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Accueil général * Choix archives * Site littéraire * Archives 2008
Article 1 : ECONOMIE ET VALEURS
par Jean-Jacques REY
Article 2 : BESOIN D'UNE VRAIE GAUCHE : Les 35 heures, un cas d’école
par Michel HUSSON (envoi de Pascal B."Desmotscratie")
Article 3 : FIRST LADY IN FRENCH ?
par Jean-Claude PICAVET
Article 4 : CHAQUE JOUR, C'EST PIRE : RESISTONS !
par Ludovic BABLON
DOSSIER : VENT NOUVEAU SUR L'AMERIQUE ? ... : des liens
*** Article 5 : LE PLAN DE MICHAEL MOORE POUR SAUVER L'AMERIQUE
par Michael MOORE (via C.E.P.I.D)
*** Article 6 : CE N'EST PAS UNE VICTOIRE, C'EST UN SYMBOLE !
par Raymond AUSSERAY
*** Article 7 : DE QUOI BARACK OBAMA REPRESENTE-T-IL LA VICTOIRE ?
par M'PEP (Mouvement Politique d’ Education Populaire)
***Article 8 : HOLA, MISTER BARACK OBAMA ! BIENVENIDO ! MAIS BASTA !
par Jean ARAUD (envoi d'Alix RENAUD)
par Jean-Pierre LESIEUR
ECONOMIE ET VALEURS
L’insipide
est en train de gagner nos vies quotidiennes, on nous passe le
ripolin sur les carreaux à longueur de journée, mais le
gris s’installe dans les têtes. Est-ce la condition sine
qua non pour imposer la déshumanisation/perte d’identité,
propice à la dictature ? De grands esprits ont dit que la
pente naturelle des dominants est de rendre triste les autres pour
faire accepter la contrainte, et, ma foi ! il faut bien admettre que
c’est une tactique éprouvée, depuis des siècles
: de la cellule familiale à la communauté mondiale !
Aujourd’hui, du moins en Occident, par les vues du libéralisme
économique, on dissèque le monde en parts de marché,
on entend y trouver son profit, on moule les dividendes et on parle
de développement… Mais il s’agirait plutôt
de l’esprit de conquête, un moderne mais atavique esprit,
qui rappelle les pires fléaux de l’Histoire !
Là-dessous, sans parler d’une supposée
conspiration, il y a une vaste entreprise d’aliénation,
de déstabilisation même de l’individu, ramené
à des fonctions organiques, qui n’intéresse plus
que par ses besoins de consommation. Le sens de l’existence
s’est tellement évaporé qu’il y a un
mal-être général, dans les sociétés
des pays riches, qui se traduit en statistiques comme la fuite en
avant : boulimie ou défonce par exemple et les dépenses
sont en conséquence… Mais les dieux s’intéressent
si peu à nous, qu’on peut toujours leur demander du
secours, et ils ont du succès, pour la plus grande
satisfaction des exploiteurs !
Il ne faut pas oublier que nous sommes encore dans une époque où on définit la qualité du citoyen par son pouvoir d’achat (de consommation donc) : vues très simplistes, surtout avec les objectifs de dirigeants, réputés pour leur admiration des milliardaires, tel que monsieur Sarkozy de Nagy Bocsa. Parmi les tabous qui illustrent, dans les entreprises, l’esprit de conquête moderne (n’utilise-t-on pas avec prédilection un langage guerrier dans ces milieux ?) il y a le marketing. Là, mes braves ! pour parodier les exclamations de certains écoliers, je dirai : c’est grave ! Pour moi, iconoclaste patenté, le marketing n’est rien moins que l’art d’entuber le consommateur : l’art de pousser à la faute l’individu en somme ; mais il faut reconnaître son élaboration : une vraie étude de l’animal qui sommeille en nous ! C’est comme les sondages, devenu l’art de poser des questions, autre technique éprouvée des manipulateurs ! … Elles sont orientées, bien entendu, ces questions. La plupart du temps, le choix est fermé, et quoi que vous répondiez, il y a toujours une case à cocher… Et avec un petit panel, choisi à dessein, sous des apparences d’objectivité, les sondeurs influent sur les avis et le ressenti de tous : histoire de psychologie élémentaire qu’on appelle l’attraction du nombre ou le suivisme, si vous préférez. Ces derniers temps, on a eu droit à de véritables « symphonies » en la matière. L’opinion, la meilleure manière de la façonner avec les apparences du crédit, c’est de la laisser faire sans façons… En vérité, elle est comme l’eau, elle cherchera toujours à rejoindre un grand lit ! Sauf extraordinaire dont la Lune, c’est la loi de la pente qui fait le courant, l’unité de masse qui compte ; alors on descend toujours plus bas dans le débat de société, comme fait le populisme, et il y en a qui sont passés experts à travailler là-dessus, au détriment de la clairvoyance qui favorise l’exercice de la citoyenneté !
Autre sujet du désastre intellectuel auquel nous assistons en ce moment : la politique du chiffre, vous savez tout comme moi, les excès qu’elle entraîne ; mais quand j’ai vu dernièrement le « triomphe » de notre ministre de l’économie qui s’accrochait à son +0,14 de croissance, comme à un radeau de survie en plein océan de la récession, j’avoue : j’étais tout ébaubi ! Cela ressemblait un peu « à Rome brûle, mais nous tenons toujours le Capitole ! » ou alors pour ceux qui préfèrent la bande dessinée : à l’attitude du pirate dans Astérix qui s’accroche à la hune du mât, pendant que son bateau coule, en criant qu’il l’a échappé belle ! Oui, elle est belle l’affaire, on évite la récession technique, mazette ! il y a de quoi s’en couper un rognon ! Sans parler des falsifications incessantes des statistiques, dites-moi : +0,1 ou –0,5 de croissance, cela va changer quoi à la face du monde ? En tout cas, je peux vous dire qu’il ne va pas s’arrêter de tourner pour si peu ! Et puis au niveau d’un idéal de civilisation, par rapport à des objectifs comme le Développement du Millénaire, voulu par l’O.N.U., est-ce une garantie ? À en croire certains, c’est tout le contraire et même avec de meilleurs chiffres ! J’arrête là, parce que ce n’est pas la peine de penser au peu d’incidence que procurent, de telles annonces, sur notre sort quotidien, à nous, gens du peuple ! ... Ils sont pitoyables avec leurs chiffres, et je le crains, ils ne s’en rendent même pas compte ! Ces technocrates néo-libéraux ne peuvent rien apporter de neuf aux idées, s’ils ne l’ont jamais fait. Ils ont fait leur temps et ils sont même congelés dans leur compartiment ! Ils sont dépassés et leur savoir, déjà vicié à l’origine, est obsolète. Leur monde s’écroule et c’est tant mieux, ce n’est pas le nôtre ! Sous des formes variées, ces « robots » des marchands ont perpétué la féodalité et souhaitons qu’ils n’aient pas trop le temps de nuire à la Nature et aux lumières de l’esprit. Il n’en tient qu’à nous ! Mais dans ce combat, nous ne sommes pas seuls, comme je l’ai déjà dit, on n’insulte pas impunément la Vie et son Origine sur Terre…
Monsieur Sarkozy de Nagy Bocsa essaye de jouer les bons offices, il espère contribuer au sauvetage d'un système qui le met en valeur, avec d’autres « commis » portés aux commandes des Etats. C’est possible, hélas ! Mais ce n’est point d’une refondation du capitalisme qu’il faut, mais d’un vrai changement d’idéal, qui, sans virer à l’extrémisme, doit être radical. Ainsi plaît-il à la Vie ! L’économie, à présent accaparée par des ânes de la Finance, apparaît une science malade, elle doit redevenir un moyen d'éclairer les vues et pas le contraire. Elle doit également ne pas prétendre à régenter tout sur Terre et même son évolution et surtout pas les valeurs de l’âme et les besoins fondamentaux du corps. Il y a des droits imprescriptibles et sacrés, liés à la personne humaine, reconnus au moins depuis 1948, qui ont été trop bafoués au nom de ses perversions utilitaristes, à elle, l’économie : en vertu d'une doctrine qui ne veut qu’habiller des volontés de prédation et qui est devenue, ad vitam aeternam, un cauchemar pour l’humanité entière !
Jean-Jacques
REY
Envoi de Pascal B."Desmotscratie" : http://desmotscratie.net/
BESOIN D'UNE VRAIE GAUCHE
Un besoin de gauche de gauche pour un rapport de force autour d'un projet, avec des mesures crédibles et politiquement mobilisateur...
[
Sachant que la crédibilité est en partie liée à
la force de la mobilisation qui, elle même, dépend de la
faculté des faiseurs d'opinion d'imposer leurs vues dans le
débat d'idées et d'entraîner l'adhésion
des populations concernées. ]
Pascal
LES
35 HEURES, UN CAS D'ECOLE
Par
Michel Husson
Source
: http://www.mouvements.info/spip.php?article158
27
septembre 2007
QUESTIONS
QUI FACHENT. Le travail doit-il être au centre de tout projet
de gauche ? Contrairement aux idées reçues, la
réduction du temps de travail demeure une alternative forte au
« travailler plus pour gagner plus
».
