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Du lundi 25 avril 2011



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Sommaire

Article 1 : POURQUOI SARKOZY JOUE-T-IL LE VA-T-EN-GUERRE ?

par Jean-Jacques REY

Article 2 : UN PROCES POLITIQUE QUI, ENFIN, A DIT SON NOM !

par Comité de soutien aux "4 de Tours"

Article 3 : PHILOSOPHIE – ISLAM… ET AVENIR DE L'HUMANITE !

par Guy CREQUIE

Article 4 : LE TRAVAIL FAIT LA SANTE : Pour une écologie du travail

par Jean ZIN (envoi de Benoist MAGNAT)

DOSSIER : AFRIQUE ET NEO-COLONIALISME : des liens

*** Article 5 : LE PRETEXTE DES DROITS DE L'HOMME

par Alphonse WASEKA

*** Article 6 : LES MENSONGES DE LA GUERRE DE L’OCCIDENT CONTRE LA LIBYE

par Jean-Paul POUGALA (envoi de Gervais de Collins Noumsi Bouopda)

*** Article 7 : MASSACRES EN CÔTE D’IVOIRE « LIBÉRÉE » PAR SES NÉO-COLONISATEURS !

par Robert BIBEAU

***Article 8 : IL N'Y A PAS D'AVENIR AVEC NICOLAS SARKOZY

par Pathé MBODJE (envoi de "Marissé")

Article 9 : TEMPS MORT

par Marie Alice THÉARD (envoi de Denise BERNHARDT)



Article 1





___________________________________________ _ © Flora MARIN,

_______________________________________ _ _ mère de la poète-(ou poétesse) Alexandra BOUGE

_______________________________________ __ __collage faisant partie d'une série intitulé : "sarko partout ".


POURQUOI SARKOZY JOUE-T-IL LE VA-T-EN-GUERRE

?




Beaucoup de choses ont été dites sur ce personnage, à mes yeux, parfaitement abject, mais une chose est sûre : il est vraiment dangereux pour la France…
D’abord il travaille pour la Finance : une nouvelle noblesse qui nous ramène petit à petit au régime féodal, et je ne vois pas en quoi il modernise le pays… Ensuite, on n’en finit pas de constater son inaptitude caractérielle et de se poser vraiment des questions sur un système institutionnel qui peut conduire pareil individu à la tête de l’Etat, c’est vraiment grave à mon avis ! Il y a des lézardes dans notre "démocratie".

 

Sans parler des considérations économiques, Sarkozy est en train de jouer la carte de l’intervention à l’extérieur pour se refaire une santé sur le plan intérieur, politique ; du moins l’espère-t-il, ça lui permet aussi de régler quelques comptes avec ses bêtes noires, idéologiques, et sans trop de risques, fidèle à sa tactique habituelle… Disons, pour résumer, que la technique sarkozienne, pour impressionner les faibles et les crédules, c’est de jouer au brave quand on est sûr de gagner !

 

Maintenant, outre les faits divers, il veut se faire de la pub facilement sur le dos de méchants dirigeants en difficulté, exemples : Gbagbo en Côte d’Ivoire ou ce diable de Kadhafi, auquel il a déroulé le tapis rouge, il n’y a pas si longtemps. Cela sent l'opportunisme du charognard !

 

Sarkozy, le « conquistador », a donc choisi dernièrement le « bon nègre » à son goût, mais à mon avis, il exhale tout son dédain pour l’Afrique, continent « pauvre » à exploiter, qui ne lui pardonnera jamais son ingérence de cuistre impérialiste à devanture "humanitaire", non plus qu'une incroyable désinvolture après des bourdes non moins célèbres dans le discours. Esprit matérialiste et vénal qu’il est, il ne peut d’ailleurs rien comprendre à ce continent au-delà des apparences.

 

On a donc affaire à un président qui joue au cow-boy à tout bout de champ, espérant redorer son blason, mais qui réduit ses marges de manœuvres sans obtenir plus de crédit,  en particulier à l’international… Il a amusé un temps les Américains, notamment en jouant les aboyeurs contre l’Iran ou les islamistes, mais ils sont en train de le rappeler à plus de modestie (il n'y a d'ailleurs pas qu'eux )… Et s'ils lui refilent la casquette de « commandeur » qu’il a réclamée avec ostentation pour les opérations en Libye, c'est pour lui dire :  « maintenant, démerde-toi avec la logistique et l’OTAN ; fini, le spectacle ; fais ta part de boulot (ou plutôt amène les biscuits) ! » Comme quoi, il n’avait pas assez donné de gages… Difficile de jouer en dedans avec eux ! Résultat , nous voilà engagés sur plusieurs fronts en Afrique et au Moyen-Orient, et il y en a qui parlent de faire des économies… Pardon, pour qui ? aimeriez-vous les paradoxes ?

 

Et le pire, c’est qu’il ridiculise la nation avec une politique débile à tout point de vue. Il n’arrive pas (plus) à convaincre les gens de son talent, encore moins de sa compétence, même en multipliant les diversions et les contre-feux.  Sa recherche de coupables, de boucs émissaires, est en train de se retourner contre lui ; parce que tout simplement cela devient rengaine. Il n’a vraiment pas beaucoup de capacité à renouveler son jeu, ce gars-là. Il apparaît coincé dans la stratégie, il pratique le gambit, il se réfugie dans le défi, toujours cédant à la surenchère qui le rapproche de l’extrême bord et du précipice : moral autant que politique… C’est un homme fini, carbonisé, et je parie que la sanction sera lourde pour lui plus tard … Il va devoir passer le reste de sa vie à se défendre : plus haut, il est monté, plus dure sera, la chute…

 

Je rappelle quand même qu’un président - de la République - qui serait digne de son rôle, ne traite pas un citoyen de « pov’con », surtout en public, et qu’il ne menace pas non plus de « casser la gueule » aux gens qui le dérangent pour un oui ou un non ni se complaît à humilier les corps constitués ou les dits contre-pouvoirs (déjà la plupart du temps inféodés aux intérêts que promeut ce même président inepte et inapte). Quant à la notion "d'élites", mais cela devient risible avec lui maintenant ! Il y en a qui le comparent à un clown, ma foi ! je trouve qu'ils lui font trop d'honneur !  J'ai entendu une vieille ganache le traiter de "général Pinocchio", c'est un peu mieux ! La copie ne vaut pas l'original, c'est sûr !

 

Partout dans le monde, des néocons comme Sarkozy poussent à la guerre de tous contre tous : guerre des civilisations, guerre entre nations ou guerre civile. Tout ça pour espérer perpétuer une hégémonie, conserver les rênes du pouvoir. Ces gens sont une calamité pour le genre humain. Ils doivent être combattus sans relâche, avec une extrême détermination. Ils s’en fichent des droits de l’Homme (des droits humains, fondamentaux, si l’on préfère). Il faut le comprendre une fois pour toutes : ils se cachent derrière pour justifier toutes sortes d’interventions ou plutôt d’exactions à visées impérialistes. Chez nous en France, avec la bande à Sarko au pouvoir, c’est la haine, la division, l’inculture qui triomphent ; tout le contraire qui suscite l’idée d’une grande nation. L’Histoire jugera. Sarko et sa bande (qui se délite) c’est la France sans idées qui s’affaisse et nuit à son avenir.

 


Jean-Jacques REY

http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html










Article 2

Envoi par « Comité de soutien aux 4 de Tours » : http://baleiniers.org/







UN PROCES POLITIQUE QUI, ENFIN, A DIT SON NOM !




Et qui a été digne de ce nom : voilà ce à quoi nous avons assisté, ce mardi 5 avril 2011 à Tours.
Depuis le début, il était évident que sous couvert de diffamation, le ministère de l'Intérieur, et à sa suite, le Procureur ne cherchaient qu'à  interdire aux militants d'exercer leur solidarité à l'égard des sans-papiers, de pratiquer leur devoir d'alerte de l'opinion et leur libre expression qui consiste, entre autres, à établir des comparaisons historiques, fût-ce avec les périodes les plus noires de notre histoire.

 

Cette tentative pour masquer tout cela sous les apparences du délit de droit commun a volé en éclats ce 5 avril, sous l'effort conjugué des multiples témoignages qui, les uns après les autres dans leur diversité, leur richesse et leur complémentarité ont tissé, heure après heure, une longue chaîne d'évidences : qu'ils émanent d'historien, de juriste, de linguiste, de psychanalyste, d'enseignant, d'étudiant, d'anthropologue, de militant, de "témoin de l'Histoire", tous les témoignages concourent à dire l'insupportable, l'inacceptable, en un mot l'infamie du présent :  l'infamie de la chasse à l'enfant, l'infamie de la chasse à l'étranger qui se déroule actuellement sous nos yeux et qui fait écho, -pourquoi le nier- , à d'autres chasses à l'homme si vivaces encore dans nos mémoires.

 

Après que le Procureur a admis ne plus pouvoir maintenir la poursuite sur la distribution du communiqué de presse, en raison des erreurs contenues dans sa citation à comparaître, après qu'il a reconnu que parmi les 4 critères de la bonne foi dont doivent faire preuve les prévenu-e-s, on pouvait leur accorder, à coup sûr,  les 2 premiers (2 sur 4 tout de même !), à savoir la poursuite de " l'intérêt légitime"  et "l'absence d'animosité", les plaidoiries des avocates ont alors poussé jusqu'à leur conclusion ultime ces longues chaînes d'évidences si bien développées par les témoignages :

 

  Ce procès a été  le lieu d'un vrai débat, ont-elles fait remarquer, …mais  un débat qui a eu lieu dans l'enceinte fermée d'un tribunal, un débat qui a été -de fait- confisqué  par une instance juridique alors qu'il a vocation à se poser sur la place publique.
 
Le tribunal est-il bien dans son rôle ?

 

Comment la présumée diffamation pourrait-elle  être établie sur des "preuves" quand il s'agit, au-delà du zèle de quelques fonctionnaires, de pointer tout un contexte qui concourt à rendre possible, probable, -et parfois clairement à l'encourager- le zèle de certains ? 
La dangerosité de ce contexte, tous les témoignages l'ont petit à petit  "resserrée" autour de  2 "mécaniques" administratives dont les mises en œuvre créent des effets, génèrent des processus dont les conséquences sont  incommensurables.
La politique du chiffre est l'une de ces nouvelles "mécaniques administratives" qui rend chaque jour plus ténue, plus poreuse,  la limite qui sépare  la légalité de l'illégalité dans l'action des fonctionnaires.
L'autre " mécanique"  est celle de la mise en fichier et des possibles interconnexions auxquelles les nouvelles  techniques donnent un pouvoir de nuisance accru.
Comment un tribunal pourrait-il juger de cela ?

 

 Comment pourrait-il, d'autre part,  émettre un jugement sur la nécessité ou non -pour mener le débat public- de faire des comparaisons historiques ? Comment pourrait-il se prononcer sur la pertinence de ces comparaisons ?
 C'est pourtant un tel "jugement" qui sous-tend la plainte en diffamation portée contre les 4 prévenu-e-s et c'est à l'interdiction de certaines comparaisons qu'aboutirait leur condamnation… 

 

Comment un tribunal pourrait-il statuer sur ces questions éminemment politiques ?

 

A TOUTES ces questions, il convient de répondre NON, ont affirmé avec force les avocates : tout cela est hors du champ du juridique et ne peut relever de la compétence d'un tribunal.

 

 Le rôle d'un tribunal, ont-elles insisté, ne doit consister qu'en une chose : garantir l'exercice de la libre expression, cette libre expression si nécessaire, justement, au débat public.

 

A l'issue de cette audience très politique -"du politique" et non de la politique politicienne- le verdict du tribunal  n'est pas tombé, il sera connu le 26 mai.

