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Article 1 : DU MEPRIS AU PARTI DE L'ERREUR
par Jean-Jacques REY
Article 2 : LES DROITS, ANTIDOTE AUX APPETITS DES MARCHES
par LDH (envoi de Martine BOICHOT CAMARA)
Article 3 : LA REVOLTE GRECQUE
par Robert BIBEAU
Article 4 : L'ERE DES EMEUTES OU L'APOGEE DE L'EGOTISME ECONOMIQUE EN OCCIDENT
par Isabelle BEYNEIX (envoi de Benoist MAGNAT)
Article 5 : POUR UN PROGRES DE CIVILISATION
par Guy CREQUIE
Article 6 : CREATION DE LA CELAC... AMERIQUE LATINE... L'EPOPEE D'UN CONTINENT
par Juan Manuel KARG, Danielle BLEITRACH (envoi de Joseph RAHARIJESY)
Article 7 : LES LEUCEMIES DE L'ENFANT (questions à l’Autorité de Sûreté nucléaire)
par Charlotte Mathilde FILLOZ
Article 8 : TROP TARD POUR LIMITER LE RECHAUFFEMENT A 2°C
par Matthieu AUZANNEAU (envoi d' Alain SAGAULT)
Article 9 : LE 17 OCTOBRE 1961
par Marcel GOZZI
DU MEPRIS AU PARTI DE L'ERREUR
Des
politiques de gribouilles et de fripouilles, telles ont été
et sont les menées néolibérales qui mettent à
genoux l’Europe et la France en particulier. Dans cette
"seringue", Mister Sarkozy, dit « l’Américain
», est un agent virulent du néolibéralisme bas de
gamme (la copie ne vaut jamais l’original !) mais il a
déshonoré la France, en profitant des préjugés…
Plus
généralement, faire du profit un idéal de vie
n’est bon que pour les charlots aux visées courtes.
Celles-là ont mis les pays, notamment occidentaux, dans les
difficultés de tout ordre, et menacent en plus les équilibres
fondamentaux sur Terre. En fait, toute forme d’intelligence
a été prise en otage par la pensée régressive
des néolibéraux, véritables porteurs d'eau des
marchés financiers.
Après
avoir gravement affaibli la France, du moins perturbé
énormément la vie sociale du pays et nuit à sa
réputation dans le monde entier, l’espèce de clan
maffieux qui s’est emparé des commandes de l'Etat en
2007, appelle à l‘union nationale pour mieux faire
passer la pilule de l’austérité, commandée
par la finance internationale. Quelle rigolade ! Ils n’ont eu
de cesse de diviser les Français entre eux... De même,
par cette nouvelle afféterie, quelles faiblesse et
impuissance trahit, ce clan sans vergogne qui a verrouillé
l'appareil de parti UMP, qui n'a qu'un respect de façade
pour la démocratie, qui la bafoue tous les jours en se cachant
derrière… ! En particulier, Nicolas Sarkozy : comment
ce type pourrait-il gouverner pour tous, alors que sa hargne
d'impérial roquet le porte à cliver tout ce qui
peut l'être dans notre société ? A l'étranger,
il a fait pire mais tout le monde lui rigolent au nez à part
quelques obligés... Et que fait-il alors pour imposer son
intelligence, notre "petit caporal", au-delà de ses
moulins à vent et railleries ? Il a bonne mine maintenant,
Sarko
l’Américain !
Et c’est avec ces gens-là que l’on voudrait
relever la France ?
Qui plus est, pourrait-on défier
avec eux la Mère
Nature,
sa justice immanente, et l’exigence d’une alternative
crédible au modèle suicidaire du néolibéralisme
qui s’effondre ? Non pas ! Ils nous enfoncent dans l’absurdité
par le déni et crient en même temps leur détresse,
comme des enfants qui voient monter la marée du discrédit
vers leur château de sable...
Minables, ils sont ;
minables, ils resteront ; sans jamais saisir le sens profond et les
véritables richesses de l’existence ! Ils se prennent
pour des seigneurs mais tout le monde a remarqué qu'ils sont
devenus des larbins de la finance, nos néocons affectés.
A
l'échelle mondiale, avec ce genre d'inspirés, la
"loi" des marchands et des marchés,
canon de l’ultra-libéralisme, a pour conséquence
et but ultime de réduire en esclavage des milliards d’êtres
humains, considérés comme de la viande sur pied :
variable d’ajustement pour les misères et consommations…
L’erreur
majeure qu’a faite Sarkozy et d’une manière
générale, ses coreligionnaires (parce que
Sarkozy est incapable d'une pensée originale), c’est
de vouloir laminer sinon éliminer les classes moyennes (que
certains qualifient de petite bourgeoisie), tout à leur
obsession de restaurer l’esprit féodal qui découle
des visions néolibérales. Pour cela, les néocons
n’ont de cesse de jouer les « humbles » (si on
considère leur condition sociale) contre les dites classes
moyennes : frange de la population en général plus
éduquées et possédant un pouvoir d’achat
significatif sans parler de fréquents avantages statutaires.
L’Etat républicain, bête noire des néolibéraux,
a constitué son armature, jusque dans les coins les plus
reculés de nos campagnes, avec ces classes moyennes : qu’elles
soient représentées par des professions libérales
ou des fonctionnaires… Il est évident qu’il y a
un fort esprit corporatiste dans ces milieux-là, d’abord
pour défendre ses intérêts, mais favorisant aussi
une approche plus universelle des valeurs de civilisation... Si, dans
les classes moyennes, la prise de conscience est plus individualisée
que dans les anciennes classes laborieuses, elle semble mieux à
même d’ évaluer la pertinence d’une action
gouvernementale, les tenants et aboutissants à terme des
orientations politiques, et cela sur un registre moins passionnel,
etc.
En
tout cas pour revenir à leur erreur de stratégie,
fondamentale parce que basée sur le mépris de leurs
semblables et par extension de la Vie sur Terre (et probablement
ailleurs), les néocons, quelque peu adeptes de l’esclavage
-moderne ou pas- sont en passe d’être pris en tenaille et
de réussir le double exploit de faire renaître d’un
côté, un national populisme fort (certains n'hésitent
pas à parler de national socialisme...) et de l’autre,
une véritable coalition des esprits éclairés,
souvent appelés humanistes. Sur l’échiquier
politique, cette dernière se traduit par un rapprochement des
centres droits et gauche…
Après les multiples errements, partisans, de ces dernières
années, se met donc en place par décantations
successives des consciences troublées, la seule alternative
assez puissante selon moi, (du moins sous l’angle électoral
et en se limitant à la France) qui pourrait ravir les
commandes d’Etat aux sectaires de l'ultralibéralisme ;
cela afin de nous sortir d’une véritable schizophrénie
qui condamnait à l'accablement sinon à la
démission intellectuelle nombre de nos concitoyen(ne)s.
Où
alors il faut une révolution !
(Et
après ce que je viens de voir en France ces dernières
années, cela m'étonnerait...)
Vous pouvez être sûrs que les états-majors, dans les partis politiques, ont intégré cette donne, qu’ils soient pour ou contre… Dans ce sens, chez nous en France, l’UMP est parti pour devenir un parti de desperados, et cela se perçoit dans leurs communications et leurs initiatives brouillonnes ! Car, c’est connu, on n’emploie jamais deux fois de suite la même recette pour berner les gens. Ce qui enfonce les féodaux comme Sarkozy et consort, c’est bien, je le répète sous une autre forme et tant pis pour les redondances, leur mépris du peuple et, par extrapolation, de la démocratie, même sous sa forme atrophiée, actuelle.
Avant même que d’établir un bilan pour le procès du néolibéralisme et un nouveau contrat social, il faudra vraiment faire un examen de conscience, poussé, collectif ou pas, pour bien analyser comment on a pu en arriver là : à ces tristes années d’un triste sire au pouvoir démesuré qui ont conduit à la démesure, à la honte nationale et à une régression sociale sans précédent, presque désirée par sado-masochisme par une fraction importante des Français ; car, à mon avis, la propagande, l’ignorance et l’opportunisme n’expliquent pas tout… Sinon, ce sont, les générations montantes qui feront notre procès, et elles auront vite fait de déborder les futurs gouvernements, parce qu’ils n’auront pas ou trop peu retenu la leçon, et ceci est valable pour le monde entier et c’est tant mieux pour l’avenir de l’humanité sur Terre…
Jean-jacques REY
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html
A l'appui :
Karachi
: Sarkozy nommément cité par le frère d’Akim
Rouichi :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karachi-sarkozy-nommement-cite-par-103321
(avec
un "petit" inventaire des sales affaires plombant
l'avenir du clan Sarko)...
Pour
une réponse systémique à la crise :
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/pour-une-reponse-systemique-a-la-106408
Un
appel pour un « audit citoyen de la dette publique » :
http://occupyfrance.org/14-11-2011/un-appel-pour-un-audit-citoyen-de-la-dette-publique/infos/354
Appel
citoyen d’Occupons la Défense
:
http://www.occuponsladefense.net/2011/11/appel-citoyen-doccupons-la-defense/
Allô
! j’écoute !
[- Comme
l’écrit « Médiapart » le 30
septembre 2011, les présidences Giscard, Mitterrand, Chirac
ont toutes eu leur lot de scandales, mais « aucune ne fut
menacée d’engloutissement comme l’est aujourd’hui
celle de Sarközy »
-]
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/allo-j-ecoute-101775
Envoi de Martine BOICHOT CAMARA
LES DROITS, ANTIDOTE AUX APPETITS DES MARCHES
Page d'origine : http://www.ldh-france.org/Les-droits-antidote-aux-appetits
Paris, le 18 novembre 2011.
Analyse
de la LDH
Il n’y a pas de jour sans que la
crise - les crises, économique, financière, sociale,
mais aussi politique - ne soit d’actualité. L’avenir
de tous droits partout et pour tous est en question. Quelles causes ?
Quelles conséquences ? Pourquoi ? Comment ? Quelles solutions
? La Ligue des droits de l’Homme propose son analyse.
La
dette n’est pas plus la fin de l’histoire que les marchés
n’en sont l’avenir. Mais ceux-ci lancent un formidable
défi à la démocratie, aux droits fondamentaux,
plus que jamais garants d’un vivre ensemble démocratique.
Il s’agit de les défendre, mieux encore, d’assurer
leur effectivité pleine et entière.
