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Sommaire
Article
1 : VIE DE POLITIQUES ET VUES DE CITOYEN
par
Jean-Jacques REY
Article
2 : APPEL POUR LE REVENU DE VIE ou : de base, d'existence,
citoyen...
par Collectif
de citoyens indépendants (Via appelpourlerevenudevie.org)
Article
3 : L’INTELLIGENCE DU FUTUR !
par Guy
CREQUIE
Article
4 : QUEL PROJET SOCIAL ET POLITIQUE...POUR LE XXI ème SIECLE ?
par René
CHABOY
Article
5 : LA TENTATIVE DE REHABILITATION DE JEAN-CLAUDE
DUVALIER...HAITI
par Robert
BERROUET-ORIOL
Article
6 : L'EVASION COMME MOYEN LEGITIME DE PROTECTION PHYSIQUE
?...GRECE
par Georgia
BECHLIVANOU MOREAU
Article
7 : LA REVOLTE DES AUTOCHTONES DU CANADA
par Robert
BIBEAU
Article
8 : RAPA NUI, L'ILE DE PAQUES
par Catherine DESTOM-BOTTIN (envoi de Cerises)
Article
9 : METASTASES TRANSCENDANTALES ET CANCERS DU RIEN
par Benoist
MAGNAT
Article
1
VIE
DE POLITIQUES ET VUES DE CITOYEN
Nous sommes
dans la dernière étape de la bataille contre les néocons à travers le
monde. Aux USA, Israël et en Europe, ils sont en grande difficulté et
cela ira de mal en pis, tant ils apportent des réponses inadaptées aux
problèmes du moment. Ils sont un peu comme des dinosaures sauf qu’eux,
c’est plutôt le réchauffement et non la glaciation qui les disqualifie
pour dominer.
En France,
dans le cadre de la moralisation de la vie publique, il y en a comme
Mrs Copé, Guaino ou Guéant qui s’offusquent de devoir rendre public
leur patrimoine… Ils taxent même cela de « voyeurisme et
d’hypocrisie ». D’autres telle Mme
Morano parle de « frontière
entre vie publique et vie privée ».
Etc. Ah ! bon ? Ils ne
manquent pas d’air, les citoyen-ne-s ! Mais c’est vrai qu’ils sont
spécialisés dans l’outrance qui se retourne régulièrement contre eux
d’ailleurs.
Ces affaires et réactions ont le mérite de démontrer que la crise est
avant tout morale dans notre société, et qu’elle vient par la
tête, comme toute pourriture qui s’installe, serait-t-on un super
prédateur ! Qui plus est, ces révélations au grand jour confirment (ce
n’est pas une découverte) que certains – pas tous – voient d’abord dans
la politique un moyen de se placer avantageusement et propice à
s’enrichir facilement.
Pour l’anecdote, quand, pour le versement d’une aumône : le RSA, afin
de le minorer en déduisant un pourcentage de leur montant, il
s’est agi d’exiger la déclaration des économies qu’un défavorisé
pouvait avoir sur son livret (A) d’épargne, défiscalisé et plafonné à
15000 euros à l’époque, avec un rendement d’intérêts dérisoire, faut-il
le préciser ; ceux-là même qui s’indignent ces jours-ci de devoir « se
déshabiller » en public (personnellement,
je préfère un autre genre de danseuse...!) se sont-ils insurgés
de cette crasse énorme faite aux pauvres : des gens qui de toute façon
ne peuvent rien cacher et certainement pas dans des paradis fiscaux ?
... Non, tout le contraire ! les sermonneurs ont piétiné : les gueux
devaient s’exécuter ou crever sans ressources, fi de la Charte des
Droits Fondamentaux de l’Union
Européenne, de la Convention
Européenne des Droits de l'Homme,
et même des formes
juridiques, nationales, les plus élémentaires ! … Confer l'
Internet-Tribune-Libre
du 12 février 2010 à ce sujet.
Alors maintenant, enjoignons-les de fermer leur bouche, ne serait-ce
que par pure décence, tous ces « gros
minets » du clan sarkozien qui ont
pris la France pour
une cloche à fromage, tellement bien qu’ils l’ont vidé de sa substance
!
J’ai dit : « pas d’oubli ! » Même si pour moi, l’affaire évoquée est
close depuis le 28 février 2010 : tout simplement, il aurait été
indécent d’en vouloir plus après cette date pour mon cas, j’ai été
vengé au-delà de ce qui convenait, sans que la justice des hommes n’y
soit pour quelque chose… Car les quelques centaines euros économisés
sur mon dos, n’ont pas vraiment porté bonheur aux immoraux qui en ont
décidé, à tous les échelons ! Et pour certains, ce n’est pas fini.
Quand le « Petit » : (Sarkozy) tombera,
certaines affaires et turpitudes, comme celles de Cahuzac, apparaîtront
des jeux d’enfants. Mais tout cela est su et couru d’avance. Pour créer
un choc salutaire dans l’opinion publique, des réformes radicales
doivent être entreprises qui permettent une refondation complète de
la pseudo démocratie représentative.
Elles doivent permettre
l’édification d’un autre modèle de société ; mieux vaudrait que
l’entreprise soit à l’échelle européenne… C’est le moment de reformater
« le disque » ! Sinon j’estime qu’un tiers grosso modo des Français, à
l’heure actuelle, sont prêts à voter pour les « nazillons »,
au premier ou au deuxième
tour d’une présidentielle, ce qui n’arrangerait rien et surtout pas les
intérêts de la Nation, bien au contraire… Nous verrons bien où tout
cela nous mènera.
Dans cette optique, et spécialement pour exister sur la scène politique
en tant qu'alternative au F.N.,
Mr Mélanchon est obligé de faire ce qu’il fait : tirer sur l'ambulance
pour éviter le guet-apens aux malades ! Et ce n’est peut-être pas la
meilleure des solutions…
Certes, devrait-on dès maintenant mettre en chantier une 6ème
République, avec des mesures phares, du genre à créer une nouvelle
dynamique et objet de civilisation,
étoffant
nécessairement les dimensions de la citoyenneté pour se fortifier,
ce qui nous changerait des sujets à la 5ème Républiques avec ses vues
paternalistes, bien imparfaites…
Mais dans
cette France, il y a trop de
passéisme, c’est pour
cela que diverses corporations ne savent pas combattre les fossiles
néolibéraux avec efficience, et, pour certains esprits, sont tellement
déstabilisés qu’ils ne savent que perdre l'existence pour exprimer leur
refus de perdre leurs repères...
Par exemple, sur ce sujet de société, essentiel pour l'avenir, pourquoi
autant de gens, dans les syndicats et les partis traditionnels de
Gauche (ne parlons pas des Droites !) sont-ils peu enthousiastes ou
opposés à l’instauration d’un Revenu de
Base (ou de Vie,
Citoyen, etc.) ? Parce
que tout simplement (si j’ose dire !) plus que leurs certitudes, cela
impacterait leurs rôles et revenus et probablement leur notoriété (déjà
ambivalente…) Et comme chacun sait, il y a des conservateurs voire des
intégristes, en nombre en France, à Droite
ou à Gauche,
et dans
chaque case de l’échiquier d'influences, et ces individus ne se
cachent guère de penser d’abord à leurs intérêts, pour justifier
ensuite du bien-être collectif !
Néanmoins
pour conclure, je dirai qu'il ne faut surtout pas mettre dans le même
sac, l'ensemble du personnel politique. Il y en a quand même parmi eux,
nonobstant les qualités ou défauts individuels, qui sont méritants et
sincères. Certains personnages comme Ségolène Royal ont même un
tempérament d’artiste plus que d’éminence grise façon cardinal : ils
veulent élever les gens, améliorer leur condition, et les entraîner à
le faire. Le problème est que bien souvent cette louable intention est
mal perçue voire considérée comme une insulte à la dignité de ceux qui
en sont la cible. Cette réaction est particulièrement courante chez les
gens qui souffrent de ne point bouger (en pensées) et qui peinent à
sortir de leurs propres limites ; alors ceux-là ont recours à cette
facilité de dénoncer le mépris supposé dont ils font l’objet, pour
ranger des louables intentions et ambitions au rayon de l’élitisme (ce
qui n’est pas toujours faux).
En général, dans cette France « moisie » (entre autres pays européens),
quelle que soit la coloration idéologique, on n’en sort pas des
interprétations malsaines et erronées, et les médiocres accusent
toujours les autres de ce qu’ils ne savent pas faire, sans chercher à
comprendre les possibilités pour améliorer leur sort ou du moins de
faire ce qui est en leur pouvoir pour tenter de le faire ; et ; c’est
ainsi qu’on a toujours un train de retard et même qu’on reste sur le
quai de la gare !
Heureusement, pour ne pas trop rentrer dans le détail, il y a ceux qui
« bougent », et ils seront de plus en plus nombreux, vu l’évolution des
prises de conscience qui s’accélère, au grand dam des coteries et
lobbies qui ont bien profité et même entretenu (par le biais d’une «
société » dite de consommation) l’abêtissement des masses qui sert le
pouvoir comme l’Histoire nous l’enseigne depuis l’Antiquité : du pain,
des jeux et tout ce qui sert à faire oublier sa condition…
Des lectures
édifiantes :
De la marchandisation des
droits
http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article4469
"À quoi sert un droit
si l’on est dépossédé des moyens concrets de le réaliser ?
Il y a ce que l’on appelle communément des droits acquis. C’est un peu
un abus de langage parce que chacun sait bien que depuis le règne de
Laurence Parisot et avant elle, celui de Madame Thatcher, que tout est
précaire, surtout quand il s’agit précisément des droits des plus
fragiles et que donc, rien ne doit jamais être tenu pour acquis."
«
Islande - La renaissance » – L’intervention du gouverneur de la banque
centrale d’Islande
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/islande-la-renaissance-l-133577
"La combativité islandaise pour
assainir la société - évolutions
constitutionnelle, écologique, économique et civilisationnelle - en
dehors des ornières idéologiques archaïques incarnées par les dogmes
capitaliste et communiste, est payante. En l'occurrence, arrêtons-nous
quelques instants sur le changement de cap économique appliqué par les
élites politiques islandaises POUR DEFENDRE LE BIEN COMMUN DE TOUS les
Islandais et non pas d'une infime minorité d'oligarques dans ce pays
qui eu l'audace de mettre en accusation son ex-premier ministre pour
trahison à la finance globalisée."
Trois
mots sur Thatcher
http://www.michelcollon.info/Trois-mots-sur-Thatcher.html
"Ce qu’était le Thatchérisme me fut
révélé un matin de rentrée des
classes dans un petit village résidentiel du Yorkshire au début des années
1980. Une manière
d’épiphanie. .../...
Intellectuellement, Thatcher fut un mélange d’idéologie dure et de
pragmatisme débridé. Le credo de toute son existence
est connu : « la société, ça n’existe pas » (There is no such thing as
society), sauf, bien entendu, lorsqu’elle reçut
diverses bourses durant toute sa scolarité et qu’elle bénéficia, à
partir de 1945, de la gratuité totale des soins. Dans le domaine religieux, elle abandonna le méthodisme
rigoriste et très petite-bourgeoisie de ses parents pour l’anglicanisme plus établi et plus chic de son riche mari
divorcé. Comme parlementaire chevronnée, Thatcher fut une artiste en matière de
négociations et de compromis."
La
Chine en révolte (II)
http://alencontre.org/laune/la-chine-en-revolte-ii.html
"Le jeudi 14 mars 2013, la «cheminée»
du Grand Palais du Peuple,
situé à Pékin, place Tiananmen – une place qui est effacée de l’histoire
officielle du Parti communiste
chinois (PCC) car elle renvoie aux manifestations d’étudiants, d’intellectuels et d’ouvriers qui réclamaient des réformes
démocratiques entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989, date à laquelle commence une opération de répression qui va bien
au-delà de la «place» elle-même –, était observée par la presse internationale."
Le
cinquième pouvoir
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RAMONET/10395
"Contre les abus des pouvoirs.../...
Il faut, tout simplement,
créer un « cinquième pouvoir ». Un « cinquième pouvoir » qui nous
permette d’opposer
une force civique
citoyenne à la nouvelle coalition des dominants. Un « cinquième pouvoir
» dont la fonction serait de dénoncer le
superpouvoir des médias, des grands groupes médiatiques, complices et
diffuseurs de la globalisation libérale. Ces
médias qui, dans certaines circonstances, ont non seulement cessé de
défendre les citoyens,
mais qui
agissent parfois contre le peuple dans son ensemble."
