INTERNET-TRIBUNE-LIBRE

Du mardi 26 juin 2012



Navigation

Accueil général * Choix archives * Site littéraire * Archives 2012 * Nouvelles publications

Sommaire

Article 1 : PROBLEME CONCEPTUEL DE LA DETTE PUBLIQUE

par Jean-Jacques REY

Article 2 : RIO+20 : UN APPEL A LA RESPONSABILITE, UN APPEL A L'ACTION

par Federico MAYOR, Mário SOARES, Adolfo PEREZ ESQUIVEL, etc. (envoi de UBUNTU)

Article 3 : SOMMET SUR LA TERRE DE RIO : GAGNER DES MILLIONS DE CONSCIENCES...

par Guy CREQUIE

Article 4 : CROISSANCE ET CLIMAT : LA SCHIZOPHRENIE POLITIQUE

par ATTAC-FRANCE

Article 5 : ABORDANT L'ESPAGNE, LE CYCLONE POURSUIT SA ROUTE DEVASTATRICE

par Eric TOUSSAINT (envoi de Martine BOICHOT CAMARA)

Article 6 : LA GRECE, COMMENT PEUT-ELLE SORTIR DE LA CRISE ?

par Robert BIBEAU

Article 7 : AVOIR LE COURAGE POLITIQUE DE S'ATTAQUER A L'INSECURITE SOCIALE

par Michael CANOVAS (envoi de "Marissé")

Article 8 : LETTRE DE PHILIPPE TORRETON A JEAN FERRAT : [ MA FRANCE ]

par Philippe TORRETON (envoi de Guy RICHART)

Article 9 : L’ARGENT

par Benoist MAGNAT



Article 1





Augmentation de la dette publique française de 1981 à 2010



PROBLEME CONCEPTUEL DE LA DETTE PUBLIQUE




La « sarkozye » a beau s’être estompée comme une boursouflure d’orage dans le ciel de France, il n’en reste pas moins un malaise général qui pèse, comme si on sortait brusquement d’un mauvais rêve. Les masques des uns sont tombés comme les illusions des autres… Mais une bonne partie de la population a la gueule de bois et les perspectives aussi étriquées que le moral. Au lendemain de la cure néolibérale, difficile de faire rêver, on attend de voir la suite du traitement et non sans impatience pour certains…

 

Retenons ceci pour les élections législatives 2012 en France :
23 029 183 citoyens se sont exprimés sur 43 234 000 inscrits sur les listes électorales et le taux d’abstention s’est élevé à 44,59 %.
Donc c’est près de la moitié des Français qui se sont abstenus de voter pour élire leurs « représentants » à l ‘Assemblée Nationale, et ceci, à mon avis, représente une épée de Damoclès pour n’importe quel type d’élections et de manœuvres électorales, futures… Je me demande si les politiques, dans les partis conventionnels, en particulier ceux dits de gouvernement, en ont vraiment conscience ? Et il y a le F.N. en embuscade, avec ses promesses de « pré carré » et ses vues simplificatrices qui devraient tout solutionner…même la surpopulation ! Finalement, ils s’enferment aussi, ces maniaques de l’enfermement…
Bref ! nous sommes peut-être en route vers le meilleur des mondes possibles, mais juste un peu avant l’extinction des feux, je trouve ! …

 

Passons maintenant de l’autre côté du Rhin si nous sommes pris entre deux feux ; car de l’autre bord, celui du « Channel », il y a aussi de drôles de loustic du conservatisme ! …
Les néocons allemands (même si on admet les traits culturels du pays) sont des modèles de rigidité mentale et représentent une entrave notoire au développement humain et consécutivement à celui de l’Europe.
Le fond du mal qui nourrit leurs visions, justifiant des inégalités naturelles ou pas, est
l’endettement inéluctable des états qui étouffe les peuples et contraint les politiques.
Cette chancelière Angela Merkel pourrait couler l’Europe, toute raidie dans sa morale luthérienne ; sans doute voudrait-elle reprendre à son compte l’antienne de Tatcher : le fameux T.I.N.A. : (There Is Not Alternative). Mais elle devrait plutôt régler sa soupape d’entendement !

 

C’est donc venu avant tout d’un problème conceptuel, cette crise de l’endettement qui déstabilise les états en Europe et génère des politiques d’austérité. Et ceci cache mal une volonté d’ hégémonie ; le recours aux armes économiques n’étant souvent qu’une première étape…

 

Vite dit, ces dettes sont illégitimes parce que tout simplement elles sont la conséquence d’un choix idéologique, antérieur, (devenu une norme de bonne gouvernance) qui impose aux Etats d’emprunter sur les marchés pour se financer selon besoins. Ainsi il leur est interdit de recourir directement à leur banque centrale qui, elle, a dans ses missions essentielles, de fournir des liquidités à des banques commerciales, qui permettent ensuite à celles-ci de souscrire aux emprunts des Etats (et aussi de leurs administrations, des diverses collectivités, des entreprises et particuliers). Vous pensez bien que le « service » n’est pas gratuit  : sacré travail rendu « nécessaire » à la vie en société, n’est-ce pas ? …
Autant dire que de cette manière toute politique publique est prise en otage et malheur aux gouvernements récalcitrants !
Ainsi pour exemple récent, avec un taux directeur de 1,5 % (et même 1 % depuis janvier 2012), la Banque Centrale Européenne a prêté à des banques qui, directement ou par l’intermédiaire de leurs clients (sous l’empire de la fameuse loi de l’offre et de la demande : jeu des marchés), prêtent à l’Etat espagnol à 7 % sous prétexte que les finances de ce pays sont dégradées, donc représentant un risque pour les remboursements d’après les agences de notation (les principales étant pour l’heure anglo-saxonnes : sièges sociaux aux USA et GB)…Et en fait l’Etat espagnol s’est mis dans cette mauvaise posture, essentiellement pour secourir les banques du pays qui ont alimenté la spéculation immobilière, locale, et maintenant ses dirigeants néocon-servateurs veulent faire payer la note au peuple espagnol par un hyper-régime d’austérité (alors qu’il y a déjà grande précarité d’existence et environ un quart de la population au chômage) : raisonnement dingue, n’est-ce pas ?
Inutile de vous dire que je fais l’impasse sur d’autres pays dont le plus fameux cas : fumant et fumeux, celui de la
Grèce, bref ! abrégeons !

 

Voilà des risques majeurs pour l’unité européenne, n’en déplaise aux chantres du « fédéralisme » qui n’en peuvent plus mais de parler dans le vide, furieux d’être régulièrement désavoués par ces masses « d’ignorants » dans les peuples ; ceux-là même qui en ont assez de payer l’addition, victimes plus ou moins consentantes des politiques néo-ultra-libérales qui veulent transformer les sociétés en élevage de batterie ; cela afin de produire et consommer toujours plus, frénétiquement -dans un monde aux ressources limitées- au nom d’un idéal utilitariste et pour le « râteau » des banques !
Ces vues sont-elles celles des amateurs de « Croissance » ? … Les réponses vont être cruciales, dans les temps à venir. Tous les trous noirs ne sont pas dans l’espace !

 


Jean-Jacques REY
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html

 

 

Pour édification, quelques lectures recommandées :

 

Le bon, la dette et… les truands !
http://www.cadtm.org/Le-bon-la-dette-et-les-truands
"
Que retenir de cette campagne sinon un silence commun sur la Dette. Chut ! Pas un mot sur les conséquences, en France, de la crise financière européenne. Et pourtant, concernant cette affaire, ce ne sont pas les questions qui manquent.

Quelle voie sera forcée d’emprunter le président et son gouvernement ? The economist, journal quasi officiel de la City, tout au long de la campagne, a martelé la même antienne : « Au lendemain du 6 Mai, le vainqueur, quel qu’il soit, devra s’attaquer brutalement aux déficits », attaque qui débouchera sur un « choc pour les français »."

 

Royaume-Uni : l’autre massacre européen
http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2012/05/20/royaume-uni-lautre-massacre-europeen/
"
On parle beaucoup, et à juste titre, de l’Espagne et de son effrayant taux de chômage de 25% de la population active. Mais il ne faudrait pas oublier le massacre en cours de l’autre côté de la Manche : David Cameron, le dirigeant conservateur, a décidé une réduction des emplois publics sans commune mesure - il arrive à faire nettement pire que Thatcher. Résultat : la récession est aujourd’hui plus grave au Royaume-Uni qu’en 1930. La comparaison nous est proposée par Paul Krugman".

 

L’affaire du Libor : ce qu’un (énorme) scandale financier nous apprend du fonctionnement des marchés
http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2012/05/05/l%E2%80%99affaire-du-libor-ce-qu%E2%80%99un-enorme-scandale-financier-nous-apprend-du-fonctionnement-des-marches/
"
Pendant que la France se demande s’il vaut mieux élire un président normal plutôt qu’un anormal, le monde continue à tourner et la machine médiatique à cracher des infos. En particulier, depuis deux mois, la planète financière est choquée par le scandale de la manipulation du LIBOR. L’histoire n’est pas très originale : les plus grandes banques du monde se sont entendues pour s’enrichir aux dépens de leurs clients. Une telle banalité, reconnaissons-le, ne vaut pas plus d’une brève… sauf si l’escroquerie en question se chiffre en milliards d’euros. Surtout, s’intéresser à cette histoire apprend des choses étonnantes sur le fonctionnement concret des marchés financiers."

