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Article 1 : L’URGENCE D’UN AUTRE REGARD
par Jean-Jacques REY
Article 2 : UNE EBAUCHE DE RE-CONSTRUCTION INTELLECTUELLE QUI RADICALISE...
par Gilbert MARQUÈS
Article 3 : PLANETE PERSONNE HUMAINE... PARADIS FISCAUX...
par Guy CREQUIE
Article 4 : UN G-20 POUR RIEN ET LA REPONSE DU SUD
par Damien MILLET, Éric TOUSSAINT, Juan Manuel BUENO SORIA (envoi de ACTUWA !)
DOSSIER : AFRIQUE : CONTINENT EXPLOITE, POPULATIONS SPOLIEES ET MEPRISEES : des liens
*** Article 5 : L’AFRIQUE DE MONSIEUR SARKOZY
par Etienne SMITH (envoi de Christian JOLI)
*** Article 6 : SITES CONTAMINÉS EN CÔTE D'IVOIRE
par PNUE : Programme des Nations Unies pour l'environnement (envoi de Yves DROLET)
*** Article 7 : MEMOIRES REVEILLEES : Traite des Noirs
par Claire DUFOUR-JAILLET (envoi de Christian JOLI)
***Article 8 : SILENCE SUR 47 : Une censure d’Etat
par Jean Luc RAHARIMANANA (envoi de Michel THION)
Article 9 : CEUX QUI NE VOUS IMPORTENT PAS NOUS IMPORTENT BIEN
par Üzeyir Lokman ÇAYCI
L’URGENCE D’UN AUTRE REGARD
Le
6 mai 2007, dont l’anniversaire arrive bientôt, est une
date à oublier au plus vite. Ce jour-là, notre «
grandeur » nationale a été aspergée par
des motopompes qui puisaient dans les égouts de la Cité
; là où circulent, les eaux les plus sales du simplisme
et de la négativité : les reliefs d’une
souffrance, pourrait-on dire… Mais l’Histoire, elle,
n’oublie pas, même s’il faut parfois attendre des
siècles pour voir ressurgir les cadavres du placard. Elle ne
s’arrêtera pas au déni, fût-il d’une
immense collectivité ou d’une époque.
Un jour, le peuple français, coincé dans un jeu institutionnel, désuet, devra rendre compte de son choix ou de l’absence de son choix... Il a oublié son histoire à lui, pour s’en remettre une nouvelle fois à la « providence », dans le chant des sirènes du matérialisme : pauvre société de consommation ! Nous avons vu de fait, un abandon d’intelligence à la gouverne d’un clan d’opportunistes et d’arriérés qui ne pensent qu’à leurs profits, et qui se cachent derrière des masques de carnaval, mus par une idéologie réductrice de l’humain... Notre réputation en a pris un rude coup sur l’étiquette, et pourtant elle n’avait pas besoin de cela !
Je crois même que partout, chez les gens intègres : à Droite, à Gauche, au Centre ou nulle part (! ) au sein du corps social, dans toutes les catégories et de toutes les conditions, jusqu’aux plus fidèles serviteurs de l’Etat et en particulier dans les forces de l’ordre, il y a beaucoup de gêne et de stupéfaction. Ils sont une majorité ainsi et plus que l’on pense… Car enfin ! c’est la nation qui est avilie, les valeurs républicaines, trahies, par une politique honteuse de discriminations, de divisions et de régression sociale. Il y en a qui aiment se faire haïr ; mais à ce compte-là, on se fait toujours rattraper par la « patrouille », et on oublie facilement que le pouvoir est éphémère : tel un jour qui croyait le tenir, fut le lendemain rendu au désert, comme une vulgaire pierre dans la chaussure ! …
Nous sommes devenus la risée du monde entier : c’est simple, aujourd’hui, être Français, ce n’est plus un honneur, mais une tare ! Discutez, voyagez, vous verrez ! Un peuple qui cherche son sauveur et ne sait choisir que son bourreau, n’attire que la commisération.
Une chose qu’il faut apprécier chez les anglo-saxons, c’est qu’en général, même s’ils les combattent férocement, ils apprécient souvent ceux qui défendent leur identité, contrairement à ce qu’on voudrait leur faire dire… Donc les carpettes ou les bravaches, les caméléons et les Ganelon auraient plutôt tendance à les répugner, même en considération de la « real politics », suivez mon regard vers l’ouest…
Pour
cibler une des grandes déceptions que nous donnons (nous,
Français) en ce moment, au monde, je vais relater une
conversation fort intéressante que j’avais eue, notée
dans mes carnets en date du 18 janvier 1994, avec un citoyen
d’origine malgache (je ne lui ai jamais demandé s’il
avait ses papiers en règle !). Il était d’une
grande sensibilité et d’une intelligence prodigieuse, et
il travaillait pour la Science en France. Il y avait fondé sa
famille. Nous l’appelions « Johnny » !
Il me parlait d’un public : étudiants, en majorité d’Afrique noire, francophone, dont il fallait, quelle que soit l’issue de leur cursus, préparer le retour aux pays d’origine. Voilà quels étaient ses arguments, je vous laisse juger de leur pertinence, moi, j’étais déjà acquis à la cause, ne serait-ce qu’au nom du bon sens ; et ; à la lumière de ce qui se produit aujourd’hui et de certains discours malencontreux, ils n’en ont que plus de valeur à mes yeux !
Il pensait qu’il fallait leur donner la possibilité, à ces jeunes gens, d’être utiles dans leurs pays d’origine, en étant porteurs de projets créatifs, capables d’animer, fortifier le tissu économique sur place ; en somme de faire d’eux, de potentiels acteurs sociaux.
Et pourquoi, quel intérêt pour nous, les Français ?
-Parce qu’ils seraient les ambassadeurs privilégiés de la technologie et de la culture française ; ce qui ne serait pas sans retombées économiques pour notre pays : des spéculations plausibles !
-Cela pouvait contribuer et renforcer le prestige de la France (pour un pays qui tient à son influence). Dans le cas contraire, boucs émissaires de la démagogie, notamment dans le cadre électoraliste, ces jeunes gens, renvoyés sans ménagement chez eux, risquaient à l’avenir de bloquer, de nuire aux bonnes relations entre la France et les pays d’origine. Par la suite, ces pays pouvaient se tournaient vers d’autres partenaires que la France ; puisque leurs élites en auraient une mauvaise considération. Le rejet par la France, de ces jeunes gens, pouvait aussi favoriser des mouvements anti-occidentaux, comme l’intégrisme religieux.
-La xénophobie : il fallait traiter ce problème de manière non radicale si on voulait éviter la réciproque, nuisible à nos intérêts de grande puissance économique : troisième puissance exportatrice (à l ‘époque : les premières années 90).
-L’exemple du Commonwealth démontrait que l’existence de relations privilégiées entre anciens colonisateurs et anciens colonisés pouvait être profitable aux deux partis.
-Si ces étudiants avaient été reçus, acceptés en métropole, quelque part le contribuable français avait déjà payé : c’était un investissement, il devait donc être rentable ! …
Ce qui n’était pas à négliger :
-Sur le plan psychologique, les étudiants, renvoyés chez eux, seraient brimés personnellement, et les gouvernements locaux ne s’occupaient guère de mettre à contribution leurs compétences ; car ils manquaient souvent des structures d’accueil, adaptées, pour mettre à profit ou simplement utiliser leurs connaissances acquises à l’extérieur.
-Pour ces jeunes gens, c’était ça : « si tu retournes au pays tout de suite, tu dois rentrer dans le service public ». Alors qu’il existait d’autres solutions : (privé, création d’entreprise, etc.) pour qu’ils aient un soutien, un partenariat avec des entreprises, des organismes, qu’ils auraient contacté au préalable en France, pendant ou après leurs études. Cela pouvait résoudre des problèmes de chômage.
-La mixité était envisageable, c’est à dire que des jeunes Français pouvaient faire équipe avec eux, en allant installer ensemble les projets dans les pays d’origine.
Il fallait se préoccuper du dialogue Nord-Sud.
-Renforcer les besoins solvables des pays du Sud, pour un développement plus harmonieux de la planète, eût été une bonne chose ; au lieu de se contenter de verser de belles idées… Cela aurait été aussi plus constructif que de verser des subsides, en pure perte, dans le tonneau des Danaïdes !
-Il s’agissait de retenir des projets concrets, financés, avec du suivi. Ainsi, on habillait, on donnait une raison d’être à la coopération technique, pour un réel développement des pays concernés. Parce qu’une motivation fondamentale était de mieux utiliser les compétences sur place : un ingénieur formé en France, faisait souvent le taxi en brousse, une fois revenu chez lui en Afrique !
-Certains savoirs acquis en France, ne pouvaient pas être utilisés dans les pays d’origine. La plupart du temps, les autorités locales les mettaient à l’écart. Ces jeunes souffraient de la méfiance et du désintérêt [comme en France actuellement pour une grosse part des diplômés !] car ils étaient des empêcheurs de tourner en rond, pour les castes dirigeantes ; alors qu’ils rêvaient de se sentir utiles.
-Aussi était-il important de se soucier que l’investissement, l’aide économique, pussent réellement profiter au développement de ces pays du Sud. Il en allait de notre intérêt, à nous, Français, d’avoir des clients solvables pour le commerce, CQFD ! Il s’agissait d’avoir une vision à long terme plutôt qu’une vision à court terme : celle qui était de vendre à tout prix de la technologie (usine clefs en main) qui ne profitait qu’à nos marchands et aux roitelets locaux, sans contribuer au développement général des pays concernés et à l’élévation de leur niveau de vie ; ce qui laissait ainsi d’immenses marchés en friche…
********
Vous croyez que les ahuris que nous avons en ce moment au gouvernement, eux qui mijotent dans leur mépris et leur insuffisance, se préoccupent vraiment de cela ? Les relations ont-t-elles vraiment évolué à ce sujet ? Moi, j’en doute, et pour tout dire, je crois que c’est pire aujourd’hui : ces dirigeants sont tombés dans le trou de la facilité ! Mais ce qui est certain, c’est que la donne a changé pour les pays du Sud, que l’ordre mondial est en train de se recomposer, et que l’Occident et la France en particulier, devront faire avec, sous peine de perdre complètement la face…
Jean-Jacques REY
Envoi par Gilbert Marquès :
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/PROSE/oeuvresamies/g-marques/index.html
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/POESIE/oeuvresamies/g-marques/index.html
http://www.conseilnationaldelaresistance.fr/
UNE EBAUCHE DE RE-CONSTRUCTION INTELLECTUELLE
QUI RADICALISE LES RELATIONS HUMAINES
Contrairement
à beaucoup en ce temps de crise financière, politique
et sociale, je ne crois pas qu'il puisse être fait totalement
table rase du passé pour la résoudre et donc de
l'acquit mis à disposition des générations
suivantes. L'étude de l'histoire m'a malheureusement permis de
m'apercevoir que c'est moins lui qu'il faut remettre en cause que les
interprétations qui en sont faites au travers d'exemples
souvent déformés parce que sortis de leur contexte. A
ce niveau-là, je fais en sorte de conserver une rigueur que
certains qualifient de scientifique.
Je me nourris à l'école du scepticisme et n'émets
d'hypothèse qu'à partir du décryptage des objets
que les fouilles mettent à jour, des écrits découverts
au fond de vieilles caisses entassées dans les réserves
de bibliothèques mais toujours en gardant à l'esprit le
contexte de l'époque. L'erreur commise par nombre d'historiens
des temps antérieurs consiste simplement dans le fait qu'ils
oubliaient de faire cette démarche et interprétaient à
partir du présent, ce qui a faussé bien des études
qui continuent néanmoins à faire autorité
notamment dans les milieux scolaires et universitaires. Je reste
ainsi persuadé qu'il faut donc connaître et comprendre
le passé qui est le nôtre pour apprendre à
connaître et comprendre le présent afin de pouvoir
prétendre bâtir un futur meilleur.
Je ne me lancerai pas dans une analyse détaillée de tout ce qui a entraîné la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Elle découle d'une certaine logique parvenue à son point culminant de sorte que nous allons devoir descendre la pente jusqu'à retrouver une plaine que j'assimile à une période de calme social. Ces sommets, tout au long de l'histoire, marquent des points de rupture avec des changements profonds de société dans tous les domaines ; sociaux, politiques, économiques, religieux. L'histoire m'a également largement démontré que jamais ces changements ne sont intervenus sans violence. Ils se sont toujours produits sous forme de guerres ou de révolutions fondamentales.
Peut-on ainsi interpréter les affrontements qui ont eu lieu à Strasbourg comme les prémices d'une telle révolution ? L'Etat Français actuel poursuit sa logique répressive notamment en réintégrant l'OTAN. J'y vois pour ma part les signes d'une coalition entre les états riches sinon puissants militairement pour enrayer le processus des changements sociaux nécessaires au niveau planétaire et ainsi conserver une illusion de pouvoir. Ces états se sentent menacés et le G 20 élargi l'a démontré parfaitement en continuant à vouloir conserver son hégémonie sur l'économie mondiale au détriment des pays pauvres ou en voie de développement auxquels des promesses ont été faites mais sous forme de miettes. Il ne saurait être question de les laisser devenir des partenaires égaux en droit mais de continuer à les exploiter et ceci rejoint cela.
Comment ? Pourquoi ? D'abord en renforçant les pouvoirs de l'OTAN qui, a priori, n'a plus de raison d'être puisque créée après la guerre de 40 pour barrer la route au communisme qui, tel qu'il existait, n'est plus. Alors, pourquoi ? Simplement pour empêcher ces pays de devenir de potentielles puissances à tous les niveaux et pour ce faire, se doter d'une force multinationale indépendante de l'ONU pouvant s'ériger en gendarme de la planète, rôle que ne veulent plus assumer seuls les Etats-Unis qui n'en ont plus par ailleurs les moyens. En ce sens, l'Afrique en particulier n'a rien à attendre de OBAMA qui bien que se refusant à le reconnaître, est obligé de pratiquer une politique protectionniste.
En face, se trouvent ceux qui refusent cet ordre mondial. Ils sont à l'œuvre lors de tous les sommets politiques et économiques et à chaque fois, ça se passe mal comme à Gênes. Certains s'interprètent comme pacifistes mais agissent comme des terroristes dans le sens où ils s'en prennent aux mauvaises cibles. A quoi sert-il de détruire des magasins, des voitures, les outils appartenant à des gens du peuple comme eux ? Pour abattre des symboles ? Je veux bien mais encore une fois, ils ne visent pas les vrais puisqu'ils se cantonnent aux quartiers pauvres sinon défavorisés, plongeant ainsi plus encore les populations touchées dans la précarité. Pourquoi n'envahissent-ils pas les beaux quartiers et mieux encore, pourquoi ne s'attaquent-ils pas véritablement aux responsables ? Parce que matériellement ce n'est pas possible ? Trop de flics qui protègent… C'est vrai et nous avons pu voir qu'à Strasbourg, les seuls habitants qui ont pu approcher les chefs d'état ont été triés sur le volet. Je suppose qu'une grande majorité devait être favorable à la politique sarkosienne et que ne pouvait être toléré le moindre dissident, si tiède fut-il.
Dès lors, comment procéder ? Personnellement, je préfère favoriser avant toute chose la concertation et la discussion pour essayer de résoudre les problèmes. L'erreur est humaine mais même si l'on se trompe, il vaut toujours mieux tenter de mettre en œuvre des solutions plutôt que de s'arc-bouter sur des théories irréalisables comme nous en pondent à foison nos énarques n'ayant de la réalité de terrain qu'une très vague idée. Ils vivent dans un autre monde qui n'est pas le nôtre et idéalisent la société selon un schéma statistique le plus souvent. Les chiffres certes, peuvent parler mais souvent pas suffisamment pour concrétiser ce qu'il se passe dans la vraie vie. Ainsi ne résolvent-ils rien surtout parce qu'ils pensent avoir la science infuse et n'acceptent de conseils de personne et surtout pas des spécialistes traitant les problèmes au quotidien. Ils les pensent trop impliqués pour avoir une vue exhaustive et croient que le recul est nécessaire pour envisager les solutions avec objectivité. Ils n'ont pas entièrement tort mais pas non plus complètement raison. Cependant, outre le fait que la démocratie a ses limites, nous nous trouvons actuellement face à un mur. Il est moins d'incompréhension que de refus d'entendre et d'écouter. Toutes les décisions sont unilatérales, sans discussion possible et prises au mépris des votes du parlement. Il faut se plier ou rompre. Pas d'autre alternative ! Et puisque le mur est sourd par définition, que faire ? Il reste l'action pour obliger l'autre à entendre ce qu'il se refuse à écouter puisque les belles déclarations d'intention dont le fond peut séduire, restent sans effet puisque non traduites dans les actes qui tendent à prouver le contraire de ce qui est promis. Les discours se tiennent devant un parterre de convaincus et les salles ne sont pas ouvertes aux contradicteurs, ce qui rend facile les constats d'approbation. Ils n'ont par conséquent aucune valeur et restent de la pure rhétorique.
