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Article 1 : REQUISITORIAL D'UN LIBRE ESPRIT
par Jean-Jacques REY
Article 2 : SAUVER LA CHOSE PUBLIQUE
par Michel PORTAL
Article 3 : LA DETTE SOUVERAINE ET LA CRISE DE L’IMPÉRIALISME
par Robert BIBEAU
Article 4 : UN ESPACE COMPLEMENTAIRE SOCIETAL, VITE !
par Philippe DERUDDER et André-Jacques HOLBECQ
par Gérard GAUTIER
par Jack HARRIS
Article 7 : NOUS, DEUX FOIS SAPIENS
par Michel TARRIER
Article 8 : SUR L'ELOGE DE LA FUITE OU LA QUESTION DES STRATEGIES DE DOMINATION
par Benjamin (envoi de Vincent ROBEYNS)
Article 9 : POUR LES ENFANTS DE MON PAYS
par Jean SAINT-VIL
REQUISITORIAL D'UN LIBRE ESPRIT
Selon moi, le néolibéralisme est une maladie mentale et on n'en finit pas de voir ses effets pervers dans les sociétés ; mais en fait ce n'est que la volonté de domination des uns sur les autres qui trouve son prétexte...
Le libéralisme financier n’est pas un système obscur et inintelligible pour le commun des mortels, non ! c’est un système lumineux de folie. Par contre, il n’y a que de sombres idiots pour l’avoir inventé, en pensant qu’il répondrait éternellement à leurs vœux. En effet, passant moult cordes au cou des autres, ils n’ont pas vu que « l’arbre » ployer sous le poids de leurs victimes et leur tomber sur la tête ! Ces pauvres gens, si riches de leurs vices, ignoraient autant la mesure des charges que la loi de la gravité ! Et dire que ce beau monde a gouverné la planète pendant des siècles, en achetant des olibrius et des Scaramouches pour imposer leurs « lois »… Las ! les éminents gouvernants en question, fabriqués pour occuper le devant de la scène et détourner l’attention des peuples, montrent aujourd'hui leurs limites : une impuissance quasi totale à moraliser les milieux de la Finance, et, dans la foulée, éclate, l'indécence de leurs raisonnement et justifications, aux yeux de tous. Ils apparaissent pour ce qu'ils sont : des jouets aux mains d'initiés. Par conséquent, les limites du supportable sont atteintes pour beaucoup de citoyens, à commencer chez les électeurs dupés par leurs techniques de communication. Voilà ! nous voyons cela : nos « éminents », dès que le système -"faisant respirer l'économie"- s’enrhume (après avoir causé tant d'indispositions !) ils ne savent faire qu’une chose, ils agissent comme les médecins de l’ancien temps : ils font des saignées au malade pour faire mourir plus vite… Quelle inspiration, excusez du peu, il vaudrait mieux sauter avec un parachute si vous tombez malades (et pas spécialement compter sur des billets de banque pour réussir son atterrissage) !
Chez nous, en France, les « éminents », au lieu de montrer du doigt les défavorisés, qu’est-ce qu’ils attendent -dans une meilleure diversion- pour financer des emplois dans les secteurs d'utilité sociale, sans parler d'arrêter de démolir les services publics ? Le service rendu n'est pas que marchand pour la collectivité et l'âme humaine, les relations sociales s'en porterait mieux si on élevait l'idéal de civilisation : pas dur à comprendre tout cela, n'est-ce pas ? ... Ce n’est pas le tout de jouer les héros de western en Libye à peu de frais (sauf ceux du contribuable) ! Il y a un max. de gens qui préfèrent améliorer leurs revenus, plutôt que d’être exclus pour une raison ou une autre et souvent pour des idées « non conformes ».
Ce n’est pas en jouant le petit chef de guerre "électronique" que Sarkozy va épargner à la France les conséquences d’une crise systémique de la dite « mondialisation » : énorme château de cartes du néolibéralisme économique ; mieux il est en train de gaspiller l’argent d’un Etat soi-disant « surendetté »... Donc le monsieur en question porte une lourde responsabilité dans l’atteinte à nos libertés et intérêts républicains, sans parler d’une tache sur la réputation nationale. Il ne recule devant rien, dans sa volonté bête et méchante de briller, qui sert si bien l’intérêt de « l’empire » des néocons américains : en particulier parmi les Etats-Uniens.
En choisissant Sarkozy pour diriger son appareil d'Etat, la France a intégré le peloton avancé des nuls, le génie français en a pris un coup, mes vieux et mes bleus ! Voyons voir si une majorité de son peuple persistera dans ce choix calamiteux ? … Ce président a complètement perturbé la vie de la nation, il ne l’a pas fait avec une kalachnikov, mais cela revient au même ! A croire que son seul projet politique aura été de faire table rase du passé pour assurer la domination d’une caste en France : l’oligarchie et la technocratie à son service qui concernent surtout la grande industrie et la finance.
Les régimes néo-libéraux, fascisants, génèrent toutes sortes de pathologies sociales. L’objectif principal de tout être humain bien équilibré devrait être, maintenant, de racler les "crevures néo-libérales". Ces gens sont rarement francs et souvent lâches, ils ont toujours besoin de boucs émissaires pour faire passer leurs « réformes » antisociales. Leur chef de meute en France, s’est emparé de l’appareil d’Etat pour assouvir une soif dévorante de pouvoir personnel, qui lui fait commettre de grossières erreurs ; mais il a parfaitement impressionné une masse de pauvres gens qui ont besoin de croire en l’homme d’Etat providentiel. C’est presque une coutume chez nous en France, et pour certains, cela devient une invocation à la première difficulté existentielle ! Comme aux temps médiévaux, ils ont besoin d’un seigneur et protecteur… Ce que je leur reproche à beaucoup d'entre eux, de ces esprits simples qui pensent qu'on peut "essayer" : (souvent entendu autour de moi) un président comme une chemise, c’est qu’ils ne sont pas capables de demander raison et de s’en prendre à ceux qui leur font vraiment du mal. C’est ainsi que les « maîtres » imposent leur loi…
Mais
pour finir mon réquisitorial, je leur lancerai presque par
boutade :
C’est
quoi d’être de Droite
ou de Gauche
?
Hé bien ! pour commencer, on peut dire que
les gens de Droite sont souvent plus coincés que ceux de
Gauche et cela, logiquement, sans beaucoup attiger !
Mais
essayons d'approfondir : histoire d’être un peu plus
sérieux.
Par exemple, un individu de Droite a besoin d’être
dans son « droit » pour tuer quelqu’un tandis qu’un
individu de Gauche le fera au « nom du peuple »…
Entre les deux, la différence est la distance par rapport à
soi. L’individu de Droite ramène toute priorité à
son ancrage social et certitudes (quitte à disparaître)
tandis que l’individu de Gauche met toute nécessité
dans un mouvement et collectif (quitte à tourner en rond)...
En fait, les deux ont pourtant une spécialité qui les
rapprochent et qu'ils ne prisent guère : en tant qu'êtres
humains, ils n’aiment pas se regarder en face et peu importe la
glace !
Jean-Jacques
REY
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/index.html
Envoi par
Michel Portal
décédé
à l'âge de 69 ans, à Vannes, le 18/07/2011
PAIX à son âme et tout le meilleur au recyclage comme je dis souvent.
Je le pense du fond du cœur.
Hommage à cet humain de bonne volonté et de savoir, très perspicace.
SAUVER LA CHOSE PUBLIQUE
Une proposition de transition utilisant les présidentielles de 2012
(10
06 11)
Bien
qu' "intello", la proposition ci-après part de la
situation telle qu'elle est. Avec la cinquième république
que l'on a.
Pays complexe, la France ressemble à un
immense paquebot: pour changer son cap, mieux vaut le moins possible
la secouer ! Autre comparaison: on peut penser à notre
évolution vers une démocratie plus réelle comme
à un aiguillage de TGV: il doit rester doux même à
grande vitesse.
Sur fond d'embrouillamini immoral
droite/gauche, la proposition qui suit ne remet pas en cause le
suffrage universel, mais elle prend en compte les limites de résultat
que chacun peut observer. Par suite, elle cherche à introduire
un comportement politique innovant, surprenant mais adapté.
Cette innovation ne dépend pas de lois électorales
(inchangeables à court terme) mais d'une succession de
décisions personnelles.
Ce pourrait-il que quelques
tirages au sort bien placés (technique utilisée aux
balbutiements de la démocratie) ouvrent une brèche dans
une élection présidentielle démocratiquement
perverse et suivie d'élections législatives
"godillotes"?
L'expérience
du 21 avril 2002 a montré que l'éparpillement des voix
résultant des libres choix des électeurs au premier
tour pouvait entraîner la sélection de deux candidats en
réalité minoritaires dans le pays. Seuls les deux
arrivés en tête sont qualifiés. Ce duel arrange
l'oligarchie dominante mais il est très nocif pour ce qui
reste de démocratie en France. Nous serions bien inspirés
de construire un plan spécial pour court-circuiter la
malignité en marche.
Les
personnes dont les qualités et l'indépendance
mériteraient qu'elles soient un jour présidentes de la
république ne manquent pas dans notre pays. Je ne veux pas
établir de liste ici, mais des noms viennent dans nos têtes.
Malheureusement, contestataire dans son propre parti ou portée
par une organisation politique conséquente, aucune n'a pour
l'instant de chances de se qualifier pour le second tour.
Celui-ci est "réservé" au FN, au PS ou à
l'UMP.
Il n'est pas sage d'attendre les bras ballants, car les
personnes valables sont pressées d'entrer dans des
marchandages d'appareils. Si elles craquent, elles sont perdues pour
un changement significatif. Si elles résistent, elles seront
accusées et accusables de "division".
Comment
échapper à un vote "utile" tordu ?
Rassembler évidemment puisqu'à elles toutes elles
détiennent la majorité des opinions.
Mais comment ?
Premier
acte
La
tentative de rassemblement est à mener avec des cercles
citoyens locaux ouverts à tous et à toutes opinions
dans un cadre de démocratie non-violente. Il ne manque pas je
crois, d'associations locales d'initiatives citoyennes capables de
modérer des passions politiciennes partisanes. Un cercle (ou
plusieurs à rassembler) dans chacune des 577 circonscriptions
législatives. Ces cercles auraient à établir un
programme républicain commun. Minimum
pour rester commun mais parlant. Pendant toute la durée du
travail, personne ne saurait (sauf
libre consensus)
qui serait le couple (candidat-e député et
adjoint-e) choisi pour représenter la circonscription. Un
tirage au sort final entre membres volontaires du cercle les
désignerait. On contournerait ainsi des choix d'États-majors
extérieurs. Cette formule n'est pas un idéal, seulement
une sauvegarde face aux forces politiques à bout de souffle ou
dangereuses, installées nationalement.
Un second acte est nécessaire
Pour
différentes raisons compréhensibles, certains cercles
locaux ne fonctionneront pas ou tourneront court. Un exemple national
sera alors plus que bienvenu pour rappeler le but et interagir avec
les circonscriptions (ou l'inverse). Des Éliminés de
"grands partis" et des personnalités respectées,
connues "sans casseroles" criminelles peuvent rendre
palpable une exemplarité pratiquée. Ils peuvent entrer
en scène et donner une visibilité médiatique au
"plan spécial". La démarche serait
menée avec tout ou partie
des vrais candidats.
J'appelle "vrai candidat" celle ou celui qui satisfait
aux conditions légales des 500 parrainages
(1)...
mais n'a pourtant aucune chance - même avec un score qualifié
de "victorieux" par sa boutique - d'être présent
au second tour !
Sur
ces candidats, peut-être 4, 3 ou 2 n'ont pas un ego
"indécrottable". Ils ont su ou sauront se ménager
quelque liberté par rapport à la formation qui les
soutient ou les contient. Un ou plusieurs d'entre eux - bien
que d'orientations politiques différentes - pourraient faire
savoir qu'ils sont volontaires pour construire, ensemble, un
programme commun minimum mais net
afin de sauver
la chose publique (et
pas spécialement la cinquième !).
Même avec
des composantes largement hétéroclites, un
esprit de rassemblement pourrait alors cristalliser
... Un peu comme celui qui a eu lieu avec le général
De Gaulle en 1944-46 au sortir du conflit de 39-45 quand l'éventail
politique a uni un temps: droite (2), catholiques du centre, radicaux, socialistes et communistes.
