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Accueil général * Choix archives * Site littéraire * Archives 2007
par Jean-Jacques REY
Article 2 : NOUVEL ARGUMENT DE CAMPAGNE
par Serge RIVRON
Article 3 : L' "ESMERALDA" : le vaisseau-école de mort et de torture de la Marine chilienne
par Germán F. WESTPHAL (envoi de Cristina CASTELLO)
Article 4 : CHASSE A L'ETRANGER :
* Adyl ABDELHAFIDI, 17 ans, en grève de la faim pour soutenir son ami Senjur
* Monsieur Arulappu JUDE-MARIYATHAS a été arrêté hier et s'est vu notifier un APRF
par Richar MOYON (pour RESF (Réseau Éducation Sans Frontières)
Article 5 : FAO : UN NOUVEAU SITE INTERNET POUR LA PROMOTION DU DROIT À L'ALIMENTATION
par ONU (envoi d'Yves DROLET)
ATTAC : CONSTRUIRE UN MONDE SOLIDAIRE, ECOLOGIQUE ET DEMOCRATIQUE
- A La Recherche d'alternatives par Jean-Pierre BEUX (Avenir d'Attac)
par Philippe-Alexandre POUILLE
- L'Autre construction européenne : donner une véritable effectivité à la charte sociale européenne par Christian SALANSON
- Quel modèle social européen ? par Attac France
Article 7 : CHANT XXII (Extrait de "Tempêtes")
par Jack HARRIS
Article 8 : L'IRRUPTION DU NAZISME DANS LE MONDE MODERNE...
par Gilles DELCUSE
Article 9 : AIMER, C'EST AUSSI S'ENGAGER...
par Guy CREQUIE
POTEMKINE !
La nature de l’Homme n’y fait rien, surtout quand c’est pour se renier, le libéralisme est une idéologie primitive qui a triomphé d’idéaux pervertis. Il s’agit maintenant de dépasser ce blocage intellectuel qui nous a empuanti pendant deux siècles, il obère l’avenir des jeunes. Il menace la planète. Les jeunes gens doivent se déplacer en masse pour aller voter et en particulier, pour les prochaines élections en France. J’en appelle à eux pour renverser la tyrannie de concepts rétrogrades et utilitaristes. Ils en sont les premières victimes ; surtout ne pas s’abstenir au premier tour… Comme les vents, ils feront tourner la girouette du pouvoir qui les méconnaît tant. Ils souffrent, ils apprendront à se libérer, et en piégeant à leur propre jeu, les « dompteurs ou les entraîneuses» du politiquement correct qui les vissent au banc des remplaçants, au bon vouloir des sponsors ; ça, c’est mettre un bon coup de pied où je pense : un maître coup de pied, penalty, face au but, et ils en seront les arbitres !
Ensuite ne votez pas par défaut : cela évite de donner une légitimité à des escrocs (surtout avec les institutions de la Vème République Française !) le vote n'a aucun sens s'il ne représente pas vos idées... L’histoire n’est pas finie, les moussaillons, elle commence seulement depuis quelques milliers d’années ! Néanmoins il y a des croque morts à vite oublier, et l’humanité s’en trouvera ragaillardie. C’est comme cela que je vois l’avenir, moi, sur mon bout de chemin ; heureusement d’ailleurs, parce que sinon, je n’aurai pas grand chose à dire, encore moins à espérer, comme certains qui défendent leur pré carré et ont vu bouger tout sans bouger, les bougres, en se prenant pour les défenseurs du Bien universel en prime !
Les jeunes ont un grand rôle à jouer pour ces futures élections en France ; parce que ce sont eux, sans doute, qui comprennent le mieux comment sera fait le monde demain… L’abstention : ils font semblant de s’en préoccuper, mais ils s’en foutent, ils s’en frottent les mains, les politiques. Tout ce qui les intéresse, c’est le pouvoir et ce qui va avec, qu’importe la manière ! … Ensuite ils ont tôt fait de nous faire oublier que ce pouvoir n’est qu’une délégation temporaire ; et ; je ne trouve pas qu’ils se soient montrer digne de l’exercer, ceux qui, ces dernières années, ont ruiné le modèle social français pour complaire aux lobbies du libéralisme !
