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Du lundi 18 février 2013



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Sommaire

Article 1 : OBSERVATION DES RISQUES

par Jean-Jacques REY

Article 2 : RETROSPECTIVE (2012)  ET  PROSPECTIVE (2013)

par Robert BIBEAU

Article 3 : LA FOLIE DES CAPITALISTES

par Guy RICHART

Article 4 : EVOLUTION DU MONDE…PHENOMENE IDENTITAIRE ET RADICALISME RELIGIEUX

par Guy CREQUIE

Article 5 : ANALYSE DU PROJET DE LOI BANCAIRE

par ATTAC-FRANCE

Article 6 : LE CAPITALISME ROCKEFELLER

par Thierry BRUGVIN  (envoi de Martine BOICHOT CAMARA)

Article 7 : NOTRE MODELE DE SOCIETE = DEPOT DE BILAN PLANETAIRE

par Pierre RABHI, entretien avec Ivan DU ROY, Agnès ROUSSEAUX  (envoi de Marie-Claude LEDY)

Article 8 : L'HOMME QUI VOLAIT DES CERISES

par Jean SAINT-VIL

Article 9 : DE L'AGORA A LA TELE

par René FRANCAL



Article 1





illustration pour observation des risques

illustration pour plantage du système capitaliste
Source image

logo Triple Grève salutaire pour le monde
Source image

La Triple Grève, pour sauver la planète et l'humanité
 

illustration pour force tranquille de la Nature


OBSERVATION DES RISQUES
 
 
 
En guise de préambule :
Le vrai danger, malgré les nombreux sujets de diversion de ce début d’année, sont les intérêts du monde de l’argent et l’action de ses lobbies… Eux, ils sont loin de se laisser endormir !
Faire des courbettes à la finance mondiale ou, si vous préférez, aux marchés financiers, et se complaire dans une Europe aux valeurs marchandes ou, si vous préférez, sous domination de concepts utilitaristes, est politiquement risqué voire suicidaire…
Cela dit, faire l'Europe avec des néocons comme Merkel , Cameron ou Rajoy, ce n'est pas une partie de plaisir et demande de rares qualités humaines ou alors on casse le jouet...en espérant faire mieux tout seul ; ce qui me semble un pari sur un jeu de fumées... Faut simplement regarder autour de soi et comprendre le monde tel qu'il est aujourd'hui : imbriqué et conditionné par l'évolution des technologies et du commerce. Seule, la Mère Nature peut nous faire revenir en arrière...
 
Voilà un sujet essentiel de préoccupation ; ce en quoi je rejoins les pourfendeurs du capitalisme sur le but ultime (pas forcément sur les procédés) : changer de système ; bien que je ne crois pas au collectivisme mais au partage équitable. Ainsi il m’apparaît que le communisme et autres « produits » dérivés ont servi à tromper les peuples ; du moins par des pratiques d’apparatchiks qui ont imposé de nouveaux « privilèges »…payés très chers en définitive. Et quand les « chiens de garde » en France, notamment dans les chenils de Droite (vous connaissez les grands titres de ces médias comme moi) se mettent brusquement à s’intéresser –hors période électorale– au Front de Gauche, en particulier aux communistes, on ferait bien de se méfier de cette attention. Nos indécrottables affidés craignent par-dessus tout un revers aux présidentielles 2017 mais à l’envers de 2002 ; sauf qu’en ce cas, on est quasiment certain qu’un gros paquet de la Droite dite "républicaine" votera pour le Front National au second tour, si vous voyez ce que je veux dire…
Alors pour certains à Gauche, dans tous les partis y compris les socialistes qui jouent dangereusement avec les classes populaires en ce moment, il serait temps de régler les optiques et de ne pas recommencer la « Guerre des boutons » qui nous a mené à un de nos plus grands désastres de société en France courant 2007 ; parce que la victoire du « petit caporal » Sarko, à cette époque, il a vraiment fallu aller la chercher…  (personnellement, je n’oublierai jamais) ! Les luttes d’appareils pour la prise du Pouvoir et celles qui existent pour s’y assurer des positions confortables, la plupart des citoyens ordinaires s’en moquent, mais pas des retombées qu’ils subissent. Donc arrêtons, dans les états-majors partisans, de les considérer comme des simplets ou des utilités. Beaucoup sont conscients des manœuvres de rabatteurs et ils notent que jusqu’à ce jour, seule, la présentation change pour faire passer la pilule ; d’autant que ces manœuvres révèlent l’obsolescence des concepts liés au Pouvoir, particulièrement dans notre hexagone national, abonné au centralisme et aux relations pyramidales…
Le silence trompeur des gens du peuple en ce moment, moi, je le perçois et le ressens comme une sourde menace, j'en ai même la certitude, sans filtres, par mes observations in situ. Vu ce qui se passe dans les pays d'Europe du Sud et la récession chez nous en France (on ne va chipoter sur les chiffres), il n'y a pas de mal à deviner les causes principales de l'inquiétude et du ressentiment.
Je voudrais évoquer dans cet ordre de considérations et ce contexte, une œuvre fameuse : « Le Silence de la Mer » et humblement parler pour ELLE. A bon entendeur, salut !

Le cœur du sujet :
en Europe, semble-t-il, dans chacun de nos pays respectifs, nos dirigeants nationaux et les technocrates qui leur servent de tâcherons, ont choisi délibérément de sacrifier une partie des peuples ; tant pis pour ceux qui craquent ; et ; ceux qui partiront au loin, mis dans le compte des pertes et profits d’une manière ou d’une autre, seront les contestataires les plus virulents (souvent les plus intelligents) contre la dictature économique qui s’abat sur cette Europe aux ordres de la finance.  Mais ces gens intelligents qui ne peuvent être récupérés par le système dominant, ne sont pas désirables et d’aucune utilité ou presque (à part servir de prétexte)…
Ce faisant, nos dirigeants –tous bords confondus- prennent des risques, mais savamment étudiés. Ils ne croient guère (et non sans raisons) à une révolte généralisée, encore moins coordonnée à travers les pays d’Europe, et ils ont une assez grande confiance dans la puissance des instruments de répression et de contrôle social qui ont été peaufinés depuis quelques décennies. Enfin ils pensent que les frustrations, l'amertume et le désespoir, qui alimentent le vivier des extrêmes Droites, ne suffiront pas à faire basculer les rapports de force qui sont en leur faveur, et, si par accident un pays venait à fausser ce genre de calcul et prévision, il serait « puni » : (voir l’exemple de la Hongrie pour illustrer cette considération). Egalement, l’actualité dans les pays de l’Europe du sud nous démontre que malgré un fort ressentiment populaire voire une détermination sans faille contre des politiques d’austérité, injustes et inefficaces, la situation est restée bloquée, sans échappatoires, même si des gouvernements ont sauté, remplacés aussitôt par d’autres encore plus dégueulasses ! En ce qui concerne nos élections « démocratiques », nous sommes enfermés dans un couloir qui tourne en rond, je ne sais pas si vous avez remarqué…
 
Tout ceci bien sûr n’est pas une science exacte, ils prennent des risques, nos dirigeants, je répète ; d’autant qu’il s’agit d’une stratégie "court-termiste" qui ne fait que déplacer les problèmes à n’en plus finir. Mais pour les prendre ces risques, il est évident qu’ils sont intéressés à maintenir un système en place ou qu’ils manquent d’imagination… Je pense que, seules, la relève des générations et les lois de la Nature feront opérer un changement réel de priorités.
 
Nous, des générations sacrifiés par le néolibéralisme, avons perdu bien des batailles tout le long de notre existence, mais certainement pas la guerre si nous sommes parvenus à rester cohérents face à nous-même et à la Vie, dans nos valeurs ; alors la Justice immanente est pour nous et passera sur les oripeaux de ces prétendus maîtres du monde qui ne sont à vrai dire que des charlatans sur le tapis d’une foire démentielle ; et ; c’est déjà en cours, que rien n’arrêtera et certainement pas leurs visées utilitaristes.
Eh ! oui, la domination des marchands va cesser sans finalité, tout simplement parce qu’elle n’est pas naturelle et va contre la Nature : c’est à dire les grands équilibres de la Vie ; ainsi qu’elle met en danger les intelligences que Celle-ci secrète pour se perpétuer. Et si j’ai un conseil à donner aux humains de toute nation, c’est d’entreprendre le démontage eux-même sans tarder… Sinon on va prendre une rude fessée et bien méritée !
Car il est ceci de constant, les Hommes cherchent à dominer la Nature alors qu’ils n’en sont que des instruments… Ils ont oubliés d’où ils viennent ! Avant d’agir, il faut comprendre, y compris et surtout les choses les plus simples.
 

Jean-Jacques REY
 

Des conseils de lecture :
 
Grèce, Irlande et Portugal : pourquoi les accords conclus avec la Troïka sont odieux ?
 http://alencontre.org/europe/grece-irlande-et-portugal-pourquoi-les-accords-conclus-avec-la-troika-sont-odieux.html
 
Lettre aux Français par Maurice ALLAIS : CONTRE LES TABOUS INDISCUTÉS
 http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2009/12/09/104-maurice-allais-lettre-ouverte-aux-francais-contre-les-tabous-indiscutes 
Le cri d’alarme du seul prix Nobel d’économie français.
 
(Note de JJ REY : voilà comment la Commission Européenne : atelier de la technocratie, est noyautée par les concepteurs du néolibéralisme).
ERT - European Round Table, la Voix de l'Industrie (1 )
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article36
 &
ERT - European Round Table, la table ronde au travail (2)
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article98
 
 
ICE : Initiative Citoyenne Européenne
(Remarque préliminaire de J-J REY : pour relativiser cette nouvelle possibilité, notons que ces initiatives sont soumises au bon vouloir de la
Commission Européenne qui juge utile ou non de les présenter devant le Parlement Européen et/ou devant le Conseil européen  ; ensuite ces instances n'ont aucune obligation de répondre aux désirs des citoyens signataires... Cependant je vois dans ces initiatives un embryon de démocratie directe et une possibilité d'influer sur quelques sujets ; ainsi que de commencer à faire contrepoids aux lobbies de l'oligarchie transnationale, fort actifs comme vous avez pu le constater en lisant les articles de fond signalés précédemment.)
 
Donc pour avis , j'ai reçu des relais d'info pour ces deux ICE :
- Proposition d'initiative citoyenne européenne : STOP VIVISECTION
ou par cette URL : https://ec.europa.eu/citizens-initiative/ECI-2012-000007/public/signup.do?lang=fr
  Objet : Proposition d'un cadre législatif visant à l’abolition de l’expérimentation animale dans l’Union européenne.
- Unconditional Basic Income (UBI) - Exploring a pathway towards emancipatory welfare conditions in the EU
URL développée : http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/ongoing/details/2013/000001
 * Feu vert pour l'initiative citoyenne européenne pour le revenu de base !
Infos à ce sujet sur : http://revenudebase.info/2013/01/feu-vert-initiative-citoyenne-europeenne/
"Après un premier rejet et plusieurs mois d’attente, la Commission Européenne vient de donner son feu vert à la
collecte des signatures pour demander aux institutions européennes d’étudier sérieusement l’option d’un revenu de base européen. Ainsi commence une campagne de 12 mois visant à récolter plus d’un million de signatures."
 
L'initiative citoyenne européenne permet à un million de citoyens de l'UE de participer directement à l'élaboration des politiques européennes, en invitant la Commission européenne à présenter une proposition législative.
Ce site fournit des informations sur toutes les initiatives
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/welcome
Initiatives en cours
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/ongoing
Informations de base. Qu'est-ce qu'une initiative citoyenne européenne ?
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/basic-facts
"Une initiative citoyenne européenne est une invitation faite à la Commission européenne de présenter une
proposition législative dans un domaine dans lequel l'UE est habilitée à légiférer. L'initiative doit être soutenue par au moins un million de citoyens européens issus d'au moins 7 pays sur les 27 que compte l'Union. Un nombre minimum de signataires est requis dans chacun de ces 7 États membres."
A retenir cette importante précision : au bas de cette page ( http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/basic-facts )
"La Commission n'est pas tenue de présenter une proposition législative à la suite d'une initiative. Si elle décide de le
faire, la procédure législative normale est lancée: sa proposition est présentée au législateur (en général le Parlement européen et le Conseil ou seulement le Conseil dans certains cas) et elle entre en vigueur après avoir été adoptée."
...
Référence juridique : confer : RÈGLEMENT  (UE)  N o 211/2011  DU  PARLEMENT  EUROPÉEN  ET  DU  CONSEIL du  16  février  2011 relatif  à  l’initiative  citoyenne
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2011:065:0001:0022:FR:PDF
Extrait :   "Le  traité  sur  l’Union  européenne  renforce  la  citoyenneté de  l’Union  et  améliore  encore  le
fonctionnement  démocratique  de  l’Union  en  prévoyant  notamment  que  tout citoyen  a  le  droit  de  participer à la  vie  démocratique  de l’Union  par  l’intermédiaire d’une  initiative citoyenne  européenne.  Cette  procédure donne  aux  citoyens  la  possibilité de   s’adresser   directement   à   la   Commission,   pour   lui présenter  une demande  l’invitant  à  soumettre  une  proposition  d’acte  juridique  de  l’Union  aux  fins  de  l’application des traités à  l’instar  du  droit  conféré  au  Parlement  européen  en  vertu  de  l’article  225  du  traité  sur  le fonctionnement  de  l’Union  européenne  et  au  Conseil  en  vertu  de l’article  241  du  traité  sur  le
fonctionnement  de  l’Union européenne."








sommaire_1



Article 2

Envoi par Robert BIBEAU : http://www.robertbibeau.ca/






illustration par travailleur piochant vigoureusementillustration par billets verts volant au vent

indicateur graphique montrant une brutale chute d'activité

illustration par banquier soucieux tournant en rond

 

RÉTROSPECTIVE (2012)  ET  PROSPECTIVE (2013)
 
 
 
2.01.2013
 
Crise économique et résistance politique
 
L’année 2012 se termine comme elle avait commencé, sans perspective de reprise financière, avec son lot de guerres meurtrières, de crises boursières, de pauvreté et de misère, de chômage, de révolte, de manifestations et de dépression économique, du moins de ce côté-ci du Pacifique.
 
