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Sommaire
Article
1 : TANDEM FRANCO-ALLEMAND ET STRATEGIE DES SOCIAUX-DEMOCRATES
par
Jean-Jacques REY
Article
2 : L'IMPUISSANCE DU PEUPLE
par Benoist
MAGNAT
Article
3 : DEPENSES PUBLIQUES : DERIVE OU CHOIX LEGITIME ?
par Robert
GIL (2CCR) (envoi de Marie-Claude LEDY)
Article
4 : LE « SAUVETAGE » DE L'IRLANDE : ...89,5 milliards
transférés aux banques
par Lisa
MITTENDREIN, Dominique PLIHON, Andy STOREY (Attac Autriche,
France, Irlande)
Article
5 : LA PETITE BOURGEOISIE PERVERTIE A TRAHI
par Robert
BIBEAU
Article
6 : NOUS AVANCONS COMME DES SOMNAMBULES VERS LA CATASTROPHE
par David
SOLON ; Interview d' Edgar MORIN (envoi d' Alain
SAGAULT)
Article
7 : LANCEURS D'ALERTE...POUR UNE DEMOCRATIE ALIMENTAIRE ?
par René
CHABOY
Article
8 : CREATION D’UN DROIT D’ALERTE CITOYEN CONTRE LA
POLLUTION...
par Guy
CREQUIE
Article
9 : FAUDRA-T-IL ?
par Yvette
VASSEUR
Article
1
TANDEM
FRANCO-ALLEMAND
ET
STRATEGIE
DES SOCIAUX-DEMOCRATES
La France est attaquée de tout côté (pas inédit), y compris à
l’intérieur, par les créatures du néolibéralisme qui créent des
tensions dans le monde entier. Ces créatures sont manipulées et
soutenues par la maffia que sont devenus, les milieux financiers,
profitant d’une dérégulation mondiale qui ne profite qu’à une infime
minorité : une évidence maintenant largement reconnue.
C’est pour cela qu’à les entendre hurler dans tous les coins, ces
créatures et leurs affidés, je trouvais cela plutôt rassurant. Je
croyais que le gouvernement actuel en France, pour eux, n’allait pas
dans le bon sens, du moins pas assez vite ; mais la pression que ces
créatures exercent est telle, sans rencontrer d’épaisses résistances et
de réels contre-pouvoirs, que ce même gouvernement doit adopter avec
finesse (comportement élusif), une tactique de plasticité et de
diversion entre les différents écueils de positions tranchées… Cela ne
sera pas la première fois que les dirigeants du Parti Socialiste,
contrôlant le pouvoir étatique, nous font le coup en France, mais ils
masquent en fait une stratégie sous des apparences.
Je doute que sur le long terme, ce gouvernement croit viable le modèle
de société inspiré par le néolibéralisme : (objet de primat et primates
économiques) où tout est dérégulation et recherche du profit (le plus
immédiat) dans la plus stricte ignorance des
besoins réels et des aspirations sociales au nom d’un utilitarisme
perverti. Ceci sans parler des défis
inconscients ou de sottes prétentions face aux processus naturels… Je
peux me tromper dans mon pronostic, le côté bobo étant ce qu’il est
pour beaucoup dans la caste politique, mais je suis résolument
optimiste sur la sagacité de l’équipe en place actuellement (nonobstant
leurs problèmes personnels et les effets d’annonce)…
L’orientation actuelle de la politique impulsée par la tendance
socio-démocrate au sein du PS Français est donc assez claire : ils
jouent tactique et cherchent à gagner du temps… La France étant trop
isolée en Europe et ne pesant plus assez lourd au plan international,
ils misent beaucoup sur le tandem
franco-allemand pour
agir et influer et ils adoptent une coopération renforcée avec les USA ainsi que divers lobbies influents
comme celui des Israélites (ce qui peut amener à
de périlleux numéros d'équilibriste, notamment dans
les relations diplomatiques...)
En définitive, je ne pense pas
qu’ils remettent en cause les fondamentaux du pacte républicain et le
modèle social qui a prévalu après 1945 chez nous. Mais la France n’est
pas assez forte pour le défendre seule contre tous ou presque… Il faut
du renfort. La
résistance contre les diktats de la Finance ne peut être efficace qu’à
l’échelle européenne,
en se basant sur le volontarisme de ce fameux couple franco-allemand
(du moins pour eux, les S-D Français, et c’est là que le bât
blesse, même au PSF). Ce positionnement n’est point sot pourtant si
l'on est pragmatique et non aveuglés par ses passions : militantes
entre autres… C’est une recherche d’efficience (basée sur la croyance
dans l’économie de marché) et si on veut inscrire des résultats dans la
durée, eu égard à l'ordre établi et les rapports de force dans le
monde, c’est peut-être la meilleure méthode pour le moment :
avancer à petits pas… Evidemment ce n'est pas fait pour les énervés !
En tout cas nous sommes toujours dans
la ligne du "moins pire" politiquement parlant (pour les gens de modeste condition)…
C’est pour cette raison que la victoire électorale de Mme
Merkel est un trompe-l’œil et un sujet réel d’inquiétude pour
ceux qui servent les rouages du capitalisme, à savoir les lobbies des
milieux d’affaires et financiers, particulièrement ceux des
Anglo-saxons, comme les attaques de presse vassalisée nous le démontre
en ce moment… Car Mme Merkel n’a pu obtenir la majorité absolue qui lui
aurait laissé les coudées franches pour constituer un gouvernement «
monobloc », entièrement acquis à ses vues de dragon de l'austérité ;
sans parler de la débâcle de ses alliés du FPD (les Libéraux allemands)
qui sont éjectés du Bundestag ! Ainsi elle est forcée au compromis, en
l’occurrence avec le SPD (Sociaux-Démocrates allemands) pour former un
gouvernement dit de « grande coalition », et de toute façon, elle devra
mettre de l’eau dans son vin et se départir un peu de son inflexibilité
« prussienne », toute grande prêtresse de la ploutocratie
qu’elle est, maintenant avec du poil à gratter dans le slip !
Voilà pourquoi la gent néolibérale : (les actuels et fervents
supporters du capitalisme engendré par le mercantilisme) aboie plus fort qu’à l’accoutumée et
monte à l’assaut bruyamment contre les lenteurs à « réformer » ou
plutôt à régresser, particulièrement en France, un des poids-lourds de
l’Union Européenne : d’habitude ils préfèrent des manœuvres plus
feutrées... Ils sont maintenant très inquiets, ces pauvres gens, car
ils sentent le tapis d'influence leur glisser sous les pieds et
craignent le coup fourré contre leurs intérêts, donc des politiques
moins favorables à la ploutocratie, décidées au sein des institutions
européennes ; et ; le grand patronat français, comme il l’a déjà
démontré à plusieurs reprises dans le passé, n’est pas le dernier à
manœuvrer dans la réaction, usant de son pouvoir économique en guise de
représailles : refus d’investissements, licenciements de personnel,
délocalisations, évasions fiscales, déménagement de sièges sociaux,
etc. Chez ces gens-là, on parle surtout d’être patriotes lorsqu’on y
trouve son compte, n’est-ce pas ! Mais pour autant ils n’hésitent
jamais à prendre en otage ou sacrifier le nombre nécessaire d’êtres
humains à leur cause, poussant même les plus résistants à la reddition
ou l’exil et même le suicide…(tout réfractaire n’étant pas héros ou
bobo prêt à se transformer en Judas…)
Nous verrons bien à l’usage où tout cela mènera, et si ce gouvernement
n’aurait donc en tête -d'après certaines critiques- que servir le
productivisme, avec croissance, compétitivité, et tous les autres gros
mots de la sorte qui vont de pair, en 2014 et suite, dans le contexte
d’un système économique foireux, structurant encore le monde
mais par défaut… Auquel cas je prédis bien des réjouissances, avec une
inévitable remise des pendules à l’heure bientôt (qui peut passer par
bien des retards…) ; d’abord sous les coups de boutoir de la Mère
Nature ; ensuite si les peuples ne passent
pas à l’action avant cela, car je crois qu’ils sont déjà assez «
réveillés »… Ainsi plus que de « réformes » (véritables emplâtres sur
une jambe de bois !) il vaudrait mieux envisager et œuvrer
pour un
changement de paradigme
de société
Car maintenant qui sont autant de questions que de constantes : à quoi
sert une politique dite de « l’offre » si de moins en moins de monde
peut y accéder ? Dans quel but et pour combien de temps ? Que peut-elle
peser dans les exigences de la Vie et peut-elle respecter notre
environnement ? Est-elle compatible avec le progrès social et renforce
t-elle les valeurs de civilisation ?
À ces questions, les réponses
seront cruciales dans les temps à venir…
Enfin, accessoirement et sur l’échiquier politique, autre effet du bon
coup tactique du PS-SD Français, ils mettent vraiment sur la défensive
la Droite classique (notamment avec la dernière péripétie du Pacte
de responsabilité) et le véritable ennemi est désigné, il
s’agit du F.N. qui surfe sur la vague de détresse populaire et
capitalise les simplismes, le tout avivé par la mauvaise
gouvernance européenne ; alors qu’il est clair que ses
idéologues et militants n’ont pas de véritable alternative à proposer,
si ce n’est de faire perdurer un capitalisme « à la française » sous
couvert "d’intérêt national", avec des milices prêtes à quadriller le
terrain, à la discrétion de leurs ambitions sectaires et
anti-égalitaires… Drôle de retour en arrière !
Incidemment, je dirai que la responsabilité première, c’est de respecter
et de faire respecter les droits humains et d'éviter ainsi
de provoquer des comportements irresponsables ; point
final ; et ce point-là, certains pourraient le signifier très vite à la
face de ceux qui les méprisent, au fur et à mesure que la pression
monte dans le chaudron social…
Quelques
informations intéressantes :
Fort
de Vaujours : Pour
la vérité sur la radioactivité et les pollutions
http://www.environnement77.fr/article-fort-de-vaujours-pour-la-verite-sur-la-radioactivite-et-les-pollutions-121939858.html
"À
quelques kilomètres de Paris, un désastre sanitaire se prépare à l'abri
des regards : la société Placoplâtre,leader français du plâtre,
souhaite ouvrir une carrière de gypse sur le site radioactif du Fort de
Vaujours. Des milliers de mètres cube de terres contaminées pourraient
être ainsi dispersés dans la nature.
Après nos combats victorieux
pour sauver la trame verte de la Dhuis de la destruction ( L'Aqueduc de
la Dhuis : http://www.dhuis.fr/
) le
collectif "Sauvons la Dhuis" a de nouveau besoin de vous
(...) afin de nous aider à empêcher ce qui pourrait devenir l'un des
plus gros drames sanitaires de l'Est Parisien."
.../...
Pour
aller plus loin : Le
dossier
http://sauvons.dhuis.fr/post/2014/01/07/IMPORTANT-PETITION-%3A-Pour-la-v%C3%A9rit%C3%A9-sur-la-radioactivit%C3%A9-et-les-pollutions-du-Fort-de-Vaujours
* Pour signer la
pétition
http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/pr%C3%A9fectures-du-93-77-pour-la-v%C3%A9rit%C3%A9-sur-la-radioactivit%C3%A9-et-les-pollutions-du-fort-de-vaujours
* Un peu
d'histoire : L'article ASMSN (Nature Actualités) en 2000
http://www.asmsn.org/ancien_site/Risq%20ind/Vaujours.htm
Edward_Snowden. Tout sur l’arsenal
secret des espions de la NSA
http://www.silicon.fr/dossier-arsenal-secret-nsa-92133.html
"Six mois de révélations incessantes.
En se basant sur les documents dérobés par le lanceur d’alertes Edward
Snowden, la presse mondiale a dévoilé l’ampleur des écoutes sur les
communications électroniques de la NSA. Et fait entrer l’informatique
mondiale, et particulièrement ses grands fournisseurs américains, dans
une ère de soupçon généralisé. Silicon.fr revient sur les multiples
capacités technologiques de l’agence américaine. Au fil des révélations
d’Edward Snowden, le grand public, mais aussi les professionnels de la
sécurité parfois surpris par l’ampleur des moyens techniques mis en
œuvre, découvrent l’étendue des écoutes de la NSA américaine. Acronyme
de National Security Agency, cette agence dépendant du ministère de la
Défense des Etats-Unis, est chargée du renseignement électromagnétique,
de la sécurité des systèmes d’information et du traitement des données.
Créée après la guerre, dans la continuité des efforts menés par les
alliés pour décrypter les messages radio japonais et allemands, la NSA
dispose aujourd’hui d’un budget de près de 11 milliards de dollars et
emploierait environ 35 000 personnes."
La
NSA intercepte des livraisons d’ordinateurs pour y installer des
logiciels espions
http://www.zone-numerique.com/la-nsa-intercepte-des-livraisons-dordinateurs-pour-y-installer-des-logiciels-espions.html
"Selon des
révélations du magazine allemand Der Spiegel, le NSA disposerait d’une
équipe d’élite spécialisée en piratage chargée de mener des
cyber-attaques, d’exploiter des failles de sécurité informatique et
d’implanter des logiciels espions au sein de certains matériels
informatiques avant leur livraison selon un process appelé «
interdiction ». Ce groupe de spécialistes en piratage est l’équipe TAO
pour Tailored Access Operations. Cette unité secrète a été créée en
1997 et travaille sur des opérations spéciales en infiltration
informatique."
La NSA a transformé Internet en « une
vaste plate-forme de surveillance »
http://www.pcinpact.com/news/82200-la-nsa-a-transforme-internet-en-vaste-plateforme-surveillance.htm
"De nouveaux documents d’Edward
Snowden, révélés par le New York Times, Pro Publica et The Guardian,
braquent les projecteurs sur un aspect bien précis du travail de la NSA
: le déchiffrement des données circulant sur Internet. Un éclairage cru
sur les travaux de l’agence de sécurité américaine, accumulés sur plus
de vingt années, et sur la manière dont elle s’est infiltrée dans de
nombreuses technologies de sécurité."
Le canal Mer Morte-Mer Rouge
http://www.info-palestine.eu/spip.php?article14345
"L’accord sur le canal qui reliera les
deux mers a été résumé au mieux par le ministre israélien de l’Eau,
Silvan Shalam, qui l’a décrit avec jubilation le 9 décembre dernier, à
la cérémonie de signature au quartier général de la Banque Mondiale,
comme « un accord historique qui réalise … le rêve de Herzl * ».
Le canal est un triomphe stratégique de plus pour la diplomatie
calculatrice d’Israël, même depuis que le canal a été réduit à environ
un dixième de sa taille originale en raison de sérieuses objections
économiques et environnementales soulevées par la Banque Mondiale. Le
projet visionnaire des sionistes a été redoré et parrainé par la
Jordanie comme étant LA solution pour sauver la Mer Morte ** et
construire une usine de dessalement qui fournira à Israël et à la
Jordanie respectivement une centaine de millions de m3 d’eau douce par
an. Selon les environnementalistes israéliens et internationaux, c’est
la politique israélienne de pompage excessif dans le Lac de Tibériade
et dans les eaux du fleuve Jourdain – pour desservir les seules
colonies juives – qui est la cause principale de la perte annuelle de
presque 30 % de la masse de la Mer Morte ce dernier demi-siècle."