L'action donc oui mais… laquelle ? Les grèves ? Les défilés unitaires et protestataires ? S'ils sont initiés par les syndicats qui sont partie prenante dans le système économique actuel qu'ils participent à maintenir, ils ne sont plus crédibles. Nous avons récemment vu que les décisionnaires des entreprises se moquent du tiers comme du quart de ces manifestations pour deux raisons. D'abord, la plupart ne résident pas en France et il s'agit le plus souvent de groupes internationaux aux têtes multiples qui se fichent pas mal des décisions nationales internes et bafouent allègrement le droit français ou européen. Ensuite, l'état est quasiment impuissant à pouvoir agir sur les décisions prises parce que ce sont des entreprises privées sur lesquelles il n'a aucune autorité. Pour prendre un exemple simple afin d'illustrer ce propos, je prendrai celui d'Arsilor Métal, racheté par le magnat indien de l'acier, qui ferme aujourd'hui des usines françaises alors que SARKOSY s'était engagé à les maintenir ouvertes et à sauvegarder les emplois. SARKO ne peut rien faire, quoiqu'il dise, à moins de nationaliser, ce qui serait pour le moins contradictoire avec sa politique de libéralisme sauvage. Sous sa houlette, le gouvernement prend par ailleurs des décisions pour maintenir les emplois en France et éviter les délocalisations mais il est désavoué par Bruxelles qui y voit une mesure protectionniste notamment envers les nouveaux pays membre de l'Union Européenne d'où recul et promulgation d'une loi édulcorée qui n'a plus de sens.
Alors, qui peut quoi et comment ? Seul maintenant le peuple tient son destin entre ses mains et c'est à lui qu'il appartient d'agir. Agir certes mais de façon plus radicale et plus seulement par des grèves corporatistes ou des manifestations de colère s'en prenant à des symboles qui n'en sont pas vraiment plutôt que de se fixer sur les véritables objectifs. Quels sont-ils ? Renverser l'ordre établi ? Peut-être mais surtout inverser la tendance libérale qui en est arrivée à ses limites pour parvenir à trouver une autre forme d'économie plus humaniste qu'humanitaire. Et pour y arriver, il va falloir non seulement s'armer de patience pour déboulonner les vieilles traditions mais aussi déraciner les anciennes idéologies. Il va falloir en créer de nouvelles non plus basées sur la seule économie mais tenant compte majoritairement du facteur humain. L'accouchement se fera probablement dans la douleur, la plupart des individus ne sachant pas maîtriser leurs émotions qu'ils expriment par la violence. Ils ont toujours agi ainsi depuis les temps les plus reculés et rien ne laisse présager qu'ils pourraient fonctionner autrement parce qu'ayant tout perdu, ils estiment n'avoir plus rien à perdre et que c'est par conséquent en détruisant qu'ils sont susceptibles de pouvoir reconstruire sans considération des conséquences et de ceux qu'ils entraînent dans leur chute. Le raisonnement est simpliste mais l'histoire, encore elle, le démontre amplement et notre époque n'échappe pas à cette caractéristique qui, en outre, met en exergue que si le monde a fait d'énormes progrès techniques, l'esprit de l'homme n'a pas évolué dans les mêmes proportions.
Agir donc mais pour répondre à la répression, s'organiser et s'attaquer véritablement aux décideurs, aux têtes pensantes et dirigeantes. Casser du matériel urbain ne sert à rien sinon à exacerber encore plus le fatalisme de la majorité des gens. S'inspirer de groupes qualifiés de terroristes peut par contre faire avancer les choses. Rappelons-nous en leur temps les actions des Brigades Rouges ou d'Action Directe qui s'en prenaient à des dirigeants despotes de certaines entreprises, à des hommes politiques, aux représentants des autorités. Devenons éventuellement les résistants palestiniens sur notre propre sol. Certains vont peut-être penser que j'exagère et que je prône l'assassinat pur et simple. J'y suis opposé humainement mais ça reste une éventualité à envisager si tous les autres moyens échouent et à condition qu'elle soit parfaitement ciblée. Elle n'est pas souhaitable mais nous nous y dirigeons tout droit vers. Ne nous voilons pas la face, certains y songent probablement déjà et ne manqueront pas d'y avoir recours si nécessaire. Ainsi les séquestrations de dirigeants d'entreprises contre lesquelles SARKO vient de protester, se sentant peut-être lui-même menacé. Fera-t-il dans ce cas appel à l'armée pour le défendre au risque de déclencher une guerre civile ? Nous allons vers des actions plus radicales, c'est une évidence. Elles commencent relativement gentiment mais qu'en sera-t-il dans un proche avenir ? Le sang appelle le sang et un peuple déchaîné devient vite aveugle et sourd pour laisser libre cours à son désir de vengeance. C'est son seul moyen d'exprimer sa frustration face aux injustices flagrantes que, dans une sorte d'inconscience, les médias attisent en faisant les gros titres sur les parachutes dorés, les salaires pharamineux de certains sportifs ou encore les sommes colossales débloquées pour combler l'impéritie des groupes financiers. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est impossible dans des pays réputés civilisés comme les nôtres parce que le peuple aujourd'hui ne comprend plus que puisse lui être refusé le minimum vital alors que par son travail, il participe à la richesse nationale dont la participation au bénéfice lui est retirée pour des raisons lui apparaissant fallacieuses. Tout est possible quand il y a exaspération et apparemment, pas d'autre issue.
Si nous ne voulons pas que ces changements aussi nécessaires qu'inéluctables se fassent dans un bain de sang, il va falloir accepter de se remettre en question et de canaliser les énergies pour les empêcher non seulement de se disperser inutilement mais surtout pour les engager à s'attaquer, elles aussi, aux vrais problèmes. Cela me semble pouvoir se faire comme au Portugal lors de "la révolution des œillets". Je le souhaite ardemment même si je reste sceptique.
Aussonne,
le 16 Avril 2009
Gilbert
MARQUÈS
Envoi par Guy Crequie : http://guycrequie.blogspot.com/
PLANETE
PERSONNE HUMAINE
PLANETE
TERRE = 2 NECESSITES MONDIALES !
(Appel
aux Etats –Institutions- Aux citoyens du monde)
Ce
film constitue une anticipation de ce que peut-être le monde
dans les années 2070-2080 si la conscience humaine universelle
ne décide pas au présent sans délai de modifier
ses modes de consommation et de comportement.
Certes,
dans ce film, la prise de conscience existe, mais il est bien tard,
et l’on y découvre certes en fiction mais cependant :
guerres pour l’eau, exodes massifs, camps de réfugiés,
fonte des glaces, invasion d’insectes, océans ayant
englouti des îles précédemment habités….Avec
toutes les incidences aussi sur les espèces animales,
minérales, végétales….Mais il est déjà
la catastrophe ! Certes, nous y découvrons également,
de nouveaux modes de transport et de chauffage, mais en 2075 !
Déjà,
tout ce que nous faisons maintenant, vaut pour les générations
futures et ne modifie pas le présent.
Il
faudrait impérativement, que les Etats décident
d’organiser massivement le
test carbone et se donnent les
moyens pour cela. A commencer, au niveau des administrations,
collectivités locales, entreprises, institutions, et
progressivement pour les particuliers en se dotant des moyens adaptés
et formés.
Certes,
il me sera répondu à juste titre que le coût
serait extrêmement élevé, mais l’avenir de
la planète, a t’il moins d’importance que le
redressement financier de l’appareil bancaire ?
Ensuite,
la prise de conscience et les possibilités de changer les
modes de vie et de comportement seraient réelles au présent.
Enfin,
si l’ONU lors du sommet du millénaire a pris des mesures
d’ici 2015 pour endiguer la pauvreté qui rappelons le,
pour l’UNESCO, est une atteinte intolérable aux droits
de l’homme comme peuvent l’être le racisme ou la
torture, ou le viol de femmes et d’enfants. Or, les résultats
en ces domaines sont difficiles, et la crise financière
internationale actuelle en constitue un sérieux frein.
Si
les médias, les Institutions, certes avec beaucoup de retard,
ont pris conscience de la nécessité de sauver la
planète terre, comme l’a écrit le philosophe
Lucien SEVE, longtemps le seul philosophe membre du comité
national consultatif d’éthique, dans son ouvrage
« L’homme « récemment publié,
ce même souci ne semble pas préoccuper
les médias, Etats et autres Institutions relativement à
la planète « être humain »
N’oublions
pas, que le développement
durable, motive en faveur de l’action contre le réchauffement
climatique, mais également et conjointement, s’agissant
de l’amélioration des conditions d’existence des
populations mondiales.
Ainsi,
si une prise de conscience tarde à se faire sur
l’environnement, dans les écoles, lycées, médias,
entreprises, administrations, etc., La prise de conscience
qu’il faut sauver la planète « être
humain » est encore bien plus en retard !
Que
des centaines de millions de personnes ne disposent pas du minimum
vital pour vivre décemment : se nourrir, se loger, se
soigner, se former, disposer des droits élémentaires de
respect et de dignité, bref, l’humanité tarde à
cette prise de conscience globale !
Ainsi, du Chef d’Etat ou de grande Institution à simple citoyen universel, il est impérieux de réagir et d’agir sur ces 2 terrains : sauvons la planète « être humain » et sauvons « la planète terre » !
© Guy CREQUIE
Poète
et écrivain français
Blog
http://guycrequie.blogspot.com
PARADIS FISCAUX ET LEVEE DU SECRET BANCAIRE ANNONCEE AU G20
EST-CE SUFFISANT = NON !
(Quelques arguments ci-dessous)
Le
secret bancaire = c’est terminé à indiqué
à Londres le Président français Nicolas
SARKOZY lors de sa conférence de presse à l’issue
du G20.Les paradis fiscaux ont fait l’objet de 3 listes
séparées selon la transparence et la coopération
de leurs agissements et déjà, un premier résultat
a été que les 4 pays classés en liste noire ont
demandé à coopérer.
Cette fois, à force d’indiquer qu’ils vont agir contre les paradis fiscaux, les Chefs d’Etat et de Gouvernement vont devoir s’y atteler, mais leurs décisions sont –elles suffisantes ?
Alors que la pauvreté est l’un des fléaux qui nourrit les guerres, le terrorisme et est considéré par l’UNESCO comme une atteinte aux droits de l’homme, que le sommet du millénaire a décidé d’ici 2015, de l’éradiquer pour moitié, sachons déjà, que la réalité des paradis fiscaux pénalisent les plus pauvres de recettes qui leur reviennent, et dont les dirigeants, y compris parfois, cachent l’argent qu’ils détournent.
Avec
les estimés 8300
milliards d’euros
qui y sont cachés, il pourrait s’en résoudre
quelques unes des grandes questions pour l’humanité
telles : celles du droit à se loger, se soigner, se nourrir,
éduquer les enfants, combattre le VIH Sida et autres maladies,
contribuer au règlement de l’accès à l’eau
potable et l’énergie, bref, avoir une planète qui
concilie développement durable et sauvegarde de l’écosystème.
Simplement, le G20 n’a pas réglé la question de la traçabilité : ne nous leurrons pas, s’agissant des conventions bilatérales : les sociétés françaises du CAC 40 les sociétés américaines et celles d’autres pays ont des filiales dans les paradis fiscaux et il n’a ni registre, ni comptabilité, ni organe de contrôle. Il faudrait désigner un commissaire aux comptes avec l’obligation de conserver les comptes.
Les paradis fiscaux : ils servent à contourner la législation internationale pour ne pas payer d’impôts avec y compris, des transferts d’actifs de pays du nord vers le Sud qui n’en bénéficient pas d’ailleurs.
Il faut s’attaquer aux structures mêmes du fonctionnement des paradis fiscaux car, même la CITY de Londres, peut-être un refuge de régimes fiscaux spéciaux pour les non résidents.
Les conventions bilatérales par pays : elles peuvent mettre 10 ans à se réaliser et nos politiques, pendant ce temps, jureront qu’ils s’attaquent bien au problème puisque des solutions sont en cours.
Il pourrait être gagné du temps, avec une convention internationale de l’ONU concernant les paradis fiscaux. Je ne suis pas un expert financier et simplement simple citoyen, j’ai des avis sur la question. Ainsi, nos dirigeants nantis d’une panoplie d’experts bien rémunérés, ont seulement à avoir la volonté politique de s’attaquer complètement au problème, mais peut-être alors, que ce n’est plus de régulation du capitalisme dont il serait question, mais de la recherche d’un autre système économique.
D’ores
et déjà il est plein de possibilités gratuites
ou quasiment gratuites en ces périodes de crise, exemples : la
proposition de loi déposée par les sénateurs
OBAMA (tiens ce nom nous dit quelque chose) COLEMAN et LEVIN en
février 2007. Sinon, écoutons ce que propose l’ancienne
juge d’instruction Eva JOLY lors d’une interview en
France sur la chaîne de télévision France 2 ce
matin du 7 avril lors de l’émission télé
matin à 7H45 : Rien, n’oblige les Etats à
accepter les fondations et autres trusts où sont cachés
les actifs. Les bénéfices des entreprises devraient
obligatoirement être publiés pays par pays. Sinon, et à
titre d’exemple, d’expliquer comment elles peuvent
réaliser des gains fantastiques d’argent aux Bermudes, à
Jersey, etc. Et ce alors, qu’elles n’y ont aucun salarié,
que dans les pays où elles produisent vraiment des biens ou
des services…
© Guy CREQUIE
Poète
et écrivain français
Blog
http://guycrequie.blogspot.com
Envoi
de Actuwa ! : http://www.actuwa.org/ga-in_francais.html
pour
CADTM
(Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde)
:
http://www.cadtm.org/spip.php?article21
La „table“ du FMI (là où l'on parle de la dette des pauvres...)
© AFP
UN G-20 POUR RIEN
par Damien Millet, Éric Toussaint
Page d'origine : http://www.cadtm.org/spip.php?article4274
Les
effets d’annonce ne manquent pas autour du sommet des 20 pays
industrialisés et émergents (G20) réuni à
Londres les 1er et 2 avril pour apporter des solutions à la
crise. Mais bien avant la clôture du sommet, les conclusions
sont connues : le G20 ne sera pas à la hauteur de l’enjeu.
Au-delà de la publication dans la presse spécialisée d’un projet de communiqué final très insuffisant, la raison en est simple : le sommet du G20 n’a pas été mis en place pour apporter de véritables solutions, il a été convoqué à la va-vite une première fois en novembre dernier pour sauver la mise des puissants et tenter de colmater les brèches d’un capitalisme en pleine crise. Impossible, dès lors, qu’il apporte aux peuples du monde entier des alternatives suffisamment radicales pour inverser la tendance. Initié par ceux qui profitent du rapport de forces actuel, le sommet du G20 est structurellement incapable de choisir des pistes de nature à modifier en profondeur ce rapport de forces. Quand un chef d’Etat ou le directeur d’une institution internationale est arrivé à son poste grâce au soutien des grands créanciers et des multinationales, il ne va pas chercher à fragiliser le pouvoir de ses précieux soutiens.
Comme la situation est intenable du fait de la crise financière internationale, le G20 va chercher à limer les dents de ce système prédateur au lieu de le mettre hors d’état de nuire. L’opinion publique va donc être priée de regarder dans deux directions qui doivent servir à cristalliser l’exaspération : les paradis fiscaux et les rémunérations des dirigeants de grandes entreprises.
Il faut abolir les paradis fiscaux, cela va de soi. C’est facile à décider. Il suffit d’interdire aux entreprises et aux résidents d’avoir des actifs dans ou d’entretenir des relations avec des partenaires situés dans des paradis fiscaux qui sont tout à fait identifiables. Les pays de l’Union européenne qui fonctionnent comme des paradis fiscaux (Autriche, Belgique, Grande-Bretagne, Luxembourg…) et la Suisse, qui est signataire des accords de Schengen, doivent lever le secret bancaire et mettre fin à leurs pratiques scandaleuses. Mais telle n’est pas l’orientation prise par le G20 : quelques cas emblématiques seront sanctionnés, des mesures minimales seront demandées aux pays concernés, et une liste noire des territoires "non coopératifs" soigneusement épurée (la City de Londres, le Luxembourg ou l’Autriche ont obtenu de ne pas y figurer) sera dressée. D’ailleurs, une telle liste existait déjà, mais au fil du temps, la quasi-totalité des pays en avait été rayée. On va donc reprendre les mêmes et recommencer.
Par ailleurs, les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises, incluant parachutes dorés et bonus divers, sont proprement scandaleuses. En période de croissance, le patronat affirmait qu’il fallait récompenser ceux qui prenaient des risques et apportaient tant de profits aux sociétés (nous ne parlons pas là des travailleurs, vous l’aurez compris !) afin qu’ils ne partent pas ailleurs. Maintenant que la crise est solidement installée et que les entreprises creusent leurs pertes, les mêmes continuent de justifier des revenus faramineux. Le G20 va "encadrer" ces rémunérations, pour une durée limitée (jusqu’à fin 2010 en France). La logique elle-même n’est pas remise en cause, on en gomme juste l’aspect insupportable pour la faire perdurer.
Au-delà des questions des paradis fiscaux et des super-bonus des patrons, pour lesquelles aucune sanction éventuelle n’est spécifiée, les pays du G20 vont continuer de renflouer les banques, mais sans en prendre le contrôle pour imposer d’autres orientations que celles qui ont échoué depuis plusieurs décennies et qui ont conduit à la crise actuelle. Le G20 ne manque pas de rappeler qu’il va lutter contre le protectionnisme, comme s’il était inadmissible de vouloir protéger les secteurs vitaux de son économie. Le libre marché et la dérégulation forcenée ont conduit au fiasco, le G20 en tire des conclusions que les populations ne peuvent accepter : il cherche à sauvegarder coûte que coûte ce libre marché, apanage des puissants qui ne veulent rien lâcher de leur domination face aux plus faibles.
Peu importe au G20 si le FMI a été un acteur central dans l’imposition des politiques d’ajustement structurel depuis les années 1980, au contraire, le G20 veut le remercier d’avoir été le grand ordonnateur des privatisations à outrance, de la libéralisation de l’économie, de l’ouverture des marchés et de la réduction drastique des budgets sociaux. Le FMI, bien que discrédité et délégitimé au niveau mondial, va être remis au centre du jeu politique et économique grâce à un apport de fonds d’ici 2010.