En Orient lointain, le « développement » économique et industriel s’est poursuivi quoique de façon ralentie, moins exubérant que prédit. La léthargie des puissances occidentales en déclin se poursuit et s’est fait sentir sur les côtes des Mers de Chine et du Japon. Le dragon chinois s’essouffle et le Parti des mandarins a récemment procédé à un remplacement de la garde (bonnet rouge – rouge bonnet) sans évidemment les mascarades électorales qui accompagnent habituellement ces changements cosmétiques ici en Occident.
 
L’année 2012 aura vu s’approfondir les conditions de la crise économique générale du système impérialiste, mondial. La concentration de la richesse financière s’est poursuivie et aujourd’hui, à l’aube d’une nouvelle année, une poignée de ploutocrates, une fraction de 1% de la population mondiale, détient en propriété privée plus de 20 % des richesses – du capital – de  l’humanité. Ce processus de concentration monopolistique s’accentuera encore cette année – repoussant davantage les fractions intermédiaires des capitalistes vers la périphérie du grand marché financier, international, et boutant les travailleurs vers les friperies et les soupes populaires.
 
Cette concentration financière se fera aux dépens des petits capitalistes nationaux, des sous-traitants, des artisans, des grossistes et distributeurs locaux et de la petite bourgeoisie d’affaires et du commerce qui, faute de pouvoir résister à cette poussée, se retourneront pour spolier davantage la classe dite « moyenne », surtout les travailleurs – producteurs de toutes les richesses sociales – et enfin contre toutes les couches de la population indignée…impuissantes, qui le restera tant que le prolétariat négligera de jouer son rôle d’avant-garde révolutionnaire.
 
Les lois inexorables du développement impérialiste poussent vers l’avant ce processus inéluctable de concentration monopolistique tandis que les États bourgeois par le mensonge, la duperie, la flagornerie, la temporisation et la répression judiciaire, carcérale, policière et militaire, vont tenter, chacun à leur manière, chacun dans leur sphère de responsabilité (municipale, départementale, régionale, provinciale, nationale et internationale) de maintenir le couvercle sur l’autoclave social sous pression. L’année nouvelle verra s’accentuer ce stratagème politique pseudo-démocratique dont se rassurent et se repaissent les « bobos » apeurés, chiens-de-garde du système.
 
L’année 2012 a bien préparé les conditions de déperdition qui se poursuivront en 2013. Tous les sondages le confirment, les populations sont taciturnes, pleines d’amertume et de rancune, découragées – hantées par un sentiment de fatalité – sans prise sur cette réalité souffrante. Aucune reprise économique n’est en vue, aucune n’est attendue, et 2013 verra se poursuivre la longue descente aux enfers amorcée par la débâcle boursière de 2008.
 
 
Le cœur de l’empire en décrépitude
 
Commençons par le cœur de l’empire en « mornitude ». Aux États-Unis, les deux factions opposées de la classe capitaliste, monopoliste, financière : (Démocrate – Républicain) ne parviennent pas à s’entendre à propos de la gestion de la crise et sur la meilleure façon de sauver leur système socio-économique en décrépitude.
 
La solution « Ron Paul », d’isolement et de protectionnisme continental, n’est plus praticable maintenant que ce sont les ci-devant monopoles multinationaux, étatsuniens, qui exportent-importent les marchandises sur le sol américain où ces produits concurrencent l’exploitation de la classe ouvrière étatsunienne. Les rendements du capital spéculatif boursier sont si bas que le capital financier international cesse d’affluer vers les USA et la planche à billet inflationniste de la FED ne peut, au mieux, qu’être un pis-aller et retarder  la grande embardée du dollar qui pourrait bien dévaluer drastiquement encore cette année (2013).
 
La réélection en 2012 du noir Obama confirme que la section favorable à un fascisme à « visage humain » maintient sa domination sur l’appareil d’État et tient toujours en respect la section virulente qui souhaiterait l’imposition d’un fascisme ouvert et radical sans fards ni égards envers les souffrances dégradantes des ouvriers pressurés, surexploités (les salaires d’une fraction substantielle du prolétariat étatsunien sont en deçà des besoins vitaux pour la reproduction simple de leur force de travail).
 
Obama et sa clique savent bien que les conditions sont trop risquées pour imposer le fascisme ouvert et affiché, car un minimum de 310 millions d’armes (une par habitant), dont moult fusils d’assaut, sont essaimés de par le pays tout entier. Ses tentatives de surfer sur la vague du massacre de Newtown pour désarmer le peuple américain feront long feu. Des centaines de milliers d’ex-militaires entraînés à la guerre errent, désœuvrés, au cœur des cités saccagées (contre 1,5 millions de soldats en service). Le tiers de la population étatsunienne vit dans quelques mégalopoles surpeuplées, soit 105 millions d’individus armés qui pourraient s’engager dans une guérilla urbaine impossible à maîtriser. La composition sociale, ethnique, démographique, et la répartition géographique de l’immense population américaine, essaimée sur ce gigantesque continent diversifié ne permet pas l’imposition du fascisme ostentatoire.
 
Les noirs (13% des effectifs) forment un groupe en marge de la société des WASP. Les latinos, qui constituent 15% de la population étatsunienne, forment également un groupe à part, scindé du noyau central des blancs-anglicans-mystiques-puritains, eux-mêmes fragmentés. Le cinquième des habitants des États-Unis ne parlent pas anglais à la maison, indice de leur non-intégration au melting pot Yankee. Les contingents d’immigrants ayant fraîchement percé les frontières cloîtrées de l’empire disloqué ne se font plus imposer l’utopique « rêve » américain éludé (1).
 
S’ajoutent à tous ces frustrés la masse des chômeurs enragés (12% de la main-d’œuvre active), les miséreux toujours plus nombreux (15% de la population) ; alors que ces fous du capital, au Congrès à Washington, proposent de couper dans la charité et les services publics pour donner davantage aux riches, sous le fallacieux prétexte que ces cadeaux en taxes et en impôts permettront de créer des emplois que le dernier des ouvriers a vu depuis longtemps délocalisés vers des cieux éloignés. L’Amérique allait mal en 2012, ce sera pire en 2013.
 
 
L’Europe de l’Euroland
 
En Europe, l’année 2012 a vu tous les pays se ranger sous la botte de la faction monopoliste, franco-allemande, qui commande à Bruxelles la gouvernance du capital financier de l’Euroland. Les ouvriers grecs sont plongés dans la misère pour avoir refusé de rembourser la dette souveraine de l’État Grec chargé d’assurer la pérennité de la classe des armateurs ayant planqué leur fric en Suisse. La révolte Hellénique ayant été contenue, les autres peuples de l’Euroland seront désormais soumis au régime des fourches caudines et ceux qui se rebifferont seront expulsés du sérail bruxellois.
 
En 2013, la planche à billet de l’Euroland tournera rondement sous la baguette des banquiers nourrissant la futile espérance de ne pas être entraînés jusqu’au fond de l’abîme par la débâcle américaine imminente.
 
En 2012, la grande bourgeoisie française a laissé tomber son ami Sarkozy, l’hystérique pantin incapable de dissimuler le visage malandrin du Grand capital français en déclin (les « tondeurs de coupons » comme Lénine les appelait). Un minimum de compassion feinte s’imposait au «marquis de» Sarkozy. Au moment où le peuple est soumis à l’austérité sévère, il n’est pas de bonne manière d’exposer le désintéressement de la cour des Grands du Régime qui poursuivent le transfert de leur argent vers les paradis fiscaux et le voisin Helvétique, avant que la crise ne s’abatte sur l’hexagone déconfit. Hollande saura donner le change…le temps de compléter l’arnaque sous la supervision de la Banque Centrale Européenne…après la crise de 2013, il sera temps d’aviser et qui sait de retourner voter.
 
 
L’Afrique et le monde Arabe
 
L’Afrique, toujours considérée par les riches comme la prostituée de service est intimée de se soumettre à son nouveau proxénète (chinois), et pour ce faire, en 2012, le continent a été soumis à de terribles guerres fratricides.
 
Dans de nombreux pays néocoloniaux, les intérêts économiques des anciennes métropoles se sont heurtés aux agios du nouveau « capot » et comme chaque fois, lors de tels ébats, les néo-colonies doivent se réaligner (la précédente altercation avait vu se confronter le social-impérialisme soviétique et l’impérialisme étatsunien). Ce sont les estafettes et les généraux d’opérettes africains qui sont appelés à trancher quelle faction de la bourgeoisie compradore « nationale » empochera les miettes. Là-bas, sur le continent du chocolat, du minerai et du bois, l’année qui vient (2013) sera identique à l’année qui s’éteint (2012). L’intégrisme musulman aura bon dos encore cette année – dans les pays du Sahara du moins.
 
En Afrique du Sud néo-apartheid, avec l’année trépassée (2012) l’admirable prolétariat noir surexploité a amorcé sa rupture radicale d’avec la bourgeoisie noire compradore – obséquieuse et corrompue –. Le combat interracial étant terminé, l’année qui s’amorce verra la lutte de classes – toutes couleurs confondues – s’envenimer.
 
En 2012, la France, s’est enfoncée un peu plus avant dans sa politique d’intervention parmi ses néo-colonies (la zone du Franc CFA) avant que d’être repoussée par le nouvel adjudant. En 2013, le prolétariat africain devra prendre du poids avant de pouvoir s’emparer de la direction des révoltes néocoloniales, bourgeoises, pour en faire cette fois d’authentiques révolutions socialistes.
 
En 2012, les « Printemps » arabes ont terminé de livrer leur quota de billevesées. La récupération a été complétée au cours de l’année ; ce qui signifie que l’année qui vient n’augure rien de bien pour les nouveaux roitelets, présidents, pharaons et larbins élus « démocratiquement » – oripeaux prétentieux couvrant la détresse extrême de ces populations absconses qui auront plus que jamais besoin d’une Révolution ouvrière.
 
Au Proche-Orient, le Hezbollah au Liban a maintenu ce pays hors du conflit en Syrie. En 2013, la Turquie paiera la rançon «Kurde» de son immixtion dans la tourmente  syro-iranienne ; d’autant que la Turquie n’a pas été ceinte de la couronne de nouveau gendarme de l’empire au Proche-Orient. En Syrie, le nouveau gendarme des États-Unis dans le Golfe Persique a poursuivi son agression contre le gouvernement syrien, et la guerre civile n’a connu ni vainqueur ni répit. La Russie y défend sa néo-colonie, ce qu’elle n’avait pas réussi en Serbie. Le Pentagone laisse ses alliés locaux mener le bateau à vau-l’eau. À vrai dire les américains ne souhaitent pas un règlement rapide de cette guerre civile où ils sont peu engagés ; car après Bachar al Assad destitué, il ne restera plus rien devant les mollahs iraniens et l’Amérique n’est pas pressée de pousser sa politique d’agression dans cette région en ces temps de dépression (PIB-USA = - 2,4%).
 
Comme en 2012, les sionistes israéliens entre deux complots contre leurs rivaux, entre trois assassinats contre Gaza et quatre constructions de maisons pour colons, poursuivront leur tragique réalignement stratégique… Quelle sera la misérable puissance de tutelle qui héritera de cette charge déshonorante quand les États-Unis se seront enfuis de ces malappris ? N’attendez aucune réponse définitive à cette énigme au cours de cette année du calendrier de l’Hégire (1434).
 
 
Le prétendant au trône doit se commettre
 
Ce n’est pas non plus en 2013 que l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan sortiront de la terreur imposée de l’extérieur. La situation ne fera qu’empirer, les morts s’additionner, et les USA [ne pourront] s’exfiltrer de ce guêpier qu’ils ont créé alors que l’ineffable Stephen Harper (Canada) jouera le matamore avec son armée de matadors emmurée dans Kaboul l’encerclée, [occupée] à former de futurs soldats pour les Talibans…!
 
