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Du jeudi 20 décembre 2012



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Sommaire

Article 1 : CE N'EST PAS LA FETE AU VILLAGE !

par Jean-Jacques REY

Article 2 : TEMPS TROUBLES ET CLARTE D'ESPRIT

par Benoist MAGNAT

Article 3 : REALITES CONTEMPORAINES ACTUELLES ET ENJEUX SOCIAUX...

par Guy CREQUIE

Article 4 : LE REVENU DE BASE, UTOPIE D'HIER...REALITE DE DEMAIN ?

par Stanislas JOURDAN  (envoi de "Appel pour le revenu de vie")

Article 5 : CONSOMMATION ET SURCONSOMMATION

par Geoffrey PIOTROWSKI   (envoi de "Marissé")

Article 6 : L’IMPOSSIBLE SECONDE «RÉVOLUTION» INDUSTRIELLE

par Robert BIBEAU

Article 7 : L'EXPLOITATION DE TOZZI GREEN A MADAGASCAR

par Mamy RAKOTONDRAINIBE pour TANY  (envoi de Joseph RAHARIJESY)

Article 8 : LA VIE FACILE DE L'INTERMITTENT : IL EST TEMPS DE (SE) FAIRE LE POINT

par Jacques-Emmanuel ASTOR  (Envoi de Laurence MARTINEAU)

Article 9 : LE PARFUM DU JASMIN

par Roger-André HALIQUE



Article 1





illustration par lettres de scrabble du 3 A d'agence de notation

illustration pour poids de la Finance en politiqueillustration pour peuples agressés par mesures d'austérité

illustration pour politique d'austérité, pillule dure à avaler


CE N'EST PAS LA FETE AU VILLAGE !
 
 
 
Le Marché ? … Pourquoi pas ? Mais alors fortement encadré et régulé ! Je ne comprends pas certains qui se cramponnent à leurs « vérités » comme des naufragés. Ils s'égarent encore plus dans des batailles de mots : logomachies ; alors que leurs certitudes se cognent à la réalité et que leur univers s’écroule… Le « Modèle » a fait son temps, celui qui a prévalu au sortir de la Guerre Froide, usant du néocolonialisme pour perdurer. D'ailleurs le déséquilibre dans les relations Nord-Sud est devenu aujourd’hui un tourbillon qui rend fous, les plus avisés. On dirait que les dirigeants ne sont plus à l’heure des peuples ; particulièrement dans le monde occidental qui vient de passer trois siècles à l’ombre de la Finance ; ce qui favorise la montée des extrémistes et des résignés, sans appétit d’y voir plus clair. Dans ce capharnaüm, dit « libéral », les fascistes, néonazis, néocons, intégristes religieux, et j’en passe et des meilleurs, prospèrent, ils pèsent d’un poids anormalement élevé – puisqu’ils ne sont qu’une minorité – favorisés par le brouillard dans les esprits qui ont perdu conscience.
Insistons là-dessus : le Marché, s’il n’est pas sérieusement encadré et régulé, il nuit à son objet même qui est de
favoriser la prospérité dans les sociétés ; quand à parler de développement, l’émulation est pour les rongeurs… Une chose est sûre, il est un élément clef pour imposer la dictature de la marchandise.
Une majorité de citoyens le savent, tous ces vampires de spéculateurs, as de la magouille, en particulier sur les
marchés (bourses), ils ne produisent rien de concret, ils ne font que détruire par des jeux d'argent ; sauf qu’eux, ils ne veulent pas se salir les mains, ils n’emploient pas de mitraillettes, mais ils laissent volontiers ce job aux dealers et autres pégreux dont ils blanchissent les gains…
 
Tout n’est pas fait pour détruire l’hydre financière et elle continue à nous détruire.
 
La Société est en danger, comme s'il ne suffisait pas des guerres et des cataclysmes.
 
Alors que faire pour contrer cette « pandémie » ?
 
Regardons de plus près ce "petit village" qui résiste encore un peu aux légions de l'empire du "libéralisme", à l'ouest de l'Europe, coincé entre Pyrénées et Flandres.
Renforcer les moyens donnés à l'éducation par exemple ? Ce n'est pas de la potion magique, mais certainement une
bonne idée ! L’ignorance et la bêtise ont fait de tels progrès dans ce pays, que cela ne peut être qu’un progrès ! Et puis afin de mieux éradiquer le mal, mieux vaut remonter à sa source...
Mais cela ne suffira pas à faire des citoyens responsables, coopératifs et solidaires, si les conditions d’existence ne s’
améliorent pas en même temps. C’est bien connu qu’en période de disette, chacun ou presque ne pense qu’à son ventre… Il faut en finir avec un système qui favorise l’exclusion sociale et ne peut même plus prétendre à la méritocratie ; puisque ce sont les plus serviles ou les plus immoraux qui s’en sortent le mieux...
Parce que beaucoup de ceux qui se prennent pour des « winners », dans l'ère néolibérale, arrogants et méprisants au possible,
sont de piètres sujets de l’humanité, et ils devraient plus souvent réfléchir à eux-même, et pas seulement en se mirant dans une glace ! Ils sont nombreux, ceux-là, qui ont beaucoup à apprendre, dans tous les domaines, et le peu qu’ils savent, qu’ils mettent souvent en avant, ressemble fort à une chiure de mouche pour l’éternité !
De toute manière, il y a toujours trop de nos concitoyens qui préfèrent être trompés par ceux qui parlent bien plutôt
que par ceux qui agissent bien… Cherchez l’erreur !
 
Moi, personnellement, je n’ai pas l’esprit à faire la fête ni envie de consommer et encore moins l’acceptation de faire consommer pour moi. La croissance, j'ai déjà dit ce qu'en j'en pense, et je recommande à certains "infirmiers" de l'austérité de se piquer eux-même sinon d'aller se faire soigner (ils ne manqueront pas d'aide) ! Je trouve aussi qu'on fait passer les considérations budgétaires avant même l’intérêt général, partout dans le monde et plus particulièrement en Europe, la France incluse naturellement... Maintenant on fait de la politique avec la crainte du revolver financier qui pointe dans le dos… Les marchés dictent leurs lois aux états…autrement dit les illusionnistes commandent la réalité ! On n’est pas sortis de l’auberge ! La peur des marchés, c'est comme le péril jaune en son temps : à force d'en faire une montagne, on en fait un horizon !
Cependant, je me demande si tirer à boulets rouges sur ce gouvernement (issu des élections 2012 en France) est la
meilleure façon de regagner des voix sur le Front National, je suis même extrêmement sceptique… Car les gens qui en viennent à voter pour les fachos, par désespoir ou autre, ne croient plus en la Gauche s’ils l’ont un jour considérée comme crédible et même digne d’être considérée ! Un individu qui vote pour l’extrême Droite après s’être « retrouvé » dans la Gauche, n’a bien compris ce qui fait la spécificité des valeurs de Gauche, et je dirai même qu’il n’a pas d’attirance particulière pour les valeurs humanistes, en dehors de ses intérêts, il va de soi ! Son comportement social s’en ressent donc ; ce qui a très peu à voir avec sa position/condition sociale ; car c’est la part innée de son être qui parle, sa personnalité profonde qui remonte…
 
Cela étant, gardons en mémoire la nature du principal agent, infectieux, de la pandémie du désastre qui menace d'anéantir la Civilisation : de par le monde on l'appelle communément néocon, et intéressons-nous plus particulièrement au "petit village" que je connais le mieux.
 
Le milieu de culture par excellence du néocon, en France, s'apparente à la Droite maurrassienne (celle qui, en son temps, a fait Action [à la] Française et soutenu le régime de Vichy). Il ne s'agit assurément pas de la semence de la vertu, bien que cette Droite ait crû facilement avec Sarkozy. Ces gens n’ont aucun respect de la démocratie, au mieux elle les ennuie…(ce dont moult individus, ayant voté pour Sarkozy en 2007, n'avaient pas conscience). Ils ont beau s’appeler « Droite forte », décomplexée soi-disant, elle est bien faible, cette Droite, et pas simplement en raison ! Ils vivent dans la peur du rejet qu'ils manifestent et celle qu'ils voudraient inspirer aux autres : voilà une bien triste conception de l’existence. Les pauvres gaullistes sociaux – s'il en reste – doivent être bien marris de la tournure des évènements, et je ne parle même pas du reste de l’échiquier politique de ce côté-là, gens qui penchent vers les Lumières, en principe...
Enfin prenons comme une bonne nouvelle ce qui en découle.
Entre cette Droite maurrassienne et la Droite néolibérale, classique, le torchon brûle… Ce qui est normal, qui était
prévisible et fatal ; car « l’entente cordiale » était factice, elle ne reposait que sur des considérations électoralistes. Le fossé ira en s’agrandissant maintenant que le chef mystificateur a perdu la face et surtout le trône… Mutatis mutandis, cela rappelle l’époque des Mérovingiens ! Les « petits » qui se prennent pour des « grands », ont toujours semé la zizanie, et ils laissent invariablement la désolation derrière eux. Pour la nation française en particulier, il n’y a rien à gagner avec ces décadents de Droite, toujours prêts à s’aplatir pour un fief, serait-ce dans les marais du renoncement ! Et ils ont participé, qu’ils le veuillent ou non, au déclin national.
Il n'est pas inutile de souligner que ces gens n’acceptent guère qu’une personne parvienne à quitter son milieu social
d’origine, ça les ramène sans doute à leurs propres insuffisances… Mais alors les classes populaires n'ont aucun intérêt à prendre leurs bobards pour argent comptant : avec la "Droite forte", les gens du peuple seront toujours forcés de rester à leur place, même si c'est dans la rue... Avec eux, pas de dilemme ! C'est cette "Droite forte" mais couarde (elle ne joue au fort que contre les faibles...) qui, par exemple, a fait du RSA : aumône faisant office de revenu minimum, un instrument de contorsion et de contrôle social, sensé tenir les pauvres dans leur niche, eux qui sont toujours suspect de déviance et d'atteinte à l'ordre. Alors pas de cadeau ou d'oubli qui amènerait à rentrer dans le jeu des pourris !
 

Jean-Jacques REY
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html
  
 
 
Je conseille de lire ces articles  pour comprendre jusqu'où peut mener l'aveuglement des politiques dites d'austérité,  générées par la machine infernale de l'idéologie néolibérale. Ceux qui sont à l'origine de tels ravages de société, même indirectement, en particulier dans la Finance internationale, sont au moins complices d'atteinte aux droits humains ; en conséquence ils doivent être considérés et traités comme tels... 


illustration par file d'attente à l’office du chômage à Athènes
Source image.
File d'attente devant un bureau de l’office du chômage à Athènes...

 

Grèce: miner la «fabrique sociale» (I)
http://alencontre.org/europe/grece-miner-la-fabrique-sociale-i.html
Grèce: chambardement socio-politique (II)
http://alencontre.org/laune/grece-chambardement-socio-politique-ii.html
"Chaque jour, les données ayant trait à la situation socio-économique grecque confirment, de manière déchirante, ce que nous avons qualifié de destruction de la fabrique sociale [voir sur ce site l’article en date du 18 novembre 2012: «Grèce: miner la “fabrique sociale”» (I)]. Ainsi, le 22 novembre 2012, le Ministère «de l’ordre public et de la protection des citoyens» publiait les chiffres officiels des suicides et tentatives graves enregistrées de suicide entre le 1er janvier 2009 et le 28 août 2012. Le ministre Nikos Dendias répondait à une question posée par un député de SYRIZA. Celui-ci exigeait des données certifiées concernant les suicides ainsi qu’une confirmation du rapport de l’Unicef indiquant que 439’000 enfants souffraient de malnutrition. Sur ce dernier point, Dendias a, pour l’instant, fait l’impasse. Les chiffres ayant trait aux suicides s’égrènent de manière lugubre ainsi: 2009: 677; 2010: 830; 2011: 927; 2012: 690 jusqu’au 23 août. C’est à Athènes (355) et à Thessalonique (319) que ces actes de désespoir sont les plus nombreux. Le ministre, qui est aussi connu pour ses campagnes vigoureuses contre les migrant·e·s, dans sa déclaration, a séparé la croissance si explicite des actes de désespoir du contexte social, en mettant l’accent sur des causes «singulières». Or, ce que l’on pourrait qualifier de «causes singulières» s’amalgame spécifiquement dans un contexte qui les transforme ainsi en passages à l’acte."
 