La «
dictature des marchés », nous répète-t-on
à l’envie serait en train de prendre la main et de nous
faire entrer dans une nouvelle phase historique, dans laquelle les
gouvernements seraient trop coûteux, les peuples trop agités,
la démocratie trop aléatoire… Au regard de
l’actualité, ces observations peuvent paraître de
bon sens. Les épisodes irlandais, grec, puis italien
illustrent de fait la fragilité d’équipes
gouvernementales face à l’énorme pression que les
acteurs financiers – relayés par d’autres
gouvernements – avaient exercée sur eux. La brutalité
des discours politiques tenus sur l’ « irresponsabilité
grecque », la désignation du « peuple » –
soulevé contre l’austérité – comme «
problème », la bouffée de panique à la
seule mention d’un éventuel référendum
témoignent d’une crise systémique profonde et
d’une perte de conscience politique qui ne l’est pas
moins.
C’est que l’histoire des sociétés
est irréductible aux seuls critères comptables ; même
empêtrés dans des écheveaux de contraintes
économiques, même sonnés par des plans
d’austérité dont l’une des fonctions est
justement d’empêcher l’irruption d’une pensée
alternative, même entravés par un ordre destiné à
juguler leurs révoltes, les peuples s’agitent et donnent
de la voix. Des élections vont avoir lieu en Italie, d’autres
suivront probablement en Grèce, tout simplement parce que la «
dictature des marchés » n’est pas la dictature
tout court. Si elle redéfinit de façon brutale les
rapports entre pouvoir politique et puissances d’argent, si
elle tend à le subordonner, voire à l’aliéner,
elle ne l’abolit pas. Les marchés ne sont forts que des
concessions, soumissions et autres offrandes que leur ont concédées
les décideurs politiques, obnubilés qu’ils
étaient par leur efficacité supposée.
La
dévolution du pouvoir à des hommes politiques
labellisés « experts européens », alors
qu’ils sont acquis à la vulgate néolibérale,
signe donc une certaine impuissance des milieux dirigeants
classiques, et un bégaiement du côté des
perspectives alternatives. Les générations futures se
demanderont sans doute avec effarement comment il a été
possible qu’une crise financière sans précédent
ait pu bénéficier à ceux qui en étaient
et la cause et les agents. L’ampleur même de ce paradoxe
doit, pour ce qui nous concerne, nous inciter autant à
l’indignation qu’à l’exploration d’autres
perspectives. Il y a urgence. Car le train de la récession
charrie toujours dans ses wagons une kyrielle de drames économiques
et sociaux, les risques d’une désaffection croissante du
politique, d’une explosion de l’abstentionnisme, d’un
désenchantement démocratique déjà porteur
d’une régression des droits.
Si cela devait
se vérifier, l’austérité s’imposerait
pour une très longue période, sans aucun rapport avec
le poids réel ou supposé de la dette parce qu’elle
satisfait parfaitement aux normes comptables, sans qu’elle ait
un grand rapport avec une quelconque rationalité économique.
Dans une société où les droits fondamentaux sont
subordonnés à des appétits financiers, ces
derniers n’ont plus aucune limite. Là où la
pensée capitaliste classique prendra soin de ne pas tuer la
poule aux œufs d’or, la pensée néolibérale
usuraire n’hésite pas une seule seconde. Elle ne peut
s’en empêcher ; c’est d’ailleurs sa
limite.
La question est donc de savoir comment sortir de cette
panne démocratique, comment échapper à cette
ivresse de la soumission ? D’abord en n’oubliant jamais
que la dépossession et l’effacement du politique ne
participent d’aucune fatalité ; elles demeurent des
enjeux dans le débat public, dans le choc des affrontements
sociaux et politiques. Les marchés – autrement dit la
somme des acteurs financiers – sont hétérogènes,
manifestent une intelligence obtuse et n’occupent des espaces
que lorsque ceux-ci sont « déficitaires », dans
tous les sens du terme. La crise actuelle résulte à la
fois de leur fonctionnement et d’un ensemble de contraintes
institutionnelles et politiques. Il n’y a par exemple aucune
raison obligée à ce que les parlements nationaux et
européen demeurent cantonnés à un rôle
marginal. Ce que le politique a concédé, il peut tout
aussi bien le reprendre, formuler d’autres contrats sociaux,
d’autres contraintes institutionnelles, d’autres
priorités. Cela n’est ni simple ni impossible. D’autres
façons de produire et d’échanger, d’autres
politiques fiscales et de redistribution des richesses sont
possibles. Encore faut-il en avoir le dessein, la volonté,
incarner enfin un destin collectif.
En France, la
période électorale qui s’est ouverte avec les
sénatoriales, et va se poursuivre avec la présidentielle
puis les législatives, est un moment privilégié
pour inscrire au cœur du débat public le refus d’une
austérité de masse, le refus d’une régression
des droits sociaux et des libertés civiles.
Ces
valeurs se situent aux antipodes du prétendu courage reconnu à
Nicolas Sarkozy par son Premier ministre François Fillon. Car
les mesure annoncées – on ne discute plus, on annonce !
– ne sont ni novatrices ni justes. Où est donc le le
courage ? Dans la stigmatisation récurrente des «
fraudeurs » de l’assurance maladie ou de l’assurance
chômage ? Dans la poursuite de la mise à bas du pacte
social construit autour de la notion d’intérêt
général ? Dans l’accélération du
démantèlement des mécanismes de solidarité
entre générations ?
Ces attaques contre
les droits sociaux traduisent un paradigme plus que préoccupant
; bien vivre – au sens de vivre correctement – ne serait
plus de saison. Il faudrait, pour « payer sa dette »,
renoncer d’abord au droit même d’en discuter la
légitimité, puis d’en rechercher les
responsables, et enfin, dans la foulée, accepter de renoncer
aux droits fondateurs de la dignité des peuples, à ce
qui assure la vitalité de la démocratie.
Cette
vision du monde courtise la peur ; peur du lendemain et des jeunes,
peur des étrangers, peur des pauvres… Nous sommes de
plain-pied dans cet « entre-deux » où le vieux ne
veut pas mourir et empêche donc le neuf de naître, et
dont le philosophe italien Antonio Gramsci disait qu’il enfante
des « monstres ». Nous les voyons se multiplier
aujourd’hui, et avancer sous bien des masques…
Faire
échec au cauchemar suppose une saine indignation et, au-delà,
l’affirmation collective, inébranlable, que la sortie de
crise ne saurait en aucun cas passer par une grande braderie des
droits à l’éducation, à la santé, à
la mixité sociale, au logement, à l’emploi, à
la culture, bref, à tout ce qui donne un sens au fait de vivre
en société. Cela suppose le refus ferme et tranquille
de toutes les chasses aux boucs émissaires, avec ou sans
papiers, pauvres ou étrangers.
Réaffirmer
la liberté, l’égalité et la fraternité
comme valeurs fondatrices de notre vivre ensemble, c’est là
que réside le vrai courage, c’est là que s’ouvre
la voie pour débattre et construire des perspectives et un
projet commun, enthousiasmant parce que démocratique,
dynamique parce que social.
C’est le sens du Pacte
pour les droits et la citoyenneté que nous entendons porter
avec une cinquantaine d’autres organisations, syndicales et
associatives dans le débat politique français. Parce
que les propositions qu’il porte correspondent aux vœux
de notre société, il constitue l’un des éléments
de l’alternative opposable aux fondamentalistes de l’austérité.
Face aux marchés, l’histoire reste à écrire
et nous sommes, citoyens, légitimes à le faire.
Affirmons nos droits à débattre, à choisir, à
garantir notre dignité et avec eux, ceux des générations
à venir.
LDH
(Ligue
des Droits de l'Homme)
http://www.ldh-france.org/_LDH_
Pour
développer son info :
PACTE
pour les droits et la citoyenneté
: http://www.pactecitoyen.org/
Propositions
pour un nouveau vivre ensemble :
http://www.pactecitoyen.org/Test3.html
à
télécharger au format PDF ici :
http://www.pactecitoyen.org/IMG/pdf/Pacte_pour_les_droits_et_la_citoyennete_12_octobre_.pdf
A l'appui :
Informations
internationales : 2001-2011, les libertés bradées :
http://www.interet-general.info/spip.php?article16210
Pays
Riches, Pauvreté Extrême :
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pays-riches-pauvrete-extreme-106367
La
protection sociale, un gage d'avenir :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/14/attac-la-protection-sociale-un-gage-d-avenir_1615463_3232.html
Le
droit de planter et cultiver librement bientôt interdit
?
http://poetesindignes.wordpress.com/2011/11/25/le-droit-de-planter-et-cultiver-librement-bientot-interdit/
Quand
Pôle Emploi désinscrit un chômeur sur
deux.
http://sarkofrance.blogspot.com/2011/12/quand-pole-emploi-desinscrit-un-chomeur.html
France
du XXIeme siècle : 1 Français sur 2 renonce à se
soigner !
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/france-du-xxieme-siecle-1-francais-104541
Contre
la xénophobie, le racisme et l’exploitation
:
http://alencontre.org/suisse/contre-la-xenophobie-le-racisme-et-l%E2%80%99exploitation.html
Le
non-recours aux droits en France
:
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1495
Envoi par Robert Bibeau : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
LA REVOLTE GRECQUE
LES
HÉRITIERS D’HÉRACLÈS
ET LE MÉNAGE
DES ÉCURIES D’AUGIAS
(GRÈCE)
Page
d'origine, citée par l'auteur :
http://www.centpapiers.com/les-heritiers-d%e2%80%99heracles-et-le-menage-des-ecuries-d%e2%80%99auigias-grece/75667
6.07.2011
L’État grec, après avoir essuyé la dette privée des banquiers ; après avoir subventionné les armateurs endettés; après avoir épongé le déficit de l’industrie touristique; après avoir dilapidé 160 milliards de dollars pour acheter de l’armement se trouva fort dépourvu lorsque la crise monétaire fut venue (1). Plus de revenus pour fournir les services convenus (pourtant moins de 4 % du budget grec est consacré à l’éducation) et d’immenses besoins financiers pour rembourser ces dettes privées soudainement étatisées. Qu’à cela ne tienne, le peuple grec fut inculpé de duplicité, accusé de frauder le fisc et soupçonné de se traîner les pieds pour renflouer les riches affamés.
Le premier ministre « socialiste » Papandréou se prosterna au guichet de l’assistance internationale afin d’obtenir un prêt de la nouvelle pythie du FMI. Après remontrances, celle-ci s’exécuta non sans exiger – les dettes privées étant maintenant socialisées – que les actifs étatiques soient dorénavant privatisés. Le cerbère promit de sévir et de matraquer sans pitié tous ceux qui refuseraient de rembourser de leurs deniers cette dette collectivisée. La guerre de classe venait de s’envenimer.