En 2013, les menaces – les mêmes qu’en 2012 – s’abattront sur l’Iran sanctionnée qui n’a d’autre choix que de résister et de menacer de fermer le Détroit d’Ormuz en cas d’agression planifiée. L’économie mondiale ne pouvant se payer une telle agonie, la guerre contre l’Iran n’aura pas lieu, même après l’élection du bouffon à la Knesset sioniste. 
En 2013, la Chine est intimée de s’exposer. Elle ne pourra fuir plus longtemps ses responsabilités, sommée par le
grand capital international de tenir son rang de super-puissance économique, industrielle et financière mondiale (2).
 
En 2013, surveillez la Chine, c’est là que s’écrira quelques pages caractéristiques du nouveau règne du Dragon à moins que le puissant prolétariat chinois ne déjoue les ambitions de ses patrons.
 
 
Robert BIBEAU
robertbibeau[a]hotmail.com
http://www.robertbibeau.ca/
 
 
______________________________
Notes : 
 
(1)   http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats-Unis
 
(2)   http://fr.wikipedia.org/wiki/Chine
 
Dans le volume Impérialisme et question nationale (Le modèle canadien) (2012) nous présentons la question nationale  (GRATUIT EN PDF) : http://www.robertbibeau.ca/imperialisme.pdf
 
 
Pour compléter son info :
 
Etats-Unis: «Nous ne voulons pas quatre années du même acabit»
http://alencontre.org/laune/etats-uni-nous-ne-voulons-pas-quatre-annees-du-meme-acabit.html
"Barack Obama a gagné sa réélection grâce à la forte implication des supporters du Parti démocrate partout où le président avait besoin de gagner. Au moment où nous écrivions cet article et alors qu’on comptait encore les suffrages, le score d’Obama dépassait à peine celui de Romney dans le vote populaire. Mais dans la compétition Etat par Etat pour gagner une majorité dans le Collège électoral, les démocrates l’ont emporté presque partout dans les Etats considérés comme pivots. Cela signifie que malgré le fait que le bilan de sa présidence ait suscité une déception réelle et largement répandue, Obama a reçu le soutien de groupes spécifiques d’électeurs démocrates de la base décisifs dans chaque Etat particulier."
 
Etats-Unis: un maximum de mensonges à propos du salaire minimum
http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/eats-unis-un-maximum-de-mensonges-a-propos-du-salaire-minimum.html
"Le combat visant à augmenter le salaire minimum aux Etats-Unis est une lutte durable qui a connu un peu de vivacité au cours des quelques dernières années. Des grèves incroyables se sont déroulées ces derniers mois...revendiquant, entre autres, une hausse des salaires pour certains des jobs parmi les moins payés aux Etats-Unis. Augmenter le salaire minimum fédéral de 7 dollars 25 de l’heure [6,70 CHF – 5,4 euros] est une revendication importante. Elle tient également du bon sens...Une revendication apparemment aussi banale, cependant, soulève encore des discussions aux Etats-Unis. Les politiciens prétendent qu’augmenter le salaire minimum affectera les petites entreprises alors que des firmes comme McDonald’s menacent d’opérer des licenciements massifs si le minimum fédéral [est] accru."
 
DRONES • Un ancien "pilote" américain raconte
http://www.courrierinternational.com/article/2013/01/03/un-ancien-pilote-americain-raconte
"Brandon Bryant était pilote de drone au sein d’une unité spéciale de l’armée de l’air américaine. Depuis l’Etat du Nouveau-Mexique, il a tué des dizaines de personnes. Jusqu’au jour où il a déclaré forfait.
Pendant plus de cinq ans, Brandon Bryant a travaillé dans un container allongé de la taille d’une caravane, sans fenêtres, à température constante de 17 °C, et dont la porte était condamnée par mesure de sécurité. Devant les yeux de Brandon et de ses collègues scintillaient quatorze écrans. Sous leurs doigts, quatre claviers. Il suffisait que
Brandon presse un bouton au Nouveau-Mexique pour qu’un homme meure à l’autre bout de la planète."
 
LA CHINE IMPÉRIALISTE
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/archives2012/26janvier/rapide.html#Article%204|outline
"Le vent d’Est, dominant, rugit depuis quelque temps, depuis l’amorce de la dernière grande crise économique mondiale (2008). Crise financière et monétaire dont l’Occident ne parvient pas à s’extraire alors que le géant comptant un milliard trois cents millions d’habitants est parvenu à s’en extirper rapidement. Tous les indicateurs économiques le confirment : la Chine, moins touchée par le cataclysme de 2008, est déjà à marche forcée vers le sommet des palmarès économiques et industriels internationaux."








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Article 3

Envoi par Guy RICHART : http://www.ecritguyrichart.fr/






illustration par vague submergeant installation

illustration par arbre déraciné à cause vent violent


LA FOLIE DES CAPITALISTES
 
 
 
De Nobles à Néolibéraux, en passant par Capitalistes ou bien Néoconservateurs, ils ont pris bien des noms et nous ont fait avaler bien des couleuvres depuis des siècles.
 
Mais nous, qui sommes-nous, les écrivains d’Internet ? Comment nous définir au cœur de ce monde formaté dans lequel les libéraux vous ont bien rabâché qu’il n’existait aucune alternative à leur société ?!!! Nous ne sommes pas des penseurs éthérés qui, au-dessus du fatras de l’Humanité, émettent de profondes pensées irréalistes. La tête dans le guidon : quelques-uns travaillant 45 heures payés 35 pour ne pas perdre leur emploi, d’autres cherchant des emplois alors qu’ils sont dans la misère mais déployant tout leur courage et leurs connaissances, avant tout nous cherchons à ouvrir les consciences par le biais de nos écrits vers une des  innombrables possibilités que la volonté humaine serait apte à installer pour remplacer le Capitalisme.
 
Nos expériences nous ont appris que les technologies avaient atteint des pics en matière d’automatisation et de miniaturisation. Déjà, s’avancent à grands pas, les prémices d’une révolution industrielle appuyée sur l’impression en 3 dimensions. Une autre, exploitant la diversité des énergies renouvelables et leur mixité, met en danger la rareté de l’électricité, et donc, les profits des combustibles fossiles. Bien sûr, les Néoconservateurs freinent des quatre fers. Les industriels voudraient rétablir un esclavagisme social, ramenant le coût du travail au minimum, sans même participer à l’entretien des infrastructures des nations qu’ils exploitent pourtant allègrement et sans complexes. Les financiers se battent pour tenir les cordons de la finance qui, pour l’instant, dans leur vision étroite de la Civilisation, sont la source d’alimentation de la production. Mais cependant, sûrement, la suprématie de ces "dinosaures" se traîne péniblement vers une extinction qui sera douloureuse si personne ne la guide.
 
Une prise de conscience générale peut amener un lent désengagement des citoyens du système politique, actuel, tout en bâtissant les fondations d’un autre. L’obstacle principal à cette remise en cause est la démographie galopante qui a déjà surpeuplé nos pays avec la bénédiction des Capitalistes. Pourtant dans les régions rurales, tous les corps de métiers, par le savoir-faire des artisans, des agriculteurs, des PME et des centres hospitaliers, sont en mesure de trouver une indépendance par rapport au pouvoir central et adopter une administration recentrée sur la satisfaction des besoins fondamentaux des êtres humains, du développement des loisirs, de la recherche et de la culture. Et ceci est concevable sans passer par cette farce qu’est la nécessité de travailler de plus en plus, alors que l’outil de production, s’il n’est pas saboté par les financiers, est 500 fois plus souple, plus efficace et plus fiable qu’en 1950. Il existe un risque de représailles des Capitalistes face à une telle initiative ; mais si 25 millions de personnes jouent le jeu fermement mais pacifiquement, que pourront-ils faire ? De plus, dans cette perspective, nous serions capables de protéger notre environnement sans entendre la sacro-sainte litanie : « Mais nous allons ruiner l’économie ». Et cela est vital !
 
Car si rien est fait, si nous les laissons conduire le train jusqu’au bout du chemin, nous allons chuter dans un gouffre sans fond qui va détruire l’Humanité. La ligne rouge des grands équilibres de la planète est atteinte, la franchir va déclencher une série de désastres qui emporteront les humains dans la nuit des espèces disparues. Face à l’océan, aux tempêtes, aux volcans, au déferlement des coulées de boues, nous ne sommes que des fétus de paille. Le moindre blizzard laisse des dizaines de morts dans les pays développés. Une tornade y détruit des villes entières. Un tsunami de sept mètres tue 300 000 personnes. Imaginez des centrales nucléaires noyées sous des vagues de 40 mètres, un pan d’île d’un kilomètre carré qui s’effondre dans la mer après une trop longue sécheresse, puis, qui soulève une vague de 800 mètres se déplaçant à 500 km/h et ce, à moins de 2000 kilomètres des côtes de Floride...
 
C’est ainsi que nous pourrions finir et autant se débarrasser au plus vite de ceux qui accroissent les risques, c'est à dire ces Capitalistes, héritiers idéologiques, directs, des esclavagistes du XVIème siècle.
 

Guy RICHART,
Rennes, le 11/02/2013
 
 
Pour compléter son info :
 
Dieu ne permettra pas le réchauffement climatique
http://fr-ca.actualites.yahoo.com/blogues/la-chronique-de-normand-lester/dieu-ne-permettra-pas-le-rechauffement
-climatique.html
"Le parti républicain et la droite américaine sont engagés dans une dangereuse dérive qui les amène à nier le réel et
la science au profit de l’idéologie. La question du réchauffement climatique est une illustration de cette tendance. Un étrange débat a présentement cours en Caroline du Nord, un état vulnérable à la montée du niveau des océans en raison du réchauffement planétaire. Un rapport scientifique préparé à la demande du gouvernement conclut qu’il faut s’attendre à une montée de la mer d’un mètre d’ici la fin du siècle faisant ainsi passer des milliers de kilomètres carrés de 20 comtés côtiers dans la catégorie des terres inondées ou inondables. Devant les implications économiques et financières extrêmement négatives concernant les infrastructures routières et les perspectives touristiques, les comtés côtiers se sont mobilisés… pour faire changer la science. Les pressions des chambres de commerce ont amené la commission des ressources côtières de l'état à réduire de moitié l’évaluation de la hausse du niveau de la mer. Les élus républicains refusent aussi que les prévisions s'appuient sur des modèles de climatologie scientifiques."
 
Gaz de schiste : lobbying suisse et grandes manœuvres
http://www.datas.ch/article.php?id=677
"(Genève, 22/11/2011) Abandonnés, les projets français d’extraction de gaz et huiles de schiste ? Rien n’est moins sûr.
Si trois permis d’exploration dans le sud de la France ont officiellement été abrogés le 13 octobre dernier, les géants énergétiques comme Total et GDF-Suez font toujours pression sur l’Elysée pour maintenir à l’agenda ce type d’exploitation terriblement polluante. Parmi les lobbyistes à la manœuvre, figurent aussi de discrets opérateurs suisses domiciliés à Zoug. Certains sont plus ou moins directement liés à… « l’affaire Elf »."
 
EuroVegas, future zone de non droit
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3232
"Pour réaliser en Espagne son projet d’EuroVegas - un gigantesque complexe dédié au jeu - le milliardaire américain
Sheldon Adelson a transmis aux autorités espagnoles sa liste d’exigences : exemption de la TVA, des impôts sur le jeu, des cotisations sociales, réforme du code du travail, régime légal dérogatoire durant 30 ans, subventions européennes, don des terrains, autorisation de jeu pour les mineurs, autorisation de fumer dans les bâtiments, etc. ... Le cynisme brutal du promoteur de cette zone de non droit - que se disputent aujourd’hui Madrid et Barcelone, donne la mesure de ce qu’ont abandonné les nations européennes en se mettant à la merci des marchés et des fortunes privées : non seulement leur souveraineté, mais aussi leur dignité."
 
Islande : ils ont 20 ans, un pays en crise, et plein d’espoirs
http://audeladuchiffre.wordpress.com/2011/01/10/avoir-20-ans-en-islande/
"14,7%, c’est la part des 15-24 ans dans la population islandaise. Un part bien plus importante que les autres pays de l’OCDE (12,5% en France). En 2010, la jeunesse européenne a fait exploser son désespoir en Grèce – contre le plan de rigueur -, en France – lors de la réforme des retraites-, en Grande-Bretagne – contre la hausse des frais d’inscription à l’université… Tous reprochent à leurs aînés de leur faire payer la crise qu’ils n’ont pas provoquée. En Islande, proche de la quasi-faillite il y a deux ans, l’amertume est généralisée. Mais les jeunes refusent de désespérer."