 

Des municipalités livrent bataille contre les banques et les marchés financiers
http://www.bastamag.net/article2342.html
"
Villes et collectivités se sont vu refourguer des emprunts toxiques, aggravant leur endettement. Pour éviter de se voir dicter leurs politiques locales par la finance, plusieurs municipalités ont contre-attaqué : contrat rompu avec les agences de notation, banques assignées en justice… À Aubagne, à Saint-Étienne ou en Seine-Saint-Denis, la révolte a commencé."

 

Rassembler contre une guerre double : contre les peuples-classe et contre la nature
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2322
"
Rassembler contre une guerre double : contre les peuples-classe et contre la nature.
Les nationalistes et autres xénophobes, obsédés de recherche de boucs émissaires, ne porteront jamais la critique et les revendications transitoires vers les responsables du la guerre systémique. Quand ils se disent anti-système, c’est un mensonge. Ils défendent agressivement le système capitaliste avec une version nationaliste ou identitaire
."










Article 2

Envoi par Manuel MANONELLES,
directeur du Forum UBUNTU : http://www.ubuntu.upc.edu/






Affiche pour le sommet de la Terre "RIO+20".

Source de l'image :

http://www.france.attac.org/articles/rio20-dans-la-presse


Sommet de la Terrre à Rio de Janeiro en juin 2012.

Source de l'image :

http://www.france.attac.org/articles/leurope-vue-de-rio-de-janeiro-rio-centro


RIO+20 :
UN APPEL A LA RESPONSABILITE,
UN APPEL A L'ACTION




Communiqué du Forum UBUNTU à l'occasion
De la tenue de la Conférence des Nations Unis

sur Développement Soutenable
Rio de Janeiro, 20-22 Juin 2012




Page d'origine : http://www.ubuntu.upc.edu/index.php?pg=2&ncom=30&lg=fra


On vit des temps d'une confusion grande et d'incertitudes énormes.

 

D'un côté, une partie du monde est férocement affectée par les conséquences de l'état de soumission totale des gouvernements envers les marchés financiers. Des marchés prétendument anonymes qui, dans une situation de total cafouillage, fruit des politiques déréglementatrices des dernières décades, se sentent la force de faire tomber des gouvernements élus démocratiquement et les remplacer par d'autres 'technocratiques'.

 

D'un autre côté, on voit bien que la nature spéculative d'une grande partie de ces marchés s'acharne sur les matières premières, ci-inclus les aliments, ce qui pousse plus de millions de personnes dans la faim et la malnutrition. Ce fait, ajouté à l'inaccomplissement chronique des accords internationaux en relation à la coopération pour le développement, est aggravé par la crise économique et financière actuelle.

 

Parallèlement, le monde est immergé dans une autre crise qui menace sa propre survie. Les défis que le changement climatique et la dégradation environnementale posent, aggravés par des modèles de production et consommation insoutenables, augmentent d'une façon alarmante, sans que les structures actuelles de gouvernance mondiale soient capables d'y faire face, comme les échecs répétés des dernières réunions de la COP (1) le montrent.

 

C'est dans ce contexte que du 20 au 22 juin se tiendra à Rio de Janeiro, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, également dénommée Rio+20, vingt ans après la célébration du Sommet planète Terre dans la mentionnée ville. Il s'agit d'un moment clé dans l'agenda internationale, auquel nous tous -évidemment aussi, les citadins- devons prêter de l'attention très spéciale.

 

 

Il y a différents sujets qui font partie de l'agenda de cette rencontre et qui sont fruit d'intenses négociations; mais depuis le Forum Mondial de Réseaux de la Société Civile - UBUNTU, on veut souligner les suivants, et réclamer :

 

 

a) Quant aux deux thèmes principaux, une économie verte et une structure institutionnelle :

 

    * Le concept d'économie verte doit faire référence, nécessairement, à un modèle de développement durable qui intègre une vision holistique, avec une base profondément sociale et du respect environnemental. Il n'est pas acceptable, et on refusera, toute promotion d'un modèle qui, en usant de subterfuges, cache un simple pari pour une majeure marchandisation de la nature.

 

    * La réforme de la structure institutionnelle est évidente et plus urgente que jamais. Au-delà des détails organisationnels de cette nouvelle structure -qui sont importants aussi-, ce qui est vraiment remarquable c'est assurer que la nouvelle structure ait les ressources, l'indépendance et le pouvoir réel nécessaires pour garantir l'application et le respect des accords environnementaux, y compris la capacité d'imposer des sanctions. Et cela doit être en parallèle à la promotion d'un système de multilatéralisme démocratique, la seule option possible si on croit véritablement dans le processus vers un modèle de vraie gouvernance mondiale démocratique, participative et juste.

 

 

b) Quant aux autres sujets du Sommet :

 

    * Un des éléments clés est le progrès dans tout ce qui fait référence au concept de justice climatique, sur la base du principe de 'responsabilités communes mais différenciées'. Dans ce sens-là, la question du financement est aussi essentielle, ce qui met en évidence -encore une fois- le besoin de faire des progrès quant aux outils innovants de financement pour le développement, et spécialement la proposition d'une Taxe sur les Transactions Financières.

 

    * Dans le cadre d'une proposition intégrale du concept de développement humain durable, il est aussi impérieux l'établissement d'un cadre juridique qui évite la spéculation qui concerne les prix de la nourriture.

 

    * De même, le débat sur des nouvelles formules pour mesurer le développement et la durabilité doivent nous aider à dépasser -dans la ligne de ce que l'Index de Développement Humain pose- l'actuel modèle basé sur le PIB, qui laisse de côté des éléments basiques comme l'équité, la durabilité ou le respect aux Droits Humains. Dans ce sens, la proposition des objectifs du développement durable peut être positive à condition qu'elle aille dans la direction mentionnée et soit complémentaire aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), avec lesquels, en aucun cas, on doit se mettre en concurrence.

 

    * Il est aussi extraordinairement important que le Sommet renouvelle et relance des accords si fondamentaux comme Agenda 21, qui inclut des sujets spécialement significatifs comme les engagements de réduction des émissions de gaz à effet serre, ou les conventions sur le changement climatique, la diversité biologique ou la désertification.

 

C'est pourquoi, nous soussignés faisons appel à la mobilisation de tous les acteurs impliqués, mais en particulier de la citoyenneté et de la société civile -à tous les niveaux: local, régional et mondial- pour faire en sorte que le nouveau 'Sommet de la Terre' soit à la hauteur des circonstances, si graves, qu'on vit.

 

Le monde ne peut se permettre un autre fiasco à Rio. Il est temps de responsabilité. Et il est temps, surtout, d'action.

 


Federico MAYOR, Mário SOARES, Adolfo PEREZ ESQUIVEL
& nombreuses autres personnalités, voir la suite à :
http://www.ubuntu.upc.edu/index.php?pg=2&ncom=30&lg=fra

 


Note :
(1)
. Conférence des Parties (Conference of the parties) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

 

 

Pour développer son info :

 

Rio+20 : note de décryptage n°2
http://www.france.attac.org/articles/rio20-note-de-decryptage-ndeg2
( URL courte :
http://www.france.attac.org/lKx )
"
Impliquée dans le suivi des négociations précédant la Conférence des Nations unies sur le développement durable dite Rio+20 (20 – 22 juin, Rio de Janeiro), et engagée dans la préparation du Sommet des Peuples (15-23 juin), Attac France publie une série de notes de décryptage."

 

L’Europe vue de Rio de Janeiro, Rio Centro
http://www.france.attac.org/articles/leurope-vue-de-rio-de-janeiro-rio-centro
"
Le sommet de la Terre de Rio de Janeiro a accouché d’une déclaration finale riche d’enseignements. Beaucoup a déjà été écrit sur le contenu de cette déclaration, véritablement affligeant, tant il comporte des régressions sur les droits et un consentement à l’ordre du monde qui est à l’origine des crises que nous vivons. C’est un texte hors sol, hors contexte, hors crises."

 

Comment s’enrichir en prétendant sauver la planète
http://www.bastamag.net/article2484.html
"
La planète, nouvel objet à but lucratif ? Demain, des ONG pourront acheter des quotas de baleines pour les protéger. Les parcs naturels pourront être évalués par des agences de notation. Les performances des forêts en matière de recyclage du carbone seront quantifiées. Des produits financiers dérivés vous assureront contre l’extinction d’une espèce. « Nous sommes en train d’étendre aux processus vitaux de la planète les mêmes logiques de financiarisation qui ont causé la crise financière », dénonce le chercheur Christophe Bonneuil, à l’occasion de la conférence Rio+20. Entretien."

 

Du développement durable à l'économie verte, quels enjeux ? Quelle alternative ?
Vidéo par by Alter-Echos
http://vimeo.com/42714962
"
L'économie verte est en passe d'être promue par les institutions internationales comme la solution aux multiples crises actuelles, comme le fut le développement durable en son temps. Que signifie passer du développement durable à l'économie verte ? Que se cache-t-il derrière ce nouveau concept d'économie verte... ?
Autant d'enjeux que cette vidéo (16 minutes - sous-titrée en français) aborde à partir d'interviews de chercheurs et militants engagés, réalisées ces derniers mois
..."










Article 3

Envoi par Guy CREQUIE : http://guy.crequie.blogspot.com/








SOMMET SUR LA TERRE DE RIO
:

GAGNER DES MILLIONS DE CONSCIENCES

SUR CHAQUE CONTINENT AFIN DE FAIRE COINCIDER NATURE ET HUMANITE
!




