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Sommaire
Article
1 : NOUVELLE MENACE POUR LA CREATION CULTURELLE
par
Jean-Jacques REY
Article
2 : HAITI : HOMMAGE COMPROMETTANT A DES CELEBRITES LITTERAIRES
par Claude
SAINNECHARLES
Article
3 : REFUS DE LEGION D'HONNEUR : décision de Madame Annie
THEBAUD-MONY
par Annie
THEBAUD-MONY (envoi de Martine BOICHOT CAMARA)
Article
4 : MONDIALISATION-NATIONS…ET ENJEUX PLANETAIRES !
par Guy
CREQUIE
Article
5 : AMI, ENTENDS-TU LE VOL NOIR DES CORBEAUX SUR BOLLENE ?
par Mathilde
FILLOZ
Article
6 : POUR SORTIR DU PIEGE DE LA DETTE PUBLIQUE
par ATTAC
FRANCE / FONDATION COPERNIC (envoi de Martine BOICHOT CAMARA)
Article
7 : MANIFESTE DE L'HOMME RESOLU : Pour changer le monde,
changez-vous et proclamez-le !
par
Marc JUTIER
Article
8 : LE SOUFRE DES ÉLECTIONS !
par Robert
BIBEAU
Article
9 : SERVITUDE DU XXIème SIECLE
par Françoise
Marie BERNARD (envoi de Guy CREQUIE)
Article
1
NOUVELLE
MENACE
POUR
LA CREATION CULTURELLE
En guise de préambule, j’affirme ne pas être stimulé par l’appât du
gain, et, la concurrence « libre » (non faussée mais forcée)
m’apparaît un jeu vain et stupide, tel qu’il peut être inventé par des
gens qui s’ennuient sur Terre ! D’ailleurs je ne suis pas un « homme
plante » et je refuse de consommer pour faire plaisir à des marchands
d’engrais !
L’information, la création culturelle, peuvent être vues comme des services rendus à la collectivité,
à son intelligence et à la civilisation, mais certainement pas vues comme des
marchandises… Et j’ajoute que l'Art, sous toutes ses formes, fait
partie du patrimoine de l'humanité, c'est un bien commun, universel,
que personne ne devrait s'approprier ! Au même titre que l'éducation et
la santé, mais aussi l'air et l'eau, il devrait être déconnecté du
commerce des services et marchandises.
Fin du fin pour en finir là-dessus -au moins dans ce texte et
provisoirement- je déclare que l'Art n'a pas être utile, il est une
manifestation de l'esprit qui s'exprime, propre à la condition humaine,
et partant de là, à la Vie.
Cela admis, on sape un des paliers de la domination de l’idéologie
néolibérale qui est à l’agonie, mais menace d’autant plus la
Vie
qui se charge de nous le
rappeler ! …
Néanmoins, les artistes y compris dans l’écrit, créateurs culturels par
excellence, sont souvent méprisés parce qu’ils se font exploiter ;
précisons : une majorité d’entre eux acceptent de se faire exploiter
par besoin de reconnaissance ! En somme ils se font avoir pour se faire
voir, mais ils sont mal vus, et il s’agit d’un phénomène qui a pris
beaucoup d’ampleur ces dernières années !
Soyons clair : pour ce qui
touche le revenu des créateurs culturels : nous sommes dans un système
complètement archaïque, en plus, nageant dans une escroquerie
générale et généralisée, tellement bien qu’il en devient
ubuesque…
En prétendant édicter le « bon
goût » et en l’exploitant sans vergogne, les tenants de l’industrie
culturelle (y compris l’édition) ont gravement nuit à l’épanouissement
de la culture et à la libre expression de la créativité, le tout
évidemment sous le diktat des considérations financières…
Ils ont imposé la rareté de l’offre mais c’était plus
pour garantir le profit que la qualité !
Pour cibler encore mieux, comme j’ai déjà confié dernièrement à
quelques uns, l’industrie culturelle et ses lobbies devraient arrêter
de s’acharner sur les « sacrilèges » internautes… Leur modèle est
devenu caduc. Et,
en France, côté grand public, nous avons dix ou quinze ans de retard
dans l’usage d’Internet,
c’est pour cela que les Américains nous imposent leurs façons et
services si facilement...
Pourtant
c'est le chantier du Futur et l'outil qui va permettre de recomposer
les relations sociales, surtout s'il n'est pas confisqué par les
marchands... Là, je pense que moult acteurs sociaux n'ont rien vu venir
et, pire, ont fait semblant d'ignorer...
Par exemple, tous ces gens anti-livre numérique, généralement
anti-culture numérique et même anti-évolution tout court, sont prêts à
faire ou laisser (plus commode) crever tous ceux qui ne pensent pas
comme eux ; faisant ainsi dans le droit style de nombreux simplistes et
conservateurs. Par conséquent, ils deviennent mes ennemis déclarés,
digne de prendre la suite du « Sarko-band » qui nous a affligé ces
dernières années, en France tout particulièrement mais pas seulement...
Je leur dirai d’abord
(poliment) : au sujet des usages culturels, faites ce que vous voulez,
à votre aise et quand il vous plaira, mais laissez vivre les autres
selon leurs choix !
Et deuxièmement : le boycott n’est pas qu’à sens unique et il
peut être réciproque, il conforte toujours ceux qui ont le moins à
perdre !
Ces jalons étant posés, je veux attirer l’attention sur une menace
autrement plus grave que les sensualistes du papier qui maudissent le
progrès, croyant tout perdre avec le délaissement de leur jouet…
Il y a des enjeux de pouvoir terribles sur Internet et
par Internet. Les intermédiaires s’affolent ainsi que
tous ceux qui tenaient les clefs du pouvoir jusqu’alors. Mais de
nouveaux « ogres » arrivent. Ils veulent confisquer les possibilités de
ce nouveau média à leur profit, pour faire la pluie et le beau temps
comme les joueurs de filtres d’avant. C’est marrant, mais il y a un
paquet de monde qui se fait engluer dans leur stratégie : avant tout
commerciale, y compris des chantres de la libre expression et autres
divers apprentis, qui se croient « affranchis » !
Les seuls vrais défenseurs (et promoteurs) des outils du Web sont ceux
du dit « logiciel libre » (GNU/Linux,
etc.) et certainement pas les grosses sociétés, cotées en bourse, comme
Google, Microsoft ou Facebook qui utilisent la « Toile » pour faire de
l’argent, en pompant et aspirant la créativité des autres acteurs pour
ce faire…
Je suis pour le Web
égalitaire et indépendant, compris l’Internet, avec sa neutralité
intangible qui en est un principe de base, et non pour des
plates-formes –privées– qui s’y incrustent, posant verrous et péages,
etc. exigeant en plus d’accepter l’exploitation de nos documents et
données personnelles. Ces plates-formes se superposent à un réseau
conçu pour être libre et ouvert, le dénaturant. Mais il s’agit surtout
d’imposer en douce des techniques pour favoriser le marketing ciblé… On
dirait que cela interroge peu et beaucoup de gens ne le conçoivent même
pas ; ce qui revient à dire : c’est toujours bien d’apparaître « in et
branché » et de travailler pour des intérêts qui nous dépassent …
Entre Google et Amazon, l’édition traditionnelle est
prise en sandwich et menacée. Cela ne leur fera pas de
mal de réviser leur stratégie de toute manière, ils ont trop abusés de
leur complexe de « supériorité », conformisme aidant ! Mais
la création culturelle et le patrimoine qui en découle, francophone
entre autres, est en grand danger de captage. Cette
manœuvre est opérée par des sociétés privées, étrangères qui plus est
(la plupart sont américaines) qui n’ont pas d’équivalent en France :
allusion déjà faite, nous sommes complètement à la remorque au niveau
des services et procédés sur Internet. Et sur le plan mondial, ces
société n’ont pas de véritable concurrence, si l’on excepte celle
naissante des Russes et des Chinois qui ont bien compris les enjeux
futurs pour le leadership mondial. Il y a bien des pays qui ont du
personnel hautement qualifié, comme le Brésil ou l’Inde, mais ils se
font acheter, et c’est pareil pour les meilleurs Européens.
Les grosses maisons d’édition,
engluées dans leurs visions passéistes, ont loupé le coche en ce qui
concerne les technologies du numérique, et tout occupées à sauver ce
qui peut encore l’être pour leurs espérances de profits, elles ne font
pas grand chose d’efficient, à mon avis, pour défendre la culture
française et par extension francophone ; cela après avoir
exploité de manière éhontée les auteurs avec un système de contrats
léonins… Au contraire, maintenant ils passent des deals avec
les nouveaux « parrains » et ils deviennent à leur tour des utilités !
Les petits éditeurs, eux, ils ont eu le tort de vivre à l’ombre du
système, de l’admettre par défaut, se payant les joies de faire pour
des menus plaisirs… Quant aux organismes, chargés de représenter et
défendre les intérêts des artistes et auteurs, par charité, je resterai
discret sur l’opinion que je me suis forgé là-dessus ces dernières
années : pour résumer, ils subissent l’évolution, de plein fouet, mais
là n’est pas, la question principale… Les services étatiques, pour leur
part, me semblent complètement dépassés, avec la circonstance
atténuante si l’on peut dire, d’avoir des moyens ridicules pour agir et
d’avoir eu des ministres qui l’étaient encore plus, en particulier
cette dernière décennie !
Ainsi la situation des
créateurs culturels, dans leur ensemble, est loin de s’améliorer, et je
dirai même que nous nageons en eaux troubles, passant d’un écueil à
l’autre… Mais la responsabilité nous en incombe aussi ; car beaucoup
trop de créateurs culturels, se contentant de gloriole et de médailles
en chocolat, préfèrent se décharger, par facilité et paresse, sur les
autres de ces tâches qui les ennuient ou ne maîtrisent pas dans la
présentation de leurs œuvres au public, quitte à se faire plumer
ensuite, qu’ils soient paons ou moineaux ! …
En effet, ces
grosses sociétés américaines qui veulent dicter leurs lois et
développer leur emprise sur les cultures de monde entier, par le biais
de l’Internet, sont loin d’être philanthropes : comme
certains couillons en mal d’idéal l’ont cru, je répète, qui se
croyaient confirmés ! Et on en trouve parmi ceux-là qui veulent changer
le monde : en jouant sur le terrain de leurs adversaires et en
employant les outils que ceux-ci mettent à leur disposition…
Ben au mieux, ils auront toujours un coup de
retard, et ils sont plus sûrement manipulés que les billes !
Mais revenons aux intérêts des
créateurs, c’est même une très mauvaise nouvelle que
l’industrie culturelle soit transformée en auxiliaire avant de devenir
intermédiaire inutile, dans le cadre de la marchandisation
mondiale. Dans le cas qui m’intéresse, celui de la littérature, les
auteurs auront encore moins les moyens de vérifier les comptes et
encore moins ceux de contrôler les ventes (nombre de téléchargement,
etc.) : pris en otage qu’ils seront ainsi que les éditeurs, contraints
par des formats numériques, propriétaires : (le contraire du
logiciel libre) avec des outils informatiques qui sont gérés hors des
installations domestiques par des tiers, (nonobstant leur subordination
salariale), implantés sur des plates-formes privées (ou serveurs),
couramment hébergées à l’étranger, appartenant à des multinationales.
Faites-vous confiance au requin pour se contenter de l’appât que vous
lui tendez ?… Quant aux artistes et auteurs indépendants, ils seront
sacqués encore plus et cela commence déjà… Evidemment le talent
là-dedans compte pour peu de choses, à moins d’être issu d’une personne
déjà morte et dont l’œuvre est rendue dans le domaine public !
A probablement
parler, c’est devenu invivable le métier d’écrivain dans « l’empire »
des marchands.
Pour mon compte personnel, quand je pense à la somme d’emmerdements et
de misère : jusqu’à dénier mon existence, que l’on m’a fait vivre parce
que j‘avais juste la prétention d’assumer ma vocation (sans me faire
plumer…) je dis : quelle
puanteur, socialement parlant !
Et je ne remercierai jamais assez ma Mer-e de m’avoir fait devenir ce que je suis.
Jean-Jacques
REY
DOSSIER
: Quelques articles consistants pour illustrer la problématique
Internet et Culture
(enjeux de civilisation) :
La
part d’ombre de Google Livres
http://owni.fr/2012/06/13/la-part-dombre-de-google-livres/
"Officiellement, depuis lundi, Google
Livres n'est plus un objet de querelles entre les métiers de l'édition
et la société californienne. Mais derrière l'apparente satisfaction qui
règne entre les dirigeants de Google et les éditeurs français,
l'accord-cadre qu'ils ont signé comporte des zones d'ombre sur des sujets majeurs.
Décryptage détaillé de ce nouveau Yalta de l'édition numérique."
Hadopi
: les lobbies à l’assaut du nouveau gouvernement
http://www.rue89.com/rue89-culture/2012/05/24/hadopi-les-lobbies-lassaut-du-nouveau-gouvernement-232403
"Les défenseurs des libertés numériques
s’inquiètent : au regard des nominations dans les ministères, rien ne
semble changer. La gauche est-elle en train d’imiter l’UMP sur la
culture et les questions numériques, en réveillant le conflit violent
qui, dès 2008, avait entouré
la discussion puis l’adoption de la loi créant la Hadopi ? En tout cas,
l’inquiétude grandit au sein des opposants historiques au texte, qui
voient d’un mauvais œil certaines nominations dans les cabinets de
François Hollande et d’Aurélie Filippetti, nouvelle ministre de la Culture."
Laurent
Chemla : « l'industrie culturelle n'est pas notre avenir économique »
Le fondateur de
Gandi n'a pas la langue dans sa poche
http://www.pcinpact.com/news/73233-laurent-chemla-industrie-culturelle-nest-pas-notre-avenir-economique.htm
"Jérémie Nestel de Libre Accès a
interviewé Laurent Chemla, le fondateur de Gandi et auteur de «
Confessions d'un voleur : Internet, la liberté confisquée ». Sévissant déjà
sur le minitel puis très tôt sur Internet, Laurent Chemla nous livre
ci-dessous son avis éclairé sur les sujets du moment, d'Hadopi à
Megaupload en passant par l'économie du web."
La 3ème
révolution industrielle
« Le numérique est
sous-exploité en France »
http://www.lenouveleconomiste.fr/le-numerique-est-sous-exploite-en-france-15711/
"Plaidoyer pour une nouvelle industrie
autour du numérique, avec Guy Mamou-Mani, président de la Chambre
professionnelle des SSII.
L’industrie est morte. Vive l’industrie. Pour le président de la
chambre professionnelle des sociétés de l’informatique, cette industrie
sera numérique ou ne
sera pas. .../... Industries et services sont profondément impactés par
la technologie. Pour le meilleur comme le pire."