Relevant du même domaine et raisonnement, signalons cette initiative intéressante de Philippe Derudder, en collaboration avec le Cercle des Economistes Citoyens :

- un film intitulé : "
La monnaie, du pouvoir d'achat au pouvoir d'être " :
Renseignements supplémentaires et dons à l'association sur site :
http://aises-fr.org/
Extraits du message de l'auteur :
"Sans prétendre détenir la vérité, je partage dans mes livres, conférences et ateliers le fruit de mes recherches et celui de mon propre cheminement; mais cela reste limité. L’idée m'est donc venue d'offrir dans un film une synthèse de ce que j'ai identifié comme étant le fond du fond des problèmes actuels débouchant sur le constat enthousiasmant que tout est là pour réaliser ce monde de suffisance et de dignité, si nous le voulons. Mais une chose me semble certaine : Pour le moment, l'impasse se referme sur nous car la classe dirigeante mondiale fait tout pour maintenir en place ce qui assure son pouvoir et sa fortune tandis que les peuples s'agitent pour dénoncer ce qu'ils ne veulent plus, sans toutefois savoir vraiment ce qu'ils veulent, tant le conditionnement qu'ils ont subi étouffe l'imaginaire. Ceci me pousse à croire que la solution est entre les mains des citoyens de ce monde, à condition de les aider à se libérer du
conditionnement qui les tient prisonniers.
C'est pourquoi mon objectif est que ce film soit le plus possible regardé afin d'informer et d'aider à comprendre que nos problèmes, pourtant vitaux, n'ont que l'épaisseur d'une pensée. Ainsi ai-je choisi de le diffuser gratuitement sur
"youtube"...[découpé en 7 séquences d'une dizaine de minutes chacune.] "
 
- 1/7 - http://www.youtube.com/watch?v=XMs0aI4C0Ro
- 2/7 - http://www.youtube.com/watch?v=7MsQ8kUGDIs
- 3/7 - http://www.youtube.com/watch?v=ciF3gSM5qzE
- 4/7 - http://www.youtube.com/watch?v=Wfwkry67icg
- 5/7 - http://www.youtube.com/watch?v=6nGKYbm7nHk
- 6/7 - http://www.youtube.com/watch?v=m78ZfKs9jO4
- 7/7 - http://www.youtube.com/watch?v=-wbujBsvEbw
 
"J'espère que ce film contribuera à ouvrir vos horizons. 2012 s'achève. On parle beaucoup de fin du monde, ou de fin d'un monde. Si l'ancien monde se meurt effectivement, un nouveau est en train de naître, et beaucoup d'entre nous, souvent sans le savoir, en sont déjà les accoucheurs. J'espère que ce film facilitera cet accouchement.
Bonne fin d'année, joyeuses fêtes et mes meilleurs vœux pour la nouvelle année qu'il nous appartient de rendre
belle, chacun à notre niveau."
 
Pour assaisonner le tout !

Moody’s : le combat de Hollande contre la finance, c’est maintenant !

http://www.marianne.net/Moody-s-le-combat-de-Hollande-contre-la-finance-c-est-maintenant-_a224512.html
"C’était assez attendu, mais cela fait mal : l’agence financière Moody’s  a annoncé cette nuit  la dégradation de la note de la dette publique de la France, qui passe de Aaa à Aa1.
C’est la deuxième agence à procéder ainsi, après Standard & Poor’s, en janvier dernier.  Ce qui est le plus difficile à avaler pour le gouvernement socialiste, c’est que non seulement Moody’s reprend grosso modo les arguments de The Economist (marché du travail rigide, marché des services segmentés, etc.), qui a fait de la France « l’homme malade de l’Europe », mais en plus, prend à revers les récents efforts réformistes de François Hollande, en particulier après les décisions consécutives au rapport Gallois. Mais ils seront insuffisants à garantir l’économie de l’Hexagone face à un « prochain choc dans la zone euro ». Bonjour la confiance dans le « pacte de compétitivité »
!"








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Article 2

Envoi par Benoist MAGNAT : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/






illustration par pan de couverture nuageuse

 illustration par oeil vigilant 

illustration du travail de l'esprit par mouvement d'ampoule

TEMPS TROUBLES ET CLARTE D'ESPRIT
 
 
 
En ces temps troublés, il ne s’agit pas de condamner telles ou telles positions (à part le racisme et l’oppression des femmes) mais de comprendre les racines des rejets.
 
 
Les origines de l’islamophobie
 
Il y eut en Europe des guerres « civiles » cultuelles et culturelles. Dans un premier temps ce fut l’affrontement entre les catholiques et les protestants, entre la Vérité avec un grand V et le « relativisme libéral » chez les protestants…
 
Le fascisme (dans un pays protestant comme l’Allemagne ou des pays catholiques comme l’Italie et l’Espagne) veut conquérir le monde au nom d’une race supérieure (l’Allemagne) ou au nom d’une Vérité supérieure aux autres. Cette notion de race supérieure, née du colonialisme, fait des Blancs les maîtres du Monde qui, pour dominer idéologiquement les « races dites inférieures », baptisent entre autres à tour de bras et donc essayent de supprimer la culture « des indigènes » pour mieux les asservir.
 
Aujourd’hui l’islamophobie est une résultante de ces processus. Cette guerre au niveau mondial oppose les pays riches d’Europe et d’Amérique du Nord (blancs et chrétiens) aux pays « musulmans » entre autres, envahisseurs supposés par l’émigration massive, en fait résultat de la décolonisation ; c’est à dire que les pays néocolonisateurs délocalisent une main d’œuvre bon marché chez eux (en tout cas pour la France). Certains pays « musulmans » dans cette guerre internationale essaye de résister au néocolonialisme (la Palestine au colonialisme tout court) au niveau culturel par le biais de la religion, mais sont conformes sur le plan économique. Cela n’empêche pas que des pays à majorité musulmane aient été colonisateurs ou marchands d’esclaves. Il n’est plus question apparemment de luttes de classe, mais apparemment de luttes entre ceux qui acceptent ou refusent ce système régi par le « culturel » religieux.
 
 
Les charniers de la pensée en Europe
 
La  classe ouvrière européenne (25% des travailleurs environ), puis les classes moyennes actuellement marginalisées dans leur ascension et même parfois leur prolétarisation, appartiennent à l’enjeu de la conquête du pouvoir par la grande bourgeoisie et son enrichissement. Les pauvres, les précaires, les sous prolétaires sont utilisés comme ajustement de main d’œuvre et surtout d’épouvantail pour la classe ouvrière et la classe moyenne : « on pourrait vous réduire à cet état ». L’idéologie de la classe dirigeante ultra libérale de presque toutes les droites ou libérale des partis sociaux-démocrates constitue un mur « infranchissable » pour l’émancipation des classes populaires ; elle les soumet au capitalisme, fait accepter le développement d’une bourgeoisie extrêmement riche qui n’a plus qu’une raison de vivre, développer l’exploitation forcenée des pauvres avec l’aide d’une partie de la classe moyenne pour dominer et s’enrichir encore plus. L’idéologie dominante, y compris dans la plupart des partis de gauche marginalise toute lutte pour se libérer de la soumission à l’argent. L’émergence, ces dernières années, de partis écologistes a pu nous faire croire à une nouvelle conquête culturelle : faire de la politique autrement, arrêter de surexploiter la Terre et les vivants avant qu’elle ou ils ne meurent, irruption d’un nouveau paradigme salvateur. Mais les partis écologistes tout en progressant électoralement, ont brisé leur côté émancipateur en s’alliant aux sociaux-démocrates ou à la droite modérée. Ils sont devenus des libéraux verts (exemple Dany Cohn Bendit , porte-parole des Verts au niveau européen, qui se dit libéral libertaire). On pourrait appliquer cette phrase de François Mitterand dans « Un socialisme du possible » aux verts européens :
 
« Les socialistes qui se sont posés en réformistes ont fini par collaborer au système de valeurs capitalistes et donc à la politique de droite. la collaboration échappe difficilement à son destin qui est de trahir. »
 
Il ne reste que la vieille garde néostalinienne ou marxiste léniniste qui croit encore que la conquête de l’Etat est la seule révolution possible (comme en Russie) et que la seule manière de changer le monde se fera en s’accaparant les moyens de production. Elle oublie qu’elle pas seulement besoin de la force (quelle n’a pas actuellement) mais du consentement du peuple.
 
Devant tant de confusions dans toute la Gauche, l’extrême droite actuelle fleurit donc sur ces charniers de pensées. Elle fait revivre ces vieilles guerres « civiles » entre les peuples blancs et chrétiens d’Europe et d’Amérique du Nord et « les musulmans » de l’Autre Rive. Elle permet de détourner la réelle colère des opprimés contre une population étrangère et d’un rang social « inférieur ». Elle ne fait que révéler ainsi une islamaphobie dominante parmi les états occidentaux : guerre en Irak, en Afghanistan, soutien à Israël pour continuer à coloniser la Palestine (c’est par exemple la France qui a quasiment donné l’arme atomique à Israël) préparation de la guerre en Iran. L’extrême droite ne fait qu’en rajouter une couche en développant un racisme anti-arabe.
 
Le pouvoir des multinationales et des grandes banques préfèrent cet affrontement qui ne remet pas en cause son exploitation des classes prolétariennes (ouvrières et moyennes). Il frémit quand même [un peu, lorsque] l’extrême droite veut se replier sous la souveraineté nationale alors que lui veut une mondialisation à ses bottes.
 
D’autres pensées et modes d’agir comme l’altermondialisme, les indignés, les partis Pirates, essayent d’échapper à cette pensée unique et aux modes d’agir dominants, mais il faut faire très attention à ce qu’ils ne soient pas récupérés à la longue.
 
 
Pour commencer à avoir des idées claires, prenez une aspirine et pour combattre l’élite mondiale, ouvrez votre conscience à 360 degrés, solidarisez-vous, remuez très fort avec votre petite cuiller et buvez sans modération !
 
En France, le seul mouvement actuellement est dans la pensée et l’analyse, bientôt peut-être naîtront des actes décisifs.
 

Benoist MAGNAT
 
 
Pour approfondir sur quelques sujets :
 
1972-2012 : le Club de Rome confirme la date de la catastrophe
- http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-baquiast/080412/1972-2012-le-club-de-rome-confirme-la-date-de-la-catastrophe
- http://www.i-services.com/membres/newsbox/151229-97380-1643-95168/1972-2012-le-club-de-rome-1-confirme-la-date-de-la-catastrophe.php?show=new

.../...
"Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tout les média auraient dû noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s'effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement.  La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”."
 
Rassembler contre une guerre double : contre les peuples-classe et contre la nature
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2322
"Rassembler contre une guerre double : contre les peuples-classe et contre la nature.
Les nationalistes et autres xénophobes, obsédés de recherche de boucs émissaires, ne porteront jamais la critique et les revendications transitoires vers les responsables du la guerre systémique. Quand ils se disent anti-système, c’est un mensonge. Ils défendent agressivement le système capitaliste avec une version nationaliste ou identitaire
."