Article
2
Via
site (ancien) : http://appelpourlerevenudevie.org/
;
initiative relayée depuis l'été 2012 par : http://revenudebase.info/
APPEL POUR LE
REVENU DE VIE
ou autres appellations :
de base, d'existence,
citoyen...
[Evolution récente : voir l' Initiative
Citoyenne Européenne pour le revenu de base inconditionnel
;
son
but : explorer
une voie vers des conditions sociales émancipatrices dans l’UE.
Signatures
pour participer à
:
[Note à JJ REY
: après avoir rempli le formulaire, (munissez-vous d'une pièce
d'identité nationale : son numéro vous sera demandé) en bas de
celui-ci, inscrivez les 4 caractères de la clef de sécurité (sur fond
bleu) dans la case prévue et laissant le curseur de la souris dedans,
tapez ensuite sur la touche "Enter" de votre clavier pour valider (il
n'y a pas de bouton pour ce faire dans le formulaire)...]
"un processus très
officiel.../...Toutes les infos personnelles récoltées sur le site sont
cryptées et leur stockage hautement sécurisé.../...hébergées
gracieusement sur les serveurs de la Commission européenne.
Mais seul un nombre très limité de personnes du comité de citoyens —
engageant leur responsabilité pénale — ont accès aux clés de
décryptage.../...aucun transfert de données n’est permis." Confer
:
http://revenudebase.info/2013/03/lancement-initiative-citoyenne-europeenne-revenu-base/
Document
de référence : Définition
du revenu de base inconditionnel
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/documents/1350
"Le
Revenu de Base
Inconditionnel ne remplace pas l’État-providence, mais le complète et
transforme l’État-providence aujourd’hui compensateur en un
État-providence émancipateur. Le Revenu de Base Inconditionnel
émancipateur est défini par les quatre critères suivants : universel,
individuel, inconditionnel, suffisant pour
assurer une existence digne et une participation à la société."]
----------------------------------------
“Il n’est rien
au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue.”
Victor Hugo
Au delà des
clivages sociaux, des corporations, des écoles de pensée, nous,
signataires du présent appel, voulons contribuer à provoquer dès
maintenant une transformation réaliste et constructive de la société :
celle du revenu de vie.
Qu’est-ce
que le revenu de vie ?
L’idée est
soutenue de longue date par de nombreuses personnalités, de tous
horizons politiques, de toutes confessions et de toutes nationalités.
Elle est connue sous des appellations diverses : allocation
universelle, revenu d’existence, revenu citoyen, revenu universel,
revenu social garanti, dividende universel, revenu de base, etc. (cf. Wikipedia)
Le revenu de
vie ne doit pas être confondu avec le RMI, le RSA et autres allocations
attribuées de manière conditionnelle. Le revenu de vie, lui, est
automatique, inconditionnel et inaliénable. Il concerne tout le
monde, riches ou pauvres. Il est attribué à chaque individu, de la
naissance à la mort. Son montant est suffisant pour garantir à chacun
une existence décente – quoi qu’il arrive -. Il est cumulable avec les
autres revenus (salariés ou non). Il ne peut être saisi aux plus
modestes, mais il entre dans l’assiette d’imposition des plus aisés.
Le
revenu de vie ne rémunère pas l’emploi, mais le travail au sens large
Ni l’emploi
salarié, ni les revenus du capital, ni les aides sociales classiques ne
peuvent prétendre désormais garantir le droit à l’existence de chacun
tel que défini à l’article III de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme.
C’est un fait : en raison
de l’informatisation et de l’automatisation de la production, le
plein-emploi ne peut plus être atteint.
Par contre le travail est
toujours d’actualité, et sa tâche est immense.
Il est plus que
jamais nécessaire que chacun puisse travailler, d’abord à prendre soin
de lui-même, de ses parents, de ses enfants et de ses proches,
travailler ensuite pour contribuer aux biens communs accessibles à tous
(connaissances, arts, culture, logiciels, etc.), travailler enfin à
inventer et à mettre en oeuvre à toutes les échelles les moyens qui
permettront de léguer une planète vivable aux générations futures.
Loin d’être un
encouragement à la paresse, nous affirmons que le revenu de vie
permettra à chacun, dans la mesure de ses capacités et de son désir, de
s’engager de manière sereine, libre et responsable, dans des travaux
essentiels pour l’intérêt général que les emplois traditionnels n’ont
pas vocation à assumer.
Comment
financer le revenu de vie ?
Il s’agit
précisément d’engager pour le financement du revenu de vie tous les
moyens alloués à l’entretien de la chimère du plein emploi.
L’institution du revenu de vie implique pour les pays qui le mettront
en place de revoir leur système fiscal et social, et probablement de
reprendre un certain niveau de contrôle sur la création monétaire
qu’ils avaient abandonné aux banques. Les calculs des économistes qui
ont réfléchi en profondeur à cette question montrent que cela est
parfaitement possible (cf. simulations).
Il n’est nul
besoin d’attendre quelque cataclysme pour envisager cette profonde
transformation. Cela peut se faire progressivement et sans dommage, à
condition qu’il existe une prise de conscience et un engagement
suffisamment massif. C’est à cet engagement que nous, signataires de
cet appel, voulons amener.
Qu’avons-nous
à perdre ?
L’illusion
d’un emploi salarié et dûment rémunéré pour tous s’est volatilisé avec
la crise. Avec cette disparition, va s’évanouir aussi pour beaucoup
le réflexe de se définir en fonction de son activité professionnelle.
Il ne faut pas le cacher, l’institution du revenu de vie amènera
probablement à s’interroger plus encore, sur notre identité, notre rôle
dans la société, notre aspiration à procréer en regard des problèmes de
démographie, et sur la nature de ce que nous voulons transmettre à nos
enfants.
L’institution
du revenu de vie ne va pas sans mises en cause profondes de nombreuses
habitudes. Nous pensons néanmoins que cette mutation des consciences et
des comportements peut s’effectuer sans violence, et dans un esprit
d’entraide mutuelle afin que se développe une nouvelle culture de la
responsabilité.
Qu’avons-nous
à gagner ?
L’institution
du revenu de vie remet en cause le “travail” tel qu’il est compris
usuellement, à savoir comme base du capital et des rapports sociaux. On
le sait, la réduction du “travail” au seul “emploi” provoque
automatiquement l’exclusion de ceux qui en sont privés, la peur du
chômage chez les salariés, et le contrôle social des assistés.
Cette confusion entre “travail” et “emploi” a un coût énorme pour la
société aussi bien financièrement que socialement. Les pathologies
sociales et psychiques qu’elle entraîne ne sont tout simplement plus
soutenables.
Nous
n’attendons pas du revenu de vie qu’il règle tous les maux, mais nous
affirmons qu’il est absolument nécessaire pour surmonter la crise de
confiance actuelle en réduisant le niveau intolérable, de pauvreté,
d’exclusion et de peur.
Action
Au moment où
les médias annoncent quotidiennement l’imminence de catastrophes
provoquées par l’effondrement des économies, le réchauffement
climatique ou les pandémies, nous affirmons qu’il existe un moyen
efficace pour faire face collectivement et pour mobiliser les forces
vives: c’est la voie du revenu de vie.
Nous, citoyens
signataires de cet appel, demandons, aux politiques de tous bords, aux
syndicats et aux experts, en France et partout dans le monde, de
prendre en compte cette voie dans les délais les plus brefs et
d’engager avec nous cette grande transformation.
_____________
PRECISION
IMPORTANTE :
Cet appel n’est le fait d’aucun parti, d’aucune confession ou groupe
d’opinion constitué.
.../...
Pour
compléter son
info :
Initiative
Citoyenne Européenne pour le revenu de base
http://revenudebase.info/initiative-citoyenne-europeenne/
http://basicincome2013.eu/ubi/fr/foire-aux-questions/
"Une initiative citoyenne
européenne (ICE) en
faveur du revenu de base a été officiellement lancée en janvier 2012
conjointement avec les réseaux militants et associatifs de 15 autres
pays.
Concrètement, nous avons un an pour rassembler 1 000 000 (un million)
de signatures en Europe, dont au moins 54000 en France, afin que le
revenu de base devienne un sujet de débat officiel de la Commission
Européenne et du Parlement, et que ceux-ci prennent des mesures en ce
sens."
Réponse aux
objections
http://revenudebase.info/comprendre-le-revenu-de-base/argumentaire/
"Un revenu inconditionnel
distribué à tous, sans
l’exigence du moindre travail, s’oppose à notre culture et à nos
principes moraux. N’est il pas écrit : tu gagneras ton pain à la sueur
de ton front.
Ce qui était vrai aux temps les plus reculés de notre histoire ne l’est
plus totalement aujourd’hui car, depuis, la nature et la place du
travail ont fortement évolué dans notre société."
Et si le RSA
devenait un Revenu de Base Inconditionnel pour tous…
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/et-si-le-rsa-devenait-un-revenu-de-133565
"Alors qu´une
initiative citoyenne
européenne pour le revenu de base inconditionnel est ouverte à la
signature depuis le début de l´année à l'adresse ci-dessous, cet
article illustre comment une taxe spécifique et additionnelle de 30%
sur tous les revenus en remplacement des 3 premières tranches de
l´impôt progressif sur le revenu permet de financer sans efforts un
revenu de base inconditionnel pour tous équivalent à l´actuel RSA."
Article
3
Envoi
par Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/
L’INTELLIGENCE
DU FUTUR !
SI C’EST L’HOMO ECONOMICUS, LA
REFERENCE = POURQUOI
LES ECONOMISTES ET LES DIRIGEANTS POLITIQUES
NE PROPOSENT PAS LES BONNES SOLUTIONS ?
(Logiques
nationales-ou supra nationales
= il faudra choisir.)
25/03/2013
Observateur
social à finalité
philosophique, je constate certains chiffres : Notre pays à 1, 9
million de travailleurs pauvres.
Le Smic a augmenté de 0,3% en janvier. Dans le même temps, les patrons
du CAC 40 ont augmenté leurs rémunérations
de 34% en 2011, bien qu’un certain nombre d’entre eux suppriment des
emplois en France et profitent
largement d’aides publiques et ils bénéficieront bientôt des 20
milliards de crédit d’impôt "compétitivité".
Le 12 février, le gouvernement a annoncé un
nouveau tour de
vis des dotations de l’Etat de 1,5 milliard d’euros chaque année jusqu’en 2015, sans
concertation et
deux fois plus que dans la loi de programmation budgétaire datée cependant de décembre dernier.
Le gouvernement français veut faire 60
milliards d’économie
d’ici 2017, mais, la croissance a été en panne en 2012, elle le sera en 2013 et peut-être même en
négatif.
Le pouvoir d’achat est en berne, le chômage
augmente ; dans
ces conditions, les rentrées fiscales baissent et l’objectif de stabiliser le déficit à 3% est
présentement impossible à tenir. Dans la mesure où le PIB (Produit
Intérieur Brut) baisse,
le ratio de
la dépense publique augmente.
Après le Conseil Constitutionnel, le
Conseil d’Etat a
sérieusement remanié la promesse électorale du candidat HOLLANDE devenu Président, de taxer les
importants revenus à 75% . Ainsi, cette mesure (sorte de botte
secrète) qui avait
contribué l’élection de François HOLLANDE = vole en éclats !
Alors, la crainte
existe,
que dans ce climat d’exaspération et de désillusion en France et en
Europe, les sirènes populistes
trouvent un écho grandissant sous la forme des partis et mouvements
dits d’extrême droite, et que le prochain
Parlement
européen voit arriver un nombre croissant de chemises
noires ou bleues foncées.
Le gouvernement français tente de s’expliquer : Jeudi 27
mars, le Président HOLLANDE, [s'est] adressé solennellement
aux Françaises et Français pour
expliquer le bien-fondé de sa politique : « Du
courage, encore du courage,
de l’effort,
encore de l’effort, et le moment viendra de la reprise économique...