L’Internet a changé nos vies, au travail
comme dans la vie personnelle. .../... Mes usages – simples et
désormais quotidiens – du numérique sont ceux de dizaines de millions
de Français. Il ne s’agit pas seulement de technologies à maîtriser,
mais de nouvelles manières de créer, de se former, de communiquer ou de
se soigner. Les technologies numériques s’installent dans notre
proximité, se collent à notre oreille. Elles sont aussi le moteur d’une
économie nouvelle, qui depuis plus de trente ans est devenue « notre »
révolution industrielle."
Internet,
facile bouc émissaire
http://www.internetactu.net/2012/07/05/internet-facile-bouc-emissaire/
"Il est frappant de constater combien
les transformations liées au numérique sont souvent le facile bouc
émissaire de tous les maux de notre société contemporaine. Le numérique
est accusé de tout : de l’individuation de la société, de l’infobésité
contemporaine, d’être le caniveau de l’information, de tuer le livre,
le cinéma, la musique, de favoriser les échanges (non-marchands au
détriment des échanges marchands), d’avoir déstructuré le travail, de
la désindustrialisation, de tuer le lien social, de favoriser la
violence, le terrorisme, la solitude, de détruire notre cerveau… La
liste des reproches anxiogènes qu’on lui adresse semble sans fin – à
l’image des espoirs qu’il cristallise en miroir."
Internet
1.0 : le rêve oublié
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/internet-1-0-le-reve-oublie-120566
"Le web d'aujourd'hui ressemble à une
rivière gelée. Les choses se sont stratifiées et figées : quelques gros
sites concentrent l'essentiel du trafic et l'innovation ne se rencontre
plus que dans la création de nouveaux modèles de rentabilité, de
nouveaux concepts lucratifs. L’effervescence
créatrice et l'enthousiasme désintéressé des débuts du web ne sont plus
qu'un souvenir lointain."
En
finir avec la gratuité. L’idée que tout doit se payer n’est pas neuve.
http://exergue.over-blog.com/article-en-finir-avec-la-gratuite-96110524.html
.../..."Le lecteur aura reconnu des extraits
du pamphlet célèbre de Frédéric Bastiat, qui ferraillait contre les
protectionnistes de son temps. Ce libéral conséquent avait pressenti le
principe économique de notre modernité néo-libérale, la croissance
illimitée, quelqu’en soit le coût : toute activité gratuite, parce
qu'elle lèse le secteur marchand correspondant, devra être soit
interdite soit taxée à son profit. Les êtres vivants commettent un
crime impardonnable: ils se reproduisent et se multiplient
gratuitement. Certains en éprouvent même du plaisir. Depuis plus de deux siècles,
notre société livre à cette gratuité une guerre longtemps secrète dont
la dernière bataille est en cours."
La
gratuité est-elle l’avenir de l’économie ?
http://www.internetactu.net/2008/03/10/la-gratuite-est-elle-lavenir-de-leconomie/
"La gratuité est l’avenir de l’économie
clame Chris Anderson (blog) qui prépare dans cet article pour la revue
Wired, dont il est rédacteur en chef,
son prochain livre intitulé Free. Chris Anderson rappelle tout d’abord
que la gratuité s’inscrit dans un processus commercial classique, comme
l’a exploré avec succès Gillette, en offrant ses rasoirs et en faisant
payer ses lames. Mais avec l’internet, une nouvelle gratuité s’est
développée, fondée sur des coûts de reproduction nuls du fait de la
numérisation, et sous la pléthore de l’offre qui tire encore plus les
prix vers le zéro
absolu."
La
Culture doit-elle être libre et gratuite ?
http://scinfolex.wordpress.com/2012/04/20/la-culture-doit-elle-etre-libre-et-gratuite/
"Le magazine Usbek et Rica organisait
une conférence à la Gaîté Lyrique sur le thème de “La Culture doit-elle
être libre et gratuite ?“. Il s’agissait
de la cinquième édition du Tribunal pour les générations futures, dont
voici le pitch : Parce que l’avenir n’est pas encore mort,
nous avons plus que jamais besoin de l’explorer ! Chaque trimestre,
accusé, procureur, avocat, témoins
et jury populaire statuent sur un enjeu d’avenir… pour identifier les
bouleversements d’aujourd’hui et les défis de demain.
La culture doit-elle être libre et
gratuite ? La philosophie hacker dessine une nouvelle société du
partage, dans laquelle la culture doit trouver un modèle économique à
la fois stable et ouvert. Militants du libre et représentants des
industries culturelles seront là pour en débattre, dans ce nouveau Tribunal
pour les générations futures."
Je
n’ai pas le droit de lire le livre que j’ai acheté
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2012/06/10/je-nai-pas-le-droit-de-lire-le-livre-que-jai-achete/#more-1961
"Quand on achète un livre papier, on
peut le lire à l'œil nu, ou avec des lentilles, des lunettes, et ce
quelle qu'en soit la marque. Quand on achète un livre numérique, son
éditeur vous oblige généralement, non seulement à porter des lunettes,
mais également à acheter telle
ou telle marque de lunettes, sans quoi vous ne pouvez pas lire le livre
que vous avez pourtant acheté...
"
(voir [aussi] Lisez, vous êtes surveillés).
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2012/01/21/lisez-vous-etes-surveilles/
Plus récemment, un
autre éditeur m'a expliqué que je n'avais effectivement pas le droit,
ni la possibilité, de lire le livre numérique que je lui avais pourtant
acheté... Mon tort : n'utiliser que des logiciels libres, ce que ne
semblent guère goûter nombre d'éditeurs de livres numériques."
Médias
sociaux: les 7 mensonges qu'on essaie de vous faire avaler
http://www.journaldunet.com/ebusiness/expert/51459/medias-sociaux--les-7-mensonges-qu-on-essaie-de-vous-faire-avaler.shtml
"Le web social est souvent mal compris
et se révèle donc un espace où des personnes essaient de vous vendre
tout et parfois n'importe quoi.
Cette chronique propose un tour d'horizon des mensonges les plus
courants afin que vous sachiez les reconnaître lorsqu'on vous les
servira. Il semble assez évident que chaque fois qu'une nouvelle
technique apparaît, on essaie de croire qu'elle va tout révolutionner,
que tout va être
plus simple, plus rapide et moins cher."
Facebook,
réseau asocial
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/facebook-reseau-asocial-120862
"Au fil de cet article, je souhaiterais
aller au-delà de l’aspect « Big Brother » que l’on prête au site de
Mark Zuckerberg. L’idée ici est plutôt d’évoquer la sensation d’étouffement
provoquée par le réseau de Palo Alto. Un étouffement qui m’a conduit à
désactiver mon compte … avant
peut-être de le supprimer pour de bon."
Google,
une suprématie dangereuse
http://www.acturevue.com/google-une-suprematie-dangereuse,fr,4,google.cfm
"Depuis sa création en 1998 par deux
jeunes étudiants américains, Google n’a cessé de croître à
une vitesse vertigineuse pour devenir, en l’espace de quelques années seulement,
l’une des entreprises les plus influentes de la planète. Moteur de
recherche, système d’exploitation mobile, publicité en ligne,
numérisation numérique ou encore télévision connectée, l’entreprise
élargit constamment son influence dans les technologies de
l’information et des télécommunications. Mais la domination de Google
est-elle vraiment sans danger ? Stock d'informations privées, collaboration douteuse avec
des gouvernements, la question se pose. Dossier."
Article
2
Envoi
par Claude SAINNÉCHARLES
HAITI : HOMMAGE COMPROMETTANT
A
DES CELEBRITES LITTERAIRES
A vous les poètes, les écrivains, les artistes médaillés
de la cour du Roi, spécialement à Francketienne et à Georges Castera.
Qui
ne connaît pas Francketienne, cet arbre
géant dont les racines parcourent des milliers kilomètres carrés de la
littérature haïtienne ? Qui ne
connaît pas ce Roi lion de la grande forêt amazonienne des mots ?
Et
Georges Castera, qui peut prétendre ne pas
connaître ce génie de la langue créole qui laboure ses entrailles par
son énergie poétique et la rend
fertile par ses productions littéraires ? Ces deux écrivains militants
ont une histoire commune : ils ont mené une lutte plus que littéraire qui consistait par un noble parti pris
pour les démunis, pour les opprimés. Leurs œuvres littéraires telles
que : Dezafi (
Francketienne) ; Wòdpote
(Georges Castera), témoignent à haute voix leur position contre le
régime de Duvalier qui tuait des gens comme des gibiers. Georges Castera,
pas trop longtemps, lors du festival "Etonnant
voyageurs", a pu réaffirmer, le
premier jour de cet évènement, dans la soirée, au public gourmand de
littérature, de culture… qu’il est toujours marxiste, communiste jusque
dans l’âme. Francketienne, pour sa part, a pu braver l’hostilité, la
cruauté, l’injustice dudit régime. Il refusait l’exil et se servait du
théâtre, de la poésie, du roman…pour aller à l’assaut de ce régime sanguinaire. Ces
écrivains méritent vraiment, sans contestation, comme tant d’autres
d’ailleurs, qu’on les célèbre partout : dans les bibliothèques, dans
les clubs culturels, dans les écoles et pourquoi pas sur les places
publiques, dans les marchés !
Ils
sont le fruit d’ Haïti littéraire. Ce
cercle de créations a engendré de grands intellectuels marqués par des
productions littéraires, tranchantes.
Avec eux, la littérature haïtienne vient de connaître de véritables
créateurs par excellence qui réveillent l’intérêt des grands spécialistes en littérature.
Qui
ne connaît pas non plus Jean-Claude Duvalier
? Dois-je aussi parler de ce génie obscur ?
Parler de
ce personnage sanguinaire qui est dans nos murs, juste après le
tremblement de terre, et déambulant dans nos rues, comme si de rien
n’était, dont la présence insulte la mémoire des femmes, des hommes,
des enfants qu’il a tués, ce serait envenimer cette plaie béante qu’il
a laissée en moi : mes
proches portés disparus, battus, humiliés, torturés, massacrés ! Ce personnage est un terrible
tremblement de terre
qui n’a épargné aucune famille haïtienne. Si l’une n’a pas eu un parent
mort, elle a eu un proche battu ou un ami porté disparu. Ce cyclone inhumain a démembré l’économie
haïtienne et a laissé traîner, croupir tout un peuple dans la misère
exécrable.
Encore
une deuxième fois, si je chevauche ma plume, ce n’est pas comme un
chevalier de guerre, mais c’est juste comme un simple chevalier de mots contre maux, à charge
de citoyenneté reconnaissant ses droits : droit de dire ses maux, droit
de cracher sur la face de la bêtise
humaine, droit d’être droit là où l’honnêteté n’est plus à la mode, là
où l’exercice de celle-ci n’est qu’un signe de danger par celui qui la pratique. Ce monstre géant, le voilà
mêlé dans la politique du pays avec le sang de toute une population
innocente sur sa main. Voilà que le petit prince, Nicolas
Duvalier / Machiavel, fils d’un grand Roi tortionnaire,
se trouve conseiller au cabinet présidentiel de Sweet
Mickey !
Qui
ne connaît pas cette vedette, ce Tonton Macoute
tout en rose, ce président tête kalée
qui, pour la moindre chose, met ses fesses en vedette ? Voilà le représentant de Roi Jean-Claude
Duvalier venait de médailler les cavaliers des lettres
de la littérature haïtienne le 7 juin 2012
! Acte héroïque, monsieur le Roi ! Vous êtes dans votre royaume, que
vos sujets se courbent humblement devant vous !
Messieurs,
quel sens donnez-vous à vos œuvres littéraires qui dénonçaient la
monstruosité de ce bourreau s’il arrive, après 25 ans, à vous faire vous agenouiller, par votre propre
volonté, à ses pieds ? Je ne vais pas vous vouvoyez, mes écrivains. Je
tutoie tous ceux que j’aime. Et
en plus, je suis pour une littérature là où la fraternité entre
créateurs règne. La notion de fraternité bannit le rapport de dominé et
dominant.
C’est la même vie poétique qui lie notre corde ombilicale. Georges
Castera, toi qui avait témoigné, avec fierté, au public
du Festival
"Etonnants Voyageurs"
comment tu contribuais au renversement du régime Duvaliériste, comment
te sens-tu en face de ces victimes pour qui tu as lutté ? Avec quel cran,
regarderas-tu tes amies, victimes, qui t’ont vu te courber pour prendre
le prix du Baby Doc ? C’est vrai, Georges, tu es un génie de la
langue créole, tes œuvres le témoignent plus fort que toi. Ce poids
pèse vraiment lourd dans la littérature
haïtienne.
En
dépit de ta position clanique, je n’ai jamais cessé de parler de toi à
haute voix. Je t’ai toujours regardé avec révérence, avec fierté. Mais sache que tu viens de ravager les plaies
des victimes ! Sache que tu viens de piétiner la mémoire des immolés,
des innocents pour qui tu as combattu
dignement !
Comment
veux-tu que cette folie d’amour que j’ai eu pour toi, ne s’écroule pour
le respect de la mémoire des immolés, pour le respect des victimes vivantes ? C’est un acte de
citoyenneté que je pose. Maintenant tout le monde peut le constater que
Georges Castera, contrairement à ce qu’on a l’habitude de dire, est
celui qui trahit sa poésie !
Francketienne,
amour de mon cœur ! Mon Mapou de référence ! Jusqu'à présent je
n’arrive pas à comprendre comment est ce que tu te fais abattre à ce niveau. Pourquoi
as-tu signé ce pacte avec ce Diable
contre qui tu t’acharnais ? Tu risquais ta vie sous ce régime obscur
qui mangeait
des personnes comme une machine infernale. Je me noyais dans mes
larmes, regardant à la télé le Dieu de Dezafi,
de Pèlentèt, de H’eroschimère,
de Oiseau schizophrène,
de Ultravocal, se
prosterner devant Lucifer, baisant ses
pieds.
Pourquoi
descends-tu du trône suprême de ta création pour aller fraterniser avec
ces démons ? Par souci de louange, de gloire, de reconnaissance, tu blasphèmes tes
propres chefs-d’œuvre, tu massacres les victimes, les violés, les
portés disparus de Fort Dimanche, de titre en rien, du cimetière de
Port-au-Prince et tant d’autres lieux anonymes. Ta justification n’est
ni plus ni moins qu’une malhonnête de grande renommée ! Tu as dit lors de cet
hors marge qu’on devrait valoriser les travaux des artistes, des
écrivains, etc… Francketienne, quelle reconnaissance pourrais-tu
espérer de la part de ce gouvernement dont la famille Duvalierienne est
le conseiller ? Je vois ! L’hommage
du bourreau à ses victimes, à ses aliénés, à ses avares de
reconnaissance après les avoir battus, maltraités, humiliés pour qu’ils
se consolent
comme un bon enfant restavec ! Quelle sottise ! Quelle bêtise ! Quelle
bévue ! Les défenseurs de la dignité sont devenus du jour au lendemain les défenseurs du bourreau
pour une poignée dommage !
