ELLE, DAME NATURE Tranquillement vêtue d'un blanc immaculé La Nature Grande dame vierge de toutes nos atrocités Poursuivait sans ne rien dire Sa route vers une intangible destinée Il y avait sur son chemin Tant de drapeaux Tant d'étendards Tant de corps étiolés Que depuis longtemps Elle avait cessé de voir La marée nouvelle issue des glaces immolées Lavait le sol de ce trop-plein de sang Et là où les hommes avaient mis le pied Comme une mer inextricable Cette dernière noyait tout sur son chemin. Derrière cette traînée Les glace viendraient s'endormir Où les homme s'étaient entre-tués... Et sous son poids immense Cette pharamineuse chape emporterait avec elle Le souvenir de ce qui avait été... Blanche comme une licorne Et inatteignable Insouciante à toutes les dérives et les perversités La terre ouvrant son cœur Nous offrirait le feu... L'homme y retrouverait ses ombres et son passé... Et comme cette vieille dame qui redécouvre sa jeunesse Et de nouveau se maquille Et prépare une nouvelle extravagance Laissant gémir ce qui se consomme Va toute fraîche ensevelir ce qui a été Auprès d'un autre Qui déjà s'aventure Et qui n'est encore nommé C'est dans le regard de ce dernier Qu'elle retrouvera son sourire Une histoire et de nouveaux êtres À aimer... Et vous et moi reprendront notre place Entre deux virgules Sur un parchemin suranné Qui contait la légende De ces êtres imaginaires qui autrefois S'étaient entre-tués Pour une goutte de sueur Ou une perle de rosée... Yves Drolet, 07/12/2018 |