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Article 4

Envoi par Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/






photo d'un pick-up armé, portant combattants de Aqmi

Source image
Photo: RFI/Moussa Kaka

photo cercle femmes afghanes et enfants dans camp de toiles


EVOLUTION DU MONDE…PHENOMENE IDENTITAIRE…
 
ET RADICALISME RELIGIEUX
 
 
Quelques clés d’explication ! 
 
Par Guy CREQUIE
Philosophe observateur social
 
 
- Contribution personnelle préparatoire du congrès CUPHI III à Los Angeles (2014)
 
- Pour information à UNILETRAS (Semences de jeunesse.)
 
 
 
En ce XXIe siècle, notre rapport au temps est bouleversé, celui à l’espace également. Il suffit de regarder en dehors de chez soi, y compris dans de petits villages ruraux parfois = on peut y faire l’expérience de l’autre, de l’étranger.
Par exemple, dans maints pays européens, on y trouve des restaurants italiens, indiens, mexicains, japonais, marocains…  
Egalement, avec les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication comme la télévision numérique,
satellitaire, Internet, la téléphonie), le monde : dans sa pluralité, pénètre la sphère intime du domicile familial.
La notion de frontière a beau rester un repère pour saisir les dynamiques et convulsions du monde, celles-ci
deviennent poreuses : l’espace se fragmente, se rétrécit, crée des situations psychologiques, sociales, culturelles fondamentalement nouvelles et plurielles.
 
J’avais décidé de faire de l’année 2013 = celle du chant et du repos intellectuel, malheureusement, l’actualité m’interpelle, et m’amène à réfléchir sur les questions identitaires et la prégnance du radicalisme religieux, lequel, ne concerne pas que certaines dérives islamistes, mais faute de temps ce jour, je me limite à l’Islam qui reste cependant, pour nombre d’occidentaux, l’inquiétude la plus grande.
 
Or, le mouvement  espace – temps, par sa conjonction et son rythme, interroge l’histoire de l’Islam, je m’explique : extrait publié déjà en 1995 dans mon ouvrage « Religions et société –quelle perspective pour l’humanité » ; préfacé par Emile POULAT, Directeur de recherche au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et Directeur d’études à l’école des hautes études en sciences sociales. [Il a été] co-fondateur en 1954 avec Gabriel LE BRAS du groupe de sociologie des religions, j’ai beaucoup appris à ses côtés, et la Sorbonne lui a rendu un hommage national lors de son départ à la retraite. J’écrivais alors :
 
« Cependant, à partir du XIIe siècle, beaucoup de choses assez essentielles se sont modifiées. Il y a eu d’abord, à l’occasion des croisades, le détournement des grand courants économiques et commerciaux au profit de l’Occident donc, au détriment de l’Islam méditerranéen surtout ;  et cette situation n’a cessé de s’aggraver depuis lors (CF ; les deux ouvrages remarquables de Maurice LOMBARD) : l’Islam dans sa première grandeur et Espaces et Réseau du Haut moyen-âge.) En second lieu et surtout, il y a, avec les Turcs et les Mongols, une  pression nomade qui s’exerce sur un Islam devenu essentiellement citadin et même aristocratique ; le pouvoir califal est ébranlé. Du coup, le monde rural, asservi mais maintenu à l’écart, se réveille, retournant à se schémas archaïques toujours vivants, à ses mœurs, à ses croyances ancestrales. D’où viendraient alors une contestation du corpus coranique, un problème théologique n’intéressant que les savants ? Ainsi donc, à partir du XII siècle, c’est en gros le retour de l’Islam rural, c’est à dire, à des équilibres très anciens où de tels problèmes ne sauraient se poser. L’état même des sociétés nous l’explique. En  Islam, il n’y a pas eu entre le XIIe siècle et le XXe de MARX ou de NIETSZCHE connu. Ceci, car il ne s’est rien passé dans la pensée théorique depuis le XIIe siècle jusque dans les années 1980. Aussi quand un Musulman cherche à comprendre et clarifier un point coranique ou un Hadith, il doit aller voir au VIIIe siècle ou IXe, ce qui a pu être écrit par tel auteur, il s’ensuit une situation inconfortable, confortée par les théologiens de l’idéologie radicale.
Un travail immense s’imposerait de recherche, puis d’édition critique de textes, encore à peine entamé, et, parallèlement,
comme pour les textes bibliques et évangéliques, une relecture linguistique, sémiotique, du texte coranique… »
 
A propos de la violence, il y a cette réalité historique, autant qu’on peut la rejoindre ?  Cette vérité est : qu’il y a eu quatre successeurs du Prophète qui ont régné à Médine de 632 à 661 : Abü  BAKR ; (632-634) ; Umar (634-644) ; Uthmän (644-656) ; et Alî (656-661). Sur ces 4 successeurs, 3 ont été assassinés. Pour un sociologue, l’assassinat est un fait significatif, pour un théologien, il est effacé comme un accident de l’histoire, dû à des gens mal intentionnés qui se sont écartés des voies de Dieu.
 
La Littérature orthodoxe, actuelle, présente une image idéale des quatre premiers califes, elle ne fournit aucune compréhension socio-historique des événements…..
Pour en revenir au présent, le philosophe allemand Hartmut ROSA, a noté que jusque vers les années 1970, les
changements notables se produisaient à l’échelle d’une génération. Aujourd’hui, qu’il s’agisse de mode, de jeux, de lieux, de façon d’agir et de vivre, l’évolution est permanente.
 
Présentement, la France intervient au Mali pour chasser les islamistes radicaux. Elle le fait, y compris, par la voie terrestre pour remonter jusqu’au nord du pays, avec l’aide progressive des troupes de l’Union africaine.  L’Union Européenne la soutient du bout des lèvres pour l’instant, et certains y compris en France craignent qu’une offensive de ce type ne fasse resurgir les vieux démons d’un comportement néo colonial, compte tenu du passé colonial de la France. L’Afrique reste pour mon pays, un terrain de sensibilisation extrême.
 
Actuellement, il est beaucoup parlé de conflits identitaires ; cependant, le phénomène identitaire peut revêtir diverses formes : revendications ethniques (à l’exemple des minorités nationales), à la revendication religieuse (à l’exemple des minorités religieuses) ou de courants sociaux qui aspirent à faire de la religion le premier marqueur de la collectivité. Ceci exprimé par Frédéric LENOIR, p.86, dans  son ouvrage déjà précédemment cité : « La Guérison du monde ; éditions Fayard- Paris décembre 2012. » 
 
Ceci, est renforcé par le modèle d’organisation particulier : l’ETAT NATION, qui s’est (tiens donc !) imposé en Europe à partir du XVIIe siècle, puis dans le reste du monde conquis ou influencé par ce modèle. La dynamique de l’ETAT NATION = s’est imposée aux multiples appartenances dans lesquelles les individus sont enserrés : clan, communauté, religion, corporation, etc.
Le conflit identitaire éclate lorsque dans le même espace géographique existent plusieurs groupes socioculturels et
que la forme privilégiée est l’Etat Nation.
 
C’est flagrant, lisible à l’instar de l’Afrique noire : OUGANDA, NIGERIA, SOUDAN, MALI, COTE D’IVOIRE, RWANDA… Où des conflits explosent périodiquement ; ceci, car à l’issue de la décolonisation durant les années 50,60, il a été plaqué sur ces sociétés la forme de l’ETAT NATION !
 
Un Etat = suppose un peuple homogène sur les nouvelles constructions ethniques. Or, la fragmentation tribale, clanique, la surdétermination de l’appartenance  à une région minent l’émergence de l’Etat Nation (C.F comme l’exprime, Frédéric LENOIR, dans son ouvrage, p.88).
 
Cependant, si le facteur religieux n’est pas assimilable au facteur ethnique ou linguistique, la volonté d’affirmer la supériorité de l’appartenance religieuse relève de la même dynamique identitaire.
Avec le Djihâdisme = animé pour beaucoup par les salafistes, des logiques religieuses débordent l’aspect identitaire.
Ces courants, ces groupes qui peuvent être composites, regroupant diverses ethnies et nationalités, désirent affirmer y compris et même fréquemment par la force, la conquête d’une région, du  pays et même afficher une volonté universelle par une conquête de type théologie idéologique de légitimation par la contrainte.
Comme l’exprime Frédéric LENOIR, pages 88 et 89 de son livre cité, ils s’opposent à d’autres Musulmans qui lient leur
destin à des dynamiques culturelles ou nationales. Cet islamisme selon Frédéric LENOIR, se rapproche par son esprit (et, ajout de Guy CREQUIE : me semble encore plus violent par ses méthodes) à certaines Eglises ultra-conservatrices souvent liées aux Eglises anglo-saxonnes rayonnant à partir des Etats-Unis, lancées dans des campagnes de conversion massive  à la foi chrétienne ; et ; qui ont, par exemple, massivement soutenu la guerre en Irak de Georges
W.BUSH.
 
 
© Guy CREQUIE
Ecrivain français
http://guycrequie.blogspot.com/
 
 
Pour compléter son info (en particulier sur le dessous des cartes et enjeux au Mali) :
 
(Note de JJ REY : un autre éclairage, intéressant pour le pluralisme d'opinion et la culture G, même si je ne partage pas les orientations).
Mali : l’histoire se répète et ce n’est pas plus mal…
http://www.mecanopolis.org/?p=27288
"Nous vivons des moments difficiles à tout point de vue et qui pèsent lourdement dans nos esprits : la France intervient militairement dans un pays musulman pour y combattre des musulmans qu’elle a jugés comme mauvais à l’appel de ”musulmans” qu’elle juge comme bons. Autant dire, que même le plus ignorant des musulmans mais à la foi viable, à l’esprit logique et connaissant un peu ce qu’est la ”France” (système/idéologie/histoire) sait où se trouvent les musulmans sincères les plus proches de l’Islam… J’aimerais ici juste rappeler certaines constances historiques immuables et certaines réalités. «La tajidou li sunnatililah tabdilan» dit Allah dans son Coran à plusieurs reprises : historiquement elle peut être comprise comme l’idée de dire que le présent n’est qu’un ”éternel” recommencement… Il suffit donc d’avoir quelques notions historiques, comprendre leur portée, pour comprendre le présent et même deviner sa finalité."
 
Guerre au Mali : l'Afrique sous le choc
http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2716p022_027.xml0/france-mali-aqmi-armee-francaiseguerre-au-mali-l-
afrique-sous-le-choc.html
"L'intervention française au Mali contre les jihadistes était certainement inévitable. Pour autant, les risques de voir
apparaître un nouvel Afghanistan aux confins du Sahel ne sont pas à exclure. Une guerre juste ? Sans doute. Mais jusqu'à quand ? « Une guerre injuste. » La phrase, l'adjectif ne sont pas de l'Égyptien Mohamed Morsi, le seul chef d'État à s'être jusqu'ici ouvertement prononcé contre l'opération militaire française au Mali, mais de l'un des hommes les plus engagés en faveur de cette intervention, l'un des plus lucides aussi sur les risques qu'elle comporte, le Nigérien Mahamadou Issoufou. Près de trois semaines après son déclenchement, cette guerre imposée que François Hollande mène en Afrique sans la vouloir ni l'aimer demeure certes encore très largement aux yeux des opinions occidentale et africaine une guerre juste, mais elle est déjà et sera de plus en plus juste une guerre, ni fraîche ni joyeuse."








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Article 5

Envoi d'ATTAC-FRANCE : http://www.france.attac.org/





illustration par chaîne au milieu tas de monnaie et drapeau France


illustration par tirelire cochon rose


ANALYSE DU PROJET DE LOI BANCAIRE

Une réforme inefficace et dangereuse : un « Florange » bancaire
 
 
 
Source :  http://www.france.attac.org/articles/une-reforme-inefficace-et-dangereuse-un-florange-bancaire
 
Le gouvernement a adopté en conseil des ministres ce 19 décembre un projet de loi bancaire supposé « remédier à certaines carences du dispositif de régulation du secteur financier », identifiées lors de la crise financière qui a débuté en 2007-2008.
Contrairement à l’objectif annoncé, cette loi n’apportera « qu’un ajustement à la marge » comme l’écrit Finance Watch.* Succombant à la pression des lobbies bancaires, les auteurs du projet de loi ont retenu des dispositions qui vont permettre aux banques … de continuer à fonctionner comme avant la crise !
 
Dans son discours du Bourget du 22 janvier 2012, le candidat François Hollande déclarait vouloir « maîtriser la finance […] par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives ». Or le projet de loi dans son titre premier (articles 1 et 2) propose de séparer les « activités bancaires utiles » des « activités bancaires spéculatives ». Il n’est plus question d’ « activités de crédit ». Ce changement de vocabulaire n’est pas innocent : il permet aux auteurs du projet de loi de déclarer utile l’activité de « fourniture de services d’investissement à la clientèle », ainsi que celle de « tenue de marché sur instruments financiers ». Ces activités, qui relèvent de la banque d’investissement et dont une grande partie est pourtant spéculative, pourront rester au sein de la banque de détail car elles sont jugées « utiles » …
 
Exit la promesse du candidat François Hollande de séparer la banque de détail de la banque d’investissement !
 