Franck,
je t’aime ! Je parlais de toi, comme un amoureux dans des débats sur la
littérature haïtienne aux étudiants dominicains, à mes amis à l’université de UTESA
(Universidad tecnologica de Santiago),
j’ai fait découvrir cet ogre de lettres que tu es dans le club de Clarc,
dans la Petite
école, dans Mediclub, à l’Alliance
française de Santiago de los Caballeros.
Je parlais de toi à des amis écrivains dominicains. Aurai-je toujours ce premier amour ? Aurai-je
toujours la même boulimie de te lire ? Pour le respect de la mémoire
des morts et pour le respect des victimes vivantes, les livres qui sont
nés de ces souffrances ne méritent ils pas d’être brûlés, Franck
? Tu viens de changer ta plume-fusil de pôle et dès maintenant elle est pointée
sur eux et contre eux.
Georges
Castera, l’hommage qui t’a été rendu le vendredi 29
juin à l’Ecole Normale Supérieure,
hommage qui était digne, tu le méritais bien et je félicite les étudiants pour cette
initiative positive. Seuls, eux, ont l’autorité de le faire -pas ces
spécialistes en torture !- Tu m’avais traité de quelqu’un qui cherche de la
visibilité. Ecoute ! Je suis un simple citoyen. Un poète à gage, payé
par l’honnêteté, par l’amour, par le respect, par une littérature prônant
l’égalité de la fraternité –que toi, tu qualifies de chercher de la
visibilité– pour avilir, dénoncer, acculer le mal dans toute la diversité de son
expression. Je tâche de rappeler à tous ceux qui auront lu ces lignes
que devant toute une multitude composée de plusieurs nationalités, lors
du festival "Etonnants Voyageurs",
au commencement du mois février, à l’Institut Français
d’Haïti que
Georges Castera et Lyonel
Trouillot déclaraient avec impertinence que les jeunes
poètes qui publient de nos jours sont ceux dont les travaux ont été supervisés par eux. En
dehors de cette faveur, ceux qui ne les lisent, ceux qui n’ont reçu
aucune bénédiction de leur part, ceux-là ne peuvent produire que de la
merde ! Ceux qui veulent vérifier mes propos n’auront qu’à aller
chercher dans les archives sonores de la Radio Magik9,
qui a été témoin en la circonstance, et celles de l’Institut
Français d’Haïti. Claude C. Pierre,
l’un des écrivains qui présentait
le prélat de la littérature haïtienne, en l’occurrence Georges
Castera, par son analyse sémiotique de l’œuvre de ce
dernier, a écarté
la logique du clan et l’analyse de Bonel Auguste
aussi.
Le pire
encore, un étudiant conséquent en sociologie de la FASCH
(Faculté des sciences humaines), Saintil
Stephane, a posé à Georges Castera une
question très pertinente qui stipulait ainsi : pourquoi,
avez-vous accepté un tel hommage de la part du gouvernement quand vous
savez pertinemment que le dictateur, contre qui tu luttais, est en
Haïti et aucune mesure sérieuse n’a été prise par le gouvernement Martelly
(lequel avait publiquement dit que Duvalier était son idole) Georges
Castera de répondre, comme s’il avait été zombifié pour
qu’il accepte ce trophée d’humiliation : ‘’
Bon ! On m’a invité, je suis allé, et quand je suis arrivé, je n’ai
rien dit, contrairement à Franckétienne qui
fit un discours brillamment éloquent, et l’on m’a médaillé, et j’ai dit
merci tout court !’’ Alors tu as dit merci à Papi
Duvalier en renonçant à la lutte
noble que tu menais contre lui ! Je peux te comprendre, Georges,
qu’en vieillissant cette sacrée érection littéraire, et résistance, que
tu
avais, tu la perdes, mais ce n’est pas une raison pour que tu laisses
dévaloriser, détruire ce que tu as pris du temps pour construire : ta création
littéraire, ta militance, ta résistance contre ce régime. C’est ta soif
maladive, c’est ton envie pathologique de reconnaissance qui t’a traîné dans
cette condition. Je dis merci à Anthony Phelps,
l’auteur de ‘’Mon pays que voici’’,
qui a décliné cet hommage -non pas pour lui, mais
pour les opprimés du Tonton
Macoute- que Duvalier soit
jugé pour ses crimes contre la population haïtienne !
Vidanger
mon cœur de toutes ces purges, de toutes ces matières, voilà ce que
Georges Castera qualifie de chercher de la visibilité. C’est pour ne pas être corrompu que je procède
de la sorte.
Peut-être,
les fanatiques de cet hommage qui auront lu ces lignes me traiteront
d’insolent, d’arrogant, d’impertinent ? cela m’importera peu !
Seuls,
les sans humanités, les aliénés, les mémoires courtes, se comporteront
ainsi.
C’est
une honte de haute portée à tous les autres écrivains ‘’j’approuve’’
qui ont accepté cet hommage, et à tous ceux qui ont participé en chair et en esprit à cet hommage. Vous
êtes tous complices du crime contre l’humanité !
Pour
mettre un terme à mes propos.
Francketienne, Georges Castera, c’est un
élan d’amour qui m’anime à vous écrire ainsi.
Claude
SAINNÉCHARLES,
poète écrivain.
Article
3
Envoi de Martine BOICHOT CAMARA
REFUS
DE LEGION D'HONNEUR
:
décision
de Madame Annie THEBAUD-MONY
Annie Thébaud-Mony
Directrice de
recherche honoraire à l'Inserm
11 rue Gaston Charle
94120 - Fontenay-sous-bois
France
annie.thebaud-mony(mettre
arobase)wanadoo.fr
Fontenay-sous-bois,
le 31 juillet 2012
A Madame Cécile Duflot
Ministre de l'égalité, des territoires et du logement
Hôtel de Castries
72 rue de Varenne - 75 007 Paris
Madame la ministre,
Par votre courrier du 20 juillet 2012,
vous m'informez personnellement de ma nomination au grade de Chevalier
de la Légion d'Honneur et m'indiquez que
vous êtes à l'origine de celle-ci. J'y suis très sensible et je tiens à
vous remercier d'avoir jugé mon activité professionnelle et mes engagements
citoyens dignes d'une reconnaissance nationale. Cependant- tout en
étant consciente du sens que revêt ce choix de votre part - je ne peux
accepter de recevoir cette distinction et je vais dans ce courrier m'en
expliquer auprès de vous.
Concernant mon activité professionnelle,
j'ai mené pendant trente ans des recherches en santé publique, sur la
santé des travailleurs et sur les inégalités
sociales en matière de santé, notamment en matière de cancer. La
reconnaissance institutionnelle que je pouvais attendre concernait non
seulement mon évolution de carrière mais aussi le recrutement de jeunes
chercheurs dans le domaine dans lequel j'ai travaillé, tant il
est urgent de développer ces recherches.
En ce qui me
concerne, ma carrière a été bloquée pendant les dix
dernières années de ma vie professionnelle. Je n'ai
jamais été admise au grade
de directeur de recherche de 1è classe. Plus grave
encore, plusieurs jeunes et brillant.e.s chercheur.e.s, qui
travaillaient avec moi, se sont
vu.e.s fermer les portes des institutions, par manque de soutien de mes
directeurs d'unité, et vivent encore à ce jour - malgré la qualité de
leurs travaux - dans des situations de précarité scientifique.
Quand au programme de recherche que nous avons construit depuis plus de
dix ans en Seine
Saint Denis sur les cancers professionnels, bien que reconnu au niveau
national et international pour la qualité scientifique des travaux menés, il demeure lui-même
fragile, même s'il a bénéficié de certains soutiens institutionnels
(1). J'en ai été, toutes ces
dernières années,
la seule chercheure statutaire. Pour assurer
la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de
stabiliser l'emploi des jeunes
chercheurs collaborant à celui-ci, il m'a fallu en
permanence rechercher des financements - ce que j'appelle la «
mendicité scientifique »
- tout en résistant à toute forme de conflit d'intérêts pour mener une
recherche publique sur fonds publics.
Enfin, la
recherche en santé publique étant une recherche pour l'action, j'ai
mené mon activité dans l'espoir de voir les résultats de nos programmes
de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de
travail et l'adoption de stratégies de prévention. Au terme de trente ans d'activité, il me
faut constater que les conditions de travail ne cessent de se dégrader,
que la prise de conscience du désastre
sanitaire de l'amiante n'a pas conduit à une stratégie de lutte contre
l'épidémie des cancers professionnels et environnementaux, que la
sous-traitance des risques fait supporter par les plus démunis des
travailleurs, salariés ou non, dans l'industrie, l'agriculture, les services et la fonction publique, un cumul
de risques physiques, organisationnels et psychologiques, dans une
terrible indifférence. Il est de la responsabilité des chercheurs en
santé publique d'alerter, ce que j'ai tenté de faire
par mon travail scientifique mais aussi dans des réseaux
d'action citoyenne pour la défense des droits fondamentaux à la vie, à
la santé, à la dignité.
Parce que mes
engagements s'inscrivent dans une dynamique collective, je ne peux
accepter une reconnaissance qui me concerne personnellement,
même si j'ai conscience que votre choix, à travers ma personne,
témoigne de l'importance que vous accordez aux mobilisations
collectives dans lesquelles je m'inscris. J'ai participé depuis trente
ans à différents réseaux en lutte contre les atteintes à la santé
dues aux risques industriels. Ces réseaux sont constitués de militants,
qu'ils soient chercheurs, ouvriers, agriculteurs, journalistes, avocats,
médecins ou autres... Chacun d'entre nous
mérite reconnaissance pour le travail accompli dans la défense de
l'intérêt général. Ainsi du
collectif des associations qui se bat depuis quinze ans à
Aulnay-Sous-Bois pour une déconstruction - conforme aux règles de
prévention - d'une
usine de broyage d'amiante qui a contaminé le voisinage, tué d'anciens
écoliers de l'école mitoyenne du site, des travailleurs et des riverains (2)
Ainsi des
syndicalistes qui - à France Télécom,
Peugeot ou Renault - se
battent pour la reconnaissance des cancers professionnels ou des suicidés
liés au travail. Ainsi des ouvrières d'Amisol
- les premières à avoir dénoncé l'amiante dans les
usines françaises dans les années 70 - qui
continuent à lutter pour le droit au suivi postprofessionnel des
travailleurs victimes d'exposition aux cancérogènes.
Ainsi des travailleurs victimes
de la chimie, des sous-traitants intervenants dans les centrales
nucléaires, des saisonniers agricoles ou des familles victimes du saturnismes...
Tous et chacun, nous donnons de notre temps, de notre intelligence et
de notre expérience pour faire émerger le continent invisible de ce qui fut désigné jadis
comme les « dégâts du progrès
», en France et au-delà des
frontières du monde occidental.
La
reconnaissance que nous attendons, nous aimerions, Madame la ministre,
nous en entretenir avec vous. Nous voulons être pris au sérieux
lorsque nous donnons à voir cette dégradation des conditions de travail
dont je parlais plus haut, le drame des accidents du travail et
maladies professionnelles, mais aussi l'accumulation des
impasses environnementales, en matière d'amiante, de pesticides, de
déchets nucléaires et chimiques...
Cessons les vraies fausses controverses sur
les faibles doses.
Des politiques publiques doivent devenir le rempart à
la mise en danger délibérée d'autrui, y compris en matière
pénale.
Vous avez
récemment exprimé, à la tribune de l'Assemblée nationale, votre
souhait d'écrire des lois « plus justes, plus
efficaces, plus pérennes
». En
qualité de Ministre
chargée de l'Egalité des territoires et du logement, vous avez un pouvoir effectif non
seulement pour augmenter
le nombre de logements mais légiférer pour des logements sains, en
participant à la remise en cause de l'impunité qui jusqu'à ce jour protège les
responsables de crimes industriels.
En mémoire d'Henri
Pézerat qui fut pionnier dans les actions citoyennes dans lesquelles je
suis engagée aujourd'hui et au nom de l'association qui porte son nom (3) , la reconnaissance que j'appelle de mes
vœux serait de voir la justice française condamner les crimes industriels
à la mesure de leurs conséquences, pour qu'enfin la prévention devienne
réalité.
Pour
toutes ces raisons, Madame la ministre, je tiens à vous renouveler mes
remerciements, mais je vous demande d'accepter mon
refus d'être décorée de la légion
d'honneur. Avec l'association que je préside,
je me tiens à votre disposition pour vous informer de nos activités et
des problèmes sur lesquels nous souhaiterions vous solliciter.
Je vous prie d'agréer, Madame la
ministre, l'expression de ma reconnaissance et de mes respectueuses
salutations.
Lettre signée par
Annie THEBAUD-MONY
__________________________
Notes :
(1)
http://www.univ-paris13.fr/giscop/
(2)
http://www.ban-asbestos-france.com/
(3)
http://www.asso-henri-pezerat.org
Article
4
Envoi par
Guy CREQUIE : http://guycrequie.blogspot.com/
MONDIALISATION-NATIONS…ET ENJEUX PLANETAIRES !
De nos
jours, certains dirigeants politiques semblent découvrir, avec
désappointement, les incidences du système qu’ils ont construits ou le plus souvent, qu’ils ont contribué à faire
perdurer.
Avec l’écroulement
du système communiste (lequel avait certes bien des tares)
l’avènement sans concurrence du marché roi : tout puissant et
auto-suffisant sous l’appellation pompeuse de "libéral", a
été présenté comme un modèle achevé sans autre perspective.
Or justement, avec les caractéristiques de ce qui a été appelé : « la
mondialisation », le développement du marché débordant transcende les frontières
nationales et les normes établies, espérées, ou exposées : Pourquoi ?
Avant d’entrer dans
le débat, j’ai encore en mémoire des désillusions provoquées lors de
l’éclatement des anciennes URSS et Yougoslavie. D’avoir nié et brimé
la spiritualité, a accumulé des rancœurs et des frustrations
lesquelles = libérées, en l’absence d’éducation au respect d’autres réalités, ont
provoqué des rejets d’autres ethnies, du nationalisme, du repli
identitaire. Lorsque la cocotte-minute a été ouverte = tout a explosé !
L’Union Européenne a
basé sa construction à un certain stade historique de son
histoire = non sur la culture, des coopérations nationales, mais sur la monnaie
unique : l’Euro !
Cependant, sauf par
naïveté ou utopie, mais ses fondateurs ne pouvaient l'ignorer, ce choix
de fondation, à plus ou moins long terme, allait poser la question de
la gouvernance et donc d’une intégration plus poussée ; laquelle était
la conséquence logique de leur choix.
Présentement certains s'étonnent : que des Chinois puissent acheter des
pas de vigne célèbres en France ; ou ; que des investisseurs russes possèdent de belles
résidences en des lieux prisés de la côte d’azur…
Mais tout ceci, est la conséquence naturelle du système
adulé et mis en œuvre.
[Autre exemple de
concaténation], il a été conçu Internet, certes un outil rapide et
fabuleux de communication, cependant ses dérives, possibles et
actuelles, ont débordé les perspectives de ses concepteurs…
Or, les grandes Institutions internationales : ONU, UNESCO,
OMC,…restent basées sur la responsabilité des Etats Nation. Ceci, alors
que les structures
financières, économiques, bancaires, échappent en partie aux contrôles
nationaux.