 

Mais le verdict de la salle et de tous ceux qui étaient présents a été unanime : oui,  ce procès était politique, oui, les militants et ceux qui, par leurs témoignages, sont venus les soutenir et soutenir leur juste cause ont fait de la politique, la plus belle qui soit : engagée, éclairée par l' analyse, généreuse et profondément humaine. Oui, il est temps que le débat public quitte les salles d'audience pour se porter là où il devrait se tenir : partout dans la société.

 

C'est ce "verdict" là  qui nous importe et le Comité de soutien aux 4 de Tours se félicite d'y avoir activement participé. Il continuera, du reste, d'y participer avec toute la vigilance nécessaire.
 
Il reste au verdict du Tribunal de se mettre en conformité avec celui-ci :


Relaxe des 4 de Tours !!!



Comité de soutien "aux 4 de Tours",
le 7-04-2011

 

Contact Tél. : 02 47 63 27 06
Nous contacter : contact[arobase]baleiniers.org
Notre site Internet :
http://baleiniers.org










Article 3

Envoi par Guy Crequie : http://guycrequie.blogspot.com/






Mosquée à Mazâr-e_Charif en Afghanistan


PHILOSOPHIE – ISLAM… ET AVENIR DE L'HUMANITE

!




Avec la crise des valeurs et la perte de certains repères en Occident, mon séjour au Proche et Moyen -Orient récent m’a fortement interpellé !

 

Nous sommes en phase de déclin sur le sens de la vie et les grands courants philosophiques, issus de l’idéalisme et du matérialisme, ne répondent plus aux besoins de l’humanité.

 

L’humanité a besoin de l’émergence d’une nouvelle civilisation qui intègre et dépasse idéalisme et matérialisme.

 

La tâche philosophique est immense, mais hélas ! présentement, je n’ai ni le temps, ni les moyens, de m’atteler à ce travail théorique, fondamental.

 


Ce jour, je m’interroge sur le phénomène religieux dans les pays arabes et plus largement  musulmans :

 

L’opinion publique française et bien souvent internationale est mystifiée, intriguée, par le rôle que tient le Coran dans la vie des Musulmans. Depuis les luttes de libération des années 50,60, les sociétés musulmanes ont été amenées pour asseoir les Etats, d’une source de légitimation du pouvoir. Comme l’a fait, la France d’avant la révolution, avec la tradition religieuse, lieu d’une influence exacerbée du cléricalisme.

 

Le phénomène cléricaliste qui a émergé dans les pays arabes est  le résultat de leurs échecs face aux problèmes sociaux, économiques, des droits humains et culturels. Perdant de plus en plus de légitimité, ils ont donné à la religion un rôle exorbitant, visant à  masquer leurs carences politiques.

 

Il convient donc de lier des manifestations récentes de révolutions sociales à un phénomène d’essence politique venant d’Etats à parti unique, opposés à la marche démocratique. C’est un premier enseignement !

 

Simplement, comme le sentiment religieux fait partie de la constitution même du sujet, toute insatisfaction sociale et démocratique, lorsque la tension est trop vive, en fonction de leur histoire et de leur appartenance à un destin ancré dans  une spécificité géographique et culturelle spécifique, fait de la religion une instance ayant un rôle compensateur des souffrances et attentes humaines.

 

Un second enseignement est celui de reconnaître le Coran, la Bible, les évangiles et d’autres textes religieux comme des discours religieux qui reposent sur l’utilisation de symboles, métaphores et mythes. D’un point de vue linguistique, nous savons, qu’un tel discours ne peut jamais donner lieu à une seule explication monolithique. Il nourrit au contraire, dans les cultures les plus diverses, une réflexion sur des problèmes essentiels, tels la vie, la mort, la justice, la relation aux autres. Il est donc dérisoire, de demander au Coran, ce qu’il dit, chaque fois que l’on doit vivre un évènement de la vie courante. Sinon, c’est invoquer une ritualisation mécanique et abusive, de ce qui n’est pas ritualisé dans ses sources.

 

D’ailleurs, présentement, peut-être certes pas à la même échelle, cependant : orthodoxes juifs, fondamentalistes chrétiens, imposent au discours religieux les mêmes dérives mentales. Ceux-là, intégristes musulmans inclus, ne doivent pas être traités comme des religieux, mais comme des acteurs sociaux. Des acteurs sociaux, qui peuvent aller jusqu’à poser des bombes et décapiter des personnes au nom des textes sacrés.

 

Ceux qui en arrivent là, ont été instrumentalisés ; ceci, car ils n’ont pas eu la possibilité sociale d’aller à des lieux d’enseignement.

 

Les discours scolaires, universitaires, médiatiques, ne parviennent pas à offrir à des jeunes qui ont grandi dans un contexte idéologique  d’Etat parti (comme en Algérie, Egypte, etc.) … Cette formation qui leur permettrait d’avoir, avec les textes religieux, un rapport intellectuellement sain. C’est le troisième enseignement.
 

 

Alors, certes, les récentes révolutions sociales en cours dans bien de ces pays et hélas ! réprimées dans le sang, impulsées par des jeunes instruits qui utilisent les nouvelles technologies de l’information, ont été spontanées et démocratiques : dégage, avenir, libertés, démocraties, revenus,…étaient les mots d’ordre !

 

Cependant en l’absence de structures démocratiques ou lorsque celles-ci existent étant contrôlées et dirigées : syndicats, ONG, ligues des droits de l’homme, forces spirituelles et politiques non reconnues, l’un des enjeux est de savoir si le discours religieux exercera son emprise et pour quelle direction, dans ces pays ?

 


La rapidité de satisfaction des aspirations des peuples conditionne l’avenir, et ceci, ne concerne pas seulement ces pays, mais l’humanité entière, sous l’angle de coopérations, échanges, sans ingérence politique, extérieure.

 

D’un point de vue spécifiquement philosophique, il faut comprendre pourquoi, il y a eu une mise à l’écart systématique de la philosophie dans l’Islam dès le XIIème siècle. Au XIXe siècle, il n’y a pas eu dans l’Islam de MARX ou de NIETZSCHE connu.

 

A partir du XII è siècle, les sociétés musulmanes se percevant menacées de l’intérieur comme de l’extérieur (n’oublions pas les croisades) se sont déclarées contraintes de mettre en œuvre un système de sécurité. La philosophie critique ne pouvait y contribuer.

 

Un tel système ne pouvait être fourni que par le recours à cette chari'a rigide et fonctionnelle et c’est elle, qui a toujours constitué le rempart et contre les forces internes de désintégration, et contre les menaces grandissantes venant de l’Occident. Ainsi, en a t-il été, y compris dans les pays qui, comme l’Algérie ont accédé à l’indépendance. La chari'a a toujours constitué le seul langage, le seul système de valeurs disponibles, permettant une mobilisation nécessaire en une période où il faut procéder à un grand nombre de changements. La chari'a a été mise au service de l’idéologie de la construction nationale comme elle a servi en d’autres temps au maintien et au fonctionnement du pouvoir, quel qu’il soit.
 

 

Telles sont approximativement les conditions dans lesquelles se pose toujours la problématique d’une laïcisation de la société et de l’Etat, dits musulmans.

 

Précision sur le XII è siècle : il y eu d’abord à l’occasion des croisades, le détournement des grands courants économiques et commerciaux au profit de l’Occident, donc au détriment de l’Islam méditerranéen. En second lieu, il y a eu surtout, avec les Turcs et les Mongols nomades, une pression nomade qui s’est exercé sur un Islam devenu essentiellement citadin et même aristocratique. Le pouvoir califal a été ébranlé.

 

Du coup,  le monde rural asservi, mais maintenu à l’écart, s’est réveillé et est retourné à ses schémas antérieurs, archaïques,  toujours vivants, à ses mœurs et croyances ancestrales.

 

D’où viendrait alors, une contestation du corpus coranique, un problème théologique n’intéressant que des savants ? Ainsi, à partir du XIIe siècle, ce fut le gros retour à l’Islam rural ; c'est-à-dire, à des équilibres très anciens où de tels problèmes ne sauraient se poser. L’état même des sociétés actuelles, nous l’explique.

 


© Guy CREQUIE,
Ecrivain et chercheur français
Blog
http://guycrequie.blogspot.com

http://www.uera.fr/ecrivains/crequie_guy.htm

 


Notes :

 

Précisons sur ce qui a été utile à mes propos certes limités : ceci, car il faudrait parler de l’histoire du califat, des raisons des 3 grands courants : sunnite majoritaire, chi'ite, kharijites. 

 

Surtout, j’ai fait appel à ma rencontre avec le regretté Mohamed ARKOUN, grand islamologue de Paris Sorbonne, récemment disparu : sa conférence en mai 1979 à  Eveux, couvent des Dominicains. 

 

Les ouvrages de Maurice LOMBARD, certes non récents : « l’Islam dans sa première grandeur » et  « espaces et réseau du Haut Moyen-âge » sont utiles pour comprendre les raisons de la chari'a, et de l’absence de réflexion critique sur les écrits.

 

Enfin, brièvement j’ai consulté mes ouvrages : « Religions et société » (quelle perspective pour l’humanité) -1995, « culture et humanité » -1999, enfin « Occident, réveille-toi ! »  -1997

 

L’ouvrage « Religions et société » était préfacé par Emile POULAT, Directeur de recherche au CNRS, et directeur d’études à l’EHESS, celui «  Occident, réveille-toi !» l’était par Henry Claude BURET, sociétaire de la Société des gens de Lettres ; et celui relatif à « Culture et humanité », fut remercié en 1999, par Monsieur Hernan CRESPO-TORAL, alors sous-directeur général pour la culture à l’UNESCO, et apprécié par lui comme une contribution à l’humanité









Article 4

Envoi de Benoist Magnat : http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/
pour
Jean Zin :
http://jeanzin.fr/







LE TRAVAIL FAIT LA SANTE


Par Jean Zin


Pour une écologie du travail




Page d'origine : http://jeanzin.fr/index.php?post/2010/11/10/Le-travail-fait-la-sante

 

On ne peut séparer l'écologie du social, comme le voudrait l'écologie libérale, pas plus qu'on ne peut séparer l'homme de son milieu. Ce sont bien les effets désastreux sur notre qualité de vie de vie et notre santé qui nous alertent sur les problèmes écologiques, cependant les causes sont le plus souvent du côté de la production, des procédés et substances employées mais aussi du travail lui-même, responsable en grande partie de la dégradation de nos conditions de vie car s'il est avéré que "le travail, c'est la santé" quand c'est un travail valorisant, c'est loin d'être toujours le cas.

 

Une écologie du travail, attentive à l'amélioration des conditions de travail, devrait constituer une priorité de santé publique dès lors qu'une grande partie des maladies se révèlent être, à l'origine, des maladies du stress potentialisant les pollutions toxiques et les déséquilibres biologiques. On commence tout juste à s'en apercevoir devant les dégâts d'une gestion par le stress qui a révélé toute son inhumanité, seulement le problème est bien plus général que les "suicides au travail" qui n'en sont que les martyrs les plus visibles. La société, la citoyenneté démocratique et les droits de l'homme ne s'arrêtent pas à la porte de l'entreprise qui est au contraire un des principaux lieux de socialisation et de vie commune bien que ce soit de façon plus ou moins temporaire, à la différence des villages d'autrefois. C'est un territoire qu'il faut reconquérir et civiliser en s'opposant aux nouvelles barbaries comme les luttes ouvrières ont combattus les anciennes. On ne peut accepter l'extra-territorialité du travail qui est une bonne part de notre vie, aussi bien d'un point de vue politique que des répercussions écologiques ou sur notre santé. Il faut s'en persuader, la question du travail devrait constituer avec la relocalisation l'axe principal d'une véritable politique écologiste.
 