La gauche est menacée par la tentation de la table rase. Puisque la gauche, ou plutôt les gauches, ont vu leurs programmes battus, la nécessaire refondation passerait par une révision ou une « modernisation » de ces programmes. La proposition est très discutable : un programme battu n’était pas forcément mauvais ; a contrario il ne suffit pas d’avoir un « bon » programme pour qu’on se mobilise ou qu’on vote pour lui. Il faut aussi qu’il paraisse souhaitable et crédible - autant de termes à définir. Mais il faut aussi qu’il n’ait pas été déconsidéré par des mises en oeuvre inachevées ; à preuve la disparition du terme de « nationalisation », galvaudé depuis la pratique de la gauche.
La réduction du temps de travail (RTT) est de ce point de vue un véritable cas d’école. Cette grande idée, l’une des principales pistes du retour à un véritable plein emploi, elle a été - provisoirement - battue par ce slogan imbécile : « travailler plus pour gagner plus ». On ne peut faire le bilan de cette défaite et réexaminer la place de la RTT dans le programme d’une gauche « refondée » sans revenir sur le destin de ce projet.
D’une certaine manière, l’apparition de la RTT dans le programme du Parti socialiste en 1997 puis sa mise en œuvre ont été une « divine surprise », dans la mesure où ce projet n’était pas porté - c’est un euphémisme - par une grande partie du mouvement ouvrier (CGT, FO, PCF) et que la version de la CFDT ou des Verts se rapprochait plus d’un partage des miettes que d’un partage des richesses. Et pourtant, la « gauche plurielle » mit en place son dispositif, au grand dam du patronat qui décida de virer Jean Gandois en décembre 1997, pour le remplacer par le baron E. A. Seillière.
La suite de l’histoire est connue : le gouvernement a multiplié les aménagements qui ont perverti le projet initial. Le principe de maintien du salaire avait été affirmé. En contrepartie, des aides publiques avaient été prévues, ce qui était discutable, mais le pire est que leur attribution a été progressivement déconnectée des créations d’emplois. Pour une baisse de 10 % du temps de travail, il fallait, pour obtenir ces aides, créer 10 % d’emplois dans la loi Robien (votée par la droite, mais facultative) puis 6 % dans la loi Aubry 1 et finalement 0 % dans la loi Aubry 2. Dans le même temps, on multipliait les échappatoires et les restrictions en instituant un régime spécial pour la fonction publique, les entreprises de moins de vingt salariés, en augmentant le quota d’heures supplémentaires au lieu de le réduire, en les « détaxant » en partie (déjà !).
L’absence d’exigence en terme de créations d’emplois a permis une intensification du travail, mesurable par le bond en avant de la productivité horaire, et vécue durement par les salariés. Dans la fonction publique, et notamment dans les hôpitaux, le passage aux 35 heures ne s’est accompagné d’aucune création de poste, le gouvernement donnant ainsi le mauvais exemple au patronat du privé. Beaucoup d’accords ont institué un gel durable des salaires, et nombre de salariés ont de fait perdu du pouvoir d’achat avec la baisse des heures supplémentaires. Pour les femmes à temps partiel, rien n’a été fait pour saisir l’occasion d’affirmer le droit à un travail à temps plein (celui de « travailler plus » !).
Et pourtant la RTT a bien fonctionné. Entre 1997 et 2002, la durée annuelle du travail effective a baissé de 6,8 % (de 1649 à 1536 heures) et 1,8 millions d’emplois ont été créés dans le secteur concurrentiel, soit une progression de 12,8 %. Entre 2002 et 2006, la durée du travail est légèrement repartie à la hausse (de 1536 à 1564 heures) mais le nombre d’emplois créés n’a été que de 160 000. Si on prend du recul, on constate que, depuis vingt ans, la progression de l’emploi salarié suit de très près le rythme de réduction de la durée du travail (voir graphique). Il est donc difficile de soutenir que la réduction du temps de travail fut une « catastrophe » pour l’emploi - on peut au contraire lui imputer un quart environ des emplois créés entre 1997 et 2002. Mais, bien entendu, les économistes officiels consacrent beaucoup d’énergie à montrer qu’il n’en est rien, sans qu’aucun d’entre eux soit en mesure de fournir une explication cohérente de ces créations d’emplois record.
Le retour de la droite marque l’ouverture d’une bataille idéologique autour de ces questions. Débat d’experts sans doute, mais qui surfent sur un bilan ambivalent et embarrassant pour la gauche. On se souvient que l’une des premières contributions de campagne de Ségolène Royal évoquait les « résultats mitigés » des 35 heures, qui ont conduit à une « dégradation de la situation des plus fragiles » même si « l’appréciation globale par les salariés reste positive ». Il faut donc trancher : ou bien les effets négatifs dénoncés sont des attributs inévitables de la RTT et, en ce cas, les 35 heures équivalaient, et équivalent forcément, à plus de flexibilité et à une dégradation des conditions de travail ; ou bien ces effets néfastes sont liés aux modalités pratiques du passage aux 35 heures, et il faut le dire. Au début de sa campagne, Ségolène Royal a évoqué la généralisation négociée des 35 heures puis a discrètement refermé le couvercle sur cette question-tabou, avant d’avouer après coup que « Le Smic à 1500 euros brut dans cinq ans ou la généralisation des 35 heures sont deux idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j’ai dû reprendre dans le pacte présidentiel, et qui n’ont pas été du tout crédibles ». Et d’ajouter aussitôt : « Je pense qu’il faut sortir de la confrontation traditionnelle et dépassée entre les salariés d’un côté et les employeurs de l’autre » (Le Monde du 22 juin 2007) On est au cœur du sujet, qui est d’abord une véritable question d’économie politique. Les projets alternatifs doivent être cohérents et mettre en avant des mesures en adéquation avec l’analyse de la situation. Pour les libéraux, la source du chômage est un coût du travail trop élevé, donc il faut le baisser. Il y a là une forte cohérence entre l’analyse et les propositions. Le social-libéralisme ne dispose pas d’une semblable cohérence et mange en quelque sorte à tous les râteliers : un peu plus de croissance, un peu plus de formation, un peu plus de flexibilité mais avec un peu de sécurité aussi, un doigt de réduction du temps de travail et une réforme du financement de la Sécurité sociale qui taxe moins le travail. Mais tout cela est flou et vague, à peu près autant que l’analyse du chômage qui se trouve derrière. Quant aux « anti-libéraux », leur analyse est simple : c’est la contrepartie d’une répartition des richesses tordue en faveur des rentiers. Et le remède l’est tout autant : il faut renouer avec la RTT, et faire payer par les dividendes la création de nouveaux emplois.
Tout ceci est trop rapidement résumé mais permet de poser une question de méthode : cette analyse anti-libérale du chômage doit-elle être remise en cause ? Il y a certes des débats entre les tenants de la croissance à tout crin d’un côté et les partisans d’une économie solidaire de l’autre. Mais un compromis cohérent a pu être trouvé autour de l’idée qu’il faut s’interroger sur le contenu de la croissance et favoriser la satisfaction des besoins sociaux. La conclusion, qui peut paraître conservatrice, est que cette discussion doit être approfondie mais que la refondation d’une véritable gauche ne passe pas par une remise en cause fondamentale de telles orientations.
Mais, encore une fois, il ne suffit pas d’avoir une bonne analyse du chômage ; il faut que les mesures proposées paraissent crédibles, autrement dit que les citoyens se les approprient comme un véritable projet. On pourrait ici paraphraser le raisonnement de l’économiste Laffer à propos des impôts : une absence totale de radicalisme n’emporte pas la conviction ; en sens inverse, trop de radicalisme tue le radicalisme. Il existe donc un degré optimum de radicalisme qui permet de convaincre que ce que l’on propose est à la fois souhaitable et possible. Cela exclut le social-libéralisme qui propose des choses possibles mais guère séduisantes et le « révolutionnarisme » qui propose des choses certes souhaitables mais apparemment impossibles.
Il ne s’agit d’ailleurs pas de la même définition du possible dans chacune des cas, et il faut distinguer ici crédibilité économique et crédibilité politique. Une mesure comme le passage en cinq ans aux 32 heures avec maintien du pouvoir d’achat et obligation d’embauches n’attire que dérision de la part des économistes officiels. Un tel projet est pour eux manifestement impossible et anti-économique. S’il était mis en œuvre, l’économie subirait un tel choc que les bonnes intentions se transformeraient en véritable débâcle. Ils ont à la fois raison ou tort, selon qu’on conserve ou non les règles actuelles de fonctionnement de l’économie. Une bascule des rentes financières vers les salaires est neutre du point de vue de la compétitivité et de la capacité de financement de l’investissement.