»
Simplement, de façon cyclique depuis les
chocs pétroliers,
les différentes péripéties boursières et la crise de 2008, les Français commencent en avoir plus que
marre
de ces annonces et le discrédit des partis politiques,
traditionnels, va grandissant,
aggravé par les affaires juridiques de dirigeants appartenant à l’élite
politique sur lesquelles je ne m’étends
pas : les Françaises et Français sont abreuvés journellement dans les
médias de ces tristes feuilletons judiciaires.
Il y a une
contradiction
dans le fonctionnement du système politique et économique
international.
Les Institutions : ONU, UNESCO, OIT, OMC….fonctionnent sur
la base du vote des Etats Nation (de leur représentation.)
D’autres organismes agissent, imposant leurs observations, choix,
décisions aux Etats comme les agences de notation, la banque
mondiale, le FMI….
Il faudra bien un jour choisir : si la citoyenneté au stade de la
mondialisation est d’abord universelle, et donc celle de citoyen du monde, ou si elle reste
nationale
voire continentale et dont le cap, la boussole, la cohérence, seront
ceux d’œuvrer pour le
bonheur des
peuples.
L’Europe est en crise !
Alors, dans la
lignée de mon propos précédent : ou bien l’avenir : celui de citoyen du
monde passera par une
monnaie
unique, mondiale, avec un étalon non monétaire : ni le dollar, ni le
Yen, ni le rouble, ni le Yuan,
ni
la roupie…mais aux économistes, de trouver le meilleur étalon = or ou
autre. Sinon, en revenir aux monnaies
nationales, mais avec la conception de l’argent comme moyen d’échange
et non comme moteur ou but.
L’argent doit avoir un rôle pratique et
non de
détermination et d’objectif en soi ! Ceci, demandera de revoir,
voire de supprimer les
attributions
actuelles de la bourse insensée, alignée sur les spéculateurs,
qui, loin de tenir compte de la
réalité des investissements productifs, matériels et humains, encourage
la spéculation financière et les dérives qui contribuent à faire de l’argent un
déterminisme, ceci, au
lieu d’un moyen basé sur la réalité de l’économie réelle.
A la retraite, on est considéré comme un
charge ; ceci, alors
que, par exemple, me concernant : si je cumule mon activité professionnelle, tant dans le
secteur
privé que dans une entreprise publique = j’ai cotisé 45 ans à la
sécurité sociale, de
1958 à 2003,
et ce, sans arrêt important, et sans hospitalisation durant mon
activité. Plutôt qu’un prélèvement
supplémentaire de 0,3%, ce type de situation mériterait un bonus.
Alors que l’espérance de vie grâce aux
progrès médicaux va
croissante, les artisans, commerçants, professions libérales, salariés, agriculteurs,
devraient
voir une élévation de leur pouvoir d’achat et pourquoi : Ceci, car ils pourraient contribuer à leur logique des
besoins, en faisant travailler ou en pouvant souscrire à des assurances
pour : l’aide à
domicile, une femme
de ménage, des soins infirmiers ou en partie hospitalier à domicile.
Ceci déchargerait les services d’urgence, à
la limite du
supportable dans certaines situations ne relevant pas vraiment de leurs prérogatives, et concentrer les
hôpitaux sur leurs attributions indispensables.
Il faudrait investir dans plus de centres
de soins et maisons
de retraites pour personnes âgées afin que celles et ceux, nécessitant une attention permanente,
terminent
dignement leur existence.
Le financement de ces investissements qui
créeraient de
l’emploi, se ferait en partie avec la pension des retraités, une aide financière de l’Etat, et une aide des
assurances vie et des caisses de retraites, ces dernières alimentées
par un prélèvement dès
l’entrée
dans la vie active.
Alors : Guy CREQUIE =
utopique, déraisonnable, voire illuminé ou inconscient ? Hé bien !
d’ici 20 ou 30 ans, nous en reparlerons
même si je ne suis plus là pour le constater.
Présentement, avec ce que l’on
entend dans les médias, ce que l’on lit, voit, comment les Françaises
et Français pourraient-ils
encore
avoir de l’espoir ??
Dimanche, les manifestants hostiles au
mariage homosexuel, à
l’adoption par des couples homosexuel, etc. se sont rassemblés par centaine de milliers à
Paris avec des slogans hostiles au gouvernement et qui
débordaient le sujet de la
manifestation.
Présentement, avec le terrorisme et le
fanatisme intégriste,
le combat n’est plus entre des centaines de chars et des divisions de combattants, les terroristes,
procèdent par enlèvements et attentats.
Ni en Afghanistan, ni en Irak, ni au Mali,
l’arme nucléaire
n’a pu être utilisée et évoquée. Certes, la menace que l’Iran possède cette arme inquiète la communauté
internationale. Mais les grandes puissances ont largement contribué
à cette course à
l’arme
nucléaire en faisant d’elle un signe de respectabilité, de puissance,
et les premières à en avoir disposé
composent le conseil permanent de sécurité de l’ONU. La
respectabilité devrait avoir d’autres critères dont l’un des plus importants serait celui du
bonheur
du peuple.
Les économistes
devraient mettre au point un calcul du BIB (bonheur intérieur brut)
intégrant l’apport spécifique des femmes
à la vie
économique, sociale et civique.
Oui : l’arme nucléaire ne peut contribuer au bonheur. La guerre moderne
se déroule sur les ordinateurs, dans l’espionnage dans
l’espace, dans les mers, et dans les déserts.
La force française de dissuasion nucléaire : depuis le premier essai
dans le Pacifique en Polynésie le 2 juillet 1966, et malgré l’arrêt après
193 essais, le malheur et
la peur demeurent !
La Polynésie compte aujourd’hui encore, un
taux de cancer 15
fois supérieur aux normes de l‘OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
J’arrête [là] mes commentaires, réflexions
et suggestions ;
ceci, avant que la passion ne l’emporte sur la raison.
Comme écrivain à finalité
philosophique, je m’exprime
et j’accepte logiquement les remarques, critiques. Si les adeptes du modèle de l’homo Economicus,
trouvent
et prennent les bonnes décisions pour les peuples et parviennent de nouveau…à nous faire rêver ; alors, je
serai
le premier à m’en réjouir.
_______________________________________
Remarques
supplémentaires à Guy CREQUIE
LA
PAUVRETE EN FRANCE ET……EN ALLEMAGNE !
[Note à JJ REY: le modèle allemand, parlons-en ! ... ]
30/03/2013
Lorsqu’il est parlé de la
France, cela fait
saliver des amis d’Amérique du sud, d’Asie, qui continuent à considérer
mon pays comme celui de la
richesse, des droits humains sans faille, etc. .
L’Europe du sud est en crise !
Après la Grèce,
présentement, il y a la crise cypriote, auparavant, il y a
eu les crises portugaises,
espagnole, italienne…
Mais dans L’Europe, des pays comme la
France, la Grande
Bretagne, l’Allemagne, continuent à faire espérer, mieux, rêver comme l’Eldorado recherché.
Des
ressortissants d’Europe de l’est, du Maghreb, d’Afrique, du Proche
Orient y viennent : y
compris
parfois clandestinement.
Mais quelle est la réalité ? Si plus
d’un
quart de la population est en état de pauvreté en Grèce, un cinquième
en Espagne,
pratiquement autant
en Italie, et alors en France ? Le Président de la République a indiqué
sa confiance, sa certitude d’une
baisse du chômage à la fin de l’année, et d’une reprise de la
croissance. Selon le bimestriel Vie
Nouvelle n° 174, avril/mai
2013 :
- 8,6
millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté (964
euros) dont les bénéficiaires du RSA, du minimum
vieillesse, de l’allocation adulte
handicapé ;
- 3,6 millions de personnes sont
allocataires des minima sociaux faisant vivre 6 millions de
personnes ;
- 2.655 000 enfants vivent dans une
famille pauvre (1 sur 5) ;
- 12,4% des personnes de plus de 75%
sont touchés par la précarité ;
- 3,6 millions de personnes sont mal
logés ;
- 411000 personnes privées de domicile
personnel sont accueillies par des tiers ;
- 85000vivent dans des habitats de
fortune : squat, camping à l’année, bidonville
- 133000 vivent dans la rue…
S’agissant du modèle économique
allemand tant vanté par
les médias et des élus politiques : certes le chômage y est moindre que chez nous, le potentiel
industriel
mieux protégé, mais l’Institut allemand pour la recherche économique : DIW, indique :
Le nombre de pauvres en Allemagne a
augmenté dans les dix
dernières années de 8 millions à 15 millions, une
évolution qualifiée
d’alarmante
par les auteurs de l’étude. Les conclusions de ce rapport mentionnent qu’une
personne sur
sept vit dans
le pays le plus riche d’Europe avec moins de 60% du revenu
médian.
Ce seraient les jeunes adultes et les
enfants, les plus
touchés par la pauvreté. L’Est de l’Allemagne (l’ancienne RDA) continue à être la plus touchée par la
pauvreté et le chômage avec 19% de la population vivant en dessous du
seuil de pauvreté
contre 13% à
l’Ouest. Un jeune sur quatre, malgré le système
d’apprentissage dit performant se trouve en situation de pauvreté. Faute de
ressources, certains, ont
de la difficulté à terminer leurs études et à entrer ensuite sur le marché du travail….
© Guy
CREQUIE
Ecrivain français à finalité
philosophique
Auteur de Chroniques sur le monde et enjeux planétaires
Editions Edilivre Paris –février 2013
http://guycrequie.blogspot.com/
Pour compléter
son info :
Citoyens gogos et
irresponsabilité politique
http://eurocitoyen.blogspirit.com/archive/2013/04/17/citoyens-gogos-et-irresponsabilite-politique.html
"Gogo. En langage
familier, le mot qualifie une
personne naïve, qui peut être facilement roulée.
La crise financière - avec ses deux volets : l’endettement d’Etat et la
fraude bancaire – a été favorisée par la multiplication des gogos.
L’irresponsabilité politique a
nourri l'emballement. En Espagne, l’actuelle restructuration du secteur bancaire met au jour cette vérité : plusieurs
centaines de milliers de petits actionnaires se sont laissé abuser. Ces
gogos citoyens se désolent aujourd’hui d’avoir perdu leur argent en
achetant des « produits financiers complexes »,
des placements pourris vantés par des institutions « respectables ». De
modestes épargnants ont cru à des rendements
annuels fixes de 7%, taux jamais vus dans l’histoire des petits
patrimoines."
La France, un pays
d’assistés… ??
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-france-un-pays-d-assistes-133290
"L’opposition défend
régulièrement la lutte
contre le fameux assistanat à la française ou encore l’immigration. En
effet, selon
une étude, 8 français
sur 10 déclarent : « il y a trop d’assistanat et beaucoup de personnes
abusent des aides sociales ». Cela n’empêche
que ce discours se base en partie sur des stéréotypes, des idées
reçues. Analyse : Une assurance chômage très avantageuse… Mais des
minima sociaux parmi les plus faibles d’Europe… On gagne plus en cumulant les aides sociales qu’en travaillant ?
Halte aux idées reçues : Il n’est pas possible de cumuler les minima sociaux pour atteindre des revenus supérieurs à
ceux d’un Smicard. En effet, le RSA a été conçu pour ne pas dépasser 62 % du Smic
(texte de loi), avec
certaines primes en fonction du nombre d’enfants." etc.
Offshore Leaks - 6
avril 2013 - Révélations mondialisées sur les ’’paradis fiscaux’’
http://mai68.org/spip/spip.php?article5044
"Trente-cinq médias du
monde entier ont eu accès
à plus de 2,5 millions de documents de sociétés offshore. En Suisse, « Le Matin Dimanche »
et la « SonntagsZeitung »
participent au mouvement. Plus de 2,5 millions de documents concernant des sociétés offshore ont été
transmises à un réseau international de journalistes, indiquent ce matin « Le Matin Dimanche » et la « SonntagsZeitung »,
qui y ont eu accès. Selon eux, des personnes et des sociétés suisses sont concernées. Le Consortium
international des journalistes d’investigation (ICIJ), basé à Washington, a reçu sous forme informatique cette masse de
données occupant 260 Gigabytes, soit un volume 160 fois supérieur aux câbles diplomatiques américains
publiés par Wikileaks en 2010. Avec ses partenaires travaillant dans près de 40 pays, l’ICIJ a
présenté jeudi les
premiers résultats de l’exploitation de cette fuite."