Un
effort républicain de ce style est renouvelable
Il
peut permettre d'espérer un dégagement réellement
démocratique au second tour
Unis
par le fait que la loi électorale les place dans une sorte de
"purgatoire", ces candidats munis d'un programme ad-hoc,
annonceraient qu'un
tirage au sort
entre eux déterminera laquelle
ou lequel
représentera seul(e) leur entente dès le premier
tour.
-
Ceux des prétendants qui ne se plieraient pas à la
"discipline" du tirage au sort montreraient un écho
malade, de facto éliminatoire.
- D'autre part,
l'impossibilité de souscrire à un "programme
commun minimum" signerait une dépendance excessive vis à
vis de leur parti... ou le caractère trop sectaire de celui-ci
au regard des valeurs primordiales de liberté, d'égalité
et de fraternité qui sous-tendent toute république avec
la Déclaration Universelle des Droits de 1948.
- Les
candidats éliminés par le hasard formeraient, au vu
et au su de tous :
1- L'ossature d'un
futur gouvernement d'union nationale. Le gouvernement provisoire
d'après guerre (non-élu de fait) ne dura pas longtemps,
mais il fut suffisant pour accoucher de la sécurité
sociale, des allocations familiales et d'autres décisions du
Conseil National de la Résistance (CNR pourtant très
imparfaitement élu).
2- Et auprès de
chaque couple candidat issu d'un cercle, les "victimes" du
sort formeraient un anneau de conseil, de soutien et/ou de bonne
garde du "peut-être député".
Auparavant les perdants du hasard constitueraient la base des équipes
de campagne.
Deux très bonnes questions à
poser vite à toutes ces personnes. Que feront-ils - s'ils sont
tirés au sort ? - s'ils ne sont pas tirés au sort ?
Nous
sommes quelques-uns à penser que cette démarche
surprenante
est capable de fissurer d'abord, puis finalement de paralyser le "piège à démocratie".
Piège
que nombre de citoyennes et de citoyens voient
ou vont voir venir progressivement.
Nous
disposons d'un peu moins d'un an
(3).
(1)
Cette condition n'empêche pas des tractations préalables
- sur le même mode - entre candidats de "petits partis"
capables de réunir un nombre significatif de parrainages mais
inférieur aux 500 nécessaires. En se regroupant ils
prouveraient leur capacité d'accommodation
démocratique (Le compromis n'est pas
la compromission). Ils pourraient de cette façon atteindre la
barre, devenir un des "vrais candidats" et
entraîner l'épisode national.
(2)
On peut penser à Dominique De Villepin avec "revenu de
base" ou "dividende social" (pour tous?). La haine
réciproque (NS/DDV) est peut être "recyclable"
pour une seconde vie? Le revenu de base peut-il être un
socle, sonnant, trébuchant et répété de
fraternité et d'égalité sur lequel pourrait
fleurir correctement la liberté ? Il s'agit peut-être de
co-installer malgré elles les deux impasses
que sont séparément le libéralisme et le
socialisme excluant l'autre?
(3)
Cette démarche n'exclut pas bien sûr une activité
d'éducation citoyenne générale dès
maintenant - circonscription par circonscription - afin que, les
Législatives soient le moins possible l'élection de
"godillots du président" (quel qu'il soit). Un
député est premièrement responsable de
la loi. Le soumettre au président de l'exécutif
est une atteinte gravissime à la nécessaire séparation
des pouvoirs nettement vue bien avant 1789 par Charles Montesquieu
...qui savait aussi à quoi s'en tenir par rapport à l'argent :
"Comme
celui qui a l'argent est toujours le maître de l'autre,
le
traitant se rend despotique sur le prince même:
il
n'est pas législateur, mais il le force à donner des
lois."
Charles
Montesquieu, « L’esprit des lois. » 1750
(D'après l'auteur, le texte résulte de pas mal de liens et re-lectures)
Feu Michel PORTAL
Envoi par Robert Bibeau : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
LA DETTE SOUVERAINE ET LA CRISE DE L’IMPÉRIALISME
page
d'origine (indiquée par l'auteur) :
http://www.centpapiers.com/la-dette-souveraine-et-la-crise-de-l%e2%80%99imperialisme/80121
24.08.2011
Nous abordons aujourd’hui le problème récurrent
et fort complexe des déficits publics américains et du
gonflement vertigineux de leur dette souveraine. Nous expliquerons le
mécanisme économique qui engendre ces déficits
et qui suscite le gonflement de leur dette souveraine, le défaut
de paiement et la dévaluation du dollar US. Nous verrons que
ce processus est inhérent au modèle de développement
impérialiste et qu’à terme il engendre la
création de gigantesques entreprises multinationales sans
patrie, sans allégeance, sans foi et sans loi, prêtes à
flouer l’économie américaine si nécessaire
afin de poursuivre leur marche inexorable vers l’accumulation
de profits.
LE MODÈLE DE LA « PLATE-FORME »
Un nouveau « modèle de division internationale du travail » serait en train de se répandre sur la planète. À commencer par les États-Unis d’Amérique, les grandes multinationales, américaines d’abord, canadiennes, australiennes, israéliennes et européennes ensuite, auraient développé une nouvelle façon de produire et de vendre des marchandises en accumulant des profits astronomiques. En fait, il s’agit de l’implantation systématique du modèle de division du travail impérialiste mais à une échelle jamais égalée auparavant. Selon l’économiste Charles Gave, ce nouveau mode de division internationale du travail, que les technologies de l’information et de la communication facilitent grandement, s’appelle faute de mieux le système de la « Plate-forme » (1).
C’est la systématisation de ce modèle de développement économique impérialiste qui provoque les présentes perturbations économiques, budgétaires, monétaires et commerciales mondiales. Ce ne sont pas les mauvaises décisions des banquiers, des spéculateurs boursiers, des industriels ou des politiciens qui engendrent ces crises systémiques répétitives qui s’abattent comme la peste sur les peuples du monde mais l’application mécanique des lois inexorables du développement impérialiste redécouvertes par Charles Gave.
Nous savons tous que chaque pays tient une comptabilité nationale d’où l’on peut observer annuellement les fluctuations de sa balance commerciale (2), de sa balance des paiements (3), de son PIB (4), de son endettement cumulatif et de ses déficits budgétaires (5), de ses emprunts et de la valeur de sa monnaie nationale. Selon l’économiste Charles Gave, toute cette comptabilité nationale est de moins en moins pertinente et elle permet de moins en moins d’analyser et de comprendre les crises économiques et financières mondiales.
D'après l’éminent économiste, la logique de la comptabilité nationale est sans intérêt. En fait, que les sociétés multinationales se proclament « Américaines », « Canadiennes », « Israéliennes », « Européennes » ou « Chinoises », elles domicilient où elles le veulent leurs déficits commerciaux : « les marchés n’ont pas compris que nous sommes en train d’assister à la privatisation des balances commerciales (nationales et internationales NDLR). » (6).
Dans son article de macro économie Charles Gave donne l’exemple de la société de micro-informatique DELL dont le siège social est situé au Texas.
Tous leurs ordinateurs sont conceptualisés de façon « virtuelle » dans leurs centres de recherche. Aucune de leurs machines vendues aux États-Unis n’est construite sur place. Elles sont toutes montées au Mexique ou en Chine, et importées en Amérique après coup. L’originalité est dans le fait que Dell ne possède pas les usines dans lesquelles ses machines sont assemblées (ce qui est différent de la délocalisation industrielle). La seule chose que fait l’entreprise Texane est de préciser les caractéristiques techniques que devront avoir ses ordinateurs. Ensuite, des industriels indépendants de Dell s’engagent à les produire au coût fixé par Dell.
Des trois fonctions nécessaires à la commercialisation d’un produit – conceptualisation, fabrication et vente – Dell a réussi à externaliser la plus dangereuse et la plus cyclique, la fabrication. Charles Gave explique ensuite que par une telle division internationale du travail un ordinateur construit en Asie, vendu 700 $ aux États-Unis, muni d’un système d’exploitation Microsoft (dont le siège social est à Seattle mais la production délocalisée), équipé d’un processeur Intel (dont le siège social est aux USA mais la production délocalisée), monté d’un écran fabriqué à Taiwan dans un boîtier – clavier fabriqué en Chine, la part du produit de la vente empochée par des firmes dites de « nationalités américaines » sera de 300 $ (et leur marge bénéficiaires de 262 $ soit 87 %) et la part des entreprises dont le siège social est en Asie de 365 $ (et leur marge bénéficiaire de 28 $ soit 7,7 %). (7).
Les impérialistes internationaux trouvent ce mode de division internationale du travail très avantageux et il se répand chaque jour davantage. Cependant, quand l’ordinateur vendu en ligne par Internet entre aux États-Unis, ce pays enregistre une forte détérioration de sa balance commerciale.
Dans l’exemple ci-dessus l’exportation dite « américaine » a été de 275 $ alors que l’importation aux États-Unis a été de 670 $ (bénéfice de Dell et taxes en sus), d’où les États-Unis enregistrent un déficit commercial de 395 $. Malgré cela la rentabilité des sociétés dites « Américaines » présente un certain nombre d’avantages fort désirables aux yeux de n’importe quel investisseur :
- Elle est très stable : la partie cyclique (la production) a
été affermée à des industriels
extérieurs.
- Elle est très élevée : la recherche, le développement et la vente par Internet ne suscitent pas des besoins de fond de roulement importants. La rentabilité sur capital investi est donc forte.
- Elle ne nécessite pas d’apports de capitaux nouveaux : Dell n’a pas besoin d’emprunter pour son développement.
- Elle est très transparente : si le coût du travail augmente trop fortement au Mexique, Dell ne renouvelle pas ses contrats de production au Mexique pour en signer de nouveaux au Brésil, ou en Chine… De ce fait, les prix à la production demeurent sans arrêt sous pression, d’où le peu d’inflation, du moins jusqu’à ce que les travailleurs du tiers-monde revendiquent des hausses salariales afin de bénéficier eux aussi du pactole du développement capitaliste dans leur pays.
La Chine avec son système policier très répressif possède à cet égard un avantage certain et elle maintien ainsi les salaires de ses ouvriers aussi bas que possible. Toutefois, ceci n’empêche pas le Yuan chinois de subir des pressions à la hausse que le gouvernement chinois ne peut résorber, ce qui entraîne une augmentation du coût des importations américaines en Chine et l’exportation de l’inflation chinoise aux États-Unis.
LA
BALANCE COMMERCIALE
Tout ceci à pour effet que les pays émergents se retrouvent avec des excédents commerciaux considérables vis-à-vis des États-Unis, qui pourtant ne veulent strictement rien dire selon l’économiste Gave, puisque la maîtrise des flux (importations de marchandises aux États-Unis) est à cent pour cent dans les mains de sociétés dites « Américaines ». De réclamer de ces pays de réévaluer leurs monnaies contre le dollar ne règlera rien (ce qui laisse entendre que les sénateurs américains pétitionnaires ne font que de la figuration pour le public américain) (8).
De fait, ces pays émergents en voie d’industrialisation accélérée sont intégrés à la zone dollar. Ce qui veut dire en termes simples que la balance commerciale d’un pays où les sociétés s’organisent selon les principes de la « plate-forme » ne veut plus rien dire. Pour raisonner à nouveau comme cet économiste, l’avantage comparatif qui crée le déficit américain n’est pas en Chine, mais aux États-Unis. Ce sont les sociétés américaines qui domicilient où elles le veulent le déficit américain. Si le Yuan est réévalué, Wallmart passera ses commandes au Vietnam. Le déficit US restera le même, mais il sera comptabilisé au Vietnam (si les entreprises oeuvrant au Vietnam sont vietnamiennes, ce qui n’est pas assuré) plutôt qu’en Chine, et le chômage augmentera en Chine.
Gave ajoute : « Les pays qui pour des raisons politiques (rejet de la globalisation et de la mondialisation) refuseront ce modèle de production verront leurs entreprises absolument laminées, car elles seront forcées de conserver des activités de production cycliques et peu rentables dans des zones où elles n’ont rien à faire. À terme, elles disparaîtront, et tous leurs emplois avec elles (et pas seulement les emplois industriels). Et le protectionnisme ne les sauvera pas plus qu’il n’a sauvé l’industrie textile en France. » (9).