Abonné à des réseaux de par le monde, je reçois des informations sur les drames, mutilations, que connaît notre belle planète bleue vue du ciel,  et si maltraitée à portée de notre vision. D’Argentine, Colombie, … Du Nigeria, d’Amazonie, de Chine, d’Inde, de pays européens,  etc., je lis des agressions multiples de notre biosphère.

 

Cependant du 20 au 23 juin, à RIO, lors du sommet sur la Terre n’étaient pas présents : Monsieur OBAMA, Monsieur POUTINE, Madame MERKEL, Monsieur  CAMERON, etc.

 

Vingt-six ans après le premier sommet de la terre à RIO, l’hypothèse d’une tragique déception pour prendre le terme de Ban KI MOON, Secrétaire général de l’ONU, est ce qui est prévu ! Ceci car avant même la tenue du sommet, les experts avaient préparé un projet de déclaration finale minimum, loin des nécessités et attentes !

 

Je le dis à nouveau ; il faut l’engagement citoyen d’ONG, d’Associations de paix et d’harmonie, pour contrôler et mieux infléchir, les politiques des gouvernements sur ce point, et mieux ; leur imposer la direction, le sens du souhaitable pour les peuples.

Avec la crise actuelle, et les dures lois du système libéral du marché sans concorde ni miséricorde,  réconcilier propreté de la nature et éthique des comportements humains n’est pas la priorité des Etats. Il y a 26 ans, le premier sommet de RIO avait défini 90 objectifs fondamentaux. En 2011, 4 seulement sont engagés sérieusement. Les autres, dont celui de la limitation des émissions de gaz à effet de serre sont en déshérence.

En 2009,  la conférence de Copenhague sur le climat  avait pris l’engagement de contenir le réchauffement climatique à 2 degrés.

Cela semble utopique aujourd’hui et hélas ! Selon les études du GIEC (groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat), les températures moyennes pourraient réellement augmenter de 3 à 5 degrés d’ici la fin du siècle.

Alors, si tel est le cas, il convient d’être lucide même si c’est avec effroi ! Qui pourra arrêter les catastrophes liées aux tsunamis, à la sécheresse,  aux famines et aux flux migratoires provoqués par ces catastrophes ? Ceci,  au risque de créer des guerres ou des conflits ethniques.

Oui, pour gagner des millions de consciences des organisations ont été créés ou sont dirigées par des personnalités soucieuses du respect de la vie, de toute vie : humaine certes, mais également animale, végétale, minérale. A l’exemple de Federico MAYOR, Daisaku IKEDA, Joseph BEROLO et Ernesto KAHAN, Carlos GARRIDO CHALEN, Ada AHARONI et Maria CRISTINA AZCONA, Nina GONRACHOVA, Léo SEMASHKO, Charles MERCIECA, Germain DUFOUR, Nicolas HULOT, David STRINGER, et tant d’autres que je ne peux tous désigner. Ces organisations sont indispensables.

 

Selon l’ONU : les catastrophes liées aux inondations ont augmenté de 230% entre 1980 et 2000, et de 38% pour la sécheresse et ces tendances s’accroissent entre 2000 et 20011.

 

De sols ont été souillés par l’exploitation du pétrole, l’extraction de divers minerais sans garanties de non pollution ou de protection des sols pour leur utilisation et transport. Ceci pour respecter la seule règle du profit rapide et maximum. Ceci, sans la précaution maximale des conditions de travail de salariés et du respect de la santé des autochtones. Chaque année, 13 millions d’hectares de forêts disparaissent, il y a le tassement ou la pollution des nappes d’eau douce dans les zones agricoles en Inde, comme dans les grandes plaines des Etats-Unis. Il y a l’épuisement des stocks d’hydrocarbures, des minerais et 415 côtes côtières seraient en voie d’eutrophisation (1).


Et ce sans parler du drame et des incidences pas encore toutes appréhendées d’une catastrophe comme celle de Fukushima au Japon.


 

Alors quelles solutions avec un tel bilan :

 

L’OCDE (organisation de coopération de développement économique) réclame de supprimer les subventions préjudiciables à l’environnement et d’intégrer dans les prix : le coût de la pollution afin d’éviter que le développement humain, lui-même, ne soit compromis.

 

Le BIT (bureau international du travail) estime, que la conversion à une économie plus respectueuse de l’environnement pourrait créer de 15 à 60 millions d’emplois dans le monde en deux décennies.

 

La France et d’autres pays, sont favorables à la création de l’Organisation mondiale de l’environnement comme il existe l’OMC (organisation mondiale du commerce.) Certes, je n’y suis pas défavorable !Cependant, pour créer une nouvelle structure, il faut d’abord décider au départ de lui accorder les moyens en compétences humaines, en moyens financiers, en pouvoir juridique de décision, et surtout par un engagement solennel, que les Etats aient la volonté politique  et enfin : de le faire comme un priorité pour l’équilibre du monde et de la paix entre continents et pour notre survie  et harmonie à terme avec la nature . En sachant, que tout ce qui serait fait positivement maintenant, n’aurait des premières incidences que dans une vingtaine d’années.

 

Le fait, que les philosophes eux-mêmes doivent s’impliquer dans ce débat, démontre l’ampleur du malaise et des solutions qu’il exige.

Plus que de la seule confiance en les gouvernements et leurs experts, il y faut la volonté et l’urgence des peuples d’agir pour notre survie.
 

 

© Guy CREQUIE
Ecrivain français à finalité philosophique

 

 

Note :

(1)  Eutrophisation : type de pollution des eaux lacustres ayant pour cause un excès d'alimentation organique et se manifestant par la prolifération de certaines algues.

 

 

Pour développer son info :

 

La finance contre la nature.
"Le sommet "Rio+20" déploie l’arsenal idéologique de "l’économie verte" qui permet la marchandisation de la nature. Il s’agit s’évaluer la nature, lui donner un prix pour soit disant éviter de la surexploiter. En fait cette marchandisation constitue une poursuite du capitalisme prédateur contre la nature. C’est ce que critique le mouvement altermondialiste."
RIO + 20, la crise des "3 E" : Economique, Environnementale, Energétique.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2307
L’altermondialisme lorgne sur l’alternative écosocialiste.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2311

 

Pour mettre fin à la capture et au contrôle de l'Organisation des Nations Unies par les entreprises
http://www.foei.org/en/get-involved/take-action/pdfs/declaration-un-corpcap-fr/at_download/file
par :
http://www.foei.org/  et/ou  : http://www.foei.org/foei-home-page-fr?set_language=fr
"
Déclaration conjointe de la société civile
Nous, les organisations signataires, estimons que l'Organisation des Nations Unies (ONU) est actuellement l'institution mondiale la plus démocratique et la plus appropriée pour les négociations  internationales.  Nous  soutenons  par  conséquent  le  renforcement  des institutions et des processus multilatéraux dans le cadre des Nations Unies, afin de les rendre plus démocratiques et réactifs aux besoins des peuples.
Toutefois,  nous  sommes  fortement  préoccupés  par  l'influence  croissante  des  grandes entreprises  et  des  groupes  de  pression  industriels  au  sein  de  l'ONU:  à  travers  leur influence sur les positions prises par les gouvernements nationaux dans les négociations multilatérales, et leur domination au sein de certains organismes et espaces de discussion onusiens. Nous constatons que de plus en plus de politiques de l'ONU ne servent pas nécessairement l'intérêt du public, mais soutiennent plutôt les intérêts commerciaux de certaines entreprises ou certains secteurs d'activité
."

 

Contrôle des armes et droits humains
http://www.amnesty.org/fr/campaigns/control-arms
Des militants disent stop au commerce mondial des armes en amont de négociations historiques sur le TCA
http://www.amnesty.org/fr/news/campaigners-call-time-global-arms-trade-ahead-historic-treaty-talks-2012-06-11
"
Depuis des décennies, le commerce mondial irresponsable et mal réglementé des armes contribue à ce qu'un million de personnes par an, voire plus, soient victimes d'homicides, de blessures, d'actes de torture ou d'autres graves violations des droits humains – violences sexuelles, notamment."
VIDEO : Soutenez un traité international sur le commerce des armes en juillet 2012
http://www.youtube.com/watch?v=fPa51Tc5SQA
Passez à l'action
http://www.amnesty.org/fr/activism-center









Article 4

Envoi par ATTAC-FRANCE : http://www.france.attac.org/






Symbole : la Nature n'a pas de prix.

Source de l'image :

http://www.france.attac.org/articles/croissance-et-climat-la-schizophrenie-politique



CROISSANCE ET CLIMAT :

LA SCHIZOPHRENIE POLITIQUE




Page d'origine : http://www.france.attac.org/articles/croissance-et-climat-la-schizophrenie-politique

 

C'est dans l'indifférence quasi générale que les négociations internationales sur le climat ont repris à Bonn, cinq mois après la conférence de Durban qui avait fini par entériner le fiasco de Copenhague. En effet, loin d'avoir sauvé le protocole de Kyoto, Durban l'avait vidé encore un peu plus de sa substance, renvoyant à la prochaine conférence, au Qatar (26 novembre -7 décembre 2012) la définition du contenu d'une nouvelle feuille de route. Dans le même temps, les financements promis par les pays du Nord ne sont toujours pas là et le réchauffement global s'accélère. Et le G8, dans sa bulle, parle croissance mondiale au nom du monde entier !