Espagne. La «marée
blanche» de Madrid
http://alencontre.org/europe/espagne/espagne-la-maree-blanche-de-madrid.html
.../..."Au nom des
nécessaires économies à
réaliser en temps de crise, Ignacio Gonzalez, le président de la communauté de Madrid, a
défendu fin octobre son projet de
réforme [voir le quotidien El Pais, du 1er novembre 2012] qui est parvenu, en quelques jours à peine, à
braquer tous les professionnels de la santé. Pour se justifier, l’exécutif a avancé deux chiffres : le coût moyen d’un
patient dans un hôpital géré par le secteur privé s’établirait à 441 euros à l’année, contre 600 dans le public. Il
faudrait donc privatiser à tout va pour limiter la casse budgétaire. Si
le plan
aboutit, la proportion de
lits d’hôpitaux gérés par le privé, à Madrid, passera de 3 %
aujourd’hui à 30 %. Depuis, la colère des blouses blanches gronde dans
la capitale, alors que la crise sociale (26 % de chômeurs) ne faiblit pas. Cinq manifestations spectaculaires, mêlant
professionnels et usagers, se sont emparées des rues de la capitale. Ce sont les forces vives de la « marée blanche
», comme on surnomme ce mouvement inattendu, qui se déroule en parallèle aux manifestations d’enseignants
contre les coupes budgétaires (la «marée verte») ou des travailleurs du social (la
«marée orange»)."
Comment le FMI et la
Banque mondiale ont pris le contrôle de la Tunisie
http://www.bastamag.net/article3024.html
"Les politiques
d’austérité s’exportent hors de
l’Europe.../... Le FMI a décidé d’appliquer ses célèbres méthodes en Tunisie. Un document
confidentiel, révélé fin mars par
des médias tunisiens, a provoqué l’embarras des responsables politiques. En échange d’argent frais de la part du FMI
[1], ceux-ci se sont engagés sur un planning de réformes structurelles, à un rythme effréné. Au programme :
augmentation du prix des carburants, baisse des impôts pour les entreprises, déplafonnement des taux d’intérêt (pour
permettre aux banques d’améliorer leur rentabilité), audit des entreprises publiques de l’énergie – gaz, électricité et
raffinage des produits pétroliers... Ce qui laisse présager des privatisations. Un alléchant
menu néolibéral, que le
gouvernement prévoit de concocter en 9 mois."
Article
4
Envoi par René CHABOY : http://www.lienenpaysdoc.com/
QUEL
PROJET SOCIAL ET POLITIQUE
EN FRANCE
ET EN EUROPE
POUR
LE
XXI ème SIECLE ?
Page d'origine
http://lienenpaysdoc.com/index.php?option=com_content&view=article&id=353:quel-projet-social-politique-en-france-et-en-europe-pour-le-xxi-eme-sieclen-&catid=13:agenda&Itemid=59
Les
partis repliés sur eux-mêmes et sur les intérêts de leurs
élites composent une politique incapable seule de donner aux peuples un avenir social, culturel, écologique et
économique.
"N'attendez
rien du XXIème Siècle. C'est le XXIème Siècle qui attend de vous."
Gabriel Garcia Marquez
(Allocution
au forum de l'UNESCO et de
la banque intermédiaire de développement à Paris 8 Mars 1999)
Ce XXI ème
Siècle ne
pourra pas se construire sans nous et sans projets
coopératifs. C'est ce manque d'espace social oublié par les élites, pensant nous
gouverner, que le XXIème Siècle attend de nous.
Dans
une
mondialisation faisant émerger des différences, des diversités
: les cultures des peuples du monde n'ont-elles pas le pouvoir de
l'engagement à mettre en commun pour se compléter ?
Avant la proposition d'un projet social, revenons sur ces
questions actuelles qui préoccupent les citoyens, concernant
la guerre au Mali engagée contre les terroristes par le Président et
son gouvernement.
En
les lisant
attentivement, retenons que le terrorisme est une conséquence de la
course effrénée aux armements et à la
technologie de plus en plus sophistiquée. Les armes performantes sont
convoitées par des opportunistes en recherche
d'affaires, un nouveau métier de trafiquant émerge dans les pays
appauvris par la guerre économique.
Si un
empire ou
un Etat disparaît politiquement, l'arsenal n'est pas perdu pour tous,
récupéré par ces trafiquants pour les
terroristes, ces armes deviennent des moyens de pressions liés aux
divers chantages.
La
voie
proposée par cette évolution technologique au service de la sécurité
par les armes du futur est donc un mensonge,
car
elle ne protège pas les peuples bien au contraire.
Si
les hommes
se sont toujours battus, faut-il pour autant développer cette course à
la technologie ? Des flèches ou des
cailloux
(comme au temps d'Abel et de Caïn) détruiraient-ils autant
l'environnement et d'humains que les armes d'aujourd'hui
imposées à toute la Planète ?
Est-ce que
leurs
coûts seraient aussi élevés que les armes fabriquées en 2013 et celles
prévues pour l'avenir ?
Par
conséquent
l'évolution technologique des armes est une voie purement destructive
contre les peuples et n'a rien à voir
avec une
économie d'avenir, elle la combat.
Cette
voie
entraîne des conséquences dans ce même état d'esprit de détruire et de
donner à la finance un pouvoir immédiat
aux
puissants qui dirigent la Planète en l'ouvrant fatalement à un
terrorisme et une exploitation sans fin.
Deux
voies émergent pour la
gestion de la Planète :
-
le développement de cette voie destructive qui finira par toucher le
plus grand nombre d'habitants par la misère et le
chômage engendrés.
-
la voie réelle de l'économie d'avenir ne peut prendre forme
sans projet de lier écologie, socio-politique et multi-culture : cette voie peut se nommer sciences et économies de
la Vie.
Cette
deuxième
voie demande à dépasser les mensonges d'Etat et d'institutions laissant
espérer une évolution vers ce modèle
sans en
conduire le réel projet, « les gouvernants d'Etat » restant
dangereusement dirigés eux-mêmes, financièrement,
par les milieux d'affaires européens.
The
Brussels Business : Mais Qui
Contrôle Vraiment l'Europe ?
Rubrique
: Salon des lobbies
["Bien que pratiquement inconnue du grand public, la Table
ronde des industriels européens [ERT] constitue depuis plus de dix ans l’une des principales forces de la scène
politique européenne. La facilité d’accès de ce lobby aux politiciens les plus hauts placés, tant aux niveaux
nationaux
qu’européen, est la clef qui lui a permis de participer à l’élaboration du programme de l’Union européenne. Les
effets de
son influence crèvent les yeux : un mouvement progressif vers
des politiques toujours
plus favorables aux grandes firmes et à la mondialisation économique."]
A ce sujet, lire ces articles :
ERT - European Round Table, la Voix de
l'Industrie (1 )
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article36
&
ERT - European Round Table, la table
ronde au travail (2)
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article98
Cette situation nous amène à des
oppositions entre les
discours et les actes politiques des élites d'Etats, lesquelles ont édifié leur pouvoir personnel sur un modèle qui ne
repose pas
sur la deuxième voie : des contradictions en résultent en permanence.
Les forêts poumons de la terre sont
menacées de dépérissement.
L'Etat
français
conjuguent ces contradictions puisqu'il est dans le peloton de tête des
vendeurs d'armes tout en ajoutant ses
58
réacteurs nucléaires à la dangereuse voie politique, destructive,
imposée par un système devenu binaire
et par
conséquent bloqué à l'ouverture de voies nouvelles d'expérimentation et
à un avenir plus serein, dans la mise en place
d'un développement économique pour les peuples.
http://nucleaire-nonmerci.net/francenucleaire.html
René
CHABOY
Pour compléter
son info :
Soutenez un traité
international sur le commerce des armes en mars 2013
http://www.youtube.com/watch?v=fPa51Tc5SQA
"Chaque année, des millions de
personnes souffrent à cause d'un
commerce incontrôlé et irresponsable des armes." Traité sur le commerce des armes.
Les Nations unies
placent les droits humains au cœur d'un traité historique
http://www.amnesty.org/fr/news/un-puts-human-rights-heart-historic-arms-trade-treaty-2013-04-02
"Mardi 2 avril 2013, les États membres
des Nations unies ont adopté
à une forte majorité un traité sur le commerce des armes qui interdira aux
États de transférer des
armes classiques dans d’autres pays lorsqu’ils sauront que ces armes serviront à commettre ou
à faciliter des
génocides, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre".
Bon, ça suffit !
http://paigrain.debatpublic.net/?p=6947 & http://paigrain.debatpublic.net/?p=7002
"Là, je lance franchement
un appel à se
ressaisir. Nous sommes face à deux phénomènes dont la conjonction nous conduit
tout droit à une catastrophe politique et sociale: le système de
gouvernement oligarchique et post-démocratique nous donne des preuves
par tombereaux de ce qu’il ne sera réparable que si un mouvement de
société très puissant lui impose ; et de leur côté les mouvements et
pratiques sociales, pourtant très dynamiques, ont affectés de
faiblesses structurelles qui, si elles ne sont pas dépassées très
rapidement, rendent cette imposition sociétale
d’un changement positif fort improbable. Donc diagnostic et appel au
secours."
Europe : la voix des
citoyens contre celle des Etats
http://eurocitoyen.blogspirit.com/archive/2013/02/10/europe-la-voix-des-citoyens-contre-celle-des-etats.html
"10 Février 2013. Les dirigeants de
l’Union européenne sont-ils en
train de s’enfermer dans l’égoïsme national ? Le budget européen, négocié par
les 27, pour la période
2014-2020, concrétise la volonté d’austérité des Etats membres et met en lumière l’absence de vision commune des chefs
d'Etat et de gouvernement. Depuis 18 mois, les Etats membres ont avant tout multiplié les entretiens
bilatéraux et les plans de sauvetage de l’euro. L’Union et ses politiques ont souvent été reléguées au second plan. Le
compromis issu du conseil européen des 7 et 8 février 2013 représente l’état de méfiance généralisée à l’égard des
politiques communes de l’Union européenne destinées aux citoyens."
La dette, point nodal
des débats du Forum
http://cadtm.org/La-dette-point-nodal-des-debats-du
"Alors que, d’un côté de la
Méditerranée comme de l’autre, on est
soumis au chantage à l’austérité, la question révèle l’existence de convergences
d’intérêts des peuples.
Tunis, envoyé spécial.
S’il est une thématique qui remplit les ateliers du Forum social
mondial sur le campus de l’université El Manar de Tunis, depuis le 26?mars, c’est bien celle de la dette.
Pour écouter les intervenants, mieux vaut arriver en avance : les salles sont combles, les
débats passionnés."
Recycler, coopérer,
sortir de la précarité : huit jeunes chômeurs montrent le chemin
http://www.bastamag.net/article2997.html
"Pas facile quand on est jeune et
chômeur de lancer son entreprise.
Encore plus en Tunisie où, deux ans après la révolution, le chômage frappe
encore massivement. C’est
pourtant ce que réalisent huit jeunes tunisiens en lançant une coopérative spécialisée dans la fourniture de
matériels de traduction. En s’appuyant sur le recyclage, le partage et l’autogestion. Leur premier défi : équiper les salles
qui accueillent le Forum social mondial, pour que les débats d’idées puissent franchir la
barrière de la langue.
Reportage".
Article
5
Envoi par
Robert BERROUËT-ORIOL ;
voir références à :
LA
TENTATIVE DE RÉHABILITATION
DE JEAN-CLAUDE DUVALIER
EST UN FLAGRANT DÉNI DE JUSTICE
*
par
Robert Berrouët-Oriol
Linguiste-terminologue
Courriel : tradutexte.inter[a]hotmail.com
Lettre ouverte d’un poète au quotidien
Le Nouvelliste d’Haïti
Montréal,
le 13 février 2013
En Haïti, la période durant
laquelle se tient le carnaval est un
moment privilégié d’expression de toutes les outrances du langage
et des frustrations de la vie quotidienne. Elle peut être
également propice à la diffusion d’idées
négationnistes (1) et fallacieuses
dans les champs historique et politique. Formulées en
pareil contexte, les idées négationnistes passent
souvent presqu’inaperçues : l’éructation carnavalesque, seule, mugit
dans la Cité, couvrant de sa bave burlesque toute autre parole.
Arthur V.