Ici à Athènes – Place Syntagma – l’avenir du monde capitaliste est remis en cause. Le travail et le capital s’affrontent sans fard, sans utopie « démocratique » bourgeoise, directement, face à face, et l’un des deux devra peut-être disparaître pour que l’autre survive.
La révolte populaire pourrait tourner à la révolution, non pas parce que quelques « bobos » sont venus crier leur émoi et leur effroi devant le soulèvement acharné des classes opprimées face aux banquiers indifférents au sort fait aux petits-bourgeois chagrinés de perdre leurs privilèges momentanés – ces « bobos » irrésolus à sacrifier leurs biens pour sauver la société « démocratique » qu’ils ont tant aimée et qui les a reniés. La grande bourgeoise a autre chose à faire que de sauver ces sous-fifres dociles. C’est aux petits-bourgeois de marquer leur allégeance et de manifester leur foi indéfectible dans ce système « démocratique bourgeois » qui leur a tant donné et qui aujourd’hui menace de tout reprendre.
Alors les « bobos » font leur travail et crient au rétablissement de leurs privilèges usurpés. Il y a quelques années l’Argentine a vécu ce calvaire et aujourd’hui encore elle peine à rétablir les privilèges des « bobos », des aristocrates syndicaux et de toute cette coterie de collaborateurs chargés de protéger le système capitaliste de la colère populaire. Tous ceux-là, la grande bourgeoise les récompensera s’ils parviennent à apaiser la grogne de la rue. Le pourront-ils, le sauront-ils ? Ils s’y emploient pourtant, déclenchant une grève de ci de là (la moins longue possible), mais la conscience de classe est ici trop aiguisée pour que les « bobos » puissent se déliter en toute tranquillité. Les jeunes et les travailleurs sont enragés; ils s’attaquent aux temples de la renommée et s’en prennent au cénacle de la propriété privée (2).
Les ouvriers, les jeunes, les travailleurs salariés, même ceux qui ont été dupés par des bureaucrates syndicaux vendus, se laissent de moins en moins berner par les discours pour réconcilier. Tous comprennent que la grande échauffourée, l’ultime bataille, est engagée, non pas à Benghazi ni à Tripoli, non pas au Caire ni à Tunis, mais ici, à Athènes, où le prolétariat grec fait face seul, mains nues, à toute la réaction mondiale impérialiste, non pas pour obtenir le droit ridicule de « voter » pour le polichinelle qui liquidera leurs revendications de classe, mais pour s’emparer des rênes du pouvoir d’État afin de construire un autre monde, radicalement différent du précédent. Nous sommes ici au cœur de l’affrontement entre le monde du travail et le monde du capital, l’ultime contradiction, sans fard, sans retenue, sans faux-fuyant, la confrontation suprême entre deux univers irréconciliables, irréductibles, antagonistes, une révolution pour la vie ou pour la mort du peuple grec.
C’est ici à Athènes que cette nouvelle altercation historique commence par une bataille sur le front économique. Sauront-ils en faire une lutte politique révolutionnaire pour la conquête du pouvoir d’État ? Qui représente ici le futur ? Le capital décadent et ses sbires élus « pseudo démocratiquement » ou le travail et ses représentants populaires, issus de ses rangs, et prêts à mourir pour le futur, pour la classe ouvrière et pour le peuple grec ?
Le roi est nu, il s’expose ici à Athènes, en plein cœur de la patrie de l’esclavagisme libertaire et de la démocratie aristocratique; il dévoile son vilain visage d’exploiteur et de spoliateur esclavagiste. Il n’est pas étonnant que l’histoire ait décidé que la révolte populaire de masse – en Occident – débuterait ici au Pirée, la patrie des penseurs esclavagistes du siècle des lumières aristocratiques. Comme la petite bourgeoise leur tiendra rigueur à ces jeunes de ne s’inspirer ni de Socrate, ni d’Aristote, ni de Sophocle, ni de Démosthène, ni de leurs Dieux vengeurs !
Le monde a fait de grand progrès depuis cette époque révolue. Aujourd’hui une nouvelle classe révolutionnaire se dresse face à l’histoire pour réclamer son dû, le pouvoir d’État, le renversement de l’ancienne classe bourgeoise dégénérée qui doit maintenant faire place au nouveau Jupiter populaire. L’oracle aura dit vrai, l’histoire de l’humanité progresse, camarades Grecs « Voici la rose, dansez ». Dansez pour que, juchés sur les barricades de la liberté et de la dignité, nous puissions admirer votre ballet révolté. Quand viendra notre tour, saurons-nous chausser vos grands souliers ?
Robert
BIBEAU
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
robertbibeau[à]hotmail.com
________________________
Notes
:
(1) De 2005 à 2008, la Grèce a doublé la valeur de ses emprunts pour payer des armes dont elle n’avait pas besoin. Selon une recherche conjointe de juges grecs et allemands, les vendeurs d’armes ont utilisé la corruption pour s’assurer la collaboration d’importants hommes politiques, de fonctionnaires et de chefs militaires. L’argent emprunté pour acheter ces armes vient des mêmes pays d’où proviennent les armes, soit les États-Unis, la France et l’Allemagne. De 2005 à 2008, les prêts consentis à la Grèce pour l’ensemble de ses obligations ont atteint la somme astronomique de 160 000 millions de dollars. Pour un pays de 11 millions d’habitants c’est peu dire. Avec cet argent, la Grèce a amplement de quoi payer la facture de 3000 millions de dollars en hélicoptères de combat français, 2000 millions de dollars en avions de combat étasuniens, plus ou moins le même montant pour les avions Mirage français et presque le triple en sous-marins allemands.
http://www.legrandsoir.info/l-endettement-de-la-grece-au-profit-des-industries-militaires.html
(2) Grèce: les raisons d'une mobilisation sans précédent - « Aganaktismeni » :
Pour développer son info :
Grèce:
impasse économique et crise politique du système :
http://alencontre.org/europe/grece/grece-impasse-economique-et-crise-politique-du-systeme.html
La
Grèce plonge dans le chaos :
http://alencontre.org/europe/grece/%C2%ABla-grece-plonge-dans-le-chaos%C2%BB.html
NON
[des Grecs !] :
http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/non-103261
Papandréou
vend les biens grecs (Information Clearing House) :
http://www.legrandsoir.info/papandreou-vend-les-biens-grecs-information-clearing-house.html
GREVE
GENERALE CONTRE PAPANDREOU :
http://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2011/07/01/GREVE-GENERALE-CONTRE-PAPANDREOU
Grèce,
les bouleversements en cours :
http://alencontre.org/?p=3252
Grèce
plan d'austérité, hausse de la TVA, les manifestants
répond non !!!
http://lelaboratoire.over-blog.com/article-grece-plan-d-auterite-hausse-de-la-tva-les-manifestants-repond-non-46134419.html
Envoi de Benoist MAGNAT : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/
L'ERE DES EMEUTES
OU
L'APOGEE DE L'EGOTISME ECONOMIQUE EN OCCIDENT
par Isabelle Beyneix,
chercheuse en droit
Une
source :
http://www.madinin-art.net/socio_cul/ere_des_emeutes.htm
(publication
initiale dans rubrique "Point de vue" - LEMONDE.FR -
25.08.11)
Depuis le premier choc pétrolier de 1973, s'est ouvert l'ère des presque "quarante désastreuses" sous la forme de récession, de dépression ou encore de décroissance économique pour l'Occident. Qu'il s'agisse de la fin d'un cycle économique ou d'un état de crise permanent, force est de constater pour une très large part l'inertie et la résignation des populations occidentales mais également des hommes politiques.
Economiquement, nos sociétés s'apprêtent au pire depuis dix ans en se blottissant dans les valeurs refuges. Depuis les années 50, nous assistons passifs à la vente d'un monde calibré, d'un rêve d'absolu consumériste. Il comble un vide profond. Il n'y a plus de croyance en un idéal théorique, théologique, ou dans un monde meilleur, et pour la majorité de nos concitoyens, la mort s'apparente désormais à une véritable fin. Tout est définitivement tragique et rien n'est véritablement sérieux. Il s'agit donc d'en profiter le plus et de payer le moins.
Du point de vue de l'éducation, le succès des émissions de téléréalité et le développement de la presse people montre que les politiques culturelles et éducatives de masse ont échoué. L'ère du vide intellectuel rassure désormais l'être humain occidental plus qu'il ne l'inquiète. Il n'y a plus de honte à ne pas savoir. Les héros médiatiques ressemblent à l'archétype de l'être humain occidental. La culture n'est plus assimilée à de l'intelligence. Vivre consiste dorénavant à oublier les horreurs dénoncées par les médias (la mort et la souffrance sont désormais des scandales) et à savourer la vie dans sa plus simple acceptation, avec facilité. Il n'est plus question de créer un autre monde mais de conserver celui-là. L'être humain occidental se contente de profiter de son existence. Cette dernière consiste économiquement à travailler "au noir" ou à gagner énormément d'argent et à trouver le moyen de payer le moins d'impôts possible. Sa seule religion est le football. Sa famille se disloque et s'agrandit au gré de ses rencontres. Pourquoi ? Sans doute car la famille est source d'embarras plus que de plaisirs, que le travail ne rapporte plus car la méritocratie n'existe plus. Il faut désormais être malin, rusé, et pouvoir investir. La culture n'apporte aucune plus-value dans ce type de système.
Elle est anachronique et désormais remplacée par le capital. Seuls les placements de nantis permettent encore de s'enrichir. Seuls les rentiers ont l'espoir de le demeurer et font encore rêver. L'entrepreneur ex nihilo est devenu une espère rare alors que domine la reproduction des élites par le capital. De plus, la multiplication des niches fiscales, le récent bouclier fiscal (jusqu'à son démantèlement) ont contribué à laisser penser que les très riches étaient les plus favorisés et que…c'était juste. Au surplus, il n'y a plus d'honneur, ni de fierté, à payer des impôts. Il n'y a même plus d'intérêt à être un citoyen. Les impôts sont dénigrés. L'Etat est compris comme une bête avide, mal gérée ou ingérable, dont profitent des malfaisants alors que tous aspirent à profiter de sa manne mais en y participant le moins possible.
En outre, les élites politiques sont désormais victimes (et plus seulement responsables…) de la vision de l'existence qui s'est développée dans les pays occidentaux. L'homme politique a toujours été avide pouvoir, d'argent et comme tout être humain largement porté à en abuser. Les hommes politiques n'ont jamais été des saints mais plus un n'ose désormais parler du "bien commun" ou tenir un discours à la Churchill, en promettant "du sang, de la sueur et des larmes". Pas de démocratie sans démocrates, mais que sont-ils devenus les démocrates ? Ils répondent plus que jamais à la définition de Lincoln, la démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Le peuple a donc les dirigeants qu'il mérite. Les dirigeants n'osent plus prendre les mesures qui s'imposent. Ils préfèrent promettre des promesses et n'osent plus réformer une fois au pouvoir. La démagogie gouverne au nom du peuple.