Un petit coup de peinture sur un monde en ruines, voilà la démarche du G20. Seule une forte mobilisation populaire pourra permettre de bâtir des fondations solides pour construire enfin un monde dans lequel la finance est au service des êtres humains, et non l’inverse. Les manifestations du 28 mars furent importantes : 40 000 personnes à Londres, des dizaines de milliers à Vienne, Berlin, Stuttgart…, sur le thème "Que les riches paient pour la crise !". La semaine d’action mondiale convoquée par les mouvements sociaux du monde entier lors du Forum social mondial (FSM) de Belem en janvier a donc eu un écho de tout premier ordre. Ceux qui ont annoncé la fin du mouvement altermondialiste se sont trompés, celui-ci démontre qu’il est parfaitement capable de réussir de grandes mobilisations. En France, les 29 janvier et 19 mars derniers, les salariés, les sans-emplois, les jeunes ont affirmé avec force qu’ils veulent d’autres solutions à la crise que celles qui consistent à sauver les banquiers et à obliger ceux d’en bas à se serrer une fois de plus la ceinture.
En contrepoint du G20, le président de l’Assemblée générale des Nations unies, Miguel d’Escoto, a convoqué une réunion générale des chefs d’Etat pour le mois de juin et a demandé à l’économiste Joseph Stiglitz de présider une commission qui fera des propositions pour répondre à la crise globale. Selon certains documents préparatoires, les solutions proposées sont inappropriées, mais elles auront le mérite d’être soumises à la discussion de l’Assemblée générale des Nations unies. Pourquoi la presse fait-elle le silence autour de cette démarche ? Pourquoi le quotidien Le Monde participe-t-il à une campagne de discrédit international à l’encontre de Miguel d’Escoto qui a eu le courage de saluer l’importance du FSM de Belem, qui a pris activement parti pour la défense du peuple palestinien et s’est prononcé contre toute attaque contre l’Iran sous prétexte de mettre fin à son programme nucléaire ? Poser la question, c’est y répondre.
Une nouvelle crise de la dette est en préparation au Sud, elle est la conséquence de l’explosion de la bulle de la dette privée immobilière au Nord. La crise qui touche aujourd’hui l’économie réelle de tous les pays du Nord a provoqué une chute des prix des matières premières, ce qui a réduit les recettes en devises avec lesquelles les gouvernements des pays du Sud remboursent leur dette publique externe. De plus, le "credit crunch" a provoqué une hausse du coût des emprunts des pays du Sud. Ces deux facteurs provoquent déjà des suspensions de remboursement de la dette de la part des gouvernements des pays les plus exposés à la crise (à commencer par l’Equateur). D’autres suivront.
La situation est absurde : les pays du Sud sont des prêteurs nets à l’égard du Nord, à commencer par les Etats-Unis qui ont une dette extérieure totale de plus de 6 000 milliards de dollars (le double de la dette externe des pays du Sud). Les banques centrales des pays du Sud achètent des bons du Trésor des Etats-Unis. Ils devraient au contraire former ensemble une banque du Sud démocratique afin de financer des projets de développement humain. Ils devraient quitter la Banque mondiale et le FMI qui sont des instruments de domination. Ils devraient développer des relations de solidarités Sud-Sud comme le font les pays membres de l’ALBA (Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Honduras, Dominique). Ils devraient réaliser un audit des dettes qu’on leur réclame et mettre fin au paiement des dettes illégitimes.
Le G20 va veiller à préserver l’essentiel de la logique néolibérale : il est déterminé à rétablir la sacro-sainte croissance, dont le contenu n’est jamais interrogé, et à "résister au protectionnisme". Les principes erronés sont de nouveau martelés : le G20 réaffirme son attachement à "une économie mondiale ouverte basée sur les principes de marché", donc son soutien au dieu marché n’est pas négociable. Le reste n’est qu’illusion.
Damien
MILLET, Éric TOUSSAINT
Références
:
Damien Millet est
porte-parole du CADTM France :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Damien_Millet
Eric Toussaint est président du CADTM Belgique
:
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Toussaint
*
______________________
*
LA REPONSE DU SUD AU G-20
par Juan Manuel Bueno Soria
Tandis
que les médias internationaux prétendent mettre en
avant les accords résultant de la réunion du G 2O,
affirmant qu’ils permettront au système financier
international bien endommagé de survivre , les pays du Sud
apparaissent comme voulant établir une nouvelle architecture
mondiale fondée sur le déploiement d’ efforts
financiers d’un impact élevé, comme la création
de nouvelles banques et la signature d’accords régionaux
novateurs.
Le
communiqué du G20, actuellement appelé «
Consensus de Londres », annonçant l’octroi au FMI
d’un milliard de dollars , n’est pas convaincant aux yeux
de la société internationale, bien que le communiqué
mette en relief d’autres mesures, comme la publication d’une
liste de paradis fiscaux et la fin du secret bancaire . En fait, on a
fait fi des attentes de plus de 180 pays qui n’étaient
pas présents, comme l’on a fait fi des recommandations
d’organismes indépendants qui s’étaient
donné pour tâche d’analyser le développement
de l’économie mondiale et de ses principales
variables.
Nonobstant la consolidation du FMI, la situation
mondiale reste incertaine ; au fond, nous nous trouvons bien loin de
la concertation portant sur un accord commercial durable.
Les
problèmes laissés en suspens par le Consensus de
Londres
La
déclaration finale de Londres ne met pas un terme aux
inquiétudes de plusieurs pays concernant la création
d’une devise plus consistante que le dollar américain
qui ,sans provoquer de trouble, faciliterait les échanges de
biens et de services au niveau mondial. Rappelons que peu de jours
avant la réunion, le président de la Banque Populaire
de Chine proposa l’introduction d’une devise stable qui
ne soit pas liée à un pays concret, proposition qui
serait profitable au système financier mondial. C’était
là une position semblable à celle de la Russie et du
Brésil.
De son côté, le Global Europe
Anticipation Bulletin, édité par la think-tank
LEAP/Europe 2020, publia dans l’édition internationale
du Financial Time du 24/03/09, une lettre ouverte adressée aux
participants du sommet du G20 sous le titre : « dernière
opportunité avant une dislocation politique globale ».
On y trouve les recommandations suivantes :
1. La solution de la crise s’appuie sur la création d’ une nouvelle monnaie de réserve internationale. Il est recommandé de « réformer le système monétaire et de créer une nouvelle monnaie de réserve internationale ». Et l’on prévient : « tant que le problème stratégique ne sera pas abordé et résolu, la crise ira en s’aggravant ». De même, il est suggéré que cette monnaie puisse être créée sur la base d’un panier de devises provenant des principales économies mondiales et qui pourrait être fonctionnelle dès le premier janvier 2010.
2. Il faudrait installer le plus vite possible les systèmes de contrôle bancaire. Cette lettre fait référence à la nécessité de créer un système de contrôle à l’échelle mondiale et demande la nationalisation rapide des institutions financières, nationalisation considérée comme l’unique moyen d’éviter que celles-ci n’entament un nouvel épisode d’endettement énorme.
3. Il faudrait veiller à ce que le FMI évalue les systèmes financiers nord américains, britanniques et suisses. Il est essentiel que pour le mois de juillet de cette année, le FMI présente au G20 une évaluation indépendante afin de connaître « les dommages causés par la crise aux trois piliers du système financier mondial »
La lettre ouverte se termine en remarquant que la « tâche du G20 consiste à rendre confiance à 6 millions [plutôt 6 milliards et plus ! NDLR] de personnes ainsi qu’à de nombreuses organisations publiques et privées ». Elle prévient également que si ces mesures ne sont pas prises « la dislocation géopolitique mondiale deviendra inévitable à la fin de cette année »
.../...
La
suite de l'article à :
La
réponse du
Sud
http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2013:la-reponse-du-sud-au-g20&catid=6:articles&Itemid=11
dans
le site à :
MICHEL
COLLON,
son équipe d' Investig’Action et ses invités
http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=1520&Itemid=29
Références
:
Juan
Manuel BUENO SORIA
docteur en droit, spécialiste en
Coopération Internationale. Université de Toulouse I.
France.
(pages
en
espagnol)
http://www.paginadigital.com.ar/articulos/2009/2009prim/noticias4/mundo-08042009.asp
http://www.rebelion.org/mostrar.php?tipo=5&id=Juan+Manuel+Bueno+Soria&inicio=0
http://revistafortuna.com.mx/contenido/index.php/author/buenosoria/
DOSSIER :
AFRIQUE : CONTINENT EXPLOITE,
POPULATIONS SPOLIEES ET MEPRISEES !
!
Pour saisir quelques uns des plus gros problèmes et caractéristiques :
France-Afrique.
Qui aide vraiment qui ? Les dessous de l'aide publique au
développement
http://survie.org/article.php3?id_article=1034
Le
Tsunamis de la croissance va broyer le continent noir
http://lesogres.org/article.php3?id_article=789
SEYDOU
BADIAN KOUYATE, ECRIVAIN ET ANCIEN MINISTRE DU MALI
"
Le malheur de l’Afrique vient de la Banque mondiale et du FMI "
http://www.seneweb.com/news/article/19512.php
APE
et recolonisations : Poison européen contre médiocrités
africaines
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=1986
Interview
de Sanou Mbaye, l’auteur de " L’Afrique au secours
de l’Afrique "
Crise
mondiale : « une occasion pour assurer la renaissance de
l’Afrique »
http://tchachadi.com/crise_mondiale_une_occasion_pour_assurer_la_renaissance_de_l_afrique.aspx
Les
Frontières mouvantes du continent africain
http://www.monde-diplomatique.fr/1999/11/MBEMBE/12706
NEPAD/NOPADA
: Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
:
nouvelle
politique ou nouvelle plaisanterie pour divertir l’Afrique ?
http://www.csdptt.org/article226.html
Le
Mirage européen et le malheur africain
http://www.lematin.ma/Actualite/Journal/Article.asp?origine=jrn&idr=110&id=56347
Le
Crime contre l’Homme en Afrique se nomme profit capitaliste
http://www.kayira.org/article12.html
Crise
au Darfour : le sang, la faim et le pétrole
http://humeursdejeandornac.blogspot.com/2009/04/crise-au-darfour-le-sang-la-faim-et-le.html
Robert
Mugabé l'insoumis et le bouc émissaire
http://www.france.attac.org/spip.php?article9387
Les
Pratiques illégales des transnationales : Le cas d'Elf-Total
http://www.france.attac.org/spip.php?article9589
Le
Meilleur de la Francafrique : Le GaBongoland
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=948
Chasse
aux Africains dans un bidonville de Johannesburg
http://www.rfi.fr/actufr/articles/101/article_66151.asp
Collectif
politique sida en Afrique : la France doit fournir les traitements
http://www.entretemps.asso.fr/Sida/2004_2005/avril.htm
Renaissance
Africaine. Une critique de l’Afrocentrisme et de
l’Afrocentricité
http://www.ananzie.net/Renaissance-Africaine
Afrique
Index, l'annuaire Internet de l'Afrique Noire
http://www.afriqueindex.com/Afrique/association/associations-afrique-4.htm
STATISTIQUE,
GEOPOLITIQUE ET ECONOMIE DES PAYS D'AFRIQUE NOIRE SUBSAHARIENNE
http://afriquepluriel.ruwenzori.net/statist-afrique.htm
Envoi de Christian Joli : http://echo.levillage.org/reporter/redacteur.cbb?idauteur=1682
L’AFRIQUE
DE MONSIEUR SARKOZY
Par
Etienne Smith
page
d'origine : http://www.mouvements.info/spip.php?article143
FABRIQUE
DES IDEES—Véritable
coup de force symbolique, le discours de Nicolas Sarkozy à
Dakar le 26 juillet dernier enferme l’Afrique dans les clichés
coloniaux et insulte son rapport au monde. 7 août 2007.
«
Il n’y a presque jamais de discours sur l’Afrique pour
elle-même. Dans le principe même de sa constitution, dans
son langage et dans ses finalités, l’énoncé
sur l’Afrique est toujours le prétexte à un
propos sur quelque chose d’autre, quelque autre lieu, d’autre
gens. Plus précisément, l’Afrique est cette
médiation grâce à laquelle l’Occident
accède à son propre inconscient et rend publiquement
compte de sa subjectivité. (…) Ce diagnostic peut
surprendre par sa sévérité. C’est oublier
que persiste encore, presque partout, le préjugé
beaucoup trop simpliste et trop étroit selon lequel les
formations sociales africaines relèveraient d’une
catégorie spécifique, celle des sociétés
simples ou encore des sociétés de la tradition. Qu’un
tel préjugé ait été vidé de toute
substance par la critique récente semble ne rien y changer :
le cadavre s’obstine à se relever après chaque
enterrement et, bon an mal an, le discours vulgaire et une part
importante des travaux prétendument savants restent largement
tributaires de ce présupposé »
(Achille Mbembe).
«
Le
problème de l’Afrique, c’est qu’elle est
devenue un mythe que chacun reconstruit pour les besoins de sa cause
». On ne saurait mieux dire ! Cette phrase, extraite du
discours de M. Sarkozy adressé à la jeunesse africaine
est sans doute la plus pertinente. Partant de ce constat, il est
légitime de s’interroger sur le mythe de l’Afrique
que construit Nicolas Sarkozy pour les besoins de sa cause.
Annoncé
comme un « discours de rupture » très attendu,
rarement discours n’aura été autant à côté
de la plaque. « Fraîchement accueilli », «
applaudissements à peine polis », rapportent les
reporters de grands quotidiens français ayant assisté à
l’événement. C’est que les amateurs de
rupture en ont été pour leur frais, entendant une
intervention dont l’arrogance le dispute à
l’ignorance.
Le discours est étonnant, tant
dans la forme que dans les thèmes choisis. Au lieu des
propositions attendues sur le nouveau format des relations
France-Afrique, le public a eu le droit à un long monologue se
voulant historico-philosophique sur ce que seraient l’Afrique
et ses problèmes. Le ton et la forme lyrique de cette adresse,
tout en hyperbole pour conter les « malheurs » comme la «
magie » du continent, s’inscrivent dans une longue
tradition d’arrogance et de monologue français sur
l’Afrique. Le contenu est à l’avenant. En résumé,
l’Afrique serait figée dans la répétition
du même, sans histoire, incapable d’universalisme et
imperméable au reste du monde. L’archétype de «
l’homme africain » (sic) qu’il construit de toutes
pièces, serait ainsi l’antithèse même de
toute idée de « rupture » que M. Sarkozy prétend
incarner. On peut trouver sévère le diagnostic de
l’historien et philosophe camerounais Achille Mbembe cité
en exergue. Mais le discours de M. Sarkozy est bien un modèle
du genre de ces « discours vulgaires », sourds à
l’évolution des connaissances et des idées. Et
même plus grave encore, car sanctionné par l’autorité
d’un chef d’Etat de la République française.
La
prise de parole
«
Le défi de l’Afrique, c’est d’apprendre ».
Cette sommation apparaît deux fois dans le texte, et en dit
long sur la distribution des rôles entre la France et l’Afrique
selon M. Sarkozy. Quoiqu’il s’en défende, il veut
administrer une leçon et faire la morale. « Ce que veut
l’Afrique (…) ce n’est pas que l’on pense à
sa place » avait-il pourtant prévenu. Le discours relève
cependant de l’exercice inverse : « tu crois que »,
« ce que tu veux, c’est », « ce que tu ne
veux pas, c’est »... Le ton est présomptueux et
paternaliste: « Le drame de l’Afrique, c’est »,
« Le problème de l’Afrique c’est », «
L’Afrique doit »… s’adressant à la
jeunesse africaine, la parole présidentielle prend la forme
d’une injonction, éminemment coloniale : « ne cède
pas à », « ne te coupe pas de », « ne
te laisse pas », « n’écoute pas », «
tu dois », « tu n’a pas besoin de ».
En
clair, M. Sarkozy dit à la jeunesse du continent ce qu’elle
doit faire de son passé, de son présent et de son
avenir, lui enseigne comment elle doit voir le monde, la France, et
elle-même ! Il y a là un problème de fond :
l’appropriation du constat de la situation du continent et la
formulation des remèdes appartient en premier lieu aux
Africains, sans quoi on ne sort pas du malentendu colonial. Ce ton
est symptomatique de l’incapacité à écouter.
Où le président Sarkozy a-t-il rencontré la
jeunesse africaine pour se prétendre oracle de ses aspirations
et porte-parole de ses intérêts? Le coup de force
symbolique est frappant, quand on sait que rarement président
français aura fédéré contre lui autant
d’animosité au sein des jeunesses africaines, et
d’origines africaines.
Ainsi le président
français vient-il chez ses hôtes leur expliquer quels
sont leurs problèmes et leur donner la marche à suivre.
Imagine-t-on un seul instant que M. Sarkozy se rende en Chine, en
Inde ou aux Etats-Unis et qu’au lieu de parler des relations de
la France avec ces pays, il prétende tirer à leur place
les leçons de leur histoire, faire la liste de leurs fautes et
de leurs charmes, leur dire ce qu’il faut faire, ce qu’il
ne faut pas faire, ce qu’il aurait fallu faire et ce qu’il
aurait fallu ne pas faire ? Ce genre de discours serait proprement
impensable dans les pays de l’Afrique anglophone. Plus épatante
encore est la généralisation du discours : M. Sarkozy
prétend parler de « l’Afrique » et des «
Africains ». S’il reconnaît en une phrase la
diversité du continent, c’est pour ensuite gloser sur
son ensemble, pris comme essence. Imagine-t-on le président
français se rendant au Vietnam et s’adresser à «
l’Asie » et aux « Asiatiques », aller au
Chili et s’adresser à « l’Amérique
Latine » et aux « Latinos » ?
En somme M.