Pour Attac, cette nouvelle loi bancaire est non seulement inefficace mais dangereuse. Inefficace parce que la notion d’ « activités bancaires utiles » pourra donner lieu à de multiples interprétations et contestations de la part des banquiers. Dangereuse parce qu’elle préserve le statu quo dans les banques et maintient des relations malsaines entre la banque de détail, tournée vers le financement d’activités réelles, et la banque d’investissement, tournée vers les profits purement financiers et la spéculation.
 
Même la soi-disant interdiction d’opérations spéculatives, comme le trading à haute fréquence à partir d’ordinateurs et la spéculation sur les produits dérivés de matières premières agricoles, ne dépasse pas l’effet d’annonce. Car l’essentiel de ces opérations sont aujourd’hui en pratique menées au nom de la « tenue de marché », qui est justement décrétée « utile » par le projet de loi. Selon les estimations publiées par les banques elles-mêmes, cette nouvelle loi affectera moins de 5% de leur activité. Les banquiers peuvent être soulagés…
 
Le projet de loi prévoit dans son titre 2 un renforcement des pouvoirs des autorités de contrôle des banques et des marchés financiers. Mais que pèseront ces autorités publiques, composées pour une large part de banquiers ou de financiers, face à des mastodontes bancaires dont le poids financier et politique est considérable ? Le bilan cumulé des 3 plus grandes banques françaises est supérieur à 2.5 fois le PIB ! Seule une séparation complète de la banque de détail et de la banque d’investissement permettrait de commencer à réduire la taille des banques.
 
Cette séparation a été imposée aux Etats-Unis en 1933 par le Glass-Steagall Act et en France par la loi bancaire de 1944. Ce qui a limité les crises bancaires pendant les décennies qui ont suivi. Jusqu’à ce que ces lois soient abrogées dans le cadre des politiques néolibérales dont on constate aujourd’hui les résultats dramatiques. Attac appelle le gouvernement à tenir ses engagements : une réelle séparation entre activités de détail et d’investissement représenterait un premier pas pour s’attaquer au pouvoir exorbitant des banques, qui leur permet de bloquer les réformes et menace toujours la démocratie.
 

ATTAC-FRANCE,
le 19 décembre 2012,
http://www.france.attac.org/
 
 
Note :
* Lettre à l’attention de M. Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances, le 11 décembre 2012.
http://www.finance-watch.org/wp-content/uploads/2012/12/Finance-Watch_Lettre_ouverte_%C3%
A0_Pierre_Moscovici.pdf
 
 
Pour développer son info :
 
Dossier spécial : La non-réforme bancaire
http://www.france.attac.org/dossiers/reforme-bancaire
 
Pour une attention ciblée :
(Note de JJ REY : On dirait que les agences de notation vont à la fête...Souhaitons-leur bonne danse ! Cela aussi relève de la Justice immanente...) :-))
 
Subprimes: Washington va réclamer cinq millards de dollars à Standard & Poor's
 http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20130205trib000746933/subprimes-washington-va-reclamer-cinq-millards-de-dollars-a-standard-poor-s.html
 
Crise financière: Washington veut demander des comptes à Standard and Poor's
 http://lexpansion.lexpress.fr/economie/crise-financiere-washington-veut-demander-des-comptes-a-standard-and
-poor-s_371276.html 
"NEW YORK - L'agence de notation financière Standard and Poor's (S&P) a annoncé lundi qu'elle allait être visée par une procédure judiciaire des autorités américaines, qui l'accusent d'avoir sous-évalué les risques de certains actifs immobiliers à l'origine de la crise financière."
 
Les Etats-Unis déclenchent les hostilités contre Standard and Poor's
 http://www.lepopulaire.fr/france-monde/actualites/economie-politique/eco-finances/2013/02/05/prets-subprimes
-washington-poursuit-standard-and-poor-s-pour-ses-notes-1432779.html
"Le gouvernement américain s'en prend, plus de cinq ans après l'éclatement de la crise des "subprime", à l'agence
de notation Standard and Poor's à qui il réclame 5 milliards de dollars de dédommagement et qui répond en se disant punie d'avoir abaissé la note des Etats-Unis. C'est la première fois que le gouvernement américain porte plainte contre une agence de notation alors qu'il s'en est jusqu'alors surtout pris aux banques qui avaient conçu les "subprime", produits adossés à des prêts hypothécaires à risque, à l'origine de la crise financière la plus grave depuis la Grande Dépression."
 
Les agences de notation sur la sellette
http://www.agefi.fr/fiche-actualite-eclairages/les-agences-de-notation-sur-la-sellette-182.html
"Sévèrement mises en cause pour leur rôle dans la diffusion de produits de titrisation toxiques dans les années qui
ont précédé l’éclatement de la crise financière (attribution de triple A à des produits contenant du crédit subprime, conflits d’intérêt dans leurs relations avec les banques structureuses, manque d’anticipation…), les agences de notation ont de nouveau subi le feu des critiques avec l’aggravation de la situation des émetteurs souverains (dégradations de notes autoréalisatrices, trop grande influence dans les règles d’investissement des institutionnels…)."








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Article 6

Envoi de Martine BOICHOT CAMARA






illustration par rat dévorant fromage illustration par pieuvre étouffant plongeur  illustration par requin prêt à manger naufragé 


LE CAPITALISME ROCKEFELLER

 
Par Thierry Brugvin
http://thierrybrugvin.voila.net/
 


Source : http://poetesindignes.wordpress.com/2012/02/25/le-capitalisme-rockefeller/
 
Publié par Poètes Indignés le 25/02/2012

Le capitalisme Rockefeller : un symbole de l’emprise des lobbies sur les politiques de santé publique.
 
L’histoire de ce que l’on peut nommer le cartel pharmaceutique est fort instructive pour comprendre comment se décident certaines des politiques publiques des gouvernements. Nous suivrons pour illustrer cela, la famille Rockefeller en particulier, la plus emblématique des représentantes du capitalisme pétrochimique et pharmaceutique. 
 
Les élites économiques sont souvent au-dessus des lois.
 
Le 15 mai 1911, la Cour suprême des Etats-Unis déclare John Rockefeller et son trust coupables de corruption, de pratiques illégales et de racket et condamne donc cette entreprise à disparaître [1]. Mais Rockefeller, confiant dans ses appuis politiques, n’en tient pas compte, ne dissout pas son entreprise et n’est jamais inquiété. Nous pouvons voir à travers cet exemple que les élites politiques sont souvent au-dessus des lois que le peuple doit, lui, appliquer à la lettre.
 

Créer une fondation philanthropique permet d’influencer indirectement les politiques de santé.
 
Afin de restaurer son crédit auprès de l’opinion publique, Rockefeller créé alors une fondation à son nom en 1913. Grâce aux fondations, sous couvert d’un généreux mécénat et de politique altruiste, les entreprises peuvent financer des recherches privées et publiques, ainsi que des programmes nouveaux, en matière de santé notamment. Ceci contribue à orienter les développements de la médecine, dans la direction qui est bénéfique à leurs propres productions de médicaments et au développement de leur propre technologie médicale.
La fondation Rockefeller subventionne des écoles médicales et des hôpitaux et parvient ainsi à développer et à
écouler ses médicaments issus de l’industrie pétrochimique et qu’elle a brevetés.
Quelques exemples parmi d’autres illustrent ces stratégies. La Fondation Rockefeller a contribué au financement de l’
Initiative internationale pour le vaccin contre le SIDA (IAVI en1996) [2], de la Force d’intervention pour la Survie de l’Enfant [3], du Population Council en 1952 [4]. Ce dernier programme influencera jusqu’à aujourd’hui les programmes démographiques de l’ONU. « L’université de Harvard, avec sa toile de fond aristocratique et son école de médecine tant vantée, a reçu plus de 8 millions de USD des fonds du trust de la pharmacie. Il en va de même pour les universités de Yale, de Jones Hopkins, pour l’université de Stanford, celle de Washington de Saint Louis, celle de Columbia de New-York…. » [5].
 
À travers le financement de lobbyistes et leur fondation Carnegie, les Rockefeller vont aussi réussi à influer sur diverses instances de normalisation de la santé, telle que l’AMA (Association Médicale Américaine), le codex alimentarius, afin de créer des règlements visant à limiter le développement de la médecine alternative comme l’homéopathie, la phytothérapie, l’acupuncture qui sont susceptible de limiter les profits de l’industrie chimico-pharmaceutique….
 
De plus, à travers ces réglementations sanitaires tel celui du Codex alimentarius, ils sont en mesure d’abaisser les maximums autorisés, concernant par exemple les agents cancérigènes, tel l’aflatoxine dans les aliments ou dans les médicaments. Ainsi, un règlement sanitaire, tel le Codex, permet de renforcer le commerce au détriment de la santé des consommateurs, comme on a pu le voir dans les différents commerciaux, à l’OMC, autour du bœuf aux hormones.
 
 
S’organiser en cartel permet de limiter la concurrence, or c’est souvent illégal.
 
Au sein du complexe pétrochimique, la lutte entre les industriels est forte, même s’ils s’allient lorsque leurs intérêts de classe sont en jeu. Ainsi, en 1925, les transnationales allemandes Bayer, Basf, Hoechst et IG Farben créent un cartel pour limiter la croissance du trust Rockefeller. Mais plutôt que de se concurrencer, ils décident finalement de créer un cartel entre eux, en 1929. L’organisation en cartel permet aux industriels de limiter la concurrence entre eux, d’accroître leur position de monopole et donc d’améliorer leurs profits. Certains pouvoirs publics, telle l’Union Européenne, pénalisent les cartels en leur infligeant de lourdes amendes, afin de préserver une concurrence utile pour faire baisser les prix pour les consommateurs.
 
Maurice Bealle explique que : « Le grand trust allemand, l’IG Farbenindustrie, bénéficiait d’un monopole absolu sur tous les produits chimiques fabriqués en Allemagne. L’I.G allemande fit alliance avec la Standard Oil américaine (dont Rockefeller avait des actions) pour contrôler les brevets importants (…). L’I.G américaine était née. La Standard Oil prit une participation de 15% dans le nouveau Trust germano-américain d’IG Farben. Parmi les directeurs de cette compagnie servant de couverture figuraient Walter Teagle (Président de la Standard Oil), Paul Warburg (homme de paille de Roosevelt et Rockefeller) et Edsel Ford … ». Après Pearl Harbor et le début de l’entrée en guerre des Etats-Unis, « l’I.G Farben américaine décida de camoufler, avec l’aide de la Standard Oil, son origine allemande et ses sympathies pour ce pays. Elle changea sa raison sociale pour devenir la General Aniline and Film Corporation » [6].
 
 
Les transnationales rechignent rarement à s’allier aux régimes fascistes.
 
Le Zyklon B, est un gaz mortel crée par la société Degesch, une filiale à 42,5% de IG Farben. IG Farben naquit en 1925, et restera le numéro un mondial de la chimie, jusqu’en 1945. Cette transnationale a soutenu le régime nazi dans leur politique d’extermination des juifs, en gérant directement le camp d’Auschwitz. Après la guerre, les Alliés décidèrent de démembrer le groupe. « Auschwitz III, ouvert en 1942, était constitué des usines IG-Farben de caoutchouc synthétique (usines Buna) (…). La collaboration entre les SS et IG-Farben fut totale. Les détenus travaillaient sous l’autorité de contremaîtres civils, appelés Meister. 10 000 détenus vivaient et travaillaient à la Buna. 25 000 au moins des 35 000 détenus qui passèrent par Buna moururent. L’espérance de vie d’un détenu y était de trois à quatre mois » [7].
 

Les élites économiques appuient les élites politiques dans le cadre d’alliance de classe.
 
Dès 1932, IG Farben va rapidement s’associer à la politique fasciste d’Hitler. Lorsque ce dernier partira en guerre en 1939, il pillera les ressources et les recherches des industriels des pays nouvellement conquis, au profit d’IG Farben. « En 1999, les Laboratoires Roche (Hoffman-LaRoche) ont été reconnus coupables de malversations en ce qui concerne la fourniture de vitamines sur le marché mondial. Roche appartient à un cartel pétrochimique et pharmaceutique issu de l’I.G. Farben, l’un des piliers industriels de l’Allemagne Nazie. L’un des partenaires industriels de Sanofi-Aventis est la Société Merck. Cette entreprise avait reçu la part du lion, lors de la distribution des dépouilles de l’économie nazie, à la fin de la deuxième guerre mondiale » [8].
 