M. Maurice Lévy est en faveur d'une contribution exceptionnelle des plus riches et il n'est pas le seul. Il en est de même de Warren Buffet, qui se plaignait récemment de ne pas payer assez d'impôts… Une grande partie de la population occidentale a été oubliée. Elle a compris tacitement qu'elle devait se sacrifier devant l'émergence et la concurrence des pays du Sud. Elle n'aspire qu'au bonheur et ce dernier se matérialise forcément pour elle, car c'est ainsi que nous avons fait ce monde, par le pouvoir d'achat et un meilleur niveau de vie ou au moins équivalent à celui de la génération précédente. Elle finira pas réclamer des comptes, puis des têtes, et enfin par déclencher une révolution par les urnes en élisant les extrêmes ou descendra se déchaîner avec violence dans la rue quand elle ne saura plus se nourrir d'aigreurs, de peurs et de résignation. Hâtons-nous de réformer car le compte à rebours a déjà commencé pour l'Occident.
Isabelle
BEYNEIX
A l'appui :
Rendre
l'Europe au peuple
!
http://eurocitoyen.blogspirit.com/archive/2011/12/05/rendre-l-europe-au-peuple.html
L’Europe,
une escroquerie au service des milieux financiers qui bafoue les
besoins des peuples et nie la démocratie
:
http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/l-europe-une-escroquerie-au-104221
L'UE
fait de l'austérité sa règle d'or :
http://fr.myeurop.info/2011/12/09/l-ue-fait-de-l-austerite-sa-regle-d-or-4063
Occupy
et le blocage des ports de la côte Ouest :
http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/occupy-et-le-blocage-des-ports-de-la-cote-ouest.html
Portugal:
contre le poids inacceptable de la dette. La démocratie dépend
de la lutte sociale :
http://alencontre.org/europe/portugal-contre-le-poids-inacceptable-de-la-dette-la-democratie-depend-de-la-lutte-sociale.html
La
réponse des peuples à la "stratégie
suicidaire" de l’Europe :
http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/la-reponse-des-peuples-a-la-103253
Santo
Versace: "Berlusconi doit partir, et vite" : [point
de vue d'un néolibéral économique,
ndlr]
http://fr.myeurop.info/2011/10/07/santo-versace-berlusconi-doit-partir-et-vite-3512
Envoi
par Guy Crequie : http://guycrequie.blogspot.com/
&
http://www.uera.fr/ecrivains/crequie_guy.htm
POUR UN PROGRES DE CIVILISATION
PHILOSOPHE ET...MARCHES FINANCIERS = UNE RELATION IMPOSSIBLE ?
ET BIEN ! J’OSE M’EXPRIMER A CE SUJET !
Samedi
20 août 2011
(dans
le cadre d'un questionnement :
NATIONS UNIES DES LETTRES ET INTELLIGENCE DE L’ESPRIT !)
Face au constat d’impuissance des politiques et à la crise financière en France, à Toulouse lors de sa visite, le Dalaï Lama a appelé à la sagesse, et à Madrid, lors des journées mondiales de la jeunesse, le Pape Benoist XVI a rappelé l’urgence de mettre l’homme au centre de la vie ! Il parle de dimension éthique, intérieure, au système économique.
En quoi, la crise financière a t-elle un rapport avec l’analyse philosophique ?
Tout simplement car les incidences de cette crise ont leur impact sur les consciences et les pratiques humaines et leur devenir et, ainsi, la question du sens de l’existence est inscrite en elle ! Ainsi par exemple, certains spéculateurs parient sur la baisse pour s’enrichir et il est des pratiques telle celle des ventes à découvert qui permettent de s’enrichir facilement, sans rien détenir, mais certainement pas en respectant une éthique !
Ensuite,
tout progrès de civilisation passe par l’évolution
de la capacité humaine, apte à transformer les
obstacles en défis de transformation. Globalement et à
part quelques lieux, nous avons changé les modèles
tribaux et esclavagistes par des systèmes basés sur le
suffrage électif et l’action législative et
juridique, accordant des droits et des devoirs aux individus. Si nous
ne parvenons pas à trouver un nouveau mode de développement
basé sur l’être humain, ce seront les intégristes
et autres fanatiques qui placeront leur modèle par la force au
centre des sociétés.
Alors que dire du marché
! Ce n’est pas une nouveauté, déjà les
légionnaires romains disposaient d’un pécule
échangiste pour monnayer leurs plaisirs….
Ce
qui est important réside dans ce constat.
- Dès
les années 80, le vieillissement progressif des populations et
la baisse de la natalité a commencé, hormis en Afrique,
et certains pays asiatiques.
- En outre, l’inflation
se consacre dans les actifs et le capital patrimonial et peu dans les
biens et services. Certes, des pays comme la Suède, la
Finlande, l’Autriche, la Suisse, ont une croissance supérieure
et continuent à avancer. Bien entendu, je ne parle pas des
pays à croissance forte comme les "Dragons asiatiques"
et d’autres, mais qui sont inquiets pour leur croissance,
compte tenu de la crise américaine et européenne...
-
Lors des G 20 et principalement à Bâle, après la
crise des années 2007/2008, la régulation du
capitalisme était à l’ordre du jour. Certes les
Etats ont repris des dettes, sauver le système bancaire, mais
ce que les spécialistes appellent « l’économie
de bulle » : la spéculation, a repris de plus belle !
Ceci sans que les liquidités ainsi gonflées ne
correspondent à la valeur réelle du travail et de
l’investissement. Le bon vieux système capitaliste dit
libéral : (c’est plus élégant..) continue
de plus belle ! MARX s’est trompé sur bien des points ;
cependant il reste que la classe économique, dominante,
bénéficie en sa faveur de l’appareil idéologique
et politique.
Les
économistes s'interrogent ? Faut-il accepter plus d’inflation
pour éponger en partie la dette, d’autres craignent que
cette inflation artificielle pénalise davantage les plus
faibles et pauvres. En
période de faible croissance ou nulle, accroître la
pression fiscale, baisser les dépenses publiques d’éducation,
de santé, diminuer les prestations sociales à un coût
humain élevé : chômage, exclusions multiples,
renforcent le déclin et les risques d‘explosion sociale.
Ensuite, la différence, entre les années 30 et
aujourd’hui, est que les économistes après la
seconde guerre mondiale avaient le modèle économique
préconisé par KEYNES, et ses rapports entre la
consommation, l’investissement et l’épargne.
Aujourd’hui, aucun modèle économique ne peut garantir l’avenir !
Alors, placer l’humain au centre ? Mais justement, c’est le contraire qui se produit. Compte tenu du vieillissement des populations, et d’un coût estimé accru des dépense sociales, les spéculateurs recherchent des revenus structurellement élevés. Nos élus politiques, face à cela, procèdent par réaction et non par anticipation et ceci, car les recettes classiques du capitalisme sont à bout de souffle ! La mondialisation motiverait de nouvelles règles de gouvernance et nationales et internationales, mais…?!
Des hommes comme SOROS, en son temps, ont été capables de sortir la livre sterling du SME (système monétaire européen). Il se dit, qu’à Manhattan, une réunion des plus célèbres spéculateurs mondiaux a anticipé la crise de la zone euro.
Mais
enfin, je ne comprends pas, sommes-nous vraiment incapables de
redéfinir le statut des banques d’affaires, de dépôts...
Alors,
taxer les transactions financières ? La Suède l’a
fait dans les années 80, elle y a renoncé en 1991,
constatant notamment la fuite des capitaux à Londres. Une taxe
de 0,01 % sur les transactions boursières rapporterait,
selon les experts pour la zone euro, de 30 à 50 milliards
d’euros.
Cependant, certains craignent qu’un
dispositif protectionniste, exclusivement européen, favorise
l’exportation des capitaux à Singapour, Shanghai,
ou autre !
Le [ex] Président [du Conseil des ministres]
italien BERLUSCONI, cependant pas un adepte du socialisme et du
modèle social, a décidé de taxer de 5 à
10% des revenus annuels supérieurs à 100.000
euros.
Alors, à quand un G20, décidant cette taxe
Tobin sur l’ensemble de la planète ?
En attendant,
que les peuples comprennent et plus décident de choisir,
électoralement ou par la pression populaire, un autre mode de
développement, pourquoi ne pas réunir autour d’une
table les représentants des Etats, ceux des agences de
notation, la banque mondiale, le FMI, la banque mondiale et la banque
centrale européenne, l’OMC, l’OIT (pour les
incidences sociales…)
Les représentants étatiques
ont bien le droit de l’initiative et de la régulation
publique !
Ensuite, plutôt que de taxer uniformément
les transactions, pourquoi ne pas créer un taux différentiel,
pénalisant davantage les constats d’allers et retours
spéculatifs, et ainsi les décourager dans leur
continuité tout en adoptant une mesure juste ?
Tant que l’être humain existe, il y a des solutions, mais pour cela, il faut du courage et surtout une vision du service pour les peuples et non le pouvoir de l’argent et la survie d’un système même s'il est injuste !
©
Guy CREQUIE
http://guycrequie.blogspot.com/
A l'appui :
Les
dangers de la consommation :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/les-dangers-de-la-consommation-106380
L’UE-topie
des marchés : Comment la nouvelle « gouvernance
économique » menace la démocratie
:
http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/spip.php?article140
(Version
complète du
rapport)
http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/IMG/pdf/CEO_UEtopie_marche_190111.pdf
Les
nouveaux maîtres de la zone euro – ou la conquête
de l’Europe par Goldman Sachs :
http://occupyfrance.org/09-12-2011/les-nouveaux-maitres-de-la-zone-euro-ou-la-conquete-de-leurope-par-goldman-sachs/infos/627
Dette
publique et "loi Rothschild" : la cécité
volontaire des médias :
http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/dette-publique-et-loi-rothschild-104163
Crise
mondiale : « Nous sommes revenus quelques années avant
1914… » :
http://www.bastamag.net/article1701.html
Les
agences de notation : les associés du diable
?
http://www.acturevue.com/les-agences-de-notation-les-associes-du-diable,fr,4,agences.cfm
Envoi de Joseph RAHARIJESY : http://www.fokonolona-mivao.org/
Statue équestre de Bolivar au Venezuela
Photo © Jesus Molina
Volcan Orizaba : 5700 mètres, point culminant du Mexique
Chutes d'Iguazù à la frontière Argentine-Brésil, tout près du Paraguay
CREATION
DE LA CELAC A CARACAS
(Communauté
des Etats latino-américains et des Caraïbes)
:
Trois mémoires pour un point de non-retour de «
notre Amérique ».