Un aspect
caricatural et désolant, est donné avec ce spectacle affligeant du
Conseil de sécurité de l’ONU par ces 5 membres permanents ; lesquels ne
parviennent pas à s’entendre sur des questions aussi primordiales et
majeures que les droits et devoirs humains, le respect de la dignité de la
vie, de toute vie.
Ceci, car l’esprit
humain est au-delà des normes établies. Nous-mêmes, nous n’imaginons
pas, les potentialités qui sont les nôtres, nous limitons nos
possibilités à quelques choix !
Or, comme déjà au VIe siècle le philosophe chinois T’IEN T’AI
l’a démontré, à chaque instant, l’être humain a un potentiel de choix de 3000
possibilités : ceci, avec la loi des 10 états de vie, des 10 modalités
d’expression de la vie, et des 3 principes de différenciation, lesquels modulables
et s’interpénétrant, aboutissent à ces 3000 mondes ou choix.
Alors : la véritable
question qui existe de fondement avec l’ homo
sapiens, est celle de savoir quel est notre
projet pour l’humain, en faire le centre ou
s’en servir pour assouvir les volontés de puissance et de pouvoir de
certains ?
L’interpellation
kantienne de traiter la personne humaine comme une fin et non
comme un simple moyen reste plus que jamais actuelle, avec les prodigieux
développements des progrès technologiques et scientifiques. Cependant :
la gestion et la science = sans éthique : ne règlent pas, en
profondeur, la question de notre avenir commun et de notre harmonie
avec l’environnement naturel.
C’est pourquoi :
avant toute mise en œuvre d’un modèle ou système, il convient
de procéder à un travail avec des compétences interdisciplinaires,
sans supériorité affichée aucune d’une discipline : l’économie par
exemple ; ceci, car si l’avenir ne peut pas totalement être prévisible,
bien des garde-fous peuvent être envisagés.
© Guy
CREQUIE
Ecrivain français à
finalité philosophique
Pour
compléter son info :
Huit propositions urgentes pour une
autre Europe
http://www.cadtm.org/Huit-propositions-urgentes-pour
"La crise secoue l’Union européenne
jusque dans ses fondations. Pour plusieurs pays, le nœud coulant de la
dette publique s’est refermé sur eux et ils sont pris à la gorge par
les marchés financiers. Avec la complicité active des gouvernements en
place, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et
du FMI, les institutions financières à l’origine de la crise
s’enrichissent et spéculent sur les dettes des États. Le patronat
profite de la situation pour lancer une offensive brutale contre une
série de droits économiques et sociaux de la majorité de la population".
Rassembler contre une guerre double :
contre les peuples-classe et contre la nature
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2322
"Rassembler contre une guerre double :
contre les peuples-classe et contre la nature.
Les nationalistes et autres xénophobes, obsédés de recherche de boucs
émissaires, ne porteront jamais la critique et les revendications transitoires vers les responsables du
la guerre systémique. Quand ils se disent anti-système, c’est un
mensonge. Ils défendent agressivement
le système capitaliste avec une version nationaliste ou identitaire."
Comment s’enrichir en prétendant
sauver la planète
http://www.bastamag.net/article2484.html
"La planète, nouvel objet à but
lucratif ? Demain, des ONG pourront acheter des quotas de baleines pour
les protéger. Les parcs naturels pourront être évalués par des agences
de notation. Les performances des forêts en matière de recyclage du
carbone seront quantifiées. Des produits financiers dérivés vous
assureront contre l’extinction d’une espèce. « Nous sommes en train
d’étendre aux processus vitaux de la planète les mêmes logiques de
financiarisation qui ont causé la crise financière », dénonce le
chercheur Christophe Bonneuil, à l’occasion de la conférence Rio+20. Entretien."
Article
5
Envoi par Mathilde FILLOZ
AMI, ENTENDS-TU LE VOL
NOIR DES CORBEAUX
SUR BOLLENE ?
La Mairie de Bollène a mobilisé sa police municipale pour interdire aux
anciens Combattants de la Résistance de chanter « LE
CHANT DES
PARTISANS » à l’issue de la
commémoration de l’Appel du Général De Gaulle du 18 juin 1940 ! La
Mairie a fait saisir leur Sono !
Cet acte barbare réveille les plaies ouvertes, jamais cicatrisées par
les calomnies répandues pour diviser la Résistance.
Ce chant de la Résistance au fascisme est classé monument
historique, section objet, du Patrimoine National. C’est
un chant sacré écrit en
hommage à tous les anciens de la Résistance contre le fascisme durant
la guerre de 1939 à 1945. Il fut présenté à Londres le 30 mai 1943.
Joseph Kessel et Maurice Druon en ont écrit les paroles et Anna Marly,
la musique. C’était l’air qu’on sifflait comme indicatif sur la BBC, la radio de Londres qu’on écoutait
clandestinement sous l’occupation nazie. Il est un hymne de
tous les Résistants, de tous les Patriotes.
PERSONNE
N’A LE DROIT DE L’INTERDIRE !
La presse a imprimé des extraits du communiqué que la Ville a divulgué
devant l’émotion créée par cette interdiction. Elle a déclaré :
« Les
Combattants de la Résistance qui chantaient le chant des Partisans,
c’était une provocation proposée depuis longtemps par les communistes
et qui aurait été initiée par une poignée d’agitateurs. Il faut
préciser, ajoute
le rédacteur, que
les communistes ne sont entrés dans la
Résistance qu’en juin 1941, après l’invasion de l’Union Soviétique et
la rupture du Pacte germano-soviétique ».
Il semble bien que les édiles municipaux font une fixation
haineuse qui les amène à falsifier l’enchaînement historique
des événements qu’il est bon de rappeler, sans
polémiquer avec les Révisionnistes qui ont appris leurs leçons dans les
organismes spécialisés à cet effet.
*Depuis les années 1930, les Patriotes
et les Républicains luttaient contre la montée du fascisme proposé par Hitler, Mussolini, Franco, Salazar, et les Croix de Feu en France.
*Le 23
septembre 1939 : Les Députés Communistes Français sont
chassés de l’Assemblée Nationale par Daladier parce qu’ils s’étaient
prononcés contre la guerre... Ils sont déportés sur le
Transsaharien. Des milliers de Communistes sont
pourchassés, incarcérés. Ils seront plus tard
livrés aux Allemands. Le Parti Communiste est alors
clandestin.
*Le 16 juin 1940 : C’est la débâcle !
Le Maréchal Pétain est nommé Président du Conseil dans
la soirée après la fuite de Paul Raynaud. (Voir
Internet)
*Le 17 juin
1940 : Appel -oublié- de Charles Tillon,
Responsable National du Parti Communiste Français (Internet).
*Le 18 juin
1940 : Appel du général De Gaulle
(Internet).
*Le 10
juillet 1940 : Appel du Parti Communiste Français : Thorez,
Duclos (Internet).
En juillet, Appel
de Jacques Duclos et de Pierre
Villon (Voir Internet).
De nombreux communistes, répondant aux appels ou le décidant tout
seuls, s’organisent en petits groupes isolés et clandestins pour lutter
contre l’occupant. Ils agissent tout de suite. Ils distribuent des
tracts, organisent des manifestations : Champs Elysées, Sorbonne, manifestations de
rues. Ils établissent des faux papiers. Ils ramassent des armes et
passent aux attentats.
Ils sont déjà pourchassés et condamnés à mort.
Le développement de l’action se déroule en zone Nord et en zone
Sud.
*Le 03
avril 1941, l’ordre clandestin est donné afin que les nombreuses
organisations de base se préparent à se regrouper sur tout le territoire.
*Le 15 mai 1941, le Parti
Communiste crée le FRONT
NATIONAL de lutte pour la
Libération et l’indépendance de la FRANCE (Internet et « le Petit Robert).
Cet appel du Front National de la Résistance
a été imprimé dans l’Humanité clandestine du 20 mai 1941.
Le comité
Directeur est constitué de personnalités de toutes tendances
politiques, philosophiques, religieuses, patriotiques. Il est présidé par Joliot–Curie.
On y trouve le père Philippe, provincial
des Carmes, l’abbé Sage, Robert
Debré, Debu-Bridel, Mauriac, Aragon,
etc.
Ce fut le premier mouvement de
Résistance en France, le plus grand, le plus actif. Il donna naissance
à son bras armé : « Les Francs Tireurs et
Partisans Français » Il a été homologué après la
Libération par décision ministérielle (Journal officiel du 22juillet
1948 page 7173 ; sur Internet
: voir Front National de la Résistance qui n’a rien
à voir avec le Front national
des LE PEN)...
C’est seulement le
22 juin 1941 qu’
Hitler envahit l’Union Soviétique !
Ce rappel des faits
et des dates historiques fait mentir la Mairie de Bollène dans le
déroulement de l’histoire. Rien d’ailleurs ne peut servir
d’excuse à ces agissements sacrilèges.
Restons vigilants
car nos libertés sont en danger !
Le
Comité Orangeois de L’ ANACR
(Association des Anciens
combattants et amis de la Résistance)
Mathilde FILLOZ, Présidente
d’honneur, Résistante centenaire,
Jeannine MILESI, Présidente. Monique
CROSNIE, Trésorière.
Toutes deux filles de Vital CHAUVIERE, Résistant fondateur du groupe
FTPF d’Orange,
et de Claudia CHAUVIERE, tous deux
membre du comité local
de Libération orangeois.
Serge AYME , Vice-Président, fils de
Gabriel AYME, Résistant.
Danielle ROSEAU, Secrétaire, amie de la
Résistance.
Simon PARENT, Résistant du groupe Bayard
de Bourgogne.
Article
6
Envoi de Martine BOICHOT CAMARA
pour
POUR
SORTIR DU PIEGE DE LA DETTE PUBLIQUE
Les mécanismes à
l’origine de la dette publique
Dénonçons tout de
suite une idée reçue dont on nous rebat les oreilles à longueur de
journée dans les médias : non, le budget d’un État ne peut pas être
comparé au budget d’un particulier. Pour au moins deux raisons
essentielles : un État peut dans une large mesure décider du montant de ses
recettes par sa politique fiscale, et ses dépenses auront un impact sur
ces recettes. Elles financent des infrastructures, des investissements,
des salaires : le budget de l’État est un instrument de politique
économique.
La
comparaison du budget de l’État avec celui des ménages est un exemple
parmi d’autres de ces grossières manipulations qui ponctuent le discours « officiel » sur la dette. De
sommets européens « exceptionnels » en plans d’austérité « urgents »,
la dette publique est devenue cet épouvantail, destiné à effrayer
l’opinion publique et promouvoir des politiques régressives, en
court-circuitant le débat démocratique. Les dépenses publiques, la
protection sociale, les services publics, font ainsi l’objet d’attaques
incessantes, alors que le problème est ailleurs.
Trop
de dépenses ?
Nicolas Sarkozy et l’ensemble du
gouvernement attribuent les déficits publics en France à «une
préférence pour la dépense publique » : trop de prestations
sociales, trop de services publics, trop de fonctionnaires. Déjà, en
2006, le rapport Pébereau assénait cette doxa néolibérale : « Ce
sont fondamentalement nos pratiques politiques et collectives,
notamment notre préférence pour la dépense publique, qui sont à l’origine
de notre situation financière actuelle ». La réalité est
tout autre.
Un examen des chiffres montre que la part dans le PIB des dépenses
publiques dans leur ensemble (budget de l’État, des collectivités territoriales, des
administrations de sécurité sociale qui rassemblent les hôpitaux
publics et l’ensemble des régimes de sécurité sociale) est globalement stable
depuis plusieurs années. Elle a même diminué par rapport à son point le
plus haut atteint en 1993 avec 55 % du PIB, alors qu’en 2007,
elle ne représente plus que 52,3 % du PIB. Cependant, la structure de
ces dépenses publiques a évolué.
Les dépenses des
collectivités territoriales ont augmenté, conséquence des lois
successives de décentralisation et des transferts de charge, aujourd’hui
non compensés intégralement par les dotations de l’État (bâtiments
scolaires, réseau routier, logements sociaux, gestion du RMI/RSA...).
Aujourd’hui, l’essentiel des investissements publics repose sur elles.
Les dépenses des administrations de Sécurité sociale ont également
continué à augmenter : elles ont représenté 70 % de la hausse des
dépenses publiques entre 1980 et 2005, et ce malgré les attaques
répétées des gouvernements successifs. Les raisons en sont
l’augmentation des besoins sociaux, les progrès des techniques médicales,
ainsi que la résistance de la population aux mesures régressives. En
revanche, les dépenses de l’État ont fortement diminué. Leur part est
passée de 25,5 % du PIB en 1993 à un peu moins de 20 % en 2008.
Trois facteurs sont donc à l’origine de
l’augmentation de la dette publique :
1) la baisse des recettes fiscales avec les
cadeaux fiscaux successifs aux entreprises et aux contribuables les
plus riches,
2) l’interdiction que les gouvernements se sont
imposée de faire financer les déficits publics par la banque centrale,
3) les variations des taux d’intérêt.
Les
politiques d'austérité et leurs conséquences
Face à l’accroissement de la dette
publique et sous la pression des marchés financiers, les gouvernements
des différents États mettent en œuvre des
politiques d’austérité, sous forme de diminution des dépenses publiques
et augmentation des recettes à travers la fiscalité. Les coupes budgétaires
concernent la fonction publique avec le blocage ou la baisse du salaire
et/ou des effectifs de fonctionnaires, les diminutions de
services publics et de la protection sociale, la mise en œuvre de «
réformes » des retraites et de l’assurance maladie. La tendance générale,
en France comme ailleurs, est à la privatisation : l’objectif est de
diminuer les pensions de retraite et les remboursements de soins de santé,
et de présenter le recours aux assureurs privés comme l’inéluctable
complément... pour ceux qui en auront les moyens. Dans un certain
nombre de pays, des baisses des salaires des fonctionnaires et des
pensions ont été appliquées. En Grèce, les baisses de salaires
atteignaient, en octobre 2011, entre 15% et 40 % selon les sources
(suppression des treizième et quatorzième mois et des primes). Les baisses de
salaires sont également significatives dans des pays comme le Portugal
(jusqu’à 27 %), la Roumanie (25 %), l’Espagne (15 %), l’Irlande (de
5 à 15 %), etc. Le Royaume-Uni connaît la plus forte baisse de pouvoir
d’achat depuis trente-cinq ans avec un recul de 7 % en trois ans et
une hausse de la pauvreté préoccupante, qui touche encore plus
fortement les moins de quinze ans.
En outre, le FMI et la BCE exigent de
privatiser une bonne part de ce qui restait d’entreprises publiques, et
de démanteler le code du travail : assouplissement
des licenciements en Grèce et en Italie, suspension des conventions
collectives au Portugal et en Italie, allongement de la durée légale du
travail au Portugal… Ces mesures n’ont rigoureusement rien à voir avec
le remboursement de la dette et montrent clairement la
nature de classe de la politique menée.