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Article 3

Envoi par Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/






illustration par mouvement d'yeux derrière lunettes

 

motifs courants dans les décors religieux islamiques


illustration pour limitation de la bureaucratie syndicale


REALITES CONTEMPORAINES ACTUELLES
 
ET ENJEUX SOCIAUX, PRESENTS ET A VENIR !
 
 
(Notamment la situation en France)
 
 
 
le 4 octobre 2012

Après ma participation au congrès mondial des poètes au Proche Orient et mes interprétations vocales, je suis parti me reposer deux semaines dans le Var. A mon retour, compte tenu des problèmes sociétaux évoqués par les médias et l’actualité brûlante, [j'ai été] incité à un peu de recul et à des réflexions comme observateur social.
 

     -  L’affaire des caricatures concernant Mahomet dans Charlie Hebdo, survenant après cette vidéo caricaturale réalisée aux Etats -Unis, a provoqué un émoi dans la communauté musulmane et le déchaînement de violences, dans des pays arabes principalement, et cela pose la délicate question du : Comment concilier le droit fondamental à la liberté d’expression dans le respect de la légalité avec le respect des croyances religieuses et de la représentation qu’elles ont d’elles–mêmes ?

L’Islam est une grande religion universelle, comme d’autres infiniment respectables ; mais reconnaissons-le, il n’y a
aucun moment où cette religion accepte les critiques ou la liberté de ton ou de présentation la concernant hors ses schémas. Dans ce contexte, faut-il ignorer l’histoire, et oublier la pédagogie et le dialogue nécessaire pour le respect mutuel ?
 
Comme l’avait si  pertinemment expliqué, le regretté islamologue, Professeur de la Sorbonne : je veux citer Mohamed ARKOUN, lors d’une conférence en avril 1979 au centre Albert le Grand de la Communauté dominicaine à Eveux (69), en 1979, appelant de ses vœux ce qu’il appelait l’islamologie appliquée : c'est-à-dire le regard critique des Musulmans, eux-mêmes, sur leur histoire. Ceci justement (et ce n’est pas le sujet de cette contribution d’exposer le Pourquoi et le Comment) car dans l’Islam, entre le XII è et le XX è siècle, il n’y a pas eu de MARX ou de NIETSZCHE connu !
 
Ainsi et heureusement, si la majorité des Musulmans prône un Islam modéré et tolérant, en réalité avec le monde actuel, nous n’en avons pas fini avec des lectures radicales et des extrémistes fondamentalistes.
 
L’intervention militaire projetée au Mali, si elle se réalise, en sera un nouvel épisode délicat et qui créera des tensions et divergences au sein de la communauté internationale.
 
Accentuée par la crise, l’écart grandissant entre le niveau de vie des pays du Nord et du Sud, et après la décomposition du système socialiste, mondial, et de ses expériences, le recours identitaire à la religion prend une dimension nouvelle.
Ceci, alors que les problématiques de gouvernance mondiale sont d’une brûlante actualité, avec la réalité de la mondialisation sous l’égide du libéralisme intransigeant. Les débats au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, sont un exemple parmi d’autres du retard inter étatique s’agissant de l’évolution du monde avec les nouvelles autoroutes de l’information et de la mobilisation que sont, les réseaux sociaux, [autrement dit] :  l’existence d’Internet et de la télévision.
 

     -  Autre sujet : Compte tenu du poids croissant des structures internationales, intégrantes, comme L’Union Européenne : elle même en crise, et qui conduit les Etats à rechercher toujours plus de règles et intégrations, ceci quitte à bousculer les réalités sociales de pays percutés de plein fouet dans leur histoire et fonctionnement.
Ainsi, le gouvernement socialiste au pouvoir en France, devant l’accentuation des plans sociaux, les délocalisations
programmées par les firmes multinationales, cherche à compenser en partie ses limites liées aux cadres économiques et juridiques auxquels il se réfère : le marché roi avec le libéralisme, malgré quelques aménagements sociaux. Pour cela, il dialogue avec ce qui est appelé les partenaire sociaux : syndicats de salariés, et le MEDEF et la CGPME (représentants les grandes entreprises et les PME.) Cependant ceci reste insuffisant !
 
Avec la crise et d’autant plus : avec l’offre syndicale en France trop éparpillée et ce malgré une syndicalisation réduite, d’autant plus en phase de mondialisation où : le rapport des forces entre syndicats nationaux de salariés et le patronat direct ne suffit plus ; ceci, car d’autres instances hors l’hexagone portent en partie des choix et décisions.
Ainsi, pour un salarié : payer une cotisation syndicale : surtout lorsque le PA (Pouvoir d'Achat) ne suit pas et avec des résultats revendicatifs plus qu’aléatoires, devient une difficulté supplémentaire à  la syndicalisation. Présentement, les syndicats sont surtout (pour ne pas dire exclusivement accaparés par les questions de : l’emploi, la protection sociale, les salaires et pensions.
 
Ont-ils le temps et l’envie de se préoccuper de : les travailleurs, la littérature et les arts ? Sinon, à l’éducation à  la culture de la paix ou tout le champ de la citoyenneté sociale ? ...
Ainsi, cette limitation de fait, nuit à la formation citoyenne que le mouvement syndical pouvait apporter à ses adhérents dans le passé, compensant en partie les inégalités sociales, originelles, et les manques du système éducatif. Ensuite, dans les années 70, et au-delà de leurs divergences, les accords d’unité d’action : CGT-CFDT-FEN, étaient la base unitaire de la protestation sociale (FO négociant le cadre contractuel.) Ceci, avant que la politique de gauche avec le programme commun ou l’initiative autogestionnaire ne propose une alternative politique estimée crédible et possible.
 
Tout  ceci n’est plus, et si personnellement : le fonctionnement actuel du syndicalisme me déçoit ;  pour autant, la cause essentielle  de cette déception dépend moins en interne aux carences du syndicalisme qu’au fonctionnement sociétal avec le renforcement de l’initiative privée, la valorisation des élites individuelles, et l’éloignement des instances de décision. Tout ceci : entrave la qualité d’intervention et l’attrait du syndicalisme.
Dans ce contexte de crise, de désespoirs, de perte de valeurs et de repères, des tendances à la violence, au repli identitaire, sont réelles. Alors en France le Front national (même si je n’éprouve aucun plaisir personnel à le dire) dispose sans doute encore de moyens d’élargir son audience électorale et il va peser sur le débat politique, certes différemment, mais tant à droite : son lieu d’attraction plus naturel, mais également à gauche : à partir de préoccupations récurrentes, ex : sécurité, crise des banlieues, flux migratoires.
 
Cette situation d’exaspération et ce avec l’existence des réseaux sociaux, facilite l’expression spontanée de mouvements du type les Indignés comme on l’a vu encore récemment  à Madrid. Ceci, car des [individus] spontanément se mobilisent sans adhérer à une structure établie avec ses codes, règles, dirigeants.
 
En France actuellement, l’existence du Front de Gauche avec les communistes, de l’extrême gauche, liée à leur histoire et rôle passé, rend encore cette évolution des mouvements spontanés moins facile et régulière, mais pour combien de temps ?
 
Le mouvement syndical, lui-même, comme le fonctionnement sociétal ont en partie la réponse à cette question !
Alors, qu’il y a tant d’injustices, d’inégalités, et de richesse insolente chez certains, spolier les peuples comme celui grec, ne peut susciter que : haine, violences et perturbations sociales.
Un autre modèle est à construire à partir de l’existant = conciliant les réalités humaines comme but et la nécessaire sauvegarde de l’environnement.
Nos gouvernements ont-ils conscience de cela, et sont-ils prêts à s’y engager résolument ?
 
A mon avis et hélas ! d’autres épreuves sont à attendre avant un sursaut tardif, réfléchi et organisé par les instances nationales et internationales.
 
 
© Guy CREQUIE
Ecrivain et observateur social libre
http://guycrequie.blogspot.com/
 
 
Quelques points de "détail" pour compléter :
 
Le grand bluff de Lakshmi Mittal
http://www.marianne.net/Le-grand-bluff-de-Lakshmi-Mittal_a224726.html
 
Anders Behring Breivic, le monstre de Norvège
http://argoul.com/2011/07/26/anders-behring-breivic-le-monstre-de-norvege/
 
La violence banalisée
http://www.vigile.net/La-violence-banalisee
 
Le néo-libéralisme : unité, diversité, divergences
http://www.laviedesidees.fr/Le-neo-liberalisme-unite-diversite.html
 
Le paysage syndical français : entre tristesse et résignation...
http://www.directeurenlutte.com/article-31676840-6.html
 
« La forte colère sociale n’a pas encore trouvé son débouché »
http://www.bastamag.net/article1590.html?id_mot=66








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Article 4

Envoi par "Appel pour le revenu de vie" : http://revenudebase.info/






illustration 1 pour qualités du Revenu de base

illustration 2 pour qualités du Revenu de base

illustration 3 pour qualités du Revenu de base

illustration 4 pour qualités du Revenu de base


LE REVENU DE BASE,
 
UTOPIE D'HIER, REVOLUTION D'AUJOURD'HUI,
 
REALITE DE DEMAIN ?
 
par Stanislas Jourdan
 
 
Le revenu de base est un revenu inconditionnel,
versé dès la naissance et cumulable avec tout autre revenu.
 
 
 
Source : http://revenudebase.info/2012/09/revenu-base-utopie-revolution-realite/
 
15 septembre 2012
 
Revenu de base, allocation universelle ou revenu universel… tous ces termes désignent une vieille idée qui pourrait revenir au goût du jour : verser à chaque citoyen un revenu. Utopique ? Stanislas Jourdan, journaliste et promoteur de l’idée en France, revient sur l’histoire de l’idée, ses fondements économiques et philosophiques, et témoigne de la résurgence de l’idée à travers le monde.
 
« Sans revenu, point de citoyen » s’exclamait en 1792 le philosophe Thomas Paine du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale. La révolution française venait d’éclater, mais Thomas Paine lui, prévenait ses camarades révolutionnaires : la Démocratie ne peut réellement fonctionner que si les citoyens qui la composent sont économiquement libres et disponibles pour la faire vivre.
 
Réprimé par la Terreur, Paine mourut quelques années plus tard, seul et pauvre aux Etats Unis où il s’exila. Mais l’idée qu’il avait impulsée, celle d’un revenu citoyen garanti, n’a pas arrêté de faire son chemin depuis.
 
Bien au contraire, l’idée navigue entre les courants de pensée et traverse allégrement les frontières idéologiques et géopolitiques. Keynesiens, libéraux, ultralibéraux, écologistes, philosophes, psychanalystes, entrepreneurs ou artistes, l’idée ne manque pas de supporters de renom : Martin Luther-King, André Gorz, Erich Fromm, Gotz Werner en Allemagne ou encore les prix Nobel d’économie Milton Friedman, James Tobin, ou Paul Samuelson… pour n’en citer que quelques-uns.
 
Si la plupart d’entre eux partagent la conviction que le revenu de base est un moyen radical de combattre (voire anéantir) la pauvreté, chaque courant y apporte une vision et des arguments supplémentaires divers et variés.
 
Pour les écologistes comme Baptiste Mylondo et les objecteurs de croissance tels Paul Ariès, verser un revenu à chaque individu reviendrait à investir dans l’humain, lui permettant ainsi de rediriger sa force de travail vers une production locale ou le bénévolat… plutôt que les grandes entreprises.
 