Page d'origine : http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1791&lang=es
Mercredi
30 novembre 2011
La
Communauté des États Latino-américains et des
Caraïbes
(CELAC)
fondée les 2 et 3 décembre 2011 à Caracas
constituera sans aucun doute l´événement
politique majeur de ces dernières années. Cet
organisme remplace en effet une OEA (Organisation
des États Américains)
décrédibilisée par son alignement sur les
États-Unis, par un organisme exclusivement latino-américain
et politiquement pluraliste.
Celui-ci réunira pour la première fois sans les USA ni
le Canada, 32
chefs d´État sur un total de 33 pays représentant
550 millions de citoyen(ne)s sur un territoire de plus de 20 millions
de kilomètres carrés.
D´ores et déjà le président équatorien
Rafael Correa a manifesté son souhait de voir se créer
au sein de la CELAC une commission des droits de l´homme
réservée aux latino-américain(e)s pour
substituer une CIDH devenue caisse de résonance de campagnes
médiatiques contre les gouvernements progressistes qui se
multiplient en Amérique Latine.
Unité
contre dépendance : une lutte historique.
Pour mesurer la portée historique de l´événement, on peut se référer aux propos tenus par le président de la république bolivarienne du Venezuela - puissance invitante et l´une des principales forces d´impulsion du nouvel organisme : “Combien d´années de lutte ! C’est un premier pas, ce n´est pas la victoire. Non. Mais c´est un premier pas. Parce que c´est en 1820 qu´a commencé la lutte dans ce continent. Après 300 ans de conquête, de domination, de génocide de la part des empires européens, a surgi la menace de l’empire naissant. Et Bolívar l’avait prévu, l’avait pressenti, l´avait vu. L’avait affronté. Bolívar proposa l’unité dès le Congrès Amphictionique de Panamá. Mais finalement s´est imposé le monroïsme : l’Amérique pour les américains. Et on a cru enterrer le bolivarianisme”.
L’ importance politique de la CELAC – même avant sa naissance – est liée à la caducité de l’OEA et à son épais dossier d´interventions contre des pays qui empruntaient diverses voies transformatrices sur le continent. L’ « Organisation des États Américains » restera tristement célèbre pour l´aval qu´elle a donné à des invasions, des coups d´État, voire des magnicides : [élimination de personnages importants à la tête d'Etat, ndlr]. De l’intervention étasunienne en République Dominicaine (1965) au coup d´État contre le président Zelaya au Honduras (2009), on peut lire l´histoire de l´OEA comme celle d´un « instrument de l'impérialisme » (dixit le politologue argentin Atilio Borón). L’apogée de la dépendance de l´OEA vis-à-vis de Washington fut sans doute l´expulsion de Cuba en 1962 au motif du danger que représentait “l´offensive subversive de gouvernements communistes, de ses agents, et des organisations contrôlées par eux” (sic). C'est sur cette base que les gouvernements nord-américains successifs ont appliqué un blocus commercial toujours en vigueur contre Cuba, provoquant des pertes qu´on estime à 975 milliards de dollars.
Le
point de “non-retour” de Notre Amérique.
En 2005, divers mouvements sociaux et politiques de l’ Argentine et d´ailleurs remplissaient le stade du “mundial de futbol” pour un événement majeur organisé en présence de Hugo Chávez et de Evo Morales : l´enterrement de l´ALCA, traité de libre commerce d´obédience néo-libérale que l’administration Bush avait tenté d´imposer au continent, mais aussi le démarrage parallèle de processus au Venezuela, en Bolivie et en Équateur qui ont permis de construire l’ALBA – Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique. Ce bloc de pays – également intégré par Cuba et le Nicaragua entre autres- a ensuite fondé le TCP (Traité de Commerce entre les Peuples) pour substituer par la complémentarité et la solidarité, la concurrence entre pays du « libre commerce » des années 90.
La CELAC ne tombe donc pas du ciel, mais s´enracine dans une « mémoire longue » – le “bolivarianisme” auquel Chávez se réfère ainsi que la marque laissée par les différents « Libertadores » de l´Amérique Latine, eux-mêmes enracinés dans de longs cycles de résistance indigène, afro-latino-américaines comme celui d´Haïti, qui fut la première république libre du continent.
Elle prend aussi racine dans une « mémoire moyenne » - la résistance au néolibéralisme, les émeutes anti-FMI à Caracas (1989), etc.- et dans une “mémoire proche” formée par des processus unitaires entre nations souveraines tels que l'ALBA, un système nourri de coopération sociale et libéré de la logique du profit. D’autres, bien que plus nuancés, comme l´UNASUR, ont déjà permis de résoudre des moments de tension comme la tentative de coup d´État contre Evo Morales en Bolivie (2008).
Alors que dans une Europe amnésiée par les grands médias, on a vu des "intellectuels" de gauche se convertir à la « guerre humanitaire » et défendre peu ou prou une guerre meurtrière en Libye, il est bon de citer la présidente argentine Cristina Fernandez « Quand je vois les pays dits civilisés régler leurs affaires à coups de bombes, je me sens fière d´être sud-américaine ».
Juan
Manuel KARG
Licencié
en Sciences Politiques, UBA
Traduit
et adapté pour le français par Thierry
Deronne
pour "La
revolución Vive"
:
http://www.larevolucionvive.org.ve/?lang=fr
Site
officiel de la CELAC :
http://www.celac.gob.ve/
(avec
lien de la transmission spéciale par Internet de la réunion
des 33 pays à Caracas les 2 et 3 décembre 2011)
A l'appui :
UNASUR
« Quand je vois les ’dits civilisés’ régler
leurs affaires à coups de bombes, je me sens très fière
d’être sudaméricaine :
http://www.elcorreo.eu.org/?Quand-je-vois-les-dits-civilises-regler-leurs-affaires-a-coups
*****************************************************
Une représentante des peuples premiers :
Amérindienne, épouse d'un chef de tribu en Amazonie
D'une série de photos
© Berenice Kauffmann Abud, Brésil, et Klaus D. Günter, Allemagne.
Fidel CASTRO et Ernesto GUEVARA (dit le Che)
pendant la révolution à Cuba en janvier 1959
AMERIQUE LATINE ET CARAIBE, L'EPOPEE D'UN CONTINENT
par Danielle Bleitrach
Page
d'origine :
http://histoireetsociete.wordpress.com/2011/12/04/amerique-latine-et-caraibe-lepopee-dun-continent-par-danielle-bleitrach/
Nous sommes cette semaine confrontés à un événement historique d’une grande portée qui témoigne de l’évolution des rapports de forces dans le monde et qui, dans la nuit qui est la nôtre, nous offre une espérance. 33 pays latino-américains et Caribéens se sont réunis à Caracas pour fonder la nouvelle communauté des Etats Latino-américains et des Caraïbes (CELAC). Pour bien marquer la toute nouvelle indépendance de ses pays par rapport aux Etats-Unis, une de leur première décision a été de dénoncer énergiquement le blocus que les Etats-Unis infligent à Cuba et d’exiger qu’il soit mis fin à cette coercition infligée à un pays pour l’empêcher de choisir un gouvernement de son choix.
Parmi ces 33 pays, tous ne sont pas révolutionnaires ni même progressistes mais tous témoignent de la volonté de l’Amérique latine et des Caraïbes de recouvrer leur souveraineté, de ne plus être l’arrière-cour à qui les Etats-unis peuvent imposer le gouvernement de leur choix et piller les ressources. C’est un acte fort et qui vient de loin, on peut dire qu’il y a, à l’origine de cette évolution, un homme, un géant de l’histoire. Fidel Castro voit très tôt un chemin et il le suivra quelles que soient les circonstances.
Raoul Castro, dès qu’il met le pied à Caracas, regrette que Fidel ne puisse pas venir à cette réunion historique parce qu’elle est l’œuvre de sa vie, parce qu’il a toujours, en disciple de José Marti, considéré Cuba comme la sentinelle de l’indépendance d’un continent face à l’avidité nord-américaine. Il a raison, simplement raison devant l’Histoire.
Oui ! l’histoire de cette volonté d’indépendance d’un continent vient de loin… On peut en suivre les traces depuis les guerres d’indépendances contre l’Espagne, la victoire volée par l’intervention des Etats-unis, la Révolution cubaine menée par les "Barbudos" n’est que le prolongement d’une histoire séculaire, celle du fouet du maître lacérant les épaules de l’esclave dans les champs de canne à sucre et celle d’une lutte des damnés de la terre contre le maître, une soif de dignité sans laquelle la persistance de la révolution cubaine est incompréhensible. A peine libéré, ce peuple est confronté à l’étau du blocus, isolé au sein de l’OEA, l’organisation des Etats d’Amérique, créature de la soumission aux Etats-Unis dont Cuba est exclu. Les Etats-Unis trouvent des complices pour leur infâme blocus, et parmi eux des tortionnaires qu’ils forment pour diriger les peuples. L’Amérique latine est pillée, spoliée et ce sera le laboratoire où sous la torture, le meurtre de ceux qui résistent, va être imposé le néo-libéralisme, Pinochet, ce n’est pas le fascisme gratuit, c’est le fascisme au service des monopoles impérialistes, c’est l’imposition de la politique des Chicago boys, celle que le couple Reagan et Thatcher va élargir au reste de la planète, ce qu’on a appelé la "Révolution conservatrice" . En France, elle sera l’œuvre d’un gouvernement socialiste avec des ministres communistes (1), l’Etat va être démantelé dans ses protections sociales, les services offerts aux populations, mais il va être utilisé à plein pour les financiers et les marchands d’armes. Une guerre économique est lancée contre les peuples, les Etats nationaux sont pris dans un carcan régional néo-libéral, sur lesquels ils n’ont plus de prise.
Aujourd’hui, nous sommes, nous européens qui avons participé au pillage des multinationales, désormais confrontés à la nocivité de ce que nous avons mis en place à l’échelle mondiale. Toutes les complicités entretenues par nos politiciens et nos “élites” complices face à l’esclavage, au colonialisme, au néolibéralisme et aux expéditions meurtrières de l’OTAN se retournent contre nous. Le venin que nous avons versé dans les veines de l’Amérique latine nous empoisonne : le scorpion se pique avec sa propre queue.