Côté recettes fiscales, les hausses
d’impôt pèsent essentiellement sur les revenus du travail, même si
l’affichage gouvernemental prétend équilibrer avec la
taxation du capital. Les quelques mesures augmentant l’impôt sur les
revenus financiers ou les ménages les plus riches ne sont rien en
comparaison de celles qui pèsent sur les moins aisés. L’augmentation de
la TVA sur un certain nombre de biens pèsera par exemple beaucoup
plus lourdement sur les budgets modestes.
Le bouclier fiscal, particulièrement
inique, a certes été supprimé : mais il rapportait 600
millions d’euros et en même temps, l’ISF a été baissé de près de 2
milliards !
Ces politiques épargnent donc les
responsables que sont les grandes banques et la finance et font payer
la crise aux salarié-es, retraité-es, chômeur-euses,
catégories modestes. Elles sont doublement injustes, car leurs effets
sont aussi particulièrement négatifs sur les femmes : le secteur public
étant composé majoritairement de femmes, ce sont elles les plus
touchées par les mesures sur les salaires, comme par les réductions
d’effectifs, qui se traduisent en réductions d’embauches. De même, en
tant que responsables principales de la famille, les femmes sont les premières
concernées par les coupes dans les services sociaux (gardes d’enfants,
services d’aide aux personnes dépendantes), les baisses de
prestations (aux familles, aux personnes dépendantes, les congés de
maternité), les fermetures de maternités, de centres d’IVG ou encore de
classes maternelles qui se multiplient. En ce qui concerne les
retraites, les pensions des femmes sont déjà largement inférieures à
celles des hommes, souvent insuffisantes, et les mesures appliquées ne
font qu’aggraver cette situation. La Commission européenne note en
2010 : « la paupérisation menace les retraités, et les femmes âgées
constituent un des groupes les plus exposés au risque de pauvreté
». De l’art de promouvoir des réformes et en même temps d’en pointer
les effets néfastes…
En plus d’être socialement
inacceptables, ces politiques sont incohérentes du point de vue
économique. Alors que les pays ayant un plus fort niveau de
protection sociale et de services publics ont mieux résisté à la
récession et à la montée de la pauvreté liée à l’augmentation du chômage et du
sous-emploi, ce sont précisément ces bases de l’État social qui sont
ciblées par les restrictions budgétaires ! En plus, de telles politiques
appliquées simultanément à de nombreux pays européens ne peuvent
qu’entraîner une récession aggravée qui aboutira à abaisser encore les
recettes fiscales. Les déficits publics augmenteront, à l’opposé de
l’objectif visé.
Une
contre-révolution fiscale
Au cours des deux dernières décennies,
le déficit budgétaire s’est creusé, malgré la stabilité globale des
dépenses en proportion de la richesse
nationale. La cause essentielle : la contre- révolution fiscale menée
depuis plusieurs années par les gouvernements successifs, et considérablement
aggravée par Nicolas Sarkozy. Les impôts progressifs ont vu leur part
dans les recettes fiscales diminuer. L’impôt sur le revenu est devenu
de moins en moins progressif, passant de 13 tranches à 5 entre 1986 et
aujourd’hui, et son taux marginal de 65 % à 41 % en vingt ans.
L’imposition sur le patrimoine a connu un démantèlement accéléré sous
l’ère Sarkozy : les droits de succession ont été largement allégés,
et le rendement de l’ISF a été fortement amoindri, suite à sa réforme
après la suppression du bouclier fiscal en 2011.
Les revenus financiers ont continué à
bénéficier de faibles taux d’imposition au cours des dernières années.
Il faut ajouter à cela les quelque 500 niches
fiscales dont le coût total est estimé à 145 milliards d’euros pour
2010. L’impôt sur les sociétés a vu son taux passer de 45 % en 1989 à
33 %, sans compter les différentes dérogations et méthodes diverses d’optimisation
fiscale (utilisation des prix de transfert, bénéfice mondial consolidé)
qui profitent davantage aux grandes firmes multinationales qu’aux PME : le
taux implicite 2 d’imposition des entreprises du CAC40 n’est que de 8 %
quand celui des petites entreprises est de 28 % en moyenne. Il faut
aussi ajouter, depuis trente ans, les multiples mesures d’exonération
des cotisations sociales patronales, mesures presque totalement
financées par le budget de l’État.
Tout cela s’est effectué dans un
contexte de dumping fiscal, dans l’Union européenne comme dans le
monde, un cas emblématique étant l’Irlande avec un
taux d’impôt sur les sociétés de seulement 12,5 % !
On a donc pu assister à un appauvrissement programmé des finances
publiques. Par exemple, les recettes de l’État représentaient 15,1 % du PIB en 2009
contre 22,5 % en 1982 (voir graphique ci-dessous). Les rapports
officiels eux-mêmes le reconnaissent : en avril 2010, dans un Rapport sur la
situation des finances publiques pour le gouvernement, J.-P. Cotis et
P. Champsaur, respectivement directeur et ancien directeur de
l’INSEE, notent que : « Depuis
1999, l’ensemble des mesures nouvelles prises en matière de
prélèvements obligatoires ont ainsi réduit les recettes publiques de près de
3 points de PIB : une première fois entre 1999 et 2002 ; une deuxième
fois entre 2006 et 2008. Si la législation était restée celle de 1999,
(…) la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible
aujourd’hui » (p13).
Le rapport d’information pour le débat d’orientation budgétaire du
député UMP G. Carrez (juillet 2010) montre qu’en l’absence des cadeaux fiscaux, le budget
de l’État aurait connu un léger excédent de 2006 à 2008, et le déficit
n’aurait été que de 3,3 % au lieu de 7,5 % en 2009.
L’État
s’est remis entre les mains des marchés financiers
Pour financer les déficits publics,
l’État peut, outre augmenter ses recettes fiscales, emprunter à un taux
très faible ou nul à la banque centrale dont ce
devrait être en principe le rôle ; il y a alors création monétaire. Or
cette possibilité a été bannie en France en 1973 : une réforme de la
Banque de France, votée sous l’impulsion de Valéry Giscard d’Estaing,
ministre des finances de Georges Pompidou, interdit au Trésor public
d’emprunter directement à la Banque de France, ce qu’il faisait à des
taux d’intérêt nuls ou très faibles. La Banque de France ne peut donc plus
financer les déficits publics par de la création monétaire. Il s’agit
d’un acte fondateur, et destructeur, car il inaugure la mainmise des
marchés financiers sur les États. Cette disposition a été intégralement
reprise lors de la création de la Banque centrale européenne (BCE),
puis dans tous les traités européens (article 123 du traité de
Lisbonne).
Cette interdiction ouvre donc la porte à
un processus de titrisation des déficits publics. En effet, deux des
modalités possibles de financement des déficits publics étant
écartées (les recettes fiscales et le financement par la banque
centrale), ne restait que la troisième, l’emprunt sous forme
d’émission d’obligations publiques auprès des marchés financiers,
c’est-à-dire des banques privées, et ce, aux taux d’intérêt de marché.
La déréglementation et la libéralisation totale des mouvements de
capitaux permettant aux États de s’adresser aux épargnants du
monde entier !
L’
« effet boule de neige »de la dette publique
Entre 1980 et 1995, le taux d’intérêt
réel (qui est la différence entre le taux nominal qui dépend de la
politique des banques centrales et le taux d’inflation)
devient supérieur au taux de croissance du PIB. Ces taux d’intérêt
élevés sont également la conséquence de la politique monétaire
restrictive de la Banque de France, puis de la BCE, orientée vers la
seule lutte contre l’inflation. En conséquence, le poids de la dette
dans le PIB a augmenté mécaniquement. Ainsi, concernant la France,
entre 1981 et 2003, plus de la moitié de
l’accroissement du ratio dette/PIB est dû à l’effet « boule de neige ».
On
a, de plus, pu calculer qu’en l’absence d’effet boule de neige, et même
avec les intérêts, le stock de la dette publique aurait été en 2008 de 43,8 % du PIB
au lieu de 67,4 %.
Qui détient la
dette publique ?
La dette publique est détenue quasi
exclusivement par les grands opérateurs financiers (banques
commerciales, compagnies d’assurances, gestionnaires
d’actifs financiers). Les banques détiennent des titres de la dette
publique pour gérer leur besoin de liquidités, pour constituer leurs fonds
propres, pour assurer à leurs clients des placements a priori sans
risque. Les titres de la dette publique sont de plus utilisés par les banques comme
dépôt de garantie – ils sont mis en pension – lors de leur
refinancement auprès des banques centrales. Les compagnies d’assurances et
les gestionnaires d’actifs détiennent aussi des encours importants de
dette publique car ils constituent des supports d’investissement
pour les contrats de long terme, l’assurance-vie par exemple.
La dette publique française est détenue
à plus de 70 % par des investisseurs non résidents. Cette part n’était
que de 59 % en 2007. Elle est nettement
supérieure à la moyenne de la zone euro (53 %). Au vu du poids de
l’assurance-vie en France, ce sont les compagnies d’assurance qui sont
le premier détenteur domestique de la dette publique (20 %). La dette
publique française est donc essentiellement placée sur les marchés
financiers internationaux et la zone euro apparaît comme la région la
plus ouverte aux investisseurs étrangers pour l’acquisition des
titres de la dette publique.
Ce n’est pas le cas du Japon et des
États-Unis. La dette publique japonaise, bien que très importante (plus
de 200 % du PIB), est essentiellement détenue par des
résidents (92 %) et par des institutions financières publiques. Elle
est donc hors du marché financier mondial et n’est
pas soumise aux attaques spéculatives. C’est aussi le cas de la dette
des États-Unis qui représente 100 % du PIB en 2011. Elle est détenue à
70 % par des investisseurs résidents et le secteur financier privé n’en
possède qu’une petite part, la plus grande partie étant dans les
mains d’institutions publiques. Ainsi, en 2009, les émissions de la
dette fédérale américaine ont été souscrites seulement à la hauteur de 6 % par
les banques commerciales. De plus, au vu du rôle du dollar, ce sont les
banques centrales, en particulier la Banque centrale chinoise
qui en sont les principaux acheteurs au niveau international : 42 % des
avoirs de la Banque centrale chinoise sont constitués de
titres de la dette américaine.
Les banques de la zone euro possèdent
des encours très importants des dettes publiques des États membres de
l’Union européenne. Selon une étude de
Natixis, les banques françaises possèdent ainsi plus de 45 milliards de
titres de la dette allemande, 53 milliards de celle de l’Italie, 10
milliards de titres grecs et plus de 118 milliards de titres de la
dette française. Les banques allemandes possèdent plus de 36 milliards de la
dette de l’Italie, plus de 13 milliards de la dette de la France, plus
de 10 milliards de la dette grecque, près de 19 milliards de la dette de
l’Espagne et 315 milliards de titres de la dette allemande. Cette
imbrication importante des banques et des États membres est porteuse d’un
risque systémique en cas de défaut de paiement d’un pays important de
la zone euro. Plus de 80 % de la dette des pays en difficulté comme
la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et l’Italie sont détenus
par des banques européennes.
Le poids de la
crise
Si la dette publique ne date pas de la
crise, elle a connu une forte aggravation depuis 2008. Avec le
ralentissement de la croissance, les recettes de l’État
ont diminué encore davantage (de 51 milliards d’euros entre 2007 et
2009, soit une baisse considérable de 15 % !), et les dépenses publiques
se sont accrues de 27 milliards d’euros. Le déficit budgétaire a donc
augmenté de 78 milliards d’euros, soit 4 points de PIB
supplémentaires. Ainsi, en 2009, les dépenses de l’État
ne sont plus couvertes qu’à 71 % par ses recettes. Le processus est
général dans l’Union européenne, avec un impact
violent : entre 2007 et 2010, le déficit a augmenté en moyenne de 6
points de PIB au niveau européen. Parmi les pays plus touchés, on
retrouve ceux qui sont aujourd’hui soumis aux attaques spéculatives
avec une montée des taux d’intérêt imposés par les grandes firmes de
la finance.
Les plans de relance et les plans de
sauvetage des banques mis en œuvre par les gouvernements y ont
largement contribué. Les gouvernements ont
injecté des masses d’argent souvent considérables, ou pris des
engagements, pour renflouer les banques et autres institutions
financières menacées de faillite – même s’il n’est pas aisé d’en faire
le bilan chiffré global car ces différentes mesures peuvent se recouper en partie
ou être très provisoires. Au niveau de l’Europe, cette aide représente
589 milliards d’euros de 2008 à 2009, soit 5,4 % du PIB, avec des
différences importantes selon les pays. Dans le cas français, il faut
noter le rôle du sauvetage de Dexia et du groupe BPCE, de la création de
la SFEF (Société de financement de l'économie française) et du
transfert en faveur des banques de 22 milliards en provenance du
livret A.
Il s’agit bien d’une socialisation des
pertes, aboutissant à renflouer des établissements financiers qui
aujourd’hui prêtent aux États européens en crise à des
taux d’intérêt prohibitifs, tout en se refinançant à bon marché auprès
de la BCE, qui a toujours interdiction de prêter aux États !
Pas une affaire
de générations mais une affaire de classes
Comme pour les retraites, on essaie de
nous faire croire que la dette publique est un « fardeau pour les
générations futures ». En réalité, l’affaire se joue
bel et bien aujourd’hui au sein de la génération actuelle : il s’agit
d’une redistribution à l’envers des revenus, de la majorité de la population vers
les plus riches. Une logique imparable s’est donc mise en place. Les
ménages les plus riches bénéficient d’allègements fiscaux
conséquents, que ce soit en matière d’impôt sur le revenu, d’imposition
moindre de leur patrimoine et des revenus de ce dernier. Ils dégagent ainsi des
liquidités qu’ils peuvent prêter à l’État, qui en a justement besoin à
cause de ces allègements fiscaux et qui leur verse une rétribution pour
cela. Ils touchent un « double dividende » : moins d’impôt et plus de
rente. Tout cela est payé par la majorité de la population:
fiscalité injuste pour compenser (TVA dont le taux réduit augmente
aujourd’hui de 5,5 à 7 % avec le plan Fillon, impôts locaux) et politiques
d’austérité pour rembourser la dette.
De plus, la dette de la France doit être mise en relation avec le
patrimoine correspondant. Ainsi, selon les comptes de patrimoine de
l’INSEE, l’actif de l’État est valorisé en 2010 à
2500 milliards d’euros, soit 131 % du PIB, à comparer au montant de la
dette qui était à la même date de 82,3 % du PIB.
Les générations futures devront certes s’acquitter d'une dette, mais
elles auront en contrepartie collectivement un patrimoine qui se
sera accru. Il paraît légitime qu’un investissement utilisé par
plusieurs générations soit financé par elles à travers un endettement
s'étalant également sur plusieurs générations.