 

Entamées suite à la conférence de Rio de 1992, les négociations internationales sur le climat sont dans l'impasse. Il y a tout juste deux ans se tenait le sommet de « la dernière chance » à Copenhague. Depuis, un nouveau record d'émissions de gaz à effets de serre est battu quasiment chaque année : + 6 % en 2010. Les niveaux d'émissions sont aujourd'hui plus hauts que le pire des scénarios publiés par les scientifiques il y a à peine 5 ans. Nous allons vers plus de 4°C de réchauffement climatique global et la consommation d'énergie carbonée s'accroît. Les conséquences à travers le monde sont désastreuses : sécheresses en Australie et en Afrique, inondations au Pakistan et en Thaïlande, feux de forêts en Russie, montée des eaux qui menacent les îles du Pacifique, changement des saisons des pluies dans les Andes ou en Asie du Sud-Est, etc. En Europe, la dépendance aux énergies fossiles et aux matières non renouvelables s’accroît. Elle alourdit la dette extérieure et menace encore un peu plus la stabilité de la zone euro.

 

A Bonn, puis au Qatar, il sera seulement question de trouver un accord sur la façon de négocier lors des trois prochaines années, le négociateur américain considérant que nous sommes dans une « phase conceptuelle » (sic). Déjà vidé de sa substance depuis Copenhague, le principe de responsabilités communes mais différenciées, qui devait guider les négociations en intégrant un critère de justice, est aujourd'hui purement et simplement abandonné par les pays du Nord dans le cadre des négociations préalables à la conférence internationale de Rio+20 (20-22 juin). Ces derniers s'opposent en effet à ce que la déclaration finale comporte tout langage prescriptif, toute référence à des principes qui pourraient quelque peu les engager, toute référence aux droits des populations pour l’accès aux ressources vitales.

 

Certes le climat est bien considéré comme « un des plus grands défis de notre temps » et sont reconnus ses « effets négatifs (...), y compris les évènements climatiques extrêmes, les sécheresses, la montée du niveau des mers, l'érosion des côtes et l'acidification des océans », le tout « compromettant gravement la sécurité alimentaire, les efforts pour éradiquer la pauvreté et parvenir à un développement soutenable, menaçant l'intégrité territoriale, la viabilité et l'existence même de petits Etats insulaires ». Mais face à ces constats partagés, aucune mesure ou objectif contraignant n’est en vue.

 

Les mécanismes de marché et la compensation carbone mis en œuvre depuis 2005 ont échoué, comme le montre le marché du carbone européen. Ils sont pourtant cités en exemple pour la mise en place de nouveaux dispositifs visant à protéger la biodiversité et plus largement l'ensemble des services écosystémiques que la nature nous fournit gratuitement. Alors que l’industrie financière est en train de provoquer un chaos économique et politique en Europe, c’est  son extension qui est proposée par la voie de la financiarisation des ressources naturelles, au nom d’une économie  et d’une croissance vertes.
Pour Attac France, cette «
économie verte », largement décrite dans de nombreux rapports d'institutions internationales, transcrit la volonté de soumettre tous les cycles vitaux de la vie aux règles du marché et à la domination de la technologie. Pour sortir de l’alternative suicidaire austérité ou croissance, une transition écologique est urgente, notamment en matière énergétique. Créatrice d’emplois et ouvrant les possibilités d’un avenir commun entre les peuples du monde, elle pourrait faire de l’Europe un continent moteur pour ces transformations. C'est dans cette optique qu'Attac France, en lien avec ses partenaires français, européens et internationaux [a participé et contribué] au Sommet des Peuples qui [s'est déroulé] en parallèle de la conférence de Rio+20 (15–23 juin) ainsi qu'aux initiatives des 9 juin (débat public à Paris) et 20 juin (journée d'actions globale).

 


ATTAC-FRANCE

le 24 mai 2012.
http://www.france.attac.org/

 


Pour compléter son info :

 

La nature n'a pas de prix, les méprises de l'économie verte
http://www.france.attac.org/livres/la-nature-na-pas-de-prix-les-meprises-de-leconomie-verte

 

La nature est un bien commun, pas une marchandise. Non à leur économie verte !
http://www.france.attac.org/articles/la-nature-est-un-bien-commun-pas-une-marchandise-non-leur-economie-verte
"
Quarante ans après la Conférence internationale de Stockholm sur l'environnement en 1972, vingt ans après le Sommet de Rio sur l'environnement et le développement en 1992, l'Assemblée générale des Nations unies a convoqué une nouvelle Conférence internationale sur le développement durable, qui se tiendra à Rio de Janeiro, au Brésil, du 20 au 22 juin 2012. Quel est l'état de la planète ? Quel est le bilan de plus d'un demi-siècle de conférences et de politiques internationales de l'environnement ? Que vont tramer les puissants à ce nouveau sommet ? Quelles sont les exigences et les alternatives qui s'exprimeront au Sommet des peuples ?"
.../...
"
Aujourd'hui, face à une crise encore plus profonde et complexe, le capitalisme lance une nouvelle attaque qui combine les mesures d'austérité du consensus de Washington – comme nous pouvons le voir en Europe – avec une offensive pour trouver de nouvelles sources de croissance et de profits à travers, en particulier, l' « économie verte ». Si le capitalisme a toujours été basé sur l'exploitation du travail et de la nature, cette dernière phase d'expansion capitaliste cherche à tirer profit de l'attribution d'une valeur monétaire aux capacités essentielles de la nature à donner la vie."
.../...
"
Les postulats de l'économie verte sont faux. La crise environnementale et climatique n'est pas un simple échec du marché. La solution n'est pas dans la fixation d'un prix à la nature. Celle-ci n'est pas une forme spécifique du capital. Il est faux de dire que nous n'attribuons de la valeur qu'à ce qui a un prix, un propriétaire et qui rapporte des profits. Les mécanismes de marché qui permettent les échanges entre êtres humains et nations ont prouvé leur incapacité à contribuer à une distribution équitable de la richesse. Le défi majeur pour pouvoir éradiquer la pauvreté n'est pas de croître indéfiniment, mais d'obtenir une distribution équitable de la richesse qui soit possible sous les limites du système terrestre. Dans un monde où 1 % de la population contrôle 50 % de la richesse de la planète, il n'est pas possible d'éradiquer la pauvreté et de restaurer l'harmonie avec la nature."

 

Nous n’avons pas mis fin à la croissance, la nature va s’en charger
http://www.les-crises.fr/dennis-meadows-croissance/
"
Interview – La croissance perpétuelle est-elle possible dans un monde fini ? Il y a quarante ans déjà, Dennis Meadows et ses acolytes répondaient par la négative. Aujourd’hui, le chercheur lit dans la crise les premiers signes d’un effondrement du système.
En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ». Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants
."










Article 5

Envoi de Martine BOICHOT CAMARA
pour CADTM : http://www.cadtm.org/Francais
(Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde)







ABORDANT L'ESPAGNE, LE CYCLONE POURSUIT SA ROUTE DEVASTATRICE


par Eric Toussaint




Page d'origine : http://www.cadtm.org/Abordant-l-Espagne-le-cyclone

 

10 juin 2012
Tous les projecteurs sont braqués sur l’Espagne et son secteur bancaire. Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal, les plans de sauvetage sont-ils derrière nous ou sommes-nous seulement au milieu du gué ? Il faut être lucide et reconnaître que la crise bancaire et financière est loin d’être terminée, tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Ses répercussions sur le reste de l’économie mondiale et, par conséquent, sur les conditions de vie des populations seront durables. Pourtant, en Europe, au cours du premier semestre 2012, les grands médias ont appuyé les déclarations de dirigeants européens, des représentants de la BCE et des banques privées pour convaincre l’opinion publique que la politique menée avait permis de stabiliser la situation du système bancaire.

 

Selon le discours dominant, les inquiétudes trouvent leur origine dans le surendettement des Etats, un possible défaut grec, une contagion vers l’Espagne et l’Italie. Du côté des banques, l’assainissement suit son cours, la BCE a les choses en main. De janvier à début mai 2012, le message répété à l’envi était grosso modo le suivant : « Grâce aux 1000 milliards d’euros qu’elles ont reçues en prêts en deux étapes (décembre 2011 et février 2012) pour 3 ans à 1% d’intérêt de la part de la BCE, les institutions financières privées sont en mesure de faire face aux difficultés des Etats en matière de dette souveraine, les marchés financiers ont retrouvé leur calme, les Bourses sont reparties à la hausse après une année particulièrement déprimante. Grâce à la règle d’or en cours d’adoption partout, aux efforts de réduction des dépenses des Etats, à la réforme du marché du travail pour le rendre encore plus flexible et des retraites pour réduire leur charge, les finances publiques sont en cours d’assainissement. Quelques efforts sont encore nécessaires mais on voit le bout du tunnel. Dormez, braves gens ! »

 

Le mois de mai 2012 a apporté un démenti cinglant. En effet, il est devenu clair que les banques privées n’ont pas fondamentalement assaini leurs comptes, elles n’ont pas modifié leur comportement à haut risque, leurs dirigeants n’ont pas perdu leur soif de bonus et de primes. Les banquiers considèrent que les pouvoirs publics seront toujours là pour leur sauver la mise. Les sauvetages bancaires avec de l’argent public se poursuivent. La dépression se prolonge. La dette publique augmente à cause de l’effet combiné des sauvetages et de la dépression. Le chantage des marchés financiers à l’égard des maillons faibles de la zone euro reprend de plus belle.