« Oser déconnecter emploi et revenu conduit à reposer la question de l’utilité sociale, de la place de l’emploi dans la société et dans nos vies » explique Baptiste Mylondo. « Ce débat, la gauche doit le mener pour faire face aux offensives libérales, au “travailler plus” seriné par Sarkozy et, plus largement, à la perte de sens de l’emploi de nombre de nos concitoyens » assène-t-il.
 

Les libéraux aussi
 
Pourtant, du côté des libéraux aussi, on s’intéresse à la question. Même s’il faut bien l’admettre, les arguments ne sont pas les mêmes. Plutôt que de prendre du recul avec la valeur travail, la droite voit dans le revenu de base plutôt un bon moyen de simplifier les systèmes de redistribution sociale.
 
En effet, la mise en place du revenu de base pourrait simplement s’effectuer en transférant les budgets sociaux actuels, diminuant au passage drastiquement la complexité des aides accordées, améliorant ainsi la lisibilité du système tout en diminuant la bureaucratie nécessaire pour le faire fonctionner.
 
Un argument qui fait également mouche auprès des entrepreneurs excédés par les lourdeurs de l’administration, qui se rallient généralement à la cause. Par exemple, le Centre des Jeunes Dirigeants, un influent think tank regroupant 3500 entrepreneurs, avait inséré, fin 2011, l’allocation universelle à la tête de ses 12 propositions phares regroupées dans son livret « Objectif Oïkos ».
 
De plus, puisque le revenu de base est inconditionnel, il serait une réponse simple au phénomène de la trappe à pauvreté. En effet, l’un des grands problèmes de notre modèle social est que les allocations d’assistance engendrent une désincitation à travailler (puisqu’on perd ces aides si d’aventure on trouve un emploi).
 
Enfin, pour une certaine catégorie de libertariens, que l’on appelle parfois géolibertariens ou libéraux de gauche, le revenu de base serait compatible avec le libéralisme en tant que distribution du capital commun de la société. Selon cette théorie, à l’image de l’air, de l’eau et du domaine public culturel, le capital commun est constitué de ces richesses collectivement créées dont les profits ou l’exploitation ne pourraient être légitimement accaparés par des intérêts privés. Par conséquent, le seul moyen de ne spolier personne est de distribuer les profits du capital commun à tous les co-propriétaires de ces richesses communes : les citoyens.
 

Vers la fin du travail ?
 
Pour la branche scientifique, il s’agit davantage d’une nécessité de découpler du moins partiellement les revenus du travail. Les tenants de cette approche, comme Jeremy Rifkin, anticipent un monde où les robots prendront la relève du travail humain… pour notre bien ! Sauf que, s’il y a de moins en moins de travail, comment les gens vont-ils gagner leur vie ?
 
C’est bien sûr là où le revenu de base intervient. Mais plus qu’un simple moyen de compenser une perte (celle d’un travail), le revenu de base pourrait constituer une véritable reconnaissance d’autres formes de création de valeur que le capitalisme moderne ne reconnaît pas. C’est cette fois la thèse Yann Moulier Boutang, qui, dans “L’économie de la pollinisation”, montre qu’à l’image des abeilles, nous produisons tous par accident des richesses. Dès lors explique-t-il à Télérama« Le revenu d’existence ne serait pas de l’argent pris dans la poche des fourmis qui travaillent et donné à des gens qui ne feraient rien qu’entrer dans la fourmilière ». Selon lui, le revenu de base n’est donc pas un système redistributif mais une « rétribution de la pollinisation » de chaque citoyen.
 

Une approche monétaire
 
Une nuance qui n’est pas sans rappeler une autre approche, celle de la monnaie. Selon la thèse défendue par Stéphane Laborde, dans sa « Théorie relative de la monnaie », pour que l’argent soit réellement un protocole d’échange démocratique, il ne faudrait pas confier le monopole de la création monétaire aux banques, mais faire en sorte que chaque citoyen soit pourvu de la même dose de création monétaire tout au long de sa vie, ce qui concrètement se traduirait par le versement à chaque citoyen d’un revenu de base « financé » par une injection régulière de nouvelle monnaie par la banque centrale, se passant ainsi de toute taxation pour financer le système.
 
A la manière de Yann Moulier Boutang, le revenu de base n’est donc pas une redistribution par charité ou compensation, mais bel et bien un droit parfaitement légitime au nom de l’égalité des citoyens.
 
Mais l’approche monétaire n’est pas nouvelle. Déjà dans les années 1930, Jacques Duboin avait dressé un lien entre un revenu de base et la création monétaire. Dans le concept de l’ « économie distributive » qu’il développe, il propose de créer une monnaie de consommation, qui serait détruite au moment de l’acte d’achat, un peu à la manière du système de crédit bancaire, où la monnaie est détruite au moment du remboursement de la dette.
 
En France, l’idée du revenu de base a notamment été propulsée par l’économiste Yoland Bresson , qui dans Le revenu d’existence ou la métamorphose de l’être social a élaboré une théorie fondée sur la « valeur temps » et qui arrive à des conclusions très proches de celles de Laborde. C’était dans les années 1970. Depuis, Bresson a fondé l’ AIRE  (Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence) puis en 1987 le réseau international  BIEN  (Basic Income Earth Network) avec le belge Philippe Van Parjis, professeur à l’université de Louvain et également un célèbre promoteur du concept d’allocation universelle.
 
Le BIEN assure notamment la communication entre les différents réseaux de partisans du revenu de base dans le monde, et organise un congrès bi-annuel.
 

Blocage politique
 
Pourtant, malgré sa foule de défenseurs, et les multiples arguments économiques et philosophiques qui le justifient, l’idée demeure irrémédiablement ignorée des milieux politiques.
 
Non que l’idée ne soit pas connue. Elle fait périodiquement l’objet d’allusions par quelques personnalités politiques, comme Christine Boutin , Dominique de Villepin , ou chez les Verts, Yves Cochet par exemple, et plus récemment encore Christophe Girard , du Parti Socialiste.
 
Dans les années 90, des mouvements de chômeurs en avaient fait une revendication majeure, et l’idée avait même fait l’objet d’un rapport parlementaire au début des années 2000. « L’idée est parfaitement connue du monde politique » résume Marc de Basquiat , docteur en économie et auteur d’une thèse sur le financement d’une allocation universelle en France.
 
Elle demeure soigneusement rangée dans la catégorie des « belles utopies » qui verront peut être le jour… mais plus tard, quand la « société sera prête » ou que nous serons « assez riches » pour le financer.
 
Pourtant, même lorsque son financement est présenté en détail et de manière chiffrée, les politiques font la sourde oreille. « C’est l’utopie des utopies » affirmait Laurent Fabius à un colloque du Centre des Jeunes Dirigeants où l’idée fut argumentée devant les candidats à la présidentielle de 2012, par Marc de Basquiat. Le travail minutieux de ce dernier démontre pourtant qu’il est possible de financer un revenu de base de 400 euros par adulte, sans taxer plus ni toucher aux pensions de retraite ou aux allocations chômage. Une proposition que certains considéreront comme minimaliste, mais qui prouve aussi que l’on peut arriver à financer un revenu de base plus élevé, comme le propose par exemple Baptiste Mylondo (750 €).
 
Pourquoi tant de résistance, même face à des arguments rationnels et chiffrés ? « L’idée parait trop séduisante » répondent les uns. « S’il suffisait de donner de l’argent aux gens pour résoudre tous les problèmes, cela fait longtemps qu’on l’aurait fait ! » répondent les autres. Bref, le blocage n’est peut être pas tant intrinsèquement politique que… sociétal.
 

De la radicalité du revenu de base
 
En fait, la radicalité du revenu de base n’est pas vraiment économique. Il est bien connu des économistes que l’économie repose en grande partie sur le secteur non marchand. Associations, fondations, bénévolat et travail caché (les tâches gratuites effectuées par exemple à la maison) sont autant de systèmes de création de richesses qui échappent à toute logique monétaire. « Si tout cela s’arrêtait, sûrement que le reste de l’économie s’effondrerait quelques jours plus tard » affirme Jean-Marie Harribey d’Attac (pourtant opposé au revenu de base).
 
En cela, le revenu de base n’est pas vraiment nouveau à l’ère du Keynésianisme et de l’interventionnisme des gouvernements pour tenter de compenser les manques du marché.
 
« En fait, le revenu de base existe déjà ! » assène Stéphane Laborde sur son blog , « Il est simplement invisible », car distribué de manière opaque et inégale au travers d’allocations diverses et variées, de subventions, de crédits d’impôts et autres composantes du mille-feuille de notre « modèle social ».
 
Le problème n’est donc pas économique mais résolument intellectuel : il est une chose de distribuer de l’argent par les fenêtres aux électeurs qui crient le plus fort, il en est une autre de donner à tous un revenu sans conditions ni contreparties. Admettre en effet que son voisin mérite tout autant que soi-même une rétribution pour sa contribution à la société nécessite une certaine humilité, ou du moins « d’assumer notre interdépendance », explique la journaliste Mona Chollet dans un riche article paru en 2011 :
 
    "Le revenu de base implique de reconnaître les liens de profonde interdépendance qui unissent les membres d’une société, et qui conditionnent cet épanouissement. C’est même l’un de ses traits les plus frappants : il invite à prendre conscience du fait qu’on travaille toujours pour les autres, même si on a l’illusion de travailler pour soi parce qu’on en retire un salaire."
 
Tout un programme…
 

Révolution d’aujourd’hui
 
Faudra-t-il attendre que la majorité fasse cet effort d’introspection pour qu’enfin le revenu de base inconditionnel s’impose comme une évidence ? C’est vrai que le chemin qu’il reste à parcourir avant d’y arriver peut paraître long, mais les signes que l’heure du revenu de base est arrivée se multiplient.
 
En Allemagne, cela fait déjà quelques années que le débat est bien ancré dans certains partis politiques et plus largement dans le débat politique, grâce notamment à un réseau transpartisan bien organisé et à des initiatives individuelles comme cette pétition adressée au Bundestag par Susanne Wiest, une simple citoyenne allemande, et qui a attiré le soutien de plus de 50 000 citoyens allemands, ou encore le film « Le revenu de base, une impulsion culturelle », réalisé par l’allemand Enno Schmidt et le suisse  germanophone Daniel Hani et dont la version française a été vue plus de 150.000 fois.
 
Partout où ce film se diffuse, il fait des émules. Dans les blogs, les forums, ou encore sur Facebook, d’interminables discussions éclosent. L’idée infiltre également la base militante des partis politiques à gauche (Europe-Ecologie et le Front de gauche notamment) comme à droite (au sein de Debout la République par exemple).
 

L’Utopie en 3D
 
Et puis surtout, l’utopique revenu de base existe déjà , sous forme d’expérimentations locales. En Namibie par exemple, depuis 2008 les habitants du village de Otjivero touchent 100 dollars namibiens par mois, versés par une coalition pour l’instauration d’un revenu de base dans le pays. L’expérimentation vise à démontrer au gouvernement que le dispositif fonctionne. Et c’est le cas : le chômage diminue, la scolarité augmente, l’artisanat se développe, la santé des villageois aussi.
 
D’autres expériences qui ont déjà eu lieu en Amérique du Nord, dans les années 70 ont montré des effets positifs, et ont démonté en pièces les craintes sur l’effet désincitatif sur l’emploi. Dans la ville de Dauphin au Canada, où un dispositif de revenu inconditionnel a été testé pendant plus de quatre ans  , le nombre d’heures travaillées n’a diminué que de 1%. Mais surtout d’autres effets inattendus ont également vu le jour : les jeunes ont prolongé leurs études au lieu de travailler, les hospitalisations ont diminué, ainsi que la criminalité.
 