La crise de la
dette publique dans la zone euro
Alors que la crise de la dette publique
a des conséquences désastreuses sur l’ensemble des pays européens,
beaucoup saisissent l’occasion pour faire de la
monnaie unique le bouc émissaire de cette crise. Ce n’est pourtant pas
le fait d’avoir une monnaie unique qui explique la crise : c’est bien
la manière dont a été conçu l’euro qui pose problème. Dès le début, la
monnaie unique européenne a été un instrument de soumission des
peuples à la finance et au néolibéralisme. La BCE s’est vu
interdire d’accorder des crédits aux pouvoirs publics et n’a comme seul
objectif que la stabilité des prix. Les traités ne fixant aucune cible en
matière d’inflation, c’est la BCE qui, de sa propre autorité, s’est
fixé comme objectif un maximum de 2 % d’inflation. Son unique
instrument est le pilotage des taux d’intérêt et elle le met au service
de la finance et des grands groupes capitalistes.
Bien avant la crise de 2008, les
économies européennes connaissaient déjà une croissance faible et un
taux de chômage important. La BCE a préféré tout de
même maintenir des taux d’intérêt élevés et un euro surévalué, à la
grande satisfaction des spéculateurs sur les marchés obligataires
européens. À partir de 2008, l’aberration des statuts de la BCE
apparaît encore plus clairement ; en rupture avec un de ses dogmes comme avec
le traité de Lisbonne, la BCE est obligée d’injecter massivement des
liquidités dans l’économie européenne en rachetant des
obligations des États les plus menacés.
Les États de la zone euro voient donc
leur dette exploser, d’autant plus que les banques privées profitent de
l’impossibilité pour les États d’emprunter
directement à la BCE pour imposer des taux d’intérêt très élevés. La
moindre dégradation de note de la part des agences de notation suffit à
justifier des hausses considérables de taux. Les pouvoirs de ces
agences n’ont cessé d’être élargis par l’Union européenne ces dernières
années. Par exemple, le règlement 513/2011 sur les agences de notation
de crédit postule notamment que ni l'Autorité européenne des
marchés financiers, ni la Commission européenne, ni aucune autorité
publique d'un État membre n'a le droit d’interférer avec le contenu
des notations de crédit ou avec les méthodes utilisées. Les trois
entreprises privées (Standard & Poor’s, Fitch et Moody’s), à la
rentabilité défiant toute concurrence (plus de 40 % de marge opérationnelle),
baignent dans des conflits d’intérêts surprenants : elles se font
rémunérer par les entités qui souhaitent recevoir une note. Pour les
satisfaire, elles peuvent donc avoir tendance à maintenir leur note à
haut niveau. Rappelons que la société Enron, le fonds Madoff, les crédits
subprime ou la banque Lehman Brothers ont été très bien notés jusqu’à
leur effondrement.
En se soumettant à la finance, –
l’article 63 du traité de Lisbonne interdit toute restriction aux
mouvements de capitaux entre les États membres de l’Union
européenne ou avec des pays tiers –, la politique monétaire européenne
aggrave donc la crise de la dette et la concurrence entre
les pays. Les traits distinctifs des pays de la zone euro sont
accentués : aux fortes coopérations industrielles des années 1980 (Ariane et
Airbus par exemple) succèdent une concurrence et une hétérogénéité
entre dix-sept pays aux réalités bien différentes. Les pays dits
périphériques (Portugal, Italie, Grèce, Espagne, Irlande) ont été
déstabilisés par la stratégie de la classe dominante allemande basée sur
l’exportation, la déréglementation ainsi que le gel des salaires. Cette
politique contraint l’ensemble des pays européens à l’austérité budgétaire et
salariale pour retrouver de la compétitivité et, pour les plus
favorisés d’entre eux, espérer garder leur triple A. Chaque jour qui passe est un
désaveu de plus à la stratégie de la BCE et à sa mission fixée par les
traités. La BCE, qui refuse de financer directement les États, a en
revanche ouvert depuis l’été 2011 l’accès des banques à une liquidité
illimitée, à des taux d’intérêt très faibles (1 % en décembre 2011). En pleine
crise économique, avoir une monnaie unique qui n’est pas adossée à une
Europe politique démocratique disposant d’un budget conséquent
et qui est gérée dans le seul intérêt des banques, mène droit à la
catastrophe. La BCE est donc obligée de désobéir elle-même à ses
propres règles en rachetant des titres de la dette sur le marché
secondaire pour éviter que la crise de la dette publique ne fasse exploser la zone
euro.
Quelles
réponses face à la dette ?
La dette publique
sert aujourd’hui de prétexte pour imposer une régression sociale sans
précédent. Non seulement les plans d’austérité sont socialement
inacceptables, mais ils sont économiquement stupides. Les marchés
veulent que les déficits publics soient réduits pour être sûrs que les États
puissent payer la charge de la dette, mais ils s’inquiètent du fait que
les mesures prises vitrifient l’activité économique. La récession
généralisée est en effet au bout du chemin, avec pour conséquence un
accroissement des déficits que l’on voulait réduire. Apporter d’autres
réponses à la question de la dette est donc aujourd’hui décisif.
Une
dette illégitime
Peut-on considérer la dette publique
existante comme illégitime ? Quels sont les critères qui permettraient
de l’établir ? La réponse est simple dans le cas
de régimes dictatoriaux qui s’endettent pour des objectifs contraires à
l’intérêt des populations (achat massif d’armes, dépenses de
prestige…). Une telle dette peut être qualifiée au moins en partie de
dette illégitime.
La Grèce se rapproche de ce cas de figure. Sa dette a d’abord explosé
sous la dictature des colonels entre 1967 et 1974. Elle a continué à augmenter par la
suite grâce à un régime fiscal exemptant les plus riches et favorisant
l’évasion fiscale, le tout sur fond de corruption importante et de
dépenses militaires exorbitantes. L’Église orthodoxe, propriétaire d’un
patrimoine foncier considérable, ne paye pas d’impôt, de même que les
armateurs. Les dépenses d’armement sont, en
pourcentage de la richesse produite, parmi les plus élevées du monde et
les travaux somptuaires pour les Jeux olympiques, à
quelques rares exceptions, n’ont absolument pas profité à la
population. On peut donc avancer qu’une bonne partie de la
dette de la Grèce est illégitime, ce
d’autant plus que son accroissement récent - elle est passée de 120 %
du PIB en 2010 à 160 % aujourd’hui –, est
essentiellement dû aux taux d’intérêt usuraires des préteurs et aux
politiques d’austérité qui lui ont été imposées paradoxalement pour la réduire.
Le problème est plus complexe en France,
dans le cas présent où les dettes ont été souscrites par des
gouvernements élus démocratiquement et où les sommes
empruntées ont été utilisées dans les dépenses courantes ou
l’investissement des administrations publiques ou de la
Sécurité sociale. Cependant, la question se pose aussi. Le gonflement
de la dette publique a, on l’a vu, trois sources : les cadeaux fiscaux
faits aux ménages les plus riches et aux entreprises, en particulier
les plus grandes ; les intérêts versés avec notamment l’effet « boule de
neige » ; la crise financière avec l’intervention de l’État pour sauver
les banques et bloquer la récession, qui a entraîné par ailleurs une
baisse des recettes fiscales.
La question de l’illégitimité de la dette se pose donc aussi en France
et d’ailleurs dans tous les pays européens qui sont peu ou prou dans une situation
similaire. C’est pourquoi la dette doit être évaluée par un comité
d’audit citoyen qui devra déterminer la part de la dette illégitime devant
être annulée et celle qui devra être remboursée.
Sortir
la dette publique des mains des marchés financiers
Les États sont obligés aujourd’hui
d’emprunter sur les marchés financiers. C’est, comme on l’a vu, le
résultat d’une politique délibérée. L’Union européenne
se place ainsi volontairement sous l’emprise des marchés financiers. Il
faut rompre radicalement avec cette situation et mettre en œuvre
une nouvelle politique monétaire. La BCE et les
banques centrales nationales doivent pouvoir financer directement par
création monétaire les déficits publics. Elles doivent pouvoir le faire à
partir d’objectifs économiques, sociaux et écologiques démocratiquement
débattus et décidés. Concernant le stock de la dette existant qui
n’aurait pas été annulé suite à l’audit, la BCE pourrait le racheter
sur le marché secondaire, amplifiant une politique qu’elle mène depuis la
crise (depuis mai 2010, la BCE a acheté 207 milliards d’euros sur le
marché secondaire).
Cette nouvelle politique monétaire
suppose deux conditions. D’une part, l’indépendance de la BCE et des
banques centrales nationales doit être remise en
cause. Cette indépendance n’a d’autre but que de garantir aux marchés
financiers qu’elle échappera à tout contrôle démocratique et
restera fixée sur le seul objectif de faible inflation tout en tolérant
que le crédit soit abondant pour nourrir les activités purement
financières. D’autre part, il faut que les politiques économiques
européennes soient réellement coordonnées afin d’éviter le chacun pour
soi. La politique monétaire doit redevenir l’objet de
débats politiques et de décisions démocratiques au niveau national
comme au niveau européen.
Deux objections sont soulevées à cette mesure. La première brandit le
spectre de l’inflation. Une création monétaire incontrôlée serait porteuse d’une
inflation qui le serait aussi. Outre qu’il ne s’agit pas dans notre
proposition d’une création monétaire incontrôlée, mais au contraire
politiquement et démocratiquement contrôlée, cet argument s’appuie sur
la vieille théorie quantitative de la monnaie qui relie directement
accroissement de la masse monétaire et inflation. Or, contrairement à
ce qu’affirme cette théorie, il n’y a aucun effet d’automatisme en la
matière. L’effet d’un accroissement de la masse monétaire dépend
essentiellement de l’utilisation de cette augmentation et de la façon
dont elle est répartie. Au-delà, durant les « Trente
Glorieuses », la plupart des pays européens ont vécu avec de
l’inflation et cela ne les a pas empêchés de connaître une
certaine prospérité économique. De plus, Le risque
inflationniste serait contenu si les sommes injectées servaient à
enclencher des activités productives nouvelles. Un peu d’inflation pourrait
d’ailleurs aider au désendettement des ménages – il faudrait toutefois
pouvoir garantir leur pouvoir d’achat –,ainsi qu’à celui des entreprises.
Enfin, avec la récession qui s’annonce en Europe, le danger n’est pas
l’inflation, mais la déflation qui entraînerait l’économie dans un cycle
dépressif. Le dogme anti-inflationniste de la BCE répond avant tout aux
exigences du capital financier dont l’inflation érode les revenus !
La seconde objection est politique et
met en avant le fait que cette solution est aujourd’hui refusée par la
plupart des pays européens et notamment
l’Allemagne. Elle renvoie à la stratégie. Cette nouvelle politique
monétaire constituerait une rupture avec l’emprise des marchés financiers. Elle
suscitera donc l’opposition des gouvernements conservateurs ou de ceux
dominés par le social-libéralisme. Un gouvernement
progressiste devrait alors engager un bras de fer avec les autres
gouvernements européens comme cela s’est fait à quelques reprises
dans l’histoire de la construction européenne. Il devrait prendre des
mesures unilatérales en rupture avec les traités européens. Il
mettrait fin à l’indépendance de la Banque de France et imposerait à
cette dernière de créer des euros pour financer le déficit public. Il
s’adresserait aux peuples européens en tenant un discours tourné vers
la construction d’une Europe démocratique et sociale et en expliquant qu’il
refuse que les populations payent le prix de la crise. Nul doute que
l’écho en serait important et permettrait de créer un rapport de forces
au niveau européen. D’un point de vue juridique, un tel gouvernement
pourrait s’appuyer sur le « compromis de Luxembourg » qui
prévoit que les États peuvent déroger aux règles européennes s’ils
estiment que leur « intérêt vital » est en jeu. Cette clause dite de
l’opt out a d’ailleurs été utilisée par certains pays européens (le
Royaume-Uni, la Pologne, la République tchèque) pour refuser l’application de
la Charte des droits fondamentaux intégrée au traité de Lisbonne.
Reprendre le
contrôle des banques
Les banques jouent un rôle central dans
le fonctionnement de l’économie. Elles ont été sauvées lors de la crise
financière de 2008 par l’intervention des
États. Or, le paradoxe, c’est qu’elles n’ont jamais été aussi
puissantes. Les gouvernements, en particulier en France, ont aidé les banques sans
aucune contrepartie. Les banques en ont profité pour se restructurer et
pour se refaire une santé financière, notamment en spéculant sur la
dette des États. La concentration bancaire a atteint un niveau sans
précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Le too big to fail, qui
induitqu’une banque est trop grosse pour faire faillite, et
qui est la garantie donnée aux banquiers qu’ils seront sauvés quoi
qu’ils fassent, a encore de beaux jours devant lui.
Dans cette situation, il faut aujourd’hui reprendre le contrôle des
banques. La création monétaire qu’elles opèrent en accordant des
crédits ne peut être laissée dans les mains des
actionnaires privés et décidée suivant des critères de rentabilité
financière. Au too big to fail doit succéder le too
big to exist. Les conglomérats bancaires doivent être démantelés et
leurs filiales dans les paradis fiscaux fermées. Le système bancaire ne peut
pas être régulé par la concurrence. L’activité des banques doit être
tournée vers le financement de l’activité productive visant
prioritairement la satisfaction des besoins sociaux et la
transformation écologique de la société.
Ces mesures supposent de déprivatiser le système bancaire et
d’instaurer sur les banques un contrôle public démocratique. Une nationalisation
qui laisserait en l’état le système bancaire actuel serait sans effet
sur sa place et son rôle dans la société. C’est à sa refondation et à sa
socialisation qu’il faut s’attacher, et ce à l’échelle européenne, même
s’il faudra bien commencer quelque part.
Engager
une réforme fiscale d’ampleur
Une des racines de la dette se trouve
être le manque de recettes dû à la contre-révolution fiscale en œuvre
depuis une trentaine d’années. Une réforme
fiscale d’ampleur devrait permettre de réduire l’ampleur du déficit et
de redonner des marges de manœuvre aux politiques publiques.
Se mobiliser
contre l’épouvantail de la dette
Le rouleau
compresseur médiatique de la dette justifie aujourd’hui la mise en
place de mesures injustes, qui mettent en péril le cœur même de
nos sociétés. Pour lutter contre la résignation et ouvrir de nouvelles
perspectives pour les luttes sociales, un appel pour un audit citoyen de la dette publique a été lancé à
l’initiative de plusieurs associations et syndicats, et il est soutenu
par des partis politiques :
Dans le sillon creusé par les
mobilisations de 2005 contre le TCE et des mobilisations contre la
réforme des retraites, de nombreux collectifs citoyens se
forment sur la base de l’appel. Face aux arguments massues du discours
officiel, le collectif formule des analyses critiques, alternatives qui
doivent être discutées, débattues : il est essentiel de faire vivre le
débat citoyen au niveau local.