J’appelle donc les jeunes à voter en masse au premier tour et, non pour un vote "utile", mais pour un véritable changement. Non seulement, on leur vole leur avenir, mais en plus on veut les transformer en esclaves pour payer le confort des nantis, et certains de leurs aînés ont même l’impudence de trouver normal qu’ils en bavent à leur tour, et puis quoi encore ? Poussez pas, birbes et rombières, si vous ne voulez pas qu’on vous jette aux orties comme vous en jetez d'autres à la rue ! J’entends trop souvent dans la bouche des juniors : tout est fermé, bloqué, on ne veut pas nous donner nos chance, etc.
Jeunes
gens, il faut une levée en masse pour sauver la nation, et
cette fois, d'abord
pour vous-même, au nez et à la
barbe des exploiteurs ! Et dans cette aventure, vous n’êtes
pas tout seuls, il y a quelques « blindés »
qui roulent avec vous et ils n’ont pas peur du
feu… Chut ! Ne le dites pas tout haut, mais pensez-le bien
fort : ils ressemblent un peu à ceux qui, un jour, dans un
fameux cuirassé, ont osé braver les impériaux
qui les méprisaient. Il navigue toujours, ce bateau, je crois,
dans l’esprit des hommes, depuis la nuit des temps, et
heureusement… Depuis il est devenu un mythe, il a
inspiré un film et une chanson, célèbres,
qui émeuvent encore dans le monde entier : savez-vous,
jeunes gens, que le POTEMKINE
peut toujours être réarmé ? … Alors
embarquez-vous, cela ne sera pas une partie de plaisir, mais vous
aurez fière allure et vous pourrez toujours rendre les coups !
Jean-Jacques REY
POTEMKINE
L'histoire
:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mutinerie_du_cuirass%C3%A9_Potemkine
caractéristiques
techniques
:
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=14549
Le
film :
http://analysefilmique.free.fr/analyse/c/cuirasse.php
la
chanson
:
http://www.e-torpedo.net/article.php3?id_article=1514&titre=Nouvel-article,1514
Envoi de Serge Rivron : http://srivron.free.fr & http://francemoinsj.canalblog.com/
Nouvel
argument de campagne
Le travail de fond que réalisent les médias à l'occasion de l'élection présidentielle est en train de prendre une tournure nouvelle. Déplorant la lassitude de certains candidats à répondre aux pertinentes questions posées par des panels de Français participatifs, et conscients de l'impossibilité qu'il y aurait à proposer aux citoyens télespectateurs des débats argumentés sur le programme de chacun, les principaux groupes de presse et consortiums audiovisuels ont annoncé ce matin le lancement d'un concours de "yoyos médiamétriques".
"Le constat est là, déplore "Patrick Lejuly-Blier" : le Français ne s'intéresse individuellement qu'à son petit univers, au prix du caramel chez l'épicier d'à côté, au loyer de son voisin, au lieu de ses prochaines vacances, à la condamnation du braqueur de sa cousine, mais il n'apprécie pas collectivement nos efforts pour organiser une vraie interactivité entre les candidats et ces graves questions. Son attention, par ailleurs, est extrêmement limitée, surtout depuis qu'on l'a habitué à des émissions graveuleuses filmées par quinze caméras à la fois, bourrées de ricanements, de clap-claps et autres jingles colorés. On ne peut plus lui imposer de s'intéresser à de vrais débats, même la presse y a renoncé ! En plus, il y a trop de candidats, et pas assez de journalistes qualifiés pour les interroger. Il nous faut donc trouver d'urgence autre chose, sinon les électeurs finiront par voter sans notre avis !"
Le concours de yoyos médiamétriques sera donc l'ultime tentative pour tenter de raccrocher le Français moyen à ses médias. Il s'agit d'un ingénieux dispositif, mis en place avec l'aide de la Française des Jeux sur le principe du loto sportif : les parieurs devront essayer d'anticiper au plus juste l'impact en termes de points/sondage du lendemain sur "Ségozy", des couacs, petites phrases et interviews relevés par les médias du jour. Le gagnant, celui qui aura misé le plus de fois sur "Sarkolène" sans se tromper pendant toute la campagne, recevra des mains du vainqueur réel des élections, un Yoyo d'Or d'une valeur de 100 000 Euros si c'est n'importe lequel qui passe, et de 1 millions d'Euros si c'est "Nicoyal".
Serge RIVRON
Note
à J-J :
Bien sûr, c'est de l'humour : des tentatives
bêtes de conditionner les esprits, mieux vaut en rire que
pleurer !