 

Le cercle est bouclé lorsqu'on se rend compte que le consommateur malade est aussi un travailleur, impliqué dans une production qui le rend malade. Le souci de la qualité de la vie se porte naturellement en premier lieu vers la famille comme lieu de consommation et de partage mais, y compris pour nos proches, étant donné le temps qu'on y passe, changer le travail, c'est changer la vie de façon bien plus radicale. Se soucier de notre vie au travail, c'est prendre le problème véritablement à sa racine, dans la production qui détermine largement nos consommations. L'écologie ne peut se réduire à corriger les effets les plus voyants de la dégradation de notre environnement alors qu'elle doit adopter un point de vue global et remonter aux causes. Les problèmes écologiques étant causés par nos productions, c'est donc bien la production qu'il faut changer. Pas seulement le contrôle de l'innocuité des produits mais le travail lui-même, c'est-à-dire l'homme (ou la femme), le travailleur dans sa quotidienneté, au-delà des exigences minimum d'hygiène et de sécurité, ce qui certes ne va pas de soi dans une économie fortement concurrentielle, encore moins pour des entreprises capitalistes motivés uniquement par le profit.

 

C'est bien parce qu'elle remonte aux causes économiques et sociales que l'écologie-politique ne se réduit pas à l'environnementalisme dans lequel on voudrait l'enfermer, ni à la préservation des équilibres naturels mais doit se soucier de la production et du travail. Cependant, c'est aussi de façon beaucoup plus immédiate que l'écologie doit se préoccuper des conditions de travail en tant qu'elles conditionnent la santé des populations, y compris leur santé mentale. On peut d'ailleurs rappeler que c'est le constat que les premiers prolétaires britanniques n'étaient plus en état de servir comme soldats qui a motivé les première lois sociales sans lesquelles les "lois du marché" n'assureraient pas la simple survie ni sa propre reproduction. Aujourd'hui on peut dire que la précarité et le stress sont de véritables armes de destruction massive, bien que ce soit de façon moins visible, ce qui devrait en faire une priorité politique. Enfin, il y a un lien incontestable entre les conditions de travail et la qualité des produits, tout comme l'aliénation au travail renforce l'aliénation du consommateur. Les dimensions économiques et sociales devraient donc bien faire partie intégrante d'une approche écologique globale qui doit comporter une écologie du travail et une écologie du stress, étant donnée leur incidence sur la santé et la dégradation du milieu (sans aller jusqu'à une "écologie mentale" problématique).

 

Il ne faut pas rêver, si ce n'était qu'un objectif de santé publique, cela ne serait certainement pas assez convaincant pour émouvoir les puissances économiques mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est aussi ce qu'exigent les transformations du travail, les nouvelles forces productives immatérielles à l'ère de l'écologie, de l'information et du développement humain où la gestion des ressources humaines et la valorisation des compétences deviennent le cœur de l'entreprise et le moteur de l'économie. L'automatisation rend de plus en plus inutile la "force de travail", le travail non qualifié, et de plus en plus indispensable compétence, adaptabilité, communication voire empathie, toutes qualités humaines dont les machines sont dépourvus. Ce pourquoi le développement humain devient le cœur de l'économie, développement humain qu'il faut entendre au sens d'Amartya Sen, du développement des capacités de chacun (capabilities), de son autonomie et de ses compétences. C'est désormais l'autonomie du travailleur qui est mobilisée, en effet, dans l'activité productive pour la "résolution de problèmes" comme pour le relationnel, ce qui constitue une véritable inversion des logiques "des sociétés de contrainte aux sociétés de contrôle", du temps de subordination au contrat d'objectif et l'évaluation après-coup. Cela devrait logiquement entraîner le passage du travail forcé au travail choisi qui ne concerne encore que les plus qualifiés pourtant, alors que c'est à tous qu'il faudrait en donner les moyens. L'universalisation à un rythme absolument inédit des technologies numériques exige une reconfiguration complète de notre système de production et des protections sociales... faute de quoi, c'est la précarité qui s'étend avec des conséquences dramatiques sur la santé et une destruction de ressources humaines on ne peut plus contre-productive. Les répercussions finales sur la santé ne sont comme souvent que des symptômes de l'inadaptation des institutions aux réalités nouvelles et des rapports de production aux nouvelles forces productives.

 

Il faudrait également revoir complètement les conditions de travail si l'on veut s'adapter aux évolutions démographiques en donnant la possibilité aux salariés de prendre leur retraite le plus tard possible alors que la santé est plus fragile, avec une productivité qui baisse à partir de 53-55 ans le plus souvent. Il ne s'agit pas de remettre en cause la retraite à 60 ans pour ceux qui le veulent ou n'en peuvent plus, mais de donner vraiment la possibilité de continuer à travailler pour ceux qui le souhaitent et ne veulent pas être mis à la porte, sachant qu'il est d'autant plus recommandé de continuer à travailler qu'il s'agit de travail immatériel entretenant nos capacités cognitives. S'il faut défendre le droit de choisir, c'est à condition que ce soit un libre choix. Il faut donc défendre bec et ongle le droit à la retraite sans se croire obligé de réduire la vie à l'inactivité ni aux sinistres croisières du troisième âge. Il faut là aussi prendre la question par l'autre bout et par le renforcement des protections sociales et de nos libertés au lieu de les réduire au risque d'aggraver les problèmes de santé et de financement. Mais le préalable serait des conditions de travail adaptées, il faudrait un autre travail, un travail désirable...

 

Les discussions sur le travail sont impossibles et mensongères d'une façon trop générale car on ne peut mettre sur le même plan toutes les professions. Il y a travail et travail, travail épanouissant et travail humiliant ou harassant. Comme le soulignait Galbraith , à rebours des postulats de l'économie libérale, c'est en plus le travail le plus pénible qui est le moins bien payé alors que c'est le plus gratifiant qui est le mieux rémunéré ! On sait que les inégalités dans le travail se traduisent par des inégalités non seulement dans les salaires mais aussi dans la santé et l'espérance de vie. C'est là qu'on voit clairement que le travail fait la santé, ce qu'on devrait prendre beaucoup plus au sérieux. Il n'y a pas que la pénibilité physique, les accidents du travail, les maladies professionnelles, les troubles musculo-squelettiques et l'usure des corps. On pourrait citer de nombreuses études, notamment les recherches de Christophe Dejours ("Souffrances en France") mais il y en a bien d'autres, qui établissent les répercussions dramatiques sur la santé mentale de mauvaises relations de travail. Au moins 20% des problèmes de santé au travail seraient liés aux "risques psychosociaux". Le besoin de reconnaissance dans son travail comme dans tout groupe humain, se révèle être absolument vital.

 

 

Un travail sans perspective de carrière et avec beaucoup de stress est le meilleur moyen d'être malheureux et de mourir prématurément.

 

Le rôle du stress a été sous-estimé jusqu'ici dans la détérioration de la santé, de même qu'il a été surestimé dans ses côtés positifs. Il ne fait aucun doute qu'on a besoin d'un minimum de stress, au niveau simplement biologique, car la vie est un processus d'adaptation qui s'ossifie, perd ses capacités d'adaptation et son caractère de vivant en l'absence de toute agression ou déficit. On soupçonne ainsi que l'augmentation des maladies auto-immunes puisse être liée à un excès d'hygiène (c'est ce qu'on appelle l'hypothèse hygiéniste). Il faut entretenir le système immunitaire comme il faut entretenir le système nerveux qui est son prolongement. Au niveau du vécu, cela se traduit par un insupportable ennui quand il ne se passe rien et qu'on n'a pas besoin de travailler. C'est même une des raisons pour lesquelles il vaut mieux avoir un travail. Les études montrent toutes que plus on travaille vieux, plus on vit vieux. C'est un fait statistique au moins. Encore faut-il pouvoir, que ce ne soit pas un travail trop fatiguant et stressant. Car il est tout aussi certain que trop de stress tue (y compris des chefs d'entreprise, ce qui n'est pas toujours une si bonne position de ce point de vue). Les dernières études montrent que même un stress modéré est plus pathogène qu'un stress faible. Il ne fait pas de doute qu'on ne saurait se passer de compétitions mais la concurrence ne doit pas être exacerbée comme elle l'est sur le marché du travail et dans les grandes entreprises. On connaît les ravages du "burn out" : surmenage qui mène tout droit à la dépression, mais le stress peut déclencher toutes sortes de maladies physiologiques, inflammations, cancers, infarctus, etc., avec même des répercussions génétiques ! Le coût humain de "techniques de management" barbares est exorbitant, vies gâchées, vies perdues, mais cela se traduit aussi en coûts financiers en terme de santé publique. Faire la paix dans les entreprises et refaire équipe ensemble au lieu d'y faire régner la terreur serait un gain pour l'entreprise comme pour la société. Il y a d'ailleurs quelques rares patrons qui ont compris l'importance du plaisir au travail et de relations pacifiées, ce qui n'est certes pas la philosophie des golden boys aux dents longues et de leur stupide idéologie "risquophile" un peu trop cocaïnée. Il y a du boulot !

 

Une fois admis la nécessité d'une écologie du travail et d'une écologie du stress, quelle est donc la stratégie à adopter ? Sûrement pas la voie adoptée par les 35h où la réduction du temps de travail supposée donner plus de temps pour vivre s'est trop souvent traduite par une intensification du stress et la déstructuration de la vie familiale par l'introduction de la flexibilité. Prendre en compte la santé au travail, c'est inverser le point de vue sur le travail, de l'exploitation esclavagiste à une sorte d'ergothérapie, du travail forcé au travail supposé épanouissant. Au lieu de fuir le travail comme le mal, arriver à en faire un travail désirable, sacré challenge mais qui peut faire l'axe d'une politique. Je ne veux pas trop insister sur la nécessité d'une alternative au salariat comme temps de subordination en donnant les moyens à tous d'un travail autonome par un revenu garanti et les institutions du développement humain, car, il ne s'agit en aucun cas de s'occuper uniquement de l'alternative alors que les conditions de travail doivent être améliorées partout et au plus vite. Il n'empêche qu'il faudra bien sortir du salariat productiviste et passer au travail autonome, ce qui pourrait se traduire cependant par un stress supplémentaire insupportable comme on le constate déjà et ce pourquoi ce n'est pas viable sans des protections sociales renforcées contre la précarité (notamment un revenu garanti). C'est seulement en changeant le travail qu'on peut vraiment changer les consommations, c'est seulement

quand le travail n'est plus une souffrance qu'il n'a plus besoin d'être compensé par des consommations factices, c'est seulement quand on n'est plus subordonné mais autonome qu'on peut être responsable de ses productions et de leur qualité.

 

A notre stade de développement, la santé devient le bien le plus précieux (et le plus cher!), raison de plus pour ne pas la gaspiller dans des tensions professionnelles mortifères pas plus qu'en manipulant des produits dangereux. Il vaut toujours mieux jouer la prévention. Les illuminés du transhumanisme imagineraient bien un homme augmenté aux performances décuplées, laissant loin derrière des compétiteurs arriérés. Notre intérêt serait plutôt de baisser la pression, d'opérer la même conversion que les anciens seigneurs passant du pillage à la gestion de leur domaine, aux "politiques du care" déjà, prenant soin des populations et des richesses locales, prise en compte de ce qu'on appelle des externalités par rapports aux productions immédiates alors qu'elles en sont la condition, tout comme la fertilité des sols qu'il faut entretenir. Pour la même raison que le fordisme doit son succès au fait de s'être donné les moyens de sa reproduction, on peut faire le pari que la prise en considération de la santé et de notre simple humanité devrait s'imposer de plus en plus dans le travail comme dans les affaires. Cela ne se fera pas tout seul, il faudra comme toujours de fortes mobilisations sociales mais les conquêtes sociales se consolident d'autant mieux que le gain est collectif et que tout le monde en profite finalement...

 

Si le bonheur des peuples a un sens en politique, c'est de faciliter le travail et la vie de tous. Le simple souci de la santé, d'arrêter la guerre contre la vie, nous a mené à l'écologie du travail, au passage de l'exploitation à l'ergothérapie, au travail comme premier besoin de l'homme, mais on a vu aussi qu'on serait dans l'utopie si l'ère de l'écologie ne se révélait aussi l'ère de l'information et du développement humain exigeant des transformations radicales pour tenir compte du nouveau monde qui s'ouvre à nous. Ce n'est pas le lieu d'en aborder les modalités pratiques mais on voudrait juste insister sur le point de vue écologique global qui permet de lier le travail à ses produits et les conditions de travail à la santé, bouclant le circuit entre questions écologiques, économiques et sociales.