Alors regardons le monde en train de tenter de se libérer des dirigeants que nous tolérons et que nous imposons au reste de l’humanité. Alors sachons regarder le monde autrement et jugeons, non avec notre habituelle arrogance de donneurs de leçon, mais apprécions humblement l’effort accompli pour qu’intervienne, cet extraordinaire changement : le continent latino-américain et caribéen, celui qui a subi le martyre du plan Condor s’unit au-delà de ses différences pour imposer cette politique, pour construire une autre union régionale qui revendique le droit pour chaque pays de choisir le gouvernement de son choix.
Oui ! c’est ça, la première affirmation de la réunion du CELAC, dénoncer cette honte infligée à l’humanité entière, n’avoir aucune prise sur la volonté génocidaire des Etats-Unis alors même que chaque année la quasi totalité des nations, sauf les Etats-Unis et Israël, en dénonce l’illégalité comme pour mieux redoubler l’injustice que les mêmes infligent au peuple palestinien. Oui, toutes les nations sont méprisées dans leur volonté par ce droit international bafoué par ceux qui s’érigent en donneur de leçons. L’Amérique latine et les Caraïbes refusent d’être complices plus longtemps.
Dans la crise économique et sociale qui, aujourd’hui, déferle sur le monde et sur l’Europe en particulier, nous avons là une leçon à prendre, nous qui ne savons qu’en donner, il y a là un modèle mais seulement un modèle de résistance, pas celui que nous prétendons imposer au reste de la planète par le martyre de femmes et d’enfants, y compris le feu nucléaire que nous n’avons pas craint d’utiliser.
Alors même que l’OTAN, avec comme supplétif du maître états-unien, notre sordide et ridicule président français, partout prétend imposer sa loi aux peuples souverains et le fait en utilisant une référence hypocrite à la démocratie et à la liberté, 33 pays qui savent mieux que personne ce qu’est la soumission, la spoliation, proclament le droit à choisir le gouvernement de leur choix et le font en dénonçant le blocus qui frappe le pays devenu symbole de toutes les résistances.
Alors même que le dit président français veut imposer à nous, peuple français rebelle, toujours plus de perte de souveraineté, toujours plus de soumission aux diktats de la troïka UE-BCE-FMI, un continent qui sait mieux que personne ce que peuvent être les directives du FMI, affirme le droit des peuples à la souveraineté, à l’indépendance, à la liberté face à l’impérialisme et au Capital financier.
Il faudrait reprendre comme nous l’avons fait avec J.F.Bonaldi dans "Cuba, Fidel et le Che ou l’aventure du socialisme", toutes les étapes historiques du chemin Cubain pour mesurer la vision de Fidel Castro. Vision d’un homme mais qui n’a de sens que parce qu’elle est celle d’un peuple et de ceux qui, dès l’origine, ont été autour de lui, le Che, Camillo, son frère. Déjà les documents déclassifiés de la CIA en font foi, à cette époque alors que son assassinat était envisagé, les Nord-américains se sont inquiétés : “si on l’exécute, ceux qui sont autour de lui, sont pires”. Le génie de Fidel Castro est de voir loin mais de voir avec les autres et de créer des solidarités qui ne prétendent pas imposer aux autres un moule comme le fit Staline, mais de convaincre, d’aider. Cuba si fier, si héroïque, a toujours su nouer des alliances dans le respect de la personnalité des peuples et des individus. Sans cette conception du pouvoir, on ne comprendrait rien à la résistance cubaine ni au fait que le CELAC a été l’œuvre aussi de Chavez et aussi de Lula… Que d’autres dirigeants venus des horizons les plus divers se soient rassemblés pour changer le destin d’un continent.
Si quelque chose témoigne de la petitesse de la classe politique des pays occidentaux, des médias de ces pays qui contrôlent 90% de l’information, c’est bien la manière dont ils prétendent traiter de l’épopée de ce continent et de l’extraordinaire histoire de cette petite île, devenue par la force et le caractère visionnaire de tout un peuple, le phare non seulement de l’Amérique latine mais de tout un continent. Si Fidel et les Cubains voient dans Cuba, la sentinelle de l’indépendance de l’Amérique latine et des caraïbes, ils ont une vision toujours “martienne” de ce continent, celui de “nuestra america”, l’humanité régénérée. L’Amérique latine est le creuset de toutes les races humiliées, le massacre des Amérindiens, l’esclavage des Africains, l’exploitation des Chinois. Pour devenir une nation, Cuba dut surmonter le traumatisme de l’esclavage et s’appuyer sur un métissage, non plus fondé sur le viol mais sur l’amitié et le respect, et il en va de même du continent tout entier. Est-ce un hasard si c’est Chavez, métis d’Espagnol, d’Indien et d’Africain qui a été celui qui a partagé le projet cubain et à partir de Bolivar, le guerrier, a rejoint le visionnaire poète José Marti. Est-ce un hasard si pour la première fois, l’indigène bolivien, péruvien, à qui on a volé sa patrie, rejoint les conquérants, les esclaves, pour affirmer la souveraineté des peuples.
Il y a dans l’Amérique latine, le déploiement de l’ épopée antiraciste et de la liberté qui apporte une espérance à l’humanité aujourd’hui confrontée à la menace de sa propre fin et celle de la planète. Cette épopée est celle de la montée de l’unité du genre humain, dépassant les mises en concurrences, les avidités, pour tenter de construire un autre rapport à l’environnement et à l’être humain. Là encore, dès 1992, Fidel Castro dénonce la destruction de la planète et propose de mettre la justice au cœur d’un nouveau modèle de développement refusant le consumérisme, la marchandisation, et tablant sur le développement de l’être humain par l’éducation, la santé, le respect des ressources et du droit des peuples à l’eau, aux aliments de base…
Pour quelqu’un qui a suivi toutes les étapes de ce vaste projet, il y a une joie immense à suivre les étapes de sa concrétisation. Le poème n’est pas que vue de l’esprit, il est luttes au quotidien, sous-développement auquel il faut s’arracher jour après jour. On ne laisse pas, aux damnés de la Terre, la possibilité de seulement rêver, il leur faut payer chaque avancée d’un effort surhumain. Et, cette vision, qui doit trouver à chaque moment la réponse concrète à des problèmes insurmontable, est celle de 90% de l’humanité.
Fidel
est, dès l’origine, le représentant des non
alignés dans un monde qui se veut séparé en deux
camps, et, toujours à partir de l’Amérique
latine, il voit comme réponse à la crise, la création
de nouvelles relations sud-sud. Nous avons montré dans des
livres et d’autres articles comment devant les non alignés
dès 1983, il propose ces nouvelles relations comme matrice du
développement, en annonçant la crise et le
fait qu’elle n’épargnera pas l’Union
Soviétique, et, face à des pays occidentaux dont on ne
peut attendre aucun effet d’entraînement, il préconise
des rapports sud-sud. Ceux-ci sont aujourd’hui en train
d’émerger sous nos yeux avec le poids de la Chine, du
Brésil, de l’Inde pour leur donner réalité.
Alors il faut saluer cette nouvelle étape, en mesurer la
portée ; alors même que depuis 2007, les crises ont
atteint le coeur du système, les Etats-Unis, l’Europe,
et que les deux systèmes parasitaires multiplient les efforts
pour faire peser les conséquences les uns sur les autres et
sur le reste de la planète ; quelque chose est en train de se
créer, des relations entre tous dans l’avantage
réciproque.
L’unité d’un
continent vers le respect des souverainetés, dans l’aide
mutuelle, n’est pas facile à mener. Comment concilier
une vision révolutionnaire, une alliance étroite entre
peuples révolutionnaires et peuples dirigés par des
tyrans mais qui manifestent des velléités
d’indépendance face au pillage occidental ?... Les
Cubains sont passés maîtres dans cette vision d’un
nouvel ordre international impulsé par la soif de justice, en
se basant sur la légalité internationale la plus
scrupuleuse autant que sur une vision humanitaire des relations avec
les peuples. Ils ont transformé les foyers révolutionnaires
du Che en aide médicale, en alphabétisation, sans rien
demander en échange, et Cuba est respecté à ce
titre par tous les peuples de tous les continents. Chavez a donné
les moyens d’élargir encore cette aide, la rente
pétrolière qui jusque là était approprié
par les majors et une élite corrompue, locale, a été
mise au service du peuple vénézuélien et à
l’aide de tout un continent. Cuba est à la fois la
fraternité internationaliste des opprimés et le respect
scrupuleux de la légalité internationale autant que le
combat pour la paix.
Cette histoire est si belle et si émouvante qu’elle mériterait le chant des poètes, un nouveau José Marti, Pablo Neruda pour dire le chant général d’un continent et d’une île qui a choisi de résister ; alors que l’humanité entière paraissait à genoux. Voilà ce qu’est cette réunion du CELAC, un poème à la liberté, à la justice que nous offrent des hommes et des femmes qui ont choisi de résister et de dire NON à l’exploitation, au pillage, à la guerre...
Nous avons tant besoin ici en France, dans la nuit qui est la nôtre, de la lueur d’espoir qu’apporte cette histoire-là, et ne vous étonnez pas qu’elle soit ignorée, déformée, inventée par ceux qui ont choisi de nous tromper, de nous avilir pour mieux nous priver de nos droits.
Je pense à ce chômeur mort dans l’incendie de sa maison parce qu’on lui avait coupé l’électricité, il n’osait même plus réclamer, il s’était enfoncé dans le silence, la solitude. Voilà, nous sommes devant un choix : ou c’est lui ou c’est la résistance, demeurer debout pour s’unir et réclamer un autre destin.
Danielle
BLEITRACH
https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/Danielle_Bleitrach
http://www.agoravox.fr/auteur/danielle-bleitrach
Notes
:
(1)
dans un premier temps le PCF aura encore la force d’échapper
au piège et de démissionner face aux restructurations
et à la mise en place du néo-libéralisme en
1984, mais en 1996, il reviendra définitivement enchaîné
à une politique, à une Europe qui l’achève,
alors même que la france vient en 1995 de donner l’exemple
d’une formidable volonté de résistance qui n’a
guère d’équivalent dans le monde. Est-ce un
hasard si ceux qui acceptent de s’enchaîner vont donner
de la voix avec les pires réactionnaires contre Cuba et sa
résistance ?
Vous
trouverez également une présentation de la création
de la CELAC sur le site de Mémoire des luttes :
Avec
la CELAC, l’émancipation de l’Amérique
latine et de la Caraïbe
par
Carlos Martinez Garcia (en espagnol)
:
http://www.medelu.org/Avec-la-CELAC-l-emancipation-de-l
A
signaler cet article très intéressant et synthétique
de l'auteure Danielle Bleitrach :
L’américanisation
de la France et de L’Europe : vers la fascisation
?
http://www.chemarx.org/spip.php?article486
Envoi par Mathilde Filloz : http://www.poesiefrancophone.com/mathilde_filloz.htm
LES LEUCEMIES DE L'ENFANT
Lettre
ouverte à Monsieur le Président de L’A.S.N.