Sarkozy ne semble pas s’être libéré du
complexe colonial qu’il décrit pourtant si bien. Les
colonisateurs ont fauté, nous dit-il, car « ils
ont dit à tes pères ce qu’ils devaient penser, ce
qu’ils devaient croire, ce qu’ils devaient faire
». C’est sans doute ce qui autorise M. Sarkozy à
dire aux fils ce qu’ils doivent penser, ce qu’ils doivent
croire et ce qu’ils doivent faire…
Négrologie
surannée
Ce
qui a sans doute le plus surpris le public dans le discours de M.
Sarkozy, c’est cette obsession étonnante, voire cette
délectation suspecte, à présenter les arguments
d’époque sur, comme on disait, « l’infériorité
des nègres » ou la « mentalité
primitive ». On s’étonne qu’il glose quatre
fois sur le sujet, tant cela revient à enfoncer des portes
déjà ouvertes… Il s’oppose ainsi
courageusement à « ceux
qui jugent la culture africaine arriérée, ceux qui
tiennent les Africains pour de grands enfants
». La complaisance à présenter des arguments
qu’on réfute avec évidence est pour le moins
étrange. Est-ce le signe que l’auteur des propos a du
faire un long chemin sur lui-même, qu’il a encore besoin
de se convaincre de ce qu’il dit ?
Au fil de
l’intervention, cela devient même franchement surréaliste
: « L’homme
africain est aussi logique et raisonnable que l’homme européen
». Ah bon merci, on ne savait pas ! « Le
drame de l’Afrique n’est pas dans une prétendue
infériorité de son art ou de sa pensée ou de sa
culture (…) [il] ne vient pas de ce que l’âme
africaine serait imperméable à la logique et à
la raison
». Là encore, merci bien, quelle découverte ! «
Je
suis venu te dire que tu n’as pas à avoir honte des
valeurs de la civilisation africaine, qu’elles ne te tirent pas
vers le bas mais vers le haut
». Merci, y’a bon !
Cette rhétorique
nous ramène des décennies en arrière. Quel beau
pari de modernité ! On se croirait à une conférence
des années 1930 aux débuts du mouvement de la négritude
où il fallait prouver que l’Afrique avait quelque chose
à prouver. Singulier retard que voilà, en 2007, sur
l’évolution du monde et des idées.
*******
Ethnologie
de l’immobile
« Le mythe et la fable seraient ce qui, ici, dirait l’ordre et le temps. L’invocation du temps des commencements suffirait. Empêtrées dans une relation de pure immédiateté au monde et à elles-mêmes, de telles sociétés seraient incapables d’énoncer l’universel (…). Le temps, « toujours déjà-là », « depuis toujours », y serait stationnaire. D’où l’importance de la répétition et des cycles, et la place centrale qu’occuperaient, dans la vie effective, les procédures de l’enchantement et de la divination, ainsi que les stratégies d’accoutumance, par opposition à celles de la rupture. L’idée même de progrès viendrait s’y désintégrer. (…) En lieu et place de l’individu, on aurait des entités captives des signes magiques, au sein d’un univers enchanté et féerique où la puissance d’invocation remplacerait la puissance de production, et où le merveilleux, la fantaisie et le caprice cohabiteraient non seulement avec la possibilité du malheur, mais avec son actualité » (Achille Mbembe).
Cette
même ringardise intellectuelle se retrouve dans la description
qui nous est faite de l’Afrique, tout en généralisation
et essentialisation. Curieux choix que de s’adresser à
l’élite africaine (étudiants), dans une ville de
plus de deux millions d’habitants, cosmopolite à
souhait, pour parler de « l’homme africain » (sic),
réduit au type du paysan fermé à l’idée
de progrès. Cette description de « l’homme
africain » est en fait une recherche de l’origine des «
malheurs » de l’Afrique, et M. Sarkozy l’a
identifié pour nous : « Le
drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain
n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan
africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons (…)
ne connaît que l’éternel recommencement du temps
rythmé par la répétition sans fin des mêmes
gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout
recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure
humaine, ni pour l’idée de progrès. Dans cet
univers où la nature commande tout, l’homme échappe
à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme
moderne mais il reste immobile au milieu d’un ordre immuable où
tout est écrit d’avance. Jamais il ne s’élance
vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée
de sortir de la répétition pour s’inventer un
destin. Le problème de l’Afrique est là ».
Rien de neuf depuis Hegel et sa Raison
dans l’histoire
(1830), pour qui l’Afrique, siège de la barbarie, des
forces de la nature, et continent de l’immobile, ne faisait pas
partie de l’histoire universelle. « Tels
nous les voyons aujourd’hui, tels ils ont toujours été.
(…). Elle [l’Afrique] n’a donc pas, à
proprement parler, une histoire… Ce que nous comprenons en
somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique
non-développé, entièrement prisonnier de
l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de
l’histoire universelle » ; « L’Afrique,
aussi loin que remonte l’histoire, est restée fermée,
sans lien avec le reste du monde ; c’est le pays de l’or,
replié sur lui-même, le pays de l’enfance, qui,
au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé
dans la couleur noire de la nuit
». Le président Sarkozy fait donc sienne la
vision ancienne, et discréditée depuis longtemps, de
l’Afrique comme continent des « naturels ». Ce
continent serait, par excellence, celui du merveilleux et du magique,
celui des « cultes à mystères ». D’où
la célébration des poèmes décrivant
l’Afrique comme une terre peuplée d’«êtres
fabuleux qui gardent les fontaines, chantent dans les rivières
et se cachent dans les arbres ». Certes, le continent connaît,
comme tous les autres, ses mythes et légendes. Mais qu’y
aurait-il de si particulier en Afrique pour justifier qu’on s’y
appesantisse à ce point ? Pourquoi cette omniprésence
du champ lexical de l’ancestralité, de la nuit, de
l’immobilité, décrivant un continent à la
fois enfant et ancestral : « jadis », « du
fond des âges », « village », «
ancêtres », « ancestral », « nuit »,
« depuis des millénaires », « éternel
recommencement », « la répétition sans fin
», « tout recommence toujours », « la nature
commande tout », « immobile », « ordre
immuable », « écrit d’avance », «
éternel présent », « se répète
», de « siècles en siècles » «
aube des temps », « nuits des temps ». Certes, «
chaque peuple a connu ce temps de l’éternel
présent » nous dit-il, mais pour mieux souligner que
l’Afrique elle, y serait restée !
Cette reprise
des clichés ridicules sur le continent ne peut s’expliquer
que par la grande ignorance de M. Sarkozy.. On ne peut que lui
souhaiter de consulter les innombrables ouvrages d’histoire du
continent, il y trouvera tout ce qu’il faut de variations
régionales, de temporalités différentes, de
ruptures et de continuité, de sociétés organisés
et d’Etats, d’innovations sociales et politiques, de
branchements avec le reste du monde, qui n’ont pas attendu le
colonisateur pour se manifester. Bref, comme toutes les régions
du monde, le continent a une historicité que M. Sarkozy
gagnerait à connaître. Peut-être, puisqu’il
était à l’université de Dakar, aurait-t-on
du lui suggérer d’assister à quelques cours
d’histoire dans cet établissement avant de prononcer sa
leçon magistrale. Car la France ne peut plus se payer le luxe,
et le ridicule, d’analyser l’Afrique du XXIème
siècle avec les outils intellectuels du XIXème.
Croit-il,
par ailleurs, que le « paysan africain » (sic) refuse la
pompe électrique, le téléphone portable, la
connexion Internet, l’école pour ses enfants ? Sait-il
que le paysan se fait vendeur, boutiquier, chauffeur, migrant, qu’il
regarde les matchs de la Coupe de la ligue, suit les courses
hippiques de Longchamp dans les journaux, que ses enfants ou
petits-enfants lui téléphonent de Dubaï, Shanghai,
Barcelone, Milan ou New York ? « Le paysan africain »,
voilà ce que le moderne Sarkozy retient de l’Afrique, au
lieu de s’intéresser à ses ingénieurs, ses
entreprises, ses chercheurs, ses cyber-cafés, ses ateliers,
ses associations, bref les talents contemporains, qui certes font
souvent face à des coupures d’eau ou de courant
intempestives, mais qui ne se découragent pas, et sont
nullement prisonnier d’une quelconque « tradition ».
Pour eux, pas un mot de M. Sarkozy, qui, tout à ses
stéréotypes, ne doit tout simplement pas les voir. A
défaut d’avoir convaincu quiconque que l’Afrique
serait le continent de l’éternel retour, le discours du
président Sarkozy a au moins confirmé l’éternel
retour des clichés sur l’Afrique.
L’Afrique
dans les têtes
Dans
son discours, l’Afrique est enfermée dans une «
mentalité africaine » (sic) ou une « âme
africaine » (re-sic), objet de tous les fantasmes. Qu’est
ce que la
« mentalité africaine », si ce n’est un
artefact créé par le discours pour tenter de résumer
un continent et ses centaines de millions d’habitants à
un archétype, le paysan prisonnier de « coutumes »
et des « traditions ». Les sociétés
africaines, comme toutes sociétés ont des pratiques
sociales transmises à travers les générations.
Mais elles n’ont jamais eu le caractère figé que
M. Sarkozy leur attribue. Ne sait–il pas que toute tradition a
été une invention ? Ce discours essentialiste sur
l’Afrique crée de toute pièce une dichotomie
simpliste entre modernité et tradition, rupture et répétition,
et se piège lui-même. Paradoxe d’un propos,
victime du stéréotype et empêtré dans
l’illusion de la tradition qu’il prétend combattre
: il fabrique ainsi de toute pièces une identité
africaine figée mais complètement imaginaire, pour
ensuite se plaindre qu’elle est figée, et mieux
l’opposer au mouvement, qui viendrait d’ailleurs. Ceci
pour tenter d’accréditer l’idée que
l’identité africaine serait un frein au développement
et à l’entrée du continent dans l’histoire.
Cela revient à s’enfermer dans une impasse, soi-même
et son interlocuteur : si c’est votre essence, votre identité
même qui est cause de tous vos malheurs, que reste-il alors, si
ce n’est le suicide ? A nul moment, dans cet exercice, le
péremptoire négrologue ne se demande ce que lesdits
Africains pensent de leur soi-disant tradition immuable, si ce
qu’il construit comme vérité du continent n’est
autre chose que le fruit de ses propres stéréotypes.
Tout l’argumentaire repose sur la prémisse bien fragile
et indéfendable d’une Afrique « ancestrale »
et d’une identité soi-disant irréductible au
reste du monde. « L’Afrique
a fait se ressouvenir à tous les peuples de la terre qu’ils
avaient partagé la même enfance. Elle en a réveillé
les joies simples, les bonheurs éphémères et ce
besoin de croire plutôt que de comprendre, de ressentir plutôt
que de raisonner
(…) ». C’est là de la paraphrase du plus
mauvais Senghor, qui cantonne les habitants d’un
continent dans le monde des sens et de la foi, de l’émotion,
de l’enfance et de la féminité selon les
stéréotypes d’époque, tandis que la raison
serait la spécialité du reste du monde, et
singulièrement de l’Occident. En effet, cette
présentation de l’Afrique vise aussi à se
rassurer soi même, comme le souligne Achille Mbembe, à
la suite de Valentin Mudimbe : « l’Afrique
en tant qu’idée et en tant que concept a historiquement
servi et continue de servir d’argument polémique à
l’Occident dans sa rage à marquer sa différence
contre le reste du monde. A plusieurs égards, elle constitue
encore l’antithèse sur fond duquel l’Occident se
représente l’origine de ses propres normes, élabore
une image de lui-même et l’intègre dans un
ensemble d’autre signifiants dont elle se sert pour dire ce
qu’il suppose être son identité
».
Ainsi décrite, qu’est-ce
que l’Afrique peut apporter au monde ? « La mystique, la
religiosité, la sensibilité, la mentalité
africaine » nous dit M. Sarkozy. Jusque dans ses arts,
ajoute-t-il, l’Afrique rappellerait l’enfance de
l’Occident… Ainsi décrite, l’Afrique ne se
suffit pas à elle-même, il lui faut quelque chose pour
combler son « manque », lui forcer l’ouverture au
monde, la rendre adulte, la sortir du cœur des ténèbres.
C’est là une réhabilitation implicite de la
colonisation, et l’on voit les accointances entre le discours
naturaliste et essentialiste sur l’Afrique et celui qui
souligne le rôle positif de la colonisation. M. Sarkozy
feint-il d’ignorer que le discours qu’il véhicule
est le même que celui qui a servi à légitimer
l’entreprise de conquête coloniale ? Visiblement, il n’a
toujours pas su s’extraire de la gangue de la « mission
civilisatrice ».
Sarkolonisation
Bien
qu’il ne cesse de répéter vouloir en finir avec
ce passé, le thème de la colonisation est omniprésent
dans le discours de M. Sarkozy. Si on s’en étonne, c’est
qu’on avait mal compris. Cette injonction à en finir ne
vaut que pour les autres, pas pour lui. Lui s’arroge le droit
de venir asséner ses vérités sur la question,
sans dialogue, avant de clore le débat définitivement.
M. Sarkozy ne dit pas que la colonisation a consisté
à « apporter la civilisation aux sauvages », comme
le fait Alain Finkielkraut. Il reconnaît du bout des lèvres
des « fautes » et des « excès ». Mais
en voulant jouer à l’équilibriste et faire la
part du positif et du négatif, cela laisse la fâcheuse
impression que les crimes et les fautes sont compensés par les
routes et les ponts. « Il
a pris mais il a aussi donné
». Serait-il légitime de prendre si l’on donne ?
Un village détruit est il compensé par une route
construite ? Des massacres sont ils compensées par l’ouverture
d’un dispensaire ?
Au lieu de s’enfermer dans un
débat in
abstracto,
fumeux et sans fin, sur le positif et le négatif, M.
Sarkozy n’aurait-il pas mieux fait de s’interroger sur la
prétention ridicule qu’il y a pour l’ancien
colonisateur à vouloir imposer le signe du bilan ? Le seul
pays au monde qui s’est donné le ridicule de voter une
loi pour proclamer le rôle positif de son impérialisme
doit-il aggraver son cas en tentant de vendre cette vision positive
au reste du monde ? Une mémoire partagée sur la
colonisation est sans doute nécessaire, mais certainement pas
dans les termes dictés par l’une des parties.
La
mémoire de l’esclavage connaît le même sort.
L’esclavage est certes reconnu comme crime, mais à
condition de reconnaître que « ce sont des Africains qui
ont vendu aux négriers d’autres Africains », comme
si cette évidence changeait quoi que ce soit. En faisant la
liste des fautes de l’Afrique, M. Sarkozy laisse la détestable
impression que ce qui est banni à domicile (la fameuse «
repentance ») serait une obligation pour les autres. Lui a le
droit de critiquer et de faire le procès de l’Afrique
prise dans sa globalité, mais que ses interlocuteurs ne
s’avisent surtout pas de le faire à la France, ce serait
la forcer à la repentance et lui manquer de respect. La
France de Sarkozy se veut juge et partie, les autres n’ont qu’à
se taire. Là encore, la parole doit être sienne, ou
nulle.
Haine
et culpabilité
Mais le principal péché des colonisateurs, selon Sarkozy, est le suivant : « Ils ont nourri la haine. Ils ont rendu difficile l’ouverture aux autres, l’échange, le partage ». Soit. Franz Fanon, Albert Memmi et Jean-Paul Sartre ont écrit des pages fameuses sur le sujet, mais dans un tout autre ton. Le président Sarkozy préfère s’appesantir sur les souffrances et l’amertume silencieuse des anciens colons mis en contraste avec la haine et le désir de vengeance qui habiterait les anciens colonisés. On voit donc à qui incombe paradoxalement la responsabilité première de l’échange infructueux : à l’ancien colonisé, qui ne nourrit que de la haine pour l’ancien colonisateur, qui lui, en revanche, n’était qu’ « amour » et « sincérité ». Plus loin dans le discours, la supposée haine née de l’interaction coloniale, devient même une caractéristique de l’Afrique contemporaine, une haine entre Africains: « Tu veux mettre fin au cycle infernal de la vengeance et de la haine ? ». Le motif de la haine et de la culpabilisation forcée que les Africains feraient subir à l’Occident et à la France en particulier, est dans la droite ligne des propos d’Alain Finkielkraut ou de Stephen Smith sur le « racisme anti-blanc ». A croire que le président, comme ces derniers, ne rencontre que des Africains pleurnichards et vindicatifs. Mais cette question renvoie plus à un débat franco-français qu’à l’Afrique proprement dit. Ce que semble ignorer le président Sarkozy, c’est que pour les jeunes générations présentes en Afrique, la colonisation n’est ni une obsession, ni même un sujet de débat. Ce qui fait débat et suscite de nombreux sentiments anti-français sur le continent, c’est bien la politique contemporaine de la France en Afrique. Si les ambassades de France à Lomé ou N’djamena sont à ce point honnies, cela n’a pas grand-chose à voir avec la France coloniale, mais tout à voir avec le soutien à bout de bras, envers et contre tout, de ces institutions au régime en place et de ce qu’elles ont signifié depuis les indépendances. En faisant l’impasse complète sur la période post-coloniale et dans le déni des politiques menées par Paris dans son pré carré depuis les années 1960, le président Sarkozy se prive des moyens d’intelligibilité des sentiments des jeunesses d’Afrique à l’égard de la France, fortement ambivalents au demeurant. Fondamentalement, Sarkozy et Guaino restent prisonniers de l’image qu’ils se sont construits de l’Africain obsédé par la colonisation. Ce qui explique sans doute la place disproportionnée qu’occupe ce thème dans un discours adressé à la jeunesse, qui attendait qu’on lui parle d’enseignement supérieur, d’investissements, de mobilité, d’opportunité d’échanges et certainement pas qu’on lui refasse l’histoire de la colonisation pour l’accuser d’ailleurs de n’en tirer que haine et rancune. Un mystère demeure : pourquoi Sarkozy ne s’est-il pas appliqué à lui-même son invite à la jeunesse africaine à ne pas « ressasser le passé » ?