En Alaska aussi , une forme de revenu de base existe. Depuis 1981, les Alaskiens touchent un « dividende de citoyenneté » issu du fruit de la manne pétrolière de l’Alaska. Versé annuellement, le montant du dividende représentait 1174 dollars par personne en 2011, soit quelques mois de salaire. Karl Wilderquist, économiste américain et membre du BIEN s’interroge : « Est-ce un hasard si l’Alaska est le seul État américain où les inégalités sont en recul ? »
 
Alors, à quand une expérimentation en France ? Le collectif POURS (Pour un Revenu Social) travaille depuis un peu plus d’un an avec des collectivités locales pour tenter de mettre en place un projet. Sans succès jusque-là malheureusement.
 
Mais un autre type d’expérience pourrait voir le jour depuis l’hexagone. Suivant la théorie de Stéphane Laborde, un groupe de développeurs informatiques tente de créer une monnaie parallèle nommée open-udc.
 
A l’image des SELs, ou plus précisément de Bitcoin , cette monnaie sans banque créée à partir d’un logiciel P2P open-source, l’ambition est de permettre à quiconque le souhaite d’utiliser le logiciel et de mener une expérience grandeur nature ou bien dans le cercle d’une communauté.
 
Mais à la (grande) différence de Bitcoin, dans open-udc, les unités de monnaie seraient créées selon les règles définies dans la Théorie Relative de la Monnaie, c’est-à-dire par la distribution d’un revenu de base dont le montant varie en fonction du nombre de participants. Pourquoi croire au succès de ce projet ? Parce qu’il n’y a rien à perdre à le rejoindre : on vous paie pour cela… Et pas besoin d’attendre que les politiciens comprennent !
 

Le revenu de base, réalité de demain ?
 
« On est tenté de répondre « oui », car c’est « juste » une question de volonté politique » explique Laurent, un partisan du revenu de base en France, avant de relativiser : « changer de système et abandonner l’assistanat qui enferme les personnes pauvres dans des catégories ne sera sans doute pas aussi rapide que souhaité ».
 
C’est que les freins psychologiques autant que les blocages politiques vont être difficiles à surmonter. Mais la crise pourrait accélérer les choses, tant il apparaît clairement que l’étau se resserre pour les peuples… comme pour les dirigeants.
 
Avec un chômage qui atteint mois après mois de nouveaux records en Europe, la précarité  qui augmente, et à mesure que les gains de productivités minent toujours plus les rêves de retour au plein emploi et que le malaise français vis-à-vis des failles de notre modèle social devient de plus en plus insupportable, le revenu de base serait certainement l’une des rares mesures permettant de sortir “par le haut” de cette crise.
 
Alors, nos décideurs auront-ils la lucidité nécessaire de répondre à l’appel porté par la vision du revenu de base ?
 
A première vue, on voit mal pourquoi ils s’empareraient de l’idée tant qu’il n’y a pas une forte demande électorale pour celle-ci, voire des millions de gens dans les rues pour la réclamer. Mais Frédéric, qui soutient également le revenu de base, se veut plus fataliste : « le seul intérêt que j’y vois pour eux, c’est de calmer la colère des millions de chômeurs, précaires qu’ils fabriquent, pour éviter un soulèvement concerté et organisé contre ces institutions qu’ils ont aussi fabriquées ».
 
Voilà une bien maigre motivation… quoique peut-être largement suffisante
 

Stanislas JOURDAN
http://revenudebase.info/author/stanislasjourdan/








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Article 5

Envoi de "Marissé" : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/





illustration par silhouette poussant un caddie


illustration avec boîte d'ananas jonglant avec ses rondellesillustration avec caniche couché, béat, jouant avec son ballon

illustration par schtroumf hilare sur portable


CONSOMMATION ET SURCONSOMMATION
 
par Geoffrey Piotrowski
 
 
 
Source : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2012/11/consommation-et-surconsommation.html
Page d'origine : http://2ccr.unblog.fr/2012/11/13/consommation-et-surconsommation/
 
Posté le 13 novembre 2012
 
L’accès à la consommation nous est présenté comme la source du bonheur, alors que paradoxalement, être consommateur rend vaine toute tentative d’accéder au bonheur.
 
La publicité est là pour nous rappeler à l’ordre, pour créer l’insatisfaction, le manque et une dépendance par rapport à des produits qui jusque-là n’étaient pas indispensables à l’épanouissement, et qui s’ajoutent à nos besoins. Il serait plus sage de ne pas tenter d’avoir tout ce que l’on nous propose, mais de savoir apprécier ce que l’on a. Il faudrait d’ailleurs faire en sorte de se libérer de la surabondance (également surabondance de pollution, d’uniformisation, de stress … etc. !) plutôt que de convoiter avec obsession ce qui nous fait défaut (le pouvoir d’achat, l’emploi, l’innovation, les parts de marché, la croissance, etc.), pour plus de simplicité et moins d’illusionnisme. Posséder le dernier « iphone » est-il indispensable à la vie ?
 
Comment les hommes faisaient-ils avant toutes ces technologies high-tech qui se régénèrent indéfiniment ? Comment vivaient-ils, étaient-ils épanouis, étaient-ils en manque ? En manque de quoi, de biens matériels ? Mais combien de ces choses sont vraiment utiles à notre épanouissement ? Ne servent-elles pas plutôt à cacher notre frustration devant ce monde que nous avons de plus en plus de mal à comprendre et à appréhender ?
 
L’expansion du développement transforme sur son passage l’autarcie des peuples en misère, et partout sur terre, goûter à « l’économie de marché » devient une addiction qui se substitue à tout mode de vie alternatif (gratuit) et indépendant (libre). Ce système économique arrivera à son apogée quand la mondialisation aura transformé toutes les cultures et toutes les ressources naturelles en marchandises identiques.
 
Aujourd’hui l’argent ne représente plus rien de concret et se répand plus vite que les réalités du monde qui nous entoure, l’économie s’est emballée comme un taureau fou. En se déconnectant de la réalité, elle est devenue nocive. Cette pseudo science économique régit les décisions politiques de tout bord, mais dans ses savants calculs, elle oublie un facteur essentiel et déterminant : les limites de la planète. En revanche elle est la source de gains faramineux pour une petite oligarchie constituée de financiers qui ont su endetter des pays en voie de développement comme le Brésil, aujourd’hui contraint à rembourser sa dette en puisant dans les poumons de la planète : la forêt Amazonienne.
 
En renouvelant obsessionnellement le marché pour amasser des gains, le progrès technologique a rendu la surproduction et la surconsommation responsable de la plupart des problèmes écologiques. Croire en l’émergence d’une nouvelle technologie pour régler ces déséquilibres serait alors un nouveau piège du progrès. Il est impératif de réduire notre impact sur la planète, nous ne sommes pas des consommateurs nés. Cette surconsommation nous est imposée malgré nous par le modèle de développement capitaliste. Aujourd’hui cette doctrine consumériste est une foi quasi-religieuse et fondamentaliste. Nous sommes pris en otage par le culte et le conditionnement de la consommation. Dans cet empire économique, tout n’est pourtant pas régi par le matérialisme, et il existe quantité d’alternatives pour contribuer à son bien-être.
 
S’il est parfaitement humain d’avoir des désirs autres que nos besoins fondamentaux, passé un certain seuil, ces désirs exacerbés deviennent déraisonnables et finissent par être une source de problèmes pour soi et les autres. De plus l’ironie veut qu’une fois l’objet de son désir obtenu, on est toujours insatisfait.
 
Ces deux constats permettent d’établir que le bonheur ne s’achète pas, le bonheur s’apprend en s’ouvrant au monde et en établissant une éthique personnelle, et non en suivant des modèles préétablis.
 

Geoffrey PIOTROWSKI
 

A signaler un choix conséquent dans le dossier contenant cet article : 
les archives pour 2012 de Conscience Citoyenne Responsable :
http://2ccr.unblog.fr/2012/
 
 
Pour compléter dans l'esprit critique :
 
La route vers soi, 11 : l’art de se sculpter
http://gaetanpelletier.wordpress.com/2012/11/26/la-route-vers-soi-11-lart-de-se-sculpter/
 
« J’ai Lu » votre offre, guère plus convaincante qu’une liste de courses
http://blogs.rue89.com/lettres-sara-fistole/2012/12/01/jai-lu-votre-offre-guere-plus-convaincante-quune-liste-de-courses








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Article 6

Envoi par Robert BIBEAU : http://www.robertbibeau.ca/






tas de dollars en forme de champignon

ouvriers à la chaîne d'un montage d'automobiles 


L’IMPOSSIBLE SECONDE «RÉVOLUTION» INDUSTRIELLE
 
 
 
Page d'origine (indiquée par l'auteur) : http://les7duquebec.org/7-au-front/limpossible-deuxieme-revolution-industrielle/
 
14.11.2012
 
Délocalisation industrielle vers les États-Unis
 
Depuis quelque temps, médias, journalistes et économistes français, belges, suisses, constatent tristement que nombre d’entreprises américaines ferment leurs usines en Europe et les délocalisent vers l’Asie, mais aussi, et cela est nouveau, en direction des États-Unis. On rapporte que la firme Otis, un monopole américain, ferme son usine en Europe pour en rapatrier la production aux USA. (1)
 
Une puissance impérialiste en voie de désindustrialisation peut-elle inverser le mouvement et se réindustrialiser progressivement ? Si la réponse est positive pour les États-Unis, on peut imaginer qu’il en sera de même en France, en Belgique, en Suisse, en Grèce et au Canada. Nous croyons que cette ré-industrialisation est possible à quatre conditions que nous identifierons par A, B, C et D dans le texte.
 
Ce redéploiement industriel stratégique est rendu possible et nécessaire par la combinaison de quatre facteurs concomitants. D’abord, (A) le libre-échange, que d’aucuns nomment la « mondialisation des marchés sous le néo-libéralisme ». Le libre-échange permet en effet aux capitalistes monopolistes de déplacer leurs usines partout dans le monde, de fermer sauvagement telle unité de production en Belgique, en France ou au Canada et de la déplacer par exemple vers les États-Unis où la résistance ouvrière est larvée (B).
 
Le libre-échange implique des conditions douanières, tarifaires et de droit du travail (A) qui ont été forgées par les fonctionnaires de Bruxelles, de Washington et d’Ottawa au bénéfice des multinationales présentes dans l’espace de Schengen, dans l’aire de l’ALENA et dans la sphère de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) (2). Récemment le Collectif Plate-forme contre le transatlantisme mettait au jour les pourparlers secrets entre les États-Unis (le Canada est également en négociation) – et l’Union européenne à propos d’une union douanière entre ces deux alliances impérialistes visant à forger un marché unique – transatlantique – afin de faire face au dragon chinois. L’auteur de l’article faisait très justement remarquer que « Le marché transatlantique uniformise tout ce qui est nécessaire à la libre circulation marchande (biens, services, investissements, capitaux, cadres, experts NDLR) d’un côté à l’autre de l’Atlantique, en choisissant de renforcer prioritairement la «libre-concurrence » (sic) et la compétitivité. Cela signifie que les marchés financiers et les firmes multinationales pourront agir de plus en plus librement sur un espace géographique de plus en plus étendu.» (3).
 