Envoi par Cristina Castello : http://www.cristinacastello.com/
Voici
quelque chose d'épouvantable !
Merci de bien vouloir
répandre cet info aux quatre vents, au nom de la vie !
(Cristina Castello)
L'
"Esmeralda":
le
vaisseau-école de mort et de torture de la Marine
chilienne
Par
Germán F. Westphal
Traduction
par Fernando Ruiz
[Le navire « Émeraude »,symbole de l'impunité criminelle dans le Chili]
Page d'origine : http://www.chile-esmeralda.com/lenguaje_french.htm
Le
11 septembre de 1973, le général Augusto Pinochet
renverse, par un sanglant coup d'Etat, le gouvernement
constitutionnel Chilien du Dr. Salvador Allende. Au cours des 17
années de sa dictature, il soumet le Chili au terrorisme
d'Etat, le plus vile des terrorismes, car il se dissimule sous le
masque de l'exercice de l'autorité de l'Etat. D'après
les données officielles, environ 3.197 personnes ont été
brutalement assassinées par des agents de l'Etat Chilien
pendant cette période.
Ce chiffre inclut 49
enfants âgés entre 2 et 16 ans - les restes d'un enfant
de 13 ans ont été récemment trouvés avec
11 balles dans le corps, et 9 dans le crâne. Font aussi partie
de ce nombre 126 femmes -dont certaines enceintes- ainsi qu'une
cinquantaine d'étrangers parmi lesquels il y a plusieurs
citoyens Brésiliens, Uruguayens et Argentins. Dès le 11
septembre de 1973, le vaisseau-école "Esmeralda" fut
utilisé par la Marine chilienne comme centre de détention
et de torture à Valparaíso. Ceci a été
démontré respectivement par la Commission
Interaméricaine des droits humains de l'OEA d'une manière
convaincante (Rapport du 24/OCT/74), Amnesty International (AMR
22/32/80 Informe), le Sénat des Etats-Unis (Résolution
361-16/JUN/86) et le Rapport de la Commission nationale Chilienne
pour la Vérité et la Réconciliation (Troisième
Partie, Chapitre I, Section 2 page 2.).
Il existe des
multiples témoignages convergents qui affirment que l'
"Esmeralda" fut utilisé comme chambre de torture
flottante. Parmi d'autres, celui de l'avocat Chilien Luis Vega,
décédé en exil (2001) en Israël; et celui
de l'ancien officiel de l'Institut National de Développement
Agricole, Claudio Correa, qui réside en Angleterre; et encore
celui du professeur de l'université et ancien-maire de
Valparaíso, Sergio Vuscovic, qui réside au Chili.
40
femmes ont été détenues, torturées et
violées
D'après le Rapport
de la Commission nationale Chilienne pour la Vérité et
la Réconciliation , dans le cas du bateau « Esmeralda »,
les enquêtes menées par cette Commission ont permis de
vérifier qu'une unité spécialisée de la
Marine s'y était installée, ayant pour mission
d'interroger les détenus se trouvant sur le bateau, ainsi que
ceux amenés d'autres endroits de réclusion de la
Marine. Ces interrogatoires comportaient, en règle générale,
des torture et des mauvais traitements. La "spécialisation"
de l'unité mentionnée n'a pas besoin d'autre
commentaire. D'après le même Rapport, la Marine utilisa
comme centres de détention deux navires marchands, le "Maipo"
et le "Lebu."
L'estimation du nombre de
détenus à bord de l' «Esmeralda » varie
selon les témoignages, en raison des déplacements d'un
bateau à l'autre dont certaines prisonniers ont été
l'objet pour être interrogés. En 1986, le Sénat
américain indique qu'il y a eu 112 personnes. D'après
les évidences disponibles, à un moment donné, le
nombre de femmes détenues se montait à 40, soumises à
toute sorte d'abus (torture, mauvais traitements, viols).
Le
cas du père Miguel Woodward
Parmi
le détenus il est nécessaire de signaler le cas du
prêtre Catholique anglo-chilien Miguel R., Woodward. Il est
mort le 22 septembre 1973 suite aux torture après son
transfert à l'hôpital Naval de Valparaíso par
indication d'un médecin naval. Bien que la Église
Catholique ait demandé son corps, celui-ci n'a jamais été
restitué : il fut jeté dans une fosse commune sur
laquelle, plus tard, une autoroute a été
construite.