 

Il ne s'agit pas cependant de prendre ses désirs pour des réalités en ignorant les contraintes économiques mais bien de se concentrer sur le travail lui-même, l'acte productif et sa relocalisation plutôt que sur les consommations et une illusoire planification des besoins avec ses relents totalitaires (en tout cas de travail asservi). Au lieu d'ajouter des contraintes écologiques aux contraintes économiques, il vaudrait mieux parier sur l'autonomie de l'individu et la valorisation de ses compétences, libérer le travail et se libérer de la subordination salariale tout comme d'une pression excessive, non pas prendre la question du côté des pollutions seulement et du résultat mais des causes, de l'activité, du système et de son productivisme.

 

A quand des syndicats écologistes pour changer le travail salarié ? Il faudrait en effet combiner la voie de l'alternative locale à la pacification des entreprises. Même si ce ne sont pas des gains financiers, les gains d'une telle libération du travail coopératif seraient immédiats, et non dans un lointain futur, sur notre quotidien, notre santé, nos relations sociales comme sur nos consommations et nos modes de vie. Ce serait surtout un changement complet de point de vue sur le travail. Bien sûr, le plaisir au travail reste une utopie pour beaucoup, mais sa revendication est devenue légitime. De mauvaises conditions de travail sont devenues inacceptables. On ne gagnera rien à continuer à rendre les gens malades. Il ne suffit pas de le dire, il faudrait du moins commencer par le dire pour une véritable écologie et politique de santé qui prenne en compte toute notre vie, travail compris.

 

(article pour EcoRev' no 36 Ecologie et santé)

 


Jean ZIN,
le 10 novembre 2010











DOSSIER :

 

AFRIQUE ET NEO-COLONIALISME

 



Un continent riche mais exploité sauvagement



Dates d'indépendance pour les états africains,

source : http://www.camer.be/index1.php?art=11274&rub=6:1


Source : http://regardscroises.ivoire-blog.com/tag/exploitation+de+l%27afrique




Néocolonialisme
http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9o-colonialisme

 

AFRIQUE : Sortir de la domination néocoloniale, esclavage, surexploitation
http://regardscroises.ivoire-blog.com/tag/exploitation+de+l%27afrique

 

La troisième pacification de la Côte d'Ivoire
http://kouamouo.ivoire-blog.com/archive/2011/04/19/la-troisieme-pacification-de-la-cote-d-ivoire.html

 

De Kolwezi à l’Angola : business et dictature
http://survie.org/francafrique/republique-democratique-du-congo/article/de-kolwezi-a-l-angola-business-et

 

Discours sur l’Afrique d’Obama et Sarkozy : néo-colonialisme versus post-colonialisme
http://blog.fsarkis.fr/post/2009/07/18/Discours-sur-lAfrique-dObama-et-Sarkozy-%3A-neo-colonialisme-versus-post-colonialisme

 

Libye: Ce qui se cache derrière la politique d’intervention humanitaire
http://www.pambazuka.org/fr/category/features/72689

 

Afrique: Les quatre mesures préconisées par le comité pour l'annulation de la dette
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23217

 

Exploitation minière : l’Afrique privée de millions de dollars
http://senemag.free.fr/spip.php?article472

 

Main basse sur les terres agricoles en Afrique, à Madagascar et au Burkina Faso
http://www.anticolonial.net/spip.php?article230

 

RD Congo : La Banque mondiale au cœur des « affaires »
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17880

 

OGM, un marché ouvert pour les leaders
http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJAJA2615p080.xml0/onu-agriculture-cotonou-ogmogm-un-marche-ouvert-pour-les-leaders.html

 

Kadhafi pour une coopération fructueuse entre l'Afrique et l'Europe
http://www.africanmanager.com/articles/130583.html

 

1958-2008 : 50 ans de République Françafricaine
http://www.liberationafrique.org/spip.php?article2193

 

Côte d’Ivoire :

la guerre et l’ingérence militaire soulignent et aggravent l’échec de l’ONU et de la France
http://survie.org/francafrique/cote-d-ivoire/article/cote-d-ivoire-la-guerre-et-l

 

« Dictateurs amis de la France », l’Elysée maintient le cap !
http://www.liberationafrique.org/spip.php?article2647

 

Néo-colonisation en Côte d’Ivoire et collaboration de la Cedeao
http://www.grioo.com/blogs/guyzoducamer/index.php/2011/01/27/3851

 

Il y a cinquante ans, l’Afrique passait du colonialisme au ... néo-colonialisme
http://www.matierevolution.org/spip.php?breve128

 

Unité Africaine: Clef du développement économique de l'Afrique
http://www.letogolais.com/article.html?nid=4413

 

Sommet Chine-Afrique en Egypte : Néo-colonialisme ?
http://mondeactu.com/a-la-une/sommet-chine-afrique-en-egypte-neo-colonialisme-3770.html

 

Afrique : les 8 mesures prises par la Chine
http://www.linternationalmagazine.com/article7087.html

 

La Chine réveillée saura-t-elle un jour éveiller l’Afrique ?
http://www.pambazuka.org/fr/category/features/72697

 

L’Afrique et la montée en puissance du Brésil
http://alliancegeostrategique.org/2010/05/16/afrique-et-bresil/

 

Le Brésil promet d’intensifier le transfert de technologies vers l’Afrique
http://www.afriqueavenir.org/2009/06/10/le-bresil-promet-d%E2%80%99intensifier-le-transfert-de-technologies-vers-l%E2%80%99afrique/

 

Les militaires américains et AFRICOM: Entre le marteau et les Croisés
http://www.pambazuka.org/fr/category/features/72693

 

Que les droits de l’homme ne soient pas à usage néocolonial
http://www.elcorreo.eu.org/?Que-les-droits-de-l-homme-ne-soient-pas-a-usage-neocolonial

 

Approche comparative de la conception des droits de l'homme
dans la philosophe africaine et dans la philosophie politique contemporaine en occident

http://www.memoireonline.com/09/08/1529/approche-comparative-conception-droits-de-l-homme-philo-africaine-occident.htm

 

Le vent du changement, dans le monde arabe et au-delà
http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=4227

 

« Restructuration capitaliste et le système-monde » par Immanuel Wallerstein
http://www.elcorreo.eu.org/?Restructuration-capitaliste-et-le





Article 5

Envoi par Alphonse Waseka
Citoyen du Monde, résidant en Afrique, République Démocratique du Congo.






Source : http://www.acp-europa.eu/?p=587



LE PRETEXTE DES DROITS DE L'HOMME




Bonjour chères sœurs et frères citoyens  du Monde  et amis  de la justice.

 

Désormais il est décidé un cessez-le-feu en Libye (Benghazi) ; d’autre part  les forces coalisées (Français ; Italiens ; Anglais ; Canadiens) se réjouissent  de leur victoire contre les forces de Kadhafi.

 

Le prétexte  pris par ces Etats est la  protection des droits de l’homme violés massivement  en Libye.

 

Chers citoyens du monde, je sais que le propre de l’intellectualisme, c’est la subjectivité dans la manière d’analyser les faits.  Et là on parle de la démocratie  lorsque  cette  subjectivité de point de vue  est respectée.  Ainsi donc en mon entendement,  en tant qu’Africain, victime des violations massives de droits de la personne humaine,  je ne suis pas d’accord avec le point de vue des forces alliées  contre Kadhafi. C’est un faux prétexte.

 

L’Occident  s’en prend à l’orgueil de Kadhafi qui apparaît comme une injure aux "représentants de Dieu" sur Terre que  sont, les pays occidentaux. L’intervention  de la coalition, avalisée par l’ONU, est une manœuvre politique qu’utilisent,  les  pays occidentaux, pour changer le régime en Afrique qui veut faire tête contre  leurs intérêts.

 

Je soutiendrai  mon point de vue en disant que,  les droits de l’homme incluent : le droit à l’éducation,  à la santé, à l'alimentation, à la vie, etc. tels que définis par la charte des droits de l’homme.

 

Ainsi  donc,  l’ONU qui avalise l’arrogance  des pays occidentaux  devient en mon sens une organisation criminelle au service de ces pays occidentaux. Et ayant comme rôle majeur,  non pas de promouvoir  la paix,  mais plutôt d’aider  les pays occidentaux à  renforcer leur impérialisme dans le monde.  Car  si c’est les droits  de la personne humaine que l’on veut protéger,  lesquels  l’alliance prend  comme prétexte  de son intervention militaire et armée,  en RDC où  je vis, ça fait 17 ans que les réfugiés Rwandais ont pris refuge,  avec tous  leurs  "détails"  militaires autant que civils.

 

Les interhamwes  y ont semé  la désolation durant toutes ces années que personne n’ignore.

 

Les hôpitaux sont pleins de handicapés (bras cassés, jambes, yeux crevés, des femmes violées sans tenir compte de l’âge,  des hommes tués  dans leurs champs).

 

Le rapport du panel des Nations Unies ont cité à  deux reprises la France, la Belgique, l’Angleterre, le Rwanda, le Burundi…sur  les atrocités qui ont lieu dans cette partie  du monde.  Et cela quand  Laurent Nkunda  montrait  à la face du  monde  de quoi il était capable !  En droit,  on qualifierait cette coaction comme une infraction à participation criminelle.  Mais parce que on a cité l’Occident  ;  personne  n’a osé  parler.  Et pourtant  si on déciderait de traîner devant le tribunal  l’auteur  matériel  de ces  violations de droits de l’homme, conformément au droit,  les  coauteurs qui  sont l’Angleterre, la France, la Belgique, le Rwanda, le Burundi auraient la même peine que l’auteur  matériel de ces violations.  Mais rien n’est arrivé ni à Nkunda,  ni à ses coauteurs et complices.

 

Est-ce que doit-on parler des droits de l’homme dans ce sens ?  Sous les yeux  des forces onusiennes, les femmes, jeunes filles, ont été violées à Bukavu, par les forces de Mutebusi et Nkunda….

 

En Afrique, on ne mange pas, on ne va pas  à l’école, il n y a pas d’eau, d’électricité,  pas d’emplois, pas d’accès aux soins médicaux, n’est-ce pas là les droits de l’homme ? ... Je fais allusion au nombre d’enfants qui vont à l’école, au nombre des personnes qui reçoivent les soins médicaux, le repas consommé par jour (leur qualité)... très petits ! Ainsi je dis qu’ils n’étudient pas, ils ne mangent pas, et manquent de presque tout. Pourquoi ne vient-on  pas les protéger ?

 

Si je peux me créer un concept pour distinguer  les droits de l’homme, je dirai que s’il n y pas un droit de l’homme occidental et un droit de l’homme  africain ; il y a donc un droit de l’homme et un droit des animaux !  Ce dernier malgré sa violation,  il ne mérite pas protection.  

 

Si la coalition  a pitié des Libyens que Kadhafi  tue  selon les dires de la coalition,  pourquoi ne pas déloger  Paul BIA,  Joseph KABILA, Obinag NGEMA ? ...

 

Pourquoi  pendant  42 ans,  Bongo  est  resté  au  pouvoir ?  Pourquoi  32ans  de dictature de  Mobutu ?

 

Pourquoi  laisser  les Houtous [ou Hutus],  esclaves de Tustsis ?

 

Ceux qui  vivent à Goma ou Bukavu savent que, au Rwanda,  ce sont les Hutus qui,  chaque jour traversent  la frontière congolaise pour venir  échanger  les pommes de terre contre des vêtements, ce sont eux, les mendiants.

 

Si c’est la démocratie que visent les pays occidentaux,  pourquoi les USA voulaient que Moubarak soit président à vie ?  Révélation de Wikileaks !!!