 

Le système bancaire est dans l’œil d’un cyclone qui poursuit sa route, frappant les unes après les autres de grandes institutions bancaires privées et faisant fi des frontières. A la différence du cyclone, phénomène naturel bien connu, le cyclone financier n’a rien de naturel : il est un pur produit du fonctionnement cyclique du capitalisme, amplifié par 30 ans de déréglementation néolibérale.

 

Le cas espagnol est emblématique car il démontre que la crise ne trouve pas son origine dans la dette publique générée par un Etat social trop dépensier. En 2007, au moment où la crise a éclaté au Etats-Unis et avant que l’Espagne n’y soit entraînée, la dette publique espagnole ne représentait que 36% du Produit intérieur brut. L’Espagne était l’un des meilleurs élèves de la zone euro avec un taux d’endettement public nettement inférieur au 60% prescrit par le traité de Maastricht, son solde budgétaire était positif (+1,9% du PIB alors que Maastricht impose un maximum de 3% de solde négatif). La dette publique espagnole ne représentait que 18% de la dette totale du pays. Ce n’est pas du côté de la dette publique qu’il faut chercher, car la crise qui affecte l’Espagne a été directement provoquée par le secteur privé : le secteur immobilier et le secteur du crédit.

 

En Espagne, en mai 2012, Bankia, 3e banque espagnole en terme d’actifs, a demandé une aide publique d’un montant de 19 milliards d’euros (qui s’ajoutent aux 4,5 milliards déjà reçus). La banque d’Espagne estime que le système bancaire ibérique détient des actifs toxiques pour un montant de 176 milliards d’euros. Différents spécialistes estiment qu’il faudra 40 à 200 milliards d’euros pour recapitaliser les banques espagnoles.

 

Le secteur financier privé, espagnol, n’est pas le seul en cause. Le groupe bancaire belgo-français-luxembourgeois Dexia, sauvé une deuxième fois de la faillite en octobre 2011, a reconnu une perte de 11 milliards d’euros pour l’exercice 2011 et ce n’est pas terminé : il va encore faire appel aux pouvoirs publics pour se recapitaliser (au moins 10 milliards seront requis). JP Morgan, une des grandes banques d’affaires états-uniennes, a dû reconnaître une perte de 2 milliards de dollars en mai 2012 (cette nouvelle a entraîné en quelques jours une chute de 25 milliards de sa capitalisation boursière) et on parle de dommages bien supérieurs pour le futur. Les banques grecques sont en déroute, elles font face à des retraits massifs (auxquels dirigeants et actionnaires participent activement) et ne survivent pour le moment que grâce aux prêts d’urgence que la banque nationale de Grèce leur accorde au jour le jour pour un montant de 100 milliards d’euros avec l’accord de la Banque centrale européenne (1).

 

Parmi les 800 banques européennes qui ont emprunté à la BCE, ces 1000 milliards d’euros, de nombreuses entités (dont les plus grandes banques) sont de nouveau à cours de liquidités ou le seront bientôt, et elles pressent la BCE de reproduire le même type d’opération de prêts à bas taux (inférieur à l’inflation) et pour une assez longue durée.

 

Alors que toute l’attention de l’opinion est dirigée vers la dette publique accumulée par les Etats, la source principale de la crise est constituée par l’état des bilans des banques privées (et des grands groupes d’assurances). Elles ont empilé d’énormes montants de dettes (2) afin de financer des opérations à haut risque qui produisent souvent des pertes colossales. De telles pertes surviennent à mesure que des contrats sur des produits structurés et autres actifs toxiques arrivent à échéance (ou « se dénouent », pour utiliser le jargon).

 

La leçon à tirer, c’est que plus que jamais il faut revendiquer l’expropriation des banques et leur transfert au secteur public sous contrôle citoyen. Il faut refuser les sauvetages coûteux qui alourdissent toujours davantage la dette publique sans résoudre de manière durable la crise bancaire. Non seulement l’expropriation doit se faire sans indemnité pour les grands actionnaires (les petits actionnaires seront indemnisés) mais le coût de l’assainissement des comptes des institutions expropriées doit être récupéré sur leur patrimoine global (car ils détiennent en général un patrimoine qui va bien au-delà des banques). Il est nécessaire de construire un rapport de force pour la répudiation par les pouvoirs publics de la partie illégitime de la dette afin de libérer des ressources pour la mise en place d’une politique de plein emploi et d’investissement public dans des activités qui améliorent les conditions de vie de la population, qui préservent l’environnement, qui rompent avec le capitalisme et le productivisme. Il s’agit de réaliser une série de politiques cohérentes en termes d’alternatives économiques et sociales pour effectuer un grand tournant post néolibéral, post productiviste et anticapitaliste (3). Sur le chemin vers le changement radical, l’audit citoyen de la dette est un outil de conscientisation et de mobilisation précieux et indispensable.

 

 

Eric TOUSSAINT
Maître de conférence à l’université de Liège,
président du CADTM Belgique
http://www.cadtm.org/A-propos-du-CADTM

 


Notes :

 

(1) Financial Times, 22 mai 2012, « Secret euro100bn assistance propping up Greek banks », p. 4.

 

(2) Dettes à l’égard des pouvoirs publics (la BCE, la Fed, les banques centrales nationales) , dettes à l’égard des Money Market Funds, dettes à l’égard d’autres banques privées, dettes sous formes de bons qu’elles vendent sur les marchés financiers, dettes à l’égard de leurs clients qui y déposent au jour le jour sur un compte courant leurs liquidités (par exemple leur salaire au début de chaque mois mais cela peut être aussi les liquidités d’une entreprise privée grande petite ou moyenne) et leur épargne.

 

(3) Voir notamment Eric Toussaint, « Huit propositions urgentes pour une autre Europe », 4 avril 2011,

      http://www.cadtm.org/Huit-propositions-urgentes-pour

 

 

Pour compléter son info :

 

Huit propositions urgentes pour une autre Europe
http://www.cadtm.org/Huit-propositions-urgentes-pour
"
La crise secoue l’Union européenne jusque dans ses fondations. Pour plusieurs pays, le nœud coulant de la dette publique s’est refermé sur eux et ils sont pris à la gorge par les marchés financiers. Avec la complicité active des gouvernements en place, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, les institutions financières à l’origine de la crise s’enrichissent et spéculent sur les dettes des États. Le patronat profite de la situation pour lancer une offensive brutale contre une série de droits économiques et sociaux de la majorité de la population."
[
article consistant, ndlr]

 

1972-2012 : le Club de Rome confirme la date de la catastrophe
http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-baquiast/080412/1972-2012-le-club-de-rome-confirme-la-date-de-la-catastrophe
http://www.i-services.com/membres/newsbox/151229-97380-1643-95168/1972-2012-le-club-de-rome-1-confirme-la-date-de-la-catastrophe.php?show=new
"
Il y a quelques semaines, le Club de Rome célébrait le quarantième anniversaire de son célèbre rapport (surnommé «Halte à la croissance?»), dit aussi Rapport Meadows, du nom de son principal rédacteur. Ce rapport avait été présenté au public le 1er mars 1972, à partir d’une commande faite par le même Club de Rome (créé en 1968) au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1970."










Article 6

Envoi par Robert BIBEAU : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html









LA GRÈCE, COMMENT PEUT-ELLE SORTIR DE LA CRISE ?


par Robert Bibeau



Page d'origine (mention de l'auteur) : http://les7duquebec.com/2012/06/06/grece-comment-sortir-de-la-crise/
 
6.06.2012

 

LA CRISE GRECQUE

 

La crise grecque est très complexe, la voici résumée en ses quelques éléments. L’ensemble du monde impérialiste est en cours de réorganisation et l’économie grecque compte pour une fraction de un pour cent dans cette tragédie de Sophocle. On se détend bonne gens, l’effondrement du Parthénon serait tragique du point de vue archéologique mais sans grand dommage pour l’économie mondiale. La mise en scène médiatique entourant la crise grecque ne vise qu’à faire accepter les sacrifices d’austérité demandés au peuple hellène et à faire avaler le renflouement des banques européennes par le peuple allemand.

 

Depuis l’entrée en scène de la superpuissance industrielle chinoise, une nouvelle division internationale du travail est en cours – les marchés internationaux sont l’objet d’âpres disputes entre quelques grandes alliances impérialistes dont une seule ressortira hégémonique au terme de ces hostilités, les autres devant se résigner à être les deuxièmes de cordée. C’est exactement ce qu’anticipait Georges W. Bush, un homme pas très intelligent mais très obéissant, qui répétait inlassablement : « Je ne laisserai aucune puissance nous ravir l’hégémonie mondiale et le rôle de première puissance internationale », serment qu’Obama renouvela à l’occasion de son dernier discours sur l’État de l’Union devant le Congrès américain.

 

Qu’à cela ne tienne, l’hydre américaine n’a plus que sa puissance militaire-nucléaire pour maintenir son hégémonie planétaire. Du point de vue économique, cet État est devenu une puissance de deuxième ordre qui se prépare tout doucement à dévaluer sa monnaie pour la énième fois. Du point de vue industriel, le lilliputien états-unien n’est plus que l’ombre de ce qu’il était à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Vous souhaitez acheter un ordinateur Made in USA ? Appelez à Taiwan, il vous sera livré directement.  Vous désirez le dernier ‘Ipod’ à la mode ? Passez commande chez Apple, en Inde, et il vous sera livré directement de Chine «socialiste», et ainsi de suite. Il n’y a que les sièges sociaux d’Apple, de Google et de Facebook qui se trouvent encore aux États-Unis, ainsi qu’une partie de leurs actionnaires « tondeurs de coupons » qui  déposent leurs avoirs dans des banques étrangères. Pas fous, les milliardaires états-uniens, la dévaluation du dollar US, ce n’est pas leur affaire, de même que la galère grecque ne concerne guère les armateurs athéniens (1).
 