CALIXTE, duvaliériste
et tonton-macoute notoire, homme de main des Duvalier père et fils,
vient de mettre à profit pareil contexte en publiant dans Le
Nouvelliste du 8 février 2013, comme à la dérobée, anba pay,
un article mystificateur et négationniste :
http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=113360
Fier ilote d’une sourde
tentative
de réhabilitation du nazillon haïtien, Arthur V. CALIXTE réécrit
l’Histoire, s’inscrit dans le déni des
faits connus et fabrique,
pince-sans-rire, un Jean-Claude Duvalier « victime » et «
dictateur progressiste ». En l’espèce il affabule et ment, prêche
le faux et s’inscrit ainsi dans
le droit fil
de ce que les annalistes les plus
compétents appellent le révisionnisme
historique. En
clair, ce sectateur duvaliériste, qui ne fait aucun métier d’historien
connu et reconnu, est avant tout, dans la lettre même de son article, un
falsificateur, un faussaire de la mémoire collective des Haïtiens.
Le Nouvelliste participe-t-il,
lui aussi, à cette tentative de réhabilitation du nazillon haïtien ?
Je ne le crois pas, telle
n’est pas à ma connaissance la
vision éditoriale du Nouvelliste, mais il appartient aux
lecteurs critiques de ce journal d’être vigilants quant au traitement
d’une information objective, plurielle, alternative, responsable
et différenciée dans ce dossier… À l’aune
de cette réserve, j’estime que Le Nouvelliste
s’inscrit de manière générale dans une
culture démocratique du droit à la liberté d’expression
lorsqu’il permet, même à un faussaire tel
qu’Arthur V. CALIXTE, de s’exprimer dans ses pages. Dans un
tout autre contexte –au cours des années de grande terreur
duvaliériste, par exemple vers 1968 - 1972–, le Nouvelliste n’aurait
pas ouvert ses pages à la romancière Marie Chauvet, aux poètes Anthony
Phelps et Georges Castera, au prêtre Spiritain Max Dominique ou à
l’économiste Gérard Pierre-Charles. L’effectivité du droit à la liberté
d’expression est une conquête des luttes démocratiques des années 1986
– 1991 dont bénéficient les citoyens de toutes allégeances, y compris
certains tontons-macoutes auteurs d’horribles crimes et qui, en 2013,
n’ont pas encore été jugés par la justice haïtienne… Arthur V. CALIXTE,
a bien le droit de s'exprimer, dans Le
Nouvelliste
et ailleurs –la Constitution de 1987
garantit ce droit– ; mais avec le petit
catéchisme papadocoquin qu’il vient
de nous infliger dans Le
Nouvelliste, Arthur V. CALIXTE « oublie » de dire
aux
lecteurs que la liberté de parole et les libertés citoyennes les plus
élémentaires n'existaient pas sous la dictature des
Duvalier, père et fils, qu'il a servi sans états d'âme... Il « oublie » aussi de dire que toute libre prise
de
parole durant la dictature des Duvalier
père et fils a conduit des milliers
d’étudiants, intellectuels, ouvriers, paysans et professionnels en
prison et qu'ils ont été froidement
torturés et/ou tués par les
macoutes... Et de 1804 à
1986, c’est bien durant la
dictature des Duvalier, père et fils, que le pays a connu les plus
grandes saignées migratoires de l’histoire nationale, les exodes
les plus massifs de sa population : cadres, professionnels, simples
travailleurs, chômeurs, paysans, tous fuyant les crimes d’État à
grande échelle, la terreur au quotidien couleur pintade…
La petite confrérie des hommes de main chargée aujourd’hui de
réhabiliter le nazillon, en une posture toute autistique,
tente d’évacuer ou de
discréditer le fait qu’ il existe contre Jean-Claude
Duvalier, depuis plusieurs années, un
solide dossier de
crimes d’État et de mise en accusation devant la justice.
Nombre de victimes de la dictature sont partie
civile des plaintes, les
témoignages des victimes sont consignés et accessibles, des dossiers
rigoureux et bien documentés
ont été déposés par-devant les instances concernées, et il
existe une jurisprudence internationale conséquente
et bien
étayée relative aux imprescriptibles crimes contre l’humanité commis
durant le «règne» du dictateur
Jean-Claude Duvalier. Je cite pour l’Histoire et
surtout pour les jeunes nés après 1986 –ils sont environ 40 % de la
population haïtienne–, des
extraits d’un dossier fort éclairant établi par une institution
crédible, connue pour la rigueur de ses investigations
et de ses interventions, la
Human Rights Watch : ce dossier, qui n’a pas encore été traduit
en créole, porte avec une
grande justesse le titre « HAÏTI, UN RENDEZ-VOUS AVEC
L’HISTOIRE - LES POURSUITES CONTRE
JEAN-CLAUDE DUVALIER
» (2) :
«
Sous l’autorité de Jean-Claude Duvalier, le
gouvernement d’Haïti s’est appuyé sur un vaste réseau de forces de sécurité afin d’imposer son
autorité à travers une série
de violations des droits humains, y compris: les prisonniers politiques
et le Triangle de la mort : des centaines de prisonniers politiques
détenus dans un réseau de trois prisons connu sous le nom de « Triangle
de la mort » sont morts des suites de mauvais traitements ou
d’exécutions extrajudiciaires. Disparitions et assassinats politiques :
de nombreux prisonniers politiques pénétrèrent dans le « Triangle de la
mort » sans en ressortir, et leurs familles ignorent toujours leur
sort. Des exécutions sommaires de prisonniers ont également été
rapportées, notamment celles des prisonniers détenus à Fort Dimanche,
le 7 août 1974 ; celles de sept personnes exécutées le 25 mars 1976 ;
huit prisonniers auraient également été exécutés à Morne Christophe et
Titanyen le 21 septembre 1977. Enfin, les forces de sécurité se
seraient également rendues coupables d’assassinats politiques. Actes de
torture : les prisonniers politiques étaient souvent soumis à des
tortures brutales lors de leurs interrogatoires. Une méthode de torture
couramment utilisée – le djak, en créole haïtien – consistait à
attacher les mains des prisonniers derrière leurs jambes pliées, et à
introduire un bâton ou une barre entre leurs jambes et leurs bras.
Ainsi attachés, les prisonniers étaient frappés avec des bâtons.
Répression contre la presse et contre les dissidents politiques : les
libertés d’association, de réunion et d’expression firent l’objet de
sérieuses restrictions. Le gouvernement fit fermer des stations de
radio ou des journaux indépendants à plusieurs reprises et des
journalistes étaient constamment passés à tabac, emprisonnés et
contraints de fuir le pays.» ( Lien
ici pour consulter ce
dossier ).
Le déni de justice au cœur de
l’appareil judiciaire
haïtien
Dans l’analyse objective de la
tentative en cours de réhabilitation du nazillon Jean-Claude Duvalier,
il ne faut surtout pas
perdre de vue plusieurs axes de la configuration sociopolitique d’Haïti
dans son ensemble: (a) la société haïtienne est
encore profondément « duvaliérisée
(3) » ; (b) l’actuel
Exécutif haïtien est
un pouvoir structurellement et idéologiquement
néo-duvaliériste qui de facto garantit
l’impunité au dictateur Jean-Claude Duvalier ; (c) à l’instar des autres
composantes de l’État,
l’appareil judiciaire haïtien est largement défaillant et souvent aux
ordres du politique auquel
il est soumis par tradition et au gré de ses intérêts. Et tous ces axes
de la configuration sociopolitique d’Haïti recoupent
d’autres vecteurs : la
braderie des valeurs nationales de référence ; la réitération des
crises institutionnelles affaiblissant à la fois
l’Exécutif et le législatif ;
l’effondrement de la production agricole qui annonce l’arrivée d’une prochaine
famine à l’échelle
nationale ; le développement d’une sous-culture du
mercenariat prédateur , enfantée par le
duvaliérisme, est à l’œuvre dans
la bourgeoisie traditionnelle, dans les souilles de la petite
bourgeoisie urbaine, dans les ministères, chez les
lumpen-intellectuels et les
lumpen-professionnels, ainsi que dans les couches défavorisées de la
population sujettes aux sirènes
du narcotrafic et du populisme d’État : un populisme verbomoteur
prédateur et gran manjè
alimenté au fil des dérives lavalassiennes.
Il faut aussi prendre en
compte que
l’École de la magistrature est une institution jeune (elle a été créée
en 1995) et elle n’a
pas encore d’impact qualitatif mesurable sur le judiciaire en Haïti. Et
sauf exception, dans la configuration de soumission
multiservices de la
magistrature au politique, la défaillance du pouvoir judiciaire est
particulièrement propice
à la reproduction de la sous-culture de l’impunité et
de la banalisation des crimes de la dictature duvaliériste
dont Arthur V. CALIXTE,
duvaliériste et tonton-macoute notoire, homme de main des Duvalier père
et fils, est probablement
le porte-parole officieux. Car c’est bien cette sous-culture de
l’impunité qui permet de comprendre, pour
l’essentiel, les atermoiements
sinon la cécité consentie des pouvoirs judiciaire et exécutif depuis
1987 au chapitre de
l’imposture étatique. Exemples : (1) les
assassins de Mireille Durocher-Bertin
n’ont toujours pas été jugés ; (2) ceux de Jean Dominique
non plus ; (3) les mercenaires narco-pyromanes du FRAHP se la
coulent douce sans être inquiétés ; (4)
les narco-mercenaires des FAd’H (Forces armées d’Haïti) et autres
condottiere du coup d’État de 1991 mènent
carrosse en Haïti ; (5) les narcotrafiquants lavalassiens
courent toujours, parmi lesquels les meneurs de la sanglante «Opération Bagdad» de 2004 ; certains d’entre
eux
occupent aujourd’hui les antichambres glauques de l‘actuel
Exécutif ou, comme frappés d’une grâce « patriotique », d’une
mutité monnayée par l’Exécutif, s’affairent à «
légiférer » au Parlement… Et il
semble que l’on ne soit pas près
de voir l’aboutissement de l’explosif dossier du narco-kidnappeur
Clifford
Brandt –allié naturel du pouvoir rose-pintade–, emprisonné
depuis plus de deux mois… Mais par-dessus tout on le sait,
l’appareil judiciaire haïtien a
depuis fort longtemps été étiqueté par la malice populaire: « l’enquête
se poursuit », elle vogue «
de Charybde en Scylla », loin, très loin de la règle du Droit …
Pourtant pourtant Haïti
a signé nombre de conventions internationales.
À ce chapitre, voici ce qu’en
dit
William G. O’Neill, avocat spécialiste des questions de droits de
l’homme et conseiller des
Nations–Unies pour le Kosovo. Il nous enseigne qu’« Haïti a
reconnu la juridiction du tribunal interaméricain et se trouve donc liée par ses
principes.
Les exactions aboutissant aux milliers de victimes assassinées,
torturées et disparues
sous le règne de Jean-Claude Duvalier ont été des crimes contre
l’humanité au moment de leur perpétration entre
1971 et
1986. Ces victimes, leurs parents et les survivants méritent
de voir leur cas enfin saisi par la Justice. En
conséquence, la
décision du Juge Carvès doit être et attend d’être renversée. »
(William G. O’Neill, «
Analyse des décisions arrêtées par le commissaire du
gouvernement Félix Léger au 3 novembre 2011 et par le
juge d’instruction
Jean Carvès au 30 janvier 2012», Social Science Research
Council, New York, NY, 1er février 2012, p. 4)
Heurts et malheurs de la
sous-culture de l’impunité
en Haïti
Ce n’est pas par hasard que
l’étiquette «éducation civique», en Haïti, recouvre si peu l’éducation
à la citoyenneté. Celle-ci est absente des
programmes de l’École de la
république et elle est inconnue de l’enseignement supérieur national.