 

Si  c’est la justice que visent les pays occidentaux, pourquoi  ils ont  signés les accords de Rome avec réserve et d’autres  ne l’ont  pas même signé ?

 

[note à J-J :

Statut de Rome : voir à ce sujet  par exemple : http://www.amnesty.org/fr/campaigns/usa-and-international-criminal-court  et là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_p%C3%A9nale_internationale ; ceci en particulier : ".../... Au 12 octobre 2010, 114 États sur les 192 que reconnaît l'ONU ont ratifié le Statut de Rome et acceptent l'autorité de la CPI. Trente-cinq États, dont la Russie et les États-Unis d’Amérique, ont signé le Statut de Rome, mais ne l’ont pas ratifié. Certains États, dont la Chine et l’Inde émettent des critiques au sujet de la Cour et n’ont pas signé le Statut."]

 

Si c’est des droits de l’homme  qu’il s’agit  pourquoi les entreprises occidentales  passent de contrats léonins avec les pays africains  qui  font à ce que l’Africain ait un salaire maigre ?

 

Toute  personne  raisonnable  doit  comprendre que  ce n’est pas  les droits de l’homme que l’on veut protéger en Libye ;  mais plutôt maintenir la domination occidentale dans les pays du Sud, laissant  les  peuples  de ce continent, mendiants,  ainsi qu'une jeunesse sans emploi et qui doit se noyer dans la mer, fuyant la misère dans leurs pays…

 

La politique pour les pays occidentaux, c'est de démettre au pouvoir ceux-là qui veulent contrecarrer leurs intérêts en Afrique.

 

Quand il s’agit  des intérêts des pays occidentaux qui sont en jeu, ils disent : « il y a extrême nécessité d’intervenir » et, avec arrogance et rage, l’Occident est mobilisé et s’érige en "Représentants de Dieu sur terre" !  Mais quand il s’agit  des intérêts africains,  ils prennent  le prétexte d’insécurité ou encore brandissent les principes du droit international :  « non ingérence dans les affaires internes des États, la souveraineté, l’égalité entre États »...  Incroyable !  

 

Que dire de l’affaire de vente d’armes en Angola qui a vu, devant la justice française, le ministre de l’intérieur, français, Charles  PASQUA, et  toutes les révélations qui ont été faites prouvent combien  les pays occidentaux  n’ont pas de  leçons à donner  aux  pays  Africains. Car  ce sont eux qui coagissent  avec les dirigeants Africains  y  compris les rébellions.

 

Qui est violateur de droits de l’homme entre celui qui fabrique les armes et celui qui les achète ?

 

Si  l’Occident aurait bien voulu voir des dirigeants qui eussent travailler pour l’intérêt de leur peuple,  pourquoi  on a tué  Lumumba (sujet pour lequel la Belgique passe aux aveux...) Thomas SANKARA, Laurent Désiré KABILA ?

 

Pourquoi,  ils ne régularisent pas tous les sans papiers en Europe qui meurent  de froid ?

 

Prenez  conscience, peuple Africain !

 

Je dis et redis,  la coalition veut,  comme cela est la coutume des pays occidentaux, démettre Kadhafi du pouvoir ; car déjà, il devient trop orgueilleux.

 

Les organisations  de solidarité  internationale  ont  pris  la même politique  que  leurs pays  de provenance.

 

En est-il ainsi de Citoyenneté mondiale ou des citoyens  du monde ?  Chacun aura sa réponse dans son cœur.

 


Alphonse WASEKA
étudiant en droit, département de droit public interne et international,
secrétaire général d'association philanthropique et humanitaire.

 

 

 

Pour développer son info

(à l'initiative de J-J Rey et non de l'auteur de l'article):

 

La Cour pénale internationale (CPI) a été créée en 1998 par le statut de Rome

 

STATUT DE ROME DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE :
http://www.preventgenocide.org/fr/droit/statut/

 

Radio Okapi : RD Congo : Articles avec ces mots-clefs: Statut de Rome :
http://radiookapi.net/tag/statut-de-rome/

 

RDC : Le rwandais « Charles BISENGIMANA » à la tête de la police nationale congolaise !
http://afrique.kongotimes.info/rdc/armee-police/le-rwandais-charles-bisengimana-a-la-tete-de-la-police.html










Article 6

Envoi de Gervais de Collins Noumsi Bouopda : http://uniep.free.fr/







LES MENSONGES DE LA GUERRE DE L’OCCIDENT CONTRE LA LIBYE


par Jean-Paul Pougala




Des sources : (parmi les multiples voix de l'Afrique éveillée...) ;-)
http://www.cameroon-info.net/stories/0,28566,@,voici-pourquoi-la-france-en-veut-a-la-libye.html [avec photo de l'auteur]
http://saoti.over-blog.com/article-les-mensonges-de-la-guerre-de-l-occident-contre-la-libye-70462167.html
http://kamitewoman.over-blog.com/article-les-mensonges-de-la-guerre-de-l-occident-contre-la-libye-par-jean-paul-pougala-70491817.html
http://www.infodabidjan.net/international/libye-les-mensonges-de-la-guerre-de-loccident-contre-la-lybie/
etc.

 

A- LES  VRAIES RAISONS DE LA GUERRE EN LIBYE.

 

 

1-   Premier satellite Africain RASCOM 1.

 

C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient  disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio WMAX. L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent.

 

Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat. Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale, le FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement à ces pays pendant 14 ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant  des prêts à un taux usuraire; le guide Libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions  et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, Sud-Africain, Nigérian, Angolais, Algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi. Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les  milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique.

 

 

2-   Fond Monétaire Africain, Banque Centrale Africaine, Banque Africaine Des Investissements

 

Les 30 milliards de dollars saisis par M. Obama appartiennent à la Banque Centrale Libyenne  et prévus pour la contribution libyenne à la finalisation de la fédération africaine à travers 3 projets phare : la Banque Africaine d’Investissement à Syrte en Libye, la création dès ce 2011 du Fond Monétaire Africain avec un capital de 42 milliards de dollars avec Yaoundé pour siège, la Banque Centrale Africaine avec le siège à Abuja au Nigeria dont la première émission de la monnaie africaine signera la fin du Franc CFA grâce auquel Paris a la main mise sur certains pays africains depuis 50 ans. On comprend dès lors et encore une fois la rage de Paris contre Kadhafi. Le Fond Monétaire Africain doit remplacer en tout et pour tout les activités sur le sol africain du Fond Monétaire International qui, avec seulement 25 milliards de dollars de capital, a pu mettre à genoux tout un continent avec des privatisations discutables, comme le fait d’obliger les pays africains à passer d’un monopole publique vers un monopole privé. Ce sont les mêmes pays occidentaux qui ont frappés à la porte pour être eux aussi membres du Fond Monétaire africain et c’est à l’unanimité que le 16-17 décembre 2010 à Yaoundé les Africains ont repoussé cette convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres de ce FMA.

 

Il est donc évident qu’après la Libye, la coalition occidentale déclarera sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses ressources énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de 150 milliards d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays qui bombardent la Libye et qui ont tous quelque chose en commun, ils sont tous financièrement en quasi faillite, les USA à eux seuls ont 14.000 Milliards de dollars de dettes,  La France, la Grande Bretagne et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de dettes publiques alors que les 46 pays d’Afrique Noire ont au total moins de 400 milliards de dollars de dettes publiques.  Créer des fausses guerres en Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur apnée économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les Occidentaux dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la fameuse Conférence de Berlin. Car comme l’avait prédit l’économiste Américain Adams Smith en 1865, dans son soutient à Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage, « l’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres nations vont se réveiller »

 

 

3-   Unions régionales comme frein à la création des Etats Unis d’Afrique

 

 Pour déstabiliser et détruire l’union Africaine qui va dangereusement (pour l’Occident) vers les Etats-Unis d’Afrique avec la main de maître de Kadhafi, l’Union Européenne a d’abord tenté sans y parvenir la carte de la création de l’UPM (Union Pour la Méditerranée). Il fallait à tout prix couper l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique en mettant en avant les mêmes thèses racistes du 18-19ème siècle selon lesquelles les populations africaines d’origine Arabes seraient plus évoluées, plus civilisées que le reste du continent. Cela a échoué parce que Kadhafi a refusé d’y aller. Il a compris très vite le jeu à partir du moment où on parlait de la Méditerranée en associant quelques pays africains sans en informer l’Union Africaine, mais en y invitant tous les 27 pays de l’Union Européenne. L’UPM sans le principal moteur de la fédération africaine était foirée avant même de commencer, un mort-né avec Sarkozy comme Président et Moubarack, le vice-président. Ce que Alain Juppé tente de relancer, tout en misant sur la chute de Kadhafi, bien sûr. Ce que les dirigeants Africains ne comprennent pas, est que tant que ce sera l’Union Européennes à financer l’Union Africaine, on sera toujours au point de départ, car dans ces conditions, il n’y aura pas d’effective indépendance. C’est dans le même sens que l’Union Européenne a encouragé et financé les regroupements régionaux en Afrique. Il était évident que la CEDEAO qui a une Ambassade à Bruxelles et qui tire l’essentiel de son financement de l’UE, est un obstacle majeur contre la fédération africaine. C’est ce que Lincoln avait combattu dans la guerre de sécession aux Etats-Unis, parce qu’à partir du moment où un groupe de pays se retrouvent autour d’une organisation politique régionale, cela ne peut que fragiliser l’organe central. C’est ce que l’Europe voulait et c’est ce que les Africains n’ont pas compris en créant coup sur coup, la COMESA, l’UDEAC, la SADC et le Grand Maghreb qui n’a jamais fonctionné encore une fois grâce à Kadhafi qui lui l’avait très bien compris.

 

 

4-   Kadhafi, l’Africain qui a permis de laver l’humiliation de l’apartheid

 

Kadhafi est dans le cœur de presque tous les Africains comme un homme très généreux et humaniste pour son soutien désintéressé à la bataille contre le régime raciste d’Afrique du Sud. Si Kadhafi avait été un homme égoïste, rien ne l’obligeait à attirer sur lui les foudres des Occidentaux  pour soutenir financièrement et militairement l’ANC dans sa bataille contre l’apartheid. C’est pour cela que à peine libéré de ses 27 ans de prisons, Mandela décide d’aller rompre l’embargo des Nations Unis contre la Libye le 23 Octobre 1997. A cause de cet embargo même aérien, depuis 5 longues années aucun avion ne pouvait atterrir en Libye. Pour y arriver, il fallait prendre un avion pour la Tunisie ; arriver à Djerba et continuer en voiture pendant 5 heures pour  Ben Gardane ; passer la frontière et remonter en 3 heures de route par le désert jusqu’à Tripoli. Ou alors, passer par Malte et faire la traversée de nuit, sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la côte libyenne. Un calvaire pour tout un peuple, juste pour punir un seul homme. Mandela décida de rompre cette injustice et répondant à l’ex-Président Américain Bill Clinton, qui avait jugé cette visite «malvenue», il s’insurgea : «Aucun Etat ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et aucun Etat ne peut dicter aux autres ce qu'ils doivent faire ». Il ajouta : « ceux-là qui, hier, étaient les amis de nos ennemis, ont aujourd’hui le toupet de me proposer de ne pas visiter mon frère Kadhafi, ils nous conseillent d’être ingrats et d’oublier nos amis d’hier ».

 

En effet, pour l’Occident, les racistes d’Afrique du Sud étaient leurs frères qu’il fallait protéger. C’est pour cela que tous les membres de l’ANC étaient considérés des dangereux terroristes, y compris Nelson Mandela. Il faudra attendre le 2 Juillet 2008, pour que le Congrès Américain vote une loi pour  rayer le nom de Nelson Mandela et de ses camarades de l’ANC de cette liste noire, pas parce qu’ils ont compris la bêtise d’une telle liste, mais parce qu’on voulait faire un geste pour les 90 ans de Nelson Mandela !  Si les Occidentaux sont aujourd’hui repentis de leur soutien d’hier aux ennemis de Mandela et sont vraiment sincères lorsqu’ils lui donnent des noms de rue et de places, comment continuer à faire la guerre à celui qui a permis la victoire de Mandela et son peuple, Kadhafi ?

