LÀ OÙ DORMENT LES PUISSANCES Là où dorment les Puissances… Peu d’homme ont discerné la lumière En ces territoires incertains Où comme des fleuves Déferlent intempestifs Des désirs indomptables Richesse d’instincts sauvages Qui aboient sans cesse Et crient Leur ascendance Et s’élevant en roi S’appuyant sur cette hégémonie Qu’en l'humain ils croient avoir Alors qu'en leurs dérives La pensée qui tremble au sommet de l'être Moins tapageuse Aux flancs de toutes ces voracités Guide ces enfants braillards vers ses antres Et ne les laissent mourir... Ici les hommes ne sont que de vagues pressentiments Image d’un être à venir venu ou déjà réalisé Délaissé trop rapidement Dans les dédales inconvenants De tous ces masques De toutes ces rivières Et de tous ces déluges Au milieu de tout ce sans forme Que l’être en sa toute présence soutient ; Ici est son royaume Et celui de la vie… Je suis Que ne dis jamais l'être Qui n'a besoin de s’affirmer Et l'esprit en mon ventre veille Et c'est pour cela que je vous l’ai donné Ici point de mascarade point de cataracte Juste la lumière de l'innommé Et l’homme comme un vaisseau de semblant Glisse sur les flots Pour disparaître au loin dans l’intemporalité Sait-il qu’il fut autrefois désiré Que sous ses ensevelis Et sous ses jupons vaporeux Qu’il a toujours été l'être souhaité Mobilisant en lui en cet instant Tous les horizons Étayant la conscience Et pour la nommer Et ranimer l'être Qui n’avait de souhait que d'être révélé Et d’épouser en juste noce Lui et le monde désiré Lui et l’univers la dame éternelle Qui vient avec sa livrée d’éternité Ici danse la vie Dame immensité Comme la mer en ses flots infinis Et l’être le fond de l’homme Images univers… Lumière qui jamais ne s’éteint Et toujours luit Ici je vous le dis Je suis mon projet Mon œuvre inachevée Et derrière le temps Sous cent mille visages Vous souris Et vous emporte avec moi Nous sommes Tous les rivages de tous nos pays Toutes les lumières de toutes nos naissances Tous les pleurs de toutes nos agonies Et tous les cieux de toutes nos espérances Et nos fils Et tous les fils de nous Et de toutes nos soifs Et tout mon rêve Et tous mes ici Et tout mon cœur Qu’en ces mots je partage vous avouant mon amour Sans jamais vous le dire. Vous cent milles visages de moi, Et moi myriade d’images de vous, Qui n’en finissent de naître de grandir De s’épanouir Et d’être enfin l’éternité Que nous avons toujours été… Ici je suis Que ne dis jamais l’être Qui n’a besoin de s’affirmer En moi est l’univers que nous nous sommes donné… Yves Drolet, 27/08/2019 |