La vraie question n’est donc pas strictement économique : elle est de savoir s’il est possible d’instaurer un rapport de forces suffisant pour imposer cette inflexion majeure. Cela suppose, pour aller vite, d’instaurer une dialectique entre contre-expertise (c’est possible) et mobilisation sociale (c’est ce que nous voulons) et une claire conscience des affrontements sociaux nécessaires. Là encore, on pourrait paraphraser l’analyse économique, en montrant qu’en deçà d’un certain degré de conflictualité, l’espérance de transformation sociale est nulle. Ce principe n’est pas abstrait, car l’expérience des luttes sociales récentes montre que ce seuil est relativement élevé, plus en tout cas que celui qui est admissible par le social-libéralisme, mais aussi qu’il est vite atteint. C’est ce qui fonde la raison d’être d’une gauche radicale.
Michel
HUSSON
Economiste,
membre de la Fondation Copernic
http://www.fondation-copernic.org/
Pages
de référence :
http://tinyurl.com/2na3x3
ou
http://desmotscratie.net/post/2007/11/04/Point-de-salut-hors-du-rapport-de-force-autour-dun-projet-economiquement-acceptable-et-politiquement-mobilisateur
Texte permanent et (vos) infos
complémentaires et/ou vos réactions (je reçois
tous les commentaires postés sur le site où tout le
monde peut en profiter)
Pascal
Pour
développer son info (et/ou se rappeler...) :
L’Alternative
à Gauche,organisons-la !
http://www.maintenantagauche.org/
Le peuple a besoin d’une gauche unie et offensive
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article66141
Être de gauche (et de droite)
http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article654
Où est passée la vraie gauche ?
http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2764
Envoi par Jean-Claude Picavet : http://pagesperso-orange.fr/jcp.sculpteur/
FIRST
LADY IN FRENCH
?
Que
signifie la devise d’égalité quand, certains,
hier, évoquaient la France d’en bas, et de nous en
rabattre aujourd’hui des fastes de l’oligarchie d’une
vieille république ? Il n’y a ni premier homme, ni
première dame de France. Il y a une droite décomplexée
d’afficher le pouvoir d’en étaler, de pleutres
journalistes qui reprennent ces concepts Anglo-Saxons de premier
personnage…
Toute occasion semble bonne pour imprimer l’idée d’un pouvoir suprême : des « décideurs » économiques, politiques, se situant au-dessus, qui seraient des héros, semi-dieux d’un libéralisme de droit divin… Mais au-dessus de qui et de quoi ? Car à bien y regarder, il y a surtout l’impuissance des politiques à influer sur l’économie réelle, comme sur la vie sociale, mais qui investissent des fonds dans des stratégies d’image et de communication, pour incarner une figure…
Des figurants en somme d’une fétichisation des pouvoirs « publiques » : cette politique de communication est tout, sauf de la politique.
Montrer que l’on est là, qu’on agit, qu’on affiche sa griffe comme un cachet de cire pour marquer son sceau : la "singularisation" de cette image de l’autorité, a tout l’artifice de la bouffonnerie.
Être président de quelque institution que ce soit : région, département, ou état, tout comme d’être maire d’une commune, ne signifie pas un pouvoir « sur », mais un pouvoir « de ». Le pouvoir de représentation, dans le cadre d’un mandat, n'est en aucun cas un quitus pour s’afficher en premier personnage. La mise en avant des individus et non de la vie publique, est accompagnée de mots empreints de monarchie et d’une confusion regrettable entre personne et fonction. Cela, étendu aux conjoints, aux fils et filles de... Ah ! ces réseaux et nouveaux noms du piston…
L’image d’un pouvoir fort, d’une autorité souveraine, rassure certains croyants en ces signes d’attributs de pouvoirs, plus qu’en des pouvoirs attribués.
Souvent ceux qui montrent leurs muscles doutent de leur force et veulent être rassurés.
Hé bien ! l’envie de popularité de surf sur « l’opinion », de ces rêves de sondage et d’incarnation du résultat des urnes, n’endort en rien le fait que ce qui est « suprême » est l’égale dignité de la personne humaine, quelle que soit son origine, son sexe ou son âge.
Que les pouvoirs et institutions représentant nation ou état n’ont que cette mission principale de l’intérêt commun.
Qui parle aujourd’hui d’autre chose que de son nombril ou de son cul ? Voire de son culte ?
La première dame de France est son allégorie à Marianne, représentant les fondements unificateurs d’une nation visant la liberté, l’égalité et la fraternité, que reste-t-il de ces idéaux ? Déjà cette fétichisation de la nation est critiquable, que dire de la pollution de la vie publique ?
Rire du ridicule de l’image démesurée du marketing appliqué en tout… La lassitude est plus rebelle que l’esprit, il n’est pire dédain que de ceux qui voudraient être partout et dessus.
Le pouvoir use, et la médiatisation des pouvoirs encore plus. L’on peut rire, car la trame du tapis est solide pour s’y prendre les pieds à la guise ; car l’important n’est pas un signe du pouvoir, mais le pouvoir de faire signe ; or ces attitudes et ces mots ne signifient rien. L’expression et la communication sont notions fort différentes, comme d’être et d’exister. La politique du paraître, in fine, fait que « le trou dans le tapis », laisse apparaître la construction plus solide d’une démocratie où l’égale existence de chacun est le bien commun.
Jean-Claude
PICAVET
Sculpteur
http://pagesperso-orange.fr/jcp.sculpteur/
Envoi par Ludovic Bablon : http://www.ludovicbablon.com/
CHAQUE JOUR, C'EST PIRE : RESISTONS
!
Ces temps-ci, il ne peut être question de littérature : d'une manière sournoise, perfide, feutrée, dans l'hystérie habituelle des manœuvres de diversion, des rires en boîtes, de la communication "avec le sourire" des officiels, ce sont tous les moyens d'un Etat d'hyper-contrôle autoritaire qui un à un s'installent.
Entre autres horreurs, "l'adhésion à notre propre Déclaration des droits de l'homme vient d'être assassinée par la ratification parlementaire" (UMP uniquement !) *du Traité de Lisbonne*, au mépris de l'expression politique française du référendum de 2005, et dès lors c'est la Convention européenne des droits de l'homme qui nous régit. Cette Convention (CEDH) est impeccable : c'est son "annexe" qui pose problème, puisqu'elle vide chaque article de sa substance. Pas de peine de mort... oui mais ; pas de répression des opposants politiques... oui mais. Etc. LES GRANDS MEDIAS N'EN DISENT RIEN. Mais on trouve l'info sur cent sites militants, vigilants.
Dans les années 30, personne n'a rien vu venir, apparemment : on a laissé Hitler et ses amis monter en puissance, jusqu'à la catastrophe qu'on sait. Pendant qu'on installait les premiers camps de concentration, les lois antijuives, purgeait le NSDAP, et préparait la guerre, l'Europe avait toujours ses loisirs, ses futilités, ses divertissements.
Lisez attentivement un certain nombre d'articles de ma rubrique Blog. Et si vous en ressentez l'envie, ou plutôt le besoin, rejoignez-nous, contactez-moi. Nous nous organisons pour défendre nos droits fondamentaux menacés : et (je les rejoins pour faire la route ensemble) nous ressuscitons :
le Conseil National de la Résistance :
http://www.conseilnationaldelaresistance.fr ;
en préparant des Etats Généraux civiques pour Mai 2009 :
http://www.etatsgeneraux2009.fr
*Les
représentants élus trahissent le peuple de toutes les
manières*.
Quand on y regarde d'un peu plus près à la
biographie de nombreux membres du gouvernement, on prend conscience
de choses très troublantes. Les Etats-Unis viennent de faire
un million de morts en Irak avec des prétextes fallacieux et
de plus en plus de gens, y compris deux ex-ministres européens
de la Défense, sont d'accord pour dire que le 11 Septembre
était un coup du pouvoir néolibéral américain
lui-même.
*Sarkozy
et le gouvernement Fillon sont en train de nous faire la même
chose*.
Hortefeux ranime Vichy, Lagarde liquide l'argent public en
l'injectant dans les banques comme Sarkozy avait distribué nos
fonds aux classes les plus riches, Attali, Albanel, Darcos, Pécresse
nous préparent un flicage généralisé des
internautes, des profs, des militants, des gens.
*Partout
l'Etat de droite fait régresser l'Etat de droit*.
Arrêtons-les avant qu'il ne soit trop tard. Le système
politique français non-UMP est anesthésié ; le
PS qui aurait dû être un pôle d'opposition, a les
yeux rivés sur ses petites querelles internes. Aux citoyens,
aux humains de prendre en main leur légitime défense.
*A
nous de donner le signal politique de l'insurrection et de la
désobéissance civile et civique*.
On savait depuis longtemps qu'il n'y avait rien à attendre
de bon d'un pompier pyromane.
Chers
amis et internautes,
je vous invite à aller voir dans mon
site tout ce que j'ai posté en rubrique BLOG concernant les
affaires politiques actuelles. Vous êtes environ 400 à
vous être inscrit à cette liste.