Une
question d’héritages
Croyant
sans doute faire œuvre novatrice, le président français,
nous dit même ce qu’il convient de faire ce de passé.
Le dépasser, pour inventer l’avenir. « Le
problème de l’Afrique, ce n’est pas de s’inventer
un passé plus ou moins mythique pour s’aider à
supporter le présent mais de s’inventer un avenir avec
des moyens qui lui soient propres
». Qui n’est pas d’accord ? Ce qui pose problème,
c’est là encore : qui parle ? D’où
parle-t-il ? Qui est M. Sarkozy pour décréter ce que le
continent doit faire de son passé ? Faut-il théoriser
l’ingérence mémorielle ? Outre que la jeune
génération a déjà réglé
cette question, et qu’elle n’a pas leçon à
recevoir à ce sujet d’un président français,
tout peuple a le droit de s’inventer un passé et de se
raconter des histoires. La France, comme toutes les nations
européennes, n’a pas fait autre chose dans la
constitution de son nationalisme et de son histoire nationale, si
chers à M. Sarkozy. Ceci n’empêche aucunement de
préparer l’avenir et de soumettre ces mythes
nationalistes à la critique des historiens, mais certainement
pas des chefs d’Etats des autres pays. La déconstruction
des idéologies de l’âge d’or et des passés
recomposés de l’Afrique a été largement
opérée par des chercheurs tant africains
qu’occidentaux. Si l’exercice plaît tant à
M. Sarkozy, que n’encourage-t-il le travail de révision
critique des mythologies nationalistes de la France, et notamment sa
mythologie coloniale qu’il véhicule encore ? Enfin,
faut-il, comme le serpent qui se mord la queue, conjurer la jeunesse
de rejeter l’image de l’Afrique, toute de traditions et
d’immobilité, qu’il a lui-même brossée
: « N’écoute
pas, jeunesse d’Afrique, ceux qui veulent faire sortir
l’Afrique de l’histoire au nom de la tradition parce
qu’une Afrique ou plus rien ne changerait serait de nouveau
condamnée à la servitude
».
La focalisation du propos sur la colonisation
conduit le président français à exagérer
un supposé problème d’identité dont
seraient victimes la jeunesse d’Afrique, prise entre deux
héritages difficilement conciliables : « il
y a en toi deux héritages, deux sagesses, deux traditions qui
se sont longtemps combattues : celle de l’Afrique et celle de
l’Europe.
» Le procédé est classique : exagérer
l’opposition qu’il y aurait entre deux cultures réifiées
(l’occidentale et l’africaine), pour ensuite affirmer que
leur conciliation est difficile, bien que souhaitable. De cette «
aventure ambiguë », Samba Diallo en sait quelque chose.
Mais le débat tel qu’il se posait dans les années
1950, se pose-t-il de la même façon en 2007 ? S’adresser
à la jeunesse en ces termes, c’est avoir un train de
retard, c’est prêcher pour une synthèse culturelle
qu’elle vit au quotidien, un métissage qu’elle a
adopté depuis fort longtemps et qui n’a pas attendu les
bons conseils de M. Sarkozy pour s’exprimer.
L’Afrique
dans le monde
A
écouter M. Sarkozy, l’Afrique n’est pas dans le
temps mondial. Renvoyée à une altérité
radicale vis-à-vis du reste du monde, elle est ensuite sommée
de s’ouvrir à lui et d’apprendre : « la
Renaissance de l’Afrique commencera en apprenant à la
jeunesse africaine à vivre avec le monde, non à le
refuser
». On se demande bien où le président français
est allé chercher ce présupposé idiot selon
lequel la jeunesse africaine refuserait de vivre avec le monde
et aurait besoin d’un tuteur pour l’introduire? Les
jeunes du continent sont des acteurs de premier plan de la
globalisation à l’œuvre, ils comptent parmi les
premiers accoucheurs de la civilisation de l’universel par
leurs migrations, leur cosmopolitisme, leurs aller et retours entre
les continents. Les grandes métropoles du continent vivent au
rythme des pulsations du monde. Sa jeunesse ne demande qu’à
« s’élancer vers l’avenir ». On compte
sur M. Sarkozy pour ne pas l’entraver dans ses mobilités!
« La
Renaissance de l’Afrique commencera quand la jeunesse africaine
aura le sentiment que le monde lui appartient
». M. Sarkozy encourage les Africains à ne pas
refuser l’ « aventure ». Ignore-t-il comment on
appelle les migrants qui tentent la traversée du Sahara, de la
Méditerranée ou de l’Atlantique : les «
aventuriers » précisément. « Ouvre
les yeux, Jeunesse d’Afrique et ne regarde plus, comme l’ont
fait trop souvent tes aînés, la civilisation mondiale
comme une menace pour ton identité mais comme quelque chose
qui t’appartient aussi
». Ses yeux ne sont que trop ouverts, sans doute ne voit-elle
pas la même chose que Monsieur Sarkozy…
Etant
donné que dans la tradition de pensée que reprend M.
Sarkozy l’Afrique n’existe que pour autant qu’elle
a été colonisée par la France, on ne s’étonnera
pas de ce renvoi du continent dans le « hors-monde ».
Ce faisant, il fait l’impasse complète sur les relations
anciennes et multiples que le continent a entretenu avec les autres
continents, ses liens multiséculaires avec l’Asie, le
Moyen-Orient et la Méditerranée. Le «
désengagement du monde » de l’Afrique est un
mythe, tant l’extraversion ancienne et durable du continent a
été documentée. Ce qui interroge, au
contraire, c’est sa marginalisation contemporaine dans les
relations de pouvoir au plan mondial, qui n’excluent nullement
l’initiative historique et les marges de manœuvre. Encore
faudrait-il parler de ces processus au lieu d’en occulter
l’existence en glosant sur le soi-disant refus d’histoire
du continent. Son insertion dans le monde est une évidence
pour qui voyage et connaît le continent : la question
pertinente est de savoir sur quel mode se fait cette insertion ? On
pourrait sans doute dire que le continent, dans sa sphère
francophone, pâtit plutôt d’une extraversion trop
poussée de certaines de ses élites, qui souvent
s’imaginent plus devoir rendre des comptes à l’ancienne
puissance coloniale, qu’à leur propre population. Pas de
démocratie sans « accountability ». Peut-être
M. Sarkozy a-t-il parlé de ces questions avec messieurs Bongo
et Kadhafi au pouvoir depuis des décennies, avec, on s’en
doute, l’assentiment de leur peuple?
Pourquoi l’Afrique meurt
Le
détour par la colonisation permet au président Sarkozy
d’évoquer les « malheurs » actuels du
continent, pour nous rappeler que les seconds n’ont rien à
voir avec la première. “La
colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés
actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des
guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n’est
pas responsable des génocides. Elle n’est pas
responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du
fanatisme. Elle n’est pas responsable de la corruption et de la
prévarication. Elle n’est pas responsable des
gaspillages, de la pollution.”
Formulé ainsi, on ne peut qu’être d’accord
avec la proposition. On admire la répétition. On serait
d’ailleurs tenté d’ajouter à la liste,
après la pollution, les intempéries, les coupures de
courant, les embouteillages… Le problème n’est
pas d’attribuer ou non tous les problèmes contemporains
de l’Afrique à la colonisation (discours qui existe, et
qui n’a pas de sens, que M. Sarkozy croit majoritaire, alors
qu’il n’en est rien), mais réside dans le choix
des mots.
« Guerres sanglantes » : existe-il des
guerres qui ne sont pas « sanglantes » ? Il est si
courant, quand on parle du continent, d’accoler au terme «
guerre » l’adjectif « sanglant » ou «
cruel », sans parler de « tribal », que cela en
devient suspect. Où est la plus-value informative de
l’expression ? « Génocides ». Le
pluriel est étonnant, y’aurait-il comme une répétition
sans fin de génocides ? « Le fanatisme » : les
guerres de religions sont-elles particulièrement présentes
en Afrique subsaharienne ? Les difficultés du continent sont
bien réelles, mais pourquoi faut-il toujours en rajouter dans
le vocabulaire en intensité et en généralisation
? L’énumération, le présent de vérité
générale et l’hyperbole laissent entendre qu’il
y a là un comme une caractéristique du continent. Ce
renvoi de l’Afrique à la haine et la violence, comme
spécificité du continent, se retrouve dès
l’entame du discours, pour le moins étonnante: «
je
veux m’adresser (…) à vous qui vous êtes
tant battus les uns contre les autres et souvent tant haïs, qui
parfois vous combattez et vous haïssez encore mais qui pourtant
vous reconnaissez comme frères
». La question est : pourquoi l’auteur des propos
ressent-il ce besoin d’insister sur la haine et la guerre pour
s’adresser à son auditoire? Lui seul a la réponse.
Faut-il lui rappeler que l’immense majorité des pays du
continent n’est tout simplement pas en guerre?
Que
faire ?
A
l’inverse des passages consacrés à l’Afrique
éternelle et à la salutaire colonisation, au rayon des
perspectives d’avenir, le propos est étonnamment vague
et peu précis. Ainsi, par exemple, le président Sarkozy
dit appeler de ses vœux une « alliance
de la jeunesse française et de la jeunesse africaine
». « Alliance » : mot ne pouvait être
mieux choisi. L’alliance, le mariage, c’est effectivement
le choix que font de nombreux Européens et Africains, chaque
année en France et en Afrique et qui doivent se battre contre
les restrictions et la bureaucratie imposée par les lois
Sarkozy qui rendent la procédure de plus en plus compliquée,
longue et onéreuse… On attend donc une « rupture
» à ce sujet.
Autre projet, «
l’Eurafrique », dont on ne sait pas très bien ce
qu’il recouvre. Par contre, ce qu’on sait, c’est
qu’une « Eurafrique » bien réelle celle là,
existe déjà dans les têtes et dans le quotidien
de nombreux jeunes Africains et Européens, notamment rendue
possible par les migrations, la mobilité de l’une
et de l’autre, le métissage de l’une et de
l’autre. Mais là encore, elle se fait largement -en
France- contre les lois Sarkozy qui la décourage chaque fois
un peu plus. Cette Eurafrique ne se fera pas à distance,
chacun chez soi, avec un partenaire « assigné à
résidence ». Un conseil, donc, pour M. Sarkozy : écouter
cette jeunesse-là, plutôt qu’un dinosaure
politique tel Omar Bongo, sans doute très agréable
interlocuteur, mais dont les conceptions d’Eurafrique renvoient
sans doute plus à « la Communauté » des
années 1960, qu’aux aspirations de la jeunesse
actuelle.
La nécessité de la coopération
universitaire, enfin, est évoquée. Chiche ! Qu’il
demande donc à son ministre Hortefeux de faciliter la tâche
des chercheurs et doctorants africains, encore trop nombreux, qui
n’obtiennent pas leur visa pour se rendre à des
colloques scientifiques en France en raison des quotas.
En
attendant la rupture
Manifestement,
donc, le discours de Dakar restera dans l’histoire comme une
occasion ratée de rupture. Dans le discours, la seule
chose qui a changé avec le paternalisme chiraquien, outre la
complaisance en moins, c’est qu’il est désormais
accompagné de stigmatisation et de dénigrement. M.
Sarkozy promettait de rompre avec les « complexes »,
soulevant des espoirs, sans doute trop naïfs, de changement
fort. En fait de rapport « décomplexé »
avec l’Afrique, c’est « libéré du
complexe de culpabilité » qu’il fallait donc
entendre. Voilà pourtant une porte déjà bien
ouverte. Pour « libéré du complexe de supériorité
», il faudra donc encore attendre !
« J’aime
l’Afrique » nous dit pourtant Sarkozy. Devant une telle
proclamation d’amour, on ne peut que se montrer prudent et
rappeler, en guise de conclusion, la mise en garde de Vincent Hugeux
à propos des « faux amis » de l’Afrique : «
L’Afrique
crève d’être trop et mal aimée. (…)
Voilà un continent qu’il faudrait chérir un peu
moins, connaître un peu mieux et respecter davantage
».
Etienne
SMITH
Etienne Smith est doctorant au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) et ATER à Sciences-Po Paris. Il a co-dirigé le numéro 184 des Cahiers d’études africaines ("Parentés, plaisanteries et politique") et publié dans Raisons Politiques.
Pages
de référence :
http://www.mouvements.info/spip.php?mot284
http://www.nonfiction.fr/fiche-perso-246-etienne_smith.htm
http://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2004-1-page-157.htm
Pour
développer son info :
L’Afrique
de Nicolas Sarkozy, Analyse d’un discours présidentiel :
http://lmsi.net/spip.php?article666
"Achille Mbembe livre ici une critique argumentée du
discours adressé à « l’élite de la
jeunesse africaine » à Dakar le 26 juillet 2007 par le
président Nicolas Sarkozy, lors de sa récente visite de
travail en Afrique subsaharienne, et il explique pourquoi un tel
discours ne peut être « ni écouté, encore
moins pris au sérieux par ceux à qui il était
supposé s’adresser ». Ce texte est d’abord
paru sur le site "Africultures" :
http://www.africultures.com/php/
nous le reprenons ici avec l’autorisation de son auteur.
En
auraient-ils eu l’opportunité, la majorité des
Africains francophones aurait sans doute voté contre Nicolas
Sarkozy lors des dernières élections présidentielles
françaises." .../...
QUAND
SARKOZY DECLARE LA "GUERRE" A L'AFRIQUE :
http://www.alterinfo.net/QUAND-SARKOZY-DECLARE-LA-GUERRE-A-L-AFRIQUE_a11205.html
"Le 26 juillet 2007, à Dakar (Sénégal),
le Président Français Nicolas Sarkozy prononçait
un discours injurieux sur l'Afrique.
Le président
Sarkozy, prétextant avoir le langage de vérité,
a osé dévoiler le fond d'une pensée qui semble
être la parole officielle française. Un mois après,
ce discours continue de faire couler beaucoup d'encre et de salive en
Afrique.
Pour certains comme Jean François Bockel,
secrétaire d'Etat à la francophonie, le discours du
président français, permet de réactualiser le
débat sur l'Afrique. Quant à Dominique de Villepin,
ancien Premier ministre français, critique vis-à-vis de
la politique africaine de Nicolas Sarkozy, trouve que certains propos
« tenus à Dakar sur l'homme africain qui n'entrerait pas
suffisamment dans l'avenir » sont affligeants." .../...
Les
grandes imprudences de Nicolas SARKOZY :
http://www.letogolais.com/imprimer.html?nid=3195
"Le nouveau Président de la République
Française Monsieur Nicolas SARKOZY effectua à la fin du
mois de juillet 2007 un déplacement en Afrique (Libye,
Sénégal, Gabon). L'étape du Sénégal
fut marquée par un discours à (sic) «l’élite
de la jeunesse africaine» prononcé le 26 juillet 2007 à
l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
Dans son discours,
Monsieur SARKOZY, professa [ses] "certitudes" sur
l'histoire du continent africain; développa des thèses
à tout le moins approximatives et cru pouvoir faire la leçon
aux Africains sur une série de sujets et plus particulièrement
s'agissant des douleurs mémorielles liées à
l'esclavage et aux blessures de la colonisation.
Le discours
prononcé par Monsieur Nicolas SARKOZY à Dakar relève
ni plus ni moins que de divagations qu'accompagnent une singulière
méconnaissance de l'histoire du continent africain par ...
l'homme de la rupture ; par l'homme politique français qui
affiche régulièrement la posture de celui qui sait
tout, de celui qui a réponse à tout, de celui qui
dispose d'éminentes compétences pluridisciplinaires
(…)." .../...
Ibrahima
Thioub répond à Nicolas Sarkozy :
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2193
"Ibrahima Thioub, Professeur d’Histoire à
l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, répond au
discours que le Président de la République française
y a prononcé le 26 juillet 2007.
Le 26 août 1958, à
la place Protêt devenue depuis Place de l’Indépendance,
un de vos prédécesseurs, le Général
Charles de Gaulle, apostrophait la jeunesse africaine de l’Empire
français en des termes restés mémorables. Le 26
juillet 2007, dans l’enceinte de l’Université
Cheikh Anta Diop de Dakar, vous avez interpellé la jeunesse
africaine sur les questions majeures de l’avenir de l’Afrique
subsaharienne et de ses rapports avec la France. Nous aurions pu
sourire de cette répétition de l’histoire, en
pensant à la remarque de Karl Marx à Hegel dont vous
reprenez presque mot pour mot le poncif sur l’immobilisme de
l’Afrique. Nous avons au contraire pris le parti de vous
adresser la présente lettre, conscient que ce qui s’exprime
réellement dans vos propos concerne le devenir de millions
d’hommes et de femmes, d’Afrique et d’Europe."
.../...
Survie
France
http://survie.org/
"L'association Survie milite en faveur de l'assainissement
des relations franco-africaines, de l'accès de tous aux biens
publics et contre la banalisation du
génocide."
http://survie.org/-Une-association-militante-.html
"Survie
est une association (loi 1901) qui mène des campagnes
d’information et d’interpellation des citoyens et des
élus pour une réforme de la politique de la France en
Afrique et des relations Nord-Sud."