 

ÉCONOMIE FICTIVE ET INTANGIBLE

 

Facebook, la toute dernière bulle boursière américaine, a éclaté avant même que d’être gonflée. Et vous pouvez parier que les boursicoteurs de Morgan Stanley et leurs amis initiés sauveront leurs mises tandis que les milliers de petits porteurs, les investisseurs au « bas de laine » spéculatifs, perdront leur chemise et leurs bas dans l’opération. Les experts des médias sociaux se perdent en conjectures dans une dernière tentative d’accréditer le mythe du capital technologique de risque – de l’industrie des médias sociaux et de l’économie du savoir pour les poires (2). Une entreprise du secteur quaternaire, ne vendant strictement que de la publicité et ne valant quasiment rien d’un point de vue mobilier et immobilier, ne peut s’apprécier de dizaines de milliards de dollars en quelques jours ? Combien de « Hedge Funds » – fonds de pension ouvriers – auront dilapidé les économies de leurs clients dans cette aventure nébuleuse quand se dégonfleront la nébuleuse « Facebook » et toutes les étoiles filantes inscrites à la bourse ? (3)

 

Pendant ce temps la superpuissance industrielle chinoise construit des navires, des ordinateurs, des automobiles, des éoliennes, des ponts et des voies publiques, des cales sèches, des aéroports, des hôpitaux, des écoles, des vêtements, des ustensiles de cuisine, des appareils ménagers, des réacteurs nucléaires, des porte-avions, des hélicoptères, des satellites et un million de produits à exporter sur tous les marchés.  À votre avis, quelle puissance impérialiste détient la recette de la richesse et de l’accumulation élargie du capital par la confiscation de la plus-value du travail : la Chine industrielle ou les États-Unis boursicoteurs ? Les circuits économique, industriel, financier et boursier sont aujourd’hui courts-circuités par l’arrivée d’un nouveau joueur majeur qui redéfinit les taux de profitabilité des investissements capitalistes. C’est aujourd’hui le niveau d’exploitation des ouvriers chinois qui définit la norme minimale recherchée par les investisseurs capitalistes internationaux.
 

 

LA GRÈCE EMBARRASSANTE OU L’EURO ENCOMBRANT ?

 

Le contexte économique, politique et militaire mondial ayant été esquissé, examinons maintenant notre patient, la Grèce et ses euros encombrants. Analystes et économistes de salon y vont de leurs prédictions : « Faillite imminente de la Grèce », « Ombre sur la Mer Égée », « Rififi à Athènes », « Vivement la drachme ! », « Hors de L’Euro point de salut ! » (4). Ces camelots prétentieux qui ne parviennent jamais à anticiper quoi que ce soit, pourraient passer pour des humoristes si ce n’était que le peuple grec souffre de l’autre côté du miroir de ces alouettes « expertes » (5). Oublions ces polichinelles en dentelles et attaquons la question de front. Concrètement, nous examinerons les différentes options qui s’offrent aux décideurs.

 

* Première hypothèse :   Dans cette hypothèse nous imaginons que les ouvriers grecs et le peuple grec tout entier se résignent, se soumettent aux restrictions draconiennes, acceptent les réductions de salaires et de services publics, ploient sous le fardeau bancaire mortifère. L’économie grecque est ainsi ramenée aux conditions des années cinquante (1950); de peine et de misère le peuple grec rembourse petit à petit la dette des banques grecques aux banques européennes. Dans ces conditions, la Grèce demeure misérable, exsangue, mais subsiste à l’intérieur de la zone Euro, et elle bénéficie du « privilège » d’emprunter de fortes sommes – à taux élevé (6,6 % et davantage) – aux banques européennes pour rembourser les banques européennes. Dans cette hypothèse, il est loisible d’imaginer que dans dix ans la dette grecque sera probablement un peu en-dessous de son niveau actuel alors que les métèques grecs auront continué à fuir le pays, s’expatriant partout à travers le monde comme ils le font depuis cent ans. Les Grecs qui seront restés au pays survivront grâce à l’aumône reçue des expatriés acheminant leur salaire dans la patrie saignée à blanc.

 

Selon cette hypothèse, un second segment du peuple grec survivra grâce à de petits emplois – bonnes, jardiniers, hommes à tout faire, commissionnaires, gardiens de sécurité, commis, manutentionnaires, concierges – au service des touristes venus contempler la nouvelle ruine du peuple grec, ou encore les métèques grecs peineront dans les villas estivales et les haciendas de vacances que les milliardaires et les artistes européens se seront fait construire pour une bouchée de pain face à la mer Égée, la mer Ionienne ou en Crète minoenne.  Selon cet exemple, les prolétariats de tous les pays européens auront observé un modèle de soumission à l’austérité des riches, par les riches et pour les riches capitalistes selon le vœu des impérialistes européens.

 

Seule ombre au tableau capitaliste de cette solution utopique… : que feront les prolétaires, les étudiants, les jeunes chômeurs, la petite bourgeoisie  et les commerçants grecs restés au pays ? Seront-ils toujours soumis ? Combien de soldats, de colonels, de tanks et de transports de troupes, faudra-t-il pour écraser les sporadiques révoltes de la faim et de la misère du peuple grec en colère ? Quel sera le coût de l’option militaire contre ces forces grégaires ?  L’investissement répressif vaudra-t-il son poids en Euros ? Et surtout, la bourgeoisie grecque peut-elle compter sur son armée pour réprimer le peuple grec ? Rien n’est moins certain, sinon les troupes seraient déjà sur les chemins hors des casernes.
 
* Seconde hypothèse : La Grèce est expulsée ou
s’expulse elle-même de la zone Euro, ce qui semble le choix de la bourgeoisie européenne qui promeut le parti Syriza en coulisse (6). Oubliez toutes ces billevesées des pseudos experts qui vous expliqueront que les traités européens ne le permettent pas. Nous vivons sous la dictature de la bourgeoisie qui interprète et réaménage les traités selon ses visées. Il n’y a là qu’un petit problème technique qui, le temps venu, sera vite résolu. Les riches ont implanté l’Union sans demander l’autorisation à quiconque, et là où ils ont fait l’erreur de demander au peuple ses humeurs, ils ont dû relancer la question jusqu’à ce qu’ils obtiennent la réponse attendue, ou alors, ils se sont passés de l’accord des intimés. Voilà la démocratie des marchés.


Afin d’illustrer l’effet économique de cette seconde option, nous allons nous transporter à 15 000 kilomètres du Pirée au pays d’Évita Perron, l’Argentine des gauchos, du tango et de la passionaria. Rien de tel qu’un exemple concret pour comprendre les manigances criminelles des portefaix.  Un jour de 1992, le méchant président Menem, le larbin des capitalistes argentins, institua la parité forcée entre le peso  argentin et le dollar américain qui devient ainsi la devise officieuse de l’Argentine selon le système du currency board. Dans un tel système de change, la monnaie locale (peso) n’était créée qu’en fonction directe des entrées de dollars US dans le pays. Après quelques années de ce régime de dépendance, l’économie s’effondra : 40 % d’inflation, 25 % de chômage, 57% de pauvreté parmi le peuple éploré, effondrement du marché immobilier, récession catastrophique – entre 5 % et 12 % annuellement (66 % en cinq ans entre 1998 et 2003) –, gel des comptes bancaires, confiscation des épargnes des titulaires sauf ceux des riches déjà transférés en Suisse.

 

La classe moyenne paupérisée ayant disparu, crise sociale et concerts de casseroles retentirent dans les rues. Cinq présidents de pacotille se succèdent à la barre du bateau ivre. Le pays revient à sa monnaie nationale après ce catastrophique mariage avec le dollar américain. La banque centrale rétablit le cours flottant avec les monnaies étrangères et instigua une dévaluation de 75 pour cent de la monnaie nationale. C’est-à-dire que les petits épargnants, les retraités et les travailleurs encore en emploi ont vu leur pouvoir d’achat s’effondrer des trois quarts, pendant que ceux sans emploi recevaient une ridicule assistance d’urgence (100 peso par foyer, dévaluée mensuellement) (7).