(l’Autorité de Sûreté nucléaire) :
Monsieur André Claude Lacoste, 6 - Place du colonel
Bourgoin, 78012, Paris.
Monsieur
le Président,
J’ai
l’honneur de vous présenter la requête ci-après
exposée :
En prenant connaissance du rapport 2010 de l’Autorité de Sûreté nucléaire, j’ai trouvé au chapitre I, page 48, un encart titré : « Leucémies de l’enfant » où il est précisé que :
« L’Autorité
de sûreté nucléaire (A.S.N.)
La Direction générale de la Santé
(D.G.S.)
La Direction générale de la Prévention, et
des Risques (D.G.P. R .)
Ont
mis en place un groupe de travail pluraliste sur les risques de
leucémies de l’enfant autour des installations
nucléaires de base (I.N.B.)
Ce groupe présidé par Madame le Professeur Danièle
Sommelet a été chargé de porter une appréciation
sur les connaissances disponibles concernant le risque chez les
enfants vivant au voisinage de ces installations.
Ce rapport disponible début 2011 fera un point sur les
connaissances scientifiques disponibles sur cette pathologie et
établira des recommandations préconisant des
actions nouvelles pour établir une caractérisation
alinico- biologique des leucémies pour identifier et
caractériser les sites d’intérêt dans le
champ des activités nucléaires »
A la date du 09/11/2011, je n’ai pas trouvé ce
rapport sur Internet.
Mon souci essentiel, c’est l’enfance et l’adolescence.
En effet, pour ceux qui vivent encore après 25 ou 30 ans dans
le bain des rayonnements ionisants, ils n’ont plus qu’à
attendre s’ils seront frappés d’un cancer à
échéance plus ou moins longue ou s’ils auront la
chance d’y échapper et, jusque-là, les
caractérisations scientifiques qu’on veut bien nous
faire connaître ne peuvent être qualifiées de
transparentes. Pour ce qui est des enfants, il n’est peut-être
pas trop tard pour tenter par la recherche de trouver les moyens de
les protéger.
Je vous demande donc de bien vouloir me faire connaître
le moyen qui m’est offert de me procurer ce rapport. Pour ma
part, je ne fais confiance qu’aux scientifiques.
*************************
Profitant de cette démarche auprès de vous,
permettez-moi de vous poser quelques questions auxquelles je vous
serais reconnaissante de me répondre.
J’habite à Orange, à 3 kms à peine à vol d’oiseau des installations nucléaires de Marcoule, sous le vent d’autan, et à 10 kms de la centrale du Tricastin, sous le souffle du mistral ; ajoutez à cette exposition géographique que nous sommes, pour tous les effluents des centrales et installations nucléaires de base de la vallée du Rhône, sous le vent dominant qu’ est le mistral. De plus, il faut signaler la proximité de la centrale de Cadarache qui ne le cède en rien à tous les accidents et incidents qu’on nous a signalés, avec retard souvent, et qu’on nous a le plus souvent cachés. D’ailleurs la phrase bien connue lors de ces accidents, c’est : « Il n’y a pas d’impact sur le personnel et sur les riverains ! » Les incidents du Tricastin ont néanmoins été sanctionnés par la justice ! Ceux de Marcoule du 12 septembre lui sont soumis.
Marcoule
est sur le département du Gard. Le Rhône nous sépare,
Le Tricastin est à cheval sur le département de la
Drôme et du Vaucluse, Cadarache sur les Bouches du
Rhône, en bordure du Vaucluse, mais les frontières
des départements ne sont pas plus étanches que celles
de Tchernobyl ! …
La centrale de Cadarache et les installations nucléaires de
base de Marcoule sont placées sous le contrôle de
l’A.S.N. de Marseille et la centrale du Tricastin est sous le
contrôle de l’A.S.N. de Lyon, ce qui ne facilite pas la
transparence.
Voici
mes questions :
I - Serait-il possible d’élargir le P.P.I. [Plan
Particulier d’Intervention, ndlr] de
Marcoule à plus de 5 kms. L’explosion du 12 septembre
2011 dont nous n’avons connu l’importance qu’après
votre expertise a certainement irradié plus largement. De
plus, l’article 2 de la loi du 13 juin 2006 qui est pour le
moins peu intelligible pour les riverains, ne leur permet pas de
comprendre si vous assurez la responsabilité du contrôle
des installations militaires tout aussi dangereuses, sinon plus
dangereuses que les installations nucléaires civiles, pour un
environnement aussi limité et eu égard à la
dangerosité des produits traités et issus, dans cette
enceinte autant civile que militaire.
II - Le Vaucluse possède-t-il un registre du cancer ? Je sais
que 15 départements français seulement en possèdent
un. Je pense que dans le département du Vaucluse où la
population évolue dans le triangle Cadarache, Marcoule
et Le Tricastin avec l’avenir de ces centrales et
installations, ce serait un document précieux pour la
recherche. Où s’adresser pour en obtenir la création
?
III
- Le Vaucluse possède-t-il une C.L.I [Commission
Locale d'Information, ndlr] ? Sa nécessité
me semble ressortir des dangers qui menacent sa
population.
IV - Je vous demande de bien vouloir examiner la
proposition suivante de faire respecter, par les Directions des
installations et centrales nucléaires, l’obligation de
relever tous les jours le niveau des rayonnements aériens et
éventuellement la radioactivité hydraulique dans
les P.P.I. et de les faire connaître
publiquement.
En effet, il existe un moyen très simple. On nous communique à
la radio, à la télévision plusieurs fois par
jour la météo : l’ensoleillement, la température,
la vitesse des vents, la pollution des villes, la longueur des
embouteillages de la circulation... ET
MEME LES COURS DE LA BOURSE !
... Pourquoi ne pourrions – nous connaître la densité
radioactive en unités compréhensibles après
qu’on nous eût fait connaître la limite de la dose
dangereuse dans les mêmes unités, et la nature des
produits effluents pour assurer comme le dit l’article 1,
alinéa 4, de la loi du 13 juin 2006 : « UNE
INFORMATION FIABLE ET ACCESSIBLE EN MATIERE DE SECURITE
NUCLEAIRE
»
V
- L’A.S.N. aurait-elle compétence pour proposer
l’obligation d’installation de balises aériennes
et éventuellement hydrauliques pour mesurer la
radioactivité dans chaque commune de France, sise dans les
zones environnant les centrales et installations
nucléaires.
La
dépense pourrait être prise en charge par les
exploitants.
Voilà les questions, parmi tant d’autres, que j’aimerais voir solutionner avant de quitter la vie. J’entre dans le cinquième mois de ma centième année… Et, en m’excusant de vous prendre du temps, j’aimerais une réponse dès que possible car mon temps m’est compté.
Veuillez agréer mes salutations les plus distinguées.
Charlotte
Mathilde FILLOZ
Pour
développer son info :
Recommandations
du GT sur les facteurs de risques des leucémies de l’enfant
:
http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2011/Recommandations-du-GT-sur-les-facteurs-de-risques-des-leucemies-de-l-enfant
Recommandations
du groupe de travail pluraliste, présidé par le
Professeur Sommelet, pour améliorer les connaissances sur les
facteurs de risques des leucémies de l’enfant :
l’Autorité de sûreté nucléaire, le
ministère de la santé, du travail et de l’emploi,
et le ministère de l’écologie, du développement
durable, des transports et du logement développent un
programme d’actions.
Consulter
le rapport « Installations nucléaires de base et
leucémies de l’enfant » :
http://www.asn.fr/index.php/content/download/31694/225947/file/Installations-nucleaires-de-base-et-leucemies-de-l-enfant.pdf
PPI
Marcoule, EXERCICE... :
http://www.caderousse.fr/vie-municipale/plans_de_prevention/ppi_marcoule/
Qu'est-ce
qu'une CLI
?
http://www.cli-gard-marcoule.fr/www/fr/accueil/qui_sommes_nous/questce_quune_cli_.aspx
Nos
relations avec la Préfecture du Gard > Le PPI de Marcoule
:
http://www.cli-gard-marcoule.fr/www/fr/accueil/nos_relations_avec_la_prefecture_du_gard/le_ppi_de_marcoule.aspx
Loi
n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la Transparence et
à la Sécurité en matière
Nucléaire
[http://www.cli-gard-marcoule.fr/www/fr/accueil/qui_sommes_nous/questce_quune_cli_/loi_n_2006686_du_13_juin_2006_relative_a_la_transparence_et_a_la_securite_en_matiere_nucleaire.aspx]
http://www.cli-gard-marcoule.fr/outils/download.aspx?id_fichier=687
Envoi
d' Alain SAGAULT : http://www.sagault.com/
&
http://www.ateliersdartistes.com/spip.php?rubrique68
Indicateurs du réchauffement climatique
Les émissions de CO2 en forte hausse depuis 2009 pour l'Union européenne (UE)
TROP TARD POUR LIMITER LE RECHAUFFEMENT A 2°C
:
d’après "Nature"
[
revue appartenant au groupe de presse spécialisé dans
les sciences
Nature
Publishing Group ou NPG,
ndlr
confer :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nature_%28revue%29 ]
Bonjour à tous,
c'est avec un certain effarement qu'on peut suivre l'actualité et la façon dont en rendent compte la plupart des médias.
La désinformation est devenue le mode d'expression exclusif de la plupart des acteurs du monde politique. Conjuguée à notre compréhensible mais suicidaire tendance à jouer les autruches, elle nous amène à sous-estimer gravement la réalité de notre situation globale, dans laquelle la crise financière n'est en fait qu'un épiphénomène. Le réchauffement climatique et les problèmes posés par la progression géométrique de nos dépenses énergétiques et la nucléarisation de notre monde sont autrement plus graves que les dettes liées à l'explosion de la bulle financière, initiée par les dérégulations criminelles qui ont amené les états à renoncer au profit des banques à gérer monnaies et emprunts par le biais de leurs banques centrales et à faire de la spéculation, le maître mot d'une pseudo science économique totalement dévoyée.
Alain
SAGAULT
http://www.ateliersdartistes.com/spip.php?rubrique69
*****************************************************
Pages
d'origine :
http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/11/06/trop-tard-pour-limiter-le-rechauffement-a-2°c-selon-nature/
http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/11/06/trop-tard-pour-limiter-le-rechauffement-a-2%c2%b0c-selon-nature/2/
Crise de l'euro + Fukushima : avez-vous remarqué comme on n'a jamais aussi peu parlé du climat dans les médias ? Il y a trois ans, lors du sommet de Copenhague, nous baignions dans le béni-oui-ouisme. Aujourd'hui, à trois semaines du sommet sur le climat de Durban, nous voilà tombés dans le déni de réalité.