Le raisonnement de Gave laisse entendre que les investisseurs étrangers désirent détenir des actions de ces sociétés américaines, et que les dollars excédentaires qui entreraient ainsi aux États-Unis serviraient à acheter des actions de ces sociétés ou des obligations émises par les gouvernements des États-Unis. Ce qui signifierait que l’équilibre des paiements américains se ferait en prenant en compte les ventes d’actifs américains aux étrangers.
Ce dernier raisonnement de l’éminent économiste est totalement faux cependant. La preuve en est que depuis 2008 les investissements étrangers (directs et de portefeuilles) ne cessent de diminuer aux États-Unis à cause de l’instabilité du dollar américain (10).
Le modèle de division internationale du travail appelé « plate-forme » entraîne la relocalisation de la production dans les pays pauvres ce qui réduit d’autant le pouvoir d’achat des travailleurs des pays riches car l’augmentation des emplois du secteur tertiaire ne compense pas la destruction des emplois dans le secteur secondaire, et qui plus est, les emplois tertiaires créés sont parfois si mal payés (MacDonald et Tim Horton) que les capacités de consommation des travailleurs d’occident sont réduits à presque rien, ce que les banques compensent pour un temps par l’élargissement du crédit à la consommation qui ne fait qu’accroître l’endettement des ménages jusqu'à la prochaine crise des « subprimes ».
Plus
loin Gave explique que les constructeurs asiatiques sont totalement
dépendant du marché nord américain pour survivre
et que donc ils ne peuvent pas refuser de vendre leurs marchandises
aux firmes ayant siège social aux États-Unis contre des
dollars dont la masse internationale est toujours plus importante et
la valeur marchande toujours plus réduite (le dollar ne vaudra
bientôt plus qu’un demi euro). Ce raisonnement est
également faux. À court terme le constat est exact,
mais à moyen terme la Chine et l’Inde ont commencé
à développer leurs immenses marchés domestiques
et ils se rendront ainsi de plus en plus indépendants du
marché nord américain et alors ils refuseront les
dollars plombés et c’en sera fini pour cette devise.
PRIVATISATISATION DES BALANCES COMMERCIALES
L’économiste Gave ajoute : « Les marchés n’ont pas compris que nous sommes en train d’assister à la privatisation des balances commerciales nationales. Ce qui veut dire en termes simples que quiconque reste enfermé dans la logique de la comptabilité nationale pour effectuer ses investissements va tout droit à la ruine. » (11).
Le développement impérialiste signifie la totale intégration du capital industriel et du capital bancaire en un capital financier international « off shore », sans patrie, sans intérêt national et voué exclusivement à l’accumulation de profits et de dividendes internationaux. En cela Gave a raison de souligner que pour ces puissants spéculateurs boursiers et pour ces grandes entreprises multinationales la seule comptabilité globale qui vaille est la comptabilité internationale. C’est d’ailleurs pourquoi ces ploutocrates réclament l’internationalisation des organismes de gestion et des mécanismes de régulation économique.
Ce qui provoque la présente crise budgétaire américaine (défaut de paiement de leur dette souveraine gigantesque de 15 000 milliards de dollars) est du au fait que les dépenses du gouvernement fédéral et des États américains sont croissantes alors que les revenus étatiques sont en baisses. Nous savons déjà pourquoi les dépenses américaines sont si importantes – guerres d’agression incessantes, subventions aux entreprises privés et aux banques soit - 1 200 milliards en 2008 seulement (12) – mais pourquoi les revenus des impôts sont-ils en baisse alors que les firmes américaines sont prospères et font des profits records ? Même si Barak Obama augmentait le taux d’imposition des entreprises américaines, cela ne changerait rien.
C’est que les entreprises dites « Américaines », c’est-à-dire ayant leur siège social aux États-Unis (alors que leurs manufactures et leurs centres d’affaires sont répartis un peu partout dans le monde) ne rapatrient plus leurs profits aux États-Unis afin d’éviter de les « dollariser » et de les voir dévaloriser par l’inflation et la dévaluation de cette monnaie. Les trusts et les entreprises multinationales Américaines choisissent de localiser leur profits dans des centres bancaires « off shore », dans des paradis fiscaux (Caïmans, Bahamas, Monaco, Macao, Israël, etc.) où ils se mélangent aux capitaux du monde interlope et une fois blanchies ils sont réinvestis dans les pays émergents ou dans des fonds boursiers spéculatifs.
«
Pour prendre la mesure du choc qui se prépare, il est utile de
savoir que même les banques américaines commencent à
réduire leur utilisation des bons du trésor US pour
garantir leurs transactions par crainte des risques croissant pesant
sur la dette publique US. Le groupe GEAB croit qu’un autre 15
000 milliards d’actifs-fantômes spéculatifs vont
s’envoler en fumée dans les prochains mois de 2011 et
2012. En ce moment les grandes entreprises accumulent de la
trésorerie en prévision de ce choc financier qui verra
les trésoreries gouvernementales s’effondrer. »
(13).
INFLATION ET DÉVALUATION DE LA MONNAIE
Au milieu de ce salmigondis, la Fed (banque fédérale américaine) songe à un troisième épisode d’assouplissement quantitatif…Comprendre ici que la Fed songe à émettre de nouveaux dollars pour acheter les obligations d’épargnes des gouvernements américains que de moins en moins de spéculateurs (y compris les banques américaines) désirent acquérir car l’investissement est trop risqué. Cette troisième émission de monnaie engendrera la dévaluation du dollar et une inflation importante aux États-Unis; méthodes par lesquelles le gouvernement américain transfert le coût de la crise de la dette souveraine sur le dos des petits salariés, des retraités, des pauvres et des démunis qui verront leur maigre pouvoir d’achat s’éroder encore davantage (14).
Pour le gouvernement américain les bénéfices combinés de l’inflation et de l’émission de monnaies est double ; puisque d’une main, il décharge le fardeau de la dette sur le peuple (par la hausse des prix et des recettes fiscales de l’État) et de l’autre il réduit d’autant sa dette extérieure en dévaluant les créances en dollars de ses créanciers. C’est la raison pour laquelle de nombreux pays dans le monde cherchent à transiger avec d’autres monnaies que le dollar américain, ce que nous avions déjà souligné dans une étude antérieure (15).
Pendant ce temps, les immenses trusts internationaux, les multinationales de tout acabit, les spéculateurs boursiers et les banquiers internationaux observent l’économie mondiale, spéculent, jouent avec les actifs du monde entier et cherchent à tirer leur épingle de ce jeu macabre dont les lois inéluctables les entraînent inévitablement vers la catastrophe économique. Mais attention, ce système économique moribond ne s’effondrera pas de lui-même, il imposera encore et toujours plus de sacrifices aux peuples du monde entier afin de se maintenir à flot. Seule une révolte généralisée pourra l’abattre et construire un monde nouveau…Qu’attendons-nous pour le construire sur ses ruines ?
Salutations
cordiales.
Robert
BIBEAU
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
robertbibeau[a]hotmail.com
_____________________
Notes
:
(1) Un nouveau Modèle de Division du Travail est il en train d’apparaître aux Etats-Unis ?
http://www.geostrategique.net/viewtopic.php?p=77356&sid=053e0aaefedc212a4a462d98f84517c2
(2) Balance commerciale (% du PIB) États-Unis
(3) Balance
des paiements
http://www.wikiberal.org/wiki/Balance_des_paiements
(4) Produit
intérieur brut
http://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_int%C3%A9rieur_brut
(5) Etats-Unis
: vers un déficit budgétaire record en 2011
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/etats-unis-vers-un-deficit-budgetaire-record-en-2011_247745.html
(6) Un nouveau Modèle de Division du Travail est il en train d’apparaître aux Etats-Unis ?
(7) Un nouveau Modèle de Division du Travail est il en train d’apparaître aux Etats-Unis ?
(8) États-Unis-Chine : La grande confrontation
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/etats-unis-chine-la-grande-87177
(9) Un nouveau Modèle de Division du Travail est il en train d’apparaître aux Etats-Unis ?
(10) Investissements étrangers directs - entrées nettes ($US courant) États-Unis
(11) Un nouveau Modèle de Division du Travail est il en train d’apparaître aux Etats-Unis ?
(12) Crise financière de 2008 - Le soutien de la Fed aux grandes banques a atteint 1200 milliards
(13) GEAB no 56 Spécial été 2011. Crise systémique globale – dernière alerte avant le choc de l’automne 2011. in L’Étoile du Nord, vol 9 no 3. Mai-juin 2011.
(14) Aux Etats-Unis la Fed est poussée à injecter des liquidités dans l’économie. Le Monde, 17.08.2011. Page 11.
http://www.centpapiers.com/la-chine-imperialiste/74924
Pour compléter son info :
La
crise économique mondiale : la Grande Dépression du
XXIe siècle
:
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=19219
Un
petit cours d’économie, par les indignés de la
Puerta del Sol :
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article155
La
grande stratégie du chantage à la dette :
http://www.elcorreo.eu.org/?La-grand-estrategie-du-chantaje-a-la-dette
LA
CHINE IMPÉRIALISTE :
http://www.centpapiers.com/la-chine-imperialiste/74924
La
méthode « lean », le retour du pire du travail à
la chaîne :
http://eco.rue89.com/2011/07/21/la-methode-lean-le-retour-du-pire-du-travail-a-la-chaine-214971
Envoi par
Philippe Derudder :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Derudder
& http://aises-fr.org/
UN ESPACE COMPLEMENTAIRE SOCIETAL, VITE !
Constat
Le système marchand actuel, totalement soumis à la dictature de la finance et du commerce, est confronté à des limites que sa seule logique empêche de dépasser.
L'unique réponse du système se trouve actuellement dans une croissance forte, cependant ses effets sur l'emploi sont non seulement anéantis par l’amélioration constante de la productivité, mais de plus incompatibles avec les exigences écologiques auxquelles l’humanité est confrontée. Face aux fléaux que sont la croissance du chômage, l’amplification des inégalités et les atteintes à l'environnement, il y a urgence ; mais comment orienter la croissance économique vers plus d'emplois, plus de justice sociale, et plus de "durabilité" ?
L'idée vient tout de suite à l'esprit de procéder à des investissements publics massifs, tant pour améliorer le nombre et la qualité des infrastructures disponibles que pour réduire nos consommations d'énergie et limiter ainsi notre dépendance. La perspective de donner de la sorte un "coup de fouet" à l'économie, d'inverser enfin la courbe du chômage, est exaltante, mais... tel un père de famille surendetté... l'enthousiasme qu'une telle proposition peut susciter retombe vite dans un soupir : "Ce serait bien... mais on n'a pas les moyens de se le payer ! "
Pourtant,
nous affirmons que si une collectivité a:
1 – un
besoin d’intérêt général ;
2 –
la volonté de le satisfaire ;
3 – les moyens
techniques et énergétiques ;
4 – un excès
de main d’œuvre et le savoir-faire ;
5 – la
maîtrise des conséquences écologiques ;
alors l’argument du manque de financement est fallacieux, car une vraie richesse résultera du travail permis par la création monétaire nécessaire pour le payer, et il ne devrait donc y avoir aucun obstacle à sa réalisation, ni risque d’inflation.
La présente proposition vise à remettre en cause la sempiternelle objection du manque de financement, qui empêcherait de payer des investissements publics pourtant nécessaires. En effet, il existe une différence profonde entre un particulier et un État souverain : un particulier ne peut créer lui même les moyens de paiement qui lui manquent, tandis qu'une collectivité munie des institutions ad hoc dispose de ce pouvoir !
Le présent article a l'ambition de montrer comment la création d'un nouveau dispositif dit « Espace Complémentaire Sociétal » peut permettre de s'affranchir des obstacles réglementaires dressés par certaines dispositions des Traités européens. Car il s'agit bien, en effet, de faire surgir un mouvement d'émancipation...
Que
faire ?