Article
2
Envoi par Benoist MAGNAT : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/
L'IMPUISSANCE DU PEUPLE
Dans les quartiers
d‘affaires, on ne loge plus personne, mais des marchandises, et des
dossiers. Des hommes et des femmes affairés sont là en prise directe
avec l’argent qui apparaît ou disparaît sur des écrans. Ils
oublient presque pendant 8 à 12 heures d’affilée le monde « réel » ou
plutôt un autre monde beaucoup plus vaste qui leur fait face avec sa
pénurie, sa précarisation, ses bribes de nature délaissée ou au
contraire très réglementée, son béton délabré dans les friches
industrielles ou des zones clochardisées et ses ordures. Il y a aussi
plein de gens qui traînent, qui s’agitent, qui travaillent, qui boivent
et qui parlent de tout et de rien.
Ce gouvernement
affairiste, comme les autres, veut que tous les chiffres
augmentent : chiffres de croissance, de PIB, des actions ou
des obligations, chiffres d’affaires et revenus gros et gras pour
eux-mêmes. Président et ministres s’empiffrent de mots, dégueulent sur
les « autres » (actuellement les Roms), ils mentent ou jouent la
comédie dans une ronde sans fin.
Ils
prient, supplient les multinationales et les banques de garder quelques
emplois en France, leur donnent du pognon sans compter pendant qu’ils
comptent pour nous au centime près et rognent sur nos services publics,
sur nos remboursements de la Sécurité Sociale, sur nos revenus
salariaux, allocations chômage et RSA, et enfin sur nos
retraites.
Pendant que tous
ces marchands, ces affairistes, ces financiers et ces politicards de «
gauche » et de droite nous plongent la tête sous l’eau, nous laissant
juste quelques minutes pour souffler ; ils nous obligent à prendre part
à cette immense gabegie, à cette mascarade et au viol de nos êtres. Ils
nous reversent en compensation des salaires misérables, des immeubles
pourris, une eau polluée et une alimentation remplies de toxiques, tout
ça pour que nous acceptions à la fin nos malheurs, notre aliénation et notre
participation au grand massacre de la nature, des animaux et de
nous-mêmes dans des guerres économiques sans
fin.
Pour en finir avec
leurs réformettes centristes comme cette promesse d’un nouveau
référendum d’initiative partagée qui demande 185 signatures de députés
et/ou sénateurs et 4millions et demi d’électeurs, ce qui veut dire que
seul l’UMP dans l’opposition ou le PS dans l’opposition pourra le
mettre en route (Etat UMPS quoi !). Il nous reste à bouffer encore plus
de conneries et de saloperies matérielles et mentales. On parle en
boucle, on se met sur la touche, on se vulgarise, on s’enlaidit et l’on
meurt.
Le Front national
promet le grand nettoyage et la plupart des impuissants le croient.
Pour beaucoup, on
est devenu des juges de touche (pardon mis en touche) sur le bord d’un
stade de foot et on agite les petits drapeaux pour dire que là la
législation n’est pas respectée, qu’ici les droits de l’homme sont
bafoués, qu’ici on meurt d’ennui, que là-bas le peuple meurt sous les
bombes, ou qu’il meurt de faim ou de grandes épidémies. On agite notre
petit drapeau indéfiniment alors que l’arbitre (le président) ne nous
voit plus depuis longtemps ou qu’il nous ignore. Le match continue avec
ses stars et son business. Le peuple regarde le ballon qui roule, qui
roule, alors qu’il se fait ailleurs continuellement rouler.
Que faire ? Ah
ouais ! bonne question, même si les réponses d’aujourd’hui ne sont pas
les mêmes qu’hier. Creusons-nous la tête; bon sang ! jusqu’à la
cervelle et mettons nos neurones en liaison avec tous les autres et
cherchons, cherchons que diable et rapidement, car l’enfer est ici et
maintenant.
Benoist
MAGNAT
Pour
développer son info
:
Le consumérisme vert : une nouvelle
vulgate médiatique
http://www.acrimed.org/article4233.html
"À mesure qu’elle s’est intégrée au
paysage politique, l’écologie est devenue un produit médiatique comme
un autre. Ainsi son caractère initialement subversif a lui-même été
subverti par des grands médias bien peu enclins à informer sérieusement
sur les mobilisations contre la destruction de la planète, mais voulant
s’attirer une nouvelle clientèle d’individus soucieux d’environnement
et de qualité de la vie. À la critique radicale du productivisme, de
l’idéologie consumériste et de la marchandisation des esprits, la
vulgate médiatique a donc progressivement opposé et substitué
l’injonction dépolitisante à consommer « bio » ou « vert », et un appel
moralisant à « respecter l’environnement »."
Sur le front grec, une couronne
d’épines
http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=11072
"Cette année, les rois mages
apportèrent aux Grecs la présidence du Conseil de l’Union européenne.
Or, le corps de la société grecque était déjà crucifié. Il faisait bien
Vendredi saint cette nuit de la Saint-Sylvestre. .../...
Mais ce n’est pas tout. Le sentiment général qui prévaut à Athènes, ces
jours saints de l’europrésidence, va bien au-delà de l’indifférence. La couronne
d’épines, que les consuls de Bruxelles ont posée sur le front grec en
guise de brimade, est bien perçue comme ce qu’elle est vraiment : un
titre purement symbolique, que les détenteurs du vrai pouvoir s’amusent
à «céder» volontiers au nom de quelque équité coutumière, afin
justement de souligner son caractère exclusivement symbolique. Le vrai
pouvoir est comme la liberté : il ne se cède pas. Il faut aller le
chercher avec les dents."
OMC : un accord au profit des
multinationales et des plus riches !
http://france.attac.org/drupal/articles/omc-un-accord-au-profit-des-multinationales-et-des-plus-riches
"Tous les commentateurs saluent un
accord historique qui aurait sauvé l'OMC et le multilatéralisme, tout
en facilitant le commerce mondial au bénéfice des populations. A y
regarder de plus près,le paquet de Bali va profiter aux
multinationales, les pays pauvres devant se contenter de quelques
promesses. Décryptage."
Voir aussi : OMC à Bali. Un accord dont les
multinationales sont les grandes gagnantes
http://www.pressenza.com/fr/2013/12/omc-un-accord-dont-les-multinationales-sont-les-grandes-gagnantes/
"La 9ème Conférence ministérielle de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC), poursuivie jusqu’au samedi 7
décembre, a finalement validé une série d’accords, dit paquet de Bali,
au détriment des pays en développement, des populations pauvres et de
ceux qui souffrent de la faim. .../... Salué comme une victoire par
l’OMC permettant de débloquer l’impasse dans laquelle se trouvaient les
négociations, le paquet de Bali offre un accord juridiquement contraignant sur la facilitation des
échanges qui est coûteux à mettre en œuvre pour « les pays en
développement » et qui assure un accès plus facile aux entreprises
multinationales."
Rencontre
méditerranéenne contre la dictature de la dette pour la souveraineté
populaire
http://fsm2013.wordpress.com/2013/03/26/rencontre-mediterraneenne-contre-la-dictature-de-la-dette-pour-la-souverainete-populaire/
"A l’initiative de
RAID Tunisie et de certains partis membres du Front Populaire, une
rencontre internationale s’est tenue les 23 et 24 mars 2013
(week-end précédent le FSM à Tunis). Elle a réuni des délégations de
différents pays du Bassin méditerranéen .../... Nous avons pu mesurer,
grâce aux témoignages de nombreux pays : Tunisie, Egypte,
Algérie, Maroc, Liban, Palestine, Syrie mais aussi Grèce, Espagne et
Portugal, à quel point les gouvernements de ces pays s’alignent sur les
recommandations des institutions financières internationales en
imposant des politiques d’austérité qui ont des conséquences
extrêmement graves pour les populations. Les pouvoirs qui ont succédé
aux dictatures renversées ont poursuivi les recettes néolibérales avec
pour conséquences l’aggravation de l’endettement, l’incapacité à
réduire les inégalités et à développer des programmes sociaux et
économiques en réponse aux aspirations populaires qui se sont exprimées
lors des révolutions."
Article
3
Envoi de Marie-Claude
LEDY : http://humeursdemarisse.blogspot.com/
DEPENSES
PUBLIQUES
:
DERIVE OU CHOIX LEGITIME
? ...
par
Robert Gil
Etat,
collectivités locales et autres administrations publiques françaises
dépensent chaque année l’équivalent de 56 % du produit
intérieur brut (PIB), selon les données 2011 d’Eurostat. Un chiffre qui
classe notre pays au deuxième rang de l’Union
Européenne, derrière le Danemark (57,6 %), et 6,5 points de PIB
au-dessus de la moyenne de la zone euro (49,5
%).
Mais
que veulent vraiment dire ces chiffres ? Ils ne sont pas le signe que
nos services publics coûtent plus cher qu’ailleurs, mais que, pour l’essentiel, notre pays a opté pour une réponse
collective et moins inégalitaire aux besoins sociaux,
quand d’autres laissent faire le marché.
Ce
qui détermine le niveau de vie d’un contribuable
européen est ce qu’il va débourser pour tel ou tel service, et pas simplement
son revenu après impôts. En effet, si vous êtes imposés, c’est aussi
pour bénéficier de services ou de prestations.
Ce qu’une famille anglaise verse en moins à la collectivité par le
biais des impôts, elle le paie bien souvent par d’autres
canaux, pour la retraite ou l’école des enfants, car elle
passe par un système marchand privé. Si la France
dépense plus, c’est parce que la protection sociale est davantage
qu’ailleurs prise en charge par des organisations
non marchandes. À cela, il faut ajouter le fait que les
dépenses de protection sociale ont un caractère particulier :
elles ne constituent qu’une forme de redistribution directe de la
richesse. La charge publique est en l’occurrence
une recette des ménages : allocations de chômage, logement, familiales,
minima sociaux, pensions de retraite, ...
etc.
Ce n’est donc pas le « train de vie » de l’Etat
qui fait la différence. Dans l’esprit général, la « dépense publique »
est celle de
l’Etat : or, ses dépenses (22,4 % du PIB) sont inférieures à
la moyenne de la zone euro (22,6 %), inférieures par exemple à celles du Royaume-Uni
(44,8 %, qui n’incluent pas la protection sociale) ou au Danemark (42,3
%).
L’écart constaté vient
donc principalement des dépenses de protection
sociale, alors que le plus souvent c’est l’Etat
qui est
pointé du doigt.
La France consacre 23,9 % de sa richesse à
la protection sociale : cela représente 480 milliards d’euros,
l’équivalent de huit fois le budget de l’Education
Nationale. La France dépense plus dans un seul domaine : les retraites.
Elles représentaient 13,5 % du PIB, contre 8 à
11 % dans la plupart des autres pays en 2011. Nous n’irons pas beaucoup
plus
loin, car il est bien difficile de dire ce qui détermine cet écart. La
France est l’un des pays où les cohortes de nouveaux
retraités pèsent le plus lourd du fait d’un double facteur : l’ampleur
et la durée inégalées du baby-boom dans
l’Hexagone, ainsi que la progression du taux d’activité féminin. En
outre, notre espérance de vie est parmi les plus élevées.
Mais attention, si l’on ne prend en compte que les
systèmes de retraites obligatoires, le taux de remplacement
est plutôt
élevé en France : 60 %, contre 54 % en Allemagne et 37 % au
Royaume-Uni, selon les données de l’OCDE. Mais
si l’on intègre les systèmes volontaires, alors la France est en
retard. Ce qu’un salarié français paie en plus en cotisations,
il le verse en moins en épargne retraite. Une situation qui a le double
avantage d’être plus égalitaire et moins
risquée.
Les performances sociales de l’Hexagone
suggèrent que ses services publics ne sont pas aussi inefficaces qu’on voudrait le
faire croire. Le système de santé n’est pas tout à fait étranger à
l’espérance de vie des femmes françaises, qui est l’une
des plus élevées de la planète. La pauvreté – en particulier celle des
personnes âgées – est en France parmi les
plus faibles au monde, notamment parce que notre système protège les
plus démunis (personnes âgées, familles
monoparentales, familles nombreuses…).
Enfin, si la qualité des services publics
était si mauvaise, comment expliquer l’attachement de la population au
modèle social en vigueur ? Année après année
depuis dix ans, le baromètre de l’opinion des Français sur la santé et
la protection sociale, réalisé par le
ministère des Affaires sociales, indique que plus de la moitié de la
population (53 % en 2012) estime que l’Etat n’intervient
pas assez sur le plan économique et social, contre 20 % qui pensent
l’inverse. Plus directement, 64 % jugent normale la
part du revenu national consacré au financement de la protection
sociale, contre 17 % qui le jugent excessif et 16
% insuffisant. Plus de 92 % des Français estiment que les systèmes de retraite ou
d’assurance maladie doivent rester publics.
Au fond, la question qui se pose, est
celle de la capacité de notre modèle social à répondre aux besoins avec
des outils de qualité et à évoluer en fonction de
ces besoins. C’est là-dessus que devrait porter le débat de fond sur
les dépenses. Sans être miraculeuses, des
économies sont possibles, a rappelé la Cour des comptes dans son
rapport publié en 2013. On pourrait supprimer
les organismes consultatifs inutiles et revoir les compétences qui font
doublon au niveau local, ou réviser
des contrats de commandes publiques très lucratifs pour le privé. On
pourrait aussi, par exemple,
supprimer bon nombre de niches fiscales (autant de dépenses non
présentées comme telles) ou lutter davantage
contre la fraude fiscale.
Sauf à attendre une reprise miracle et
durable de la croissance, c’est la seule manière de dégager de
nouvelles marges pour répondre aux besoins sociaux
: créer davantage de places en crèche, construire des logements
sociaux, investir dans l’éducation, accueillir
dignement les personnes âgées dépendantes, etc. Autant de domaines où
l’intérêt de dépenses supplémentaires est reconnu
au-delà des clivages politiques. Mais soyons
conscients que, si c’est le marché qui répond aux besoins, les moins
favorisés seront pénalisés.
Conscience Citoyenne Responsable
Robert GIL
http://2ccr.wordpress.com/
Source de l'article (très bien
documenté) :
http://www.inegalites.fr/spip.php?page=analyse&id_article=1835&id_groupe=12&id_rubrique=28&id_mot=43
Pour
développer son info
:
Un
scandale français
http://www.rtbf.be/info/chroniques/detail_un-scandale-francais-paul-krugman?id=8178806&chroniqueurId=5032403
"Je n’ai pas prêté
beaucoup d'attention à François Hollande, le président français,
puisque clairement, il n’allait pas vraiment se démarquer de
l’orthodoxie politique d’austérité destructrice européenne. Mais
aujourd’hui, il a fait quelque chose de réellement scandaleux. Bien
entendu, je ne parle pas de sa prétendue liaison avec une actrice, ce
qui, même si c’est vrai, n’est à la fois ni surprenant (eh oui, on est
en France) ni dérangeant. Non, ce qui est choquant c’est sa façon
d’accueillir favorablement les doctrines de droite qui ont été
discréditées. Cela nous rappelle que tous les maux actuels de
l’économie européenne ne peuvent être attribués entièrement aux
mauvaises idées de la droite. Oui, des conservateurs impitoyables et
butés ont mené l’économie, mais ils ont été en mesure de le faire grâce
à des politiques de la gauche modérée manquant de cran et de volonté."