Campagne
"Bolloré : monopoles services compris. Tentacules
africaines :
http://survie.org/article.php3?id_article=170
"La
constitution de l’empire Bolloré
:
La stratégie africaine de Vincent Bolloré
et de son groupe est simple : elle consiste à contrôler
toute la chaîne de transport, plus quelques filières de
production hautement rentables. La vague de privatisations, imposées
par les institutions financières internationales, lui permet
de racheter le maximum d’infrastructures de transport et
d’élargir sa gamme de produits tropicaux (cacao, coton,
café, caoutchouc, huile de palme…). La gestion des
réseaux ferrés s’est ajoutée à
celle des ports et lignes maritimes pour maîtriser le coût
du transport de marchandises. Compte tenu du fonctionnement
économique et politique de nombreux pays d’Afrique
francophone, si l’on se donne la peine d’aller y
commercer et investir, c’est qu’on y escompte plus de
passe-droits et de profits qu’en France." .../...
ACCORDS
DE PARTENARIAT ECONOMIQUE :
http://www.france.attac.org/spip.php?article9480
"FIN
DE LA PRESIDENCE FRANCAISE DE l’UNION EUROPEENNE : LES ATTENTES
RESTENT GRANDES.
En commanditant un rapport sur les Accords de
partenariat économique (APE) à la députée
Christiane Taubira, juste avant le début de la présidence
française de l’Union européenne (UE), Nicolas
Sarkozy soulignait la volonté de la France de «
restaurer une relation de confiance entre l’Union européenne
et les pays ACP »" .../...
Elections
françaises : Non à la caricaturisation de l’Afrique
:
http://www.soninkara.com/forums/migrations/elections-francaises-non-a-la-caricaturisation-de-l-afrique-1495.html
"Au moment où les français viennent de porter
à leur tête Nicolas Sarkozy, la Ligue internationale des
journalistes pour l’Afrique (Lijaf) condamne la manière
dont ont été traités les sujets relatifs au
continent noir. Par Valentin Mbougueng.
La Ligue internationale
des journalistes pour l’Afrique (Lijaf) dénonce
fermement la caricaturisation de l’Afrique lors du débat
télévisé du 2 mai 2007 organisé par la
chaîne de télévision française TF1.
L’Afrique a été, au cours de cette émission
où débattaient les deux candidats en lice pour le
second tour du scrutin présidentiel français du 6 mai,
M. Nicolas Sarkozy et Mme Ségolène Royal, réduite
au Darfour et à l’immigration clandestine. Cette
présentation caricaturale d’un continent en pleine
émergence économique et politique, est totalement
inacceptable, et oralement condamnable car, outre qu’elle
contribue à perpétuer dans l’imaginaire collectif
la fausse image d’un continent en conflit et dont la jeunesse
évaluée par l’un des débatteurs à
plus de 400 millions d’âmes menacerait la France
d’invasion, est susceptible de participer à entretenir
autour des communautés africaines établies en France un
climat d’intolérance dont les conséquences
peuvent être dramatiques." .../...
Envoi
de Yves Drolet :
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/POESIE/oeuvresamies/y-drolet/index.html
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/PROSE/oeuvresamies/y-drolet/index.html
SITES
CONTAMINÉS EN CÔTE D'IVOIRE :
LE
PNUE DEMANDE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DE PAYER
Page
de référence (texte complet) à :
http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=485&ArticleID=5430&l=fr
New
York, 24 novembre 2006.
Le
Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a lancé
aujourd'hui un appel à la communauté internationale
pour qu'elle prenne en charge, au plus vite, les frais liés au
nettoyage et à la réhabilitation des sites contaminés
en Côte d'Ivoire, après le déversement en
août dernier de déchets toxiques par un affréteur
en provenance d'Europe.
L'appel a été lancé par Achim Steiner, directeur du PNUE, à la veille d'une réunion de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, indique un communiqué publié à Nairobi.
Selon les dernières estimations, les frais de nettoyage et de réhabilitation s'élèveront à 30 de millions de dollars, précise le PNUE. « La réunion se penchera essentiellement sur la question des déchets électroniques, un problème de plus en plus inquiétant étant donné la croissance du commerce international de produits obsolètes comme les ordinateurs et les téléphones portables », annonce par ailleurs le communiqué. « Mais la question du transport illicite de déchets dangereux vers des pays vulnérables par des opérateurs peu scrupuleux sera également une des grandes préoccupations des délégués », ajoute le PNUE faisant référence à l'affréteur en provenance d'Europe qui a déversé en août dernier des déchets toxiques aux alentours du port d'Abidjan.
Suite à une aide d'urgence initiale, la Côte d'Ivoire est maintenant obligé de puiser dans ses propres fonds publiques afin de payer une société privée pour la récupération, l'expédition et le traitement des déchets toxiques en France, a rapporté Achim Steiner. « Indépendamment de qui est responsable et qui ne l'ai pas, c'est le peuple d'une des plus pauvres nations du monde, peuple qui a déjà payé au prix fort le fait qu'un affréteur en provenance d'Europe ait déversé des déchets dangereux à Abidjan, qui est maintenant obligé de débourser des fonds pour les opérations de nettoyage et de réhabilitation nécessitées par cet acte irresponsable », a-t-il déploré.
Des délégués du monde entier se rendront la semaine prochaine au siège PNUE à Nairobi pour participer à la Conférence des Parties à la Convention de Bâle, mise en oeuvre pour aborder les questions liées au transport de déchets dangereux. M. Steiner a noté que bien que l’accent soit aujourd’hui sur la Côte d’Ivoire et son besoin urgent d’aide financière, ce cas est loin d’être un cas isolé. Il a affirmé que de tels incidents continueraient à s’intensifier tant que la réglementation internationale relative aux déchets toxiques, y compris celle de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL), n’est pas appliquée correctement et les failles de chacun des différents traités comblées.
Conformément à la Convention de Bâle, un pays exportateur de déchets toxiques doit d'abord obtenir une autorisation écrite auprès du pays importateur. Une autorisation détaillant les contenants et la destination des déchets doit accompagner le chargement tout le long du trajet. Dans le cas de commerce illégal, l'exportateur responsable est obligé de reprendre ses déchets et payer les coûts des dégâts et du nettoyage. Dans le cadre de l'application de la Convention, l'Union européenne interdit toute exportation de déchets dangereux de ses pays membres vers des pays en voie de développement.
Nota
:
En
vigueur depuis 1992, la Convention de Bâle réglemente
les mouvements transfrontières de déchets dangereux et
d’autres déchets, et exige de ses Parties qu’elles
fassent en sorte que de tels déchets soient gérés
et éliminés de façon écologiquement
rationnelle. Elle couvre les matières toxiques, explosives,
corrosives, inflammables, écotoxiques et infectieuses. Ses
Parties sont également tenues de réduire au minimum les
mouvements transfrontières, de traiter et d’éliminer
les déchets le plus près possible de leur lieu de
production, et de prévenir ou de limiter autant que faire se
peut la production de déchets spéciaux à la
source.
Communiqué
de presse du PNUE 2006/58F
© Programme des Nations Unies pour
l'environnement
Veuillez
consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus d'information
: http://www.un.org/french/newscentre/
Pour
compléter son information :
Secrétariat
de la Conférence de Bâle :
http://www.basel.int/
Site du Secrétariat de la Conférence de Bâle
sur le contrôle des mouvements transfrontières de
déchets dangereux et de leur élimination (en anglais)
Pollution
multiforme : L'Afrique, poubelle de l'Occident :
http://www.cipcre.org/ecovox/eco27/actual4.htm
"De nombreux déchets échappent à la
législation de plus en plus contraignante des pays développés
pour trouver asile en Afrique. Tour d'horizon.
De véritables
cavernes d'Ali Baba ! Ces magasins qui prospèrent depuis
quelques années dans nos grandes métropoles pourraient
bien être assimilés à de gigantesques poubelles.
Et même si, à la différence des poubelles
ordinaires, les objets ici font l'objet d'un commerce florissant, on
n'est pas moins interloqué par la diversité de ce
bric-à-brac extraordinaire qui représente un tableau
saisissant de ce que peut être le marché de la brocante.
Brocante ? Le mot est déjà fort usé pour
traduire la réalité de ce que cache, au fond, le
déversement massif dans les villes du Sud, d'objets usagés
à la nature aussi variée. Vêtements, voitures,
réfrigérateurs, médicaments, vaisselle, produits
alimentaires, cosmétiques… Tout y passe. Et tout le
monde, apparemment, y trouve son compte." .../...
Malgré
la convention de Bâle, l’Afrique reste un dépotoir
:
http://blog.mondediplo.net/2008-10-22-Malgre-la-convention-de-Bale-l-Afrique-reste-un
"A la fin des années 80, une série de
scandales – de la plage de Koko Beach au Nigeria à l’île
équato-guinéenne d’Annobon – révélés
par la presse locale et relayés par les médias
internationaux mettait cruellement en lumière la considération
que le monde occidental portait pour l’Afrique. Le continent
noir était devenu la poubelle du monde riche. Alors que
l’Europe se mettait à l’écologie, ses
résidus chimiques, remugles hospitaliers, et autres déchets
toxiques, sous-traités par des commanditaires souvent liés
à la mafia italienne, se retrouvaient débarqués
dans les décharges ouest-africaines avec le consentement
d’intermédiaires locaux liés aux dictatures alors
en place. « Même les gouvernements les plus pauvres, même
les gouvernements les plus corrompus avaient alors fini par prendre
conscience du danger que faisait courir le stockage définitif,
sans retraitement, de dizaines de millions de tonnes de métaux
lourds, d’acides, de solvants usagés, de cyanure et de
pesticides », rappelait alors le défunt géographe
Albert Didier Ogoulat, de l’université de Libreville
(Gabon)." .../...
L'AFRIQUE,
POUBELLE DE L'EUROPE ?
http://segoubreizh.free.fr/Poubellel.htm
"L'étau de la dette contraint le Sud à
accepter les industries polluantes du Nord. L'assujettissement du Sud
par la dette contribue ainsi à en faire la poubelle du Nord.
La FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture), dans un rapport récent, s'inquiète de
l'augmentation des déchets toxiques en Afrique. Les stocks de
pesticides sur le continent étaient estimés à 48
000 tonnes il y a un an. Aujourd'hui, le chiffre est de 120 000
tonnes." .../...
L’Afrique,
continent-poubelle :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=5862&lg=fr
"On peut y lire que les nouveaux maîtres coloniaux de
l’Afrique n’y voient pas seulement un réservoir de
matières premières à exploiter, mais encore un
continent où stocker les déchets toxiques et
radioactifs des pays riches. Même le Programme des Nations
Unies pour l’environnement (PNUE) le confirme dans des rapports
de 2005 et 2006, après la découverte, parmi les fûts
d’ordures « normales»immergés en mer et
poussés sur les plages somaliennes par le tsunami de décembre
2004, de fûts contenant des déchets radioactifs."
.../....
Matériel
informatique de seconde vie : L’Afrique, la poubelle !
http://www.lefaso.net/spip.php?article16694
"Les ordinateurs souvent obsolètes sont envoyés
dans les pays sous-développés sous forme de dons ou
simplement de marchandises. L’Europe, l’Amérique...
les pays développés ont trouvé un dépotoir
pour le matériel électronique usagé : l’Afrique.
Matériel électroménager, matériel
roulant, matériel informatique de seconde vie sont envoyés
en Afrique. A l’instar des autres objets désignés
sous le nom « France au revoir », le matériel
informatique, bien emballé conduit dans les pays pauvres, est
souvent hors d’usage, bon pour la poubelle. Ainsi, le continent
le moins équipé en matériel informatique est en
passe de devenir le plus pollué par ce phénomène."
.../...
La
Friperie occidentale, destructrice sur le long terme, elle sape
l'Afrique :
http://philippeportet.free.fr/Fripes.html
http://www.aep.asso.fr/evenements/PRESSE/fripe%20occidentale%20en%20afrique.pdf
.../..."CONCURRENCE ARCHI-DÉLOYALE" !
L'occidentalisation des modes vestimentaires joue à plein,
mais ce sont surtout les contraintes économiques qui
déterminent cet engouement. Car la plupart des Sénégalais
n'ont plus les moyens d'acheter des tissus dont les prix sont
désormais exorbitants (un boubou coûte entre 15 et
45 euros) ni d'acheter les vêtements neufs bas de gamme, vendus
sur les marchés. Et encore moins de passer commande chez les
tailleurs de quartier. Dans son petit atelier, au centre de Dakar,
Mamadou Dialo, 40 ans, ne sait plus quoi faire pour faire repartir
ses affaires. " .../...
Contamination
radioactive au Niger ?
http://www.afrik.com/article8346.html
Accusations de deux associations françaises contre le
géant AREVA
"L’entreprise nucléaire
AREVA est accusée d’avoir contaminé l’eau
des communes d’Arlit et d’Akokan au Niger. Sa filiale
Cogema, qui exploite les deux mines d’uranium depuis 1982,
n’aurait pas respecté les normes sanitaires imposées
par la réglementation française, afin de protéger
la population et les travailleurs de la radioactivité. Une
accusation soutenue par deux associations mais réfutée
par la multinationale. Selon une source nigérienne proche des
deux sites miniers dans les années 90, les eaux usées
seraient le principal danger de contamination." .../...
Un
Touareg contre la pollution nucléaire d'AREVA :
http://www.africatime.com/afrique/nouvelle.asp?no_nouvelle=379073
"RADIOACTIVITÉ - L'uranium de nos centrales est-il
vraiment si propre? A Arlit, petite ville minière au Niger,
les habitants vivent au quotidien avec la radioactivité.
Témoignage.
Il en impose avec sa tenue de Touareg,
Almoustapha Alhacen. Employé au Niger d'une des deux filiales
Areva, groupe français spécialisé dans le
nucléaire, le président de l'ONG Aghir In Man (le
bouclier de l'âme) est de passage ce soir à Genève.
A 20 h 15 à la Maison des Associations, il -révélera
la face cachée de l'extraction d'uranium, vécue au
quotidien dans sa petite ville d'Arlit. Son récit prend une
résonance particulière en Suisse, dont les cinq
centrales nucléaires se fournissent en partie chez Areva."
.../...
Afrique
quand c'est pas Areva c'est Barrick Gold et Banro :
http://nantes.indymedia.org/article/15014
les multinationales minières canadiennes n'ont rien a
envier dans leur sinistres méthodes néo coloniales a
leur cousine française Areva.
Solidarité
avec Ecosociété :
"Attaque à la liberté d’expression
: Écosociété est l’objet de deux SLAPP
(Acronyme anglais de Strategic lawsuit against public participation,
ou "poursuite-bâillon") Les sociétés
minières canadiennes Barrick Gold et Banro poursuivent les
Éditions Écosociété ainsi que les trois
auteurs de Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en
Afrique pour diffamation. Montant total exigé : 11 millions de
$ canadiens. .../... L’Afrique s’enlise dans la pauvreté
tandis que sociétés minières, pétrolières
et autres industries canadiennes s’y enrichissent infiniment.
Des documents fouillés provenant de sources d’information
internationales fiables et crédibles font état de
dévastation environnementale, de pillage systémique, de
corruption, de collusion avec des potentats locaux, seigneurs de
guerre ou dictateurs…Noir Canada. Pillage, corruption et
criminalité en Afrique est la synthèse et l’analyse
de ces travaux." .../...
Envoi
de Christian Joli :
http://echo.levillage.org/reporter/redacteur.cbb?idauteur=1682
pour
DiversCités
: http://www.diverscites.eu/
(1) (2) (3)
(1) esclavage : traite en Afrique
(2) carte commerce triangulaire
(3) voyage - Afrique équatoriale
MEMOIRES REVEILLEES
Organisé
par l’Association DiversCités
et la
Fondation
Européenne du Mémorial de la Traite des Noirs
à
Bordeaux, le 10 mai 2008
le
13 mai 2008
Pour
la troisième année consécutive, je me suis
rendue à Bordeaux pour le Mémorial
de la traite des Noirs et la Commémoration de l’abolition
de l’esclavage.
Le choix de rejoindre l’Association DiversCités
et la Fondation Européenne du Mémorial de la Traite
des Noirs pour cette célébration s’est fait à
partir de l’appréciation de la qualité de leur
démarche et de la valeur de leurs projets. L’association
DiversCités, présidée par Karfa Diallo
œuvre depuis plus de 10 ans à promouvoir les diversités
culturelles qui s’expriment dans les espaces nationaux. La
création de la Fondation Européenne du Mémorial
de la traite des Noirs, présidée par l’écrivain
Patrick Chamoiseau, a été annoncée à
l’Assemblée Nationale le 9 mai 2006, sous le haut
patronage de l’UNESCO
(Projet la Route de l’Esclave).
Leur objectif : Partager
nos mémoires pour ouvrir le futur à tous !
Pour
la troisième année consécutive, sur le même
lieu de célébration (le quai d’où partit
le premier bateau négrier) se sont tenues deux cérémonies
: le 10ème Mémorial de la traite des Noirs de
DiversCités et la 3ème Commémoration de
l’abolition de l’esclavage de la Mairie de Bordeaux.
En
2006, le représentant de la Mairie de Bordeaux
inaugurait la conférence internationale organisée par
DiversCités en saluant le travail de l’Association. En
2007, en fin de cérémonie, le groupe du Mémorial
de DiversCités rejoignait celui de la Mairie et une poignée
de main entre Karfa Diallo et Hugues Martin s’accompagnait du
vœu que la commémoration de 2008 réunisse tous
les acteurs concernés en une seule cérémonie.
Pour cette édition 2008, des barrières étaient
dressées entre les deux cérémonies et le groupe
de DiversCités était empêché par la police
de rejoindre la fin de la commémoration de la Mairie.
Au-delà du questionnement sur la légitimité d’empêcher des citoyens de rejoindre une cérémonie publique, au-delà des divergences qui ont pu amener à une telle radicalisation de la position du Maire de Bordeaux, j’ai laissé mon esprit voler au-dessus de ce lieu de mémoire : le quai où accostèrent et d’où partirent tant de bateaux impliqués dans la traite négrière. J’ai laissé mon esprit résonner à toutes les mémoires laissées en ce lieu.