 

POUR  LIRE  LA  SUITE  :  http://les7duquebec.com/2012/06/06/grece-comment-sortir-de-la-crise/

 


Robert BIBEAU
l'auteur invite à visiter :
IMPÉRIALISME ET QUESTION NATIONALE
http://www.robertbibeau.ca/commadevolume.html

 


Notes :


(1) Sortie de devises des banques grecques

 http://www.francesoir.fr/actualite/economie/crise-grecque-paniques-les-grecs-retirent-leur-argent-des-banques-226667.html

 

(2) Facebook spéculation des experts nouveaux-médias

 http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/05/24/entree-en-bourse-de-facebook-les-raisons-d-un-fiasco_1706425_651865.html

(3) Facebook la fumisterie

 http://www.lemonde.fr/idees/ensemble/2012/05/31/facebook-entreprise-utopique-ou-illusoire_1710227_3232.html#ens_id=1710227

 

(4) Experts en goguette s’auto-aspergeant à propos de la crise grecque

 http://www.lemonde.fr/idees/ensemble/2012/05/24/quelle-sortie-de-crise-pour-la-grece_1706345_3232.html

 

(5) http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3227  et  http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3224 

et http://www.m-pep.org/spip.php?article2597  et  http://www.slate.fr/lien/54913/crise-grecque-drachme-retour-banques


(6) Syriza.

http://www.lapresse.ca/international/europe/201205/13/01-4524791-la-grece-se-dirige-vers-de-nouvelles-elections.php

 

(7) http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_%C3%A9conomique_argentine

 

 

Pour développer son info :

 

Dossier euro : sauver les peuples grec et européen, ou les banques ?
http://www.france.attac.org/archives/spip.php?article12677
par :
Les derniers articles publiés sur france.attac.org
http://www.france.attac.org/archives/spip.php?page=nouveautes
"
Ce deuxième numéro spécial de La Lettre du Conseil scientifique d'Attac-France, après celui de janvier 2010 consacré à la Conférence sur le climat de Copenhague, rassemble quelques-unes des analyses portant sur la « crise » grecque et ses ressorts."

 

Résultat des élections législatives grecques du 17 juin 2012
http://meselucubrations.hautetfort.com/archive/2012/06/18/resultat-des-elections-legislatives-grecques-du-17-juin-2012.html
"Depuis le dernier scrutin que j'avais analysé en détail, pas mal de choses avaient changé."










Article 7

Envoi de Marissé : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/








AVOIR LE COURAGE POLITIQUE DE S'ATTAQUER A L'INSECURITE SOCIALE


par Michael Canovas
http://michaelcanovas.com/about/




Source : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2012/05/avoir-le-courage-politique-de-sattaquer.html
Page d'origine : http://michaelcanovas.com/2012/05/25/endiguer-linsecurite-physique-en-eradiquant-linsecurite-sociale/

 

Pour lutter contre l’insécurité physique, il faut avoir le courage politique de s’attaquer à l’insécurité sociale induite par le modèle néolibéral.

 

Il existe deux types de protection dans les sociétés développées. La protection physique, exercée par l’Etat de droit au travers de la sécurité des biens et des personnes et la protection sociale qui défend les individus face aux risques d’exclusion sociale (maladie, vieillesse, chômage). La crise que nous traversons diffuse les deux types d’insécurité. Les individus sont incapables de se protéger seuls. Ils se tournent vers l’Etat pour que ce dernier assure un rôle protecteur.


Malgré le recul des guerres, le démantèlement de l’Etat providence a renforcé le sentiment d’insécurité. L’élection du 22 avril 2012 a démontré ce phénomène en portant la question de l’insécurité physique avant la question sociale, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2007. La Gauche devra admettre que le problème d’insécurité physique existe bel et bien. Elle devra cependant convaincre que son origine n’est pas l’immigration ou l’islam mais bien la misère distillée par l’ensemble du modèle néolibéral et l’individualisme.


 

1. L’insécurité est inhérente à la vie humaine et sa condition sociale.

 

Sur le plan psychologique, il existe un sentiment d’éternelle insécurité chez les individus, qui en outre s’accroît avec l’âge. Ce besoin de protection est propre à la condition sociale de l’homme moderne. La vie comporte toujours une part de risque et prend une voie souvent inattendue et incontrôlable. Le sentiment d’insécurité naît du décalage entre l’attente de protection et celle effectivement donnée par la société. Le système de protection n’étant pas infaillible, il génère par définition de l’insécurité. L’incertitude est universelle et éternelle (la mort, la maladie, le risque, l’échec, etc..). C’est un sentiment très subjectif qui ne s’explique pas forcément par l’empirique. Les phénomènes de violence et de délinquance ont toujours existé, quelles que soient les régions, les cultures et les religions dominantes. Les bouleversements qui ont touché l’Occident en temps record (mondialisation, nouvelles technologies, etc..) ont entraîné la perte de repères identitaires. L’incertitude influence les acteurs dans tous les domaines de la vie (sur le plan économique, sociologique et psychologique). C’est donc un penchant indéniable de la nature humaine qu’il faut prendre en compte dans toutes les activités commerciales ou électorales.

 

 

2. Pourquoi les médias entretiennent-ils le sentiment d’insécurité ?

 

L’insécurité fait vendre, comme la peur au Cinéma. Les médias (journaux, télévision ou Internet) accroissent le sentiment d’insécurité avec les phénomènes de répétition voire de martelage d’informations relevant de faits divers (agressions, délinquances). Ils surfent sur ce penchant de la nature humaine pour s’enrichir. Ces craintes des individus, ajoutées au sentiment d’insécurité économique lié à la crise, favorisent les discours identitaires et autoritaires, y compris dans des zones où l’insécurité est très faible (dans les campagnes notamment).

 

Le sentiment d’insécurité physique est véhiculé dans ces régions par le biais de la télévision. De nombreuses zones géographiques, rurales notamment, à faible taux de délinquance ont présenté des résultats électoraux records pour le Front National en 2002 et 2012. Les médias ont la capacité d’interpréter l’information et de l’organiser pour transformer les perceptions et ainsi créer un sentiment de panique infondé (exemple: la grippe H5N1). La classe politico-médiatique ne crée pas le sentiment d’insécurité, mais l’entretient fortement à des fins commerciales ou électorales.

 

 

3. La solidarité : un remède à l’insécurité depuis toujours.

 

Un seul individu désocialisé, seul et sans lien de dépendance, est en situation d’insécurité. Dans les sociétés anciennes, les individus formaient des groupes (familles, communautés) qui assuraient la sécurité de la collectivité. Ils vivaient constamment face à des risques graves : épidémies, famines, guerres. L’avènement des sociétés modernes a transformé la place de l’individu désormais reconnu pour lui même et non plus pour son appartenance à un groupe. En effet, la philosophie libérale qui a triomphé parmi les élites depuis une trentaine d’années est profondément individualiste. Elle place l’être humain au cœur de la société et fait reculer les contraintes étatiques et absolutistes. Elle le tient pour responsable de sa propre condition et de ses actes. Cette dernière met donc en péril les valeurs républicaines de solidarité et de collectivité. Face à la crise du chômage, la gestion collective de l’exclusion a été progressivement remplacée par une gestion individualisée. L’affaiblissement des mouvements sociaux en est l’exemple le plus flagrant. Seule la solidarité peut combattre efficacement la misère et faire reculer ce sentiment d’insécurité.

 

 

4. Être libre mais protégé : un équilibre à trouver entre deux antagonismes.

 

La défense dogmatique de la liberté au cœur de l’idéologie néolibérale suscite une méfiance vis-à-vis de l’État et de ses réglementations sécuritaires. Les politiques sécuritaires sont critiquées malgré la nécessité d’assurer l’ordre. Il existe donc une contradiction présente chez chaque être humain vieille comme le contrat social de Rousseau. L’Homme est tiraillé entre son désir de liberté et sa volonté d’être protégé. Thomas Hobbes parlait déjà au XVIIème siècle des « sociétés d’individus ». Il évoque une société à l’état de nature sans loi, sans droit, sans État où régnerait une concurrence accrue entre les individus en situation d’insécurité totale. Pour Hobbes, la lutte pour la sécurité est la condition sine qua non à la vie d’une communauté humaine. Les politiques sécuritaires sont toujours impopulaires. Il est difficile d’instaurer un État de droit de type démocratique lorsque les individus exigent des politiques sécuritaires tout en revendiquant une forte liberté. C’est pour cette raison précise que l’insécurité n’est pas éradiquée depuis les années 1980 malgré l’émergence indéniable du problème.

 

 

5. L’insécurité physique est le fond de commerce électoral de la droite et de l’extrême droite.

 

Cette contradiction profite à l’extrême droite cohérente idéologiquement sur ce point en ce sens qu’elle prône depuis toujours l’autoritarisme, la force et l’ordre. Elle se présente en effet comme un adversaire du libéralisme (sous toutes ses formes : économique et politique). La hausse du sentiment d’insécurité entraîne une stigmatisation des immigrés accusés par simplification d’être à l’origine des problèmes sociaux. En période de crise, la peur de l’autre, le racisme et la haine de la différence prennent l’ascendant sur les valeurs de partage, d’intégration et de tolérance. Pour les partis d’extrême droite, les idées reposent essentiellement sur les pires penchants de la nature humaines. L’enjeu est de désigner une cible simple à tous les maux : l’immigré. Il faut trouver une réponse claire à l’insécurité : la répression. Il est donc plus simple pour l’UMP ou le Front National de combattre l’insécurité uniquement par la répression que de remettre en cause tout le modèle social qui la génère. Cette volonté éhontée de préserver le système en s’attaquant uniquement à l’insécurité physique fait du Front National le chien de garde au système.


 

6. Avoir le courage politique de s’attaquer aux vrais coupables : misère de masse, grand banditisme, patrons voyous et milliardaires apatrides.


Les deux formes d’insécurité (sociale et physique) sont donc profondément liées. Lutter contre l’insécurité sociale permet d’endiguer une part importante de l’insécurité physique. Cela signifie que l’Etat social doit plus que jamais combattre la tyrannie des marchés pour en limiter les conséquences sociales néfastes. Il faut affronter les ravages de l’industrialisation et du capitalisme moderne. Il est essentiel d’assurer la continuité des droits sociaux et d’imposer le progrès social comme règle d’or au sein de toutes les politiques publiques. Face à l’urgence que représente la question de l’insécurité, il faut prendre des mesures radicales. La violence et la délinquance, engendrées par la misère de masse, ne pourront être endiguées que par une politique de relance sociale ambitieuse, un plan d’emploi (augmentation des salaires, titularisation des précaires, retour au CDI et ré-industrialisation du pays), par l’intégration et l’éducation républicaines, la construction de logements et une réorganisation géographique de la fonction publique. Il faut réprimer les voyous. Certes, mais arrêter les voleurs de mobylettes ne résoudra pas le problème.