En l’espèce et à ma
connaissance, DEPUIS L’ADOPTION PAR RÉFÉRENDUM DE LA
CONSTITUTION DE 1987, AUCUN
DISPOSITIF DIDACTIQUE EN
CRÉOLE COMME EN FRANÇAIS N’A ÉTÉ MIS EN PLACE À L’ÉCHELLE NATIONALE POUR PERMETTRE AUX
JEUNES
D’ANALYSER LA TYRANNIE DUVALIÉRISTE ; ET, DE MANIÈRE LIÉE, AUCUN BILAN CRITIQUE
SYSTÉMATIQUE
DE LA DICTATURE DUVALIÉRISTE N’A DURABLEMENT IRRIGUÉ LE CORPS SOCIAL
HAÏTIEN DANS SON
ENSEMBLE DE 1987 À NOS JOURS. Le pays n’a toujours pas fait sa
catharsis du violent trauma
duvaliériste. Il n’a pas encore fait le deuil du duvaliérisme
en tant que système totalitaire
qui a violemment et sur
le long terme déstructuré le tissu social haïtien et qui a dépouillé la
citoyenneté haïtienne de sa dignité comme de ses
valeurs républicaines de
solidarité. De sorte que les générations d’après 1986 ont grandi
privées de certains repères
essentiels, et elles pensent leur rapport à l’Histoire dans une
relative méconnaissance du système totalitaire duvaliériste
–certains se croyant
même autorisés –ont-ils été soudoyés ?–, à solliciter Jean-Claude
Duvalier comme «
parrain » d’une récente promotion sortante de l’École de droit des
Gonaïves… L’expérience a montré qu’un peuple qui ne
connaît pas son passé, qui
n’a pas appris à exorciser ses vieux démons, à évacuer en l’assumant un
passé criminogène, ne
peut véritablement positionner son présent ni fonder son avenir. La
lecture critique du passé, à l’échelle nationale, est au
fondement de la maîtrise du présent
comme de l’avenir. Tant que la société haïtienne n’aura pas
trouvé les voies et moyens de
sortir de la macabre banalisation du système totalitaire
duvaliériste qui structure l’inconscient
collectif
national depuis 1957, elle restera prisonnière du spectre du
passé, y compris de la peur revenue dans nos
esprits, dans nos rues et
dans les rapports entre les citoyens. La peur aujourd’hui
couleur rose-pintade, l’effroi,
le spectre du
«silence-tais-toi», la crainte d’être «dénoncé par», de disparaître
sans laisser de traces…, sont dans l’Haïti de février 2013
revenues comme autrefois, comme
sous Papa Doc et Baby Doc… La sous-culture de l’impunité
en a déjà induit le
mortifère décours.
Car la sous-culture de
l’impunité
est aussi à ce prix : l’iconolâtrie inconsciente ou monnayée
de la peste duvaliériste, la banalisation morbide des
crimes d’État commis à grande
échelle sous le «règne» de Jean-Claude Duvalier, comme s’il seyait de louanger Hitler pour
gommer et faire oublier les camps haïtiens de la mort,
Auschwitz-Birkenau, en écho aux tortures cadavéreuses de
Fort-Dimanche qu’Arthur V.
CALIXTE voudrait feindre d’oublier et nous faire oublier... Et d’aucuns, confortablement
installés dans le déni de l’Histoire ou tapis, à l’instar d’Arthur V.
CALIXTE, sous le râle édenté
du négationnisme, iront même jusqu’à dire: « Jean-Claude Duvalier
c’est du passé, tournons la page, pensons à l’avenir, Haïti
is
open for business »… La petite confrérie des hommes de main
chargée aujourd’hui de réhabiliter
le dictateur Jean-Claude Duvalier a ainsi beau jeu de faire croire que
l’idée de « réconciliation nationale » n’exige pas en amont son
préalable:
la justice. Alors on ne le dira jamais assez, en Afrique du Sud comme
ailleurs, le processus
de réconciliation nationale a été précédé de la traduction des auteurs
des crimes d’État par-devant la justice. En clair,
l’effectivité de la justice doit en amont
irriguer l’ensemble du corps social et historique. Il est ainsi avéré que la réconciliation
nationale est inséparable de la justice: c’est bien sur ce chantier
qu’il faut véritablement situer l’édification d’un État de droit en Haïti.
La traduction effective de
Jean-Claude Duvalier par-devant la justice haïtienne constitue le
premier axe de la constitution
d’un État de droit en Haïti. La tenue d’un procès équitable en présence
des victimes ou de leurs représentants, ainsi que le respect de la règle du Droit
seront exemplaires à plusieurs titres et devront servir de modèle à l’inculpation
juridiquement fondée de tous les autres apprentis-dictateurs de l’après
1987. Et, si au cours des prochains mois, la défaillance de l’État s’avère
insurmontable à l’échelle nationale, la société civile devra impérativement œuvrer pour que
Jean-Claude Duvalier soit traduit devant une instance judiciaire
internationale apparentée
au Tribunal pénal international de La Haye. Le gouvernorat de la
Minustha –si friand en organisation d’élections fo mamit
et ordonnateur d’une récente élection présidentielle au scrutin presque
proche de la barre des –20
% de participation à l’échelle nationale–, doit avoir dans ses cartons
une option de cette nature…
Culture de l’impunité,
tentative de
réhabilitation de Jean-Claude Duvalier, déréliction des jeunes nés
après 1986: l’économiste
Junia Barreau, dans un récent témoignage, aussi rigoureux,
courageux, que conforme à la vérité historique,
exprime le sentiment
des jeunes d’Haïti, ceux qui sont de « La génération de la
liberté d’expression » dont elle
fait partie de la manière
suivante: « Si on refuse de juger Duvalier, on ne sait pas pour
combien de temps encore le pays restera enfermé dans
cet abîme, prisonnier de cette
noirceur. Parce que rien ni personne ne pourra empêcher que le pays
ré-expérimente
un autre régime totalitaire dans le futur. Et ce sera même le chemin le
plus sûr vers
un autre
régime dictatorial. La société haïtienne a un choix à faire, et selon
ce choix le pays se retrouvera vers le chemin lumineux de la
démocratie ou
vers le chemin ténébreux de la dictature. (…) Est-ce qu'il peut y avoir
une autre
dictature
sanglante en Haïti? À cette question, la réponse est oui en fonction du
choix que fait aujourd'hui la société
haïtienne. C'est à nous
de choisir... » (« Je suis de la génération de la liberté
d’expression ! » ( CanalPlus
Haïti
)
Alors après avoir donné la
parole à
Arthur V. CALIXTE, Le Nouvelliste
publiera-t-il dès demain cette lettre ouverte que je lui adresse ? Ses lecteurs
le
sauront très vite… Dans tous les cas de figure, j’entends porter haut
et fort ma libre parole
citoyenne et ma voix de poète contre toute tentative de réhabilitation
du dictateur Jean-Claude Duvalier. C’est aussi sur ce mode que je tisse
ma
libre modeste contribution à la construction d’un véritable État de
droit dans mon pays
natal.
Robert
BERROUËT-ORIOL
______________________________
Notes :
-1) Négationnisme :
ce terme se réfère directement à la négation des crimes contre
l’Humanité commis par les nazis en général, et à la négation de
l'existence des chambres à gaz homicides en particulier. Ces chambres à
gaz avaient été mises en place par le régime nazi, durant la Deuxième
guerre mondiale, dans le cadre de la Solution finale visant à l'anéantissement total
des communautés
juives. L’objectif principal du négationnisme est de réhabiliter la
dictature hitlérienne (1933-1945) et de
donner à son idéologie de base
– le national-socialisme - un
nouvel avenir. Le
négationnisme peut également être
considéré comme une nouvelle forme
d’antisémitisme. Ses leaders et ses adeptes sont désignés
par les termes négationnistes
ou négateurs.
Autres termes pour les identifier :
falsificateurs de l'histoire,
assassins de la mémoire
(nom proposé en 1987,
par Pierre Vidal-Naquet dans son livre Les Assassins de la mémoire,
éditions La Découverte), prédateurs de la mémoire
(terme
proposé par Manuel Abramowicz, en 1993, dans Extrême droite et
antisémitisme en Belgique - de 1945
à nos jours, éditions EVO), chiffonniers
de l’histoire (in l’ouvrage
collectif portant ce titre, édité
en 1997 par
les
éditions Syllepse et Golias) ou encore faussaires de
l’Histoire (in, en 1999, le livre s.d. de Christian
Terras, aux
éditions Golias).
(Manuel Abramowicz, « Des
définitions pour comprendre
» : http://www.resistances.be/negat16.html)
-2)
Dossier de Human
Rights Watch. Copyright © avril 2011 Human Rights Watch All
rights reserved. Printed in the United States of America ISBN:
1-56432-762-0
-3)
Sur l’imprégnation
du discours duvalérien dans le corps social haïtien,
voir la remarquable étude princeps de Karl Lévêque, prêtre jésuite
haïtien : « L’interpellation mystique dans le discours
duvaliérien ». Revue Nouvelle Optique,
Montréal, 1971.
Article
6
Envoi par
Georgia BECHLIVANOU
MOREAU ;
références : Docteur en Droit ; Avocate au Barreau de Paris
Source de l'image : Wikipedia
L'EVASION
COMME MOYEN LEGITIME DE PROTECTION PHYSIQUE
?
LA
DECISION AUDACIEUSE D'UN TRIBUNAL GREC
Par Georgia BECHLIVANOU MOREAU
Spécialisée
en droit pénitentiaire
européen et Droits de l’Homme
Malgré la
crise économique et
sociale qui sévit en Grèce depuis maintenant quatre ans, ses juges
viennent nous donner l’exemple qu’ils restent debout pour défendre la
dignité des hommes et des femmes, nationaux et étrangers.
Le caractère historique de la décision rendue par le tribunal
correctionnel d’Igoumenitsa, le 2 octobre 2012, sur l’évasion des
quinze migrants en est la preuve. Historique non seulement pour la
Grèce mais aussi pour l’histoire du droit pénal de tous
les pays et certainement des pays de l’Europe.
C’est la
première fois qu’un juge
national justifie l’évasion comme moyen de mise en application du
principe de respect effectif de l’article 3
de la Convention européenne des droits de l’homme pour la
protection de la dignité et de l’intégrité des personnes détenues !
Il existait dans le droit français, un seul motif de justification de
l’évasion : l’aspiration naturelle de l’homme de rechercher sa
liberté. En effet le droit pénal français, avant 2004, ne
punissait pas la simple évasion. C’est ce qui résulte de la lecture a
contrario de l’article 245 du code pénal qui incriminait
uniquement le fait de s’évader par violence, effraction ou
corruption.
Cette disposition de bon sens étant disparue, l’évasion est un
acte absolument interdit. Depuis une loi du 9 mars 2004, «
constitue une évasion punissable le fait, par un détenu, de se
soustraire à la garde à laquelle il est soumis » (art. 434-27 C.
pénal).
Même si la vie de la personne détenue est
en danger, elle n’a
pas droit de s’échapper. Le sens de la privation de liberté, pourtant
limité à la liberté physique, continue paradoxalement, à
s’étendre jusqu’à englober la vie et la mort de la personne.
Et ce n’est pas la Cour européenne des droits de l’homme, ni d’autres
instruments de contrôle internationaux qui vont recommander aux Etats
de libérer les personnes s’ils ne sont pas en état de les détenir dans
des conditions compatibles avec la sauvegarde de leur santé, de
leur intégrité ni même de leur vie. Cette abstention est
justifiée par la non-immixtion dans le périmètre de la
souveraineté des Etats. Pourtant cela serait la conséquence
logique des obligations des Etats de prendre toutes les mesures
pour assurer la santé, l’intégrité et la vie de toute
personne, qui, soulignons-le au passage, doivent bénéficier de la
garantie absolue.
Si l’Etat n’a pas les locaux nécessaires, ni l’argent nécessaire, ni
les infrastructures pour garantir ces droits fondamentaux qui sont
communs à toutes les personnes, il doit recourir au seul moyen possible
: la remise en liberté. Même si nous venons vers la logique de
proportionnalité (pourtant exclue du raisonnement sur
l’article 3, puisque la violation de
celui-ci ne peut souffrir d’aucune
justification), les buts cherchés par une détention quel
que soit son cadre (garde à vue, peine, rétention, etc.) ne
peuvent pas aller jusqu’à justifier la
mort ou les atteintes graves à la
santé et l’intégrité physique. La protection absolue de
ces droits est prioritaire par
rapport aux buts de l’arrestation ou du maintien en
privation de liberté d’une personne.