L’économie
de l’offre, ou l’arnaque des apprentis sorciers du libéralisme
http://gaetanpelletier.wordpress.com/2013/11/11/leconomie-de-loffre-ou-larnaque-des-apprentis-sorciers-du-liberalisme/
"J’avais un peu
laissé tomber l’économie, lassée de répéter les mêmes choses depuis
2007. Mais, j’y reviens brièvement, en réponse à une question :
pourquoi tous les pays dits « développés » se trouvent-ils face à un
appauvrissement de leurs populations ? Hormis, bien sûr, les quelques
milliardaires dont le patrimoine ne fait qu’augmenter ? Eh bien il
semble que ce soit parce que les efforts coordonnés de nos dirigeants
ont permis d’appliquer la politique de Reagan : appauvrir l’Etat pour
réduire les dépenses sociales, tout en enrichissant les riches. .../...
En 2013, l’Irlande a donc payé pour les banques, et ensuite il a fallu
une cure d’austérité sanglante pour éponger cette
dette. En deux ans, la dette des banques a été transférée au pays,
payable par les contribuables. Pas par les riches, évidemment, et
encore moins par les multinationales. Du coup, il a fallu emprunter
auprès du FMI et de l’Europe, qui ont enfoncé le clou sur les
politiques drastiques. Pourquoi ces politiques sont-elles toujours
l’alpha et l’oméga des politiciens, alors que même des « économistes »
du FMI ont reconnu que c’était n’importe quoi pour la Grèce (au moins)
et que le FMI avait fait une « erreur de calcul » au sujet de
l’austérité et de ses bienfaits".
Article
4
Envoi par Attac France : http://www.france.attac.org/
Une étude inédite d'Attac :
LE « SAUVETAGE »
DE L'IRLANDE
:
67,5 € milliards de prêts, 89,5
milliards transférés aux banques
Le
15 Décembre 2013, l'Irlande est devenue le premier pays à sortir d'un
programme de «sauvetage» de la Troïka - Commission européenne, Banque centrale
européenne (BCE) et FMI. Au moment où les élites politiques européennes
sablent
le champagne en l'honneur du « succès » irlandais, Attac publie une
étude inédite à partir de chiffres officiels jusqu'ici dispersés. Alors que l'Irlande
a reçu 67,5 milliards € de prêts pour son renflouement depuis la fin de
2010, le pays
a transféré un montant total de 89,5 milliards € à son secteur
financier au cours de la même période. 55,8 de ces milliards sont tombés dans les
poches des banques créancières, toutes étrangères et certaines
françaises. L'étude confirme
que la situation économique et sociale de l'Irlande demeure désastreuse
: ces milliards n'ont en rien profité aux Irlandais, broyés par la politique
d'austérité infligée à leur pays pour payer ces dettes illégitimes.
L'étude publiée aujourd'hui par
le réseau des Attac d'Europe a été coordonnée par Attac Autriche et
Attac Irlande.
- 18,1 milliards € ont été utilisés pour
recapitaliser directement les banques irlandaises.
- 55,8 milliards € sont allés aux
créanciers de l'Etat irlandais. 37,5 milliards € ont servi à rembourser
des obligations gouvernementales
à échéance et 18,3 milliards € pour payer les intérêts sur
les obligations en circulation.
- 1,6 milliards € ont été dépensés par la National Asset Management
Agency (NAMA ), une structure de défaisance garantie par l'Etat , pour
acheter les mauvais actifs immobiliers détenus par les banques
irlandaises.
- 14 milliards € ont été utilisés jusqu'à présent pour la liquidation
de la Compagnie de liquidation des banques irlandaises (IBCR), la fusion de deux
banques nationalisées en faillite. 12,9 milliards entre eux ont été
utilisés par l'AMNA
pour acheter le reste des actifs de l'IBCR. Un autre 1,1 milliard a été
versé aux créanciers de la banque à la suite d' une garantie du gouvernement .
" Au
cours de son soi-disant sauvetage, l'Irlande a mis plus d'argent dans
le secteur financier qu'elle n'a reçu de prêts pour son renflouement
", conclut, Dominique Plihon d'Attac
France, " la
population irlandaise s'est lourdement endettée pour sauver le secteur bancaire
européen ".
La Troïka aggrave
les erreurs du gouvernement irlandais
Dans la période qui a précédé le
programme de renflouement , la population irlandaise a été écrasée par
ce qui est de loin le plus grand programme de
renflouement des banques de la zone euro. Entre 2008 et 2010 , 76,5
milliards € de fonds publics ont été transférés
directement ou indirectement à des institutions financières irlandaises
(1)
.
" Le
gouvernement
irlandais a poursuivi une politique de renflouement des banques à durée
indéterminée - et la Troïka a encore
aggravé ce cours ", critique, Lisa Mittendrein, d'Attac Autriche.
La BCE a contraint
l'Irlande à rembourser les hedge funds
L'influence de la Troïka est également
visible dans les détails de la politique de gestion de la crise
irlandaise : les banques
irlandaises nationalisées doivent rembourser tous ses créanciers , même
ceux qui ne sont pas couverts par la garantie de
l'État. Une expertise commandée par le Parlement européen
montre que la BCE a forcé le gouvernement irlandais
à prendre cette mesure en menaçant de suspendre le financement
d'urgence des banques irlandaises . Et cela bien
que le remboursement intégral des obligations non garanties ne fasse
pas partie du mémorandum de sauvetage,
et malgré la demande du FMI que ces créanciers subissent des pertes (« haircut
»). Ce faisant, la BCE a protégé les
investisseurs les plus spéculatifs tels les hedge funds.
Ils avaient prêté de l'argent aux banques irlandaises à des taux
élevés quand il était déjà clair que celles-ci étaient sur le point de
s'effondrer ou d'être secourues par l'État (2) . Le rapport conclut que la BCE a sans doute outrepassé son
mandat et recommande de ne pas l'inclure dans de futures
Troïkas (3) . " Par le chantage et la
coercition, la BCE s'est assurée qu'au bout de cinq ans de renflouement
des banques, les
spéculateurs auront perçu 6 Md € de fonds publics " , selon Plihon (4) .
Le Who's Who des
profiteurs
L'identité des détenteurs d'obligations
non garanties est tenue secrète par les élites politiques. L'ex-
courtier et blogueur Paul Staines a divulgué une
liste incomplète des créanciers d'Anglo Irish, la plus grande banque
irlandaise en faillite. Elle comprend de grandes
institutions financières internationales telles que Allianz, Barclays,
Crédit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, HSBC
et Société Générale (5) . En Octobre 2013, le ministre
allemand des Finances,
Wolfgang Schäuble, a ainsi commenté la situation irlandaise : " l'Irlande
a fait ce qu'elle avait à faire ... et maintenant
tout va bien " (6) . Lisa Mittendrein fustige cette
attitude : « Les
seuls qui vont très bien sont les élites financières
européennes. C'est le gratin du secteur bancaire qui a été sauvé, pas
le peuple irlandais. L'Irlande est tout sauf
une success story ».
Le pillage du Fonds
national des retraites
La population irlandaise paye les
sauvetages répétés du secteur financier par une austérité brutale.
L'Irlande a co- financé son «sauvetage» par 17,5
milliards €, dont 10 milliards € dont ont été pris à au NPRF, le fonds
de pension public, mis en place au départ
pour garantir les retraites irlandaises à l'avenir. L'argent du fonds a
été utilisé pour la recapitalisation directe des banques (7)
. À la fin de 2013, le
gouvernement a décidé de transformer entièrement le NPRF
en un fonds d'investissement, la protection des pensions futures
n'étant « plus une priorité » (8) . En outre, la population
a été durement touchée par six années de mesures d'austérité
: la TVA a été augmenté à 23%, les allocations
familiales ont été baissées , les allocations de chômage pour les
jeunes divisées par deux (9) et les frais de scolarité
ont triplé : à 2500 euros (10). Au total, la facture sociale s'élève
à plus de 28 milliards € depuis 2008 pour l'Irlande
(11) .
Le taux d'émigration le
plus élevé dans l'UE
Les conséquences sociales de l'austérité
sont désastreuses : près d'un tiers de la population est en risque de
pauvreté ou d'exclusion sociale (12) , une personne sur dix souffre de la
faim (13) . Bien que le revenu disponible du
décile le plus pauvre
de la population ait chuté de 26%, le revenu du décile supérieur a
augmenté de 8% , ce qui montre bien
les choix sociaux faits par la politique de gestion de crise (14) . Parmi les 18 - 24 ans, une personne
sur deux envisage de quitter le pays , tandis
que 300 000 personnes ont déjà émigré dans les quatre dernières années (15) . En 2012 ,
l'Irlande a connu le plus fort taux d'émigration nette dans toute l'UE.
Seulement six ans avant, elle avait le plus
haut d'immigration nette du continent (16) .
La dette publique continue
d'augmenter
Contrairement à la fable du brillant
redressement irlandais, l'économie irlandaise est loin d'avoir récupéré
: le PIB d'aujourd'hui est de 12,6% inférieur à
celui d'avant la crise (17) . Le taux de chômage, actuellement à
13 %, est encore deux fois plus élevé que lors
de la période pré-crise. Parmi les jeunes, 27% sont sans emploi (18) . Le secteur
bancaire est loin de remplir sa tâche principale, l'alimentation de
l'économie réelle avec un crédit abordable : la moitié
des demandes de crédit des petites et moyennes entreprises au dernier
trimestre ont été rejetées par les banques
(19) . La dette nationale, qui avait
explosé de 25 à 91% du PIB, entre 2007 et 2010, à la suite des sauvetages
bancaires (20) , s'est encore accrue sous le contrôle
de la Troïka et a atteint 124% en 2013 selon les prévisions
actuelles (21) .
La dette illégitime au
cœur de la crise
« Nos résultats
montrent que l'objectif principal de la politique de gestion de crise
menée par les élites politiques est de
sauver le secteur financier européen et les fortunes sous-jacentes des
plus riches », conclut Mittendrein : « pour
atteindre
cet objectif , ils sacrifient la prospérité de toute la société et
acceptent d'énormes taux de chômage, la pauvreté et la misère ». Après que 670 milliards
€ d'aide directe de l'État ont été donnés aux banques
européennes depuis 2008 (22) , d'autres centaines de milliards
sont actuellement canalisées vers le secteur financier par des pays comme
l'Irlande ou la Grèce. Le fait que ce n'est pas le peuple ou l'État
irlandais qui a été sauvé, mais les élites financières
européennes , est confirmé par Andy Storey,
sociologue et économiste à l'University College de Dublin et militant
d'Attac Irlande : « l'argent
que les contribuables européens ont prêté à l'Irlande a été en grande partie détourné vers le
remboursement de la dette privée, socialisée, dont les
citoyens ordinaires - en Irlande ou ailleurs en Europe
- n'auraient jamais dû avoir la charge. La dette illégitime est au cœur
de cette crise
" .
Un changement radical de
politique est urgent
Un changement de cap radical est
urgent dans la politique de gestion de la crise européenne. « Nos gouvernements doivent
cesser de dépenser d'énormes sommes d' argent public pour sauver un
secteur financier sans scrupules », demande
Mittendrein. Au contraire, une réglementation stricte est nécessaire :
les banques jugées « trop importantes
pour faire faillite » doivent être démantelées de sorte qu'elles ne
puissent plus mettre en danger des sociétés
entières. A moyen terme , le secteur bancaire doit se limiter
à sa tâche essentielle : la gestion des dépôts et des
prêts , sans servir des intérêts privés mais le bien-être public. Il
faut stopper ces politiques d'austérité, qui visent à
détruire les systèmes de protection sociale et de soins de santé et qui
menacent de la pauvreté des centaines de millions
de personnes en Irlande et en Europe. Elles
doivent laisser la place à des programmes d'investissement public et à
une coordination européenne des politiques fiscales et économiques dans
l'intérêt de la population. Par le biais de
l'allègement de la dette et d'un impôt sur la fortune coordonné à
l'échelle internationale, les créanciers et les riches
doivent prendre le fardeau de la crise.
« La taxe
européenne sur les transactions financières doit être rapidement
adoptée en suivant le projet de la Commission européenne amendé par le
récent accord CDU-SPD : le gouvernement
français doit renoncer à en affaiblir la portée. Le coût de la crise
doit être payé par ceux qui en sont responsables », souligne Dominique Plihon.
Non au " pacte de
compétitivité "
Aujourd'hui il faut éviter une nouvelle
aggravation de ces politiques. Klaus Regling, directeur général du FESF
et du MES, les fonds de renflouement de la
zone euro, a qualifié la fin du programme d'aide à l'Irlande d' «
énorme succès pour l'Irlande et la zone euro dans
son ensemble », prouvant la réussite de la politique de
gestion de la crise (23) .
Les élites politiques envisagent
actuellement d'adopter un « pacte de
compétitivité » qui étendrait le modèle irlandais à l'ensemble
de l'UE : tous les États devraient s'engager à des mesures
néolibérales telles que la réduction des protections
du travail , la baisse des salaires, des privatisations... Leur mise en
œuvre serait garantie par des contrats entre
les États et la Commission européenne, qui les surveillerait et ferait
adopter des primes ou des pénalités. " Le
pacte
de compétitivité signifierait « troïka pour tout le monde » , conclut Lisa Mittendrein ". Son adoption a
été repoussée
de décembre 2013 à juin 2014 ; mais nous devons stopper définitivement
ce pacte d'appauvrissement, pour initier un
virage à 108° dans la politique de gestion de crise européenne " .
Dominique PLIHON,
Attac France, 06 82 22 27 11
Lisa MITTENDREIN, Attac Autriche
+43 664 21 21 680
lisa.mittendrein(at)attac.at
Andy STOREY, Attac Irland, University College
Dublin
+ 353 8765 43 872
andy.storey(at)ucd.ie
Notes :
(2) Karl
Whelan (2012): The ECB’s Role in Financial Assistance Programmes,
http://www.karlwhelan.com/EU-Dialogue/Whelan_June2012.pdf ; p. 9.
(4)
Central Bank of Ireland (2011): Clarification – Senior Debt and
Subordinated Debt Issuance
by
Irish Credit Institutions,
1 April 2011,
http://www.centralbank.ie/press-area/press-releases/Pages/Clarification-SeniorDebtandSubordinatedDebtIssuance.aspx
(5) Guido
Fawkes’ Blog (2010): Anglo-Irish Bondholders Should Take the Losses, 15
October 2010,
http://order-order.com/2010/10/15/anglo-irish-bondholders-should-take-the-lossesis-the-ecb-forcing-ireland-to-protect-german-investments
(6) The
Irish Times (2013): Schäuble pours cold water over idea of ESM relief
for Ireland, 16 October 2013,
http://www.irishtimes.com/business/sectors/financial-services/sch%C3%A4uble-pours-cold-water-over-idea-of-esm-relief-for-ireland-1.1561748
(7)
European Commission (2011): The Economic Adjustment Programme for
Ireland,
http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/occasional_paper/2011/pdf/ocp76_en.pdf ; p. 39.