 

Il faut absolument combattre le grand-banditisme (grands trafiquants : armes, drogues, organes, etc.…) installés dans des réseaux internationaux, qui blanchissent des milliards sur les marchés financiers “offshore” et les paradis fiscaux. Il faut aussi sanctionner les patrons voyous, les milliardaires et les actionnaires, enrichis par le travail des autres, qui ne réinvestissent pas et n’acceptent plus de partager depuis qu’ils peuvent soi-disant s’expatrier.

 


Michael CANOVAS
http://michaelcanovas.com/author/michaelcanovas/










Article 8

Envoi de Guy RICHART : http://www.ecritguyrichart.fr/








Philippe TORRETON ; source image______________________Jean FERRAT ; source image


LETTRE DE PHILIPPE TORRETON A JEAN FERRAT


[ MA FRANCE ]




Des sources :
-
http://bernard-gensane.over-blog.com/article-lettre-de-philippe-torreton-a-jean-ferrat-103855106.html

- http://www.serge-letchimy.fr/2012/04/28/lettre-de-philippe-torreton-a-jean-ferrat/

 

On peut lire avec ces fond sonore et paroles : une chanson très célèbre ;-)
http://youtu.be/3cFcHwOUq1Q


Jean,

 

J'aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J'aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu'à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j'étais à Entraigues il n'y a pas si longtemps et je n'ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos, c'est sacré !

 

Pardon de t'emmerder, mais l'heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d'idées , je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n'as que les titres d'une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l'heure est grave !

 

Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s'abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s'immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l'on traque comme d'autres en d'autres temps que tu as chantés, celle qu'on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n'est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l'on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui, par manque de superflu, arrête l'essentiel...

 

Jean, rechante quelque chose je t'en prie, toi, qui en voulais à D'Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu'un air de liberté flottait sur Saigon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas ? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s'est vendu à la Première dame de France. Ecris-nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tout ceux qui le soutiennent !

 

Jean, l'Huma ne se vend plus aux bouches des métros, c'est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l'info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs... Tu l'aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l'Elysée pour avoir l'honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu...

 

Jean, l'argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. La justice avance péniblement grâce au courage de quelques uns, et l'on ose donner des leçons de civilisation au monde...

 

Jean, l'Allemagne n'est plus qu'à un euro de l'heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l'haleine fétide des renvois populistes de cette droite "décomplexée".

 

Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l'homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n'est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire.

 

Les cow-boys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l'industrie agroalimentaire. On lui dit de couper, il coupe, on lui dit de tuer son cheptel, il le tue, on lui dit de s'endetter, il s'endette, on lui dit de pulvériser, il pulvérise, on lui dit de voter à droite, il vote à droite... Finies les jacqueries !

 

Jean, la Commune n'en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous "le Temps des Cerises" ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade... Ici on massacre l'Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l'excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés...

 

Jean, je te quitte, pardon de t'avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j'aime cette France, je l'aime ruisselante de rage et de fatigue, j'aime sa voix rauque de trop de luttes, je l'aime intransigeante, exigeante, je l'aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d'elle même pour le plus pauvre qu'elle, quand elle s'appelle en 54 par temps d'hiver, ou en 40 à l'approche de l'été. Je l'aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu'à elle même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts...

 

Jean, je voudrais tellement t'annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai...

 

Je t'embrasse.


Philippe TORRETON

 


Côté mémoire pour compléter :

 

Les Chansons interprétées par Guy RICHART :
http://www.ecritguyrichart.fr/chansons/index.html
dont "Nuit et brouillard" :
http://www.ecritguyrichart.fr/chansons/nuitetbrouillard.html
"Le clip est réalisé avec la photographie du célèbre Jean Ferrat, le créateur et l'auteur de la chanson et des images tirées des archives du magazine Historia sur la déportation."

 

 

Pour références biographiques et albums photos de Jean Ferrat :

 

JEAN FERRAT, LE CHANTEUR ENGAGE
http://pianoweb.agence-presse.net/jean-ferrat.html

 

Mort de Jean Ferrat à 79 ans, rubrique : Dossiers/hommages
http://www.culturopoing.com/Musique/Mort+de+Jean+Ferrat+a+79+ans-2937

 

JEAN FERRAT DISPARU LE 13 MARS 2010 HOMMAGE
http://photocosmos.centerblog.net/290-jean-ferrat-disparu-le-13-mars-2010-hommage










Article 9

Envoi par Benoist MAGNAT : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/









De gauche à droite, œuvres de Andy-WAHROL et Yves KLEIN


L’ARGENT



Poème événementiel sur l’argent de Benoist Magnat




Ceci n’est pas un sujet poétique

 

parce que dans notre milieu l’argent est sale

 

il n’est pas censé créer de grandes émotions

 

sauf si je vous dis  « votre argent m’intéresse »

 

là vous avez peur que je vous le mendie

 

que je vous l’emprunte ou que je vous le jette à la gueule

 

 

 

L’argent est sale parce que pendant des millénaires

 

les catholiques n’avaient pas le droit d’être usurier

 

on laissait ça aux juifs

 

mais il y a la réforme et les protestants inventent la banque

 

ça fait moins sale qu’usurier mais c’est pareil

 

 

 

Il n’y a eu jusqu’à maintenant aucune envolée poétique

 

la poésie c’est loin du fric, c’est paraît-il le contraire

 

J’aimerais bien pourtant avoir le prix Nobel de littérature

 

pour me faire du pognon, du flouze en deux mots

 

 

 

Pour le moment en tant que poète

 

j’ai juste le droit de gagner votre sympathie

 

ou de faire s’envoler vos âmes au Paradis

 

ou d’exciter votre intellectualité

 

ou de faire fondre vos cœurs dans du beurre

 

pas le droit de gagner de l’argent

 

ou juste de quoi rembourser mes déplacements

 

 

 

Je remarque que je continue à dire des mots sales ou besogneux

 

comme multinationales, banques, intérêts, dette publique

 

normalement c’est réservé à la politique ou à l’économique

 

On devrait inventer une nouvelle loterie pour gagner beaucoup d’argent

 

au lieu de chiffres , des mots avec des lettres

 

Si dans un court poème vous avez 5 a comme abrutis

 

12 e comme évasion, 1 i comme inconnue

 

deux c comme connards, 5 l comme ailes de corbeaux

 

et 1 z comme zébritude vous gagnez par exemple 100 millions d’euros

 

le peuple se remettrait à écrire des poèmes très courts comme :

 

 

 

Je suis en vie comme un papillon

 

deux jours

 

puis je me suis fait voler ma vie par une banque

 

 

 

Jackpot vous avez gagné Madame Ducommun ou Monsieur Delajoie

 

au casino de la misère

 

Arrêtez de rêver

 

Tout ce fric entassé par des milliers de millionnaires

 

par des centaines de milliardaires

 

ainsi que tous les intermédiaires qui nous polluent la vie

 

 

 

Ce poème est nul : aucune envolée lyrique, pas de rimes, pas d’émotions

 

que des morceaux de jambon, les jambes en l’air

 

ça vient bien du cochon où l’on mettait nos petits sous quand on était petit

 

Alors je dis vive la poésie cochonne

 

j’ai pas dit porno qui vient de pop corn

 

la poésie avec des mots sales, orduriers, provocateurs comme

 

actionnaires de grandes entreprises, spéculation financière, bourse et actions

 

 

 

J’en peux plus de raconter ce que tout le monde raconte

 

Le peuple fait-il de la poésie avec l’argent

 

qui rime avec fin de mois difficile

 

avec mes crédits qui m’étranglent avec mon banquier l’éventreur

 

avec l’obligation de travailler à faire n’importe quoi

 

              pour gagner de l’argent

 

                   pour survivre

 

                  survivre à quoi ?

 

 

 

Comme vous ne voulez pas travailler pour gagner moins

 

comme vous ne voulez pas travailler pour faire n’importe quoi

 

comme vous ne voulez pas jouer aux jeux d’argent pour espérer

 

des années qui chantent

 

comme vous voulez réaliser votre vie simplement

 

vous n’êtes pas dans le droit chemin qui mène au capitalisme

 

et à l’amoncellement d’argent

 

 

 

Je suis une cigale poétique et les fourmis je les emmerde

 

C’est quoi cette poésie de foutre  qui jure à tout bout de champ

 

Faut choisir champ de tir ou bonheur dans le pré

 

guerres internationales pour activer la vente d’armes

 

et comme butin de guerre des champs pétroliers en voie d’extinction

 

ou bien pacifiste baba cool qui gratte sur sa guitare

 

avant de se gratter les puces

 

 

 

Je cherche de vrais poètes

 

qui me mettent tout ça en vers ou en chanson joyeuse

 

avant que je crève la bouche ouverte avec une pièce entre les dents

 

Allons poètes ressaisissez-vous et parlez-nous d’amour avec un triple  A

 

 

 

Benoist MAGNAT,
mai 2012











Dernière modification : 29.06.12, 20:10:02