Le cas du père Woodward est
légalement inclus dans les enquêtes du juge Baltasar
Garzón de l'Audience Nationale d'Espagne, Résumé
19/97-J, ouverte contre Augusto Pinochet et autres pour les
infractions du génocide et terrorisme international,
lesquelles ont été commises à travers meurtres
multiples, conspirations pour meurtre, enlèvement de vive
force, torture et disparitions (Rapport du 03/NOV/98, Antécédent
dixième). La détention du père Woodward à
bord de l'Esmeralda fut rapportée pour la première fois
en septembre 1973 par le journal «L'Étoile » de
Valparaíso, malgré qu'à l'époque toute la
presse, y compris « l'Etoile », étaient soumises à
la rigueur de la censure militaire.
Le
sinistre condor de l'Esmeralda
Le
condor qui sert de figure de proue à « l'Esmeralda »
n'évoque pas uniquement l'emblème qui fait partie des
armoiries du Chili : il rappelle aussi le sinistre Plan Condor. Ce
plan fut conçu et rendu effectif par Augusto Pinochet et ses
bourreaux à fin de coordonner le terrorisme militaire dans le
Cône sud, et étendre ainsi leurs actes criminels aux
pays de la région et même au-delà. Ce Plan Condor
permit la participation conjointe de divers services de
renseignements militaire du Cône sud au meurtre de l'ancien
Chef de l'Armée Chilienne, Carlos Prats et de sa femme, à
Buenos Aires; également, au meurtre de l'ancien ministre des
affaires étrangères Chilien, Orlando Letelier, à
Washington, ainsi qu'à l'attentat, à Rome, contre
l'ancien Vice-président de la République de Chili,
Bernardo Leighton et sa femme. D'après les premières
évidences, l' enquête de la Commission des députés
de Brésil, le Plan Condor était aussi en vigueur dans
le territoire Brésilien et il a probablement été
partie prenante dans la mort de l'ex-Président João
Goulart.
Un
symbole des actions criminelles.
Il
est certain que l'"Esmeralda" est un bateau de mort et de
torture, comme le prouvent nombre d'évidences ; mais est
devenu aussi le symbole, - par la figure d'oiseau carnassier qu'orne
sa proue- des actions les plus sinistres et criminelles qui ont
jamais eu lieu dans les pays du Cône sud. Sa tournée
annuelle dans différents ports du monde ne peut nous laisser
indifférents: il ne saurait être question de bienvenue
tant que les membres de la Marine chilienne, faisant l'effort de
surmonter leur lâcheté morale, ne reconnaîtront
l'usage criminel qui a été fait du bateau et ne
demanderont pardon pour les victimes martyrisées à son
bord.
Germán F. Westphal
Note à J-J :
(
page de réf : http://www.chile-esmeralda.com/ultima_hora.htm
)
L'itinéraire comportait
les escales :
Cartagena
(Colombia),
Balboa (Panamá),
Guayaquil
(Ecuador),
Acapulco (México),
San Diego
(EE.UU.),
Honolulu (EE.UU.),
Papeete (Francia)
y
Hanga Roa (Chile),
Autre page de réf : Qui sont-ils ? ... Comité International Contre l'Impunité dans Le Chili :
http://www.chile-esmeralda.com/who_are_we.htm ; Traduc. en Français par worldlingo.com
Autre liens intéressants :
http://www.memoriaviva.com/quienes_somos.htm
En français : Projet International de Droits Humains
http://www.wsws.org/articles/1999/feb1999/pino-f03.shtml
En français : Les Chiliens condamnent la défense de la base de Thatcher de Pinochet
http://www.lashistoriasquepodemoscontar.cl/index2.htm
En français : histoires de disparus
Envoi
par Richard Moyon
pour
pour RESF (Réseau Éducation
Sans Frontières) :
http://www.educationsansfrontieres.org/
CHASSE A L'ETRANGER :
en
grève de la faim pour soutenir son ami Senjur
"Dans quelques semaines, je fêterai mon 17ème anniversaire civil et mon 1er anniversaire citoyen. Ça veut simplement dire qu'il y a peu de temps que je me mobilise pour les causes qui me paraissent essentielles. En prenant un an de plus, je veux encore pouvoir me regarder dans la glace, être fier de moi et de mes engagements." Adyl ABDELHAFIDI
Adyl,
élève du LP Blaise Pascal à Châteauroux
est en grève de la faim depuis dix jours pour exiger la
régularisation de son copain Senjur DEMIRALI. Ce garçon
de 19 ans, a fui les persécutions dont les Rrom sont victimes
en Macédoine. Son père a été grièvement
blessé lors d'une attaque et lui même a reçu des
coups de couteau au visage en tentant de le défendre. Par la
suite, il a refusé de faire son service militaire. Il serait à
coup sûr emprisonné s'il rentrait au pays et, selon sa
famille, sa vie serait menacée. Il habite chez son frère,
lui aussi réfugié à Châteauroux. En
décembre, découvrant sa situation, ses copains ont
organisé une manifestation de plusieurs centaines d'élèves.