Mais cela n’explique pas quels avantages sont recherchés par ce redéploiement industriel et financier intra-capitaliste. Pour quels bénéfices doivent-ils fermer à Gent pour investir au Michigan ? (4)
 
 
Réduction des coûts du travail = réduire le prix de la «force de travail»
 
Depuis plusieurs années l’empire étatsunien maintient intentionnellement le dollar sous la valeur de l’euro, ce qui lui fournit un avantage concurrentiel évident. Les biens et services produits aux États-Unis sont ainsi moins chers à acheter pour un européen, un canadien, un australien ou un japonais. Encore faut-il que les coûts de production des biens et des services soient sous contrôle et maintenus au plus bas niveau possible (C), sinon l’avantage compétitif serait annulé par l’écart salarial qui historiquement était à l’avantage des états-uniens relativement bien payés, dans la grande industrie monopolistique du moins.
 
Ce n’est plus le cas présentement car d’une part l’inflation engendrée par l’injection constante de dollars neufs dans le circuit financier a réduit le pouvoir d’achat ouvrier, c’est-à-dire la valeur de la marchandise «force de travail» sur le marché étatsunien (C) ; de plus, les capitalistes américains, avec le soutien de leur appareil d’État, ont lancé depuis nombre d’années des attaques en règle contre les conditions de travail, les salaires et les conditions de reproduction de la force de travail des ouvriers américains. Notamment, ils ont réduit les charges fiscales des entreprises et accrue celles des travailleurs.
 
Il appert que ces assauts virulents contre le prolétariat et les employés états-uniens et la faible résistance du prolétariat (B) ont porté fruit. Aujourd’hui, non seulement la productivité de l’ouvrier américain (cadence de travail, nombre d’heures de travail, mécanisation-robotisation du travail, etc.), ainsi que son bas coût de revient (salaires et avantages sociaux) fournissent deux avantages concurrentiels inégalés aux entrepreneurs monopolistes états-uniens face à leurs concurrents européens et canadiens. De fait, dans certaines parties des États-Unis les salaires et les conditions de travail sont équivalents à ceux en vigueur dans certains pays émergents  (C). L’union commerciale entre les deux grandes alliances (ALENA et Union européenne) accentuera la concurrence entre les classes ouvrières d’Europe, des États-Unis et du Canada. Quel pays vendra sa marchandise « force de travail » au plus bas prix ? Quel pays aura la plus forte productivité du travail et donc la plus grande compétitivité et le plus fort taux de plus-value ? (5)
 
Ayant quasi totalement écrasé la résistance ouvrière américaine (B), ayant ramené le prolétariat et une large partie des employés états-uniens à des conditions de survie où, individuellement chaque travailleur se sent menacé par le chômage endémique et le surendettement ; totalement isolé dans sa résistance en raison de la trahison de l’oligarchie syndicale collaboratrice (à peine 15% des travailleurs sont syndiqués). Aux États-Unis chaque travailleur esseulé (sans conscience de classe) lutte pour sa survie personnelle et se vend au plus offrant à des conditions ne permettant même pas sa reproduction élargie (voir les notes numéro 5 et 8) !
 
Oubliez la petite-bourgeoise et la frange des employés bien payés du tertiaire hypertrophié qui ont commencé à passer à la moulinette du processus de réduction des revenus et de paupérisation effréné. Vous les entendez s’apitoyer devant l’exploitation éhontée et supplier qu’on leur accorde le sursis de l’affidé.
 
Voilà l’industrie américaine enfin prête pour un second souffle, un «redécollage» – et une reconquête de ses marchés si ce n’était d’une série de problèmes aggravants qu’il lui faudra résoudre auparavant. Attardons-nous à ces problèmes quelques instants puisque l’Europe et le Canada y sont déjà confrontés.
 
 
La concurrence inter-impérialistes
 
D’une part, la Chine impérialiste maintient sa capacité concurrentielle : en haussant constamment le niveau de productivité de sa main-d’œuvre salariée (budget croissant en recherche et développement, robotisation accélérée, cadence effrénée) ; en contrôlant sévèrement la lente et systématique augmentation des salaires de ses ouvriers afin de se constituer un marché intérieur.
 
En outre, la Chine a commencé à délocaliser certaines de ses entreprises à faible valeur ajoutée et au facteur main-d’œuvre – capital variable – élevée où la mécanisation-robotisation est plus malaisée (industrie du textile, du vêtement, de la chaussure, de l’alimentation, etc.) vers l’Asie du Sud-Est pauvre et vers l’Afrique miséreuse (Éthiopie, Nigeria) (6). La Chine maintient ainsi sa capacité concurrentielle face aux américains, aux européens et aux capitalistes canadiens.
 
D’autre part, l’Union européenne a commencé à lâcher du lest en laissant tomber la valeur de l’euro qui s’échange maintenant à parité avec le dollar (idem pour le dollar canadien). Cela rétablit une partie de la compétitivité de la production industrielle européenne (idem pour le Canada). Cela réduit aussi le pouvoir d’achat des travailleurs européens et donc la valeur de la marchandise «force de travail» ; ceci déprécie leurs maigres économies et fait fondre leurs fonds de retraite (partie différée du salaire destinée aux rentiers) (7). Devant cette ignominie, les ouvriers européens ont déjà entrepris des grèves féroces pour résister à l’érosion de leur pouvoir d’achat ou pour obtenir des augmentations salariales compensant l’inflation et la perte de pouvoir d’achat de façon à assurer la reproduction élargie de leur force de travail (8). Refusant d’être surexploités au-delà de leur survie en tant que classe sociale, les travailleurs européens mettent en péril la ré-industrialisation de l’Europe, nous avertit Attali. 
 
Les capitalistes monopolistes européens – quelle que soit leur drapeau nationaliste chauvin – font déjà face à cette résistance ouvrière généralisée en Europe. Le maelström médiatique – de concert avec les politiciens véreux et les bureaucrates syndicaux affairistes – sont en campagne afin de démontrer, à partir des exemples grec, espagnol, portugais, italien et britannique, que les ouvriers qui ne se soumettront pas et n’accepteront pas de se serrer la ceinture et de revenir aux salaires et aux conditions de travail d’antan (1968) seront rejetés par le système économique, omnipotent, et ils seront mis au rancart – chômage et assistance sociale, soupe populaire, friperies et SDF (B). Le dilemme devient pour un ouvrier européen : mourir d’inanition en travaillant ou mourir d’inanition sous l’assistance sociale ? Voilà une condition de ré-industrialisation qu’une partie de l’Europe ne rencontre pas encore alors qu’aux États-Unis, une partie de la classe ouvrière vit dans les parcs et dort sous la tente. En faillite, près de 30% des jeunes couples travailleurs américains sont retournés vivre chez leurs parents. Maints salariés ont vu leur revenu réduit de 25% aux États-Unis et ça continue. (9)
 
Puisque les travailleurs américains s’y sont résignés, pourquoi les ouvriers et les employés européens et canadiens ne s’y résoudraient pas ? Alors, de grâce, scandent les capitalistes français et leurs sous-fifres socialistes, «oubliez les 35 heures», la France n’est plus au temps où les colonies dopaient le PIB métropolitain. Pareil en Belgique. Aujourd’hui, « enfants de la patrie, la plus-value doit être produite ici et extorquée patriotiquement avec la complicité de nos amis syndicalistes défaitistes ». (10)
 
 
La dette souveraine est hors de contrôle
 
Cette dépréciation de l’euro (du dollar canadien) a bien entendu pour conséquence de hausser la valeur de la dette souveraine de chaque état européen déjà lourdement plombée. Plus un pays est dépendant de l’épargne et de la capitalisation extérieure à la zone euro, plus sa dette augmentera au fur et à mesure qu’il empruntera sur les marchés extérieurs. Pour les pays qui se recapitalisent et qui empruntent sur le marché européen, ce qui sera bientôt le lot de tous les pays de l’UE puisque peu de capitalistes financiers étrangers souhaiteront risquer leurs deniers sur le marché des obligations européennes dévaluées, les dettes des divers pays européens seront de la sorte communautarisées - « socialisées » - de facto, sans qu’il ne soit nécessaire d’adopter une résolution quelconque au parlement européen (D). L’intégration financière-monétaire-fiscale se réalise sous votre nez, camarades européens ; ce qui, évidemment, est déjà implantée au Canada et aux USA (D).
 
Ainsi, aux États-Unis, la FED achète les obligations d’épargne du gouvernement yankee et dévalue d’autant la valeur du dollar US. Il semble que la Banque centrale européenne (BCE) ait décidé de recourir au même stratagème suicidaire. En effet, ce système de financement de la dette est suicidaire puisque cette opération de renflouement des budgets gouvernementaux des pays de la zone euro à même de l’argent utopique-inflationniste ne fait que reporter la crise de surproduction – de sous-consommation – de chômage aggravé – et d’endettement privé et public catastrophique – vers d’hypothétiques échéances qui ne sauraient tarder ni être évitées.
 
Demain, économistes pédants, politiciens maniérés et autres cassandres viendront expliquer qu’il faut davantage de sacrifices de la part des «citoyens» ; réclamer moins de salaires et plus de productivité-compétitivité ; exiger moins de services publics afin de réduire les déficits publics gargantuesques conséquence de l’endettement croissant ; cautionner les guerres coûteuses et destructrices ; et, finalement, quémander plus de subventions et de dégrèvements fiscaux en faveur de «vos» entreprises en crise et de «vos» banques en déroute de manière à maintenir «leur» ardeur concurrentielle (compétitivité) et «leurs» taux de plus-value et de profit. (11)
 
 
Profit accru – reproduction élargie
 
Ne vous méprenez pas. L’objectif du développement du système capitaliste n’est pas d’accumuler des profits astronomiques – vous faites erreur sur la finalité. L’objectif ultime du système capitaliste à son stade impérialiste de développement est, à travers cette prise de profits astronomique, d’assurer sa reproduction élargie. C’est la loi inaltérable du système qui pousse les concurrents monopolistiques intercontinentaux à s’entredéchirer afin de s’assurer de survivre et de prospérer : “exploite, accumule plus-value (PV) - profits, réinvestis ce capital constant (CC) et ce capital variable (CV) et assure un nouveau cycle de reproduction élargie ; dans le cas contraire, péris et dépose ton bilan”. Voilà la recette capitaliste d’Arnault, Buffett, Slim, Gates, Desmarais, Bettencourt, Mittal, Soros, Pinault et Péladeau, peu importe leur drapeau national en berne. (12)
 
Les marionnettes politiques, socialistes, libérales, conservatrices, péquistes, caquistes, NPD, UMP, Démocrates, Républicaines et lepénistes ne sont là que pour réguler cette transaction financière entre d’une part l’investisseur – le preneur de risque avec le capital public, les fonds de pension et les caisses d’assurance – et d’autre part les masses ouvrières et besogneuses privées de tout pouvoir et vendant leur marchandise «force de travail» au plus offrant contre un salaire de moins en moins raisonnable et des impôts de plus en plus déraisonnables.
 
C’est à prendre ou à laisser clame, l’impérialiste : nulle échappatoire au sein de ce système… même pas l’utopie de rétablir les frontières nationales de façon à se recréer ce petit milieu d’exploitation capitalistique patriotique d’antan, à l’abri de la concurrence internationale, où l’exploiteur sanguinaire parle français à des ouvriers exploités comprenant le français, ou l’anglais, ou l’allemand ou l’italien...ou le montagnais.
 
Deux voies s’offrent aux ouvriers : suivre l’exemple étatsunien et vendre leur marchandise « force de travail » à forte productivité en dessous du prix de revient (sous le seuil de reproduction élargie = mourir à petit feu tout en travaillant) assurant ainsi la ré-industrialisation compétitive de « leurs firmes nationales » (sic) ; ou résister de toutes leurs forces, rejeter le Traité de fiscalité (TSCG) et le pacte de productivité et les traités de libre-échange transatlantique et surtout renverser le système capitaliste.
 