Par ailleurs BASF, ainsi que Bayer et Hoesch, sont-elles aussi des anciennes “filiales” d’IG Farben et figurent toujours parmi les géants de l’industrie chimique. Comme le disait Homer T. Bone, le sénateur US au cours d’une rencontre de la commission sénatoriale chargée des affaires militaires le 4 juin 1943. : « IG Farben était Hitler et Hitler était IG Farben ». En effet, l’appui d’Hitler par l’IG Farben lui a assuré un appui financier considérable. Comme l’a analysé Marx, on observe donc que cette alliance entre les entreprises capitalistes et les dirigeants politiques est une des constantes du capitalisme. Ceci a atteint un point culminant, dans ce régime fasciste, en portant au pouvoir des capitalistes au sein de l’Etat (national socialiste). En soutenant le nazisme, Rockefeller espérait aussi participer à la conquête de l’URSS, récupérer une partie de ses ressources minérales et énergétiques et lutter contre le communisme.
 

David Rockefeller (un des descendants de John Rockefeller) et le prince Bernard des Pays Bas ont créé le groupe Bilderberg, en 1954.
 
Ce dernier est un ancien officier SS et un espion allemand pour le compte du département d’espionnage NW7, opérant au sein de l’entreprise IG Farben qui participait au fonctionnement d’Auschwitz (Sutton, 1980 : 182) [9]. Le prince Bernard créera ensuite le WWF en 1961 [10]. « John D. Rockefeller avait créé, en 1882, la Standard Oil Company, le prédécesseur juridique de l’actuel Exxon Mobil » [11]. Elle se nomme, en France, Esso, et figure parmi les plus puissantes entreprises mondiales et elle est, avec leurs banques, un des pivots de l’empire industriel des Rockefeller, qui couvre bien d’autres secteurs que le pétrole. On voit, à travers cet exemple, ce que signifie le terme de capitalisme pétrochimique et pharmaceutique. Un producteur de pétrole va utiliser une grande partie cette matière première, pour réaliser les produits issus de l’industrie chimique, tels que les produits pharmaceutiques, mais aussi les engrais, les pesticides…
 
 
Les élites qui cumulent le pouvoir économique et politique mettent en péril la démocratie.
 
Pour obtenir le pouvoir politique, en plus du pouvoir financier, Nelson Rockefeller va s’introduire au sein du gouvernement des Etats Unis à partir de 1940. La loi ne l’interdit pas, mais cette accumulation des pouvoirs nuit à la démocratie. Il existe des lois contre les cartels qui nuisent à la concurrence. Il en est de même du va et vient entre le secteur économique et les pouvoirs publics qui pose des conflits d’intérêts. Ainsi, Nelson Rockefeller (1908-1979) qui « prit diverses responsabilités sous les présidences de Franklin D. Roosevelt, Harry Truman et Dwight D. Eisenhower ».
 
De 1940 à 1977, Nelson Rockefeller prit diverses responsabilités au sein des pouvoirs publics des Etats-Unis. En 1954, il se retrouvera notamment à la tête de l’Operation Coordinating Board (OCB), comité du National Security Council (NSC chargé, entre autres, de superviser les opérations secrètes de la CIA). En 1959, il est élu gouverneur républicain de New York et sera réélu constamment à ce poste jusqu’en 1974, puis il deviendra le 41e Vice-Président des États-Unis de 1974 à 1977. Mais le pouvoir politique de la dynastie Rockefeller ne s’arrête pas. Son grand-père maternel Nelson W. Aldrich a été sénateur, son frère Winthrop Rockefeller fut gouverneur républicain de l’Arkansas et son neveu John Davison Rockefeller IV devint gouverneur et sénateur démocrate de Virginie-Occidentale.
Dans les autres pays du monde fondé sur un système capitaliste, il est inévitable qu’il en soit autrement, puisque cela
fait parti des principes même du capitalisme. C’est-à-dire qu’on accepte que le pouvoir issu de la propriété privée ne soit que très partiellement limité par quelques taxes, ce qui permet aux plus riches d’acquérir une situation de pouvoir économique et ensuite leur donne des facilités pour obtenir aussi le pouvoir politique. Par exemple, en Italie, Silvio Berlusconi dirige le pays en tant qu’élu et possède plusieurs entreprises privées, il y a donc aussi un conflit d’intérêt.
 
C’est la même situation, lorsque des PDG, tel Nelson Rockefeller, deviennent ministre, qu’ils ont pour mandat de défendre l’intérêt général, puis retrouvent leur poste de dirigeant d’entreprises privées, où leurs actionnaires exigent qu’ils défendent cette fois leurs intérêts et donc ceux du capitalisme.
 
« Thierry Breton a été ministre de l’économie entre 2005 et 2007, mais auparavant, il était « PDG de France Télécom et était en même temps administrateur de trois autres grandes sociétés : la banque franco-belge Dexia, de Thomson ainsi que de Schneider Electric. Il était, de plus, membre du conseil de surveillance d’Axa ». Depuis le 17 nov. 2008, il est retourné défendre les intérêts d’un groupe privé Atos Origin, comme PDG.

Le 2 juin 2005, Christine Lagarde qui l’a remplacé est nommée ministre délégué au commerce extérieur, puis devient ministre de l’économie de la France en 2007.
 
« Au début des années 1980 elle rejoint le cabinet d’affaires américain Baker et Mackenzie. En 1999, elle est devenue la présidente du comité de direction de ce cabinet américain – le second cabinet d’affaires mondial (…) présent dans 66 pays. Elle est également, depuis avril 2005, présidente du comité stratégique mondial de ce cabinet jusqu’à 2009
(…).
Christine Lagarde a été désignée en 2004 par le magazine Forbes comme l’une des femmes les plus influentes du monde (…).
En avril 2005, Madame Lagarde est également entrée au conseil de surveillance de la banque néerlandaise ING
group (…). Elle est aussi membre active du Center for Strategic & International Studies (CSIS) (…) en tant que vice-présidente de US-UE-Poland Action Commission (président Zbigniew Brzezinski) où elle représentait les intérêts américains (…) . Elle a prêté également assistance à des programmes d’entraînement, en coopération avec Lockeed Martin (un des premiers industriels de l’armement des USA).
Elle a « défendu les intérêts de la firme Boeing ». Les intérêts français et européens peuvent donc être mis en péril
par sa nomination comme ministre du commerce puis de l’économie. Pour l’OCDE, « la description générale des situations de conflits d’intérêts doit s’appuyer, sur l’idée fondamentale, qu’il existe des situations où les intérêts et liens privés d’un agent public créent ou peuvent créer un conflit, avec la bonne exécution de tâches officielles ».
 
L’article 23 de la Constitution française pose des incompatibilités claires. Il stipule que « les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle ». Le 11 juillet 2005, le député JC Lefort a donc proposé une loi organique « visant à rendre incompatible la nomination au poste de ministre de tout citoyen, n’ayant pas cessé depuis trois ans auparavant, une activité professionnelle, marquée par des objectifs et des missions portant atteinte aux intérêts fondamentaux du pays ». En effet, l’article L. 231 du code électoral stipule que les préfets ne peuvent pas obtenir de mandat électif pendant une période de trois ans, afin de préserver l’indépendance du législatif, vis-à-vis de l’exécutif [12].
 

Le financement et l’aide en nature des futurs élus permettent de servir les intérêts des transnationales.
 
Aux Etats-Unis, les industriels financent légalement, depuis des années, les campagnes des hommes politiques. Pour arriver au pouvoir, la famille Rockefeller finança les campagnes présidentielles de Théodore Roosevelt, puis de Franklin Roosevelt. Le premier fit 3 mandats présidentiels, entre septembre 1901 et mars 1909, et le second a obtenu 4 mandats présidentiels, de 1933 à 1945. En retour, ceux-ci furent sans doute plus conciliants avec les demandes des Rockefeller et de l’industrie pharmaceutique.
Les partis majoritaires (RPR, PS), qui ont obtenu le pouvoir, ont été eux aussi financés par les élites économiques,
mais souvent de manière illégale ou à la limite de la légalité. Ce fut par exemple le cas de l’affaire des marchés publics d’Île-de-France où Michel Roussin était au centre du dispositif de financement du RPR.
Pour obtenir l’écoute bienveillante des dirigeants politiques, les dons en nature sont aussi bien utiles. « Le yacht
Nourmahl, appartenant à Vincent Astor de la Chase Manhattan Bank et associé de Rockefeller, se trouva immédiatement mis à la disposition de Roosevelt, pour des petites fêtes de week-end. Alors que les invités se divertissaient, les chefs discutaient en privé de la politique commerciale. Il n’est donc pas surprenant que la protection à grande échelle, accordée par l’Administration Roosevelt fut pour les trusts germano-américain (I.G Farben – Rockefeller) » [13]. Cette forme de lobbying n’est pas sans rappeler le prêt du Yacht de l’industriel Bolloré à Nicolas Sarkosy, juste après son élection comme président de la république, en mai 2007.
 

Les élites économiques se considèrent souvent comme les dirigeants les plus légitimes du monde et des médias.
 
La clef de voûte du gigantesque empire industriel des Rockefeller « est la Chase National Bank, avec ses 27 filiales de New-York City et ses 21 autres installées à l’étranger » [14]. A présent, elle a changé de dénomination et s’appelle la Chase Manhattan Bank. La part principale de la Chase Manhattan Bank appartenant aux Rockefeller avec 32,35% des actions. Ces deux banques privées contrôlent donc, à elles, seules la FED qui est aux Etats-Unis, l’équivalent de notre banque centrale et qui est censée être un bien public [15]. Les Rockefeller sont aussi propriétaires de certains médias, tel CNN, la Warner et financent les médias via la publicité, comme de nombreux autres puissants industriels. Aussi est-il assez difficile de critiquer leur main mise sur la société, l’économie et la politique et sur l’appareil d’Etat qui s’avère finalement anti-démocratique.
 

Le groupe Bilderberg fut créé en 1954, grâce à un cofinancement de Unilever et de la CIA.
 
Selon un ancien délégué du groupe, le consensus, élaboré au sein de ce forum, sert de base à l’évolution des politiques internationales. Le banquier David Rockefeller fut le fondateur du groupe de Bilderberg, puis de la Commission Trilatérale. Ces deux lobbies sont "les véritables architectes de la mondialisation néo-libérale" selon M. R. Jennar (2005) [16]. Lowry Mark, de l’American Chronicle, Gordon Laxer, le Directeur de l’institut Parkland de l’université d’Alberta et Marc Jennar [17], rapportent qu’en 1991, devant la Trilatérale, David Rockefeller a déclaré :
« Nous sommes reconnaissants envers le Washington Post, le New York Times, Time Magazine et d’autres grands
journaux, leurs directeurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté la promesse de discrétion pendant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre plan pour le monde, toutes ces années durant, si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités. Le monde est maintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter un gouvernement mondial. La souveraineté supra-nationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe d’autodétermination nationale des peuples, pratiquée tout au long de ces derniers siècles » [18].
 
L’histoire du capitalisme et des Rockefeller, sous l’angle du secteur pétrochimique et pharmaceutique, nous révèle certains des mécanismes majeurs qui leur permettent d’asseoir leur pouvoir. La propriété privée des moyens de productions, qui est un des principes fondateurs du capitalisme, nous montre que cela confère le pouvoir économique. Le capitalisme libéral, qui contribue à privatiser les services publics, renforce encore leur pouvoir, en permettant d’introduire les intérêts privés notamment au sein des politiques de santé publique.
 
Le lobbying et les actions illégales sont une des conséquences logiques de ce système qui met la priorité sur le pouvoir individuel et qui se développe souvent au détriment de l’intérêt général et de la population. Mais cette histoire du capitalisme des Rockefeller n’est pas finie, puisque ceux-ci continuent de régner sur les Etats-Unis et sur le monde, notamment avec leurs banques (Chase Manhattan Bank) et leur pétrole (Exxon), comme le font les autres grandes transnationales.
 

Thierry BRUGVIN
Sociologue
http://thierrybrugvin.voila.net/
 
 
NOTES :
 
[1] PICARD Jean-François, La fondation Rockefeller et la recherche médicale, Presses universitaires de France, Paris, 1999.
 
[2] K. BUSER ET G. WALTZ, « Partenariats mondiaux public-prive´ : partie II –Enjeux d’une gestion mondiale » ; Bulletin of the World Health Organization, 2000, 78 (5) : 699-709.
 
[3] LANCTOT Guylaine, 2002, La Mafia Médicale, Editions Voici la clef, Coaticook Québec.
 
[4] POPULATION CONCIL, La mission du Population Council, http://www.popcouncil.org/francais/apropos.html, 2008.
 
[5] BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.
 
[6] BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.
 
[7] SCEREN CNDP, Document 3A : l’usine IG-Farben, Collection pour mémoire, SCEREN CNDP.
 
[8] HOROWITZ LG. Death in the Air : Globalism, Terrorism and Toxic Warfare.Sandpoint, ID : Tetrahedron Publishing Group, printemps 2001.
 
[9] SUTTON Antony C. 1980, Trilateralism, the Trilateral Commission and the Elite Planning for World Management, sous la dir. Holly Skar, South End Press, Boston, 1982.
 
[10] LA GAZETTE DU SNCC n°21, 2ème trimestre 2006.
 
[11] EXXON MOBIL, Histoire, http://www.exxonmobil.com/Benelux-French/About/Bnl_History.asp.
 