Comme nous ne pourrons pas immédiatement remplacer un système par un autre, nous proposons l’introduction d’un espace économique nouveau, que nous appelons « ECS » (Espace Complémentaire Sociétal), complémentaire au système économique existant. Sa vocation n’est pas la recherche de l'équilibre ou du profit financier mais celle du « bénéfice sociétal ». Il s'attache à la résolution, indifféremment de leur coût financier, des problèmes humains et écologiques que la seule logique capitaliste libérale est incapable de traiter par la nature même du droit des entreprises et des systèmes comptables, et d'orienter les modes de production et de vie vers un modèle soutenable au niveau planétaire. Cet « espace » a vocation prioritaire de créer des activités qui n’existent pas encore parce qu’elles ne sont pas rentables, en particulier les services qui font cruellement défaut pour permettre à tous une vie digne sur une planète respectée. Le champ est donc immense.
Exemples
Mise en œuvre localement de tout ce qui peut contribuer à réduire la consommation d'énergie et la pollution, mise en œuvre d'alternatives pour le transport des personnes et des marchandises, recherches et mise en place de tout ce qui peut améliorer la résilience de nos organisations, actions pour revivifier nos villages et campagnes désertifiés, entretien des forêts et création de haies vives, nettoyages de cours d'eau, soutiens à l'éducation et à l'enseignement, accompagnements de malades et aide hospitalière, etc.
Comment
?
Un
projet sociétal peut être proposé :
- par le
conseil municipal à un comité citoyen (dont nous
recommandons qu'il soit tiré au sort) pour validation
- ou,
par une personne physique ou morale au conseil municipal et comité
citoyen
- ou par le comité citoyen lui-même au
conseil municipal pour validation.
Si le projet est accepté, il est d'une part chiffré pour permettre l'émission monétaire spéciale nécessaire, et précisé dans ses étapes de réalisation afin de pouvoir apprécier si l'entreprise ou les entreprises chargée(s) de la mise en œuvre atteignent les objectifs sociétaux visés. L'organisme d'émission monétaire (qui pourrait être la Banque de France ou tout autre organisme responsable choisi par la collectivité) émet progressivement la monnaie finançant le projet. Ce système peut être extrapolé au niveau local, régional, national ou international.
C’est dans le cadre d’ "Entreprises à Mandat Sociétal" que se libéreront les potentialités créatrices sociétales permettant le bien être de la population travaillant dans ces projets, comme de la population bénéficiaire.
Quelques
détails sur le fonctionnement :
1- Les Entreprises à Mandat Sociétal (EMS) ne répondent pas à la logique de profit financier mais à celle du bénéfice sociétal. Elles sont régies par un statut juridique spécifique inspiré de la société coopérative.
2- Les investissements nécessaires à leur activité sont financés par une émission monétaire nationale en «Unités Monétaires Sociétales (UMS)», monnaie créée par l’État ou les collectivités par délégation de pouvoir au niveau des besoins. Elle est permanente (ce n’est pas une monnaie de crédit), électronique, nominative, gratuite (elle ne peut produire d’intérêts), non spéculative, non convertible en devises étrangères ni en euros mais à cours forcé (toute personne, physique ou morale, sur le territoire défini pour cette monnaie doit les accepter en paiement. 1 UMS équivaut à 1 euro dans la zone euro).
3- Les Unités Monétaires Sociétales ainsi créées se retrouvent au crédit des comptes des entreprises (EMS + fournisseurs des EMS du secteur marchand traditionnel) et au crédit des comptes courants des particuliers (salariés des EMS, mais aussi salariés des entreprises traditionnelles qui, ayant des recettes en Unités Monétaires Sociétales, les utilisent pour leurs dépenses). C’est ainsi que les Unités Monétaires Sociétales circulent dans l’ensemble de la société.
4- Le statut d’EMS peut être attribué, par une procédure d’agrément, tant à un travailleur indépendant qu’à une organisation de plusieurs personnes réparties dans plusieurs établissements.
5- L’EMS commence son activité en constituant le «capital» nécessaire à cette activité (terrains, locaux, matériel, etc…). Elle n’a pas besoin d’argent pour ce faire. Elle choisit un organisme bancaire parmi les banques commerciales existantes, et lui remet une copie du dossier d’agrément qui comporte une estimation chiffrée qui lui servira de référence pour « commander » les fonds nécessaires à l'organisme responsable, et à régler directement les fournisseurs au fur et à mesure de l'avancement des travaux.
6- Une EMS est évaluée par rapport à ses objectifs sociétaux et non ses résultats financiers. C'est pourquoi la procédure d'agrément précise, entre autres, les éléments du « bilan d'activité» qui permettront de déterminer à la fin de la première année la position de l'EMS par rapport aux objectifs prévus. Par la suite, l'EMS présente un bilan prévisionnel en complément du bilan d'activité de l'exercice achevé, pour fixer les objectifs d'évaluation de l'exercice à venir. Les bilans sont constitués par un compte d'exploitation contrôlé par un cabinet comptable, servant principalement à aider la gestion bancaire et le contrôle des flux monétaires, et un rapport qualitatif d'activité sociétale reprenant les éléments d’appréciation qualitatifs dans la forme et selon les modalités prévues. Les éléments qualitatifs sont appréciés par consultation auprès des bénéficiaires de l’activité de l’EMS.
7
- Les activités sociétales sont définies
démocratiquement par la Nation :
- Plusieurs commissions
nationales composées d'élus, d'ONG représentatives
et de citoyens tirés au sort, à nombre égal,
travaillant chacune dans son domaine, mais en interaction avec les
autres, ont pour mission préalable de définir et lister
les critères sociétaux dans l’industrie,
l’agriculture, les transports, l’énergie,
l’habitat, les services, le commerce, la santé,
l’éducation, l’équipement public, le
service public, la culture...
- Les critères sont définis
en fonction des connaissances du moment et de ce qui est
technologiquement réalisable. Ils sont temporaires et
révisables pour tenir compte de l’évolution des
connaissances et des techniques. Un temps raisonnable est laissé
aux acteurs pour actualiser les évolutions.
- Les critères
ne sont ni idéalistes ni utopiques ni uniquement
conservateurs, mais exigeants et réalisables de façon à
encourager largement la dynamique, la rendre accessible et motivante
pour tous.
- Les critères ainsi définis, qui
deviendront la référence officielle permettant
d’attribuer à une activité le statut d’E.M.S,
devront être ratifiés par le parlement, les conclusions
de celui-ci seront soumises à l’approbation de la
Nation.
8 - Les entreprises, tant du secteur sociétal que du secteur marchand traditionnel, peuvent régler indifféremment en euros ou en Unités Monétaires Sociétales l'ensemble de leurs dépenses, (salaires, fournisseurs, impôts et taxes...)
En
conclusion
A ceux qui après cette lecture se demanderaient encore comment « l’État paiera », nous leur rappelons qu’il créera les Unités Monétaires Sociétales à hauteur des besoins, comme le font les banques actuellement sur une simple demande de crédit, à la seule différence que l’État, lui, n’a pas besoin de se « facturer » son propre argent et donc enrichit son peuple au lieu de l’appauvrir par le jeu de l’intérêt. Trop simple pour être vrai? Oui, c’est simple ! La seule mise en œuvre de cet espace économique complémentaire permettrait, sans opposer les intérêts des uns et des autres, sans aller prendre dans la poche des uns pour payer les autres, de résoudre en quelques années seulement des problèmes majeurs auxquels se heurte l’humanité. Ce qui nous sidère en réalité, c’est de voir combien l’homme butte sur un problème qu’il crée lui-même en rendant artificiellement rare ou en dévoyant un argent qui n’a plus de limite physique. Cette rareté n’est en fin de compte que le reflet de notre « pauvreté de conscience ». Depuis des siècles elle enferme l’homme dans une logique de « sauve-qui-peut ». Une solution est là, à portée de main et oui, il suffit de la vouloir c’est tout. Mais c’est cela qui est difficile. Puisse la mémoire de Théodore Monod nous rappeler que « l'utopie est simplement ce qui n'a pas encore été essayé ! »
D'après
Philippe
DERUDDER
et
André-Jacques HOLBECQ,
« Une
Monnaie Nationale Complémentaire
» (éd. Yves Michel)
Pour
développer son info :
Un
Espace Complémentaire Sociétal : cette proposition est
plus détaillée sur :
http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=EMS
Si
ce projet a du sens pour vous, si vous pensez qu'il peut avoir un
effet positif sur l'évolution de la société
humaine, nous vous proposons de diffuser le plus largement possible
la "lettre ouverte" de 4 pages et/ou indiquer à vos
correspondants l'adresse où la trouver :
http://www.societal.org/docs/EMS-4p.pdf.
Accueil
général et sommaire thématique du site de
l'écosociétalisme :
http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=Accueil
"Le
SOCIÉTALISME est un "mouvement" d'idées qui
préconise, pour l'essentiel, l'instauration d'un système
économique (l'écosociétalisme) et politique basé
sur les Droits de l'Homme et le respect de l'environnement, la
réappropriation de la création monétaire par la
collectivité, la gestion planétaire des biens communs
non renouvelables ou nécessaires à la vie, la
répartition des enrichissements collectifs nationaux sous
forme de dividendes distribués équitablement à
chaque citoyen, la démocratie participative locale et
régionale dans un cadre de subsidiarité. La finalité
est l'existence de "la société humaine" au
travers de son épanouissement, ce qui conditionne
réciproquement l'épanouissement de chacun des individus
la composant.
Le sociétalisme nous montre qu'un changement
de point de vue est nécessaire si nous voulons collectivement
survivre aux excès du capitalisme dans ses versions les plus
excessives. Le sociétalisme nous propose également des
alternatives aux systèmes éducatifs et politiques
globalement mortifères! Combien nous reste t'il de temps pour
changer? 5 ans, 10 ans, 20 ans ?
L'ÉCOSOCIÉTALISME
nous propose une alternative crédible au système
économique ultralibéral et capitaliste."
LA
CHARGE DE LA DETTE NOURRIT LA DETTE :
la
justification de ces affirmations par ce lien :
http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque
"Retenir
que, en euros constants valeur 2010 :
- Les soldes primaires (sans
intérêts) des budgets des Administrations publiques sont
sensiblement en équilibre moyen sur la période 1980 –
2008.
- Les déficits presque systématiques des
budgets des Administrations publiques sont dus aux intérêts
qu’il a fallu payer et qui représentent maintenant le
second poste budgétaire après l’enseignement.
-
Fin 1979, la dette, déjà injustifiable, était de
243 Md€ (21% du PIB); Fin 2010, la dette s’établit
à 1591 Md€, 82% du PIB !
- Entre fin 1979 et fin 2010
la dette a augmenté de 1348 Md€
- Nous avons, sur
cette période, payé 1 408 Md€ pour les seuls
intérêts: 125 millions par jour en moyenne, 5 millions
par heure!
- Ces intérêts (que nous avons du
emprunter) ont, par effet boule de neige, grossi la dette.
Si
nous n’avions pas eu à payer ces intérêts,
la dette publique serait plus faible aujourd’hui qu’en
1979 !"
.../...
Auto-engagement
de vote exclusif !
"Moi,
citoyen français, profondément déçu de
l’orientation qu’a prise l’Union Européenne
depuis le traité de Maastricht signé le 7 février
1992 et les Traités qui lui ont succédé, je dis:
le 123, ça suffit !" .../...
Pour
ceux qui adhèrent sans restriction à ce point de vue,
ils peuvent donner leur signature ici :
http://engagement2012.wordpress.com/
"Texte de l’article 123 du traité de Lisbonne « Il est interdit à la Banque Centrale Européenne (BCE) et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »
*
En clair: les États de la zone euro ne peuvent plus créer leur monnaie, même pour raisons justifiées. Ils sont asservis. Ils l’empruntent dès le premier euro à des fonds de pension, des gestionnaires d’assurance vie ou de placement de valeurs monétaire, monnaie toujours créée à l’origine par les banques commerciales privées, rendues de ce fait souveraines. Une dette publique artificielle (en France, elle n’existait pas avant janvier 1973) apparaît." .../...
Envoi par Gérard Gautier : http://www.blanccestexprime.asso.fr/
PLAN D’AUSTERITE
Monsieur le président de la République…
Vous n’auriez pas oublié quelque chose ?