Une étude publiée par Nature vient pourtant de confirmer les craintes de nombreux de spécialistes et observateurs : à moins d'une révolution, contenir le réchauffement de l'atmosphère en deçà de 2°C est déjà devenu impossible.
L'auteur principal de cette étude, Joeri Rogelj, de l'université ETH de Zurich, écrit :
"En l'absence d'un engagement ferme à mettre en place des mécanismes capables d'enclencher rapidement un déclin très prononcé des émissions mondiales, il existe des risques significatifs que la cible des 2°C, que tant de nations ont acceptée, soit déjà en train de nous échapper."
Cette étude avance que pour conserver une chance "significative" (supérieure à 66 %) de maintenir la hausse des températures en-dessous de 2°C, les émissions mondiales doivent impérativement commencer à diminuer avant 2020.
C'est peu dire qu'on en est loin.
Les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 45 % depuis 1990 .
La
crise de 2008 a provoqué un petit ralentissement, mais
désormais c'est reparti, et à un rythme catastrophique.
Les émissions de CO2 ont connu en 2010 leur plus forte
croissance jamais enregistrée : + 6 %, d'après
Washington. Une telle tendance annuelle, si elle persiste, nous place
au-delà du pire des scénarios
du Giec,
celui d'une hausse des températures moyennes d'au moins 5°C
d'ici à 2100, constate le
site du Washington Post.
C'est l'Union européenne (UE) qui s'en tirerait le mieux : les émissions générées à l'intérieur du territoire de l'Europe ralentissent depuis 2005 ? même si, comme ailleurs, elles sont reparties à la hausse depuis 2009, et vivement. Faute de politiques ambitieuses initiées ailleurs, ce résultat obtenu par l'Europe ne change à peu près rien à l'addition finale (ce qui, d'ailleurs, pousse Bruxelles à demander s'il ne vaudrait pas aussi bien tout laisser choir).
Mais surtout, ce succès solitaire de l'UE, qui pourrait lui permettre de remplir ses objectifs fixés par le protocole de Kyoto, est un trompe-l'œil. Il repose en effet sur la prise en compte des seules émissions générées en Europe. Or, si l'on intègre les émissions dues à la production et au transport des produits importés de Chine et d'ailleurs, les émissions des citoyens-consommateurs de l'Union semblent au contraire avoir explosé ! Depuis combien de temps n'avez-vous pas acheté un bidule made in Europe ? Peut-on se contenter de blâmer les Chinois qui fabriquent nos bidules dans de tristes conditions écologiques et sociales, très souvent avec des capitaux investis par des groupes industriels et des banques bien de chez nous, qui délocalisent tant qu'ils peuvent depuis un quart de siècle, cimentant au passage les conditions du chômage de masse ici ?
La prise en compte de cette "dette carbone" (autrement dit l'impact réel sur le climat de notre mode de consommation) montre qu'en France, par exemple, les émissions n'ont pas baissé de 10 % depuis 1990, comme il est dit officiellement. Elles se sont au contraire accrues de 25 %, d'après l'étude fournie (fichier pdf) par la société de conseil de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, Carbone 4.
Alors que va bientôt s'ouvrir le sommet sur le climat de Durban, en Afrique du Sud, l'euphorie est à son comble. Les représentants de toutes les nations de la planète piaffent, pressés de se tomber dans les
bras pour sauver la planète. Prudent, leur hôte, le président sud-africain Jacob Zuma, note toutefois :
"Nous allons à Durban sans illusion : ce ne sera pas une promenade de santé. Au contraire, nous savons parfaitement que dans certains domaines, les intérêts nationaux feront du consensus un challenge."
Sic transit gloria mundi. Ok, je suis pas drôle. A défaut d'être simple, la réalité est triviale.
Les pays émergents veulent que les pays riches s'acquittent de leur "dette carbone". Ces derniers prétendent qu'une telle dette est une vue de l'esprit, au moment même où ils supplient la Chine de bien vouloir financer leur dette financière, "la vraie" (sans laquelle les uns perdraient leur pouvoir d'achat et les autres leurs marchés, et tout notre petit monde deviendrait sans doute incapable de farcir toujours plus l'atmosphère de CO2).
Au milieu, alliés de circonstance pour la énième fois, le parti républicain américain (sponsorisé par Exxon et consort) et l'Arabie Saoudite jettent sur le feu, leur huile "obscurante".
Chez nous, le climatoscepticisme est un peu has been : à moins d'être lecteur du "Point", on ne se fade plus la trombine de Claude Allègre. L'heure est désormais au climatofoutisme, ou, si jamais vous préférez, à l'après-moi-l'délugisme.
2010 est encore une année de record absolu de température, selon la Nasa ? Bof ! c'est quand même cool de pouvoir se balader en tee-shirt en novembre. La mousson qui dévaste Bangkok est une conséquence du réchauffement ? Bin ! faut pas aller en vacances là-bas avant la saison sèche. La banquise devrait disparaître totalement pendant l'été d'ici 20 ans ? Cocorico ! grâce à ça, Total exploite déjà le pétrole russe du pôle Nord !
Dans notre monde parfait, il est minuit et quart. [document audio, ndlr]
En 2002, je tournais dans le nord de l'Alaska le premier documentaire français montrant des conséquences concrètes du réchauffement climatique. Neuf ans plus tard, Shishmaref, un petit village inuit installé depuis des siècles sur une étroite île de sable, face à l'océan Arctique, continue d'être englouti par la montée des eaux. La banquise se forme de plus en plus tard, et devient fragile : les habitants perdent des semaines de chasse, et les noyades ne sont plus rares. Beaucoup choisissent de déserter l'île. Alcool, chômage, désespoir : ils partent se perdre dans les banlieues des villes du sud du plus vaste des Etats américains. En Alaska (où la trop probable Sarah Palin vit le jour), le principal employeur est l'industrie du pétrole, lui-même responsable, etc.
Le destin funeste de Shishmaref préfigure-t-il celui qui nous attend, et qui attend nos enfants ? Pour ma part, je n'en ai jamais été aussi convaincu.
Songeant à me conduire en bon ancêtre, cherchant à éviter la guerre et le déshonneur, j'ai songé à titrer cet article ainsi : "Climat : le syndrome de Munich." Et puis je me suis dit qu'une polémique ne manquerait pas de détourner l'attention de l'essentiel. N'empêche, je crois cet amalgame approprié, certainement à plus d'un titre.
A Shishmaref, Tony Weyiouanna, un inuit courageux, humble et sans colère, nous avait dit : "Nous sommes tous à blâmer. Moi, vous, et tous ceux qui utilisent des produits qui affectent l'atmosphère, qui changent... qui font changer le monde."
A défaut d'être facile, la solution est simple, allons.
Matthieu
AUZANNEAU
journaliste
indépendant,
blog "OIL
MAN"
:
http://petrole.blog.lemonde.fr/
Complément
(succinct) d'info :
(pour
du détail, en particulier sur les énergies fossiles,
voir par les liens sur le blog concerné)
La
menace climatique, conséquences sur la nature
:
http://menaceclimatique.free.fr/3.2.php
La
planète Terre bientôt climatisée
?
http://www.univers-nature.com/dossiers/solutions-rechauffement-climatique/rechauffement-climatique.html
"Toutes
les études importantes publiées récemment
prévoient que le changement climatique - annoncé voici
plus de trente ans par plusieurs rapports officiels, des
personnalités et des associations écologistes - est
inéluctable et qu'il sera beaucoup plus rapide que prévu
précédemment."
Envoi par Marcel GOZZI : http://marcelgozzi.olympe-network.com/
LE 17 OCTOBRE 1961
Le dix sept octobre, sur la Seine en folie,
Flottent les corps des Algériens assassinés.
Mais longtemps plus tard, la mémoire délie
La parole de ceux qui étaient juste nés.
*
Sous le pont de Neuilly, coule l'eau de l'Histoire
Et le sang des martyrs avec leurs cheveux bruns,
Basanés et barbus. Pas méchants ! Doux ? Voire !
Venus manifester et protester un brin.
*
Ils glissent sur la Seine en tournant sur eux-mêmes.
Au milieu des remous, transis, glacés, muets,
Deux par deux, trois par trois, gonflés, visages blêmes,
Comme de lents esquifs, nonchalants et fluets.
*
Que voulaient ces gens là ? Ces baigneurs sans tenue
Ces hommes ordinaires ? Ouvriers ? Travailleurs ?
Qui construisaient la ville avec ses avenues ?
Ils sortaient du métro, Français, venus d'ailleurs.
*
Que cherchaient-ils ? Le droit à la reconnaissance !
Liberté, Egalité et Fraternité.
Ils étaient tous venus. Ils croyaient en la France.
Celle des droits de l'homme pour l'éternité.
*
Ils avaient amené leurs enfants, leurs compagnes,
Et pacifiquement, ils marchaient deux par deux,
Comme on va à la fête ou bien à la campagne.
Avec leur âme en paix et le bon droit pour eux.
*
Ces innocents transis qui descendent la Seine
Sans secours ni bouées, ne savent pas nager.
Quelle est, passant inquiet, cette vision obscène ?
Qui évoque les temps des anciens naufragés ?
*
Quelle est cette vision qui insulte le fleuve
Et ternit la mémoire où les cœurs innocents
Rangent leurs souvenirs le soir ? Qu'il pleuve !
Qu'il pleuve ! Ah bon Dieu ! Pour laver tout ce sang !
*
Ceux qui ont fait couler le sang, qu'ils se souviennent !
Et que les survivants n'oublient jamais l'horreur,
Pendant que, lentement, les souvenirs reviennent
Pour aider les enfants à dominer leurs peurs !
*
Le dix sept octobre, descendaient sur la Seine
Les corps martyrisés des innocents lynchés.
Cultivons dans nos cœurs la haine de la haine !
Que notre soif d'amour ne puisse s'étancher !
*
Aux malheureux tombés, n'érigeons point de stèle,
Mais souvenons nous d'eux, constamment, chaque jour !
Afin que l’amour l’emporte, soyons fidèles
Aux martyrs du racisme primaire, toujours !
Le
lundi 17 octobre 2011,
©
Marcel GOZZI
A
l'appui :
LE 17 OCTOBRE 1961
-
(fiche synthétique)
Nuit
tragique à Paris :
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19611017
-
(étude plus exhaustive)
Ce
qui s'est passé le 17 octobre 1961 :
http://17octobre1961.free.fr/pages/Histoire.htm