 

 

B- CEUX QUI VEULENT EXPORTER LA DEMOCRATIE SONT-ILS DE VRAIES  DEMOCRATIES ?

 

 

Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les USA, la France, la Grande Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour exporter la démocratie en Libye ? Le 19 Mars 2003, le Président Georges Bush lance les bombes sur la tête des Iraquiens avec le prétexte d’y exporter la démocratie. Le 19 Mars 2011, c’est-à-dire 8 ans plus tard et jour pour jour, c’est le Président Français qui lance ses bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte de leur offrir la démocratie. Monsieur Obama, Prix Nobel de la Paix 2009 et président des Etat Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des Libyens, a dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir et y instaurer la démocratie.

 

La question que tout être humain doté de la moindre capacité intellectuelle de jugement et d’appréciation  ne peut s’empêcher de se poser est : ces pays comme la France, l’Angleterre, les USA, l’Italie, la Norvège, le Danemark, la Pologne, dont la légitimité pour aller bombarder les Libyens se base sur le seul fait de s’être autoproclamés « pays démocratiques » sont-ils réellement démocratiques ? Si oui, sont-ils plus démocratiques que la Libye de Kadhafi ? La réponse, sans équivoque, est NON, pour la simple et bonne raison que la démocratie n’existe pas.  Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais celui-là même dont la ville natale, Genève, abrite l’essentiel du commandement des Nations Unies. Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques Rousseau, né à Genève en 1712, qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de son très célèbre « Contrat Social » que : « il n'a jamais existé de véritable démocratie, et il n'en existera jamais».  Pour qu’un état soit véritablement démocratique, Rousseau pose quatre conditions selon lesquelles la Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les Etats-Unis d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui exporter la démocratie à savoir :

 

1-      Dimension de l’Etat : plus un état est grand, moins il peut être démocratique, pour Rousseau, l’Etat doit être très petit pour que le peuple soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément connaître tous les autres. Avant donc de faire voter les gens, il faut s’assurer que chacun connaisse tous les autres, sans quoi voter pour voter est un acte dénué de tout fondement démocratique, c’est un simulacre de démocratie pour élire un dictateur. La structure de l’organisation de l’Etat Libyen se fonde sur une base tribale qui regroupe par définition le peuple en de petites entités. Le sentiment démocratique est plus présent dans une tribu, dans un village que dans une grande Nation, parce que le fait que tout le monde se connaisse et que la vie tourne autour des mêmes points communs, apporte une sorte d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant, la réaction ou la contre-réaction des autres membres pour ou contre les opinions qu’on peut avoir. Sous cet angle, c’est la Libye  qui répond le mieux  aux exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même pour les Etats-Unis d’Amérique, la France ou la Grande Bretagne, des sociétés fortement urbanisées où la majorité des voisins ne se disent même pas bonjour et donc ne se connaissent pas, même vivant côte-à-côte pendant vingt ans. Dans ces pays, on est passé directement à l’étape suivante : « le vote » qu’on a malignement sanctifié afin de faire oublier que ce vote est inutile à partir du moment où je m’exprime sur l’avenir d’une nation sans en connaître ses membres.  On est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant à l’étranger.  Se connaître et se parler est la condition essentielle de la communication pour le débat démocratique qui précède toute élection.

 

2-    Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter  que l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal pour trouver des solutions aux multitudes querelles d’intérêts divers qu’une société trop complexe fait naître naturellement.  Les Occidentaux se définissent comme des pays civilisés, donc aux mœurs complexes, et la Libye comme pays dit primitif, c’est-à-dire aux mœurs simples. Sous cet angle, encore une fois, c’est la Libye qui répondrait mieux aux critères démocratiques de Rousseau que tous ceux qui prétendent lui donner des leçons de démocratie. Dans une société complexe, les trop nombreux conflits sont résolus par la loi du plus fort, puisque celui qui est riche, évite la prison parce qu’il peut se permettre un meilleur avocat et surtout, orienter l’appareil répressif de l’état contre celui qui vole une banane dans un supermarché, plutôt que le délinquant financier qui fait crouler une banque. Dans une ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20% des personnes en prison.

 

3-    L’égalité dans les rangs et dans les fortunes.   Il suffit de voir le classement FORBES 2010 pour voir quels sont les noms des personnes les plus riches de chacun des pays qui jette la bombe sur la tête des Libyens et voir la différence avec le salaire le plus bas dans chacun des pays et faire de même pour la Libye pour comprendre qu’en matière de redistribution de la richesse du pays, c’est à la Libye d’exporter son savoir-faire à ceux qui la combattent et non le contraire. Même sous cet angle, selon Rousseau, la Libye serait plus démocratique que ceux qui veulent pompeusement lui exporter la prétendue démocratie. Aux Etats-Unis, 5% de la population possèdent 60% de la richesse nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du monde.

 

4-    PAS DE LUXE. Pour Rousseau pour qu’il y ait la démocratie dans un pays, il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'Etat tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion ». Y-a-t-il plus de luxe en France ou en Libye ? Ce rapport d’asservissement des employés qui sont poussés jusqu’au suicide, les employés mêmes des entreprises publiques ou semi-publique, pour des raisons de rentabilité et donc de possession de luxe d’une des parties est-il plus criant en Libye ou en Occident ?

 

Le sociologue Américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie américaine comme  « la dictature des élites ». Selon Mills, les Etats-Unis d’Amérique ne sont pas une démocratie parce qu’en définitive, c’est l’argent qui s’est substitué au peuple. Le résultat de chaque élection y est l’expression de la voix de l’argent et non la voix du peuple. Après Bush-père et Bush-fils, pour les primaires républicaines de 2012, on parle déjà de Bush-benjamin. En plus, si le pouvoir politique se base sur la bureaucratie, Max Weber fait remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires et militaires aux Etats-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qui n’ont été élus par personne et qui ne répondent pas directement au peuple de leurs activités. Une seule personne (un riche) est donc élue, mais le vrai pouvoir sur le terrain est tenue par une seule caste de riches qui ne résulte purement et simplement que de nominations comme les ambassadeurs, les généraux de l’armée, etc...

 

Combien de personnes dans les pays autoproclamés « démocratiques » savent qu’au Pérou la constitution interdit un deuxième mandat consécutif au président de la république sortant ? Combien de personnes savent qu’au Guatemala, non seulement le président sortant ne doit plus jamais se présenter comme candidat à cette fonction, mais qu’en plus à aucun degré de parenté, aucun membre de sa famille ne pourra plus prétendre à cette fonction ?  Combien savent que le Rwanda est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes au monde avec 49% de parlementaires femmes ? Combien savent que dans le classement de la CIA 2007, sur 10 pays les mieux gérés au monde, 4 sont Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée équatoriale  dont la dette publique ne représente que 1,14% de son PIB.

 

Ceux qui disent que Kadhafi a tiré sur son propre peuple, savent-ils que c’est exactement ce que le héros de Obama, Abraham Lincoln, a fait, mais avec 630.000 morts ? La guerre civile, les révoltes, les rebellions sont les ingrédients d’un début de démocratie, soutient, Rousseau. Parce que la démocratie n’est pas une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les droits naturels des humains que dans tous les pays du monde (sans exception) une poignée d’hommes et de femmes, confisquant le pouvoir du peuple, l’oriente pour se maintenir aux affaires. On trouve ici et là des formes de castes qui usurpent le mot « démocratie » qui doit être cet idéal vers lequel tendre et non un label à s’approprier ou un refrain à vanter parce qu’on est juste capable de crier plus fort que les autres. Si un pays est calme comme la France ou les Etats-Unis, c’est-à-dire sans aucune révolte, pour Rousseau cela veut tout simplement dire que le système dictatorial est suffisamment répressif pour empêcher toute tentative de rébellion. Si les Libyens se révoltent, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est prétendre que les peuples acceptent stoïquement le système qui les opprime partout dans le monde sans réagir qui est très mauvais. Et Rousseau de conclure : «  Malo periculosam libertatem quam quietum servitium  -traduction : S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ». Dire qu’on tue les Libyens pour leur bien est un leurre.

 

 

C- QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

 

 

Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident, il est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour définir le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément divergents. Comment ne pas déplorer le Oui de 3 pays africains au sud du Sahara, Nigeria, Afrique du Sud et Gabon pour la résolution 1973 inaugurant la nouvelle forme de colonisation baptisée « protection des peuples », validant la théorie raciste que les Européens véhiculent depuis le 18ème siècle selon laquelle l’Afrique du Nord n’a rien à partager avec l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique du nord  serait ainsi plus évoluée, plus cultivée et plus civilisée que le reste de l’Afrique. Tout se passe comme si la Tunisie, l’Egypte, la Libye, l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique. Même les Nations Unies semblent ignorer la légitimité de l’Union Africaine sur ses états membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique subsaharienne afin de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle. En effet, dans le capital du nouveau Fond Monétaire Africain (FMA), l’Algérie avec 16 milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars contribuent à eux tous seuls pour près de 62% du capital qui est de 42 milliards de Dollars. Le premier pays d’Afrique subsaharienne et les plus peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud arrivent très loin derrière avec 3 milliards de dollars chacun.

 

C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de l’histoire des Nations Unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans avoir exploré au préalable la moindre piste pacifique pour solutionner le problème.

 

L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ? Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que l’Occident demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des uns et des autres de leur donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité avec le même droit de veto. Ils oublient tous les deux que la France n’a aucun pouvoir de leur attribuer le moindre poste. Si elle l’avait, il y a belle lurette que Mitterrand l’aurait fait pour l’Allemagne de Helmut Kohl. La reforme des Nations Unies n’est pas à l’ordre du jour. La seule manière de compter, est la méthode chinoise : tous les 50 pays africains doivent quitter les Nations Unies. Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire que s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour toute la fédération africaine, sinon rien.

 

Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont disposent les pauvres et les faibles que nous sommes. Nous devons tout simplement quitter les Nations Unies, car cette organisation de par sa configuration, de par sa hiérarchie, est aux services des plus forts.

Nous devons quitter les Nations Unies afin de marquer notre réprobation de cette conception du monde basée uniquement sur l’écrasement du plus faible. Tout au moins ils seront libres de continuer de le faire, mais pas avec notre signature, pas en rappelant que nous sommes d’accord alors qu’ils savent très bien qu’ils ne nous ont jamais interrogés. Et même quand nous avons donné notre propre point de vue, comme la rencontre de samedi 19/3 à Nouakchott avec la déclaration sur la contrariété à l’action militaire, ceci a été passé tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait de bombarder  le peuple africain.

 

Ce qui arrive aujourd’hui est le scénario déjà vu auparavant avec la Chine. Aujourd’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on reconnaît le gouvernement des insurgés en Libye. C’est ce qui s’est passé à la fin de la deuxième guerre mondiale avec la Chine. La soit-disant communauté internationale avait choisi Taiwan comme unique représentant du peuple Chinois en lieu et place de la Chine de Mao. Il faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire le 25 octobre 1971 avec la résolution 2758 * que tous les Africains devraient lire, pour mettre fin à la bêtise humaine. La Chine est admise, sauf qu’elle a prétendu et obtenu d’être membre permanent avec droit de veto, si non elle n’entre pas. Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission entrée en vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le Ministre Chinois des Affaires Etrangères donne sa réponse avec une lettre au Secrétaire Général des Nations Unies pas pour dire Oui ou Merci, mais pour faire des mises au point, en garantie de sa dignité et de sa respectabilité. Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des Nations Unies sans poser un acte fort pour se faire respecter ? On a vu en Côte d’Ivoire un fonctionnaire des Nations Unies se considérer au-dessus d’une institution constitutionnelle de ce pays. Nous sommes entrés dans cette organisation en acceptant d’être des serfs et croire que nous serons invités à table pour manger avec les autres dans les plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, pire, stupide. Quand l’UA reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le terrain, juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment peut-on nous respecter ? Lorsque le président Sud-Africain Zuma déclare que Ouattara n’a pas gagné les élections et change à 180° disant le contraire après une petite visite de 8 heures à Paris, on peut se demander ce que valent ces dirigeants qui représentent et parlent au nom de 1 milliard d’Africains.