Des pistes de mobilisation existent
aussi au niveau des collectivités locales : certains prêts toxiques,
négociés ces dernières années par les collectivités avec
Dexia, peuvent avoir des conséquences tragiques en termes de coupes
dans les services publics locaux. Des collectifs locaux ont ainsi
entrepris des démarches pour faire la lumière sur la nature de ces
dettes, et dénoncer les mesures d’austérité qui sabotent le fonctionnement des
hôpitaux, écoles, etc. En 2005 et 2010, les mobilisations
citoyennes ont contribué à changer la donne dans le débat public.
Aujourd’hui, les enjeux sont encore plus cruciaux.
Face à l’ampleur de l’entreprise de destruction de la protection
sociale et des services publics en Europe, il faut lutter contre la résignation, et
faire monter la pression populaire pour qu’elle s’exprime avec les
syndicats, les partis, par des mouvements sociaux et dans la rue. En
2012, il faudra bien leur faire comprendre, de gré ou de force, que
nous ne paierons pas leur dette !
ATTAC FRANCE /
FONDATION COPERNIC
(Ont
participé à l’élaboration de ce document :
Thomas Coutrot, Guillaume Etievant, Jean-Marie Harribey,
Pierre Khalfa,
Frédéric Lemaire,
Marc Mangenot, Christiane Marty, Stéphanie Treillet).
Pour compléter son info :
Il
n’y a pas la "Crise de l’euro" mais la Crise des banques en faillite
depuis 2008 / Solvency 2, Bâle III et MiFID2 annulés
http://www.renovezmaintenant67.eu/index.php?post/2012/06/21/Il-n%E2%80%99y-a-pas-la-Crise-de-l%E2%80%99euro-mais-la-Crise-des-banques-en-faillite-depuis-2008-/-Solvency-2%2C-B%C3%A2le-III-et-MiFID2-prorog%C3%A9s
"Les financiers spéculateurs ont réussi
cette semaine un coup, qui n’est qu'un coup de maître pour les
observateurs étourdis. Ce coup n’est qu'une
simple étape technique dans un programme et une politique éprouvés. Les
banques et assurances se font en effet massivement adoucir depuis 2008 par les États dits
souverains la charge de leurs positions toxiques illiquides et
irrécouvrables. Elles transfèrent massivement
une grosse part de leurs dettes pourries sur la dette publique des
États. Ces États mettent à la disposition des banques par l’intermédiaire de leur enfant illégitime, la BCE
"indépendante", des liquidités à un taux voisin de zéro ou en réalité à
un taux très négatif (jusqu'à
-25% en taux annuel), et ces banques prêtent aux mêmes États des
liquidités à des taux excessifs voisins de 7% ou supérieurs."
Troïka : tout ce qui est à nous est à
nous…
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/troika-tout-ce-qui-est-a-nous-est-122452
"Tout
a été dit de l’aspect inique, injuste et, tout compte fait, inefficace,
sur le fond et la manière avec laquelle la troïka gère le problème grec.
Les toutes dernières recommandations, suivies du traditionnel chantage
consistant à remettre aux calendes grecques la nouvelle tranche du prêt européen à ce pays depuis
longtemps à bout, indiquent, une fois de plus, que les comptables sont
surtout des idéologues ivres de
libéralisme."
Le néo-libéralisme : unité, diversité,
divergences
http://www.laviedesidees.fr/Le-neo-liberalisme-unite-diversite.html
"Serge
Audier répond aux trois lectures de son ouvrage et en réaffirme les
enjeux : le néo-libéralisme n’est pas un courant univoque, son histoire
est faite tout autant de ruptures, de désaccords, d’évolutions que de
convergences. Nier ainsi la diversité des « néo-libéralismes », c’est
confondre les époques et se laisser aveugler par un terme devenu, à
force de critiques, un peu fourre-tout.
Le terme « néo-libéralisme » est aujourd’hui omniprésent. Il semble
désigner les grandes mutations de notre époque depuis les années 1970 : dérégulation, privatisations,
retrait de l’État, explosion des inégalités, mise en concurrence
généralisée."
Article
7
Envoi par
Marc JUTIER : http://www.jutier.net/
MANIFESTE DE
L'HOMME RESOLU
Pour changer
le monde, changez-vous et proclamez-le !
Le temps du soulèvement des hommes résolus et pacifiques est arrivé. Ce
n’est pas la révolution mais la Résolution Pacifique ! L’heure n’est
plus à la démonstration que l’idéologie dominante, le néolibéralisme,
le capitalisme, est un système fondamentalement nocif pour l’humanité
et son habitat : la planète Terre. Persuadé de
cette vérité depuis une vingtaine d’années, j’écris pour proposer des
solutions alternatives. L’idée ici est de
rassembler propositions d’actions et liens vers des documents
subversifs. Bref, un mémento pour l’homme (et la
femme) Résolu et Pacifique du 21e siècle.
La lutte politique de Gandhi est l’exemple par excellence comme quoi la
non-violence active (ahimsa)
est la forme la plus subversive et la plus
efficace de contestation et de transformation. La non-participation à
la société de consommation (une limitation au nécessaire) et le refus
de tout travail néfaste sont les deux jambes pour aller vers une
nouvelle civilisation. Comme dit le dalaï-lama : si vous pensez que vous
êtes trop petit pour changer quoique ce soit, essayez donc de dormir
avec un moustique dans votre chambre...
1/ Consommons et travaillons autrement.
http://www.terraeco.net/100-sites-pour-consommer-sans,39894.html
Refuser tout travail non véritablement
utile aux autres ( publicité, marketing, etc. ).
Les
actes les plus subversifs : consommer un minimum, n’acheter aucun
produit présenté à la TV, éviter d’acheter la presse écrite afin d’éviter
de se faire laver le cerveau, ne faire aucune demande de prêt, ne
conserver en banque que le minimum pour les paiements courants, acheter local … bref ! le
changement, c’est chaque jour dans chaque acte de chacun. Vivez,
prospérez, consommez :
http://www.dailymotion.com/video/xdvxwi_vivez-prosperez-consommez-1-3_news
2/ Informons-nous, découvrons et faisons connaître la
vérité.
Par
exemple, allons sur : http://jaiundoute.com/
Une sélection des meilleurs
documentaires (en français) disponible sur la toile sur l’escroquerie
monétaire, la dette, les banques, big pharma, Food inc, GasLand,
Monsanto, Thrive, Collapse, Zeitgeiss, 11 septembre, etc.
3/
Occupons les espaces publics et pratiquons la non-violence.
La
non-violence, c’est ce qui motive « The Revolution Is Love
( http://occupylove.org/videos/ ) » aux USA par exemple,
mais aussi le mouvement
Colibris ( http://www.colibris-lemouvement.org/
) en France ainsi que des millions de citoyens à travers la planète. Ce
mouvement est planétaire et il est bien au-delà des clivages gauche/droite franco-français.
Aujourd’hui, l’exemple efficace de cette révolution non-violente c’est Occupy
Wall Street (OWS) : ( http://occupywallst.org/ ).
Occupons les espaces publics, chantons, dansons, discutons, mangeons,
dormons devant les lieux du pouvoir (Assemblée
Nationale, Sénat, préfectures, conseils généraux, sièges de banques).
Depuis quelques années, une profonde remise en question du paradigme dominant est
partagée par de plus en plus de citoyens à travers le monde. Awakening
- 2012 - A Message
of Hope :
( http://www.youtube.com/watch?v=6H7rk1rfp7c ).
( http://www.public-debt.org/index.php?lng=fr ). Formulaire
en ligne : ( http://www.public-debt.org/soutien.php ).
Page
d’info relatif à cette campagne nationale de sensibilisation sur
l’escroquerie monétaire : http://bit.ly/KmPGGI
Faisons connaître cette vérité à
l’ensemble de nos concitoyens.
La Résolution Pacifique
(petit manifeste de l’homme résolu) :
Nous choisissons de consommer un minimum.
Nous rejetons le bonheur artificiel
vendu par la télévision – le bonheur n’est pas dans la consommation.
Nous avons compris l’immense escroquerie
dont nous sommes victimes – le système monétaire à réserves
fractionnaires.
Nous sommes conscient du potentiel de
l’immense richesse de notre société technicienne et de la vulnérabilité
de notre patrimoine naturel.
Nous refusons tout discours médiatique
qui tenterait de nous faire croire à la nécessité de l’austérité et de
la « croissance » pour sortir de la crise.
Nous refusons de nous faire manipuler
par les dominants et de nous battre tous contre tous pour être esclaves.
Nous en avons assez d’être considéré par
l’oligarchie – banquiers, technocrates et politiques – comme du bétail
et des abrutis, c’est
pourquoi, à partir d’aujourd’hui, nous ne demandons plus, nous ne
réclamons plus, nous ne crions plus, nous ne revendiquons plus,
mais « nous EXIGEONS » !
Nous EXIGEONS que la monnaie soit
dorénavant émise par la nation et non plus par les banques privées.
Nous EXIGEONS un dividende sur la
richesse nationale – un dividende citoyen.
Nous EXIGEONS que les transports en
communs soient gratuits pour tous.
Nous EXIGEONS en impérieuse priorité un
moratoire sur le commerce de l’armement.
Nous EXIGEONS qu'il n'y ait plus de
revendications de la colère, le poing levé, mais que nous fassions «
TOUS » la fête en clamant nos EXIGENCES,
le ventre plein, en riant, en dansant, en chantant avec nos casseroles,
nos sifflets, nos ukulélés, nos guitares, nos flûtes et nos djembés,
devant tous les palais présidentiels, les hauts commissariats de la
planète ; et que nous refusions systématiquement de participer à tout
conflit, à toute guerre conçue, développée, organisée, entretenue,
imposée par nos politiques, nos banksters et leurs médias !
En totale priorité, nous EXIGEONS que le
travail (mot ayant pour origine torture) devienne partout et pour
chaque intervenant une récréation,
un plaisir, un moment privilégié et agréable pour tous, sans condition.
Dans des environnements et des conditions valorisants de confort,
de sécurité, sans rendements intempestifs, sans compétitions, sans
pressions morales, physiques ou psychologiques. Et pourquoi ne pas
remplacer définitivement ce mot travail, ne pas désormais effacer ce
mot dégradant de notre vocabulaire à tout jamais en le remplaçant
par « activité professionnelle ».
Plus vous prenez du recul et observez
l'étendue de ce que nous pourrions techniquement fournir à la
population humaine, de mettre fin aux guerres,
d'éradiquer la famine, d'éradiquer la pauvreté, d'éradiquer 95 % des
crimes qui, soit dit en passant, sont liés à l'argent, plus vous réalisez
que nous pourrions adopter une approche entièrement nouvelle.
On reconnaît avant tout les véritables
esclaves, non pas aux chaînes, mais à la force et l'énergie qu'ils
procurent à protéger leurs maîtres. Le citoyen
n'a depuis longtemps plus besoin de chaînes, en tant qu’esclave n’ayant
pas conscience de son état. L'occidental est un esclave qui s’ignore,
qui ignore le moyen de contrôle qu'exerce l'argent, sur lui et le
monde, et vit dans l’illusion qu’il est "libre" et protégé par des
acquis et des droits.
Le
temps du soulèvement des hommes résolus et pacifiques est arrivé. Ce
n’est pas la révolution mais la Résolution Pacifique !
Partout sur Terre des millions d’humains imaginent le
monde de demain. (exemple : http://sacred-economics.com/film/
etc.)... Une civilisation basée
sur la vérité et la non-violence. Imaginons ce monde pour définir plus
concrètement ce que nous voulons. Réforme monétaire, réforme
de la démocratie, réforme de l’éducation et de la santé, réforme de
l’agriculture, ... construisons ensemble la civilisation qui va immanquablement remplacer la
civilisation de la marchandise.
D'abord ils vous
ignorent, puis ils se moquent de vous, puis ils vous combattent, puis
vous gagnez.
… … La
civilisation, au vrai sens du terme,
ne consiste pas à multiplier les besoins, mais à les limiter
volontairement. C'est le seul moyen pour connaître le vrai bonheur et
nous rendre plus disponible aux autres [...]
Il faut un minimum de bien-être et de confort ; mais, passé cette
limite, ce qui devait nous aider devient
une source de gêne. Vouloir créer un nombre illimité de besoins pour
avoir ensuite à les satisfaire n'est que poursuivre du vent. Ce faux idéal n'est qu'un
traquenard. … … There is no God higher than truth. Gandhi
5/
Partageons ! la
base même de l’efficacité, c’est le partage, alors si vous êtes
d’accord avec ce texte, copiez-le, modifiez-le (rajoutez votre grain
de sel si vous voulez), mais faites circuler l’information ! sinon,
continuez à aller bosser pour con-sommer les saloperies que l’on vous vend à la TV ! Bien à vous.
"Le monde ne sera pas
détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans
rien faire." A. Einstein
Lecture
conseillée par l'auteur :
Pour compléter son info :
Article
8
Envoi par Robert BIBEAU
: http://www.robertbibeau.ca/
Origine de l'image : Wikipédia
Origine de l'image : http://www.nonauxhausses.org/
Coalition
opposée à la tarification et la privatisation des services publics
GROUPES
SOCIAUX MOBILISES EN APPUI AU MOUVEMENT ÉTUDIANT
LE
SOUFRE DES ÉLECTIONS !
15.08.2012
LE
MANIFESTE DE LA CLASSÉ REVU ET CORRIGÉ
La démocratie populaire directe, qui rassemble des fragments
du peuple délaissé, est possible à l’intérieur d’une unité
syndicale, d’une association étudiante, d’une
organisation populaire militante, de ce que les altermondialistes et
les anarcho-syndicalistes appellent la « société
civile citoyenne à la base ». Mais cette illusion
démocratico-petite-bourgeoise s’effondre dès que cette démocratie
directe confronte les
intérêts de l’oligarchie dominante, la classe capitaliste monopoliste,
qui mobilise alors son parlement législatif, ses tribunaux d’injustice (Loi
78-12),
sa police, ses prisons, ses services de sécurité, voire l’armée s’il en
est besoin (Loi
des mesures de guerre),
pour écraser toute velléité
de pouvoir démocratique directe-citoyenne-populiste-à la base.
Le manifeste de l’association étudiante la CLASSÉ « Nous sommes avenir » est pourtant lucide sur ce point
puisqu’il y est écrit : « Quand
se fait entendre la grogne populaire, on applique les lois spéciales
(Loi 78-12) et on nous impose les bâtons, le poivre et les
gaz lacrymogènes.
Lorsque l’élite se sent menacée, elle trahit les principes qu’elle dit
défendre : leur démocratie ne fonctionne que lorsque nous nous
taisons » (1).