Page
d'origine :
http://blanccestexprime.fr/news.php?item.268.2
Après l’annonce faite cette semaine des mesures du « plan d’austérité » pour aller dans le sens de la réduction de la dette publique de la France et sans entrer de manière politicienne ou partisane dans le débat concernant la répartition des efforts à réaliser pour renflouer les caisses de l’Etat, on remarque qu’ont été oubliés, dans la démarche, des aspects importants. Ces derniers auraient pourtant participé à la création de quelques étincelles de confiance en la classe politique.
Il est ainsi, vivement regrettable, que rien ne concerne la dite classe politique. Celle qui justement et chacun le sait, est responsable, depuis plus de 40 ans - en dehors de la crise « masque de carnaval » - de la déliquescence des finances publiques.
Il est vrai que le 24 août… nous n’étions pas le 4 août !
Les conseillers de tous poils qui ont « travaillé sur le dossier » ne devaient pas avoir toutes les informations nécessaires. Aussi est-il bon de rappeler au président, avant que les parlementaires aient à en débattre, les propositions qui ont été pourtant faites à ses amis et à ses adversaires, avec lesquels il s’entend si bien lorsqu’il s’agit de sauvegarder leurs intérêts communs, concernant des niches d’économies à réaliser. …Il est vrai que cela touche directement aux privilèges d’une caste.
Il
en va ainsi du budget prévu pour le
financement de la prochaine campagne présidentielle.
A
savoir que ce dernier permettra à chaque candidat présent
au premier tour et l’on sait qui sont les plus «
dispendieux » parmi eux, de dépenser «16,851
millions d'€uros »
et à ceux présents au deuxième «
22,509 millions. »
au lieu, en 2007, de…13,7 millions d'€uros et de
18,3 millions d’€uros.
Soit une augmentation de près de 25% !... Ce qui est indécent !
Après avoir rappelé qu’en 2007 les dépenses des douze candidats présents au premier tour a dépassé les 75 millions d'euros, il serait honnête, au lieu d’augmenter ce poste de près de 25%, de l’écrêter… de 30%...
Soit, pour ce poste, une économie de l’ordre de 22,5 millions d’euros.
Cela serait d’autant plus supportable pour les partis politiques qu’ils disposent déjà de ressources grâce à la loi de 1995, votée par eux-mêmes, (!) pour assurer leur financement avec des fonds publics. Cette loi cache en réalité la « financiarisation de la vie politique. » Elle a été taillée sur mesure par et pour les deux partis majoritaires.
Elle leur donne des moyens qui n’ont qu’un lointain rapport, du fait du nombre record des abstentions, en l’absence de la reconnaissance du vote blanc, avec la réalité de l’état de l’expression démocratique dans le pays.
Cette loi a rapporté aux deux partis majoritaires, en 2008, après les législatives de 2007, 76.43%, des aides publiques d’un montant de prés de 75 millions d’€uros… alors qu’ils n’ont réuni que 37% des voix des inscrits, mais en s’appuyant… sur les suffrages exprimés !
Sur cette base, en bons républicains respectueux d’éthique, ils ne devraient toucher en réalité, les abstentions étant, de plus, en augmentation par rapport à 2002, que 58.55% des aides publiques de l'Etat.
- l'UMP, 20.270.658 € au lieu de 34.484.472 €, soit un trop perçu de 14, 213 millions d’€uros
- le PS, 13.292.818 € au lieu de 22.702.818 €, soit un trop perçu de 9.410 millions d’€uros
Soit, pour ce poste, une économie de l’ordre de 23,6 millions d’euros.
Cela ne serait que pure justice car ces mannes financières sont en effet « ponctionnées » aux contribuables" - y compris les abstentionnistes. De ce fait, cela autorise, en cette période de crise, à évoquer l’existence d’un « enrichissement sans cause. »
Pour démontrer que les fonds sont ce qui manque le moins aux partis est le fait que l’UMP a pu ainsi verser, 1,650 million d’€uros à la mairie socialiste de Paris dans l’affaire des emplois fictifs ! Ce qui est une double peine infligée… aux contribuables !
Une autre suggestion touche à la suppression de certains institutions dispendieuses, en terme de budgets de fonctionnement.
A ce titre, le Conseil Economique et Social «National» dont le budget était en 2010 de… 37,7 millions d’€uros.
Du
fait de l’existence indispensable et appréciée de
cette institution… dans les Régions, le C.E.S. National
ne trouve aujourd’hui sa justification que dans la volonté
de « reclasser » des élus en mal de mandat et de
subventionner indirectement les organisations représentées.
« La
plupart des membres reversent leur indemnité à
l'organisation qui les a désignés au Conseil. »
(Source
:
http://www.lecese.fr/index.php/organisation-et-fonctionnement/60-moyens-de-fonctionnement )
Soit, pour ce poste, une économie de l’ordre de 37,7 millions d’euros.
Dans ce catalogue il ne faut pas oublier la suppression de la Chaîne parlementaire et Public Sénat dont le budget annuel est actuellement de prés de 16 millions d’€uros.
Du fait de son audience et du traitement de l’information au seul bénéfice des parlementaires et des partis, les Français sont en droit d’attendre qu’ils assument eux-mêmes leurs campagnes de communication (propagande ?) et de… marketing.
Soit, pour ce poste, une économie de l’ordre de 16 millions d’euros.
Ces propositions permettraient de réaliser un total d’économies de 99,8 millions d’euros.
-
campagne présidentielle : 22,5
millions d’euros.
-
financement public des partis politiques : 23,6
millions d’euros.
-
Conseil Economique et Social «National» : 37,7
millions d’euros.
-
Chaîne parlementaire et Public Sénat : 16,0
millions d’euros.
De quoi alléger, pour partie, la part supportée légitimement par les contribuables et également de rendre les politiques plus solidaires, plus responsables.
Cette première contribution, apportée à la recherche d’ « économies importantes », ne doit pas empêcher d’explorer d’autres pistes, touchant à la réduction drastique du nombre de sénateurs, de hauts fonctionnaires et aux errements qui continuent dans le traitement scandaleux réservé aux amis et que dénonce le magazine CAPITAL :
(Source : http://www.capital.fr/enquetes/revelations/les-plus-belles-planques-de-la-republique-621704?xtor=EPR-226 )
La Démocratie a, certes, un prix mais… pas toujours à payer par les mêmes !
Or « Là où il y a une volonté, là, il y a un chemin » : Lénine.
Je vous assure, Monsieur le Président de la République, de l’expression de mes sentiments dévoués.
Saint-Brieuc,
le 26 août 2011,
Gérard
GAUTIER
Ancien
Conseiller Régional de Bretagne Président
Mouvement « BLANC C’EST EXPRIME »
B.P. 330 22003
Saint – Brieuc cedex 1 Téléphone !
02.96.33.50.34
SITE : www.blanccestexprime.asso.fr
COURRIEL : blanccestexprime[mettre
arobase]wanadoo.fr
VOUS
PARTAGEZ CE POINT DE VUE ?
MERCI
DE SIGNER LA PETITION :
Envoi par
Jack Harris : http://harris.jack.monsite-orange.fr/
&
http://www.monsieur-biographie.com/biographies/3457/jack-harris.php
OUTRAGE
(Texte
reçu le mardi 8 mai 2007)
Lors de la campagne présidentielle de mai 2007, les responsables des partis politiques de Droite et de l’Extrême-droite ont vilipendé la candidate socialiste Ségolène Royale, pour avoir, lors de meetings, chanté "La Marseillaise", notre hymne national, mais également pour avoir demandé à ses partisans de détenir et d’agiter en leurs mains un drapeau tricolore, emblème de la nation.
Pour ma part, afin de m’exprimer en toute équité, je trouve que le tollé soulevé contre la candidate, représentante des partis de la Gauche, est totalement inconvenant, car malvenu, puisqu’il démontre le mépris profond qui anime les gens des partis allant de la Droite jusqu’à son extrême.
Il est plus que déplacé pour cette catégorie de citoyens de s’approprier un sentiment exclusif de patriotisme et de le dénier aux gens exprimant des idées de gauche. Oui, il est non seulement déplacé, mais pire encore, malséant ; car, à l’exclusion du Général de Gaulle et de quelques -rares- de ses compagnons qui l’ont soutenu et suivi lors de la seconde guerre mondiale, il est difficile d’accorder la palme de la fibre patriotique aux partisans actuels de la Droite, sans parler de ceux d’extrême droite.
Lorsque l’on se réfère à l’histoire de Maurice Papon, qui a bénéficié tout au long de sa vie de la complicité, comme des attitudes bienveillantes, des politiciens français de Droite qui firent des pieds et des mains afin de lui éviter de comparaître devant la justice française, pour le rôle qu’il joua dans l’arrestation de juifs lorsqu’il remplissait les fonctions de secrétaire général de la préfecture de la Gironde, dans la période allant de 1942 à 1944, ces personnalités n’ont guère de leçon de patriotisme à donner aux gens de Gauche.
N’oublions pas que les protecteurs de cet homme exécrable, qui fut malgré tout condamné à dix ans de prison sous le chef d’accusation de complicité pour crimes de guerre contre l’humanité, firent en sorte qu’il soit libéré au bout de trois années de détention et que cette libération établie sous un prétexte fallacieux (pour raison... de santé) souleva l’indignation populaire, puisque, filmé à sa sortie de prison par la télévision, Maurice Papon, avec un sourire narquois, marcha seul et sans problème jusqu’à la voiture qui l’emmena vers sa résidence où, pour les actes odieux qu’il avait commis, il vécut encore paisiblement et sans éprouver le moindre remords cinq années avant de rendre son dernier souffle.
Rappelons-nous également que ce criminel de guerre français, ancien Préfet de Paris, puis Ministre du gouvernement UDR, fut enterré avec sa Légion d’Honneur malgré le fait que cette distinction lui avait été retirée. Aucune sanction ne fut appliquée à l’encontre des personnes qui, par ce geste ultime, lancèrent un dernier défi aux descendants de ses victimes et, par là-même, à l’ensemble du peuple français.
Ceci n’est qu’un simple exemple, un pâle reflet de la réalité, car les clans de Droite qui revendiquent pour eux seuls la notion de patriotisme, alors que nombreux furent parmi eux ceux qui collaborèrent avec le régime nazi sous le gouvernement de Vichy, sont ceux-là même qui critiquent sans la moindre honte les socialistes, les communistes qui, de leur côté, comptèrent au nombre des plus nombreux et plus grands résistants qui permirent à la France de garder un minimum de dignité.
Depuis l’élection de Nicolas Sarkosy en tant que successeur de Jacques Chirac, j’ai pu voir dans notre zone rurale qu’il avait des supporters qui affichaient fièrement le drapeau tricolore sur le fronton de leur maison. Oui, ces individus peuvent être fiers de leur choix, ils peuvent se montrer orgueilleux d’avoir élu un 6 mai un homme qui appelle aux notions de patriotisme, et qui, le 8 mai suivant va faire une croisière sur un yacht luxueux plutôt que de venir rendre hommage aux morts pour la France lors de la cérémonie annuelle. Vraiment, quelle magnifique notion de patriotisme !... Ne pouvait-il pas retarder son voyage de deux jours, lui, qui prêche en outre qu’il faut que les Français travaillent plus ?
Ayant vécu lors de ma jeunesse dans une famille ouvrière ayant des convictions anti-gauchistes, je fus plus tard un fervent admirateur du Général de Gaulle. Ce n’est que lorsque je fus licencié arbitrairement et illégalement de la police pour avoir mené une enquête judiciaire à propos de détournements de fonds publics qui allait mettre en cause une très haute personnalité politique de droite, que je pris conscience que les gens de gauche n’étaient pas des mécréants, des bons-à rien, de la vermine ainsi que je l’avais toujours entendu dire. Depuis je m’efforce de réfléchir puis d’agir avec équité et surtout avec humanité.
Tout au long de ma carrière artistique, il me fut donné de côtoyer des personnalités politiques de Droite comme de Gauche. La seule femme de Droite qui m’inspira le respect fut madame Claude Pompidou, en dehors d’elle, je n’éprouve que mépris pour les représentants d’un parti traditionnel qui critiquent l’Extrême droite mais qui, sans la moindre hésitation, collabore avec elle et épouse ses préceptes racistes.