Et
j’ai vu en ce 10 mai 2008, à quelques dizaines de mètres
l’un de l’autre, deux porteurs de mémoires, deux
mémoires lourdes à porter.
Karfa Diallo
portait le cri et la souffrance de millions d’esclaves déportés
et vendus. Son discours vibrant ponctué de « Pouvez-vous
seulement imaginer ? » retraçant le parcours de ces
hommes, femmes et enfants, s’est terminé par un appel à
tous « Pouvez-vous vous laisser toucher ? » et par la
reconnaissance de ceux qui sans relâche se sont tenus debout en
hommes libres. Moment de forte émotion au bord de la Garonne,
Karfa Diallo était visiblement encore très habité
par la vibration de son séjour à Fort de France autour
de la mort de Aimé
Césaire.
Du
côté « officiel », Alain Juppé,
en tant que Maire de Bordeaux, portait la mémoire des
hommes et des femmes impliqués ou simplement complices de la
traite négrière, la mémoire de ceux qui portent
encore aujourd’hui dans leur richesse les traces de ce crime
contre l’humanité. Il appelait à la vigilance en
s’appuyant sur les propos de son invitée, Mme
Michaëlle Jean, Gouverneure générale du
Canada, arrière arrière petite-fille d’esclave
: « Je
suis ici, dans cet ancien port négrier, pour saluer la mémoire
des millions d'Africaines et d'Africains déportés vers
les Amériques et réduits à l'esclavage. Je vous
invite à ne jamais relâcher votre vigilance devant le
moindre signe d'intolérance et de contrer par tous les moyens
l'incompréhension des uns qui engendrent trop souvent
l'exclusion des autres.
»
Deux mémoires réveillées, deux violences réactivées. Violence de la souffrance subie, violence de la souffrance infligée. Une violence qui blesse et meurtrit l’humanité de ceux qui l’ont subie et de ceux qui l’ont fait subir.
On ne réveille pas impunément les mémoires enfouies quand leur chair est faite de cris, de tortures et de mort, de mépris, de cécité et de surdité à la souffrance infligée. C’est un acte grave qui demande à être porté avec responsabilité et dignité et à être vécu dans un vrai recueillement, car il génère émotions fortes et douleurs violentes. J’ai déjà eu à vivre ce retour de mémoire dans des lieux comme la plage de Ouidah au Bénin ou dans la Maison des esclaves à Gorée au Sénégal.
En ce 10 mai 2008 sur le Quai des Chartrons à Bordeaux, j’ai eu le sentiment douloureux d’un tableau qui se réveillait sur la scène d’un théâtre antique. Un cri de souffrance lancé, un appel à la reconnaissance et à la délivrance de toutes les mémoires, ignorés et bafoués par ceux à qui ils étaient destinés. La violence de cette scène blessera et meurtrira encore nos humanités, notre humanité tant que la mémoire de cette horreur partagée n’aura pas été amenée à la lumière de façon commune, seule condition pour que les esprits trouvent enfin la paix.
En regardant couler l’eau de la Garonne, entre douleur et colère, j’ai tenté d’apaiser mon esprit en appelant de tous mes vœux : Honneur et dignité pour tous nos ancêtres. Fraternité basée sur la reconnaissance d’une mémoire commune : celle de l’esclave et du négrier qui regardent ensemble le désastre et la désolation laissés dans la mémoire collective. Fraternité entre deux frères ennemis qui choisissent fièrement et humblement de se regarder en face et d’agir ensemble pour rétablir honneur et dignité pour tous. Fraternité posée sur le socle d’un pacte ferme de dialogue non-violent et de respect mutuel.
Dans le cadre du projet « Les Voies du Souvenir » (travail de mémoire autour de l’esclavage qui se fait au Bénin) et dans le souhait de tisser un pont avec le Mémorial de Bordeaux, Prometra France est en cours de réflexion avec DiversCités et La Fondation Européenne du Mémorial pour bâtir un partenariat efficient entre nos organisations.
Merci à toi Karfa de porter bravement ce flambeau et comme disent les vieux guérisseurs Sérères de Malango : « Mboga Com », tous ensemble dans l’honneur et la dignité pour relever tous les défis.
Claire
DUFOUR-JAILLET
Présidente
Prometra France
Psychothérapeute - Sophrologue
Page
de référence :
PROMETRA
France :
http://www.prometra.org/france/france.html
Pour
développer son info :
DiversCités
:
http://www.diverscites.eu/
Slave
Trade Memorial European Foundation
Bureau: 37, rue du Colonel
Grandier Vazeille 33 000 Bordeaux
Tél: 00 33 05 56 99 14
62
"Basée
à Bordeaux, DiversCités est une organisation engagée
dans le travail de mémoire pour rendre la démocratie
plus forte en partageant les mémoires afin d’«ouvrir
le futur à tous ». Par son combat contre l'oubli de la
Traite des Noirs et de l'Esclavage, DiversCités affirme la
nécessité d'une Nouvelle Mémoire par la
valorisation de l’apport des populations issues de l'histoire
coloniale à la Liberté et aux Droits Humains.
Mouvement
d'Education Populaire, l'organisation propose, depuis une dizaine
d'années, diverses PUBLICATIONS, des interventions en milieu
scolaire et universitaire, des RESIDENCES par le biais de l'Ecole des
Mémoires, un PARCOURS dans les sites ainsi que l’organisation
de MANIFESTATIONS."
La
Traite négrière a développé les sociétés
occidentales et sous-développé l'Afrique :
http://fr.allafrica.com/stories/200904030560.html
"La traite négrière, qui a commencé au
15e siècle et dont l'Afrique a été victime,
relève de plusieurs causes qui sont aussi bien économiques,
politiques, historiques que géographiques. En fait, l'Afrique
a été victime du capitalisme occidental qui s'est
déployé à partir du 15e siècle.
Il
faut se rendre compte, et beaucoup de gens ne le savent pas, que les
Européens ne sont pas venus en Afrique pour réduire les
Africains en esclavage. Ce n'était pas leur but ! L'Afrique
intéressait très peu les Européens à
cette époque-là. Les Européens sont venus en
Afrique parce qu'ils cherchaient une route pour aller en Asie."
.../...
LA
TRAITE NÉGRIÈRE ET SES CONSÉQUENCES :
http://www.africa-onweb.com/histoire/traite-negriere.htm
"Il est très difficile d’évaluer avec
précision l’importance de la ponction démographique
opérée sur les trois cents années de traite
intensive (de 1550 à 1850). Les pertes en vies humaines
commençaient lors de la chasse aux futurs esclaves, se
continuaient pendant leur acheminement jusqu'à l’embarquement
sur la côte atlantique puis lors de la traversée. On
estime à 30% le nombre de captifs finalement débarqués
sur les côtes Américaines ou autres. C’est entre
20 et 100 millions d’hommes et de femmes, de surcroît
jeunes et donc en âge de procréer, qui furent perdus
pour le continent africain ; Cette déportation fut à
l’origine d’un bouleversement majeur des structures
politiques et économiques de l’Afrique.
L'esclavage fut (officiellement) aboli en 1833 (Grande-Bretagne), 1848 (France),1865 (Etats-Unis), 1963 (Arabie Saoudite) et 5 juillet ... 1980 en Mauritanie où l'O.N.U. estime la population actuelle d'esclaves à ... 125 000 personnes." .../...
Esclavage
et empires africains : une page d'histoire africaine :
http://nahlaciss.chez.com/
Bienvenue sur ces pages destinées aux enfants de la
diaspora africaine et à tous ceux qui s'intéressent à
ce continent. Moins connus que les civilisations qui se sont
développées à l' EST du continent,l'OUEST a eu
ses empires puissants, dotés de structures étatiques et
organisationnelles insoupçonnées : * Empire de Ghana ;
* Empire du mali ; * Empire songhoï.
L'Esclavage
: Un fléau aux multiples visages :
http://www.astrosurf.com/luxorion/esclavage.htm
"Le problème de l'esclavage étant considéré
comme le fléau des temps modernes, il n'est pas inutile de
rappeler comment il se développe dans nos sociétés
pour essayer d'endiguer son extension. Depuis janvier 2006, le 10 mai
est déclaré "Journée des mémoires de
la traite négrière, de l’esclavage et de leurs
abolitions". Cet événement renforce la "Journée
internationale pour l'abolition de l'esclavage" célébrée
le 2 décembre.
Pour commémorer cet anniversaire
lourd de sens, le Secrétaire général de l’ONU
Kofi Annan attire notre attention sur le fait que ce fléau
existe toujours. « De nombreuses formes d'esclavage persistent
comme le travail forcé et la main d'œuvre servile, le
travail des enfants et l'esclavage à des fins rituelles ou
religieuses » a-t-il déclaré. « Le monde
doit aussi faire face à une nouvelle forme d'esclavage, à
savoir la traite d'êtres humains, qui entraîne de
nombreuses personnes vulnérables, quasiment abandonnées
par les systèmes juridiques et sociaux, dans un engrenage
sordide d'exploitation et d'abus », a-t-il ajouté.
Par
la résolution 57/195 du 18 décembre 2002, l'Assemblée
de l’ONU a décidé de proclamer 2004 Année
internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage
et de son abolition." .../...
ESCLAVAGE,
SYSTEME ESCLAVAGISTE ET TRAITES NEGRIER :
http://les.traitesnegrieres.free.fr/index2.html
"Il est impossible de chiffrer avec précision le
nombre d'esclaves car, pour des raisons fiscales, la plupart des
maîtres fraudaient dans leurs déclarations. Ils
devaient, en effet, payer la capitation, un impôt par tête
d'esclave possédé. Or, beaucoup s'approvisionnaient, en
outre, clandestinement dans les îles voisines, surtout dans le
cas de la Guadeloupe où l'offre officielle d'esclaves était
toujours inférieure à la demande des colons. Durant les
périodes où l'île était occupée par
les Anglais, ces derniers y ont introduit plusieurs dizaines de
milliers d'esclaves." .../...
De
l'Antiquité à nos jours : L'esclavage, une réalité
qui dure :
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=16&ID_dossier=123
"L'esclavage a été pratiqué dans toutes
les sociétés sédentaires. Dans l'Antiquité,
c'était le sort qui attendait ordinairement les prisonniers de
guerre. Le mot esclave vient du mot Slave parce qu'au début du
Moyen Âge, les Vénitiens vendaient en grand nombre des
Slaves païens aux Arabes musulmans, lesquels faisaient une
grande consommation d'esclaves blancs tout autant que de noirs. Au
XVIe siècle, la colonisation du Nouveau Monde a suscité
de nouveaux besoins de main-d'œuvre. Les Européens ont
alors fait venir des esclaves d'Afrique, où ils n'avaient
guère de peine à trouver des vendeurs (marchands arabes
ou roitelets noirs). Aux Temps modernes (XVIIe et XVIIIe siècles),
l'esclavage et la traite ont suscité en Occident le
développement du racisme et du mythe de la supériorité
de la race blanche. Les gouvernements ont choisi d'encadrer
l'esclavage pour en limiter les abus, faute de pouvoir l'interdire.
C'est ainsi que Colbert et son fils, ministres de Louis XIV,
édictèrent le Code Noir en 1685." .../...
Eglise
catholique, apostolique, romaine mais encore négrière
et esclavagiste :
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=180
"Le 8 janvier 1454, le pape Nicolas V, par une bulle
spéciale au roi du Portugal Alphonse V, autorise le commerce
des nègres de Guinée, la traite et l’esclavage
des Africains. L’implication de l’église
catholique fut totale durant les 4 siècles de Traite des Noirs
et d’esclavage dans les colonies. Bénéficiaire
directe des services de l’esclavage, jouissant de nouveaux
territoires dans les colonies, la sainte église catholique par
son pape Eugène IV, recevait les meilleurs esclaves capturés
par la première expédition négrière en
1441, les autres esclaves étant vendus à prix d’or
à Lisbonne. La Traite des Noirs était née."
.../...
10
Mai 1802 : Déclaration de Delgrès, colonel résistant
à la restauration de l’Esclavage en Guadeloupe :
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=182
"En 1802, Napoléon Bonaparte décide de
restaurer l’autorité de la métropole sur la
Guadeloupe à l’instar des autres îles, sur son
chemin Louis Delgrès émérite soldat républicain
s’oppose jusqu’au sacrifice de sa vie. Il laisse une
déclaration pour la postérité qui témoigne
de la grandeur d’âme de l’homme et d’un idéal
d’égalité humaine des plus élevés
connu dans pareilles circonstances. Louis Delgrès (1766-1802)
est un officier républicain martiniquais envoyé en
Guadeloupe dans l’armée française où il
devait culminer au grade de Colonel d’infanterie. Maintes fois remarqué
pour ses faits de guerre sur le champ de bataille pendant les combats
entre Français républicains et Anglais royalistes,
Delgrès n’aura de cesse de lutter pour l’idéal
égalitaire de la république. Il fut d’ailleurs
fait prisonnier à deux reprises par les Anglais et déporté
en Grande-Bretagne." .../...
UNESCO
- Visite virtuelle de l'île de Gorée :
http://webworld.unesco.org/goree/fr/visit.shtml
Images
ou vidéo, accompagnées des commentaires du chef
conservateur de la Maison des Esclaves : Boubacar Joseph Ndiaye.
Visite des cellules pour les hommes, enfants et femmes, ainsi que de
'la porte du voyage sans retour'.
Envoi
de Michel Thion : http://michel.thion.free.fr/
pour
Jean
Luc Raharimanana, écrivain, Thierry Bedard, metteur en scène,
Jutta Hepke, éditrice, etc
Groupe de rebelles pendant une “soumission”
aux autorités françaises à Ambodiriana en septembre 1947.
Agence Nationale d’Information Taratra “Anta”. Madagascar.
SILENCE
SUR 47
Une
censure d’Etat
par
Jean Luc Raharimanana
_________________________________________________________
Objet
:
spectacle 47 / auteur Jean-luc Raharimanana / mise en scène
Thierry Bedard
créé le 19 septembre 2008
au
Centre Culturel Français Albert Camus / Antananarivo /
Madagascar
présenté le 26 septembre 2008
au
Festival des Francophonies en Limousin, puis en tournée en
France.
interdit à la diffusion le 5 novembre 2008
En septembre dernier, une équipe française et malgache a créé un spectacle intitulé 47, qui traite de l’insurrection malgache contre la colonisation française. Un spectacle qui “nous interroge sur les rapports entre colonisés et colonisateur, entre pouvoir actuel et passé, sur le silence de part et d’autre, sur l’écriture de l’histoire par le Nord et la nécessité d’interroger cette histoire par le Sud”.
A la demande d’une direction du Ministère des Affaires Etrangères, le spectacle 47, soutenu dès l’origine par Culturesfrance, et ayant reçu un avis favorable pour une tournée dans l’Océan Indien et l’Afrique Australe, a été interdit de diffusion dans les Centres Culturels Français et Alliances Françaises.
Après avoir demandé les raisons qui ont justifié ce retrait inacceptable au Ministre Bernard Kouchner, et à ses différents services, et étant sans aucune réponse, nous vous informons de ce qui s’apparente à une censure d’Etat. Censure contre laquelle nous sommes prêts à nous opposer.
Thierry
BEDARD
_________________________________________________________
Antananarivo,
le 30 novembre 2008.
47
vous-dit-elle quelque chose ? 29 mars 1947. Une date. Une simple
date. De printemps. De massacre. L’histoire de France
n’a-t-elle pas basculé ce jour-là sous les
assauts de quelques indigènes armés de sagaie, de lance
et de flamme ? Peut-on le dire ? Que l’histoire de France, la
grande histoire de France, s’est infléchie sous les
coups de quelques sauvages croyant fort à la puissance de
leurs amulettes et talismans ? La France eut-elle à partir de
ce jour-là les mêmes rapports, les mêmes liens
avec ses colonies ? N’a-t-elle pas choisi désormais la
répression et l’abandon de ses idéaux nés
de la Révolution de 1789 ? – Tous les hommes naissent
libres et égaux en droits… L’Indochine suivra
très vite, l’Algérie, le Cameroun…
Faisant suite aux promesses d’après-guerre d’accorder liberté aux colonies, faisant suite aux espoirs nés de la victoire contre le fascisme et le nazisme, Madagascar ou toute autre colonie ne pouvait-elle pas espérer vivre enfin hors domination, hors indigénat et humiliation perpétuelle ? Ce pays pouvait-il dépasser son statut de dominé, sortir de cette situation étrange d’infériorité accolée à sa « race » ? Pouvait-il mener sa propre histoire ? Les colonies ne pouvaient-ils plus faire confiance à la parole de la France ? Celle des Lumières, superbe promesse d’humanisme ?
Las, la France d’alors, 1946, choisit de maquiller les promesses et refusa toute idée d’indépendance. Rejetant l’idée d’autonomie dans l’union française proposée par l’Etat français, les Malgaches se soulevèrent, choisirent d’être rebelles. La politique a perdu, les armes ont parlé.
1947 ou cette arrogance, ce désir de ne pas lâcher sa proie - main d’œuvre, marchés et ressources des colonies…
1947 ou ce refus de reconnaître l’humanité pleine de l’Autre, cette soif d’exploitation prenant le pas sur toute autre considération…
Le 29 mars 1947, à Moramanga, les rebelles malgaches se lancèrent dans un assaut sans espoir.
Si la première nuit fut de victoire, les suivantes furent de cauchemar. Des massacres et des exactions en nombre, des fusillades sans fin et des exécutions sommaires. Des « enquêtes ». Des « questions ». Des dizaines de milliers de morts civils, de faim, de maladie. Des milliers de réfugiés en fuite devant la guerre, guerre coloniale. L’expérimentation de tout ce qui allait suivre en Algérie. En tout : l’impossibilité de chiffrer les morts, tant on a tué… 89.000 morts selon l’armée française en 1949. 11.000 morts, chiffre officiel et risible un an plus tard.