En tout cas, c’est dans ce sens que ce
magistrat grec a
trouvé le courage d’aller pour protéger la santé de quinze personnes
évadées sans violence caractérisée. Ces
personnes étaient détenues,
au motif de faux papiers et en attente de leur expulsion, dans un
local de quinze mètres carrées, dans lequel ils pouvaient être
entassés jusqu’à trente. Certaines d’elles y étaient
depuis quarante-cinq jours. Sans eau pour se laver,
partageant une toilette sèche située dans ce
local, sans pouvoir s’allonger pour dormir tous les soirs,
sans changer de vêtements. Bref ! elles étaient
enfermées comme le bétail dans les foires. Avec comme conséquence
d’avoir attrapé différentes maladies infectieuses et de continuer à
être exposées à plusieurs maladies contagieuses.
Le
raisonnement de
cette décision étant précieux, nous vous invitons à lire la décision
dans son intégralité (traduite par nos soins).
Georgia BECHLIVANOU MOREAU
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Texte intégral de la décision
«
682/2012 TRIBUNAL CORRECTIONNEL D’IGOUMENITSA (584676)
682 / 2012
[transcription
de lettres majuscules grecques par JJ REY :
pé-lambda-êta-mu-mu_êta-gamma-omicron-upsilon-mu]
(584676)
Document source original
Évasion de détenus. Acte illégal. La durée et les conditions de
détention violent les articles 3, 8, 13 de la Convention européenne des
droits de l’Homme et l’article 2§1 de la Constitution. L’évasion a eu
lieu afin d’éviter un danger présent et inévitable ; par conséquent, la
responsabilité pénale est écartée en vertu de l’article 32 du Code
pénal.
Numéro 682/2012. Actes et décision du Tribunal correctionnel
d’Igoumenitsa. Séance du 2 octobre 2012.
Tribunal : Athanassios P. Terzoudis, Juge
correctionnel, Aikaterini Saplaoura,
Substitut du Procureur, Theodora Rossinaki, Secrétaire, Les accusés …..
Acte : Evasion de détenu.
SUITE AU RAISONNEMENT CONFORMEMENT À LA LOI
Eu égard à la procédure relative aux preuves, aux témoignages
sous serment des témoins d’accusation, à la lecture des documents de
l’audition des accusés, et eu égard à l’ensemble de la
discussion de cette affaire, il est établi que : en effet,
les accusés, détenus au commissariat de police de Thesprotia qui se
situe au port d’Igoumenitsa, se sont intentionnellement évadés du
30/09 au 01/10/2012. Précisément, pendant le temps et dans les lieux
susmentionnés, alors que les gardiens ont ouvert les portes et se sont
introduits dans ces locaux, afin de vider les
poubelles, les derniers les ont repoussés violemment
en même temps qu’ils ouvraient les portes des locaux de détention ayant
eu comme conséquence à ce que les gardiens soient immobilisés et que
les accusés sortent des locaux et partent vers une direction inconnue.
De l’ensemble de preuves de l’affaire, il résulte de manière
irréfutable que chacun des accusés ait commis l’acte illégal d’évasion
de personne détenue (article 173 § du Code pénal). Cet acte est dans
son principe et dans sa finalité illégal, de surcroît, imputable,
a priori, à chacun des auteurs. Toutefois, il a également été prouvé
que les conditions de vie des accusés détenus jusqu’au jour de leur
évasion, précisément le premier pendant 9 jours, le second pendant un
mois, le troisième pendant seize jours, le quatrième pendant dix-sept
jours, le cinquième pendant un mois, le sixième pendant trente-deux
jours, le septième, huitième et neuvième pendant dix-huit jours, le
dixième pendant trente-deux jours, le onzième pendant trente-quatre
jours, le douzième pendant trente et un jour, le treizième pendant
trente-six jours, le quatorzième pendant
trente-cinq jours, le quinzième pendant quarante jours, ont été
déplorables et extrêmement dangereuses pour des êtres
humains, compte tenu du fait que :
Le local de garde à vue où ils étaient détenus n’a jamais été nettoyé
ou désinfecté et, de manière générale, n’y sont pas respectés les
règles élémentaires d’hygiène et de propreté (il existe seulement
une toilette chimique pour l’ensemble de personnes détenues située dans
le local même où elles dorment ; il n’y aucune arrivée d’eau ; les
détenus souffrent de poux et de puces, de psoriasis, de typhus, de
maladies de peau et d’autres maladies infectieuses contagieuses ou
pas). De sorte que le lieu de vie des accusés constitue un vivier
des microbes, des virus et d’autres micro-organismes nuisibles pour la
santé humaine et dont la prolifération est favorisée par l’entassement
incessant d’un grand nombre de détenus provenant de divers pays
(notamment de l’Asie et de l’Afrique) qui ne se sont pas lavés et
n’ont pas changé de vêtements pendant des semaines, voire des
mois.
Dans le local de détention en question, qui mesure de 15m², sont
entassées jusqu’à 30 personnes de sorte que l’espace de vie
soit insuffisant et qu’il ne soit pas possible à toutes les
personnes de s’allonger tous les soirs au sol pour dormir (il n’existe
pas de lits).
Les détenus y étaient enfermés pendant 24 sur 24 heures, sans
possibilité de sortie, de promenade, d’exercice ni de loisirs (voire
les témoignages des accusés et des témoins). Compte tenu de ces
données, nous jugeons qu’il y a eu violation des
dispositions de l’article 3 de la Convention européenne des
droits de l’Homme (CEDH) qui interdisent les traitements inhumains et
dégradants, cette Convention ayant été ratifiée et mise en
vigueur par la loi n°53/1974 avec valeur supérieure à toute
disposition nationale contraire, conformément à l’article 28§1 de
la Constitution. Bien sûr, les mesures privatives de
liberté sont accompagnées inévitablement de souffrance et
d’humiliation, s’agissant d’une situation sans
échappatoire mais qui en soi ne
constituent pas une violation de l’article 3 de la CEDH. En
revanche, cette disposition impose à l’Etat de s’assurer à ce que toute
personne privée de sa liberté soit détenue dans des conditions
compatibles avec le respect de la dignité
humaine (voir aussi l’article 2§1
de la Constitution) ; que les modalités d’exécution d’une telle
mesure ne la soumettent pas à une angoisse ou épreuve dont
l’intensité dépasse le seuil inévitable de souffrance et d’épreuve
entraînée par une telle mesure ; et qu’en tenant compte de
nécessités pratiques de la détention/rétention, la santé et le
bien-être soient assurés de manière satisfaisante (voir CEDH :
Seydmajed c. Grèce, 6376/12, Kudla c.
Pologne, GC, 3021O/96, §§92-94, CEDH 2000-XI, et
Mouisel c. France, 67623/01, §40, CEDH 2002-IX).
Dans le cas d’espèce, les accusés étaient détenus pour entrée
illégale sur notre sol et possession ou usage des faux papiers de
voyage dans l’attente d’exécuter une mesure administrative d’expulsion.
Cependant, eu égard d’une part, à la durée, et, d’autre, aux conditions
de détention, la violation des articles 3, 8 et 13 de la CEDH et 2§1 de
la Constitution est retenue. Par conséquent, il est considéré que
l’évasion a eu lieu afin d’éviter un danger sérieux et inévitable
par un autre moyen qui, indépendamment de leur fait, menaçait leur
santé par le risque, précisément, de contagion des maladies
infectieuses compte tenu de l’accès très difficile aux soins
médicaux et hospitaliers. Pour ces raisons, il est considéré
que l’imputabilité de l’évasion, acte illégal dans son principe et sa
finalité, doit être écartée et que, par
conséquent, conformément à l’article 32
du Code pénal, ils soient tous déclarés
innocents.
PAR CES MOTIFS
Statuant en présence des accusés : 1…. 17
Le tribunal, au motif de concours des conditions d’application de
l’article 32 du Code pénal, déclare les accusés innocents du fait
qu’ils se sont intentionnellement évadés le 31/09 vers le
01/10/12 du commissariat de police de Thesprotia, qui se
situe au port d’Igoumenitsa, où ils étaient détenus.
Précisément, pendant le temps et dans les lieux susmentionnés, alors
que les gardiens ont ouvert les portes et se sont introduits dans ces
locaux, afin de vider les poubelles des détenus, les
derniers les ont repoussés violemment en même temps qu’ils
ouvraient les portes des lieux de détention ayant eu comme conséquence
à ce que les gardiens soient immobilisés et que les accusés sortent des
locaux de détention et partent vers une direction inconnue.
Les frais et dépens sont à la charge de l’Etat.
L’audience, le jugement et le prononcé rendu sur-le-champ, ont eu lieu
en public.
Igoumenitsa, 2 octobre 2012.
Juge correctionnel, Athanassios P.
Terzoudis,
Secrétaire, Theodora Rossinaki »
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Traduit par Georgia Bechlivanou Moreau
Avocate au Barreau de Paris
Pour compléter
son info :
Malades en prison : la
colère du médecin de Fresnes
http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article4485
"Anne Dulioust n’en peut
plus et veut "alerter
ceux qui ont encore la force de s’indigner". Cette médecin de 56 ans,
docteure en immunologie, est depuis début 2011 chef de pôle de
l’Etablissement public de santé national de Fresnes (EPSNF,
Val-de-Marne), l’un des huit hôpitaux sécurisés qui prennent en charge
les détenus malades. Elle s’est scandalisée, le 27 mars, dans un
courrier "aux autorités compétentes", de "la réalité de l’état de santé
des personnes âgées détenues".
Qu’est-ce qui motive votre coup de colère ?
Quand j’ai été chargée de redresser l’hôpital de Fresnes, j’avais la
conviction que les détenus devaient bénéficier des mêmes soins qu’à
l’extérieur. Je me suis rapidement rendu compte de l’ampleur de la
tâche. L’hôpital est confronté à une prise en charge de patients âgés
pour lesquels l’hospitalisation n’est pas la réponse."
Article
7
Envoi par Robert
BIBEAU : http://www.robertbibeau.ca/
LA
RÉVOLTE DES AUTOCHTONES DU CANADA
16.01.2013
L’émergence du
mouvement « Idle No More
» (que l’on peut traduire par « Finie
l’apathie ! »),
combinée à la grève de la faim observée par la cheffe du conseil de
bande de la réserve indienne d’Attawapiskat : Theresa Spence – une
communauté située sur la côte ouest de la Baie James dans le nord de
l’Ontario – a remis la lutte de résistance des nations autochtones au
premier plan sur la scène politique canadienne.
Partout
à
travers le Canada des actions de révolte se sont multipliées : «flash
mobs», manifestations, occupations, blocages de routes, de ponts et de
chemins de fer. Ces actions témoignent de la forte présence des peuples
autochtones partout sur le territoire canadien (un million deux cent
mille indiens, inuit et métis reconnus - 2006) (1).
La
révolte
amérindienne rappelle de manière spectaculaire que l’État canadien et
ses différentes composantes – telles que les gouvernements provinciaux
dont le gouvernement du Québec – a été édifié sur la base de
l’expropriation des terres des Premières nations, sur la base de la
spoliation de leurs ressources naturelles et sur la négation de leurs
droits ancestraux.
Officiellement,
le mouvement amérindien « Idle
No More » a
été créé au mois d’octobre 2012, à la suite du dépôt au Parlement
d’Ottawa du projet de loi C-45 («Mammouth II») par le gouvernement
fédéral de Stephen Harper. Ce projet de loi propose notamment de
modifier unilatéralement le processus de consultation des conseils de
bande (autochtones) mis sur pied en vertu de l’infâme Loi sur les
Indiens de 1985, prolongement de l’Acte sur les Sauvages de 1876 (2).
Ces modifications au processus de consultation visent en réalité à
faciliter l’intrusion sur les réserves, la spoliation des ressources,
la dégradation environnementale, et le saccage des terres sur les «
Réserves indiennes » à l’encontre des intérêts des peuples autochtones.
Les
instigatrices amérindiennes du récent mouvement dénoncent les
modifications à la Loi sur la protection des eaux navigables et de
manière plus générale, l’affaiblissement de la réglementation fédérale
en matière de protection de l’environnement et des ressources
naturelles, ce qui aura un impact évident sur l’avenir des communautés
autochtones. Par ces mesures législatives le gouvernement fédéral
s’autorise et autorise les gouvernements provinciaux canadiens – y
compris le gouvernement québécois – à brader les terres autochtones. Le
gouvernement Harper mène cette charge pour le profit des monopoles
miniers et énergétiques canadiens et étrangers (Entreprises de
l’oléoduc de la Mackenzie ; multinationales minières chinoises au
Nunavut ; pétrolières américaines des sables bitumineux de l’Alberta ;
minières étrangères du Nord de la Colombie Britannique ; monopoles
miniers indiens (Arcelor Mital) et chinois et hydro-électriques
québécois (Hydro-Québec) du Plan Nord au Québec ; etc.) (3).