Alors j’en ai assez de ces leçons moralisantes sur le patriotisme, des leçons qui proviennent d’individus qui pillent les richesses de la nation avant de partir vivre au soleil dans des pays étrangers.
Quels sont les véritables patriotes sur notre territoire ? Quels-sont-ils ? Ceux qui défendent l’esprit de liberté, d’égalité et d’humanisme ou bien ceux qui sont prêts à vendre leurs concitoyens, leurs amis, leurs frères pour vivre dans le luxe et l’abondance sans le moindre partage ?
L’inconséquence des Français qui se sont laissés berner par l’appel des sirènes va entraîner le pays dans un gouffre sans fond. Le fossé de la fracture s’est creusé de manière considérable et désormais les citoyens sont véritablement divisés en deux clans ; ce qui, à mon humble avis, ne présage rien de bon. Je vais vers ma soixante-septième année ; or, pour la première fois de ma vie, je constate que des affrontements graves se sont produits dans les principales villes du pays à la suite de l’élection d’un Président de la République. Puisque telle est la chose, que va pouvoir nous réserver l’avenir ?
"Je suis le rassembleur des Français" a prétendu Nicolas Sarkosy, quant à moi, je dirai que son propos n’est que de la poudre aux yeux car ce rassemblement, à première vue, a fort mal commencé.
Jack
HARRIS
Envoi
par Michel Tarrier : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Tarrier
&
http://perso.wanadoo.es/tarrieri/soifdepeur/
NOUS, DEUX FOIS SAPIENS
page d'origine : http://www.theuprightone.com/Tarrier/terrepatrie_004.html
Je parle de toi, animal humain, désigné comme espèce élue et érigée, un peu à la légère, roi de la création.
Notre espèce du genre Homo fut décrite en 1758 par Carl von Linné et élogieusement nommée sapiens. Tout comme le rat (Rattus rattus) ou le cafard (Blatta orientalis) par le même auteur, à la même date. Ce grand mammifère est plus communément appelé homme, ou humain, voire Être humain.
Linné fut l´inventeur de la nomenclature binominale (genre/espèce), dite système linnéen. Il est le fondateur de la taxinomie moderne. Dans son oeuvre (Systema naturae), il décrivit de son vivant la plupart des végétaux, des animaux (dont nous) et des minéraux, ouvrage descriptif considérable, évidemment complété depuis. Avant Linné, l´homme n´avait pas de nom, il était presque anonyme, mais ne vivait déjà plus incognito.
Comme on n´est jamais si bien servi que par soi-même, c´est en se mirant dans le miroir que l´homme Blanc s´auto-décrivit et installa son faciès au sommet d´une curieuse pyramide des races et des espèces , s´autoproclamant supérieur et donc deux fois sapiens. Ignorant alors que l´origine de l´homme moderne était africaine, la diagnose linnéenne originale reconnaissait quatre races : les europeus (« blanc, sanguin, musculaire »), les americanus (« rouge, colérique, droit »), les asiaticus (« jaune pâle, mélancolique, rigide ») et les afer (« noir, flegmatique, décontracté »).
Les géographes européens ayant antérieurement revendiqué le milieu du monde en installant l´Europe au centre de leur planisphère, le modèle de Linné était donc dans la ligne. Ces opérations cachées et reflétant les représentations de l´humanité et du monde des auteurs habituèrent les générations suivantes à cette vision culturelle, subjective et pernicieuse. De façon subliminale et jusqu´aujourd´hui dans l´inconscient collectif, l´imposture porta ses fruits amers.
Linné fut aussi contemporain de Voltaire, notre symbole des Lumières. Tous deux moururent en 1778. En prônant l´égalité des hommes, c´est l´humanisme des Lumières qui incita l´abolition de l´esclavage. Ceci dit en aparté, il n´en reste pas moins que Voltaire ne peut sortir « blanchi » de ses allégations racistes. La cosmétique historico-scolaire passe évidemment sous silence la vision voltairienne du monde africain. Pour preuve, on peut lire dans son "Essai sur les mœurs" : « La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps » ; ou encore dans son "Traité de Métaphysique" : « Je me suppose donc arrivé en Afrique, et entouré de nègres, de Hottentots, et d'autres animaux ».
Homo sapiens n´est rien de plus qu'une espèce parmi deux millions d'autres officiellement recensées. Sauf que l´humain est apte à la position debout, qu´il possède un langage articulé et complexe, qu´il est doué d´un système cognitif à l´abstraction, à l´introspection et surtout qu´il jouit d´une conscience de soi et du monde. Mais cette dernière dotation, dite conscience universelle, ne serait qu´un postulat, ou bien il conviendrait de qualifier cette conscience de mauvaise, ou en perdition.
En
qualité de dernier représentant du genre Homo,
l´homme dit sage appartient à la famille des hominidés
qu´il partage, ne lui en déplaise, avec les singes
anthropoïdes. Sa bipédie, son cerveau plus volumineux et
un système pileux moins abondant le différentient
physiologiquement des autres Grands singes. La domestication du feu
et la conception d´outils, avec tout un cortège de
progrès dont la dernière période est notamment
illustrée par la maîtrise du génie génétique
et le développement des nanotechnologies, font que notre Homo
sapiens
est finalement plus génial tant que l´orang-outan son
cousin qu´il a déshérité de son habitat
que de l´escargot qu´il écrase sous ses pas avec
la désinvolture de ses mocassins en peau de crocodile.
L´humain est aussi un artiste. Enfin, et n´est-ce pas là
son moindre défaut, il brille par l´ampleur des
transformations, des déconstructions et des destructions qu´il
opère sur les écosystèmes. Sans doute parce que
sa fameuse conscience n´a pas pris conscience qu´il
s´agissait des murs de sa propre maison, cette maison du
Quaternaire dont il retire chaque jour une ou plusieurs briques. Le
lecteur voit déjà où je vais en venir.
Sapiens, comme sage et intelligent
De notre culpabilité et en revisitant très succinctement l´histoire, cela donne un fameux trophée, rien qu´en famille, entre-nous, au nom d´un même dieu qui partagerait les hommes, ou pour des histoires de gloire, de fric, de ressources. Où l´on entrevoit déjà que notre conscience est aussi le terreau de la mégalomanie la plus barbare :
- 2 millions de Gaulois assassinés par les Romains ;
- Des millions de morts lors des croisades, des pèlerinages armés et dévoyés, durant la Guerre de cent ans et au fil d´innombrables guerres de religions ;
- 10 à 40 millions de Chinois massacrés par les Mongols au XIIIe siècle ;
- Le peuple de Tasmanie liquidé par les Britanniques lors du génocide « le plus parfait » de l´histoire ;
- Des centaines de milliers d´Aborigènes australiens décimés par les mêmes colons britanniques ;
- L'extermination de 20 à 60 millions d´Amérindiens, depuis la « découverte » espagnole, l'évangélisation et la colonisation, jusqu'à la Conquête de l'Ouest ;
- Les traites négrières (orientale, intra-africaine et atlantique) totalisèrent plus de 50 millions de victimes ;
- 1.200.000 Arméniens périssent dans le premier génocide du XXe siècle ;
- 40 millions de morts lors de la Première Guerre mondiale et 65 millions durant la Seconde (dont les 5 millions de la Shoah) ;
- Le démocide stalinien : 43 millions de morts ;
- Le démocide de Mao : 30 millions de victimes et des famines à la chaîne ;
- La terreur sanguinaire de Pol Pot : 1.500.000 Cambodgiens.
- Rajoutons le million de victimes du Biafra, les 800.000 Rwandais, en majorité Tutsi, ayant trouvé la mort durant les trois mois de génocide, sans omettre les 300.000 morts et les 3 millions de déplacés de la guerre au Darfour.
- Depuis l'esclavage du peuple Noir jusqu´au Nouvel Ordre mondial, soit de 1900 à l´aube du troisième millénaire, en passant par Hiroshima, Nagasaki, la guerre au Vietnam, le capitalisme porte à lui seul la responsabilité d'un bilan amplement supérieur à 100 millions de morts.
Sapiens, comme sage. Ces hécatombes, ces holocaustes, ces exterminations, ces pogroms, ces génocides, ces guerres, ces invasions à travers les siècles furent-elles chaque fois dictées par un quelconque comité des sages ?
Déforestation, productivisme agricole, agroterrorisme, mort biologique du sol, désertification, sixième crise de la vie et extinction massive d´espèces par causes anthropiques, pollutions, réchauffement du climat, fonte des glaces, montée des océans, tarissement accéléré de toutes les ressources non-renouvelables, nous entrons de plain-pied dans un monde immonde et à l´avenir barré, la planète bleue est en déliquescence. 20.000 ha de couvert forestier disparaissent chaque jour. La Terre vue du ciel : bientôt un cimetière, une fosse commune. Selon un rapport du WWF, nous avons perdu en 30 ans près de 30 % de tout ce qui vivait sur Terre.
L´ours polaire marche sur les eaux, l´aigle impérial se fait éboueur, le vautour s'attaque au vivant ou devient cannibale, l´orang-outan est exproprié, l´orque et le dauphin tournent en rond dans des bassins de ciment, le panda géant porte un collier-émetteur, le croco est mocassin, la panthère se porte dans les beaux quartiers, les oiseaux chantent sur des barbelés, les libellules se noient dans des piscines, il n'y a plus rien à butiner, les ruches sont désertées, les papillons sont en volière, la grande forêt est vide, terriblement silencieuse, le petit bois d´à côté est contaminé et inanimé, le corail est au rayon des souvenirs, mais Total veille sur les océans, Monaco protège la faune... et Areva attend que fonde le Grand Nord pour s´en approprier les ultimes richesses enfouies. Aucun insecte nocturne ne vient plus virevolter autour du lampadaire, on ne voit plus de hannetons, on n'entend plus chanter les grenouilles et depuis longtemps, la chevêche ne perche plus sur le poteau téléphonique. Où sont le carabe doré, la cétoine, les papillons multicolores, la rainette verte, la jolie couleuvre de notre enfance ?
Sapiens, comme sage. Veau, vache, cochon, couvée, homme sont chosifiés. En plein délire bio, le vivant est industrialisé, nous élevons des poulets sans plumes, des lapins géants. Dans ses zoos, ses cirques, ses laboratoires, ses batteries, le voyou de la planète enferme, dompte, torture, exploite, les espèces compagnes et aussi la sienne.
Pommes de terre aux gènes de poulet, de phalène, de virus, de bactérie et d´humain ; maïs aux gènes de luciole, de pétunia, de blé, de scorpion ; riz aux des gènes de haricot, de pois, de bactérie et d´humain ; tomates aux gènes de poisson, de virus, de bactérie, de scorpion et d´humain. C´est la grande parade des inconnus dans l´assiette.
Sapiens, comme sage. En guise de bénéfices : cancers, maladies environnementales et génétiques, perte de fécondité (tant mieux !), maladies nouvelles et concoctées de toutes pièces, cent mille molécules chimiques lâchées dans les sols, les eaux et les airs, pesticides et biocides dans la rosée et dans nos urines, un milliard de Terriens souffrant chaque année les méfaits de la pollution, recul des terres fertiles, catastrophes "naturelles" plus nombreuses et plus meurtrières, hordes de réfugiés de l´environnement...
D´ici à 2050, on prévoit des sécheresses drastiques susceptibles d´affecter 2 à 3 milliards d´humains. Sapiens, comme sage.
Depuis l´an 1 de l´Ère chrétienne, la population humaine est passée de 250 millions à 7 milliards d´habitants. Pour les trois quarts de l´humanité, la Terre-nourricière ne l´est déjà plus. A l´horizon 2050, la fourmilière humaine comptera 10 milliards d'individus malheureux qui, dans le meilleur des cas, perdront leur vie à la gagner. Plus d´un million de personnes se suicident chaque année, au chômage, au travail, dans les villes, dans les champs, en prison, en liberté. Notre démographie galope, il est dit que si nous ne décroissons pas, nos maîtres bienveillants vont nous décimer. Honte au néfaste esprit patriotique, honte aux familles nombreuses !