(8) NPRF (2013):
Ireland Strategic Investment Fund, http://www.nprf.ie/ISIF/IrishStrategicInvestmentFund.htm
(9)
Oxfam (2013): The true cost of austerity and inequality. Ireland case
study,
http://www.oxfam.org/sites/www.oxfam.org/files/cs-true-cost-austerity-inequality-iceland-120913-en.pdf ; p. 23
(10) Channel 4
(2013): Irish Students take to the streets to protest against cuts, 1
October 2013,
http://www.channel4.com/news/irish-student-protest-demo-cuts-austerity-ireland
(11) The Economist
(2013): Ireland: The eight austerity budget, 19 October 2013,
http://www.economist.com/news/europe/21588110-government-end-economic-emergency-sight-eighth-austerity-budget
(12)
Eurostat (2013): People at risk of poverty or social exclusion by age
and sex,
http://epp.eurostat.ec.europa.eu
(13)
Mandate/Unite (2013) : Hungry for Action. Mapping Food Poverty in
Ireland,
http://unitetheunionireland.files.wordpress.com/2013/12/hungry-for-action1.pdf ; p. 2.
(14)
Central Statistics Office (2012): Survey on Income and Living
Conditions (SILC) 2010,
http://www.cso.ie/en/media/csoie/releasespublications/documents/silc/2010/silc_2010.pdf ; p. 11.
(15) BBC (2013):
300.000 Irish people emigrate in four years, 9 May 2013,
http://www.bbc.co.uk/news/uk-northern-ireland-22461030
(16) The
Irish Times (2013) : Ireland has highest net emigration level in
Europe, 21 November 2013,
http://www.bbc.co.uk/news/uk-northern-ireland-22461030
(17)
Eurostat (2013) : GDP and main components – Current prices, http://epp.eurostat.ec.europa.eu
(18)
Eurostat (2013) : Unemployment rate by sex and age groups - quarterly
average,
http://epp.eurostat.ec.europa.eu
(19)
The Irish Times (2013): Small firms ‚denied bank credit’, 2 December
2013,
http://www.irishtimes.com/business/small-firms-denied-bank-credit-1.1614285
(20)
Eurostat (2013) : Government deficit/surplus, debt and associated data,
http://epp.eurostat.ec.europa.eu
(21)
European Commission (2013) : Autumn forecast 2013, November 2013,
http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/european_economy/2013/ee7_en.htm ; p. 59.
(22)
Der Standard (2013) : Bankenrettungen kosteten EU-Staaten 670
Milliarden, 22 April 2013,
http://derstandard.at/1363708829426/Bankenrettungen-kosteten-EU-670-Milliarden-Euro
(23) EFSF
(2013): EFSF financial assistance for Ireland ends with successful
Irish exit, 8 December 2013,
http://www.efsf.europa.eu/mediacentre/news/2013/efsf-financial-assistance-for-ireland-ends-with-successful-irish-exit.htm
Sources
de l'étude :
- 1) EFSF (2013): Frequently Asked Questions,
http://www.efsf.europa.eu/attachments/EFSF%20FAQ%202013-07-16.pdf(.)
.
- 2) European Commission (2013): Economic Adjustment Programme for
Ireland, Autumn 2013 Review,
http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/occasional_paper/2013/op167_en.htm, p. 39.
-
3) National Pensions Reserve Fund Commission (2013) : Annual Report and
Financial Statements 2012,
http://www.nprf.ie/Publications/2013/AnnualReport2012.pdf, p. 30.
- 4) NTMA (2013): Annual Report 2012, http://www.ntma.ie/download/publications/NTMAAR2012webEN.pdf, p. 31.
- 5) Eurostat (2009) Letter to the Irish Statistical Office, 19 October
2009,
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/government_finance_statistics/documents/Irish_le
tter_19_10_2009.pdf(.)
-
6) NAMA (2013) : NAMA Bonds, http://www.nama.ie/about-us/how-we-fund-our-work/(.)
-
7) Standard & Poors (2010) : Explaining Standard
& Poor's Adjustments To Ireland's Public Debt Data,
http://www.standardandpoors.com/ratings/articles/en/eu/?assetID=1245228020314(.)
.
- 8) NAMA (2013): IBRC, http://www.nama.ie/about-us/ibrc/(.)
- 9)
International Monetary Fund (2013) : Ireland. Ninth review under the
extended arrangement. Ireland Country
Report
13/93, http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2013/cr1393.pdf, p. 5.
-
10) Eurostat (2013): Quarterly non-financial accounts for general
government, 19 December 2013,
http://epp.eurostat.ec.europa.eu(.)
- 11) European Commission (2013) : Economic Adjustment Programme for
Ireland – Autumn 2013 Review,
http://ec.europa.eu/economy_finance/publications/occasional_paper/2013/op167_en.htm, p. 66.
-
12) NTMA (2011): Annual Report 2010,
http://www.ntma.ie/download/publications/NTMA_Annual_Report_2010_English.pdf, p. 19.
-
13) Department of Finance (2010): Technical Note on Accounting
Treatment of Promissory Notes, 4 November 2010,
http://www.finance.gov.ie/documents/publications/reports/2010/noteprommissory2010.pdf(.)
- 14) Department of Finance (2013): Irish Stability Programme April
2013 Update,
http://www.finance.gov.ie/documents/publications/reports/2013/spufin2013.pdf, p. 20.
-
15) NTMA (2011): Annual Report 2010,
http://www.ntma.ie/download/publications/NTMA_Annual_Report_2010_English.pdf, p. 29.
Pour
compléter son info :
Éric Toussaint : « Renversons la
vapeur aujourd’hui ! »
http://cadtm.org/Eric-Toussaint-Renversons-la
"Entretien avec Anastasie Yamali,
journaliste à Avghi, quotidien de Syriza, publié le 7 octobre 2012.
« La dette constitue un prétexte pour renforcer l’offensive du Capital
contre le peuple. Ils veulent profiter de la crise pour terminer le
travail commencé par Thatcher et Reagan, il y a 30 ans’. Il faut mettre
en place un mouvement de masse au Sud, qui, avec les travailleurs du
Nord permettra de repousser les attaques capitalistes, souligne Eric
Toussaint lors d’une interview au quotidien de gauche `Avghi`. Le
professeur belge de science politique, particulièrement populaire en
Grèce de par ses actions pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde,
conseiller du gouvernement de l’Équateur, explique pourquoi la gauche
doit rester radicale et pourquoi la réduction de la dette grecque doit
être inconditionnelle."
David Graeber : « La façon la plus
simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes »
http://www.bastamag.net/David-Graeber-La-forme-la-plus
"La dette ? Une construction sociale,
fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue
et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un
des intellectuels les plus influents actuellement.
Les
pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchaînés aux
systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence,
les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un
ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses
dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré
tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall
Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour
démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel."
Argentine contre Fonds Vautours : la
Cour Suprême US se penchera sur le sujet
http://www.elcorreo.eu.org/Argentine-contre-Fonds-Vautours-la-Cour-Supreme-US-se-penchera-sur-le-sujet
"Une étape positive a été franchie dans
le différend qui oppose l’Argentine aux Fonds Vautours qui l’ont
assignée en justice (voir El
Correo du 13 octobre 2013). La Cour Suprême
des Etats-Unis a accepté, il y a quelques jours, à la demande de
l’Argentine, d’examiner le jugement de la Cour d’appel de New-York
autorisant les Fonds Vautours, notamment NML Capital de Paul Singer à
enquêter sur les actifs et les comptes du pays à l’extérieur de ses
frontières afin de les mettre sous embargos. Pour mémoire, il s’agit
d’un dossier annexe au dossier principal concernant le remboursement
des titres détenus par les Fonds Vautours à 100% de leur valeur pour un
montant de 1.5 milliard de dollars, en dehors des conditions d’échange
acceptées par 93 % des créanciers lors de la restructuration de la dette."
Article
5
Envoi
par Robert BIBEAU : http://www.robertbibeau.ca/
LA PETITE
BOURGEOISIE PERVERTIE A TRAHI
(2e
partie)
Page d'origine citée par l'auteur :
01.01.2014
[La première partie de ce texte présentant le
segment de classe petit-bourgeois et ses activités politiques est accessible
ici : www.les7duquebec.com/7-au-front/la-petite-bourgeoisie-pervertie-et-trahie/ * Poursuite de l’analyse en présentant à la suite l’exemple du comportement
politique de la petite bourgeoisie emportée par la tourmente économique
et sociale en Argentine.]
La petite bourgeoisie en
Argentine pendant la crise
La crise économique de 2001 en Argentine (plus de 20% d’inflation par
année), offre un exemple patent du comportement
du segment de classe petit-bourgeois en situation de crise économique,
sociale et politique, catastrophique.
Observons ce segment de classe filouté, empreint de fatuité et qui
aspire au mode de vie bourgeois en
jouant constamment sur la corde raide, repoussé qu’il est vers le bas
de l’échelle sociale par le développement économique,
impérialiste, moderne, de plus en plus chaotique.
Observons d’abord que la petite bourgeoisie en ces temps de crise
sévère est en voie de paupérisation accélérée,
elle le sait mais elle croit qu’elle peut s’en tirer si elle livre la
classe ouvrière pieds et poings liés aux capitalistes
monopolistes, ses maîtres à penser. Voici comment elle s’y prend pour
remplir sa part de marché.
En Argentine devant sa déchéance évidente, la petite bourgeoisie est
descendue dans les rues chanter et tambouriner
sur des casseroles et elle a exigé qu’on lui restitue ses «droits
acquis» (slogan typiquement petit-bourgeois
– les droits acquis pour les ouvriers, ça n’existe pas en société
capitaliste – chaque avantage conquis par les ouvriers
doit être quotidiennement défendu par la résistance de
classe). Le grand capital n’assure aucun
«acquis» ni
aux ouvriers ni à ses sous-fifres petits-bourgeois qui doivent le
mériter à chaque journée.
La grande bourgeoisie de l’Argentine leur a alors proposé une série de
polichinelles politiques à travers une suite
d’élections «démocratiques». Voter est l’activité
politique préférée des petits-bourgeois, car c’est par les urnes que
la classe petite-bourgeoise manifeste sa capacité de nuisance
politique, faisant et défaisant les gouvernements des
différentes factions capitalistes qui se disputent la mainmise sur
l’appareil d’État (Que des factions capitalistes – les
partis de la gauche petite-bourgeoise n’ayant absolument aucune chance
de décrocher la palme électorale dont il ne
saurait que faire de toute manière).
La petite bourgeoisie a donc participé dévotement à chacune de ces
élections bidon attirant la classe ouvrière dans son
sillage vers le marécage électoral péroniste.
Les sacrifices et la misère de la classe ouvrière s’accroissant, la
monnaie nationale périclitant, la dette souveraine
étant rééchelonnée, les épargnes des petits salariés s’étant envolés en
fumée, dévaluées par l’inflation, les entreprises
d’État privatisées, le FMI et la Banque
mondiale rassasiés, l’économie de l’Argentine s’est
couci-couça temporairement rétablie, permettant à ce
tas de parias de reprendre peu à peu leurs activités, leurs studios
dans la Cité, leurs grosses cylindrées jusqu’à
la prochaine butée économique qui ne saurait tarder. Vous les reverrez
bientôt chahuter, les casseroles
«révolutionnaires» à la main et chantonner, désespérés, dans les rues
de Buenos Aires enflammées.
À un moment donné, pendant la crise, la petite bourgeoisie argentine a
menacé de se radicaliser et certains de ses
partisans ont été recrutés par les organisations de la «gauche» piteuse
et surannée ou par la droite radicale et patentée.
La petite bourgeoisie est souvent tentée d’effrayer, et même, de
terroriser ses maîtres, grands bourgeois, en les
menaçant de tout faire sauter (terrorisme FLQ, Tupamaros et/ou
djihadistes sont au menu politique de la classe petite-bourgeoise).
Pire encore, la petite bourgeoisie peut aller jusqu’à menacer
d’ameuter et de soulever les ouvriers insurgés
comme en Égypte (Moubarak dégage ! –
Qu’un autre larbin s’engage !), en Tunisie
de Ben Ali, en Libye de Kadhafi
et en Syrie de Bachar al-Assad, et de les
diriger vers les saccages et les crimes contre l’humanité où ce sont les
ouvriers qui sont sacrifiés en tant que chair à canon des soulèvements
petits-bourgeois exaspérés.
Le petit bourgeois veut ainsi démontrer que si on le pousse aux
dernières extrémités et qu’on le prive de ses émoluments
et de son niveau de vie, qu’il croit méritée, alors il peut s’énerver
et se battre jusqu’au dernier ouvrier à immoler
sur la place du Pirée. Salvador Allende leur a déjà montré la voie vers
ce cinéma. Il y a laissé la peau, ce pauvre
Bobo. Nelson Mandela quant à lui leur a démontré qu’il était préférable
de se réconcilier avec les maîtres, grands
bourgeois afrikaners, et de les soutenir politiquement dans
l’exploitation de la classe ouvrière grégaire.
La go-gauche –pseudo révolutionnaire– raffole de la clientèle étudiante
et communautaire, compassionnée et friande
de justice sociale. Le communautaire,
c’est son affaire. La go-gauche petite-bourgeoise réclame une redistribution
des richesses entre d’un côté les très riches, de l’autre côté les
Bobos et les pauvres, accompagnée au passage
d’aumônes généreuses destinées aux lumpenprolétaires, ses
supporteurs indéfectibles (se souvenir de la composition
sociale du Parti national-socialiste allemand). Les bobos n’exigent
nullement le renversement du mode de production
impérialiste moderne, seulement d’effrayer le grand capital jusqu’à ce
qu’il lui restitue son boulot d’affidé.
La petite
bourgeoisie et la révolution socialiste
La classe ouvrière doit se tenir aussi loin que possible de l’influence
malsaine de la petite bourgeoisie urbaine,
fanatisée, agitée et instable, qui n’est pas son adversaire principal,
nous en convenons, mais n’en constitue pas
moins le troufion, le goupillon, la plume et le clavier, le bras et la
voix pour propager les idées et le bras séculier des
grands patrons.
L’avant-garde de la classe ouvrière consciente doit tenir en respect ce
segment de classe dévoyé et l’empêcher
d’infiltrer et de noyauter les organisations révolutionnaires de la
classe ouvrière comme ce fut le cas en France
et au Canada au cours des années 1970–1980, aussi bien que dans la
plupart des pays impérialistes modernes qui
amorçaient alors leur déclin par un éphémère regain de prospérité avant
la grande plongée.
On se souviendra qu’à cette époque, dans la plupart des pays
impérialistes, aussitôt que la crise connut une accalmie
et l’économie, une légère bonhommie, tous ces orphelins de Kautsky,
Bernstein, Trotski, Khrouchtchev, Tito, Gramsci
et Mao s’éclipsèrent dans la nature quérir un bon emploi dans les ONG
subventionnées, les universités et les CEGEP [: Au Québec, un Collège
d'Enseignement Général Et Professionnel, note JJ REY ], les syndicats bureaucratisés, comme
conseillers politique de la grande bourgeoise réconciliée, démontrant ainsi
une grande ferveur en faveur de l’État bourgeois – l’État
bienfaiteur et providentiel – temporairement réhabilité,
abandonnant
la classe ouvrière à ses usines, ses chantiers, ses ateliers, ses mines
de misère et à ses emplois précaires.