Ludovic BABLON
http://www.ludovicbablon.com/
http://www.ludovicbablon.com/Curriculum-vitae
RAPPEL
DES LIENS
"Résistons
à Sarkozy, qui raille les grèves dont il ne s'aperçoit
même plus,
devant
le conseil national de
l'UMP."
http://www.conseilnationaldelaresistance.fr/
Trois
menaces pèsent sur notre avenir proche :
c'est
l’urgence climatique, la question sociale, et une certaine
urgence démocratique...
http://www.etatsgeneraux2009.fr/
Note
à J-J :
Voilà
quelques exemples (mais la liste est longue) pour conforter l'opinion
de nos compatriotes et des citoyens du monde entier, sur l'offensive
liberticide en cours, dans le pays qui a promu naguère
les droits de l'Homme... :
Veille
de l’opinion :
Éducation
: 220 000 euros par an pour surveiller l'opinion :
http://www.rue89.com/2008/11/09/education-220-000-euros-par-an-pour-surveiller-lopinion
"Le dispositif de veille en question vise, en particulier
sur Internet, à ... :
http://www.viescolaire.org/welcome/index.php?option=com_content&task=view&id=950&Itemid=196
Mise
en place d'une super-cellule d'écoute antiterroriste en France
:
http://microfascismes.canalblog.com/archives/2007/05/29/5120428.html
http://www.technoplus.org/index.php?option=com_content&task=view&id=198&Itemid=73
Michèle
Alliot-Marie dévoile son plan contre la cybercriminalité
:
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article5800
http://www.degroupnews.com/actualite/n2292-le-gouvernement-devoile-son-plan-anti-cybercriminalite.html
«
La vie des autres » avec
EDVIGE
:
(le
fichier est officiellement abandonné, mais il sera remplacé,
et en attendant, il y a
CRISTINA...)
http://www.syndicat-magistrature.org/spip.php?article729
http://www.spyworld-actu.com/spip.php?article9298
Questionnaire
destiné aux parents pour la santé publique
:
(de
la Fondation Mgen (Mutuelle générale de l'Education
nationale)
http://www.madinin-art.net/freud/sante_mentale_predictions_a_risques.htm
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2684
http://souriez.info/IMG/pdf/quest_parents_paris.pdf
Loi
HADOPI rebaptisée "Loi Création et Internet"
:
http://www.numerama.com/magazine/9854-10-bonnes-raisons-de-dire-NON-a-la-loi-Hadopi.html
http://www.pcinpact.com/actu/news/44216-hadopi-conseil-detat-riposte-graduee.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Hadopi
Enfin
pour une petite revue de détail !
Le
Renseignement français :
http://www.spyworld-actu.com/spip.php?rubrique5
DOSSIER :
VENT NOUVEAU SUR L'AMERIQUE
?
...
Pour compléter le tour d'horizon sur les perceptions et les attentes :
Et
Obama conquit
l’Amérique
http://www.mouvements.info/spip.php?article348
Libre
opinion - Obama et l'Amérique latine - de l'espoir, mais pas
du délire
http://www.ledevoir.com/2008/11/18/216816.html
Afrique:
Barack Obama sauve
l'Amérique
http://fr.allafrica.com/stories/200811050016.html
L’Afrique
Jubile après la Victoire
d’Obama
http://www.pambazuka.org/aumonitor/fr/comments/1926/
L’élection
d’Obama et la “crise d’identité” des
Blancs aux
USA
http://www.dedefensa.org/article-l_election_d_obama_et_la_crise_d_identite_des_blancs_aux_usa_20_11_2008.html
Dossier
du Monde Diplomatique — Etats-Unis,
présidentielle
2008
http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/etatsunis2008
Barack
Hussein OBAMA et l’Amérique, ou l’Amer
risque
http://www.labanlieuesexprime.org/article.php3?id_article=3019
La
gauche européenne et
Obama
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7469
L’
« Obomanie » et la gauche
critique
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=D%5C'20081103&articleId=10798
L’obamanania
à la française : Y a bon Obama
!
http://www.lesogres.org/article.php3?id_article=3635
Via
Cyberespace Emploi des Professionnels de l'Information et de la
Documentation :
http://www.cepid.eu/cepid2003/philo.php
pour
Michael
Moore : http://www.michaelmoore.com/
LE PLAN DE MICHAEL MOORE POUR SAUVER L'AMERIQUE
Source
: http://www.cepid.eu/cepid2003/edito.php
Octobre
2008
En
ces temps de crise financière, nous avons eu envie de ne pas
enfoncer le clou sur le thème de la morosité des
perspectives économiques, mais plutôt de partager avec
vous ce texte de Michael Moore, aussi sérieux que savoureux.
Pour sauver l’Amérique
Chers amis, les quatre cents Américains les plus riches (c’est bien cela, juste 400 personnes) détiennent plus que les 150 millions d’Américains réunis en bas de l’échelle. Les quatre cents riches Américains ont mis de côté plus que la moitié du pays tout entier ! Leur patrimoine net cumulé représente 1.600 milliards de dollars. Pendant les huit années du gouvernement Bush, leur fortune a augmenté de près de 700 milliards de dollars, soit le même montant qu’ils exigent à présent de notre part pour le « plan de sauvetage ». Pourquoi ne dépensent-ils pas l’argent qu’ils ont engrangé sous Bush pour se sauver eux-mêmes ? Ils disposeraient encore de presque mille milliards de dollars qu’ils pourraient se partager entre eux.
Bien entendu, ce n’est pas ce qu’ils vont faire, du moins pas spontanément. George W . Bush a bénéficié d’un excédent de 127 milliards de dollars quand Bill Clinton a quitté son poste. Comme cet argent était LE NOTRE et pas le sien, il a fait ce qu’aiment faire les riches : le dépenser, sans revenir jamais sur le passé. Maintenant, nous avons une dette de 9.500 milliards de dollars. Pourquoi diable envisager de donner encore notre argent à ces requins de la finance ? Aussi, après avoir consulté un certain nombre de personnes plus avisées que Phil Gramm (NDLR : père des la « déréglementation » à tout-va, voir plus loin), voici ma proposition, connue sous le nom de « plan de sauvetage de Mike ». Elle repose sur dix idées simples. Les voici :
1- Nommer un procureur spécial pour mettre en examen au pénal toute personne à Wall Street qui a sciemment contribué à cet effondrement. Autrement dit, quiconque a commis un délit d’initié, une fraude en valeurs mobilières, ou toute action en partie à l’origine de cet effondrement, doit aller en prison.
2- Les riches doivent financer leur propre sauvetage. Ils devront peut-être vivre dans cinq maisons au lieu de sept (NDLR : Interrogé récemment par un journaliste, le candidat à la présidence McCain n’a pas su répondre à la question : « combien de propriétés possédez-vous ? »). Ils devront peut-être conduire neuf voitures au lieu de treize. Le maître-chien de leurs terriers devra peut-être démissionner. Mais après une contraction des revenus des ménages de plus de 2.000 dollars (NDLR : par an) pendant les années Bush, il n’y a aucune raison que les travailleurs et la classe moyenne dépensent le moindre sou pour souscrire à l’achat du prochain yacht.
3- Il faut sauver les personnes qui perdent leur logement, pas ceux qui vont construire leur huitième maison. Actuellement, les logements qui vont être saisis sont au nombre de 1,3 million. Voilà le nœud du problème. Au lieu de faire cadeau de cet argent aux banques, il faudrait verser 100.000 dollars pour chacun de ces crédits hypothécaires et obliger les banques à renégocier les crédits pour que les propriétaires d’un logement puissent s’acquitter de leur dette en fonction de la valeur actuelle du bien.
4- Si une banque ou une entreprise s’arrange pour qu’une partie de notre argent contribue à son plan de sauvetage, alors, c’est nous qui la possédons. Désolé, mais c’est ainsi : si la banque me prête des capitaux pour que je puisse acheter une maison, la banque est « propriétaire » de cette maison jusqu à ce que je la rembourse, avec intérêts (NDLR : l’hypothèque). Même traitement pour Wall Street : quelle que soit la somme dont vous avez besoin pour garder la tête hors de l’eau, si notre gouvernement vous considère comme un risque sûr (et nécessaire pour le bien du pays), vous pourrez obtenir un prêt, mais nous vous posséderons. Si vous manquez à vos engagements, nous vous vendrons. C’est ce qu’a fait le gouvernement suédois, et cela a fonctionné.
5- Il faut rétablir toutes les réglementations. La révolution Reagan est morte. Cette catastrophe s’est produite parce que nous avons confié au renard les clés du poulailler. En 1999, Phil Gramm (NDLR : Voir plus haut) a conçu un projet de loi visant à supprimer toutes les réglementations régissant Wall Street et notre système bancaire. Le projet a été voté, et Clinton l’a signé. Ces dispositions doivent être annulées.
6- Être « trop grand pour pouvoir faire faillite », c’est être trop grand pour exister. (NDLR : Les grosses institutions qu’il faut sauver pour éviter un « risque systémique »). Des dispositions législatives doivent être adoptées pour éviter que les entreprises deviennent si grandes et dominantes qu’en recevant un seul jet de pierre dans l’œil, le géant ne s’effondre et meure.