[12] LEFORT Jean-Claude (Député), Proposition de loi organique N° 2463, Assemblée nationale, 11 juillet 2005.
 
[13] BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.
 
[14] BEALLE Morris A, The Drug Story, Columbia Pub. Co ; 1949.
 
[15] CARMACK Patrick S. J. , The Money Masters : How International Bankers Gained Control of America, 2007.
 
[16] JENNAR Marc Raoul, ’Le gouvernement des lobbies : la gouvernance contre la démocratie’, in BALANYA Belen,
DOHERTY Ann, HOEDEMAN Olivier, MA’ANIT Adam, WESSELIUS Erik, Europe Inc., Comment les multinationales
construisent l’Europe et l’économie mondiale, Agone, Elements, Marseille, 2003, p. 17.
 
[17] JENNAR (2003 : 17).
 
[18] LAXER Gordon (Directeur de the University of Alberta Parkland Institute), In praise of FTAA-Quebec City protestors, ExpressNews, 2002. LOWRY Mark, American Sovereignty can only be preserved if illegal aliens are removed, American Chronicle, January 29, 2007.
 

Signalement d'un autre article très intéressant de l'auteur :
 
La domination des banquiers au cœur des états
http://www.liberterre.fr/liberterres/meta-mafia/brugvin.html
"La crise économique qui s’est déclenchée en 2008 était prévue depuis longtemps par de nombreux économistes, notamment à cause de la bulle financière liée à la spéculation. Mais concernant les dérives de l’économie capitaliste, la responsabilité des banques, de la dette et des paradis fiscaux est à la fois plus profonde et plus ancienne qu’on ne l’évoque généralement. Au cœur de l’Etat et de la gouvernance économique et politique, domine le pouvoir financier de manière légale, mais aussi parfois sous des formes illégales et souvent peu démocratique."
 
 
Pour compléter son info :
 
L’État est au service d’une oligarchie liée aux marchés, assure Todd, le “prophète certifié”
http://www.les-crises.fr/todd-1/
".../... Ne soyons pas dupes de ces concepts mystificateurs, Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de
notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l’échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l’argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux (voir “L’État prédateur”, de James Galbraith). Il suffit d’observer les parcours de certains individus entre la haute administration, les firmes américaines, Bruxelles et, désormais, les gouvernements pour comprendre qu’ils y parviennent. Si une même caste contrôle les marchés et les États, l’opposition entre les uns et les autres n’a plus aucun sens."







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Article 7

Envoi de Marie-Claude LEDY : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/






illustration par allégorie de l'algue bleue

illustration par soleil sur plants  

 illustration par couple d'humains au bord de l'eau


SI NOUS NOUS ACCROCHONS A NOTRE MODELE DE SOCIETE
...,...
C'EST LE DEPOT DE BILAN PLANETAIRE
 
 
Entretien avec Pierre RABHI
 
par Agnès Rousseaux & Ivan du Roy
 
 
 
Source : http://www.bastamag.net/article2370.html
Reprise : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2013/02/pierre-rabhi-si-nous-nous-accrochons.html
 
Et si, après une stressante campagne électorale, on respirait un peu ? Quelle société voulons-nous aujourd’hui construire ? « La croissance est un problème, pas une solution », affirme Pierre Rabhi, paysan-philosophe. Face à la disparition des questions écologiques dans le débat politique, et à la frénésie marchande qui nous a pris en otages, il invite à repenser la vie sur un mode à la fois « sobre et puissant ». Et à inventer, pour éviter des explosions sociales et un chaos généralisé, un autre modèle de civilisation.
 

Basta ! : Vous défendez une société de la sobriété. Les crises actuelles et l’austérité qui menace vont-elles permettre de remettre en question le système économique dans lequel nous vivons ?
 
Pierre Rabhi [1] : Je ne me réjouis pas de cette situation, mais je me dis finalement que l’être humain a besoin d’entrer dans des impasses pour mieux comprendre. Les impasses peuvent soit finir sur un chaos généralisé, soit permettre d’initier autre chose. Le chaos est tout à fait possible : une sorte de cocotte-minute d’incertitudes et d’inquiétudes est en train de miner les âmes et les consciences. Qu’une seule ville explose et toute la France explose. Le problème aujourd’hui n’est pas de se réjouir de cela, mais de voir ce qu’on peut tirer de cette évolution. Notre modèle de société montre son inadéquation, son incapacité à continuer. Si nous nous y accrochons, ce sera le dépôt de bilan planétaire. Tous les pays émergents veulent vivre à la moderne. Où va-t-on puiser les ressources ? C’est totalement irréaliste. Il y a aujourd’hui à repenser la vie sur un mode qui soit à la fois sobre et puissant. Je crois beaucoup à la puissance de la sobriété. Je ne crois pas à la puissance des comptes en banque. La vraie puissance est dans la capacité d’une communauté humaine à se contenter de peu mais à produire de la joie. Notre société déborde de tout, mais nous sommes un des pays les plus consommateurs d’anxiolytiques, pour réparer les dégâts que produit la « société de la matière » ! Nous sommes une espèce de planète psychiatrique. Combien de souffrances, produisons-nous ?
 
Pendant la campagne électorale, l’écologie a quasiment disparu du débat politique. Qu’en pensez-vous ?
 
C’est parce que les citoyens ne sont pas véritablement conscients de l’enjeu de l’écologie que nous sommes obligés d’avoir une écologie politique pour lui donner une place au forceps. Dans la réalité, l’écologie concerne absolument tout le monde. Je suis évidemment reconnaissant envers ceux qui essayent de placer l’écologie dans le débat politique. Mais c’est une anomalie. Car l’écologie est une affaire de tous. C’est ce qui détermine l’existence de tout individu, du phénomène de la vie. Nous sommes donc tous concernés.
 
Selon vous, le progrès technologique nous asservirait ?
 
La civilisation moderne est la civilisation la plus fragile de toute l’histoire de l’humanité. Plus d’électricité, de pétrole, de télécommunications et la civilisation s’écroule. Elle ne tient sur rien du tout. Le progrès ne libère pas. Plusieurs avancées ont apporté un certain bien-être. Mais ce bien-être n’est pas forcément partagé. Il faut que l’humanité se pose la question : le progrès, pour quoi faire ? Et avant : qu’est-ce que vivre ? S’il s’agit juste de consommer, je n’appelle pas ça la vie, cela n’a aucun intérêt. Nous sommes devenus des brigades de pousseurs de Caddie. Cela me terrifie. Nous sommes revenus au néolithique : nous sommes des cueilleurs, nous passons dans les rayons et nous cueillons. Tout cela n’est pas bon. On a évoqué la décroissance, qui est considérée comme une infamie dans le monde d’aujourd’hui : remettre en cause la croissance ! Au Moyen Âge, j’aurai été brûlé vif.
 
Peut-on se passer de l’industrie et du progrès technologique sur une planète qui comptera bientôt 9 milliards d’êtres humains ?
 
Le progrès technologique ne rétablit pas de l’équité dans le monde, au contraire. Une minorité en bénéficie. Ce ne sont pas les pays en voie de développement qui consomment le plus de voitures ou de frigos. C’est un leurre de dire que la planète ne pourra pas suffire, parce que nous serons plus nombreux. C’est une injustice totale : sur 7 milliards d’humains aujourd’hui, la moitié n’a pas accès à la nourriture pendant que les autres se bâfrent et gaspillent à outrance. Un cinquième de l’humanité consomme les 4/5es des ressources produites. Ce serait très pernicieux d’invoquer la démographie pour dire qu’on ne va pas s’en sortir. Non ! Plusieurs milliards d’humains ne s’en sortent déjà pas. Ce ne sont pas les pauvres qui épuisent les ressources. La démographie n’est pas en cause. Je sens cet argument s’insinuer de façon très vicieuse.
 
Pourquoi, après avoir été ouvrier, avez-vous choisi de devenir paysan ?
 
J’ai accompli mon retour à la terre, ici en Ardèche, en 1961, parce que je considère que notre système n’a pas d’intérêt. Je n’ai pas envie d’être né pour produire, pour consommer et mourir. C’est une destinée un peu limitée ! Je suis né pour vivre, je suis né pour admirer. Si on doit toute sa vie besogner pour que les poubelles débordent de déchets, cela n’a aucun sens. Il n’y a pas si longtemps, en mai 68, les jeunes défilaient dans les rues pour protester contre la société de consommation. C’était l’excès. Leur intuition était forte : nous ne sommes pas des consommateurs. Les gagneurs d’argent, la frénésie marchande nous ont pris en otages pour faire de nous des gens qui doivent absolument consommer pour faire monter le produit national brut. C’est complètement stupide. Les jeunes disaient : on ne tombe pas amoureux d’un produit national brut ! Ils lançaient des slogans très importants, qui étaient un appel à la vie. Nous ne vivons pas : nous sommes conditionnés, endoctrinés, manipulés, pour n’être que des serviteurs d’un système. Ils ressentaient ce besoin de sursaut de la vie. Depuis, je ne vois plus les jeunes défiler dans la rue pour dire qu’ils ont trop. Nous sommes au contraire entrés dans la phase du manque. Les certitudes d’une idéologie triomphante, c’est terminé ! Aujourd’hui, les jeunes ne savent pas quelle place, ils auront et s’ils auront une place dans l’avenir. Ce système-là peut-il encore perdurer ? Non. Il ne faut donc pas s’illusionner et se raconter des histoires : notre système arrive à ses limites. Il faut maintenant que l’imagination se mette en route, pour en créer un autre.
 
D’où peut venir le changement ? D’abord de chaque individu ou de transformations portées collectivement ?
 
Vous pouvez manger bio, recycler votre eau, vous chauffer à l’énergie solaire, tout en exploitant votre prochain, ce n’est pas incompatible ! Le changement radical de la société passe par une vision différente de la vie. L’humain et la nature doivent être au cœur de nos préoccupations. Le rôle de l’éducation est souverain : et si on éduquait les enfants au contentement et non à l’avidité permanente ? Une avidité stimulée par la publicité, qui affirme qu’il nous manque toujours quelque chose. Cette civilisation du besoin chronique et permanent, sans cesse ressassé, installe dans les esprits la sensation de manque. Le phénomène de la vie, ce qui fait que nous existons, devrait avoir une place dans l’éducation des enfants. Or nous n’avons que des structures éducatives qui occultent complètement les fondements de la vie pour, le plus vite possible, fabriquer un petit consommateur et un petit producteur pour le futur. Cela en fait un petit ignorant qui s’occupera bien davantage de savoir comment il va avoir un bon boulot malgré la compétitivité.
L’exigence fondamentale, c’est que tout le monde puisse manger, se vêtir, se soigner. Voilà ce qu’une civilisation
digne de ce nom devrait pouvoir fournir à tout le monde. Aucun bonheur n’est possible sans la satisfaction des besoins vitaux. Notre civilisation a la prétention de nous libérer alors qu’elle est la civilisation la plus carcérale de l’histoire de l’humanité. De la maternelle à l’Université, nous sommes enfermés, ensuite tout le monde travaille dans des boîtes. Même pour s’amuser on va en boîte, assis dans sa caisse. Enfin, on a la boîte à vieux quand on n’en peut plus, qu’on est usé, avant de nous mettre dans une dernière boîte, la boîte définitive.
 
Comment convaincre ceux qui profitent le plus de la société de consommation et d’accumulation ?
 
Qui enrichit ces gens-là ? C’est nous. Ils s’enrichissent parce que des gens insatiables achètent de plus en plus, parce que toute une communauté humaine leur donne les pleins pouvoirs. Ils n’existent que parce que nous les faisons exister. Je ne roule pas en char à bœufs mais en voiture, je pollue malgré moi, j’ai le confort moderne. Ce qui fausse tout, c’est que cela devient prétexte à un enrichissement infini. Ce serait différent si les objets fabriqués par le génie du monde moderne avaient vocation à améliorer la condition humaine. Nous donnons très peu de place à ce qui est indispensable, à ce qui amène véritablement la joie. Et nous ne mettons aucune limite au superflu.
 
Cela signifie donc s’attaquer aux puissances de l’argent ?
 
L’argent est noble quand il permet l’échange. C’est plus facile d’avoir quelques billets dans sa poche que de transporter deux kilos de pommes de terre. L’argent n’est pas à récuser dès lors qu’il participe au mécanisme de régulation du bien-être entre tous. Mais quand il régule seulement la richesse, non. Toutes les choses vitales, les biens communs – eau, air, terre, semences – devraient être soustraites à la spéculation. Ceux qui ont de l’argent commettent un hold-up légalisé sur le bien de tous. Un vol illicite mais normalisé par la règle du jeu. L’argent rend l’humanité complètement folle et démente. Aujourd’hui, on achète le bien des générations futures. Je possède de la terre, mais je suis prêt à dire que ce n’est pas la mienne. Je l’ai soignée pour qu’elle soit transmise à mes enfants ou à d’autres gens.
 