 
Robert BIBEAU
robertbibeau[a]hotmail.com
http://www.robertbibeau.ca/
 
______________________________________
Notes :
 
(1) http://economieamericaine.blog.lemonde.fr/2012/10/26/pourquoi-lindustrie-americaine-se-desengage-de-leurope/
Paul Craig Roberts http://www.vigile.net/L-effondrement-de-l-economie
 
(2) http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-crise-economique-la-chine-l-110893 Vincent Gouysse (2012). 2011-2012 Reprise de la crise. http://marxisme.fr/reprise_de_la_crise.htm
 
(3) http://www.legrandsoir.info/plateforme-contre-le-transatlantisme.html  &  http://www.no-transat.be/
 
(4) http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-le-pdg-de-psa-peugeot-citroen-annonce-la-fermeture-d-usines-en-europe-110604349.html
 
(5) Les salaires et les profits aux États-Unis http://www.mondialisation.ca/usa-10-chiffres-qui-disent-tout/5310915.
Dans un prochain article nous scruterons cette question de la hausse de la productivité du travail si chère aux employeurs – patrons – capitalistes et financiers. http://alencontre.org/europe/france/france-apres-les-pigeons-voici-les-vautours.html
 
(6) http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/archives2012/19novembre/index.html#Article_7
 
(7) La faillite des régimes de retraite http://www.sauvegarde-retraites.org/article-retraite.php?n=258
 
(8) La reproduction élargie de la force de travail d’un ouvrier comprend ce qui lui est personnellement nécessaire pour vivre, être soigné, s’éduquer, se divertir et vivre sa retraite en sécurité, mais aussi pour se reproduire, procréer, élever et faire éduquer ses enfants, les faire soigner et les préparer à devenir esclaves salariés.
 
(9) http://les7duquebec.org/7-au-front/elections-americaines-2012-les-vrais-enjeux/
 
(10) http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-polemique-sur-les-35-heures-125075
 
(11) http://www.mecanopolis.org/?p=24488
 
(12) http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_milliardaires_du_monde_en_2012 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Schengen








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Article 7

Envoi de Joseph RAHARIJESY : http://www.fokonolona-mivao.org/






ouvriers agricoles sur le plateau d’Ihorombe, Centre Madagascar

L'exploitation de Tozzi Green à Madagascar :
équipes d'ouvriers agricoles sur le plateau d’Ihorombe, Centre sud de Madagascar,
illustration sur http://farmlandgrab.org/post/view/21352


 illustration pour accaparement de sol malgache par Tozzi Green


L'EXPLOITATION DE TOZZI GREEN A MADAGASCAR
 
 
 
Page d'origine : http://www.terresmalgaches.info/spip.php?article57
Source : http://farmlandgrab.org/post/view/21352  par  http://farmlandgrab.org/cat/show/537
 
Paris, le 27 novembre 2012
 
Soutenons les éleveurs et leur patrimoine contre l'accaparement de  vastes surfaces de terres par la société Tozzi Green à Madagascar
 
La société italienne Tozzi Green, une filiale du groupe italien Tozzi Renewable Energy, cultive essentiellement du
jatropha, un agrocarburant, sur le plateau d’Ihorombe dans le Centre Sud de Madagascar et vise une surface de 100 000 ha. Cette société déclare qu’elle s’installe dans cette zone avec l’accord des populations : quelles populations exactement ont été consultées et ont donné leur accord ? Les autorités locales ? Quelques notables des villages ?
 
 
Plaintes et revendications des populations locales
 
Le 16 novembre dernier, dix représentants de neuf villages situés dans les communes de Satrokala, Andiolava, Ambatolahy et Ihosy, région d’Ihorombe sont venus à Antananarivo et ont tenu une conférence de presse pour manifester leur opposition à cette exploitation et pour « exprimer leur détresse ». Ils se sont déplacés pour faire connaître leurs plaintes car les droits des habitants ont été piétinés. « Nous n’avons plus aucune prise sur nos terres, des personnes étrangères à nos mœurs y imposent leurs lois. Elles ont étendu progressivement la surface de leurs cultures et utilisent aussi nos terres maintenant. Nous, petits paysans, sommes obligés de partir car ce sont des gens munis d’armes qui nous expulsent de nos terres. La perte de l’herbe où les zébus pouvaient brouter a entraîné le décès du bétail sur place. Ils ont détruit les tombes de nos ancêtres. Les lieux sacrés ont déjà tous été détruits par les tracteurs ». Ils sont complètement désemparés actuellement car ils sentent qu’ils ressemblent à des œufs qui affrontent des rochers dans cette situation, et font appel à l’Etat central […], la plupart des habitants partent en exode et deviennent quasiment des sinistrés. Face à la confiscation de leurs terres, les fokonolona (communautés de base) ont souligné que « les conséquences de l’accaparement de nos terres par Tozzi Green auront des conséquences graves ». Les populations ont faim et les coutumes des Bara sont bafouées. (1) Les réactions des médias à cette conférence de presse ont été diverses : certains n’en ont pas parlé, d’autres l’ont relaté sans citer le nom de la société incriminée, quelques-uns l’ont rapportée en accusant les représentants des villageois d’être des complices des dahalo (bandits, voleurs de zébus).
 
Par ailleurs, le 18 novembre, 350 habitants de 17 Fokontany de la commune d’Ambatolahy ont signé une pétition qu’ils ont adressée aux autorités locales et nationales pour leur demander d’intervenir afin d’empêcher l’extension des plantations et d’éviter les expulsions qu’ils risquent de subir dans les zones convoitées par Tozzi Green et par la société indienne Landmark.
 
Ces plaintes rejoignent les propos et revendications des habitants des villages de Satrokala, Andiolava, Soatambary et Ambatolahy dont le Collectif TANY a reçu des témoignages. Ils ont dit avoir hérité des terres de leurs arrière-grands-parents qui avaient cultivé là selon les coutumes ancestrales. Ces terrains ne sont pas titrés et bornés, mais constituent des possessions familiales coutumières depuis plusieurs générations. Ces terres renferment aussi l’histoire de leurs ancêtres. Si l’Etat les leur prend de force, ils seront perdus, leurs descendants seront décimés, car ces terres sont des zones de pâturages de leur bétail et les revenus provenant de l’élevage de zébus leur procurent leur nourriture et remplacent leur salaire. C’est grâce à cela qu’ils ont pu envoyer leurs enfants à l’école. Certains champs de cultures sont devenus inutilisables. Le labour des terres par les tracteurs a rendu impossible le passage des zébus à travers les champs. Le jatropha n’est comestible ni pour les zébus, ni pour les enfants ni pour les familles, disent-ils. Ils demandent donc à l’Etat d’avoir pitié d’eux et de les protéger.
 
Certains villageois ont accepté les demandes de la société, ont-ils ajouté, et ceux qui ont résisté ont reçu des menaces. On leur aurait promis différentes compensations dont ils n’ont pas vu l’effectivité. Ils parlent tous de la nécessité de défendre leurs droits, leurs terres, leur source de revenu traditionnelle, leur patrimoine culturel.
 
 
Les principales victimes sont les éleveurs de zébus des zones pastorales
 
En effet, une grande partie de la population du plateau d’Ihorombe est constituée par les éleveurs Bara, et, les grands espaces à perte de vue que certains citadins considèrent comme des zones inoccupées sont les zones de pâturage de leurs zébus. Certains pays respectent et gèrent parcimonieusement ces zones pastorales à travers une Charte ou un Code Rural ; mais les dirigeants et décideurs malgaches successifs les ont négligées. Que la société Tozzi Green et ses cadres méprisent la culture traditionnelle des populations, on pourrait ne pas s’en étonner, mais il est inconcevable que les autorités locales et centrales ne les protègent pas ; car des responsables de l’Etat malgache avaient ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (2)
 
Actuellement, sur les 8 000 ha déjà accordés, 2 000 ha seraient exploités, « le projet enregistre 170 employés permanents et environ 2.000 mains-d’œuvre saisonnières dont plus de 50% sont originaires de la région Ihorombe » rapporte un journal (3) suite à la campagne de promotion de Tozzi Green. Les bénéfices en termes d’emploi sont minimes par rapport aux dégâts économiques, sociaux et culturels.
 
 
De nombreuses questions sur les transactions et les engagements
 
La société Tozzi Green aurait loué le terrain des pépinières à des particuliers et contracté un bail emphytéotiques avec l’administration, la durée de ce bail citée dans les articles de presse est quelquefois de 25 ans, d’autres fois de 35 ans. Une transparence et une mise à disposition de tous les citoyens de toutes les clauses du bail s’avère nécessaire. Sur combien d’hectares portent les contrats actuels ? Comment sont formulées, les procédures et les conditions d’extensions progressives de la mise à disposition des terres pour la société ? Quels critères sont utilisés par le Comité de Pilotage (4) pour évaluer les réalisations et décider d’approuver une nouvelle extension ? Que cache l’incongruité« 2 000 ha toujours en phase d’essai » ? (5) Les citoyens doivent être informés du contenu intégral des contrats : quelles autorités les ont signées, quelles compensations y sont prévues ? Quel sort y est réservé aux populations qui vivent sur ces terres selon le droit coutumier ? ..…
 
Le plateau d’Ihorombe de 2 000 000 ha va-t-il être accordé en totalité ou en grande partie à Tozzi Green ou à d’autres sociétés d’agro-business ? Quelles surfaces vont être prévues pour les paysans et leurs descendants pour le développement de leur agriculture familiale et de leur élevage extensif ? Une information éclairée des communautés concernées et la prise en compte de leurs pratiques et des intérêts des populations par les divers responsables de l’Etat, pour améliorer réellement le bien-être de la majorité des Malgaches, nous semblent indispensables pour aboutir à un développement équitable et durable.
 
Ces questions intéressent au plus haut point non seulement les autorités centrales et locales, les notables et populations des différents villages concernés mais également l’ensemble des citoyens de toutes les régions de l’île. Ce qui arrive dans l’Ihorombe interpelle tous les citoyens ; car la surface concernée y est la plus importante connue dans le cadre de l’opacité qui règne sur les transactions foncières et l’accaparement de terres à Madagascar actuellement.
 
Surveiller ce qui s’y passe et refuser tout ce qui est inacceptable pour ne pas créer de précédent devient un enjeu d’envergure nationale - voire internationale -, en plus de la défense des droits d’usage et de la culture des populations de la région. Une vigilance sur les produits du sous-sol très riche de cette zone s’impose également.
 
Les communautés d’éleveurs se mobilisent et sollicitent une meilleure considération des dirigeants de l’Etat. Au mois d’octobre 2012, après un voyage en Europe, une haute autorité de l’Etat chargée du Foncier est passée dans l’Ihorombe pour réceptionner une voiture tout-terrain et des ordinateurs destinés aux services des Domaines et de la Topographie « résultat d’une collaboration avec Tozzi Green » (6). Le passage de cette haute autorité dans la région aurait-elle coïncidé avec une nouvelle extension des zones attribuées à Tozzi Green et accru l’inquiétude légitime des populations ? Lorsque par ailleurs la communication puissante de Tozzi Green annonce la mise en place par cette société à Satrokala d’un BIF -Birao Ifoton’ny Fananan-tany, guichet foncier - qui va gérer la délivrance de certificats fonciers sur les propriétés privés non titrées (4) -, l’on ne peut qu’être indigné par le conflit d’intérêts qui est en train de monter en puissance au niveau de la gestion des terres dans la région avec la bénédiction des autorités centrales.
 
Soutenons les populations qui défendent leur patrimoine !
 
Non à l’intimidation des citoyens de l’Ihorombe qui ont osé demander l’arrêt de l’extension des terres accordées à la société Tozzi Green !
 