7- Aucun dirigeant d’entreprise ne devrait être payé plus de 40 fois la rémunération de son salarié moyen, et aucun ne devrait recevoir un quelconque « parachute » en dehors du salaire très généreux qu’il perçoit en travaillant pour l’entreprise. En 1980, le directeur général américain moyen gagnait 45 fois la rémunération de son salarié moyen. En 2003, 254 fois. Au bout de huit années de Bush, il perçoit à présent plus de 400 fois la rémunération de son salarié moyen. Le fait que cela puisse se produire dans des entreprises faisant appel à l’épargne publique échappe à toute logique. En Grande-Bretagne, le directeur général moyen gagne 28 fois ce que gagne son salarié moyen. Au Japon, seulement 17 fois !
8- Renforcer la Federal Deposit Insurance Corporation (NDLR : Organisme officiel d’assurance des dépôts des banques) et en faire un modèle pour la protection, non seulement de l’épargne des ménages, mais aussi de leur retraite et de leur logement. Les gens ne devraient jamais avoir à s’inquiéter de savoir si l’argent qu’ils ont mis de côté pour leurs vieux jours sera là ou non. Il faudra donc que les pouvoir publics surveillent attentivement les entreprises qui gèrent les fonds de leurs salariés, ou peut-être que les entreprises devront confier ces fonds et leur gestion aux pouvoir publics. Les fonds de retraites privés (NDLR : ce que nous appellerions ici des « retraites par capitalisation ») doivent aussi être protégés, mais peut-être est-il temps d’envisager de ne pas les laisser s’investir à la Bourse.
9- Tout le monde doit prendre une profonde inspiration, se calmer, et ne pas laisser la peur prendre le dessus. Eteignez la télé ! Ce n’est pas une réédition de la crise de 1929. Les experts et les politiciens nous mentent à tel point qu’il est difficile de ne pas se laisser gagner par la peur ambiante. Ils devraient plutôt calmer le jeu, et retourner dans leur jacuzzi. Malgré la situation chaotique actuelle, des dizaines de milliers de personnes ont obtenu un crédit automobile cette semaine. Des millions se sont rendus à la banque et ont pu prendre un crédit immobilier pour l’achat de leur logement. Des étudiants qui venaient d’effectuer leur rentrée universitaire ont pu constater que les banques étaient plus que désireuses de les endetter pour les quinze prochaines années avec un prêt étudiant (NDLR : Allusion ironique au coût élevé des études, et à l’exploitation qu’en font les banques pour lier les étudiants par de multiples cartes de crédit à la consommation, clef de voûte du système américain). La vie a continué…
10- Il faut créer une banque du peuple (NDLR : Notre Banque Populaire et l’Ecureuil, son compère ?). Si cela nous démange vraiment d’imprimer mille milliards de dollars (NDLR : Les fameuses « liquidités » qu’il faut injecter partout…sauf dans la poche des petits débiteurs), au lieu de les donner à quelques riches, pourquoi ne pas nous les octroyer à nous-mêmes ? Maintenant que nous possédons Freddie Mac et Fannie Mae (NDLR : les fonds de stabilisation américains bien connus), pourquoi ne pas créer une banque du peuple ? Une qui pourrait proposer des prêts à faibles taux d’intérêts à toutes sortes de gens qui veulent leur propre logement, démarrer une petite entreprise, aller à l’école, trouver le remède au cancer ou créer la prochaine invention déterminante. Et maintenant que nous possédons AIG, la première société d’assurances du pays, passons à l’étape suivante et accordons une assurance-maladie à tous. (NDLR : Aux Etats-Unis, des dizaines de millions de citoyens n’ont aucune couverture médicale, et il y en a autant dont la couverture est aléatoire, en cas de licenciement, notamment). Cela nous permettrait d’économiser tant d’argent sur le long terme ! Et nous ne nous retrouverions pas à la douzième place dans le classement pour l’espérance de vie. Nous pourrions vivre plus longtemps, profiter de nos retraites protégées par les pouvoir publics, et voir le jour où les criminels des grandes entreprises à l’origine de tant de malheurs sortiront de prison, pour que nous puissions les aider à se réhabituer à la vie civile : une vie avec une jolie maison et une voiture sans essence, inventée avec l’aide de la banque du peuple.
Bien à vous.
Michael
MOORE
http://www.michaelmoore.com/
Pour
développer son info :
Le
hold-up du siècle, par Michael Moore
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2213
« Ce renflouement a pour mission de protéger la
masse obscène de richesses qui ont été
accumulées au cours des huit dernières années....
Laissez les riches souffrir, pour une fois. Laissez-les payer pour ce
sauvetage. » Le cinéaste Michael Moore appelle ses
concitoyens à agir contre le plan Paulson qu’il juge
inacceptable.
"The
Big One" : le cauchemar
américain
http://www.asile.org/artistes/numero05/big-one-pro/big-one.htm
Ce
film est un sérieux coup de massue contre l'idée toute
faite des Etats-Unis.
«
Sicko », de Michael Moore
http://www.lariposte.com/Sicko-de-Michael-Moore-893.html
"Lors de la présentation de Sicko, à Cannes,
Michael Moore nous a prévenus : « ne laissez pas Sarkozy
s’inspirer de notre système ». Les jeunes et les
travailleurs qui n’en seraient pas encore convaincus ont tout
intérêt à aller voir ce film."
Lettre
à Bush de Michael Moore : REFUSONS LA GUERRE
http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=730
Depuis que tu es président des Etats-Unis, de mauvaises
langues prétendent que tu te tournes les pouces. Pourtant, en
quelques mois, tu as réussi à : ...
[Inventaire de 48 "exploits" de George avant de lancer la guerre en Irak !]
Envoi par Raymond Ausseray : http://pagesperso-orange.fr/lanbellie
CE
N'EST PAS UNE VICTOIRE, C'EST
UN SYMBOLE
!
C’est donc ainsi, au détour d’une élection d’importance mondiale en raison du pays où elle se déroule, qu’une leçon d’intelligence vient d’être infligée à la bêtise humaine.
L’Amérique aura donc voté ce mardi 4 novembre 2008 pour le sénateur de l’Illinois, Barack Obama, promu tout soudain grand chancelier du monde en devenant le 44ème Président des Etats-Unis d’Amérique.
Les ânes démocrates auront eu raison des éléphants républicains : le bleu contre le rouge, toute une symbolique inversée de la France qui, un an et demi auparavant, s’enfonça encore un peu plus dans le libéralisme amoral, en votant pour un candidat de la Droite, après déjà douze longues années d’un règne de la "Chiraquie" droitière.
Ne nous y trompons pas ! Il y a bien moins de différence entre un démocrate américain et un républicain américain qu’entre un CD et un DVD (ça marche aussi avec un papier vélin 80g et un papier vélin 100g). Ils ne sont pas si éloignés l’un de l’autre, pour remettre fondamentalement en question la base du système de gestion économique de leur pays. Les différences sont dans la manière de gérer, de façon plus ou moins inique ou cynique, la misère sociale ou les thèmes traditionnellement embrassés par la religion et sa cohorte d’arriérations.
En fait, tout est dans la symbolique de cette victoire. Elle est la victoire de la lucidité contre toutes les peurs ancestrales des peuples, vis-à-vis de la différence, et plus particulièrement celle contre le racisme des citoyens blancs, américains, à l’endroit des autres citoyens de couleur. Racisme que l’on peut désormais qualifier de supposé ; car, plus de 52 % de votes exprimés en faveur d'un individu, pour ses qualités, sans doute de manager, humaines et charismatiques, au-delà de la couleur de sa peau, dans un pays qui a vu naître le Ku Klux Klan, ça ne peut pas s’appeler simplement « résultat d’un vote » démocratique.
Quelle leçon d’intelligence dans un pays où il y a à peine plus de 50 ans, un noir ne valait pas un blanc, où un noir n’avait pas les mêmes droits qu’un blanc… !
Quel retournement pour une population tirée vers le gouffre de sa propre récession (essaimée de par le monde), percluse par les maux de la financiarisation à outrance, écrasée sous le poids permanent de la compétition et des inégalités sociales : plus marquées dans ce pays que partout ailleurs en Europe. Cette population aura compris qu’elle ne votait pas pour la couleur d’un homme (d’ailleurs pourquoi le fruit des amours d’un noir et d’une blanche donnerait forcément un noir et pas un blanc ?) mais pour une autre forme de gouvernance.
Et avoir fait fi des réalités du passé, avoir balayé d’un trait de vote toute la suspicion qui pesait sur la xénophobie d'une partie de l’Amérique, et avoir rendu ses lettres de noblesse au sens d’un mot éculé : « l’espoir », c’est tout cela le symbole du vote de cette journée mémorable.
Allez ! Une fois n’est pas coutume : Vive les Etats-Unis d’Amérique, vivent les américains !
Ils ont allié l’espoir des lendemains redoutés à l’indicible sagesse d’un peuple qui sait être beau, quand il fait autre chose que la guerre hors des frontières ou mettre à bas toute une économie mondiale.