Les années suivantes furent de négation. Les années suivantes furent de silence. On brûla des archives. On classa des archives. On ferma des archives. On ne jugeât point. Sauf les Malgaches, coupables pour avoir refusé l’injustice du colonialisme.
A l’indépendance, promesse toujours d’une vie commune, dans une humanité partagée, dans un élan démocratique respectueux de chacun, dans des rêves de progrès universel. On appela cela coopération. Mutisme et complicité. Dictature. Corruption. Silence toujours. L’oubli a succédé. Les générations furent autant de couches de linceuls naturelles. C’est ce qu’on a cru.
La
parole insoumise.
Silence pèse sur la mémoire. Les langues se délient. Des hommes et des femmes voudront comprendre. Dans ce désir, réel cette fois-ci, de vivre ensemble. Des hommes et des femmes, au-delà des frontières de l’histoire et des rapports de force, voudront savoir. Pourquoi en 47, deux ans après le carnage, deux ans après le « plus jamais ça », pourquoi à Madagascar s’est perpétré l’un des plus grands massacres coloniaux ? Un massacre commis par les vainqueurs du nazisme ? Par ceux qui ont vu de près les horreurs de la guerre ?
C’est ce silence qu’explore le spectacle « 47 », créé en septembre 2008 au Centre culturel français d’Antananarivo, de concert avec Thierry Bedard, metteur en scène, de concert avec Sylvian Tilahimena et Romain Lagarde, comédiens malgache et français. Une histoire commune. Violente. Sensible. Un théâtre qui nous ramène dans ce désir de vivre ensemble, de comprendre ce qui a déchiré, les corps malmenés et torturés, les paroles étouffés et les non-dits qui corrompent les âmes. Pour un langage du présent, un langage partagé. Enfin.
Mais ainsi en a décidé le « bureau politique » de la DGCID (1). Coopération et développement ? Silence sur 47. Censure sur le spectacle. Interdiction d’emmener cette parole dans les centres culturels africains et alliances françaises. Etouffer les mémoires pour perpétuer quelle tradition ? Quelle domination ? La France grande et rayonnante ? Mère du progrès et de la civilisation ?
Ainsi, le spectacle ne peut tourner dans ces centres culturels vitrines de la France et de sa capacité de dialoguer avec le monde, vitrines de sa culture, vitrines des cultures. Une vitrine, selon la DGCID, ne saurait comporter la moindre trace de salissure - ces pages sombres de l’histoire coloniale… Il est vrai qu’accorder vitrine à l’histoire coloniale française, c’est plonger dans un puits de vérité vertigineux, c’est plonger dans une saleté sans mesure et inavouable. La mission des centres culturels serait-elle politique, idéologique, partisane ? La culture a-t-elle réellement sa place quand s’exprime une certaine tendance politique du Ministère des Affaires Étrangères qui a droit de veto sur la programmation des centres en question ? « Bureau politique » de la DGCID ? Quel est ce bureau qui n’apparaît dans aucun organigramme officiel ?
Et dans cette affaire, le devoir de réserve imposé à ces responsables culturels ne vire-t-il pas à l’obligation de collaborer à une politique discriminatoire, un déni de l’histoire des colonies, un déni de l’histoire de France ?
Alors que la politique africaine de la France est déjà un désastre, obligerait-on les hommes et femmes de cultures français à trahir leurs éthiques et convictions ? Faut-ils qu’ils s’alignent sur le même plan que ceux qui ont terni pour longtemps l’image de la France : ces aventuriers politiques qui n’ont jamais considérés les Africains, ces barbouzes et autres prédateurs économiques du continent ?
Mais la mémoire se moque bien de la censure même si c’est une censure d’Etat. Le désir est profond de comprendre d’autant plus que nous avons maintenant le recul nécessaire pour tout entendre, pour enfin échanger.
Auteur, ancré dans les deux cultures - malgache, française, j’ai la conviction que ces actes et discours stigmatisant la légitime revendication des mémoires ne sont que les sursauts d’une certaine France imbue encore de culture coloniale. Le monde d’aujourd’hui a aboli les frontières, le monde d’aujourd’hui est un monde où la parole peut être infiniment plus libre si on se donne la peine d’utiliser tous les moyens à notre disposition, le monde d’aujourd’hui est un monde où la parole se multiplie, se diversifie, un monde excitant où l’Autre se trouve au bout d’un clic, au bout d’un fil, au bout d’une lettre. Oui, j’ai cette conviction… A moins qu’une période totalitaire ne se prépare et que je ne m’illusionne, à moins que cette période ne fasse table rase de toutes ces paroles incontrôlables, insoumises, à moins que ces régimes – politiques, économiques, qui ont déjà le sort du monde en main, ne deviennent réellement fous et ne viennent à effacer toute velléité de culture, de mémoire, de résistance, à moins que…
Mais le 29 mars 1947, les rebelles ne sont pas tombés pour ça…
Jean
Luc RAHARIMANANA
écrivain
(1)
Direction Générale de la Coopération
Internationale et du Développement au Ministère
français des Affaires Étrangères.
Page
de référence :
Jean-Luc
Raharimanana
Une biographie complète sur le site île en île
:
http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/raharimanana.html
Thierry
Bédard, metteur en scène - Compagnie Notoire
http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Thierry-Bedard/presentation/
Jean-Luc
Raharimanana, Thierry Bedard :
«
47 » : texte porté à la scène et «
censuré » ! Il retrace la révolte malgache en
1947 :
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/PROSE/parolesamies/page1.html
(dossier professionnel et revue de presse)
Jean-Luc
Raharimanana censuré ? Une tournée théâtrale
annulée fait naître des soupçons de "censure"
:
http://www.haisoratra.org/breve.php3?id_breve=851
samedi 20 décembre 2008, Jean-Luc Raharimanana censuré
La pièce « 47 » de Jean-Luc Raharimanana est en
train de créer la polémique dans le milieu littéraire
et culturel francophone. Elle est interdite dans les centres
culturels français.
L'Etat
censure une pièce :
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/article/letat-censure-une-piece/
Le Ministère des Affaire étrangères annule
la tournée dans les Centres Culturels Français d'une
pièce revenant sur les massacres coloniaux français.
Pour
étendre son info :
Une
Etude importante de Lucile Rabearimanana :
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/b2006/Rabearimanana.pdf
"Sur les questions des “Mémoires de
l’insurrection de 1947 à Madagascar“ et des
“Rapports entre Malgaches et relations entre Malgaches et
Français”" .../...
Discours
sur le colonialisme et Lettre à Maurice Thorez par Aimé
Césaire :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1431
"Une civilisation qui s’avère incapable de
résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement
est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit
de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux
est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses
principes est une civilisation moribonde. Le fait est que la
civilisation dite « européenne », la civilisation
« occidentale », telle que l’ont façonnée
deux siècles de régime bourgeois, est incapable de
résoudre les problèmes majeurs auxquels son existence a
donné naissance : le problème du prolétariat et
le problème colonial ; que, déférée à
la barre de la « raison » comme à la barre de la «
conscience », cette Europe-là est impuissante à
se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans
une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins
en moins chance de tromper." .../...
Mars
1947 : Madagascar se révolte :
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article586
"Une insurrection de 21 mois noyée dans le sang. La
répression coloniale française fera plusieurs dizaines
de milliers de victimes - une des pages les plus noires de l’histoire
de la Grande Île.
Le général Galliéni
(gouverneur général de 1896 à 1903) déporte
la reine Ranavalo et entreprend la "pacification" de l’île
avec le colonel Lyautey.
Dans son désir d’accélérer
le développement de l’île, il instaure le travail
forcé et encourage la venue de colons européens. En
réaction, les Malgaches rebelles forment des sociétés
secrètes.
En mars 1946, deux jeunes députés
malgaches, membres du Mouvement démocratique de la rénovation
malgache (MDRM), Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, déposent
sur le bureau de l’Assemblée Nationale à Paris,
un projet de loi demandant l’indépendance de l’île
dans le cadre de l’Union française. Vincent Auriol,
alors président de l’Assemblée, refuse de faire
imprimer ce texte car « c’était un acte
d’accusation contre la France et, en somme, un appel à
la révolte ». Le projet de loi est repoussé."
.../...
29
Mars 1947 : Vivre pour la Nation mort pour la Patrie :
http://www.madagate.com/monde-malgache/chronique/635-29-mars-1947--vivre-pour-la-nation-mort-pour-la-patrie.html
".../...Nos cousins créoles doivent bien se poser des
questions « Kaya ka Passé » qu’est ce qui
s’est passé ?
Madagascar n’a pas connu ni
l’esclavagisme ni l’enfermement comme ce qui se passait
aux Antilles françaises. Et pourtant le SMOTIG une sorte de
travaux forcés imposé aux indigènes malgaches
pour la construction des routes, de tunnels ou encore les chemins de
fers pour évacuer la richesse du pays vers la métropole
ne relevait pas du régime de 35 heures. Certains traitements,
limite esclavagistes durant l’époque coloniale à
Madagascar suscitaient un sentiment de révolte chez le peuple
opprimé. Aucune enquête n'a été diligentée
pour l’évènement de 1947, on se contente de
clamer qu’une poignée des indépendantistes
malgaches tentait de délivrer Madagascar des jougs coloniaux.
A l’instar du Docteur RASETA dit Dada Seta, le Député
Ravoahangy ANDRIANAVALONA et l’écrivain Jacques
RABEMANANJARA qui était à l’origine du mouvement
démocratique de la rénovation malgache, le MDRM."
.../...
HISTOIRE
DE MADAGASCAR :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Madagascar
.../..."C’est au cours des premiers siècles du
second millénaire que semble véritablement se mettre en
place les actuelles ethnies autochtones de Madagascar, avec leurs
différences respectives. Les Merina comptent sans doute parmi
les plus anciennement constitués puisque leurs plus anciens
souverains dont les noms nous sont parvenus (Andrianerinerina,
Rapeto) auraient régné aux environs du XIIe siècle.
Les premiers Européens qui découvrent l’île
en 1500 sont les Portugais, sous la conduite de Diego Dias. Mais
c’est surtout à partir du XVIIe siècle que la
présence européenne affecte de manière décisive
le destin de l’île par l’introduction massive des
armes à feu et le développement de la traite des
esclaves. En 1665, Louis XIV tient à faire de Madagascar la
base avancée de la Compagnie française des Indes
orientales. Il en résulte une augmentation des troubles et la
mise en place de royaumes guerriers, fortement liés aux
Européens, en particulier des pirates qui s’établissent
dans de nombreuses régions." .../...
A
Madagascar, même après la colonisation, le pillage des
ressources continue :
http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=&id=1910&option=com_content&Itemid=11
"Dès
1642, Madagascar, encore dans l'époque royale, faisait l'objet
de convoitises de la France et était marquée par
plusieurs séries de conflits franco-malgaches. Vers 1817,
Madagascar a d'abord été placée sous le
protectorat anglais avant de devenir en 1896 une colonie française.
Les colons vont y installer une administration violente et difficile.
L'Eglise protestante s’associa à la lutte contre
l'entreprise coloniale. Plusieurs mouvements nationalistes malgaches
ont précédé l'indépendance de Madagascar
en 1960. Le plus marquant fut le mouvement nationaliste de 1947
conduit par le MDRM, Mouvement de la Rénovation Malgache,
parti nationaliste animé principalement par les Merina,
l'ethnie des hauts plateaux. Pour contrer ce mouvement, la France
encouragea la création du parti des déshérités
de Madagascar, le PADESM. L'Eglise catholique quant à elle
s’associa à la France coloniale." .../...
Les
Médiamensonges de Madagascar :
http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=&id=1918&option=com_content&Itemid=11
"Quelle image avez-vous de Madagascar? Celle d'un beau pays,
peuplé d'animaux endémiques et de plantes aux formes
incroyables. Celle aussi d'un pays pauvre, l'un des plus pauvres du
monde en fait. Si vous êtes un observateur un peu intéressé
vous saurez également que la si belle nature malgache subit
depuis de nombreuses années les effets de l'augmentation
drastique de la population. Si vous êtes allé sur place,
vous gardez alors également toujours à l'esprit
l'accueil chaleureux de cette population malgache, ses sourires, sa
disponibilité, malgré les difficultés de la vie
quotidienne." .../...
Madagascar
: la fin du bagne de Nosy Lava
:
http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article1039
"Le dernier bagne de Madagascar a fermé ses portes en
2000 grâce à l’obstination d’un journaliste
malgache qui a réveillé chez ses compatriotes le
souvenir de l’oppression coloniale. De 1911 à 2000,
l’île de Nosy Lava au nord-ouest de Madagascar
accueillait un bagne dont l’existence a été
révélée au grand public par Rivoherizo
Andriakoto, un journaliste malgache qui s’est livré à
un travail d’enquête très documenté,
obtenant le Prix Albert Londres. On sait désormais qu’un
goulag tropical a été installé pendant la
période de domination coloniale française. Ce
documentaire diffusé à la télévision
malgache [1] a eu de telles répercussions que le
président-dictateur de l’époque, Didier Ratsiraka
fut obligé de gracier l’ensemble des bagnards encore
détenus sur l’île." .../...
Madagascar
: et le peuple dans tout ça ?
http://www.burundibwacu.info/Madagascar-et-le-peuple-dans-tout.html
Madagascar Duel à mort entre deux minables : va-t-on vers
une guerre interminable ?
"Pendant des années,
l’Afrique a connu la peste kaki avec tout le cortège de
souffrances qui l’accompagne. Bien souvent, des illettrés
en uniforme – demandez aux guinéens ! - se sont
installés au pouvoir les armes à la main. Et ce que
l’on conquiert par les armes, on le garde par les mêmes
moyens. La démocratie du plus fort est toujours la meilleure,
c’est comme ça ! disait Alpha Blondy. La peste kaki
commence à reculer sur le continent. À qui le tour
maintenant ? Aux disc jockey, pardi ! Mais le DJ malgache n’est
pas n’importe qui. C’est le fils d’un colonel. De
là à comprendre le jeu trouble de la Grande Muette dans
le casse-tête malgache, il n’y a qu’un pas. Au
fond, c’est la Grande Muette qui est en train de s’installer
au commande. Elle battra la mesure, le DJ suivra la cadence."
.../...
Aid'A'Mada,
Association d'Aide pour Madagascar :
http://www.aidamada.com/projets/etudiants.php
Nos Projets - Envoi d'étudiants à
Madagascar
"L'association
Aid'A'Mada est partie de deux constats, l'un à Madagascar sur
la situation humanitaire et sanitaire du pays, l'autre en France sur
le désir des étudiants d'aider des populations en
difficulté. Madagascar est l'un des pays les plus pauvres du
monde. De nombreuses structures (hôpitaux, école,
orphelinat...) et ONG présentes sur le terrain rencontrent un
certain nombre de difficultés : manque de moyens humains,
manque d'argent, manque de personnel qualifié notamment dans
le domaine de la santé." .../...
Tulear
(Madagascar) : découvrir Madagascar
:
http://www.gege-en-vadrouille.carnetsderoutes.info/madagascar/tulear
Les voyages autour du monde de Gégé
à vélo :
"Un tronc de kapokier creusé
à la hache et à l'herminette, quelques rectangles de
mousse recouverts de tissus de coton colorés, plus confortable
que les sièges de la classe grand large d'un DC10 Corsair, tu
glisses à raz de l'eau qui clapote sur le bois, le rythme des
coups de pagaie te berce, un martin-pêcheur aux reflets
merveilleux t'ignore, le cri rauque d'un héron cendré
te fait tourner la tête, un crocodile se chauffe sur la
grève.../...
Quelques haltes au gré des rares
villages aux maisons de roseaux qui jalonnent le fleuve te gratifient
du rire des enfants amusés par les vazaha, t'apportent les
scènes immuables de cette vie quotidiennes sur le fleuve :
toilette, lessive, vaisselle. La vie s'y écoule, douce,
irrémédiablement pauvre, mais douce.".../...
Envoi
par Üzeyir Lokman ÇAYCI :
http://monsite.wanadoo.fr/SEVGI/
& http://serran.site.voila.fr/index.jhtml
CEUX QUI NE VOUS IMPORTENT PAS NOUS IMPORTENT BIEN
Que
le bleu reste à sa place
Ne touchez pas au vert
Chacune des femmes est une fleur
Nos enfants sont « l‘avenir... »
Les vieux sont couronne sur notre tête
Nous devons respect envers eux !
Les animaux n’ont pas à nous satisfaire...
Affectionnons-les à chaque instant !
Ceux qui ne vous importent pas
Nous importent bien
L‘air
L‘eau
La mer sont en nous...
Nous protégeons l‘environnement,
Et nous l‘embellissons
Sans fainéantise !
Nous ne laissons pas la poussière se poser
Sur nos valeurs
Nous ne laissons personne toucher
A nos arbres
A nos forêts...
Nous ne permettons à personne de ravager
Nos parcs
Nos jardins…
Nous aimons tous les hommes
Sans distinction
Et profondément
Ceux qui ne vous importent pas
Nous importent bien
La paix, le respect, l‘amitié
La solidarité et la fraternité
Sont nos indispensables valeurs...
Nous détestons
Les guerres,
Le sang
Et les larmes !
C’est pour ces raisons
Que nous n’aimons point
Les envahisseurs
Les tyrans
Ceux qui sont esclaves de leur hargne
Et ceux qui se laissent manipuler par intérêt !
Ceux qui ne vous importent pas
Nous importent bien
Üzeyir Lokman ÇAYCI
Ankara, le 03.11.2007