milieux où cette strate se maintient (vires inaccessibles aux
troupeaux en falaise, rares pâturages
traditionnellement mis en défens avant leur ouverture aux troupeaux).
Dans les secteurs où cette ressource est très réduite ou a
déjà disparu (cédraies du Haut Atlas oriental lors de la dernière
décennie), il est devenu vain de chercher à contacter
ce singe qui a succombé à la destruction de son milieu.
Les principales
menaces qui pèsent sur le Magot sont donc :
- Les coupes
exercées par la population locale et les coupes légales réalisées sous
le contrôle de l'administration forestière qui ont
fait régresser le chêne vert, généralement transformé en taillis,
inutilisable par le magot, tant en terme de ressource
alimentaire (les glands, dont la production est réduite, sont alors
accessibles aux troupeaux), qu'en terme d'abri
;
- Les dérangements fréquents par les bergers (qui considèrent que
l'espèce est nuisible, à cause des déprédations exercées sur les
cultures fruitières et qui éloignent les singes par des jets de pierre)
et leurs chiens rendent les abris (arbres élevés et
falaises) encore plus indispensables ;
- L'appropriation des rares points d'eau par le sylvopastoralisme.
Face à cette
dégradation, les derniers singes qui peuvent survivre sont ceux,
anthropisés, qui sont nourris parce qu'ils font office
d'animaux de loisirs touristico-récréatifs. Ce phénomène est bien
identifiable comme le syndrome du Magot.
L'avenir régional
du singe Magot dépend donc :
- Au niveau local,
du maintien et du développement de ses ressources alimentaires, des
actions étant indispensables à court terme ;
- De la régénération de la strate herbacée ;
- De l'arrêt des coupes de certaines futaies de chêne vert,
actuellement réalisées dans des secteurs de plus en plus reculés, où se
maintient souvent le Magot ;
- Au niveau régional, le maintien de certains groupes clés est
indispensable pour assurer une continuité génétique entre divers
secteurs.
- La mise en œuvre effective des diverses aires protégées (Parcs
nationaux et SIBE) permettrait de sauvegarder certaines
populations.
- L'aménagement de corridors, avec une régénération de la végétation
(en particulier de la futaie de chêne vert).
Etant donné la problématique contrastée de l'espèce au niveau national,
un programme national d'évaluation de l'état des populations de
Magots, permettant la mise en œuvre de mesures de conservation
appropriées de l'espèce et de son milieu, est
indispensable, avec en particulier une évaluation démographique et
génétique des diverses populations, permettant d'évaluer
rapidement la vigueur de ces populations. Si le Magot est à la fois
assez bien étudié et parfaitement abandonné à son triste
sort en milieu de cédraie, les études en chênaie, et particulièrement
en milieu pauvre, font défaut et seraient
souhaitables afin de proposer d'urgentes mesures... qui ne manqueront
pas d'être esquivées !
Et
n'oubliez pas que c'est pour bâfrer de la bidoche
qu'on évince le Magot de sa forêt...
Août-septembre 2013 :
voyage d’assistance aux Magots de l'Atlas marocain, comme chaque année
avec votre aide !
Pour
une fois, j'ai vraiment besoin de vous !
Grand merci de lire cet appel DANS SON
CONTEXTE pour prendre connaissance des tenants et des aboutissants avant de commenter par d'éventuelles
critiques !
Nous ne "nourrissons" pas ces Magots des
bords de route, nous les abreuvons car ils ont soif, nous leur offrons
des fruits
pour compenser leur carence en vitamines causée par l'abus de la
nutrition nocive distribuée par les gens.
Nous ne soutenons pas l'anthropisation
de ces Magots, bien loin de là puisque nous sommes des écologistes
radicaux, mais
tant qu'ils sont considérés comme une attraction (la faute à qui ?), il
convient de les secourir, de les assister en connaissance de cause, et non pas d'en
rire ainsi que le font les badauds. Notre démarche est ici
animaliste.
Leur dépendance est irréversible tant
que les Autorités - qui font ce qu'elles peuvent - ne pourront rendre
aux singes tout
ou partie de leur habitat, cette cédraie colonisée et usée jusqu'à la
corde par la filière ovine et dont les singes sont évincés.
En matière de biodiversité de la cédraie
marocaine, faites-moi confiance, je m'en préoccupe depuis plus de vingt
ans !
Merci pour votre confiance et
votre empathie pour ces charmants animaux !
Il tue le loup, il
frappe l'âne, il caresse son chien et mange l'agneau,
c'est l'homme !
*
Article
9
Envoi de Denise BERNHARDT : https://fr.wikipedia.org/wiki/Denise_Bernhardt
http://www.jj-pat-rey.com/repertoires-invites_Les-Feux-de-la-Mer.html
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/POESIE/oeuvresamies/d-bernhardt/index.html
PARIS
Ah Paris !
Je t'ai vue et,
j'ai fondu en larmes
non pas parce que tu es la ville de/s Lumière/s
Non pas par ta magnificence
ni pour la beauté de tes imposants immeubles
Ni pour le calme arrogant de tes rues
Oui, Paris,
j'ai fondu en larmes
te voyant parce que...
Dans chacune de tes pierres
j'entends des cris de nègres
et de négresses capturés
Enchaînés
puis embarqués sur des navires
telles des cargaisons
de bêtes de somme et de trait
Pour Saint-Domingue
Oui je t'ai
vue
et j’ ai pleuré pour te laver de la honte,
chacune de tes pierres suinte
le sang du bras coupé
ou de la jambe sectionnée du captif
(épris de liberté)
ayant osé fuir l'enfer des plantations
Dans le
regard bleu de tes filles
je sens la mer
et le louvoiement de tes navires
rentrant aux ports de Nantes et de Bordeaux
chargés de vies assassinées
au profit du métal
et du papier-monnaie
Contemplant
ton opulence
je sens vivre les ruines de tant de villes
Port-au-Prince et Toi
voilà déjà cinq siècles
que vous cheminez côte à côte ....
à Port-au-Prince, HAÏTI, août
2013,
© Antoine-Hubert
LOUIS
Dernière
modification : 21.09.13,
15:59:17