Depuis
un mois,
le mouvement « Idle No More » s’est répandu dans à peu près
toutes les communautés autochtones du pays. Il met désormais en
présence à la fois des membres des diverses communautés, ainsi que les
leaders reconnus et appointés par l’État canadien à la tête des
conseils de bande et de leurs grands regroupements nationaux comme l’Assemblée
des premières nations. Le mouvement de contestation est donc
marqué par toutes les contradictions qui caractérisent les relations
entre les Premières nations autochtones – l’État impérialiste canadien
– la classes capitaliste monopoliste qui le dirige en sous-main – et le
peuple canadien.
Ainsi,
l’impérative exigence de certains chefs de bande de tenir des
discussions entre les chefs des Premières nations et le « Chef »
Stephen Harper d’Ottawa, en présente du futile gouverneur général du
Canada – puéril représentant de la Couronne d’Angleterre – loufoque
reliquat d’une époque coloniale Britannique révolue, n’est nullement
endossée par les ouvriers autochtones, les chômeurs, les désœuvrés
vivant de l’aide sociale sur leurs terres dévastées, spoliées et
saccagées par les monopoles miniers, énergétiques et forestiers
multinationaux et canadiens.
La
classe
ouvrière autochtone participe à ces luttes et à ces révoltes contre la
Loi sur les indiens, et contre toutes celles qui l’ont précédée et par
lesquelles les gouvernements canadiens – y compris le gouvernement
québécois – se sont autorisés à parquer les amérindiens dans le « tiers
monde » des « Réserves indiennes » – structure juridique semblable à
des bantoustans – après avoir kidnappé leurs enfants, les avoir
endoctrinés dans des collèges et des couvents chrétiens, loin de leurs
parents, les violant et les dépouillant de leur héritage ethnique,
culturel et linguistique. Depuis ce temps l’État bourgeois fédéral
canadien et les gouvernements bourgeois provinciaux – y compris le
gouvernement québécois – sont coupables de génocide culturel contre les
Premières nations autochtones (4).
Aujourd’hui,
la
section amérindienne de la classe ouvrière canadienne – nos frères de
classe issus des Premières nations – vivant dans les Réserves et hors
des Réserves, est toujours soumise à l’oppression nationale contre sa
culture, ses langues et son mode de vie ancestral, mais aussi
et surtout ces prolétaires amérindiens, inuit et métis, sont victimes
de l’oppression de classe fondement de toutes les formes d’oppression
en société impérialiste.
Les
ouvrières
et les ouvriers canadiens issus des Premières nations soutiennent le
mouvement de révolte contre la Loi sur les indiens et contre toute les
mesures contenues dans les iniques Loi C-45 et C-38. Le gouvernement
Fédéral et les gouvernements provinciaux au Canada – y compris le
gouvernement québécois – ne doivent plus intervenir sur les territoires
des « Réserves indiennes » et ils doivent cesser d’autoriser quiconque
à s’activer sur les territoires autochtones sans l’accord officiel des
bandes autochtones et de leurs représentants dûment choisis selon les
modes de représentation autochtones ancestraux.
Les
luttes de
résistance de la classe ouvrière autochtone sur le front économique de
la lutte des classes – contre l’exploitation du travail salarié – tout
comme leurs révoltes contre l’oppression nationale de classe (langue,
culture, droits ancestraux, propriété et exploitation écologique de la
Terre-mère et de ses ressources naturelles), sont partie intégrante de
la lutte de l’ensemble de la classe ouvrière canadienne – comprenant sa
section québécoise – contre le système d’exploitation impérialiste
canadien.
Le
prolétariat
canadien salue la résistance et les luttes de sa section ouvrière
autochtone.
Pour
compléter
son info :
Les
mouvements sociaux
du Québec, du Canada et des Peuples autochtones créent une alliance
historique
http://www.alterinter.org/spip.php?article3934
"MONTRÉAL, le 28 janvier 2013 – Un
regroupement d’une ampleur
historique rassemblant plus 150 délégué-es de nombreux mouvements
sociaux à travers le Canada s’est tenu à Ottawa les 26 et 27 janvier
dernier. Définissant une stratégie commune contre les politiques
d’austérité du gouvernement Harper, les participants ont annoncé la
tenue à l’automne 2014 du Premier Forum Social des Peuples au Canada
qui regroupera sous une même bannière des dizaines de milliers de
personnes.
Cette assemblée de fondation du Forum des peuples arrive alors que les
mobilisations pour davantage de justice sociale sont présentement
incontournables au Canada. Elle annonce aussi la convergence sans
précédent entre des acteurs tel que le mouvement étudiant québécois,
Idle No More, Occupy, des centrales syndicales québécoises et
canadiennes, des activistes de divers horizons, etc."
Article
8
Envoi de Cerises
: http://www.cerisesenligne.fr/
RAPA NUI,
L'ILE DE PAQUES
125 ans de colonisation
chilienne, 50 ans d’invasion touristique, les Rapanui (les Pascuans),
se battent pour récupérer les terres ancestrales, objets d’une lutte
séculaire.
Le 9
septembre 1888
un traité est signé entre des
natifs de l’île et le Chili.
Rédigé en deux exemplaires, l’un, en espagnol, parle de cession
des terres au Chili, l’autre, en tahitien et Rapa-nui, non.
Aujourd’hui, l’État chilien dispose de plus de 90 % des terres.
Seuls
1
500 des 4 000 résidents permanents
sont des Rapanui, un peuple en voie de
disparition. Tous les
autres ou presque sont militaires, policiers ou fonctionnaires
chiliens. Les Pascuans ne peuvent habiter qu’au village de Hanga Roa
(1) , et n’exploiter leurs terres que sur
autorisation chilienne. En
15 ans, le tourisme a explosé, plus de 70 000
voyageurs par an débarquent sur cette terre de 164 km², sans maîtrise
ni contrôle des Pascuans.
Mai 2010,
les
manifestants bloquent l’aéroport de l’île, dénonçant
l’afflux touristique destructeur du fragile
équilibre écologique de Rapa Nui,
dont la manne est captée par les
grands groupes chiliens ou internationaux. Ils
exigent le relèvement des moyens sanitaires et scolaires.
Juillet
2010, l’ancien maire démocrate-chrétien est
nommé gouverneur de l’île. Il est de notoriété publique qu’il a partie
liée au groupe investisseur visant, pour les privatiser, les
terrains des édifices publics. (L’homme,
prudent, a depuis déposé sa démission.)
Fin 2010 –
2011 :
débarquement policier chilien massif pour « libérer » les bâtiments
administratifs promis à devenir hôtels de grand luxe, les occupants
sont brutalisés : 6 arrestations, 33 personnes blessées, parfois
grièvement.
La
suite est-elle grosse d’avenir ?
Le Parlement Rapanui (PRN), organisation
indépendantiste de l’île, donne une place
nouvelle, politique, à la lutte ancestrale pour la
terre, celle d’un conflit entre le peuple Rapanui et l’État
chilien : interventions internationales, dénonciation des événements de
2010- 2011 comme violation des droits de l’homme, preuves d’une
poursuite des violations. Enfin ce qui
n’était que chuchoté il y a
une dizaine d’années est aujourd’hui
prononcé : Indépendance !
10 janvier 2013, Leviante Araki Araki, président
du PRN,
déclare que l’indépendance pourrait prendre
la forme d’un rattachement à la Polynésie française, un traité
est déjà signé avec l’Union Polynésienne (2).
L’idée d’un rattachement à la
France n’a rien d’extravagant. Les liens historiques
culturels et affectifs sont nombreux. Il
y a aujourd’hui plus de
Pascuans à Tahiti que sur l’Île de Pâques
! Malgré le triste
épisode (1868-1876) du Roi de Pâques, le Français J-B.Dutrou-Bornier (3),
nombre de Pascuans imaginent de se séparer du Chili pour intégrer la
République française avec un statut comparable à celui de la Polynésie
française. En effet, bien que le Chili ait ratifié en 2007 la
Convention relative aux droits des peuples indigènes et tribaux et que
l’île et ses Moaï soient classés au patrimoine mondial de l’humanité
depuis 1995, le peuple Rapanui, sous présence militarisée chilienne
depuis Pinochet, n’a d’autre voie que la lutte pour faire valoir ses
droits sur ses terres dont la propriété revendiquée par Santiago
résulte d’un tour de passe-passe colonial.
Catherine DESTOM-BOTTIN
Information
spécifique :
125 ans de colonisation chilienne, 50 ans d’invasion touristique, les Rapanui
(les Pascuans), se battent pour
récupérer les terres
ancestrales, objets d’une lutte séculaire. On trouvera sur saverapanui.org
(en anglais) la pétition de Susana Hito [ contact site ] qui
attire l’attention internationale sur la situation de ce peuple qui se
nomme lui-même : te pito o te
henua ; signifiant : le
nombril du monde.
______________________________
Notes :
(1) Avant l’invasion européenne, la population
était
répartie tout autour de l’île. A la fin du XIX e siècle, les
rares survivants des crimes coloniaux ont été regroupés de force dans
la seule ville de l’île, Hanga Roa, avec interdiction pendant des
décennies de vivre en dehors, le reste de l’île étant réservé aux
moutons. 1890, l’île est louée à des industriels. 1903, la Williamson,
Balfour and Company (GB) crée la Compañía Explotadora de la Isla de
Pascua (CEIP). Contre loyer au gouvernement chilien, la CEIP privatise
Rapa Nui et soumet sa population au travail forcé, la parque sous
barbelés sur 10 % de son territoire.
(2)
Union Polynésienne, parti
autonomiste tahitien.
(3)
Né en 1834, assassiné le 6
août 1876, ce capitaine de la Marine française s’est installé sur l’île
en 1868. Il y introduisit le commerce de la laine et tenta de
transformer l’île en un ranch de moutons. S’autoproclamant roi en 1870,
il réduisit les Rapanui en esclavage.
Article
9
Envoi par Benoist
MAGNAT : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/
METASTASES
TRANSCENDANTALES ET CANCERS DU RIEN
J’ai
arpenté les paysages du Monde
et
le
Monde s’asphyxie
et
s’il
ne reste qu’un hectare de terre saine, il faudra l’abattre
et
j’apprends que tous le jours il y a des milliers de morts de faim
et
nous
essayons d’obtenir la justice, le droit de vivre dignement et la liberté
et
nous
seront souvent jugés par de vieilles barbouzes
et
nous
irons bientôt en prison pour de vrai pour de bon
et
nous
ne serons pas les vedettes du dernier acte
et
les
poèmes éclatent dans le jour comme des mines anti-personnels dans les
consciences
et
les
fusillades aussi descendent dans les veines du peuple
Et
les
Pouvoirs ont pris visiblement le visage de la mort
et
leurs faux moissonnent les Républiques
et
c’est pour cela que nous sommes étranglés par les banques et les
multinationales
et
c’est pour cela que les Grands au sommet se serrent la main
pendant
que les peuples se serrent le ventre
et
c’est pour cela que le combat doit être quotidien
et
c’est pour cela que l’indignation doit être permanente
et
nous
sommes tous menacés par les bandes armées du Capital
et
les
pays s’endettent et c’est les plus pauvres qui paient la note
et
nous
sommes tous détruits à petits feux par le nucléaire et la pollution
et
les
cancers nous guettent à chaque tournant
et
même
des écologistes ont remplacé la lutte des classes par la lutte des
places
et
nos
résistances parfois s’endorment dans une paix funèbre
et
la
mort rechigne encore à parler tout haut
et
les
fossoyeurs pellent en silence
Et
nous
tombons dans les pièges tendus par l’Araignée
et
même
les mots se prennent dans sa toile
et
nous
courrons à la prochaine manif pour casser les fils
et
les
fils tiennent bon
et
la
terre tourne sous un nuage de fils
et
les
éclaircies sont rares
et
les
orages boursouflés grondent au-dessus de la terre
et
les
poèmes ne diront jamais plus que la réalité
Benoist
MAGNAT,
le
lundi 21 novembre 2011
Dernière
modification : 22.04.13,
04:58:32