Reçu le 11/10/2018 PRISES ET MÉPRISES PRIS EN COMPTE L’homme est un grand preneur ; il prend plus qu’il ne donne. Passant sa vie à prendre, il n’épargne personne. Je prends, tu prends, il prend, la prise est son pactole, S’il prend froid ou prend peur il perd son auréole… La prise est son domaine et sa façon de voir Ou bien il prend son pied, ou il prend… le pouvoir. On le prend comme il est, on le prend à son jeu, Mais prendre sa défense est le prendre… au sérieux. D’ailleurs, prendre parti n’est pas prendre à partie S’habiller le matin n’est pas prendre l’habit. La prise de judo n’est pas prise électrique : La prise de tabac n’est pas prise de chique… C’est la mer qui prend l’homme a proclamé Renaud ; La mer l’avait bien pris : il l’avait pris de haut. Peut-on prendre la fuite en prenant le bateau ? Souvent prise de terre exclut la prise d’eau… On peut rester derrière en prenant les devants, Tout prendre à contre-pied en prenant du bon temps. On peut prendre la mouche et ne pêcher qu’au vers Car prendre du poisson est un art très divers… Quand tout est bon à prendre, alors, c’est bon à rendre : On usera la terre à ne faire que prendre. Rendre c’est recycler, tout cela nous regarde, Il faut le prendre en compte et aussi prendre… garde. Le monde appartiendra à qui saura le prendre Et cent sortes de prises essayent d’y prétendre. Sans se prendre, un baiser, peut-il être donné ? On peut prendre congé sans prendre des congés ! Et puis, on prend… de l’âge ; et même un peu de ventre. On se prend… en pitié ; de soi, on est le centre. De ses prises de langue, on se prend… à témoin. Reste à prendre son vol et puis… à prendre fin. © Jacques Grieu, 19/09/2018 |