La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine, aux toilettes pour garantir le confort des autres.

 


Genève, le 28/03/2011,
Jean-Paul POUGALA

Ecrivain d’origine camerounaise, directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégiques

et professeur de sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse.

 

 

Notes

 

* Le 25 octobre 1971, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 2758 (XXVI) :

"Rétablissement des droits légitimes de la République populaire de Chine à l’Organisation des Nations Unies".

Résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies  ou sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9solution_2758_de_l%27Assembl%C3%A9e_g%C3%A9n%C3%A9rale_des_Nations_unies 










Article 7

Envoi par Robert Bibeau : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html







Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24198


MASSACRES EN CÔTE D’IVOIRE « LIBÉRÉE »
PAR SES NÉO-COLONISATEURS !




le 10.04.2011

 

Ils avaient cru (l’ONU et Sarkozy) qu’il suffirait de pointer du doigt celui qu’ils ne voulaient pas pour qu’aussitôt il s’éclipse et s’enfonce dans la forêt pour mourir. Mais l’ex-thuriféraire ne l’a pas entendu de cette manière; il avait bien servis ses maîtres, croyait-il. Pourquoi être soudain répudié de façon si cavalière?  Et le roitelet défait de s’accrocher à son trône, surtout que les premiers rapports des observateurs africains le donnaient gagnant, le « roi Gbagbo ». C’est que les maîtres néo-coloniaux n’avaient pas révisé la copie de l’observateur Mbeki.

 

Cela fait, le rapport était d’une toute autre teneur : le « bon » gagnant était désigné, alors que le « mauvais » perdant était accusé. Ce que M. Gbagbo ne savait pas, c’est que les trucs et les astuces qui l’avaient fait président pouvait servir tout autant à son congédiement (1).

 

Les seigneurs occidentaux se croient toujours maîtres de l’Afrique, ce continent exsangue, extorqué, saigné à blanc - par les capitalistes blancs - depuis les temps négriers jusqu'aux jours d’aujourd’hui. De leurs décrets, ils commandent qui sera élu et qui sera battu aux élections « démocratiques » truquées. S’il faut quelques entorses à la vérité, qu’à cela ne tienne ! C’est pour le bien de ces pestiférés africains, ont-ils déclaré, hilares.  Pauvre Afrique, toujours soumise à ces intrigues malodorantes que l’on nomme « les Droits de l’homme… blanc » ! À quand le droit des Africains de gérer leur territoire, leur économie et d’élire qui bon leur semble ? 

 

Mais si, moi, citoyen français, je n’ai pas le droit d’élire qui bon me semble et de renverser mes exploiteurs par les urnes ou par ma révolte, pourquoi imaginer que ce droit soit accordé à l’Africain ? « Tu as raison, mon frère noir, il n’y a aucun motif que sous ce système impérialiste où l’on ploie, toi et moi, j’aie des droits que tu n’as pas. Les riches noirs, blancs, jaunes ont tous les droits, les autres n’ont que leur force de travail à vendre et leurs chaînes à perdre. »  

 

Mais Sarko ne rigole pas et nous verrons pourquoi : il joue sa peau Sarkozy ; alors s’il faut « broyer du noir » pour se maintenir au pouvoir, quelques milliers de sacrifiés, ce ne sera pas cher payer pour ce négrier recyclé.

 

Laurent Gbagbo, d’abord déclaré vainqueur puis perdant des élections ivoiriennes, aura résisté le temps de  prendre la mesure de ses maîtres. Difficile pour lui d’accepter l’annonce « qu’il a fait son temps », et que son  remplaçant, plus soumis, plus sadique, sera le nouveau président élu par la « communauté internationale ». Bien entendu que ses sbires et ses mercenaires libériens en font trop, massacrent trop, mutilent trop, mais tout cela la « communauté internationale » des riches et des puissants l’oubliera vite, même que quelques charniers pourront être cachés ou attribués au perdant… L’important c’est que l’homme choisi soit assis sur le trône pour le temps qu’il lui reste.

 

Aucune illusion n’est permise, le précédent était un fier démocrate puis il devint un tortionnaire ; le tout récent héros vivra le même scénario : le sauveur Ouattara se retrouvera parjure le jour où il manifestera d’indécentes velléités d’indépendance. Ainsi va la vie en néo-colonie !

 

La vertueuse « communauté internationale » accepte que la passation des pouvoirs s'accompagne du massacre des fidèles de Gbagbo en attendant l'épuration qui va suivre… Vous vous rappelez le Rwanda. Beaucoup ont cru que tout cela était survenu par la faute du barbarisme de ces noirs sauvages, c’est qu’ils n’avaient pas repéré, se dissimulant derrière les pions noirs, les barbares, maîtres blancs, bien instruits des techniques de génocide, une spécialité de la maison « Les riches d’Occident, service sur commande et livraison armée »… sur les lieux de la tragédie.

 

Des éléments de la gauche française, toujours disposés à mystifier les choses, prétendent que : « Ce sont les Nations Unies et la France qui doivent répondre de la situation en Côte-d'Ivoire : elles ont échoué dans le désarmement et dans la pacification du pays ainsi que dans l'organisation d’élections libres et transparentes et maintenant elles sèment la haine et la zizanie entre les parties ».

 

Quelles billevesées ! De quel droit la France et les Nations Unies se sont-elles ingérées dans les affaires internes de la Côte-d’Ivoire à l’encontre de la Charte de l’ONU et de la volonté de la population ivoirienne ? Depuis quand les fauteurs de guerre ont-ils pour mission de pacifier un pays ? Depuis quand les vendeurs d’armes ont-ils pour mission de désarmer les belligérants ?

 

Quelle attitude néocoloniale, ce gauchiste promeut-il envers le peuple souverain de la Côte-d’Ivoire ? Que font ces gauchistes ? Ils pleurent parce qu’un chacal à qui on avait confié le mandat de "désarmer" et de le "pacifier" puis d’organiser des élections "démocratiques bourgeoises libres " a mené son mandat à terme.  En effet, une faction a refusé de désarmer, voyant qu’elle serait la première sacrifiée (Gbagbo et consorts).  Après avoir accepté de jouer le jeu de la fraude électorale, cette faction a découvert que l'on truquait les résultats mais, cette fois, en faveur de l'autre candidat. Laurent Gbagbo a donc répudié cette fraude démocratique bourgeoise puisqu'elle ne tournait pas à son avantage.

 

L'autre faction, désignée gagnante par la France (Ouattara et consorts), a aussitôt  bombé le torse et demandé à ses maîtres de punir le récalcitrant qui refusait de se laisser écarter alors que le parrain des malfrats lui signifiait de s’en aller. Les deux gangs de truands se sont donc affrontés. Celui qui bénéficiait du soutien du parrain étranger l’a emporté. La « société civile ivoirienne » a bien peu à voir dans cette histoire d’un chef de bande remplacé par un autre chef de bande tout aussi malhonnête et vicieux mais d’allure plus moderne, et plus soumis, ce pourquoi il a été désigné. 

 

Et la gauche de s’empêtrer davantage dans ses analyses stéréotypées, éculées. Ainsi, alors que Sarko se comporte comme le chef d’une puissance impérialiste en déclin, au plus grand plaisir de sa classe capitaliste, monopoliste, nationaliste, française, et qu’il intervient en Côte-d’Ivoire et en Libye de sa propre initiative pour défendre les quelques néo-colonies qu’il lui reste, tout cela en forçant quelque peu la main de son consort et concurrent américain, voilà qu’à gauche, on lui ressert l’histoire du grand frère américain et du vassal parisien : 

 

     « La France officielle, sous influence étasunienne, a donc choisi la fuite en avant dans l’agression d’un pays souverain en proie à une guerre civile qu’elle a directement contribué à activer, à travers une politique néo-coloniale et partisane développée depuis bien des années. La crise ivoirienne n’est pas récente. Elle est particulièrement complexe et l’actuelle question de l’élection présidentielle contestée n’y représente qu’une étape, dans un pays coupé en deux camps. Entre ces deux camps, les États-Unis ont choisi en fonction de leurs démarches stratégiques, celui qu’avec leurs supplétifs, ils soutiennent. »

 

Messieurs, mesdames de la gauche parisienne, il n’y avait pas d’élection présidentielle contestée en Côte-d’Ivoire, il y a des impérialistes qui ont soufflé à l’oreille de leur poulain (Ouattara) qu’il devrait contester l’élection, ce qui leur fournirait le prétexte d’intervenir et de l’imposer au pays tout entier. Messieurs de la gauche, Vous accréditez les mensonges de votre président, en êtes-vous conscients ?

 

Sachez que Sarkozy a capitulé, l’excité de l’Élysée s’est enfin rangé. Il a congédié son ministre des Affaires étrangères atlantiste-socialiste Kouchner et a rendu à la faction chiraquienne de son parti le pouvoir qui lui revenait de droit (Juppé,"le martyr"  chiraquien). Sarkozy s’est réconcilié avec l’autre moitié de son parti et mène ces guerres d’agression coloniale en Libye et en Côte-d’Ivoire afin de défendre les intérêts de la classe impérialiste française.

 

Messieurs, dames, de la gauche française, ce n’est pas Obama, votre premier ennemi, mais bien l’excité de l’Élysée et la classe qui l’a engendré !  

 

Mais comment aux prochaines élections présidentielles françaises, truquées, parviendrez-vous à châtier le chacal de l’UMP sans pour autant laisser se faufiler le loup « socialiste » du FMI ?

Néo-colonialistes français, hors de Côte d’Ivoire !



Robert BIBEAU
robertbibeau[arobase]hotmail.com
http://boycottisraelinternational.com
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html

 


Note :

(1)  http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24198
Des civils massacrés en Côte d’Ivoire par les forces soutenues par l’Occident :
.../... "La France et le Nigeria ont soutenu la résolution qui appelle l’ensemble des responsables d’Etats à reconnaître Ouattara. Ceci a été le signal pour le début d’un assaut militaire contre les forces de Gbagbo."...










Article 8

Envoi de "Marissé" : http://humeursdejeandornac.blogspot.com/








Sources :

http://survie.org/francafrique/article/nicolas-sarkozy-et-la-francafrique

http://survie.org/francafrique/article/la-francafrique-50-ans-deja



IL N'Y A PAS D'AVENIR AVEC NICOLAS SARKOZY


par Pathé MBODJE




source : http://humeursdejeandornac.blogspot.com/2011/04/il-ny-pas-davenir-avec-nicolas-sarkozy.html


Le calendrier électoral africain entamé par la Côte d’Ivoire, l’islamisme en France avec l’entrée en vigueur, le 11 avril dernier, de la loi interdisant le voile intégral et la candidature suspecte de l’écologiste Nicolas Hulot, le 13 avril, sont le programme de campagne du candidat Nicolas Sarkozy qui espère ainsi se retrouver au second tour avec Marine Le Pen (1).


L’extrême-droite favorisée par la tournure des événements internationaux, surtout dans le pourtour méditerranéen, avec le printemps arabe et le réflexe anti-islamiste français, sont en effet une source d’inspiration de la Droite française qui espère ainsi rééditer l’ « exploit » de Jacques Chirac en 2002 lorsque, à la surprise générale, Le Pen père avait damé le pion au Premier ministre Lionel Jospin pour se retrouver au second tour ; le ramollissement cérébral du peuple français n’ira cependant pas jusqu’au sacre de Le Pen puisque l’Europe rejetait quand même les effets politiques de cette extrême-droite qui montrait le bout du nez un peu partout dans le vieux continent.