Raymond
AUSSERAY
http://pagesperso-orange.fr/lanbellie
Envoi par M'PEP : http://www.m-pep.org/
DE QUOI BARACK OBAMA REPRESENTE-T-IL LA VICTOIRE
?
Source
: http://www.m-pep.org/spip.php?article1009
mardi
11 novembre 2008
Pendant
des mois, de nombreux médias nous ont parlé d’obamania
comme d’une maladie typiquement française fonctionnant
dans le déni de la réalité américaine,
profondément raciste, obscurantiste, anti-sociale et
anti-intellectuelle, acquise par nature et par culture aux causes de
Sarah Palin autant qu’à celles de John McCain. Les mêmes
aujourd’hui sont, ou bien gagnés par la maladie ou bien
se consolent déjà avec l’idée que Obama,
McCain et Bush sont blanc bonnet et bonnet blanc. C’est surtout
dans la gauche « critique » que le deuil est déjà
fait, à peu de frais puisqu’il précédait
l’évènement. Certes, Barack Obama n’est pas
un révolutionnaire, il n’est pas hostile au capitalisme,
il ne se déclare ni communiste ni même socialiste.
Pourtant il a obtenu 47% des voix nationales sur la base de ces
propositions : à l’intérieur, augmentation des
impôts pour les hauts revenus, couverture médicale
universelle, engagement de l’Etat en faveur de l’éducation,
de la recherche et de l’écologie énergétique,
davantage de protectionnisme de l’économie américaine,
en un mot : plus d’Etat fédéral dans l’union
des Etats américains. A l’extérieur : la paix
plutôt que la guerre, plus de multilatéralisme, retrait
des troupes US d’Irak en 16 mois, discussion sans conditions
avec l’Iran, la Russie, le Pakistan et même avec les
organisations islamistes comme le Hamas ou les Talibans afghans,
relations d’ouverture et de collaboration avec l’Amérique
latine (malgré l’anachronisme que représente
toujours l’embargo sur Cuba, le dernier vestige de la guerre
froide).
Pourquoi se réjouir au M’PEP de l’élection de Barack Obama puisqu’il n’est pas anticapitaliste et peut-être même pas antilibéral, et bien qu’il appelle à « changer l’Amérique » et même le monde, il ne dénonce pas pour autant le système capitaliste comme étant la racine de tout ce qui va mal ?
*
Première raison et non des moindres : G.W. Bush est battu plus qu’aucun président américain ne l’a jamais été
Son impopularité croissante depuis sa ré-élection en 2004, aux USA et dans une grande partie du monde, s’est traduite en chiffres par la voie électorale dans son pays ; si depuis plusieurs années « le monde n’aimait pas les USA », aujourd’hui 53% d’Américains n’aiment pas la politique de leur président et surtout la rejettent. Que la victoire d’Obama s’avère « historique » ou non, la disqualification de l’administration Bush, de son idéologie et de ses politiques est déjà un évènement de première importance. Peu importe que Obama soit ou non antilibéral, qu’il soit socialiste ou centriste de gauche ou même du centre : c’est l’idéologie en actes des néo-conservateurs et des néo-libéraux, des « Faucons de la Maison blanche » qui a perdu.
D’abord sur ses prévisions des merveilleux effets de l’autonomie des marchés, de la dérégulation et du moins d’Etat comme le prouve l’actuel effondrement de l’économie mondiale ; ensuite sur les résultats avérés désastreux du Patriot Act et de la guerre préventive en Irak et en Afghanistan, voire plus récemment en Géorgie. Enfin, et c’est peut-être le plus important pour les années qui viennent, l’idéologie en action depuis plus de 20 ans a perdu du crédit dans l’opinion d’une majorité d’Américains. Evidemment, il ne faut pas en déduire que la doctrine Bush aurait magiquement disparu aux USA ou chez ses partisans dans le monde : il ne s’agit que d’un résultat électoral. Mais à lui seul il est riche d’enseignements positifs.
- D’abord par la mobilisation massive des électeurs, en particulier celle de catégories sociales, générationnelles ou ethniques qui n’avaient jamais voté. Il est clair aujourd’hui d’après les analyses du scrutin que cette repolitisation, exceptionnelle depuis un siècle, a profité à Obama au détriment de son adversaire.
- Ensuite si on considère la répartition des votes « bleus » et « rouges » : il était classique que les côtes est et ouest votent démocrate, tout le centre et le sud du pays étant de longue date le plus sûr soutien des vieux conservateurs et des néos, des fondamentalistes religieux, des va-t-en guerre défensive, des nostalgiques de la ségrégation raciale. Or dans cette élection, le paysage a très sensiblement changé ; il montre deux ceintures nord-est et sud-est qui pénètrent certains des bastions les plus traditionnellement réactionnaires (Iowa, Ohio, Colorado, Nevada, Virginie, Caroline du Nord, Nouveau Mexique et presque Missouri). La sociologie politique des Etats-Unis est en grand bouleversement et pour la première fois, il en existe une traduction politique nationale.
- Enfin par un paradoxe des plus encourageants : 53% d’Américains (qu’on dit volontiers en France dépolitisés, mal informés sinon complètement ignares), sont les premiers a avoir rejeté un modèle de développement derrière lequel l’Union européenne des 27 court de plus en plus (malgré la crise), avec au premier rang, le président Sarkozy moralisateur du capitalisme financier. Au lendemain des résultats, François Fillon a célébré la « fin définitive des pages sombres de la ségrégation. » Ce sont d’abord les sombres pages de l’ère Bush qui se trouvent aujourd’hui largement rejetées.
Que la page soit tournée et surtout définitivement est une autre affaire, on ne tourne pas les pages de la réalité comme celles d’un album de photos. Par exemple la page où Sarkozy annonçait qu’il sortira enfin la France de l’archaïsme en matière d’accès à la propriété en favorisant les prêts hypothécaires aux plus démunis, n’est sûrement pas tournée. Car chez nous, les plus injustes des mesures sont toujours recouvertes d’un vernis de souci pour les pauvres. Le double discours ne fait pas partie des mœurs politiques américaines, la violence faite aux pauvres et aux catégories en voie de paupérisation accélérée ne se donne pas les apparences de la vertu. Sarkozy n’a donc aucun mal à fustiger le capitalisme pour son immoralité, tout en détruisant consciencieusement les acquis sociaux dont sont privés les Américains. Un chef d’Etat qui prend des mesures sociales inédites dans son pays est préférable à tous ceux qui pérorent tout d’un coup contre le capitalisme parce que l’argent se fait rare.
*
Deuxième raison : la révolution que constitue déjà l’élection d’Obama, en elle-même paradoxale
C’est dans un pays où les communautarismes sont les plus manifestes et sont même garantis dans leurs droits par la Constitution, que s’affirme majoritairement et contre toute attente un « rêve » anti-communautariste. L’appel à l’unité du peuple américain par Obama n’a rien à voir avec l’union sacrée réclamée par Bush pour la lutte « contre le terrorisme » ou celle que réclame aujourd’hui Sarkozy pour moraliser le capitalisme financier. Il s’agit bel et bien d’une révolution culturelle citoyenne prenant à rebours les deux siècles de l’histoire américaine. Obama ne réformera certainement pas la Constitution qui attribue une si grande quantité de droits aux individus et aux communautés (dont celui de posséder des armes pour « se » défendre). Mais bien que son appel à l’unité n’ait de sens que dans le constitutionnalisme américain, il nous interpelle aussi en tant que citoyens, Français, Anglais, Allemands, Européens, Russes, Vénézuéliens, Sénégalais, Israéliens, Iraniens, Afghans, etc.
Autrement dit : partout où les hommes et les femmes ont le droit de voter pour leurs dirigeants ; il n’est pas étonnant que ce résultat soulève un si grand espoir chez les peuples les plus exploités d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
Un autre enseignement concerne la campagne menée par Obama ; certes de façon traditionnelle par meetings et débats contradictoires avec son adversaire, mais pour la première fois dans l’histoire par la mobilisation de millions de militants pendant des mois par le moyen d’Internet. Ce phénomène s’est déjà produit en France au moment de la campagne pour le Non au Traité constitutionnel européen en 2005 : un nouveau type d’action militante qui s’adresse directement à des millions de personnes et leur permet une participation démocratique d’un nouveau type.
Pour un nombre croissant de personnes dans le monde y compris les plus déshéritées, la Toile est devenue un média plus crédible et plus efficace que les médias traditionnels. Si la presse française a tellement critiqué l’obamania (en particulier Libération), c’est aussi parce que son monopole en matière d’information est fortement menacé, on l’a vu en France pendant la campagne du référendum.
*
Troisième raison : l’élection d’un président noir à la « Maison Blanche » ?