Exterminateur et invasif, Homo sapiens est la seule espèce de grande taille à investir selon une croissance infernale la quasi-totalité des niches écologiques des autres espèces. Avec cette tenace posture du « pousse-toi de là que je m´y mette », dorénavant surnuméraires, nous sommes trop encombrants dans le fragile équilibre et représentons le vrai syndrome de la planète. Nous sommes ainsi les auteurs du plus effroyable laminoir de biodiversité que l´on pouvait imaginer. Nous souffrons d´une incurable cécité écologique doublée d´un besoin maniaco-dépressif d'asservir, de dominer, régner, contrôler, ordonner, gérer, intervenir, décider, nous ne sommes bons qu´à saccager, détruire, modifier, altérer, uniformiser, aligner, nettoyer, vider, couper, tailler, tondre, scalper, raser, décapiter, brûler, le plus souvent sans comprendre, sans donner, sans admirer et même sans regretter.
Guerres et discriminations envers et contre tout, contre soi, contre l´homme, surtout contre l´autre et le différent, contre les espèces non-rentables, en un mot... contre la Nature. Sexisme contre l´autre sexe, racisme contre les autres races, spécisme contre les autres espèces, pillage du vivant réduit à la notion étroitement utilitaire de ressources, saccage des paysages défigurés en autant de formes géométriques écostériles.
Avec un dépassement de 30 % de la biocapacité planétaire, notre humanité s´est octroyée un crédit écologique qui est une fatale fuite en avant. Où est la sagesse ?
Notre
politique est bien celle de la terre brûlée. Ne rien
laisser derrière soi qui puisse profiter à l´ennemi
est une stratégie de guerre totale. Mais quel est donc cet
ennemi si exécré, sinon nous ?!!
Sapiens, comme sage, ou encore intelligent, raisonnable ou prudent !
Sapiens, nos ancêtres cueilleurs-chasseurs (ceux qui laissent) que nous avons persécutés l´étaient. Nous (qui prenons, et prenons tout), Homo pseudo sapiens economicus ou demens, peuple dernier et civilisé, vils urbanistes, économistes imbus, agronomes-valets ou politiques impérieux, fourbes et bouffis, nous ne le sommes pas, nous ne le sommes plus. Sans vouloir offenser la mémoire de Léonard de Vinci..., Homo sapiens n´est qu´une sombre brute.
La brutalité et ses conséquences déconstructives résument tout l´aboutissement de cette intelligence pratique qui fait le singe humain. Culture, utilisation de nos connaissances, progrès industriels et scientifiques, enjeux économiques et financiers, sens de la propriété et appropriations, sécurité, santé, loisirs, arts de vivre, confort sont les signes de notre intelligence, de cette dotation intellectuelle qui nous différencie du monde animal. Aujourd´hui qu´apparaissent des dégâts anthropiques grandeur nature et irréversibles, on constate donc que nous sommes les propres artisans de l´anéantissement de notre milieu. En voilà une bien étrange capacité. Est-ce pour en arriver là que nous aurions engrangé tant de pensées et de connaissances dans nos bibliothèques pharaoniques ? Les comparant à celles des animaux ou de nos ancêtres antédiluviens, ne peut-on pas conclure que nos facultés, nos exceptionnelles aptitudes s´avèrent, in fine, contre-productives ? Je précise que l´aspect coupable réside davantage dans nos acquis que dans notre inné. Homme, qu´as-tu fait de ton talent ? Telle serait donc la condition humaine, pour ceux, naïfs, qui la découvrent.
Michel
TARRIER
Écologue,
écosophe
http://perso.wanadoo.es/tarrieri/soifdepeur/index.html
http://www.ctv.es/USERS/tarrier/tarrier_M/
Envoi de Vincent Robeyns : http://youri.skynetblogs.be/ &
http://groups.google.com/group/Youri?hl=fr
SUR L'ELOGE DE LA FUITE
OU LA QUESTION DES STRATEGIES DE DOMINATION
Ceux que la sociologie déprime ou que la psychologie débecte s’abstiendront de lire L’éloge de la fuite, d’Henri Laborit. Les autres, prêts à accepter de connaître « l’ennemi » – la domination sociale rampante et omniprésente - afin d’y être un peu moins soumis, trouveront ici leur bonheur. Car avec ce livre, Laborit apporte une nouvelle grille de lecture des comportements humains. Salutaire.
par Benjamin
Source : http://www.article11.info/spip/spip.php?article242
mardi 23 décembre 2008,
« Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète,la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent,
et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici, cela a toujours été pour dominer l’autre,
il
y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change.
»
Dialogue
d’Henri Laborit dans „Mon oncle d’Amérique“,
d’Alain Resnais,
film que ses théories ont inspiré et dans lequel il jouait son propre rôle.
Le
système nerveux. Cette chose commune à tous les
animaux, leur permettant - avant tout - de survivre. Et qui, si on
suit la théorie scientifique de L’éloge de la
fuite, nous guide inconsciemment dans chacune de nos actions. Rend
possible toutes les stratégies de domination, matrice
essentielle de compréhension de notre organisation économique
et sociale, du système politique et de la société
de consommation. [1]
Le
système nerveux, base d’une domination omniprésente
Chirurgien, biologiste, spécialiste du système nerveux, inventeur de drogues psychotropes, philosophe « vulgarisateur » des neurosciences… Multidisciplinaire, Henri Laborit a su montrer une rare capacité d’extrapolation de sa formation scientifique [2] afin de faire émerger une matrice de compréhension des comportements animaux et humains plus performante. Il fut le premier à exprimer l’idée que le système nerveux peut être responsable de tous nos actes, mais aussi, partant, du système de domination sociale. Et à construire toute une philosophie autour, faisant ainsi des liens uniques entre biologie animale et organisation sociale.
Dès le début de L’Eloge de la fuite, Laborit tape un grand coup en s’acharnant à détruire toute idée d’amour (déjà bien écornée par les déterminismes sociologiques et psychologiques) :
« Il [le mot « amour »] donne bonne conscience, sans gros efforts, ni gros risques, à tout l’inconscient biologique. Il déculpabilise, car pour que les groupes sociaux survivent, c’est-à-dire maintiennent leur structure hiérarchique, les règles de la dominance, il faut que les motivations profondes de tous les actes humains soient ignorées. Leur connaissance, leur mise à nu, conduirait à la révolte des dominés, à la contestation des structures hiérarchiques. »
Puis il s’intéresse à l’homme et à son rapport à la mort, considérée comme le plus grand des facteurs de créativité :
« Même en écarquillant les yeux, l’homme ne voit rien. Il tâtonne en trébuchant sur la route obscure de la vie, dont il ne sait ni d’où elle vient, ni où elle va. Il est aussi angoissé qu’un enfant enfermé dans le noir. C’est la raison du succès à travers les âges des religions, des mythes, des horoscopes, des rebouteux, des prophètes, des voyants extralucides, de la magie et de la science d’aujourd’hui. Grâce à ce bric-à-brac ésotérique, l’homme peut agir. Du moins il ne demande qu’à le croire pour soulager son angoisse. Mais, dès sa naissance, la mort lui passe les menottes aux poignets. C’est parce qu’il le sait, tout en faisant l’impossible pour ne pas y penser, qu’il est habituel de considérer que lorsque des primates ont enterré leurs morts en mettant autour d’eux leurs objets familiers pour calmer leur angoisse, dès ce moment, ces primates méritent d’être appelés des Hommes. »
Il développe l’idée du plaisir comme recherche fondamentale de l’être humain, contrecarrée par la tradition judéo-chrétienne au profit, une fois de plus, du système de dominance :
« Toute une idéologie de la souffrance est ainsi née au cours des siècles, qui a permis aux dominants de s’abreuver aux sources du plaisir en persuadant les dominés qu’ils avaient bien de la chance dans leur souffrance car elle leur serait remboursée au centuple dans l’autre monde. »
Et ce lavage de cerveau touche également l’idée du travail :
« On aurait pu espérer que, libérés de la famine et de la pénurie, les peuples industrialisés retrouveraient l’angoisse existentielle, non pas celle du lendemain, mais celle résultant de l’interrogation concernant la condition humaine. On aurait pu espérer que celle résultant du temps libre, autorisé par l’automation, au lieu d’être utilisé à faire un peu plus de marchandises, ce qui n’aboutit qu’à mieux cristalliser les dominances, serait abandonné à l’individu pour s’évader de sa spécialisation technique et professionnelle. En réalité, il est utilisé pour faire un recyclage au sein de cette technicité en faisant miroiter à ses yeux, par l’intermédiaire de cet accroissement de connaissances techniques et de leur mise à jour, une facilitation de son ascension hiérarchique, une promotion sociale. Ou bien on lui promet une civilisation de loisirs. Pour qu’il ne puisse s’intéresser à l’établissement des structures sociales, ce qui pourrait le conduire à en discuter le mécanisme et la validité, donc à remettre en cause l’existence de ces structures, tous ceux qui en bénéficient aujourd’hui s’efforcent de mettre à la disposition du plus grand nombre des divertissements anodins, exprimant eux-mêmes l’idéologie dominante, marchandise conforme et qui rapporte. »
La vision de Laborit englobe ainsi tous les domaines de la vie quotidienne, avec une rare acuité. Mais c’est quand il évoque les stratégies de domination que le scientifique se révèle le plus percutant.
Rappelons d’abord que le système nerveux permet la conservation du corps et de l’esprit de l’être vivant. Face à chaque situation, c’est lui qui nous dicte la conduite à tenir et enregistre inconsciemment l’effet positif ou négatif de la réponse apportée, grâce à sa capacité de mémorisation. Il nous pousse ainsi à toujours rechercher le plaisir ou, du moins, le minimum de déplaisir.
Une
philosophie de l’action
Selon Laborit, face à une situation de tension, il existe trois possibilités.
- L’homme réagit, il « combat », et le résultat est positif. Il a su faire cesser le stress, mais est rentré dans le jeu de domination. « Jeu » qui génère constamment davantage d’angoisse, afin de conserver ou d’améliorer sa place sur l’échelle hiérarchique, incarnée par la société de consommation.
- L’homme réagit, mais le résultat est négatif. Dans ce cas le système nerveux risque, par la suite, d’inhiber l’action, d’empêcher l’individu d’agir, ce qui est la situation qui génère le plus de tension, de stress et d’angoisse.
-
Ultime option, la fuite. Celle-ci s’opère grâce à
la mémoire, qui « apporte
de l’information a la matière
», c’est-à-dire qui permet d’imaginer.
L’homme évite ainsi de rentrer dans le jeu des «
dominances », se préserve et construit en même
temps quelque chose de typiquement humain, de totalement personnel,
en « fuyant » dans l’imaginaire.
Pour Laborit,
c’est là le seul palliatif acceptable et utile. Il place
ainsi la création au sommet de tout, et en fait le principe le
plus important qui soit, le seul qui nous permette d’avoir une
chance d’évoluer dans un sens intéressant.
Problème : même dans l’imaginaire, l’homme n’est pas vraiment responsable de ce qu’il fait, puisqu’il reste guidé par le système nerveux. En revanche – et c’est tout le sens du combat du scientifique – le fait d’en être conscient représente le premier pas vers un début de « libération ».
Une
profonde philosophie politique.
La facette politique ? Elle s’affirme tout d’abord avec la critique des deux systèmes des années 1970, les ogres capitalistes face aux grand méchants Loups soviétiques. Les premiers ont l’argent et l’accumulation de biens matériels pour matrice principale du système de dominance ; les seconds ont vidé la société de cette dimension pour ne conserver qu’un système de domination hiérarchique d’autant plus fort. De manière scientifique, Laborit éclaire ainsi sous le jour de la domination frénétique des uns sur les autres les systèmes politiques et économiques de son temps :
« Les sociétés libérales ont réussi à convaincre l’individu que la liberté se trouvait dans l’obéissance aux règles des hiérarchies du moment et dans l’institutionnalisation des règles qu’il faut observer pour s’élever dans ces hiérarchies. Les pays socialistes ont réussi à convaincre l’individu que lorsque la propriété privée des moyens de production et d’échanges était supprimée, libéré de l’aliénation de sa force de travail au capital, il devenait libre, alors qu’il reste tout autant emprisonné dans un système hiérarchique de dominance. »
Mais plus que sa critique du système soviétique, c’est lorsqu’il parle de la société capitaliste, de celle qui pousse sans cesse à la consommation, que Laborit touche au point sensible. Parce qu’il décrit un système de domination auquel personne ne peut échapper. Encore moins au niveau individuel : on ne fuit pas son propre système nerveux… On apprend à vivre avec, à la rigueur : ceux qui sont en bas de l’échelle gardent l’espoir de monter ou exercent leur domination dans d’autres domaines que le professionnel, en famille ou au café du coin, s’arrangeant avec la réalité pour qu’elle ne leur fasse pas trop mal à la tête.