 

Prise en défaut dans le dossier ivoirien pour destruction de biens appartenant à autrui, violences et voies de faits, agression, enlèvement et séquestration de chef d’État étranger, la France de Sarkozy se justifie a posteriori en évoquant un calendrier africain chargé pour lequel la Côte d’Ivoire servira de propédeutique. Les onze prochaines élections sur le continent deviennent ainsi une trompette que tout le monde embouche, jusque et y compris le président sénégalais dont on connaît l’amitié avec le président déchu.

 

Mitterrand avait trouvé mieux, au sommet de la Baule, au lendemain de la chute du Mur, en 1988, avec une aide "tiède" ou "enthousiaste" en fonction du respect des normes de démocratie. Depuis, les choses sont allées de mal en pis sur l’ancien continent et la France n’a pas su trouver la parade. Sarkozy qui se voulait la rupture dans une certaine perception de la françafrique aurait pu innover par une prime à la démocratie par une libération réelle des pays africains en accélérant le développement des États qui se conformeraient aux desiderata de l’Europe en matière de démocratie, confronté cependant à la réalité du pouvoir, il s’est laissé prendre au piège.

 

Car la cartographie actuelle donne peu de crédit à la théorie d’une prime négative à la démocratie avec le faux avertissement lancé aux dirigeants africains ; au Congo, une horde armée par Sassou Nguessou est venue à bout de l’armée nationale en octobre 1997 avec la guerre civile : les troupes du général Denis Sassou Nguesso, les "Cobras", aidées par les Angolais, prennent le dessus sur les "Cocoyes" de Pascal Lissouba...et la capitale. Denis Sassou Nguesso chassé du pouvoir revient ainsi par la force des armes et s’autoproclame président. En Centrafrique, François Bozizé a chassé par les armes le président démocratiquement élu en 2003, qui en mourra de honte huit ans plus tard à l’issue des élections du 23 janvier 2011 ; Yayi Boni vient de se proclamer vainqueur à l’issue de surprenantes élections et, le 15 mars 2011, l’Organisation des Nations-Unies s’est pourtant félicitée du déroulement des consultations ; le Tchadien Idriss Deby a joué dans la même gamme, ainsi que le Burkinabé Blaise Compaoré. En Guinée, à la surprise générale, la "communauté internationale" a validé l’élection de Alpha Condé qui n’a pourtant pas aimé l’accueil réservé à son malheureux challenger, le 03 avril, lorsque l’armée ouvre le feu sur les militants venus à l’accueil. En Mauritanie, Aziz s’est fait introniser par les armes, avant d’organiser des élections qu’il n’a pas perdues.

 

Cette complicité France-Afrique ne tient pas seulement à un fil culturel né de liens historiques ; Raïla Odinga du Kenya et le Zimbabwe sont caractéristiques du phénomène anglophone et même les derniers de la classe, les Lusophones, commencent à faire mieux : l’Angola de la redoutable Unita, le Mozambique de la non moins inquiétante Renamo, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert du Paigc deviennent ainsi des modèles de démocratie à parfaire certes, mais donnent des joutes apaisées et la morale aux Occidentaux. Personne n’est cependant intervenu à date en Centrafrique, au Bénin, au Tchad, au Burkina Faso, en Guinée ou en Mauritanie, comme on l’a fait en Côte d’Ivoire et en Libye. C’est pourquoi le cas ivoirien encorné par la force française d’occupation est à verser dans les atouts que Sarkozy pense devoir collecter en direction de la présidentielle de 2012, de même que la Libye et l’islamisme en France.

 

La résurgence de l’extrême droite en Europe se résume en effet en France depuis quelques années par les répliques sismiques des crises au Moyen-Orient, singularisées ces dernières années par les profanations de cimetières et de lieux de culture arabes et juifs, l’affaire du voile déjà visible sous Jacques Chirac et qui vient de connaître son apogée avec l’entrée en vigueur, le jour où la France arrête et séquestre Gbagbo l’Ivoirien, de la loi interdisant le voile intégral.

 

Le 7 Décembre 2010, Clément Abélamine aidait à "Comprendre la vague populiste" des mouvements qui pèsent de plus en plus sur les scènes politiques nationales européennes depuis une décennie. « L’extrême-droite évolue, se transforme, se rajeunit aussi. Elle passe du « vieux nostalgique » puisant sa culture politique nationaliste et autoritaire dans les années 30 au « jeune dandy » débarrassé de ses liens avec les mouvements fascistes, se voulant défenseur des femmes et des homosexuels, souvent même philosémite, mais violemment xénophobe et populiste avec une obsession particulière sur l’Islam. Cette « nouvelle extrême-droite » désarçonne ses adversaires, et en particulier les sociaux-démocrates ».

 

Il s’agit en fait d’une incapacité des Européens à répondre à deux questions liées à leur survie immédiate et à leur avenir culturel, "la question sociale et la question nationale, qui devront former pour la gauche les bases d’une réponse à cette vague d’extrême-droite en Europe". C’est sans doute sur ce double plan qu’il faut comprendre l’intervention de l’Écologie sociale dans le débat politique et la candidature surprise de Nicolas Hulot, propice à un autre Nicolas. Alors qu’en 2007 on le pensait venir avec ses gros sabots, l’écologiste est passé par le hublot et n’a pas souhaité faire acte de candidature pour cet homme de droite mais aux actions de gauche. Son implication aujourd’hui, au moment des tensions internationales extrêmes et des crises qui amènent l’Italie à douter de l’efficacité du parapluie européen, cette entrée donc pose problèmes dans certains milieux, surtout que l’espoir d’une Europe de gauche s’amenuise aujourd’hui.

 

À la veille de la présidentielle française de 2007, les populations ont poussé un cri de désespoir qui rejetaient une Europe libérale ; en Amérique latine, les régimes virent à gauche : Venezuela de Hugo Chavez, la Bolivie de Morales qui veut renationaliser tout, l’Équateur de Correa et peut-être prochainement le Pérou. Ces cris donc n’ont pas été entendus ; les dysfonctionnements sociaux, révélateurs de malaises, sont souvent peu payés en retour de la part des gouvernants : d’où la poussé de la vague populiste sur laquelle Sarkozy essaie de surfer, en exagérant les crises favorables au repli identitaire de populations en butte à une survie honorable dans l’Europe des 27.

 

Pourtant, les avertissements existent : au-delà d’une délinquance renouvelée sous des formes et normes nouvelles diverses, certains penseurs se sont évertués, depuis près de dix ans, à jouer les Cassandre sans jamais être écoutés comme de bien entendu, pour respecter la mythologie. Ainsi, certains experts du monde du travail avaient déjà vu venir le danger quand ils appelaient à « remembrer la classe moyenne et éviter les écarts trop grands entre les trop riches et les extrêmement pauvres exclus du développement, pour résoudre cette équation fondamentale d’une pauvreté grandissante qui sévit à l’état endémique et d’un développement qui s’enlise » (2). Soixante-huitard sur le tard, Clinton préférait l’amour à la guerre, à une période ou un monde plus à gauche favorisait la compréhension et la fraternité entre les hommes en réduisant les distances sociales. Bush Jr a voulu relever l’affront du père des années 90 et a lancé sa guerre des sables à travers l’Irak de Saddam Hussein et l’indomptable Afghanistan sur lequel même les Russes s’étaient cassé les dents. Depuis, le surprenant Nobel de 2009 a joué au cave de l’oncle Nicolas avant de se rétracter sur le tard, en remballant son armement et son armada dans le dossier libyen ; la Côte d’Ivoire, poumon de l’Afrique de l’Ouest, va déstabiliser toute cette partie du continent du fait de dissensions entretenues et défendues par les armes depuis 2002, alors que la zone des Grands Lacs était déjà sujet de réflexion et de déstructuration du tissu social et économique de l’Afrique du centre en guerre du Tchad à la Corne.
Avec l’armement détourné de Al Qaïda au Maghreb islamique par une subtile infiltration des insurgés de Benghazi, Nicolas Sarkozy et l’Occident chrétien font peser une menace durable sur l’Afrique. Il n’y aura pas de développement durant les 20 prochaines années. Il n’y pas d’avenir avec Nicolas Sarkozy !

 

 

Pathé MBODJE
Journaliste, sociologue

 

 

Notes :

 

(1) Pour un duel Sarkozy-Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, lire notamment l’éditorial du journal "L’Express" dans le numéro 3119 du 13 avril 2011, page 35.

 

(2) « Pour une dimension sociale de la mondialisation », document de la Fédération internationale des Employés et Travailleurs (FIET), 1995

 

 

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Article 9

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pour
Marie-Alice Théard :
http://www.festivalartshaiti.com/












TEMPS MORT



 
Temps de carambolage des idées confuses
du luxe inutile et de l'égoïsme moitrinaire
 
Temps des dupes et de l'inamical  intérêt, des agacements, de  l'irrespect. 
 
Temps de l'isolement jaloux créé par des plumitifs aigris. 
 
Temps de l'écartèlement d'un peuple sans modèle  et de la rage des âmes chimériques, de la convoitise de l'inaccessible 
 
Temps des martyres inutiles, des scléroses et des avortements, des sourdines et des déraillements. 
 
Temps des capitulations vénales, de la noyade des idées lumineuses, perdues sans boussole dans les chaos de la concupiscence des politicailleurs. 
 
Temps de la griffure des lettres anonymes mangeuses de sérénité et accoucheuses d'insomnie. 
 
Temps du baiser vengeur et de l'aventure stérile, incontrôlable, incongrue de stupeurs muettes et de prétextes fumeux. 
 
Temps des terrains de neutralité pour se marcher sur les pieds. Des silences baveux et hors de saison, des absences dedans la tête, des voix étouffées, nulles et pathétiques. 
 
Temps des erreurs irréparables, des déraillements, de l'enthousiasme trahi, des vacillements dans l'humiliation, de la gangrène causée par les conflits meurtriers.
Des  vocations contrariées sans objet,  des hésitations veules. 
 
Temps du dégradé des pans de mes illusions retombées en fragments épars dans le naufrage du navire de la naïveté. 
 
Le temps des bouts de jour et des accroupissements dans les horreurs coites, quand entre chien et loup le scalpel assassin des critiques putrides crachent des ombres et des silhouettes cinglant de leurs vomissures l'indépendance de l'autre.

 

Temps volatile des profils bas, des brisures et des portes fermées sans mot de passe pour sortir de leur prison.
 
Temps de la violence sans frein des ordres dispersés et de l’affolement, des indices ténus et des jeux ambigus.
 
De l'amitié bafouée, de la voussure de mes épaules et de mon pas traînant, affaiblis par mes échecs et mes rêves censurés. 
 
Du brouhaha et du trouble évident des rires cassés dans l'infinie tristesse de la petite mort de la confiance déçue. 
 
Temps des compromissions, des méprises, des bobards, de l'empilement, des tassements de mes chimères, des dépressions et des pluies diluviennes. 

 
Temps de repos de la source d'inspiration. Étonnamment, temps de l'échafaudage des plans de semailles pour un renouveau.
 
De  collines  en plaines, temps annonciateur de renaissance et d'incandescence des amours neufs. 
 
Temps de baume émollient des boursouflures de mes blessures. De  renouvellement  de  l'énergie positive,  de l’accompagnement de nos amis vers l'allée conduisant à l'absolu. 
 
Temps avant-coureur de cotillons et des nouvelles naissances,  de latence menant à l'acceptation du spectacle saisissant de la liberté conquise sur les cendres des héros martyrs. 
 
Temps précurseur de tolérance,  de pardon, d'amour retrouvé au contour du temps, ce temps de l'infiniment présent.  
 

 


Marie Alice THÉARD
http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/theard.html











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