Oui et non. Oui, parce que l’événement était inimaginable, bien davantage que dans aucun pays européen contrairement à ce que répètent les médias aujourd’hui. Non, parce que sa négritude n’a jamais été par lui-même présentée comme une revanche ni même comme une justice réparatrice, mais au contraire comme une nouvelle conception de la citoyenneté où les différences d’origine ne compteraient plus dans la vie publique. Bien que le terme ne soit pas approprié pour les Etats-Unis, la victoire d’Obama est celle d’une citoyenneté laïque au sens d’une séparation entre les appartenances de fait et les compétences des citoyens (A lire : son discours sur les races à Philadelphie en mars et son discours à Berlin au cours de sa tournée mondiale.). A l’heure où l’Europe et en particulier la France s’engagent de plus en plus dans des politiques de quotas d’ « immigration choisie » et de « discrimination positive des minorités » selon le modèle américain d’après les années 1970, c’est ce modèle qui a été battu, et qui plus est, par 70 % des minorités ethniques et 65% de la classe d’âge 18-25 ans.
Il faut expliquer un peu le terme « laïcité » qui peut surprendre à propos d’un pays où toutes les autorités publiques élues prêtent serment sur la Bible, geste que Obama fera sans le moindre doute en janvier. La Constitution américaine (inchangée depuis 150 ans…) n’est pas une Constitution laïque comme l’est par principe celle de la France lorsque le régime politique y est républicain. Du reste, le principe de la laïcité de l’Etat est une exception française très loin de régner dans les autres pays européens ni d’y être approuvé. Sans trop entrer ici dans des analyses historiques et philosophiques, la laïcité « à la française » n’est pas ce que beaucoup croient aujourd’hui y compris chez les responsables politiques de droite comme de gauche.
Depuis plusieurs années on a assisté en France à un découpage de la laïcité selon qu’elle serait « positive » (en faveur des religions dans la vie publique) ou « négative » (hostiles à leur influence). Bien que président d’une république laïque, Sarkozy n’a pas hésité à faire publiquement et pas seulement en France, l’éloge du rôle des religions en politique (Latran en décembre 2007, Ryad en janvier 2008, Paris en septembre). Or le principe de laïcité à la française n’implique ni positivité ni négativité à l’égard des religions, il repose sur la seule séparation du politique (public) et du religieux (privé), en un mot sur la neutralité de l’Etat en matière de religions. A ce point de vue, la Constitution américaine n’est pas laïque ; elle prône la tolérance religieuse, ce qui n’est pas du tout la même chose ni en principe ni dans les faits.
Un seul fait indéniable dans les régimes de tolérance peut être évoqué ici, y compris en Angleterre patrie de naissance de la tolérance : le renforcement des communautarismes et des particularismes et partant, la confusion croissante entre le lien social d’appartenance et le lien citoyen (Voir le texte du M’PEP Comment lutter contre la dépolitisation ? mars 2008 : http://www.m-pep.org/spip.php?article626 )
Il n’est pas exclu que, à titre personnel et compte tenu de son histoire propre, Obama soit partisan de la laïcité à la française comme le sont plusieurs composantes de la gauche américaine. Il n’en reste pas moins que son appel présidentiel à l’unité du peuple américain indépendamment des murs qui séparent les citoyens dans leurs nombreuses singularités, ressemble de très près à un appel pour la laïcité en politique. On ne peut pas en dire autant d’une partie de la gauche française y compris au PS et au PCF. Rappelons que les députés communistes et plusieurs socialistes ont voté en 2004 contre la loi sur le port ostensible de signes religieux dans les établissements d’enseignement public. Enfin parmi les motions en vue du congrès du PS, les deux seules à se prononcer clairement pour la laïcité sont celles de Ségolène Royal et de Benoît Hamon.
*
Quatrième raison : l’élection d’Obama donne tort à tous les cyniques et les conformistes pour qui l’adaptation à la « modernité » de la mondialisation néolibérale serait devenue une nécessité hors de laquelle il n’y aurait que stagnation et mort
Or le pays moderne par excellence, censé être le modèle « du » développement pour le monde entier, vient de se prononcer sans équivoque pour une autre « modernité ». Dans son premier discours présidentiel, Obama a fait une déclaration surprenante en affirmant que la force des Etats-Unis n’est pas dans leur puissance mais dans la capacité de ses citoyens à avoir des idées nouvelles quand ils y travaillent ensemble. Certes il a aussi parlé de réhabiliter le leadership américain dans le monde, et il est tentant d’y voir un engagement à continuer la politique de Bush avec plus d’élégance et moins de brutalité. Mais au lieu de supposer a priori une continuité que rien n’atteste, nous pouvons aussi retenir ce qu’il a effectivement annoncé : on peut être moderne autrement qu’en développant de la puissance. La force des nations et des hommes serait mieux employée en essayant d’améliorer l’état économique, politique, social, écologique de la planète.
Ce sont tous ces paradoxes qui font la valeur de l’élection de B. Obama à la tête de la plus grande puissance mondiale. Marx disait : « l’histoire ne se répète pas, elle bégaie » ; mais parfois elle produit des surprises quand les peuples s’en mêlent.
Editeur
: M'PEP
Mouvement
Politique d’ Education Populaire
http://www.m-pep.org
***************
Info
du M'PEP :
Colloque du 6 décembre à Paris « Crise financière : pour une écologie sociale et solidaire », Pour accéder au programme et bulletin d’inscription, voir à : http://www.m-pep.org/spip.php?article996
Envoi de Alix Renaud : http://membres.lycos.fr/alixrenaud/biograph.html
HOLA, MISTER BARACK OBAMA ! BIENVENIDO ! MAIS BASTA
!
par
Jean Araud
source : http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-11-05%2006:38:39&log=invites#
Monsieur
Barack Obama,
Il semble que beaucoup vous souhaitent une sincère
bienvenue dans le concert des nations. Mais beaucoup avec aussi des
points d´interrogations, particulièrement dans notre
continent sud-américain.
Caracas, octobre
2008
A
Bush, j´ai écrit une lettre de «good bye»,
avec un «Hey George» et tutoiement, parce que le vulgaire
«cow-boy» qu´il a démontré être
ne mérite pas le titre de Monsieur.
Monsieur
Obama, beaucoup veulent placer en vous une espérance,
l´espérance d´un nouveau monde possible. Ceux qui
ont cru au «rêve» de Martin Luther King, ceux qui
en ont assez des discriminations raciales, ceux qui voudraient
pouvoir dialoguer d´égal à égal avec le
véritable peuple des Etats-Unis et pas seulement avec un
Empire de yankees, de gringos ou pire de faucons de Washington ou de
Marines.
Luther King a dit qu´il avait le «rêve»
que ses enfants vivent un jour dans une nation où ils ne
seront pas jugés par la couleur de leur peau, mais à la
mesure de leur caractère.
Monsieur Obama, vous êtes
ce «rêve» de Luther King devenu réalité.
Monsieur
Obama, qui sait si vous n´êtes pas l´espérance
d´une «révolution silencieuse» de votre
peuple éveillé par l´escroquerie d´une
crise économique et fatigué de verser son sang pour des
guerres souvent inutiles et pas même victorieuses.
Vos
prédécesseurs et adversaires, Monsieur Obama,
démontrent jusqu´à la dernière minute qui
sont-ils vraiment. Face à leur défaite probable, ils
vous inventent soudain des péchés graves, ceux de noir,
musulman ou de socialiste, ou celui qu´ils considèrent
le pires des pires : communiste.
Monsieur
Obama, ne croyez-vous pas qu´est venu le temps où la
nation qui déclare défendre la liberté commence
par respecter celle des autres peuples, leurs races, leurs croyances
et leurs modèles politiques, même si elle ne partage pas
les mêmes opinons ou les mêmes convictions ?
De vous
peut dépendre de démentir la théorie que «gringo
is gringo (équivalent du ‘yankee’ en Amérique
latine ndlr), du Mayflower à nos jours». Pour cela,
Monsieur Obama, basta ! Par exemple :
. Basta des prétendus
dégâts collatéraux de Washington en Irak ou
ailleurs, alors qu´en réalité la majorité
des victimes de vos soldats sont civiles, souvent femmes, enfants et
vieillards.
. Basta des invasions au nom de la liberté
pour s´emparer des ressources d´autrui et pour détruire
leurs patrimoines culturels qui parfois sont des patrimoines de
l´humanité.
. Basta des destructions préméditées
pour fabriquer pour vos multinationales de plantureux contrats de
reconstruction.
. Basta de toujours qualifier l´adversaire
de terroriste parce que celui qui lutte sur le territoire de son pays
envahi n´est pas forcément un terroriste, mais parfois
tout simplement un résistant.
Et,
Monsieur Obama, dans ce que Washington considère son «jardin
de derrière», on lance aussi de nombreux « basta »
:
. Basta le ridicule blocus de Cuba condamné par toutes
les nations réunies à l´ONU, moins 3. Chacun est
libre de penser ce qu´il veut du régime castriste mais
avant tout cela appartient au peuple cubain de Cuba et pas à
la minorité extrémiste des cubains de Miami. Ce qui est
sûr est que les pires des prisons sur le territoire cubain sont
bien les vôtres à Guantanamo.
. Basta qu´un
Luis Posada Carriles soit libre et protégé à
Miami par vos autorités fédérales. Car il s´agit
bien là d´un terroriste qui, entre autres attentats, a
non seulement avoué mais avec orgueil celui qu´il a
commis contre un avion de ligne avec 73 victimes, toutes civiles.