La
grande imposture, c’est d’avoir réussi à
suffisamment laver les cerveaux pour rendre les hommes complices et
acteurs de leur propre domination. D’abord en leur crevant les
yeux, pour qu’ils ne puisse plus la voir. Puis, lorsqu’elle
est trop évidente, en leur apprenant à la désirer
et en leur faisant croire qu’ils ont intérêt à
jouer le jeu. En leur figurant - surtout - que l’accumulation
de biens matériels peut être suffisante pour calmer sa
frustration. Jusqu’à l’organisation des loisirs -
enfin - pour éviter que les hommes ne se posent trop de
questions « existentielles ».
Mais, à ce jeu,
chacun est perdant. Même ceux qui sont en haut de l’échelle
ne vivent plus qu’en fonction de cela. Peut-on encore appeler
ça « vivre » ?
La matrice est donc cette accumulation de biens matériels, avec tout ce qui va avec (obsolescence programmée, pollution, abrutissement des masses…). Pour remplacer la guerre de chacun contre tous. Parce que c’est censé être mieux que de « vivre comme des bêtes ». Parce que ça permet aux hommes d’oublier qu’ils restent soumis, comme tous les animaux, aux pulsions d’un système nerveux les faisant rentrer dans les échelles de domination. Tout juste : le lieu du combat a été déplacé. Sans que ça ne change rien au fond.
Ainsi, même dans la contestation, l’homme se bat toujours pour ses propres intérêts :
« Croire que l’on s’est débarrassé de l’individualisme bourgeois parce que l’on s’exprime à l’ombre protectrice des classes sociales et de leurs luttes, que l’on semble agir contre le profit, l’exploitation de l’homme par l’homme, les puissances d’argent, les pouvoirs établis, c’est faire preuve d’une parfaite ignorance de ce qui motive, dirige, oriente les actions humaines et avant tout de ce qui motive, dirige et oriente nos propres jugements, nos propres actions. »
Si la défense de leurs intérêts est flagrante chez certains dominants – d’ailleurs parfois assumée [3] - , c’est moins le cas lorsqu’elles se cachent sous le fard des bons sentiments et du bien collectif, surtout quand cette culture de la « contestation » est avalisée par le système en place. Ainsi : « En pays capitalistes (…), le système, cimenté par la puissance adhésive de la marchandise, accepte, pourvu qu’elle se vende, toute idée, même révolutionnaire. Sa vente ne peut que favoriser la cohésion du système et montrer le libéralisme idéologique de la société qui l’autorise. »
Même
l’image des soi-disant héros, martyrs mourant pour une
cause, passe à la moulinette de sa grille de lecture «
déterministe » (parfois trop, même… c’en
devient un peu déprimant…).
A la rigueur, seules
quelques tendances libertaires gardent grâce à ses yeux,
à la seule condition que l’idée du système
à atteindre soit constamment remise en cause à mesure
que l’homme avance dans sa direction, et que de nouveaux
obstacles imprévus – montrant l’évidente et
nécessaire imperfection de tout système se voulant
idéal - se dressent sur le chemin infini de la perfectibilité
sociale.
Surtout, le seul critère permettant de choisir
une idéologie politique selon Laborit est celui de « la
défense de la veuve et de l’orphelin » :
« Toute autorité imposée par la force est à combattre. Mais la force, la violence, ne sont pas toujours du côté où l’on croit les voir. La violence institutionnalisée, celle qui prétend s’appuyer sur la volonté du plus grand nombre, plus grand nombre devenu gâteux non sous l’action de la marijuana, mais sous l’intoxication des mass media et des automatismes culturels traînant leur sabre sur le sol poussiéreux de l’histoire, le violence des justes et des bien-pensants, ceux-là même qui envoyèrent le Christ en croix, toujours solidement accrochés à leur temple, leurs décorations et leurs marchandises, la violence qui s’ignore ou se croit justifiée, est fondamentalement contraire à l’évolution de l’espèce. Il faut la combattre et lui pardonner car elle ne sait pas ce qu’elle fait. On ne peut en vouloir à des êtres inconscients, même si leur prétention a quelque chose d’insupportable souvent. Prendre systématiquement le parti du plus faible est une règle qui permet pratiquement de ne jamais rien regretter. Encore faut-il ne pas se tromper dans le diagnostic permettant de savoir qui est le plus faible. (…) Et tout cela n’est valable que si vraiment vous ne pouvez pas vous faire plaisir autrement. Si, en d’autres termes, vous êtes foncièrement masochiste. Sans quoi, la fuite est encore préférable et tout aussi efficace, à condition qu’elle soit dans l’imaginaire. Aucun passeport n’est exigé. »
Pas
de solution toute faite ni de Grand soir, donc. Il faut chercher,
seulement. Dans une direction peut-être meilleure que les
autres, mais sans la considérer comme quoi que ce soit
d’absolu…
Attention : cela ne signifie pas qu’il
ne faille pas agir. Seulement qu’on ne peut prédire le
résultat de l’action avec certitude. « Mais
cela veut dire aussi que toute action fondée sur l’utopie
a plus de chance de se révéler efficace que la
reproduction balistique des comportements anciens. La seule chose
dont nous puissions être sûrs, c’est qu’au
niveau des sociétés humaines l’évolution
existe. »
Une
piste pour sortir du marécage déterministe
Clairement, Laborit ne nous épargne pas. Ce réquisitoire implacable, démontrant notre soumission constante aux échelles de domination, peut pousser à la déprime. Pourtant, ce n’est pas du désespoir qui émerge de cette entreprise de destruction systématique, au contraire même. Partant du principe que la politique de l’autruche ne sert pas à grand chose, et considérant que la conscience éclaire, le choc est en fait salvateur :
« En réalité, ce que l’on peut appeler ’liberté’, si vraiment nous tenons à conserver ce terme, c’est l’indépendance très relative que l’homme peut acquérir en découvrant, partiellement et progressivement, les lois du déterminisme universel. Il est alors capable, mais seulement alors, d’imaginer un moyen d’utiliser ces lois au mieux de sa survie, ce qui le fait pénétrer dans un autre déterminisme, d’un autre niveau d’organisation qu’il ignorait encore. »
L’acceptation et la compréhension de ces logiques ne provoquent pas l’inhibition, mais nous renforcent dans une autre dimension inexpliquée, aux ramifications infinies et aux possible impensables, ceux de la « fuite » constructive dans la création.
« L’imaginaire s’apparente ainsi à une contrée d’exil où l’on trouve refuge lorsqu’il est impossible de trouver le bonheur parce que l’action gratifiante en réponse aux pulsions ne peut être satisfaite dans le conformisme socio-culturel. C’est lui qui crée le désir d’un monde qui n’est pas de ce monde. Y pénétrer, c’est ’choisir la meilleure part, celle qui ne sera point enlevée’. Celle où les compétitions hiérarchiques pour l’obtention de la dominance disparaissent, c’est le jardin intérieur que l’on modèle à sa convenance et dans lequel on peut inviter des amis sans leur demander, à l’entrée, de parchemin, de titres ou de passeport. C’est l’Eden, le paradis perdu, où les lys des champs ne filent, ni ne tissent. On peut alors rendre à César ce qui est à César et à l’imaginaire ce qui n’appartient qu’à lui. On regarde, de là, les autres vieillir prématurément, la bouche déformée par le rictus de l’effort compétitif, épuisés par la course au bonheur imposé qu’ils n’atteindront jamais.»
C’est là le seul moyen, finalement, de laisser une empreinte sur la terre. Vivre dans l’esprit des autres. Eviter les logiques de domination et l’angoisse qui en résulte. Avancer. Faire quelque chose d’utile de sa vie.
« La seule façon que nous ayons de survivre, de ne pas mourir, c’est à l’évidence de nous incruster dans les autres et, pour les autres, la seule façon de survivre c’est de s’incruster en nous. Mais cette incrustation n’est pas celle de l’image tronquée qu’un individu peut fournir de lui-même, toujours passagère et fugitive, mais celle des concepts qu’il a pu engendrer. »
Reste une question : pourquoi avoir si peu entendu parler de ce livre fondamental ? Simple : tous ceux qui détiennent du pouvoir au sein de la pyramide sociale n’ont aucun intérêt à ce que ces idées subversives [4] ne se transmettent trop.
« Ceux qui profitent de cette ignorance, sous tous les régimes, ne sont pas prêts à permettre la diffusion de cette connaissance. Surtout que le déficit informationnel, l’ignorance, sont facteurs d’angoisse et que ceux qui en souffrent sont plus tentés de faire confiance à ceux qui disent qu’ils savent, se prétendent compétents, et les paternalisent, que de faire eux-mêmes l’effort de longue haleine de s’informer. »
Le seul moyen de sortir de ce bourbier serait donc de « réinventer les relations interindividuelles », au niveau mondial si possible. Sinon, ne reste que la fuite dans l’imaginaire…
« C’est le propre de la condition humaine et c’est l’éloge de la fuite, non en arrière mais en avant, que je suis en train de faire. C’est l’éloge de l’imaginaire, d’un imaginaire jamais actualisé et jamais satisfaisant. C’est la Révolution permanente, mais sans but objectif, ayant compris des mécanismes et sachant utiliser des moyens sans cesse perfectionnés et plus efficaces. Sachant utiliser des lois structurales sans jamais accepter une structure fermée, un but à atteindre. »
Benjamin
Notes :
[1] Nul besoin - n’est-ce pas - d’évoquer ici Bourdieu. Vous êtes lecteurs trop cultivés pour un si évident rappel…
[2] « Il y a bien Edgar Morin, Michel Serres ou d’autres scientifiques plus engagés dans la société civile ou dans la reliance disciplinaire, au-delà de la spécialisation, mais tous restent dans un humanisme bien plus classique. Penser en laboratoire et ne pas étendre à la société et à la possibilité générale d’une prise de conscience de l’homme sur son fonctionnement nerveux ou cérébral : comme s’il y avait trop d’intérêt au fond à ce que cet être humain reste prisonnier de ses habitus comportementales », souligne ainsi un certain Guillaume Bryon, sur le site Culturopoing.
[3] Ainsi du milliardaire américain Warren Buffett affirmant : « La lutte des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de la remporter. »
[4] Comme toute théorie scientifique tendant à éclairer et remettre en cause le système de domination existant. Comme toute philosophie politique allant dans ce même sens. Evidemment, une théorie qui mêle les deux…
Envoi par Jean Saint-Vil : http://gaspardnocturne.blogspot.com/search/label/Saint-Vil%20Jean
POUR LES ENFANTS DE MON PAYS
Laisse-moi
pleurer
Tous les enfants
De mon pays
Dont l'avenir
Est
derrière eux.
Laisse-moi
pleurer
Tous les enfants
De mon pays,
Sans pain ni père,
En
proie à toutes
Les privations.
Laisse-moi
pleurer
Tous les enfants
De mon pays,
Sans toit ni
droits
Sauf le droit
De souffrir
Au quotidien.
Laisse-moi
pleurer
Tous les enfants
De mon pays,
Que l'on accable
De
tous les mots
Durs et méchants
Pour des vétilles
Ou
des larcins
Qui ne pèsent rien
Ou presque rien,
Eu
égard aux torts
Qui sont leur lot.
©
Jean SAINT-VIL
le
14 août 2011
Des
articles notables sur la santé, écrits par le
poète-géographe Jean Saint-Vil :
Haïti:
La grippe aviaire, ses premiers pas en
Haïti
http://www.lenouvelliste.com/articleforprint.php?PubID=1&ArticleID=59961
REDUIRE
LA MORTALITE CHOLERIQUE EN
HAITI
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/archives2010/30decembre/rapide.html#Article%203|outline
dans
:
http://www.jj-pat-rey.com/INTERNET-TRIBUNE-LIBRE/archives2010/30decembre/rapide.html