Comment soustraire les biens communs à ceux qui spéculent ?
 
Admettons qu’on aille jusqu’à la logique extrême : un jour, un petit groupe d’humains hyper-riches va posséder la planète. Aux enfants qui arriveront, on leur dira qu’ils sont locataires. Qu’ils doivent payer leur droit d’exister. C’est stupide. C’est navrant. C’est d’une laideur infinie. Parce que j’ai de l’argent, j’ai le droit sur tout… C’est là que le politique devrait réguler. Mais, pour l’instant, les responsables politiques sont là pour maintenir en vie cette inégalité criante. Ils font de l’acharnement thérapeutique sur un modèle moribond. On peut le mettre sous perfusion tant qu’on voudra... on sait très bien qu’il est fini. Le drame serait que tout cela finisse dans le chaos, si on ne met pas en place une nouvelle orientation de la vie.
 
Il faut changer les règles du jeu démocratique, dites-vous… Pour aller vers quoi ?
 
On ne peut pas changer un monstre pareil du jour au lendemain. Ce que je regrette, c’est qu’on ne se mette pas sur la voie du changement. Ce modèle a été généré par l’Europe. La première victime de ce nouveau paradigme, cette nouvelle idéologie, c’est l’Europe elle-même. L’Europe était une mosaïque extraordinaire. Tout a été nivelé, standardisé. Et on a exporté ce modèle partout ailleurs, en mettant un coup de peinture « démocratie » là-dessus.
Aujourd’hui ce modèle se délite, il n’a aucun moyen d’être réparé. Il faut aller vers autre chose. Ce que propose la société civile : elle est le laboratoire dans lequel est en train de s’élaborer le futur. Partout des gens essayent de faire autrement. Un État intelligent devrait encourager ça. Sinon, cela se fera sous la forme d’explosion sociale. Une grande frange des citoyens sont secourus par les dispositifs de l’État. Cela ne durera pas. Le jour où la société ne pourra plus produire de richesses, où prendra-t-on ce qu’il faut pour soutenir ceux qui sont relégués ? Nous sommes dans un système « pompier-pyromane » : il produit les dégâts et prétend en plus les corriger. On met des rustines au lieu de changer de système : ce n’est pas une posture politique intelligente.
 

Recueilli par
Ivan DU ROY  et  Agnès ROUSSEAUX
 

Notes :

[1] Pierre Rabhi vit en Ardèche, où il a été paysan. Il a crée en 2007 le Mouvement pour la Terre et l’Humanisme appelé ensuite
mouvement Colibris . Il est aussi l’inventeur du concept « Oasis en tous lieux » et a lancé en 2012 la campagne Tous Candidats
 
 
Pour compléter son info :
 
Les dangers de la consommation
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/les-dangers-de-la-consommation-106380
"Depuis les années 50 et encore plus depuis 2001, le modèle de nos sociétés se base sur un système capitaliste
prônant la consommation. Nous atteignons peu à peu les limites de la planète, mais également les limites de notre économie, et tout ça au péril de la population mondiale. Si vous pensez que la société de consommation est le summum de l'évolution, alors, vous devez ignorer que 20% de la population consomme 80% des ressources de la planète....Toute notre société nous persuade que l'on doit acheter pour être heureux. La pub, les médias, les personnes qui ont plus que nous. La consommation s'appuie uniquement sur notre ego, notre besoin d'exister et d'avoir plus que l'autre." 
 
Le Canada, plaque tournante de l’industrie minière... et de ses magouilles
http://www.bastamag.net/article2852.html
"Trois sociétés minières sur quatre ont leur siège social au Canada. Pourquoi un tel attrait ? Le Canada est un véritable paradis pour ces entreprises : elles peuvent y spéculer tranquillement sur les gisements du monde entier tout en y étant protégées en cas de crimes environnementaux et de violations de droits humains...Le Canada bénéficie d’une image internationale qui inspire la confiance. Mais c’est un pays façonné par le secteur minier. Une véritable diplomatie de complaisance y a émergé. Les diplomates canadiens font pression sur les autorités locales des pays où les compagnies s’installent, pour les amener notamment à adopter des codes miniers d’inspiration canadienne. Ces pressions vont par ailleurs jusqu’à demander l’expropriation des populations civiles présentes sur les gisements. Et si l’affaire tourne mal...vous disposez, grâce au Canada, d’une couverture judiciaire pour votre société minière."
 
Pour (sur)vivre heureux, (sur)vivons cachés
http://www.article11.info/?Pour-sur-vivre-heureux-sur-vivons#a_titre
.../...
"Le Meilleur des deux mondes n’est peut-être qu’une plaquette publicitaire datée publiée par un ingénieur farfelu,
mais il dit beaucoup sur notre monde, sur l’appréhension du quotidien à l’heure où l’extérieur – la rue, l’étranger, le ciel, les Mayas – est synonyme de danger à maîtriser. Partant de postulats plutôt logiques et frôlant l’idée de décroissance - « Si nous ne parvenons pas à modifier immédiatement notre comportement et notre rythme de consommation, nous risquons de découvrir que notre planète ne sera plus capable de soutenir sa population d’ici à quelques années » -, Swayze bifurque vite vers la glorification d’un repli sur soi, d’une coupure avec l’extérieur. Plutôt que la remise en cause d’un système économique ou politique auto-destructeur, il prône la constitution de petits îlots souterrain où tout peut se contrôler sur l’écran, se paramétrer : « La brise d’un sommet de montagne, le souffle d’un jour de printemps peuvent être créés à volonté...»"








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Article 8

Envoi par Jean SAINT-VIL : http://www.jj-pat-rey.com/JJ-REY_NEO/Jean-SAINT-VIL/guerre-etoiles.html






illustration par langue passant sur lèvre

illustration mouvement de balance d'une paire de cerises

illustration par mains demandant nourriture


L'HOMME QUI VOLAIT DES CERISES
 
 
 
Bobo, voleur de son état et de tous les états des Etats-Unis, opère pendant une quarantaine d’années, dans les 50 états américains, de l’Etat de l’Alalabama à l’Etat de Wyoming. Il vole des cerises partout où sont ces fruits, et d’ailleurs, sans jamais se faire attraper. Il vole à la campagne, dans les vergers, dans les marchés et même dans les cours des maisons. Il vole aussi en ville, dans les boutiques d’alimentation ainsi que dans pâtisseries et dans les supermarchés où il est le recordman par excellence des goûteurs de ces fruits rouges qu’il affectionne particulièrement et qui fondent comme du beurre dans sa bouche.
 
Si, un jour, pour cause de maladie ou fatigue, il se trouve à court de cerises, il se met à pleurer comme un enfant un jour sans pain, expliquant sans vergogne à tout le monde la raison de son chagrin dans l’espoir de voir quelqu’un voler à son secours. De toute façon, Bobo ne peut jamais rien acheter de sa poche, lui qui n’est ni plus ni moins qu’un sans profession professionnel qui vit d’expédients pour joindre les deux bouts, dans sa misère extrême. Bobo a aussi pour caractéristique de pleurer aussi ses manque-à-manger, si par hasard il lui arrive une fois d’écraser un fruit rouge au moment où il ramène son butin de cerises d’un des lieux de ses crimes.
 
Connaissant son faible pour ce fruit, les gens qui habitent la même cour que lui n’ont jamais pris le risque d’acheter des cerises sachant qu’ils n’auraient aucune chance de trouver une seule de ces graines rouges s’ils amenaient à domicile une livre ou un kilo de ce fruit. Car, Bobo a un flair particulier pour détecter les cerises même dans les caches les plus secrètes. C’est pourquoi tous ses proches disent de lui qu’il a un nez à cerises sans qu’il ait le nez rouge.
 
Goutter les cerises partout où il y en a est pour lui un exercice favori et toujours réussi en même temps qu’un prétexte, car il n’a jamais mangé pas tout de suite les fruits qu’il stocke aisément dans sa bouche. Et cela est d’autant plus facile que Bobo est un édenté qui cache les cerises dans les fosses béantes laissées par les molaires qu’on lui avait arrachées avant qu’il ait franchi le cap de sa trentaine.
 
Lorsqu’il quitte les magasins, Bobo est un homme rajeuni, car sa bouche n’est plus ce qu’elle était à l’heure d’y arriver. Pour ne pas se faire prendre, il doit s’interdire de parler, d’éternuer, de tousser, même si soudainement la gorge lui démange.  Bobo est devenu aussi maître dans l’art de se retenir d’autant que dans l’enceinte des magasins, il est régulièrement soumis à un premier exercice chaque fois qu’il passe près des épices dont l’odeur extra forte lui monte au cerveau  comme un danger de mort.
 
Il dit à tout un chacun tout savoir des cerises, jouant souvent les savants, lui qui fouine dans les livres, les encyclopédies et même sur Internet pour se documenter jour et nuit sur cette graine rouge. Jamais il n’a perdu un débat sur ce fruit, lui qui se vante d’être plus fort que tous les experts en matière de cerise, des jardiniers aux glaciers et aux pâtissiers en passant par les agronomes, les horticulteurs, que sais-je encore ! En termes de recettes, il est aussi très pointu, rompu en théorie aux techniques des sorbets et des glaces à la cerise, des jus, sirops, liqueurs et cocktails de cerises, des cerises à l’eau de vie, des confitures et gelées de cerises, des tartes et clafoutis de cerises,  des parfums de cerises, des conserves de cerises.
 
Il en sait long aussi sur la géographie des cerisiers et sur les cultivars des cerises, détaillant par cœur les tonnages de cerises produits par les principaux pays producteurs où caracolaient en tête  en 2009 la Turquie avec 417 000 tonnes, puis les Etats-Unis avec 390 000 tonnes, suivis de la République islamique d’Iran qui sont les trois premiers pays qui cultivent les cerisiers.
 
Que devient Bobo quand passe le temps des cerises, c’est-à-dire la saison de l’hiver où les fruits qu’il adore sont aux abonnés absents sauf sous forme de conserve et chez les pâtissiers-glaciers ?
 
Il faut souligner que sa marge de manœuvre devient alors des plus étroites, car il doit surveiller et aussi se surveiller plus qu’à l’accoutumée en subtilisant les boîtes de conserves ou en piquant  des cerises sur les gâteaux, à la portée des yeux des acheteurs près de lui.
 
Essayer d’emporter les bocaux comporte pour lui un risque se double, soit de se faire attraper en franchissant les sorties si l’alarme antivol se déclenche, soit de se faire prendre à posteriori à travers ses empreintes digitales dans les crèmes ou les tartes et les clafoutis.
 
Bobo est, somme toute, un voleur hors pair que j’ai le plaisir de vous présenter sans complexe pour ses nombreuses qualités et qui continue de voler des cerises avec une extrême longévité. L’homme est habile, savant, sympathique pour avoir trouvé un créneau exceptionnel. Le bilan de ses crimes est estimé à ce jour à 3 000 kilos de cerises volées pendant quarante années de sa vie, soit une moyenne de 200 grammes de cerises par jour ou 73 kilos par an. A ce titre, il mérite les félicitations de tous et tous le jurys du monde. Si vous êtes d’accord avec ma recommandation, je vous invite à lui écrire pour lui transmettre vos encouragements à son adresse électronique qui est la suivante et sans la divulguer,  ni par téléphone ni par voie de presse : bobo_homme_des_cerises_7200kilos[a]yahoo.com.
 

Jean SAINT-VIL,
le 1er février 2013








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Article 9

Envoi par René FRANCAL






illustration par conférencier au micro en costume marron

illustration par explosions multicolores de feu d'artifice

illustration par ver sortant d'une pomme rouge


DE L'AGORA A LA TELE
 
 
 
Quand le sage Mentor instruisait Télémaque,
De la droite rigueur il prônait la vertu.
«Que votre probité résiste à toute attaque,
Pour un roi juste et fort vous serez reconnu».
 
 «Le peuple se comporte à l’image du maître.
Montrez-vous vertueux, il le sera aussi.
Si de la fourberie vous êtes le grand prêtre
Les gens feront de même et deviendront pourris».
 
En ces années deux mille on apprend aux énarques
Que le plus important est de savoir biaiser,
Que la duplicité est l’art de gouverner,
Et par de faux rapports entretenir l’arnaque.
 
«Maîtrisez les médias, c’est là qu’est le pouvoir.
Qui veut devenir chef doit avant tout savoir
Mentir avec l’œil rond et la main sur le cœur
Il faut en fausseté être toujours meilleur».
 
De morale et d’éthique il n’en est plus question.
Il importe avant tout d’amuser l’opinion,
En tous lieux, par tout temps, se donner en spectacle.
Le peuple est occupé, tant pis pour la débâcle.
 
Ainsi pensait un Louis, le quinzième du nom,
Pour son propre plaisir faisant toujours la fête
Alors que le bon peuple mangeait des chardons.
Ce fût le roi suivant qui en perdit la tête !
 

René FRANCAL,
le 14/07/09









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Dernière modification : 23.02.13, 18:03:50