Aussitôt bien installés dans leurs nouveaux bureaux, à leur nouveau
métier et au volant de leur grosse cylindrée,
les petits-bourgeois, pour récompenser leurs sponsors firent courir le
bruit que la classe ouvrière avait disparue
en même temps que leur agitation militante et solidaire. Toutes ces
marchandises, ces bateaux, ces paquebots,
ces édifices, ces avions, ces autos, cette machinerie sophistiquée, ces
produits de qualité, ces vêtements et ces
aliments, tout cela étaient produit par le capital et des robots et le
prolo s’étaient muté en Bobo comme le petit-bourgeois,
heureux, content et repu. Dorénavant ce n’était pas l’exploitation des
ouvriers qui allaient le tarauder mais la
surexploitation de la Terre-mère nourricière. Oubliant, pauvre Bobo,
que ce sont les travailleurs qui manœuvrent
ces machines de destruction, qui construisent ces pipelines, ces super
tankers, ces avions jumbos pollueurs,
ces chantiers, ces usines et ces centrales nucléaires nécessaires et
que si l’ouvrier cessait de travailler, cessait
de vendre sa force de travail pour valoriser le capital et produire des
profits, c’est son avenir à lui, le petit-Bobo parasitaire,
qui serait compromis. Il est impossible de concilier le développement
économique, capitaliste, et le développement
écoresponsable. Le capitalisme doit d’abord être aboli, puis
le mode de production repensé et reconstruit
pour concilier les nécessités de l’économie nouvelle et ceux de
l’écologie.
Et voici nos régiments de Bobos éco-socialistes mobilisés pour dénoncer
les ouvriers (qui soi-disant n’existent plus) et
les pousser dans le camp de la grande bourgeoisie ; la classe ouvrière
étant bien forcée de travailler pour ne pas
s’anémier, et le grand capital étant bien forcé de faire tourner le
capital afin de le valoriser et le faire se multiplier et se
reproduire sans discontinuer. La classe ouvrière, elle, sait que ce
n’est pas d’entraver la construction d’un pipeline,
ou d’un chantier pétrolier, hauturier, qui fera stopper la dépravation
de l’environnement ; mais de renverser totalement
ce mode de production impérialiste, décadent.
Aujourd’hui, que la crise a repris, ces go-gauchistes réclament
l’intervention de l’État capitaliste des
riches dès
qu’un segment ou un autre des salariés se bat pour l’équité et la
justice ou qu’il s’oppose physiquement à la police. En 2012, ce sont les
étudiants, fils et les filles d’ouvriers qui ont affrontés les
flics [: au Québec, ndlr] ; aussitôt les petits-bourgeois ont
réclamé une commission d’enquête étatique pour désarmer la résistance
des enfants des salariés. Aujourd’hui, les bobos
réclament une législation de l’État policier pour congédier les femmes
voilés, et pour discriminer les salariés sur la base
de leurs croyances –religieuses pour le moment, politiques dans
quelques temps–. Les bobos appellent l’intervention
de l’État pour attaquer les régimes de retraite des salariés trop
«gâtés» selon leurs maîtres en pensée, les grands
banquiers.
La petite bourgeoisie est un segment de classe qui
parasite l’État capitaliste et lui voue un culte imprescriptible.
Quel que soit le problème social, comptez sur le Bobo (les
bourgeois-bohèmes) pour imaginer une pétition,
une protestation, une marche aux lampions, implorant l’État bourgeois
de venir apaiser sa compassion de Bobo
éploré, parfois même endeuillé. Plutôt que de se révolter, le Bobo
humaniste et idéaliste propose de pleurer sur les
malheurs de l’humanité et d’organiser la charité afin de se défausser.
Imaginez, au beau milieu de cette crise économique, terrible, où les
salariés sont saqués, matraqués, paupérisés,
où les cafés pour mendiants sont achalandés, où les friperies sont
dévalisées, où les comptoirs alimentaires ne
suffisent plus à la demande, une assemblée de ces Bobos surfaits, issus
de la go-gauche universitaire, s’expliquant mutuellement
que le problème de la société de consommation est la surconsommation –
les pauvres consomment trop et
devraient être mis à la diète forcée par l’État policier, pensent les
Bobos effrontés. C’était justement l’intention de
l’État policier qui ne demandait qu’une pression bien
articulée.
La présente «reprise» de la crise économique systémique (qui en réalité
n’a jamais cessé) amène des fragments
de la petite bourgeoisie paupérisée à se réactiver – proposant
aujourd’hui de recréer une variété de « Parti Communiste
Révolutionnaire », de Nouveaux Cahiers du « Socialisme
» populiste et néo-fasciste, de nouvelles organisations
révisionnistes et divers succédanés de partis « communistes
» virtuellement citoyens, communautaires, et réellement
pseudo solidaires, et tutti quanti, tous plus radicaux les uns que les
autres (en parole et sur papier exclusivement)
– à la mesure de la déception de ces petits bourgeois frustrés, jetés
sur le pavé malgré tous les services
rendus à leurs maîtres déglingués.
Les fondements
économiques du désespoir petit-bourgeois
Nous l’avons mentionné précédemment, le développement
chaotique, inégal et combiné du mode de production
capitaliste anarchique et la division internationale du travail
impérialiste moderne ont entraîné l’hyper-croissance
des secteurs tertiaires d’activité (vente, commerce,
marketing, distribution, service, communication, finance,
banque, bourse, assurance, éducation, formation, culture, sport,
loisir, restauration, hôtellerie, voyage, bureaucratie
syndicale, etc.), d’où l’expansion et l’extension importante des
emplois pour petits bourgeois accrédités et
petits cadres salariés jetables. Cette section de classe prolixe,
subjective, idéaliste, narcissique et mystique, aspire à vivre la
vie des millionnaires, et à singer, même chichement, même
caricaturalement, la vie des gens riches et célèbres
qui lui sont inaccessibles sinon à travers la télévision et les
spectacles « bling-bling » dont la télé s’évertue à les
abreuver.
Cette multitude de petits bourgeois-bohèmes (Bobos) que
Lénine qualifiait de philistins, trouve intérêt à augmenter les ponctions que l’État
effectue sur les revenus des salariés afin de maintenir leurs emplois,
et cela même quand eux-mêmes subissent de plein fouet
ces hausses de taxes, d’impôts, de tarifs, car ils se trouvent
eux-mêmes au-dessus
de la pile salariale. Un beau jour, malgré ces taxes et
ces impôts exorbitants, la désindustrialisation et la délocalisation
industrielle vers les pays émergents, combinée à l’énorme
dette souveraine, entraînera le gouvernement des riches vers la débâcle économique.
Plutôt que de se révolter et de s’enrôler dans l’armée prolétarienne du
Parti
Révolutionnaire
Ouvrier pour renverser le pouvoir des
oligarques, le petit-bourgeois en appellera à la solidarité de l’ouvrier
pour qu’il partage sa pauvreté et qu’il signe des pétitions, participe
aux défilés des casseroles et chante dans les rues
des cités en pleurant sa déchéance «socialisée».
Encore récemment un cacique, fétiche de ces plumitifs, expliquait à ses
comparses que l’État pouvait encore emprunter
et que le taux d’endettement souverain était affaire de manière de
calculer de la part du souverain. Ce parangon
keynésien, entiché de J.K. Galbraith, l’économiste des réformistes, ne
faisait que proposer de retarder l’échéancier
des dettes publiques à rembourser aux banquiers
: [ceux-là] occupés à compter leurs bénéfices
anticipés dans l’antichambre
de l’Assemblée nationale de la « patrie » en danger. Tous les Bobos
collatéraux se sont écriés « Ô miracle ! » : leur père bienfaiteur,
ex-premier ministre, venait de faussement rassurer tous ces paumés
désemparés (1) .
Le Parti Ouvrier ne
doit jamais s’assujettir ou se laisser travestir et pervertir par ce
segment de classe qui, quoi
qu’il arrive, cherchera toujours à opter pour le compromis de classe et
la réforme du système ; car le petit-bourgeois
croit toujours avoir le choix de sa souffrance même s’il ne l’a pas.
C’est pour avoir oublié, nié ou renié ces vérités, que les différents
partis politiques communistes, ancienne manière
(khrouchtchévien) ou nouvelle contrefaçon (maoïste) se sont coupés de
leur base sociale et ont périclité – noyés
sous le trotskisme-intellectualiste, la sociale-démocratie
électoraliste, le titisme autogestionnaire, l’eurocommunisme
psychédélique, le réformisme altermondialiste, l’éco-socialisme
populiste et l’anarchisme libertaire. Et c’est
la raison pour laquelle il faut aujourd’hui construire de nouvelles
organisations révolutionnaires de la base ouvrière
jusqu’au sommet prolétaire.
Le petit bourgeois repenti qui voudrait aujourd’hui se liguer en faveur
de l’ouvrier devrait être invité à faire son
autocritique sur son passé politique, opportuniste, surtout s’il a
flirté jadis avec ces apparatchiks, soi-disant communistes,
qui sont apparus au printemps de la crise pour disparaître à l’été de
la reprise économique, éphémère. Alors
peut-être que ce Bobo ayant trahi ses intérêts de classe
petit-bourgeois aura l’humilité et le dévouement requis pour
servir le Parti des Ouvriers plutôt que son EGO
démesuré.
Note
:
Pour
compléter son info :
Etats-Unis.
Les travailleurs de Boeing vaincus par le chantage et la trahison
http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/etats-unis-les-travailleurs-de-boeing-vaincus-par-le-chantage-et-la-trahison.html
"Un coup
dévastateur a été porté non seulement au syndicat des machinistes, mais
aussi à l’ensemble du mouvement ouvrier, les travailleurs de la
principale installation de production de Boeing située dans la région
de Puget Sound [Etat de Washington, nord-ouest des Etats-Unis] ont
approuvé – à une majorité millimétrique de 51% en faveur contre 49%
d’opposition – une extension de huit ans du contrat [collectif]
comprenant des concessions historiques en échange de promesses
incertaines sur le fait que des milliers d’emplois demeureront dans cet
Etat pour la construction du nouvel appareil de ligne 777X [qui devrait
entrer en service en 2020]. .../... Le vote est un renversement
stupéfiant du rejet écrasant d’une proposition très semblable qui s’est
manifestée lors d’un vote au cours de mois de novembre 2013 des membres
de l’International Association of Machinists (IAM) et de la section 751
de l’Aerospace Workers. Au cours du mois et demi qui a suivi, Boeing a
accru son chantage pur et simple en menaçant les emplois des membres de
l’IAM s’ils n’acceptaient pas des concessions. Le géant de la
construction d’avions a bénéficié d’aides pour sa campagne d’extorsion:
allant de l’élite politique de l’Etat de Washington, dominé par le
Parti démocrate, des médias dominants complaisants en passant par les
dirigeants de l’IAM, lesquels étaient déterminés à faire avaler aux
machinistes un contrat fait de concessions."
“Libération“ Et Les Patrons: Ensemble
Depuis 1984
http://www.bakchich.info/blogs/sebastien-fontenelle/liberation-et-les-patrons-ensemble-depuis-1984
"Après que François Hollande,
s’enfonçant dans la droite, a proposé au Medef un «pacte de
responsabilité», le quotidien Libération demande ce matin, à la une :
«Faut-il faire confiance aux patrons?»
Mais en vérité: il y a trente ans, presque jour pour jour, que ce même
journal, pris d’ultralibéralisme, a répondu à cette question. Au mois
de février 1984, Libération, alors dirigé par Serge July, publie - en
complément d’une émission de télévision homonyme présentée par Yves
Montand – un exceptionnel numéro hors-série, vendu vingt francs de
l’époque et sobrement titré: «Vive la crise !» Son propos général est
d’une simplicité admirable: il s’agit d’accompagner la stupéfiante
volte-face du gouvernement socialiste de l’époque, devenu
austéritaire." .../... Les journalistes de Libération sont de fiers
professionnels, jaloux de leur indépendance : ils savent parfaitement
que «tous les gouvernements ont rêvé, à un moment ou à un autre, d’une
presse» aux ordres «dont la pieuse lecture inclinerait, jour après
jour, les citoyens au civisme et, bientôt, aux sacrifices
intelligemment consentis» - et qu’il arrive même, «quelquefois», que
dans certains glauques pays la «presse “explicative“ est une presse
muselée»."
Article
6
Envoi d' Alain SAGAULT : http://www.sagault.com/
Blog : Le globe de l'homme
moyen : http://www.ateliersdartistes.com/rubrique68
NOUS
AVANCONS COMME DES SOMNAMBULES
VERS
LA
CATASTROPHE
Entretien
avec Edgar MORIN
Edgar
Morin, 90 ans, fut le compagnon d’indignation de Stéphane Hessel. Il
est membre du collectif Roosevelt 2012 et du parti Nouvelle Donne. Il
répond ici à une interview du site Terraeco.
La vitesse fait partie du mythe du
progrès, qui anime
la civilisation occidentale depuis le XVIIIe et le XIXe siècle. L’idée
est que nous allons grâce au progrès vers un avenir meilleur. Dans
cette optique se sont multipliées les avancées économiques et sociales,
et des techniques qui ont permis de créer des transports rapides. La
machine à vapeur n’a pas été inventée pour des motivations de vitesse
mais pour servir l’industrie du chemin de fer, lui-même devenu de plus
en plus rapide. La multiplication des activités rend les gens de plus
en plus pressés. Nous sommes dans une époque où la chronologie s’est
imposée. Dans les temps anciens, vous vous donniez rendez-vous quand le
soleil se trouvait au zénith. Au Brésil, dans des villes comme Belém,
encore aujourd’hui, on se retrouve « après la pluie ». Dans ces
schémas, les relations s’établissent selon un rythme scandé par le
soleil. Mais la montre-bracelet, par exemple, a fait qu’un temps
abstrait s’est substitué au temps naturel. Et le système de
compétition et de concurrence, celui de notre économie marchande et
capitaliste, fait que pour la concurrence, la meilleure performance est
celle qui permet la plus grande rapidité. La compétition s’est donc
transformée en compétitivité, ce qui est une perversion de la
concurrence.
On ne se rend pas compte, alors même
que nous pensons faire les choses rapidement, que nous sommes
intoxiqués par le moyen de transport lui-même qui se prétend rapide.
L’utilisation de moyens de transport toujours plus performants, au lieu
d’accélérer notre temps de déplacement, finit, notamment à cause des
embouteillages, par nous en faire perdre ! Comme le disait déjà Ivan
Illich: « La voiture nous ralentit beaucoup. » Même les gens,
immobilisés dans leur automobile, écoutent la radio et ont le sentiment
d’utiliser malgré tout le temps de façon utile. Idem pour la
compétition de l’information. On se rue désormais sur la radio ou la
télé pour ne pas attendre la parution des journaux. Toutes ces
multiples vitesses s’inscrivent dans une grande accélération, celle de
la mondialisation. Tout cela nous conduit vers des catastrophes. Pourquoi ? Parce que le développement
techno-économique accélère tous les processus de production de biens et
de richesses, qui eux-mêmes accélèrent la dégradation de la
biosphère et la pollution généralisée. Les armes nucléaires se multiplient
et on demande aux techniciens de faire toujours plus vite. Tout cela,
effectivement, ne va pas dans le sens d’un épanouissement individuel et
collectif !