Réitérons avec insistance la demande de transparence totale sur le contenu des contrats signés par l’Etat car ils engagent et brident l’avenir des générations présentes et futures !
 
Il est temps d’arrêter l’accaparement des terres à Madagascar !
 

Pour Le Collectif pour la Défense des Terres Malgaches – TANY
 
Mamy RAKOTONDRAINIBE
patrimoinemalgache[a]gmail.com
http://www.terresmalgaches.info/
 
 
______________________________________
Notes :

(1) Traduction libre de l’article ‘Ihorombe - Fasana sy trano maro noravan’ny Tozzi Green’ paru dans Inona ny Vaovao n°1031.

(2)
http://www2.ohchr.org/french/law/cescr.htm

(3) http://www.midi-madagasikara.mg/index.php/component/content/article/4-economie/9352-biocarburant--la-production-de-tozzi-green-ecoulee-sur-le-marche-local

(4)
http://www.midi-madagasikara.mg/index.php/component/content/article/4-economie/2388-agriculture--100-000ha-de-terrain-pour-tozzi-green-en-negociation

(5)
http://matv.mg/?p=8345

(6) http://www.lagazette-dgi.com/index.php?option=com_content&view=article&id=26020:vpdat-en-
deplacement-dans-lihorombe&catid=45:newsflash&Itemid=58








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Article 8

Envoi de Laurence MARTINEAU






illustration recrutement acteurs de compléments

illustration 1 visant périodique partial et tendancieux   illustration 2 visant périodique partial et tendancieux

 bottage de fesses pour des clowns


LA VIE FACILE DE L'INTERMITTENT :
 
IL EST TEMPS DE (SE) FAIRE LE POINT
 
 
Par Jacques-Emmanuel Astor
 
 
 
Message initial :
http://archives.rezo.net/archives/cip-idf.mbox/ZREJQYG6W7YGSQ4L3EQPRV5C4NFEFFHW/
 Des sources : http://fr.globedia.com/vie-facile-intermittent-est-temps-faire-point
 http://www.dilhadsul.fr/la-vie-facile-de-lintermittent-il-est-temps-de-se-faire-le-point/
 
Dimanche 28 octobre 2012
 
Ce matin, comme tout bon intermittent gâté pourri qui se respecte, je me suis levé tard, je me suis fait un café et, conscient de ma vie facile, j’ai décidé de me la couler douce en glandant sur Facebook.
 
Et là, oh ! surprise, je tombe sur le titre de votre journal. Nous sommes dimanche, on vient de passer à l’heure d’hiver, il pleut, ça sent la journée "Drucker" à plein nez, alors oui, c’est bon de rire parfois.
 
Alors comme ça, pendant que la France trime et croule sous les impôts, l’intermittent du spectacle, lui, se la joue tranquille et se la coule douce ? Si vous le dites, c’est que cela est sûrement vrai, je ne doute pas de vos qualités d’investigation à l’heure où vous avez ébauché cette couverture. Vous êtes journalistes, un métier noble, respecté, intègre, sans régime spécial, abattements professionnels intouchables et autres. Vous êtes la France qui travaille, qui informe, qui guide... Vous êtes à des milliers de kilomètres de la réalité du monde qui vous entoure et que vous ne croisez plus depuis longtemps dans les salons de vos rédactions.
 
Je suis intermittent du spectacle, oui, mais ce n’est pas mon métier, c’est un statut. Mon métier ? Technicien du cinéma, plus précisément assistant réalisateur chargé de la figuration. Je fais, je travaille dans le cinéma, cette activité qui occupe encore quelques pages dans votre hebdomadaire et dont certains de vos collègues se targuent de connaître, de comprendre et de juger en pages culture. Je suis en charge de recruter les figurants, les acteurs de compléments, ceux qu’on ne voit pas, ceux qu’on ne connaît pas, ceux qui viennent pour une journée de tournage, parfois deux, salariés en CDD pour des salaires qui ne dépassent pas vos notes de frais. Ceux sans qui une séquence de foule n’existerait pas, ceux sans qui la vie et l’ambiance du film serait bien démunies en leur absence. Ce sont donc des "acteurs de compléments", des hommes, des femmes anonymes qui cumulent 43 cachets en 10 mois et demi pour vivre de leur métier, à raison d’une brève apparition par film en attendant un rôle, une pièce de théâtre où ils ne seront pas rémunérés durant les mois de répétitions précédant les représentations. Ca n’a rien de pathétique, rien de glorieux, c’est leur métier avant d’être un statut.
 
J’emploie en moyenne 300 personnes par film, je reçois en moyenne 2000 candidatures. Je crée des foules, des "chorégraphies" de passants qui passent, je place, habille des gens comme un enfant déballe sa boite de Playmobils. Avec envie, avec plaisir. Souvent je trouve le figurant idoine, parfois je sauve juste le statut d’un comédien en manque de travail. Ca n’a rien de confortable, rien de pathétique, rien de glorieux. Le seul point commun qui nous anime, eux et moi, est l’envie de faire le métier, ce métier, toujours, tout le temps, le plus souvent possible.
 
Je ne connais pas d’assistant-réalisateur, d’assistant-caméra, d’ingénieur du son ou autres professionnels de la profession, qui ont choisi ce métier par confort du statut, je ne connais que des techniciens, artistes qui, tout jeune, ont choisi par passion ce mode de vie, sans connaître pour la plupart, les tenants et les aboutissants des calculs unedics à leur encontre. Non messieurs, mesdames les journalistes, au même titre que le journalisme, on n’entre pas dans ce métier par hasard, par intérêt, on y entre uniquement par envie, par passion, quitte à tirer un trait sur une vie classique, facile, rangée, confortable. Mais on l’assume, on ne revendique rien, on ne se plaint pas, on aspire juste à un peu plus d’objectivité de votre part.
 
Oui, nous bénéficions d’un statut spécifique qui peut choquer en ces temps de crise, mais ce n’est pas nouveau, c’est le prix à payer pour qu’un semblant de culture subsiste aujourd’hui. Connaissez-vous un autre moyen pour qu’une exception culturelle survive aujourd’hui ? Pour que certains réalisateurs, metteurs en scène continuent de créer des films, des spectacles, dans cet océan de médiocrité culturelle qui nous submerge aujourd’hui ?
 
De tout temps, la culture a eu besoin des élites et des états pour vivre. Le ménestrel mangeait grâce à la générosité du seigneur du château, qu’en serait-il aujourd’hui des pièces de Molière sans l’aide de Louis XIV ? Un Michael Haneke existerait-il aujourd’hui sans subventions et sans des techniciens confirmés ?
 
Alors vous pouvez titrer sur les gabegies de l’état, sur les facilités des intermittents, oui, vous pouvez, vous avez la chance de pouvoir profiter d’une liberté d’expression que vous ne cessez de revendiquer au même titre que nous pouvons revendiquer une aide à la création pour que cette dite création continue d’exister chaque jour que Dieu fait.
 
Au lieu de tirer sur des cibles faciles, d’aborder des sujets qui divisent les gens au lieu de les amener à se rencontrer, à se comprendre, posons-nous ensemble la question que personne n’ose aborder aujourd’hui : "Qu’est ce que la culture aujourd’hui ? Quelle est sa place dans notre société ? L’importance que nous lui accordons et le soutien que nous lui apportons ?"
 
Offusquez-vous des facilités accordées à moins de 100 000 artistes et techniciens en France à condition de soulever cette hérésie, cette supercherie de notre société moderne qui se plaint de l’augmentation de l’essence, mais qui patiente en foule des heures durant devant des magasins, pour posséder des smart phones à plus de 600 euros ou le dernier jeu vidéo à la futilité indispensable. Qui crache sur des artistes intermittents mais qui s’extasie devant une miss météo ou une bimbo de bas étage enfermée dans un loft en prime time. Aujourd’hui un film de cinéma est vu par 100 000 spectateurs, soit 100 foins moins qu’une vidéo sur Youtube, d’un mannequin qui flatule dans un jacuzzi.
 
Oui, la culture mérite le soutien de la société, mais à vous lire et à voir ce qui nous entoure, la société mérite-t-elle encore qu’on la cultive et en a-t-elle encore envie ?
 
Ce matin, comme tout bon intermittent qui se respecte, je me suis levé tard… Pour la première fois depuis deux mois. Je viens de finir un tournage auquel je suis heureux et fier d’avoir participé, un film avec peu de subvention où chacun a fait l’effort financier pour que ce film existe.
 
Je me suis fait un café et je suis tombé sur la première page de votre journal. Je suis déçu de voir que des hommes de lettres et d’écrit puissent tirer à boulets rouges sur une catégorie qui pourtant au départ, n’est pas loin de leur ressembler. J’ai lu votre couverture… Je lirais l’article au hasard d’une salle d’attente de médecin ou dans le hall de la CAF et du Pole emploi. Là où finissent fatalement vos œuvres.
 
Demain matin, lundi, je vais tenter de joindre mon Pôle Emploi pour renouveler mon statut. L’hiver approche ainsi que ma taxe d’habitation, je ne bénéficie pas d’allocation de rentrée scolaire pour mon fils et je compte bien lui apprendre à lire, à discerner l’écrit, les lettres, de la diatribe poujadiste. Plus tard, il aura un vrai métier à l’avenir assuré : journaliste au Point ou footballeur, qu’en pensez vous ?
 
L’intermittent est plus fourmi que cigale par les temps qui courent.
 

Jacques-Emmanuel ASTOR








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Article 9

Envoi par Roger-André HALIQUE : http://www.poesiehalique.com/






photo souvenir Mohamed Tarek Bouaziziimmolation de Mohamed Tarek Bouazizi

_______Source image_______________________Source image

" Mohamed Bouazizi , de son vrai nom Tarek Bouazizi , né le 29 mars 1984 à Sidi Bouzid et mort le 4 janvier 2011 à Ben Arous, est un vendeur ambulant tunisien dont la tentative de suicide par immolation le 17 décembre 2010, qui conduit à son décès deux semaines plus tard, est à l'origine des émeutes qui concourent au déclenchement de la révolution tunisienne évinçant le président Zine el-Abidine Ben Ali du pouvoir, et sans doute par extension aux protestations et révolutions dans d'autres pays arabes connues sous le nom de Printemps arabe."


vue Printemps arabe 1, feu et émeutiers en Tunisievue Printemps arabe 2, troubles à Tunis au printemps 2011

_______Image fournie par l'auteur_______________________________________Source image___


LE PARFUM DU JASMIN
 

Un vent de liberté
Au parfum de Jasmin
Avait en ce matin
Réveillé  le désert.

Tarek Bouazizi
Au seuil de sa mosquée
Venait de s’immoler
A l’heur’ de la prière,

Par le feu dénonçant
Son maître haïssable
D’avoir vampirisé
Des familles entières.

Avant ils étaient libres
Sur l’océan des sables
Eternels navigants
Au dos des dromadaires…

Tarek fut le premier
Suivi par  vingt et cent
Qui devinrent des milliers
Le cœur en bandoulière.

En invoquant leur dieu
Au chant du muezzin
Pour vaincre leur tyran
Ils n’avaient  que des pierres.

S’il faut pour se grandir
Renaître sarrasin
Qu’importe le martyre
En mourant l’âme fière !

Le sang de vos garçons
N’a pas coulé en vain
Femmes séchez vos larmes
Ils ont brisé leurs fers !

Ils seront  le levain
D’un meilleur avenir
Aux enfants de demain
Et plus libres qu’hier !

Un espoir s’est levé
Au parfum de jasmin
Chevauchant sa victoire
Dans le vent du désert.
 

© Roger-André HALIQUE,
le 15 décembre 2012
http://www.poesiehalique.com/









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