.
Basta, encore en Floride, des programmes de vos médias qui
présentent et font les éloges des camps d´entraînement
de mercenaires pour assassiner des présidents de notre
hémisphère.
. Basta le projet d´envahir
l´Amazonie figurant dans les textes scolaires de votre Junior
High School sous prétexte que «la région est
habitée par les peuples cruels, primitifs, incultes et
ignorants de huit nations: Brésil, Pérou, Colombie,
Vénézuéla, Guyana, Surinam et Guyane Française».
. Basta la provocation de la 4ème Flotte avec ses troupes
de débarquement et programme de navigation en «eaux
vertes» et «eaux marrons», c´est-à-dire
nos eaux territoriales et nos fleuves.
Monsieur Obama, vous représentez pour beaucoup l´espérance d´un monde nouveau parce que tous ces basta se réfèrent à des situations dont vous n´avez pas été complice. Alors Monsieur Obama, «bienvenido» !
Et,
Monsieur Obama, comme c´est de Caracas que je vous écris,
basta aussi pour:
. Basta d´accuser le Venezuela de pays
narcotrafiquant quand en réalité ses seuls péchés
sont d´être limitrophe du pays le plus grand producteur
de drogue qu´est la Colombie et d´être sur la route
de ravitaillement du pays le plus grand consommateur de drogue, qui
est votre pays.
. Basta des provocations de votre ambassade qui,
non contente de financer des opérations de déstabilisation
et coups d´Etat a été capable de la stupidité
diplomatique d´organiser dans sa résidence un spectacle
avec un «pantin» pour ridiculiser notre président.
Monsieur
Obama, nous savons qu´une opposition apatride et des médias
complices vous ont présenté le président Chavez
comme un vulgaire dictateur populiste. Il ne s´agit là
que de «pitiyankees» menteurs, Monsieur Obama, et ne
croyez pas qu´ils aient pour vous le sentiment de sympathie
qu´une bonne partie du monde vous porte. Ces «pitiyankees»
sont motivés surtout pour vos dollars financés par vos
citoyens pour alimenter leurs ONG à faux prétextes
démocratiques.
Monsieur Obama, ils vous ont menti. Chavez,
avec son style et sa personnalité, est dans le fond un bon
gars avec un cœur qui déborde d´humanisme et qui
simplement défend son peuple. Ce n´est pas par hasard
qu´élu démocratiquement, puis ayant gagné
une dizaine d´élections en augmentant chaque fois son
pourcentage, il jouit après dix ans au pouvoir d´une
popularité en hausse.
Ils vous ont menti en vous
présentant Chavez comme agressif vis-à-vis de votre
pays. Chacune de ses prétendues agressions, n´a toujours
été qu´une légitime défense
ponctuelle aux attaques des Bush, Condoleezza, Negroponte et autres
tristes personnages.
Par contre, Monsieur Obama, lorsque votre
peuple a souffert de la catastrophe de Katrina, le dit antiyankee
Chavez a ordonné une aide financière et la société
vénézuélienne CITGO a été sur
votre territoire la seule à ne pas spéculer sur ses
tarifs de carburants, à l´encontre de toutes vos
multinationales, sans exception. Chavez a aussi fait subventionner le
carburant pour certaines de vos communautés indiennes et
pauvres du Bronx pour qu´ils puissent affronter les rigueurs du
froid.
Monsieur
Obama, en vous référant au Venezuela, vous avez déclaré
que vous pensiez nécessaire pour votre pays de développer
de nouvelles sources énergétiques pour réduire
votre dépendance du pétrole. Vous avez raison, Monsieur
Obama, et Chavez partage votre opinion. Il a exprimé la même
idée de nouvelles sources énergétiques face au
pétrole pour n´être qu´une ressource
naturelle non renouvelable qui sera épuisée. Déjà,
au Venezuela, existe un programme d´économies
énergétiques dans le secteur électrique, pour
non seulement économiser du pétrole mais aussi parce
qu´il est l´une des sources de contamination d´une
planète où nous devons tous cohabiter.
Monsieur
Obama, vous devez savoir que c´est précisément ce
diable de Fidel Castro qui le premier a incité Chavez sur
cette voie, à peu près en ces termes «Attention
Chavez, même si le Venezuela est producteur de pétrole,
tu dois faire des efforts pour réduire son gaspillage».
Monsieur
Obama, serez-vous enfin le président des Etats-Unis qui
reconnaîtra que son pays est celui qui contamine le plus notre
planète et signerez-vous le Protocole de Kyoto qui, depuis
1998, attend que se joigne la signature de Washington à celles
de 172 nations ?
Nous savons tous que les énergies
alternatives ne fonctionneront pas du jour au lendemain. Alors en
attendant, Monsieur Obama, traitez honnêtement avec le
Venezuela pour acheter à un juste prix votre pétrole à
un pays qui de tout temps s´est révélé
comme un producteur fiable. N´oubliez pas que Chavez a été
le premier à proposer une «fourchette de prix» du
baril, un minimum juste pour ceux à qui appartient la
ressource, un maximum pour ne pas déstabiliser les pays
importateurs.
Monsieur
Obama, vous allez assumer la présidence d´une nation
avec certains handicaps.
Hors les quelques pays amis sincères
des Etats-Unis, incluant même ceux qui ont trop besoin de vos
dollars pour avoir le courage de s´exprimer, sans nul doute et
pour l´instant les Etats-Unis d´Amérique inspirent
à beaucoup de nations des sentiments d´antipathie.
Vous
allez assumer la présidence de la nation qui accuse d´autres
de prétendre posséder des armes nucléaires, mais
qui est l´unique nation de l´histoire universelle à
avoir utilisé une arme de destruction massive contre des
populations civiles, urbaines et totalement désarmées.
Vous allez assumer la présidence de la nation qui pointe
du doigt tous les pays qui prétendent à des forces
armées pour défendre leurs souverainetés, mais
la présidence de la nation qui possède plus de la
moitié de l´armement existant au monde à ce jour.
La
crise économique qui actuellement secoue votre pays, malgré
tout le mal qu´elle peut causer est peut-être aussi une
chance inespérée pour un monde meilleur. La majorité
de vos citoyens ont maintenant découvert les supercheries de
vos banquiers et de vos grands groupes financiers.
Certains
pensent, Monsieur Obama, que vous ne pourrez pas gouverner un pays
qui est entre les mains de toute-puissantes multinationales,
transnationales et corporations.
Monsieur Obama, c´est
peut-être une révolution qui vous est proposée
dans les urnes, la révolution silencieuse de l´immense
majorité contre une petite minorité de puissants.
Monsieur Obama, vous ne connaissez pas le continent sud-américain. Mc. Cain s´est limité à rendre visite au Mexique et à la Colombie… bien sûr. Venez nous voir, Monsieur Obama. Rencontrez des Hugo Chavez, Lula da Silva, Cristina Kirchner, Rafael Correa, Fernando Lugo et Evo Morales. Si vous êtes sincère, vous rencontrerez des gens avec lesquels il est facile de s´entendre, des pays qui n´aspirent à rien de plus qu´à la paix mais des présidents bien décidés aussi à ce que leurs peuples et leurs territoires soient respectés.
Monsieur
Obama, bienvenido pour un nouveau monde meilleur.
Pourquoi
pas ?
Good Luck, Mister Barack Obama !
Jean
ARAUD,
Caracas
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de référence :
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Bolivie
après la tempête : pour Mister Bush & Cie, la double
leçon bolivienne et bolivarienne
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Envoi par Jean-Pierre Lesieur : http://pagesperso-orange.fr/jean-pierre.lesieur
FAIRE SURFACE
C’est
pas le bonheur le FRIC
au vent du diton au vent portant force
six
force est de constater à mille lieues des grandes
surfaces
sur un atoll sans atomes
ou plus près
à
deux milles des côtes
seul avec sur les reins trois tonnes
d’or
pas facile de flotter.
Tout mettre au fond,
sans balise, sans amers,
plus rien à perdre se débrouiller
avec les moyens du par dessus bord.
FAIRE
SURFACE
Il
faudra bien un jour parler,
pas moi peut être,
pas seul,
pas divaguer aux lanternes des fantasmes,
laisser remonter du
noir des éclairs de honte
prendre appui sur les digues les
moins hautes.
FAIRE
SURFACE
Tête
au dessus des îlets, des récifs, des vagues,
parler
clair
loin des théories approximatives
des universités
fumeuses
où des piqués à l’hallucinogène
en solde
narines dilatées,
gorge à la relève
se
laissent piéger par les mines flottantes.
Repartir à
zéro
tout donner aux barbiers de l’apocalypse
pour
qu’ils éclatent nos cervelles
au grand air des
galions coulés.
FAIRE
SURFACE ENFIN !
©
Jean-Pierre LESIEUR,
2008
http://comme.en.poesie.over-blog.com/
http://pagesperso-orange.fr/jean-pierre.lesieur