Ralentir,
décélérer, c’est le sens du mouvement slow food dont est née l’idée de
« slow life », de « slow time » et même de « slow science ». La
tendance des jeunes chercheurs, dès qu’ils ont un domaine, même très
spécialisé, de travail, consiste pour eux à se dépêcher pour obtenir
des résultats et publier un « grand » article dans une « grande » revue
scientifique internationale, pour que personne d’autre ne publie avant
eux. Cet esprit se développe au détriment de la réflexion et
de la pensée. Notre temps rapide est donc un temps
antiréflexif. Et ce n’est pas un hasard si fleurissent dans notre pays
un certain nombre d’institutions spécialisées qui prônent le temps de
méditation. Le yoga, par exemple, est une façon d’interrompre le temps
rapide et d’obtenir un temps tranquille de méditation. On échappe de la
sorte à la chronométrie. Les vacances, elles aussi, permettent de
reconquérir son temps naturel et ce temps de la paresse.
Nous
sommes prisonniers des idées de rentabilité, de productivité et de
compétitivité, notions exacerbées par la
concurrence mondialisée, dans les entreprises, puis répandues
ailleurs. Idem dans le monde scolaire et universitaire ! La relation
entre le maître et l’élève nécessite un rapport beaucoup plus personnel
que les seules notions de rendement et de résultats. En outre, le
calcul accélère tout cela. Nous vivons un temps où il est privilégié
pour tout. Aussi bien pour tout connaître que pour tout maîtriser. Les
sondages qui anticipent d’un an les élections participent du même
phénomène. On en arrive à les confondre avec l’annonce du résultat. On
tente ainsi de supprimer l’effet de surprise toujours possible.
Nous sommes
pris dans un processus hallucinant dans lequel le
capitalisme, les échanges, la science sont entraînés dans ce rythme. On
ne peut rendre coupable un seul homme. Faut-il accuser le seul Newton
d’avoir inventé la machine à vapeur ? Non, le
capitalisme en est l’essentiel responsable, par son fondement qui
consiste à rechercher le profit, par son moteur qui consiste à tenter,
par la concurrence, de devancer son adversaire, par la soif incessante
de « nouveau » qu’il promeut grâce à la publicité.
Quelle est cette société qui produit des objets de plus en plus
obsolètes ? Cette société de consommation qui organise la fabrication
de frigos ou de machines à laver non pas à la durée de vie infinie,
mais qui se détraquent au bout de huit ans ? Le mythe du nouveau vise à
toujours inciter à la consommation. Le capitalisme, par sa loi
naturelle, la concurrence, pousse ainsi à l’accélération
permanente, et par sa pression de consommation, à toujours se
procurer de nouveaux produits, ce qui contribue à ce processus.
Nous sommes entrés dans une crise
profonde sans savoir ce qui va en sortir. Des forces de résistance se manifestent. L’économie sociale et
solidaire
en est une.
Si on observe une poussée vers l’agriculture biologique avec des
petites et moyennes exploitations et un retour à l’agriculture
fermière, c’est parce qu’une grande partie de l’opinion commence à
comprendre que les poulets et les porcs industrialisés sont frelatés et
dénaturent les sols et la nappe phréatique. Une quête vers les produits
artisanaux, les Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture
paysanne), indique que nous souhaitons échapper aux grandes surfaces
qui, elles-mêmes, exercent une pression du prix minimum sur le
producteur et tentent de répercuter un prix maximum sur le
consommateur. Le commerce équitable tente, lui aussi, de
court-circuiter les intermédiaires prédateurs. Certes, le capitalisme
triomphe dans certaines parties du monde, mais une autre frange voit
naître des réactions qui ne viennent pas seulement des nouvelles formes
de production, mais de l’union
consciente des consommateurs.
Cette force inemployée est faible car dispersée. Si cette force prend
conscience des produits de qualité et des produits nuisibles,
superficiels, une force de pression incroyable se mettra en place et
permettra d’influer sur la production.
Les hommes et
les femmes politiques ont-ils déjà fait cette analyse ? Il y
a des esprits limités par certaines obsessions, certaines structures,
comme la croissance. Ils ne savent même pas que la croissance
à supposer qu’elle revienne un jour dans les pays que l’on dit
développés ne dépassera pas 2?% ! Ce n’est donc pas cette croissance-là
qui parviendra à résoudre la question de l’emploi ! La croissance
qu’ils souhaitent rapide et forte est une croissance dans la
compétition. Elle amène les entreprises à mettre des
machines à la place des hommes et donc à liquider les gens et à les
aliéner encore davantage. Il me semble donc terrifiant
de voir que des socialistes puissent défendre et promettre plus de
croissance. Ils n’ont pas encore fait l’effort de réfléchir et d’aller
vers de nouvelles pensées, comme la décélération, qui ne signifie pas
décroissance. Ce qui est important, c’est de savoir ce qui doit croître
et ce qui doit décroître. Il est évident que les villes non polluantes,
les énergies renouvelables et les grands travaux collectifs salutaires
doivent croître. La pensée binaire est une erreur. C’est la même chose
pour mondialiser et relocaliser : il faut poursuivre la mondialisation
dans ce qu’elle crée de solidarités entre les peuples et envers la
planète, mais il faut la condamner quand elle crée ou apporte non pas
des zones de prospérité mais de la corruption ou de l’inégalité.
Mais revenons au temps. Si je prends
mon vélo pour aller à la pharmacie et que je tente d’y parvenir avant
que celle-ci ne ferme, je vais pédaler le plus vite possible. La
vitesse est quelque chose que nous devons utiliser quand le besoin se
fait sentir. Le vrai problème, c’est
de réussir le ralentissement général de nos activités. Reprendre
du temps, naturel, biologique, au temps artificiel, chronologique et
réussir à résister. Vous avez raison de
dire que ce qui est vitesse et accélération est un processus de
civilisation complexe, dans lequel technique, capitalisme, science,
économie ont leur part. Toutes
ces forces conjuguées nous poussent à accélérer sans que nous en ayons
aucun contrôle. Notre
tragédie est que l’humanité est emportée dans une course accélérée,
sans aucun pilote à bord. Il n’y a ni contrôle, ni régulation.
L’économie elle-même n’est pas régulée. Le Fonds monétaire
international n’est pas en ce sens un véritable système de régulation.
Les politiques sont embarqués dans
cette course à la vitesse. Les cabinets ministériels sont envahis,
dépassés. Le
drame de cette vitesse, c’est qu’elle annule et tue dans l’œuf, la
pensée politique.
La classe
politique n’a fait aucun investissement intellectuel pour anticiper,
affronter l’avenir.
L’avenir est incertain, il faut essayer de naviguer, trouver une voie,
une perspective. Il y a toujours eu, dans l’Histoire, des ambitions
personnelles. Mais elles étaient liées à des idées. De Gaulle avait
sans doute une ambition, mais il avait une grande idée. Churchill avait
de l’ambition au service d’une grande idée, qui consistait à vouloir
sauver l’Angleterre du désastre. Désormais, il n’y a plus de grandes
idées, mais de très grandes ambitions
avec des petits bonshommes ou des petites bonnes femmes. Un vrai politique
ne se positionne pas dans l’immédiat mais dans l’essentiel. A force d’oublier l’essentiel pour
l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel. Ce que Michel
Rocard appelle le « long terme », je l’intitule « problème de fond », «
question vitale ». Penser qu’il faut une politique planétaire pour la
sauvegarde de la biosphère – avec un pouvoir de décision qui répartisse
les responsabilités car on ne peut donner les mêmes responsabilités à
des pays riches et à des pays pauvres –, c’est une politique
essentielle à long terme. Mais
ce long terme doit être suffisamment rapide car la menace elle-même se
rapproche. Sarkozy
symbolise une agitation dans l’immédiateté. Il passe à des immédiatetés
successives. Après l’immédiateté, qui consiste à accueillir le despote
libyen Kadhafi car il a du pétrole, succède l’autre immédiateté, où il
faut détruire Kadhafi sans pour autant oublier le pétrole… Sarkozy
n’est pas différent des autres responsables politiques, mais son
caractère versatile et capricieux en fait quelqu’un de très singulier
pour ne pas dire un peu bizarre.
Aujourd’hui, je me rends compte que
nous sommes sous la menace de deux barbaries associées. Humaine tout
d’abord, qui vient du fond de l’histoire et qui n’a jamais été liquidée
: le camp américain de Guantánamo ou l’expulsion d’enfants et de
parents que l’on sépare, ça se passe aujourd’hui ! Cette barbarie-là est fondée
sur le
mépris humain. Et puis la seconde, froide et glacée,
fondée
sur le calcul et le profit. Ces deux barbaries sont alliées et
nous sommes contraints de résister sur ces deux fronts.
La combinaison de ces deux
barbaries fait encourir un
danger mortel pour l’humanité. Le fanatisme peut se développer à
tout instant. Le pouvoir de destruction des armes nucléaires est
immense et celui de la dégradation de la biosphère tout aussi
vertigineux. Cette combinaison nous conduira vers des cataclysmes.
Toutefois, le probable, le pire, n’est jamais certain, car il suffit
parfois de quelques événements pour que l’évidence se retourne. Mais
pas des individus, car, à notre époque, le système empêche les grands esprits
de percer. Quand
l’Angleterre était menacée à mort, un homme marginal a été porté au
pouvoir, qui se nommait Churchill. Quand la France était menacée, ce
fut De Gaulle. Pendant la Révolution, de très nombreuses personnes, qui
n’avaient aucune formation militaire, sont parvenues à devenir des
généraux formidables, comme Hoche ou Bonaparte ; des avocaillons comme
Robespierre, de grands tribuns. Des grandes époques de crise
épouvantable suscitent des hommes capables de porter la résistance.
Nous ne sommes pas encore assez conscients du péril. Nous n’avons pas
encore compris que nous allons vers la catastrophe et nous avançons à
toute allure comme des somnambules dans sa direction.
Le philosophe Jean Dupuy nous dit que
la catastrophe est inévitable mais qu’elle constitue la seule façon de
savoir qu’on pourrait l’éviter. Moi je dis : la catastrophe est
probable, mais il y a l’improbabilité. J’entends par « probable », pour
nous observateurs, dans le temps où nous sommes et dans les lieux où
nous sommes, avec les meilleures informations disponibles, que ce que
nous voyons nous
emmène à toute vitesse vers les catastrophes. Or, nous savons que c’est toujours
l’improbable qui a surgi et qui a « fait » la transformation. Bouddha
était improbable, Jésus était improbable, Mahomet, Descartes, Francis
Bacon ou Galilée étaient improbables, le socialisme avec Marx ou
Proudhon était improbable, le capitalisme était improbable au
Moyen-Âge… Regardez Athènes. Cinq siècles avant notre ère, une petite
cité grecque fait face à un empire gigantesque, la Perse. Et à deux
reprises –bien que détruite la seconde fois– Athènes parvient à chasser
ces Perses grâce au coup de génie du stratège Thémistocle, à Salamine.
Grâce à cette improbabilité incroyable est née la démocratie, qui a pu
féconder toute l’histoire future, puis la philosophie. Alors je peux
aller aux mêmes conclusions que Jean-Pierre Dupuy, mais ma façon d’y
aller est tout à fait différente. Car aujourd’hui existent des forces de
résistance qui sont dispersées, qui sont nichées dans la société civile
et qui ne se connaissent pas les unes les autres. Mais je crois au jour où ces forces
se rassembleront, en faisceaux. Tout commence par une déviance, qui se
transforme en tendance, qui devient une force historique. Ce que
j’appelle la métamorphose, c’est le terme d’un processus dans lequel de
multiples réformes, dans tous les domaines, commencent en même temps.
Nous sommes
déjà dans un processus de réformes… De réformes profondes de vie, de
civilisation, de société, d’économie. Ces réformes-là doivent se mettre
en marche simultanément et être solidaires.
L’idéal de la société
occidentale – « bien-être
» – s’est
dégradé en des choses purement matérielles, de confort et de propriété
d’objet.
Et bien que ce mot « bien-être » soit très beau, il fallait trouver
autre chose. Et quand le président de l’Equateur Rafael Correa trouve
cette formule de « bien-vivre » (bien vivir), reprise ensuite par le
président bolivien Evo Morales, elle signifie un épanouissement humain,
non seulement au sein de la société mais aussi de la nature.
L’expression « bien vivir » est sans doute plus forte en espagnol qu’en
français. Le terme est « actif » dans la langue de Cervantès et passif
dans celle de Molière. Mais cette idée est ce qui se rapporte le mieux
à la qualité de la vie, la poésie de la vie, l’amour, l’affection, la
communion et la joie et donc au qualitatif, que l’on doit opposer au
primat du quantitatif et de l’accumulation. Le bien-vivre, la qualité et la poésie
de la vie, y compris dans son rythme, sont des choses qui doivent nous
guider. C’est pour l’humanité une
si belle finalité.
Cela implique aussi et simultanément de juguler des choses comme la spéculation internationale. Si l’on ne parvient pas à se sauver
de ces pieuvres qui nous menacent et dont la force s’accentue,
s’accélère, il n’y aura pas de bien-vivre.
Il n’y aura peut-être même pas de vivre du tout.
Autre point de vue de Bruno
Bourgeon :
De
quelle décroissance parlons-nous ?
http://www.zinfos974.com/De-quelle-decroissance-parlons-nous_a66977.html
"A l’inverse de
notre Président, qui ne jure que par ses incantation envers la
croissance, qui ne reviendra pas, pour des raisons qu’il serait trop
long d’évoquer ici, parlons de décroissance, comment la définir,
puisque il apparaît que la définir est déjà la circonscrire, comment
l’aborder sans risquer un discours catastrophiste et peu engageant. Il
existe en Angleterre le concept de « Villes en Transition ». Il a été
découvert au début des années 2000 par les objecteurs de croissance en
France, puis les partisans de l’écologie radicale, puis par les
écologistes tout court. Le mouvement de « Transition Towns » ne prône
aucun militantisme d’opposition, c’est ce qui a fait qu’il a déçu
certains objecteurs de croissance."
Pour
développer son info
:
Pour
compléter son info
:
Le trading haute fréquence : « Un
choix idéologique et politique »
http://www.bastamag.net/Le-trading-haute-frequence-Un
"6 mai 2010, krach éclair à Wall
Street. En moins de 10 minutes, près de 1 000 milliards de dollars se
sont envolés. Du jamais-vu. Un bug informatique en serait à l’origine.
De plus en plus d’opérateurs boursiers effectuent leurs transactions
financières via des ordinateurs et des algorithmes ultra-sophistiqués.
Véritable « boîte noire » de l’économie moderne, ce système, dénommé
trading haute fréquence représente 40% des ordres passés en Europe –
50% sur le CAC 40 – et près de 75% aux États-Unis. Quels sont les
nouveaux risques liés à ces techniques ? Entretien avec Gérard Paul,
ancien cadre bancaire. ..../... Le trading haute fréquence (THF)
consiste en l’exécution à grande vitesse de transactions financières
pilotées par des algorithmes, dit le dictionnaire. Il s’agit d’une
modalité du trading automatique. Les opérateurs de marché virtuels
peuvent exécuter des opérations sur les marchés boursiers à l’échelle
de la microseconde (0,000001 seconde)."
