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Du 26 mai 2002


DERNIERE CHANCE


( I )

Un squelette de passion servit d’escalier
Aux arbres torturés de son esprit
Le magicien attacha le fil de sa vie
Pour se jeter dans le vide
Où nous entraîne l’éternité
C’en était fait du surmoi
De Patagan et Pantagruel
Coléoptères des misères
L’éternité était un gouffre noir
Où glissaient les pattes des Envies
Tout ce qui passe à travers
Aux parois de verre sans plafond
Tout s’y confond sans répit
Et la trace et le sel et le vrai
Le magicien compta alors
Les milliards d’étoiles
Et les écailles de passion
Qui ne restaient dans son cœur
Avide qu’un court instant
Aussi vide que l’éternité
Que comptait alors le temps
?


( II )

La passion était morte sidérée
En chemin très considérée
Congelée et consommée
En bloc de chair fraîche
Les pantins et les polichinelles
Avaient fricoté sur la banquise
Que fallait-il au magicien
Pour la monter au ciel
Un peu d’imagination sans doute
Perdu dans sa végétation
Le magicien refaisait le monde
Où rien n’est ni se passe
Comme l’on entend et à moins
Pour sauver le vrai du faux
Offert par la Terre scène de vie
Et très encore sans trier folies
Alors que conter sinon rien
Toute décence confondue
Indéfendable idée portion saugrenue
Le magicien s’était pendu
Mais le fil s’est brisé
Qui n’attend pas et lui sauva la vie
Assurément !


© Jean-Jacques REY, 2002





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