Erreur, chers amis de la CLASSÉ, ce n’est pas l’élite intellectuelle
qui gouverne cette société capitaliste, qui commande au législatif, à la justice, à la police et au milieu
carcéral et qui administre cette société d’injustice. C’est la
classe des riches capitalistes monopolistes – les Péladeau, Bouchard, Sirois, Desmarais,
Beaudoin, Coutu, Chagnon, Sabia, Lessard, Vandal, Vachon, Saputo –
énergumènes qui n’ont rien d’une
« élite », plutôt des requins de la finance et de l’industrie qui ont
ordonné à leur État québécois de faire en sorte que l’université
serve pour
ce qu’elle doit – non pas pour éduquer les gens du
peuple, les fils et les filles d’ouvriers – non pas « pour
paver la voie à l’émancipation
de toute une société d’égalité et de respect des différences
(..) Une éducation libératrice qui jette les bases de l’autodétermination (…) comme un
lieu d’épanouissement universel. » (2) ; mais plutôt, une
université de la marchandisation du « savoir » – de la force de travail –
une université qui fournisse, comme elle l’a toujours fait, une
main-d’œuvre qualifiée « juste à temps ».
Dans chaque société (esclavagiste romaine – féodale européenne –
capitaliste contemporaine), les systèmes d’éducation et d’université ont été érigés pour
servir les besoins de la classe dominante. De nos jours, les
capitalistes financiers de l’industrie et de la banque demandent à leur système éducatif de
fournir la main-d’œuvre qualifiée requise à chaque étape historique de
la crise impérialiste.
À
CHAQUE ÉPOQUE, SON ÉPÉE ET SON GOUPILLON
Et quelle est l’étape présente du développement impérialiste
? En cette période de concurrence féroce entre les anciens impérialistes
décadents et les nouveaux impérialistes montants, il n’est plus requis
de produire en société occidentale de grandes quantités d’érudits
– « élite intellectuelle formée en partie de bobos ex-soixante-huitards
», des philosophes, sociologues, enseignants, journalistes ou théologiens,
historiens ou littéraires, géographes ou urbanistes, psychologues ou
archéologues et autres pontifes chargés d’endoctriner la «populace»
et de lui servir l’opium pour panser ses plaies, comme disent les
porte-faix.
Le curé, missel en main, et l’intellectuel, grimoire en chevalet, ces
élites et sommités sont aujourd’hui remerciées pour leurs services devenus
superfétatoires, car maintenant c’est le juge, la police et le garde
chiourme qui ont pris le relais – l’heure est grave et la bourgeoisie n’a plus
le temps de faire dans la dentelle. Charest est en élection pour
plébisciter cette orientation, c’est-à-dire, pour demander au peuple de
choisir son bourreau et d’accepter son sort misérable via la mascarade
électorale qui décidera qui, de Charest ou des autres prétendants (Marois
ou Legault), dirigera la parade des affaires d’État pour le bénéfice
des milliardaires ? Charest s’apprête à être sacrifié par ceux qu’il a si bien
servis ; ainsi va la vie chez les thuriféraires de sacristie. Il n’a
pas su mâter les étudiants, il sera répudié par les possédants. Dans
cette élection onéreuse et frauduleuse, bien
des votants ne sont que des figurants manipulés qui apposeront leur
croix à l’endroit qu’on leur dira.
NOUVELLE
ÉTAPE – NOUVELLE TACTIQUE DE PROFITABILITÉ
Aujourd’hui, la plus-value absolue est produite plus
aisément en pays émergents (Chine, Inde, Russie, Brésil,
Iran). Impossible de contrevenir
aux lois inéluctables de l’économie capitaliste – les plus bas salaires
permettent d’engranger la plus forte plus-value absolue. Par contre,
dans les anciens pays capitalistes en difficulté (USA, Canada, France…)
il est encore possible de concurrencer les impérialistes montants
sur le front de la plus-value relative issue de
l’innovation technique et technologique. Qu’à cela ne
tienne, la voie de l’université est toute
tracée.
LA MARCHANDISATION DE L’ÉDUCATION
C’est le nouvel objectif de marchandisation de l’école et de
l’université ici au Québec, au Canada, comme dans tous les pays impérialistes
d’Occident. Voilà pourquoi les frais d’accès à l’université sont
partout rehaussés dans le but de transférer le fardeau de la crise économique
sur le dos des fils et des filles d’ouvriers et dans le but également
de chasser des milliers d’étudiants des universités vers
le marché
du travail où la main-d’œuvre semi-qualifiée doit être abondante afin
de créer les conditions de concurrence qui en fassent baisser le prix
absolu et relatif pour le bénéfice des industriels et
des financiers. Ce plan capitaliste est logique, rationnel et réaliste.
Le malheur, c’est qu’il va
à l’encontre des intérêts du peuple et des ouvriers. Voilà ce que le
Manifeste de la CLASSÉ aurait dû souligner plutôt que de pleurer sur « la
gratuité perdue des services publics, et l’abolition des entraves à la
pleine réalisation de notre humanité et du bien le plus précieux collectivement…la
gratuité de ce que l’on possède ensemble. » (3).
Encore une fois, illusion et mystification de nos amis confus de la
CLASSÉ. Les services publics ne nous appartiennent nullement, à nous,
l’ensemble du peuple, ni à la classe ouvrière. Il est de notoriété
publique justement, qu’en société capitaliste, le capital et les
richesses minières, pétrolières, gazières,
hydroélectriques, les moyens de production et d’échanges, et les biens
mobiliers et immobiliers, sont la propriété
privée des monopoles et des oligopoles et jamais au grand jamais la
propriété sociale collective du peuple et des ouvriers qui ne possèdent
que leur force de travail – une marchandise – à vendre. Même les fonds
de retraite des ouvriers peuvent-être expropriés ou fondre
au soleil spéculatif des marchés boursiers privés.
L’Hydro-Québec, ce joyau d’État, est propriété de l’État des riches et
fournit à bas prix aux entreprises privées l’énergie requise pour produire
le titane, l’acier et l’aluminium, à exporter vers leurs filiales à
l’étranger. Aucun parti politique bourgeois ne s’oppose à cette expatriation
massive du patrimoine collectif (emplois, capitaux et ressources).
DILAPIDATION
DU PATRIMOINE COLLECTIF
Ce n’est pas « la vente à rabais de nos
ressources » qui fait tort et qui nous
détruit collectivement (4).
Ce n’est pas le prix fixé pour la
dilapidation du patrimoine québécois et canadien qui hypothèque
l’avenir collectif, celui de la classe ouvrière et du peuple
québécois. C’est
la propriété privée capitaliste de ces ressources et de ce patrimoine
(minerais, eau, énergie, force de travail) qui entraîne, quel que soit
le prix fixé pour cette braderie, la
spoliation des ouvriers, des peuples autochtones, de la
petite-bourgeoise paupérisée et des pauvres, tous alliés.
LA JUSTE PART, C’EST DE TOUT
EXPROPRIER
À la fin de leur manifeste, nos amis de la CLASSÉ introduisent cette
question cruciale pour notre avenir collectif : « La
tarification, la «juste-part» à payer est une
discrimination (…) une surtaxe à ceux qui sont négligé-e-s. En quoi
est-ce juste de demander le même montant pour
franchir les portes de l’hôpital à un avocat et à une emballeuse ? Ce
qui pour l’un est un montant minime est pour l’autre un fardeau insupportable
» (5).
Que d’agréables raisonnements effectivement, Charest, le premier
Ministre Libéral du Québec le disait justement pendant
le conflit étudiant, et il promettait des mesures d’équité en haussant
les prêts et les bourses destinés aux écoliers des familles déshéritées.
À vouloir «corriger» les malversations du système capitaliste on en
vient à embrasser Charest et à le supporter, amis de la CLASSÉ, épivarder !
De fait, dans une société socialiste, tous les services publics seront
étatisés, librement accessibles sans discrimination d’aucune sorte et
totalement gratuits, les transports en commun étant les premiers de la
série. C’est par l’imposition et la taxation et la propriété totalement
collective des moyens de production, de
distribution et d’échanges de toutes les marchandises – excluant le
travail humain qui ne sera jamais
plus une marchandise, ni une source de profits – profits qui seront
abolis – que nous pourrons réaliser ce miracle collectif. Inutile de chercher
à réaliser cet exploit sous le capitalisme monopoliste d’État qui en
est l’exact opposé, comme nos amis de la CLASSÉ en conviennent,
eux aussi, dans cet extrait :
« Or, la convoitise d’une poignée de gens redevables à
personne, est en train de ravager ces espaces en toute impunité, du Plan
Nord
aux gaz de schistes. Pour ces gens dont la vision est
réduite au profit du prochain trimestre,
la nature n’a de valeur que mesurée en retombées
économiques (…) heureusement, les peuples autochtones, déportés par
chaque nouvelle prospection, résistent à ce vol continuel (…)
notre survie économique dépend de l’exploitation rapide, à tout prix,
de notre sous-sol disent-ils. » (6)
Militants de la CLASSÉ, Partisans et Partisanes, ces «gens» comme on
les appelle ci-dessus, sont redevables à leurs actionnaires, milliardaires
et millionnaires, petits porteurs y compris, et leur prodigalité
économique leur est sévèrement comptée en profits sonnants et trébuchants.
Hors de cette loi d’airain, point de salut capitaliste ! Où est donc
le mystère en la matière ?
UN
DÉVELOPPEMENT QUI RESPECTE L’ENVIRONNEMENT ?
En effet, ceux-là ne pourront jamais respecter l’environnement
écologique et collectif, ou cesser de gâcher la nature pour forger un développement
durable, pas plus qu’ils ne savent respecter le peuple, les Premières
nations, et les ouvriers qu’ils embauchent et congédient à
volonté – selon le bon état de leur portefeuille d’actions spéculatives
– tout ceci a déjà été dit et redit. Seul le prolétariat souverain, au nom du
peuple libéré, pourra ériger une société fondée sur une autre
rationalité, qui ne soit pas « le profit à
tout prix » comme il est écrit ici,
mais fondé sur le bien-être collaboratif ; car il en sera de l’intérêt
général et collectif de ne pas détruire la Terre-mère, ce que nos
frères autochtones ont compris depuis des lunes.
L’appui au Plan Nord d’une bande de chefs marguillers-indiens
déshonorés ne signifie rien, surtout pas la fin de la résistance amérindienne
au génocide culturel et économique dont ces peuples sont victimes à
notre plus grande honte communautaire.
LA
QUESTION POSÉE ET À RÉSOUDRE
La question historique ici posée et à résoudre demeure : Quelle est la
classe dominante et dirigeante dans cette société ? Est-ce la classe
sociale soumise aux lois inéluctables de la reproduction élargie du
capital et donc à l’accumulation accélérée des profits tirés exclusivement
de la plus-value ouvrière, est-ce la classe capitaliste qui domine
notre société ? Ou, a contrario, est-ce la classe sociale assujettie
aux lois de la propriété collective – publique – des moyens de
production, de distribution et d’échanges, ainsi qu’à la propriété collective
des ressources naturelles et donc aux lois du développement
environnemental respectant rigoureusement les intérêts fondamentaux
et durables de la société, est-ce la classe ouvrière qui est au pouvoir
dans notre société ?
Comme l’écrivait un célèbre polémiste « Électeur,
électrice, croyez-vous que Pierre-Karl Péladeau avec son milliard de
dollars d’actifs,
et ses milliers d’employés, ses sous-fifres commentateurs télé et ses
journalistes dociles bien payés – ses médias et ses lobbies, a le même poids
politique que monsieur Cadotte de la rue des Pleurotes, muni de son
misérable bulletin de vote ? ».
Hors de la conquête du pouvoir d’État sous la
direction du prolétariat et de son parti politique, point de
salut au sein de cette société
du pouvoir hégémonique des capitalistes-propriétaires-privés. Voilà
votre programme politique, gens de la CLASSÉ.
________________________________________________________
Notes :
Pour compléter son info :
Une contestation sociale
intergénérationnelle
http://journal.alternatives.ca/spip.php?article6784
"Il
y a quarante ans, le Québec vivait sa première grande occupation des
cégeps en 1968-69 et, en 1972, sa première grande grève générale du
mouvement syndical. Autour de cette période, un mouvement s’est engagé
pour exprimer largement les aspirations populaires et sociales. Aujourd’hui, force est de reconnaître
que la jeunesse mobilisée exprime les mêmes aspirations de l’époque et
ne s’oppose pas aux aspirations des générations qui se
sont mobilisées dans le passé."
le mouvement
social et étudiant chasse Jean Charest et le gouvernement libéral.
http://journal.alternatives.ca/spip.php?article6916
Article
9
Envoi de Guy
CREQUIE :
http://guycrequie.blogspot.com/
SERVITUDE DU
XXIème SIECLE
Longtemps,
les aigles se sont cachés
Mais le temps s’est nourri de l’impulsion
De notre évolution, et les a démasqués ;
Dévoilant leur jeu néfaste de caméléon…
La
souveraineté de nos pays les gêne
Et depuis leurs palaces ; bien à l’abri ;
Ils jouent avec nous comme dans une arène ;
Eliminant nos acquis ; ruinant nos vies…
Pauvres
moutons que nous sommes,
Gouvernés par des fantômes illusoires ;
Nous ne savons jamais en somme
A quelle sauce on nous mangera ce soir !
Pauvres
gouvernants, pauvres pions
Aux ordres des loups avides de pouvoir ;
Vous n’avez plus d’armes secrètes au fond,
Pour combattre ces cancers du désespoir !
L’argent,
toujours l’argent !
Que ne feraient-ils pas pour en avoir encore ?
Les rapaces de ce monde répugnant
Aiguisent leurs serres pour amasser l’or…
Ils tuent leurs proies à petit feu,
Promettant de l’aide pour mieux mentir ;
Se montrant vertueux alors qu’ils sont fallacieux ;
Offrant des miracles changés en mirages d’avenir…
Nous
autres, pauvres agneaux aigris,
Ne savons pas nous défendre ;
Ces oiseaux de malheur règnent à l’envi ;
Sur toutes les nues à prendre…
Ils
sont là, comme des hyènes,
Toujours prêts à mordre…
Ils sont là pour implanter leur règne
Et répandre ainsi la mort…
Pourquoi
personne ne peut les arrêter ?
Ces sangsues ont pensé à tout
Et se sont prémunies contre les lois dictées
Par les peuples éculés ; régnant ainsi sur nous !
On
nous a dit « la loi est la même pour
tous ! » ;
Mais c’est un mensonge éhonté
Qu’on nous apprend dès le berceau ; ces loups
Sachant asservir tous les hommes pacifiés…
De
quel droit nous transforment-ils en esclaves ?
De quel droit nous obligent-ils à la servitude
Quand l’Histoire a tout fait par une slave,
Pour noyer le poison de cette mauvaise habitude ?
L’asservissement
des états se fait à petit feu ;
Les peuples vivent dans la peine et le travail
Pour nourrir ces gangreneux fallacieux
Qui tuent tout sur la planète ; sale canailles !
Monsieur
le Président, qui que vous soyez,
Ne laissez-plus ces vipères construire leurs nids
Dans nos draps, dans nos pauvres foyers… !
Combattez-les, s’il le faut, au péril de votre vie !...
©
Françoise Marie BERNARD, 28 avril 2012
Dernière
modification : 16.09.12,
03:37:32