Le « paquet de Bali » : chant du cygne
ou renaissance de l’OMC ?
http://www.medelu.org/Le-paquet-de-Bali-chant-du-cygne
"Personne n’aurait sérieusement parié
que la 9ème Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du
commerce (OMC) qui vient de se terminer à Bali (Indonésie) aboutirait à
un accord entre ses 159 membres. Et pourtant, au terme d’une
négociation-marathon, le président indonésien de la Conférence a pu
s’exclamer : We did it ! (Nous l’avons fait !), et ce qui est désigné
dans le jargon de l’OMC comme le « paquet de Bali » restera comme le
seul accord conclu à l’OMC au cours de ses 18 ans d’existence. Trois
piliers structurent cet accord : facilitation du commerce, agriculture
et développement. .../... Il est donc très clair que le chapitre «
Facilitation du commerce » conduira des pays en difficulté à mobiliser
des moyens pour faciliter essentiellement des importations sur leur
territoire, au plus grand profit des entreprises exportatrices
mondiales. Si l’OMC annonce qu’elle apportera une aide financière aux
pays les plus pauvres, on peut cependant se demander s’il s’agit
véritablement d’un bon accord pour eux dans la mesure où ils seront
dépendants de financements extérieurs qu’ils ne peuvent pas maîtriser
pour le développement d’une activité qui ne sera pas à leur profit."
Extractivisme :
« Les pollutions engendrées par l'industrie minière représentent un
danger pour les décennies à venir »
http://journal.alternatives.ca/spip.php?article7499
"Des prix records, une demande
croissante, un besoin de sécurisation des approvisionnements : une
nouvelle ruée vers les minerais est à l’œuvre, partout dans le monde.
Face aux multiples impacts de cette industrie, les résistances se
multiplient, en Amérique Latine comme en Afrique ou même en Europe.
Réussiront-elles à protéger les eco-systèmes menacés ? Entretien avec
William Sacher, chercheur basé à Quito, qui travaille depuis 8 ans sur
l’exploitation
minière industrielle. Un entretien accompagné de photos de cours d’eau
pollués par l’acide utilisé dans les mines."
Voyage au cœur des lobbies du gaz de
schiste et du nucléaire
http://www.rue89.com/2013/11/03/voyage-coeur-lobbies-gaz-schiste-nucleaire-247165
"L’assistant parlementaire de Corinne
Lepage a participé à un voyage « d’information » aux Etats-Unis proposé
par les industriels du nucléaire et du gaz de schiste. Il raconte le
lobbying ordinaire de l’intérieur.
L’invitation du Forum européen de l’énergie pour une visite à
Washington est arrivée dans la boîte mail de ma députée, comme tant
d’autres auxquelles nous ne prêtons guère attention, et pourtant,
celle-ci a attiré mon attention à plusieurs titres… D’abord parce
qu’elle est intervenue dans une période particulière : nous étions en
train de travailler sur la directive agrocarburants avec des lobbyistes
(l’industrie des agrodiesels, agroéthanols et des agrocarburants
avancés), mais aussi les ONG de développement et de protection de
l’environnement. On sait aussi compter
sur la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture) ou la Commission européenne pour avoir des positions
institutionnelles marquées."
Article
7
Envoi par René CHABOY : http://www.lienenpaysdoc.com/
LANCEURS
D'ALERTE ET ASSOCIATIONS DE CITOYENS
POUR
UNE DEMOCRATIE ALIMENTAIRE
?
Bonjour
à toutes et à tous,
L'année 2014
sera-t-elle celle d'un projet national des biens communs pour
une réelle économie alimentaire ?
Parler
de démocratie alimentaire peut surprendre, cependant, à une
époque marquée par la famine et l'insécurité alimentaire,
ce terme n'est-il pas adapté à entreprendre coopérativement un projet
de société ?
Chacun
de nous demain peut devenir malade et manquer de nourriture dans un
système plaçant globalement la vente
avant la répartition à mieux produire pour chacun.
Une
nouvelle fois, [pour] les fêtes de fin d'année, les lobbies de la
malbouffe ont vendu l'idée de la surconsommation : à «
manger sans faim ». Les papiers publicitaires sont venus
alourdir un peu plus les tonnes de déchets s'ajoutant à l'augmentation
de nos impôts, au travail de misère et au chômage. Ces belles images
font-elles encore rêver les Françai
(e) s ?
Remplir
les poubelles, promouvoir ensuite une gestion du recyclage n'est pas le
meilleur modèle ni pour les travailleurs
qui traitent les détritus tous les jours, ni pour les
consommateurs-contribuables. Ne sommes-nous pas capable
d'imaginer mieux entre citoyens de bonne volonté, en fondant un réel
concept économique, écologique, favorable
à la santé pour mieux produire ?
Peut-on
gérer le défi climatique sans avoir régler auparavant les scandales
alimentaires à répétitions ?
Or, les scandales alimentaires sur la
viande ne sont pas terminés, qu'un nouveau scandale se profile à
l'horizon : le
scandale
sur les farines.
*
Entre
insécurité alimentaire, obésité et famine : grandir en Humanité
L'empaquetage ne
suffit pas pour garantir une sécurité alimentaire.
Le
gaspillage ferait perdre 30 à 50 %
de
la production alimentaire mondiale
Si la production de déchets et consommation d'énergie augmentent, [les]
chômage, précarité, misère, famines et maladies,
menacent nos vies.
Réduire la
consommation d'énergie fossile et électrique
( conservation, congélation, irradiation, réfrigération, incinération
des déchets ).
La production des aliments que nous mettons dans notre assiette
implique tout une chaîne de production complexe, alimentée
par l’énergie solaire via la photosynthèse des végétaux, mais aussi par
d’autres sources d’énergie qui sont souvent
d’origine
fossile
.
C’est une
enquête réalisée en Grande-Bretagne qui vient rappeler que la crise est
toujours bien présente dans de nombreux
pays. Une lettre envoyée la semaine dernière
au "British Medical Journal" par une association
de médecins fait état de l’accroissement alarmant du nombre de
personnes hospitalisées
pour malnutrition .
Des
solutions sociales et alimentaires sont proposées par les lanceurs
d'alertes.
Impossible de dissocier la question
sociale de la question alimentaire, les deux sont étroitement liées.
Cependant la C.E. [:
Commission Européenne, ndlr] et l'Etat français, en soutenant les
intérêts des grands lobbies industriels, s'éloignent de l'enjeu majeur
des peuples : leurs
besoins existentiels, fondamentaux.
Lorsque la CE et l'Etat français
s'obstinent à ne pas légiférer pour prendre en compte les programmes
des acteurs de l'alimentation,
respectant la biodiversité et la santé des citoyens tels que les
lanceurs d'alerte le préconisent en s'alliant au programme de « Agroécologie
paysanne » , la famine et les maladies envahissent notre
vie. Les solutions sociales et
alimentaires sont les bases même de l'économie, proposées par les
lanceurs d'alerte dont la Société Nouvelle Fraternelle a
besoin pour reprendre en mains son existence ; hors des
intérêts spéculatifs producteurs d'une malbouffe continuant à nous empoisonner les uns et
les autres.
Qu'est-ce
qu'une alimentation durable ?
L’alimentation industrialisée se
caractérise par une forte transformation des produits consommés, des
distances importantes
entre producteur/transformateur et consommateur (en France, la distance
moyenne parcourue par un consommateur
vers son lieu d’approvisionnement est de 25 km), un régime alimentaire
généralement riche en produits
raffinés, sucres rapides, graisses saturées, sel, viandes, pauvre en
aliments de base non transformés, en céréales complètes, fruits et légumes,
souvent carencé en fibres et micronutriments essentiels (sels minéraux,
vitamines),
et un fort gaspillage des aliments (40 % sont jetés)...
Comme le
dit souvent dans ses conférences, Pierre Rabbi ( agro-écologiste
fondateur de Terre et humanisme ) : «
bientôt, en passant à table, plutôt que de se souhaiter bon appétit, il
faudra se souhaiter bonne chance ».
Chaque jour depuis des dizaines
d'années, les scandales alimentaires sont révélés, sans que le système
productiviste soit
remis en cause par «nos dirigeants ».
La malbouffe industrielle, mondialisée,
a construit son histoire en lien étroit avec le monde spéculatif,
économique, et de ce
fait laisse peu de liberté aux consommateurs, dans sa monstrueuse
chaîne construite pour eux : (c'est ce qu'elle nous
dit) mais sans leurs avis .
Combien d'opposants à ce système n'ont
été ni entendus, ni écoutés depuis l'émergence de ces
scandales. Dans un monde inondé d'informations et
de contre-informations, le fil de l'existence individuelle peut vite se
perdre et oublier ce
qui est essentiel pour tous. Cet essentiel peut se résumer
dans un avenir peu rassurant : la famine ou la mort par empoisonnement progressif avec une
alimentation douteuse et dangereuse pour l'être humain.
Il faut dire que le
système dominant est fort pour endormir les consommateurs. La publicité martèle continuellement des
contre-vérités : « votre magasin avec vos conseillers vous attend »...
La publicité enferme le citoyen dans un rêve évaporant
la réalité, laissant la fatalité comme seule possibilité : «
je vois bien que ce système n'est pas bon pour moi, mais
que puis-je y faire ? ... Il faut bien mourir de quelque chose
».
Comment rebâtir une nouvelle société de
consommation ; car c'est bien ce dont il s 'agit de faire, si nous
voulons changer
les bases en lien étroit avec nos besoins individuels ? Nous pouvons
mesurer combien nos organismes sont différents, ce qui est bien pour l'un
peut être un poison pour l'autre. De plus un poison peut apparaître
dans une consommation
excessive d'un même produit, raison de plus, lorsque tous les produits
sont gorgés de pesticides, d'engrais
et bientôt d'OGMs. Si nous ne résistons pas continuellement à la
servitude tissée par la chaîne industrielle alimentaire devenue experte
dans l'art de nous rendre fataliste et dépendant de sa dictature
: les problèmes continueront
à se développer engendrant : précarité et chômage, car ce système ne
convient plus à nos besoins de liberté : individuels et sociaux.
Rebâtir une société nouvelle à partir de
la culture alimentaire est non seulement possible mais indispensable,
si nous voulons
nous en sortir individuellement et collectivement.
L'alimentation est la base même de notre
économie citoyenne et populaire : la reprise en mains de notre liberté
passe par
ce casse-tête, mais ne vaut-il pas mieux un casse-tête coopératif que
subir une soumission permanente au système de la malbouffe ?
*
Je
suis cuisinier professionnel depuis 1967. Voici plus de trente ans, j'ai vécu
l'expérience de cuisinier dans une grande
chaîne industrielle de restauration collective. J'ai été témoin dans le
ventre du monstre de nombreuses méthodes
mensongères et dangereuses dans son fonctionnement, cela m'a
conduit à démissionner. En 1984, j'ai démissionné
alors que j'étais monté au grade de gérant dans cette chaîne de
restauration collective pour créer un magasin de
vente de produits bio dans lequel j'ai confectionné des plats cuisinés
avec des produits les plus locaux possibles.
L'expérience a duré 10 années.
Depuis, je
ne cesse de travailler sur la mise en réseau d'une coopération entre
consommateurs, producteurs et médias
libres sur cette question alimentaire. Un espace d'échanges permet de
travailler avec les femmes et les hommes
responsables pour ce besoin de société nouvelle que nous souhaitons, si
bien entendu nous voulons nous libérer
progressivement ensemble de la chaîne industrielle de
la malbouffe : base du développement de la pollution, de la maladie, de la
précarité, du chômage et de la misère.
La base de construction repose sur la
volonté des consommateurs, des producteurs et des lanceurs d'alerte à coopérer dans leurs engagement au-delà
de la seule vente de produits qui n'auraient pas été pensés pour et
avec le besoin
des uns et des autres (différence de leurs organismes, de leur
morphologie, de leurs connaissances , expériences et savoir-faire).
.../...
Un
soutien coopératif aux petits producteurs refusant d'employer des
engrais , autres pesticides et OGMs, s'organise
; car le grand monopole n'hésite pas à
faire condamner le travail alimentaire qui ne va pas dans son sens : continuer à développer la malbouffe. Famine et insécurité alimentaire
coûtent très cher à chacun de nous, ajoutant à ce développement
sans conscience, les risques liés à la consommation croissante des
énergies fossiles et nucléaires pour alimenter
cette chaîne infernale avant de nourrir convenablement l'être humain.
et vous relier à ce mouvement
de résistance, en consommant autrement face au grand monopole
des multinationales de
la malbouffe industrielle.
René CHABOY
pour
un autre monde possible et indispensable avec la nourriture de l'être
humain.
Pour
compléter son info :
Le
FMI revient à la charge avec les mesures qui provoquent des émeutes de
la faim
http://www.mondialisation.ca/le-fmi-revient-a-la-charge-avec-les-mesures-qui-provoquent-des-emeutes-de-la-faim/5355936
"Quelques jours
avant l’assemblée générale annuelle du FMI et de la Banque mondiale,
qui s’est tenue du 11 au 13 octobre 2013 à Washington, le FMI est
revenu à la charge. Concrètement, en Espagne, après avoir proposé une
baisse de salaires qui a provoqué une réaction inhabituelle, il réclame
désormais de réduire la liste des produits et services considérés
basiques ou de première nécessité qui bénéficient des taux réduits de
TVA. Il s’agit bien du même remède qui provoqua les fameuses émeutes de
la faim, aussi appelées « émeutes FMI », au Sud de la planète, quand le
prix du pain ou de l’essence montait d’un coup en une nuit jusqu’à des
prix inabordables pour la majorité de la population."
Renversant : ce manuel français du
XIXe siècle va nourrir le monde de demain
http://www.terraeco.net/Renversant-ce-manuel-francais-du,53264.html
"Longtemps oubliées, des techniques
agricoles refont surface 170 ans après et inspirent aujourd'hui des
pionniers d'une agriculture à la fois hyperproductive et totalement
naturelle.
Des melons mûrs à Paris dès le mois d’avril, des tonnes de légumes sur
une surface pas plus grande qu’un terrain de foot, jusqu’à huit
récoltes en une seule année… Ces performances agricoles incroyables ne
sont le fruit ni d’engrais chimiques, ni de modifications génétiques,
ni même de connaissances scientifiques de pointe. Et pour cause, ces
prouesses datent du XIXe siècle et sont l’œuvre des quelques centaines
de jardiniers-maraîchers parisiens qui assuraient alors
l’autosuffisance de la capitale en légumes. Longtemps oubliés, ces
savoir-faire sont aujourd’hui accessibles à tous à travers un manuel,
publié en 1844 et récemment numérisé (merci au site
Paysansansfrontieres.com de l’avoir partagé ici). Son nom : Manuel
pratique de la culture maraîchère de Paris. Pour ceux qui n’auraient
pas le temps d’une telle lecture, nous publions à la fin de cet article
quelques morceaux choisis."
Renforcement de l’Économie sociale et
solidaire
http://www.elcorreo.eu.org/Renforcement-de-l-Economie-sociale-et-solidaire
"L’économie sociale et solidaire
concerne des démarches précises pour créer des unités productives
reposant sur l’associativité et les relations solidaires dans le but
d’« humaniser » l’économie de marché, s’appuyant sur des bases sociales
et un commerce équitable dans un monde globalisé. Elle essaie de
construire et de consolider « une autre façon » de faire de l’économie,
différente de l’économie d’entreprise capitaliste et son économie
publique. L’économie sociale et solidaire joue un rôle important et
croissant dans l’économie réelle par un apport en emploi, en protection
sociale et d’autres avantages sociaux et économiques. Ce modèle
d’économie comprend des petites entreprises essentiellement collectives
où se développent des initiatives de production, générant échange et
consommation, où l’on privilégie le développement de l’être humain dans
une démarche durable."
Article
8
Envoi par Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/
CREATION
D’UN DROIT D’ALERTE CITOYEN
CONTRE LA POLLUTION
AYANT VALEUR D’ENGAGEMENT
POUR LA PUISSANCE PUBLIQUE
!
Certes, les experts
restent divisés, s’agissant des scénarios possibles à partir des
modèles climatiques relativement à la climatologie.
Cependant, notre devenir dépend de la marge d’erreur entre la marge de
catastrophe annoncée par les experts à partir des années
2040/2050, et celle d’action des gouvernements et collectivités et
administrations.
Quelle sera la concentration de gaz à effet de serre dans le Futur,
notamment dans les grandes métropoles ? Va- t-on attendre le constat
de milliers de morts, notamment pour les plus fragiles : enfants, et
personnes âgées, pour prévenir et intervenir ?
Si en France, l’été 2003 a été meurtrier avec un mois de canicule et
11.00 morts liés à cette cause, cela [eut lieu] avec une élévation
moyenne des températures de 3 degrés.
Dans les années
2040/2050, les prévisions du réchauffement climatique s’envisagent avec
des variations, selon des climatologues,
allant de plus 2 à plus 6 degrés Celsius, et par exemple certains vont
même jusqu’à prévoir une hausse de 9 degrés en
Europe du Sud.
La difficulté est celle de ne pas confondre la météorologie, au jour le
jour, et la climatologie basée sur des scénarios prévisionnels 10 ou
20 ans.
C’est ce qui explique : que bien des
gouvernements, uniquement préoccupés par le présent de leur gestion et
le verdict
des urnes de proximité, font de la météorologie et restent timorés ou
renvoient à plus tard et aux autres ou minorent les risques,
s’agissant des possibles scénarios d’avenir, inquiétants.
Or, je lance un message
d’alarme ! L’alerte à la pollution en décembre dans des villes comme
Lyon, Marseille, Paris, s’est
traduite par le constat de difficultés respiratoires, de toux
d’irritation, d’une sensation de gorge en feu et pour ma
part, j’ai été handicapé par ces phénomènes durant une quinzaine de
jours.
Or qu’a fait, la
puissance publique, à part l’alerte des services de la météorologie
nationale ? Qu’en est-il de la fonction de l’Etat
de protéger les personnes et les biens, notamment pour les personnes
âgées et les enfants, alors qu’il nous est
rappelé en permanence les charges accrues des dépenses de santé et le
coût pour la sécurité sociale qui a estimé durant
cette période : les dépenses chez les médecins, les frais
pharmaceutiques, voire dans quelques situations, les
hospitalisations ?
Les prévisions du
GIEC et autres, d’ici une trentaine d’années, prévoient des
précipitations plus violentes, des périodes de
sécheresse plus longues en certaines zones : Sahel, Amazonie, et des
cyclones plus intenses avec le réchauffement des
températures.
S’agissant des cyclones, ce n’est que depuis les années 80 avec les
satellites que des statistiques et calculs existent.
Si l’accroissement des températures peut être pour le climatologue une
expérience professionnelle, captivante, sous l’angle de vivre en
direct des phénomènes particuliers, compte tenu en partie de la non
maîtrise des incidences, et [par là-même] faire
monter son adrénaline ; pour le citoyen = c’est inquiétant !
L’élévation
de la température a évolué de 4 à 5 degrés en 10.000 ans, et elle
aurait la même évolution en un siècle !
Il est fort possible, que dans les années 2040, il n’existe plus de
banquise l’été dans l’Arctique ; rompant ainsi avec un rythme de vie environnemental datant
de milliers d’années.
L’incidence du climat avec les sécheresses,
inondations, cyclones, hausses des températures = c’est toute la
relation avec
l’être humain qui est bouleversée, un profond déséquilibre s’instaure !
Dans cette situation, des flux
migratoires incontrôlés sont à prévoir, d’où des sentiments humains,
imprévisibles, possibles,
y compris parfois ambivalents et contradictoires : cela va- t-il
accélérer la solidarité d’appartenir à l’espèce humaine
dans certaines situations ? A contrario, cela peut accentuer des
attitudes de repli, de peur, de rejet de l’autre,
vouloir protéger les frontières et y compris dégénérer en conflits,
voire en guerres !
Alors, que faire :
même si plus aucune pollution massive ne se produisait, les
pollutions du passé engendrent cependant
un réchauffement sur toute une période.
Pour protéger la planète et la laisser en situation acceptable de
transmission à la nouvelle génération : il y faut une éthique de la
responsabilité !
Actuellement en phase de pollution : la puissance publique ne tient pas
son rôle de protection de personnes et de santé publique.
Aucune disposition juridique coercitive ne s’applique sur elle, si elle
manque à son devoir de protection !
Le droit de
l'environnement est un droit fondamental et transversal. Le droit à un
environnement sain est très récent dans la culture
moderne (il s'est surtout développé dans les années 1970). Ce droit est
enchâssé dans la charte des droits de quelques
pays industrialisés. Il s'applique à de nombreux secteurs de
l'environnement biophysique et humain. Développé à
différentes échelles et systèmes juridiques, fruit d'une histoire
spécifique, le droit de l'environnement couvre la hiérarchie des
normes notamment en droit international, en droit communautaire et en droit national voire
local.
L'interaction de ces
trois faisceaux va grandissant avec la montée en puissance de la
globalisation économique, politique et
sociale, et des enjeux environnementaux qui les accompagnent, dont le
changement climatique, le développement
soutenable, mais ces enjeux [sont] liés à des problèmes
émergents, posés par exemple par les biotechnologies, les
nanotechnologies, les perturbateurs endocriniens ou la pollution
lumineuse.
Outre son aspect
normatif, imposant des obligations d'ordre public - comparé à du "hard
Law" ou « droit dur », le droit de
l'environnement peut prendre également le caractère de droit
mou, sans imposer d'obligations juridiques mais juste de normes de
comportement, recommandées aux acteurs du droit. Il est aussi un des
champs d'application anticipatoire du principe de
prévention et du principe de précaution ainsi que des notions
d'études d'impact, de mesures conservatoires, mesures
compensatoires et responsabilité environnementale ou de remboursement
de dette écologique.
Il questionne et il est questionné par l'éthique environnementale, le
droit à la santé (santé environnementale) et le droit
émergent des générations futures.
La problématique de
la nécessaire mise en œuvre d'un droit international de
l'environnement s'est cristallisée dès les années 1990, autour
du sommet de Rio et de ses conventions et déclarations internationales.
En effet, dans le domaine de l'environnement, l'engagement
des États et collectivités est complexe et dépend d'un grand nombre de paramètres que le
droit international devrait pouvoir prévoir ou encadrer.
Tout ceci est très compliqué et se traduit fréquemment
par l’inaction et l’impuissance étatique et celle des divers acteurs
concernés.
De même que dans certains pays, il existe des mesures de protection à
l’égard des citoyens, par exemple à propos de l’amiante et du
plomb, de même que dans des entreprises, il existe un droit d’alerte
contre les risques technologiques et sécuritaires, il
faudrait l’obtention d’un droit d’alerte citoyen contre la
pollution, déclenchant des dispositions par la représentation
étatique.
Ainsi par exemple, dans un pays comme la France : dans certaines
situations définies juridiquement, les citoyens pourraient exiger un
droit citoyen du devoir d’intervention du représentant de
l’Etat dans le département, etc. Celui-ci par
l’intermédiaire des collectivités locales devrait mettre en œuvre des
mesures de protection des citoyennes et citoyens, la
fourniture d’assistance : soins et médicaments !
Sinon : cette
non-assistance serait à assimiler à la non-assistance à
personne en danger, voire dans certaines situations
particulièrement dangereuses, à la classification de crime de santé
publique comme il existe un crime contre l’humanité
pour certains criminels, et il reviendrait au pouvoir législatif de
légiférer pour définir l’instance juridique
apte à formuler ce type de jugement.
Certes, ce que je suggère est exigeant, même draconien, sévère, mais
c’est un grave problème de santé publique qui est posé.
Doit-on attendre des catastrophes, des milliers de morts pour agir ?
Le respect de la
dignité de l’existence de chaque citoyenne et citoyen relève de
l’éthique de celles et ceux qui ont reçu un mandat
électif par le peuple !
Ce type de
dispositions certes contraignantes, peut décider les Etats non pas
seulement en intentions et paroles, mais en actes pour faire
de l’écologie politique un devoir !
Assurer la protection
citoyenne et enfin laisser une
planète vivable,
respirable aux générations futures.
Allons-nous assister
impuissants : à la fonte des glaciers, l’élévation du niveau des mers
et océans = (lesquels ont augmenté
déjà de 3 centimètres en certains lieux ; mettant en danger l’existence
des populations entières) avec la perturbation
des marées, avec les conséquences sur l’environnement, animal, végétal,
minéral !
Je ne suis pas un climatologue, je peux exprimer des erreurs sur
certains chiffres, les dits experts, eux-mêmes, débattent,
se contestent certains propos.
Cependant, lorsqu’il est question du sens de l’existence = l’écrivain à
finalité philosophique ne peut rester muet.
Pour compléter son info :
Regard sur les Philippines
http://actualutte.com/regard-sur-les-philippines/
"Les désastreux impacts du typhon
Haiyan aux Philippines ont envoyé un grand coup de projecteur
sur ce pays discret logé au cœur du sud-est de l’Asie.
Discret, car bien que dynamique ce pays ne peut être comparé
culturellement à ses plus proches voisins, Malaisie et Indonésie. Il
est bien parsemé de plages paradisiaques et la réputation des
tensions ethniques, religieuses et terroristes même au sud du
pays sur l’île de Mindanao, avec le groupe Abu sayef, n’est
plus à faire. Mais que dire encore ? .../... L’ histoire de
ce pays a encore des impacts très forts dans leur culture
actuelle. En effet, si l’histoire de nombreux européens est marquée
par des mouvements de citoyens qui ont façonné profondément
leur système politique, les Philippines se sont construites
sous la pression d’autres nations qui leur ont interdit le simple droit
à une identité propre décidée par des citoyens libres selon
leur choix. Ceci a encore de nombreuses conséquences dans la
société Philippines, faite de résistance passive, de silence,
d’un manque de communication même au sein de la famille
malgré une apparence ouverte, gaie et très occidentalisée."
A quand Biarritz sous les eaux ?
http://www.bizimugi.eu/fr/a-quand-biarritz-sous-les-eaux/
"24 juillet 2009, une des premières
actions de Bizi : les activistes montent sur le Rocher de la Vierge et
installent un masque et un tuba à la Vierge et au petit Jésus. Des
banderoles sortent “A quand Biarritz sous les eaux ?”. Un tract
distribué aux passants alerte sur les conséquences du changement
climatique en cours et parle du sommet de Copenhague qui doit se tenir
6 mois plus tard. Le message est bien reçu et les réactions largement
positives.
.../.... 4 ans et demi après,
ce mercredi 8 janvier 2014, un éditorial -dont nous vous conseillons
fortement la lecture du quotidien Sud-Ouest au sujet des évènements
dramatiques qui viennent de se dérouler à Biarritz s’intitule : “La
mer monte et on regarde ailleurs”".
Article
9
Envoi par Yvette VASSEUR : http://yzarts.over-blog.com/
FAUDRA-T-IL
?
Faudra-t-il
qu’on oublie
Puisqu’ils
sont dans la tombe
Et ne
sont plus d’ici
A
dire avec leurs mains qui tremblent
Et
leurs yeux de brouillard
Leurs
maux si durs en balafre de mémoire
…
*
Faudra-t-il
qu’on oublie
Demain
et qu’on se laisse perdre
Aux
paroles sans âme de nos économistes
Qui
par ailleurs stigmatisent le racisme
Mais
glissent doucement vers des erreurs fatales
Et
qui ressemblent tant aux solutions finales
*
Faudra-t-il
qu’on oublie
Comment
c’est arrivé
Faudra-t-il
ignorer
Faudra-t-il
qu’on se plie
Aux
exigences du tout économique
De
cette impérieuse tyrannique
Qu’est
l’Economie mondiale
Jusqu’à
l’horreur fatale
Des
solutions finales
*
Que
tout ce qui est surnuméraire
Se
retrouve six pieds sous terre
Que
tout ce qui n’est pas productif
Soit
traqué mort ou vif
Vers
l’Eden des « Soleil
vert »
Pour
nourrir cet enfer
Que
sera devenue la Terre
!
Ecrit le 17/01/2014
après avoir lu les paroles «
scabreuses » de Jacques Attali.
Yvette
VASSEUR
Une petite idée de la
"chose" évoquée, par là, par exemple :
Rapport
à François Hollande: les 45 mesures de Jacques Attali pour changer
d’économie
http://www.youphil.com/fr/article/06869-rapport-attali-45-propositions-economie-positive-francois-hollande?ypcli=ano
"Le
Président de la République lui avait demandé il y a an. Jacques Attali
lui a rendu le 21 septembre des préconisations
sur l’économie de demain. Média observateur des nouvelles solidarités
depuis près de 5 ans, Youphil.com
a participé à la rédaction de ce rapport. Inventer l’économie
post-crise, une économie de solutions, une économie positive. C’est l’objectif du rapport
qui vient d’être rendu ce samedi 21 septembre par l’économiste Jacques Attali à François Hollande. À l’origine, un
objectif: transformer les contraintes écologiques et sociales en
leviers pour "redresser notre pays avec la
perspective d'un nouveau modèle de développement".
[Par Jean Gadrey]
: Attali, du positif au négatif et au nul
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2013/09/30/attali-du-positif-au-negatif-et-au-nul/
"Pas
si facile de porter un regard critique faisant la part du positif, du
négatif ou du nul, dans le rapport de Jacques Attali
sur « l’économie positive ». Mon ami Jean-Marie Harribey a dégainé vite
et fort sur son blog. Je partage largement
ses critiques, appuyées sur des citations très significatives du
rapport. Mais il n’y a peut-être pas que cela à retenir.
Je complète donc à ma façon."
Pour une "piqûre" de rappel
! Voir ceci
:
Jacques Attali ou Docteur Folamour !
http://www.geopolintel.fr/article695.html
"Attali,
Docteur Folamour ? C’est Danielle Mitterrand qui le dit, son credo est
la dérégulation, il propose aussi du microcrédit
aux enfants du tiers monde et consulte chaque mois un maître. Pourquoi
cet homme a-t-il été sollicité pour
écrire le rapport de la libération de la croissance française et
réformer la société ainsi que l’Etat Français ? Rappelons
aussi que Jacques Attali déclarait que nous avions trop de pouvoir
d’achat (sic). Finalement Danielle Mitterrand,
contrairement à son mari, avait de la clairvoyance envers cet homme."
Dernière
modification : 05.03.14,
14:33:31