Bon prince, le préfet à accordé à Senjur
une autorisation provisoire de séjour jusqu'en juin 2007. «
Bien sûr, Senjur aura son CAP, mais est-ce bien nécessaire
pour être fusillé ? Ce sursit ne résout rien à
ce que vit notre ami qui reste un humain en danger de mort. Nous
avons tenté de nous faire entendre encore une fois, mais notre
démarche est restée vaine. J'entame une grève de
la faim pour faire bloc avec mon camarade » écrit Adyl
sur son blog. Depuis lors. rien, la préfecture reste sourde.
On
ne peut pas laisser des jeunes de 17 et 19 ans se débattre
seuls dans les inextricables difficultés dans lesquelles le
ministre de la Chasse à l'enfant plonge des jeunes majeurs,
des enfants et des familles. Les lycéens de Chateauroux
organisent une manifestation jeudi 22 février.
Les
vacances scolaires débutent demain dans l'académie
d'Orléans-Tours. Il est urgent, plus qu'urgent, de faire
reculer le ministre de la Chasse à l'enfant et le préfet,
d'abord en signant la pétition puis en faisant savoir aux
responsables la haute opinion qu'a la population de leurs exploits.
Pour
savoir où envoyer vos protestations, s'adresser à
:
Richard Moyon, 06 12 17 63 81, courriel :
getmr[mettre
arobase]wanadoo.fr
ou
RESF, courriel :
educsansfrontieres[mettre
arobase]free.fr
adresse postale : C/o EDMP 8 Impasse
Crozatier, 75012, PARIS
site Internet :
http://www.educationsansfrontieres.org/
*****************************************************
Monsieur
Arulappu JUDE-MARIYATHAS a été arrêté hier
et s'est vu notifier un APRF (Arrêté de reconduite à la Frontière).
Nous
avons donc besoin de la mobilisation de tous.
Vous trouverez dans
ce mail un modèle de lettre à adresser à la
préfecture, au ministère de l'intérieur, etc.,
qui résume la situation.
Merci de le diffuser le plus
largement possible.
Pour connaître les adresses
électroniques, susceptibles de recevoir vos protestations,
adressez-vous à :
Collectif
Bobigny,
courriel :
fannylayani[mettre
arobase]yahoo.fr
ou
RESF, courriel :
educsansfrontieres[mettre
arobase]free.fr
adresse postale : C/o EDMP 8 Impasse
Crozatier, 75012, PARIS
site Internet :
http://www.educationsansfrontieres.org/
MODELE DE LETTRE :
*A
l'attention de Jean-François Cordet, *
*Préfet de
Seine-Saint-Denis*
1 esplanade Jean Moulin
93007 BOBIGNY
CEDEX**
*
*
*Objet : régularisation de la famille Jude-Mariyathas
(Bobigny)*
* *
Monsieur le Préfet,
Alors qu'il se
rendait au temple pour prier pour la guérison de son fils,
Monsieur Arulappu JUDE-MARIYATHAS a été arrêté
lors d'un contrôle d'identité, le 9 février
dernier.
Un arrêté préfectoral de reconduite à
la frontière lui a été notifié : il
peut désormais être expulsé à tout
moment.
Je vous signifie par la présente mon indignation
profonde, et me permets de vous rappeler divers éléments
concernant cette famille, qui vous permettront sans le moindre doute
de revenir sur l'arrêté préfectoral de
reconduite à la frontière que vous avez pris à
l'encontre de Monsieur JUDE-MARIYATHAS.
Monsieur
JUDE-MARIYATHAS est père de trois enfants :
- Leuca, née
en 1999 et scolarisée à l'école Marie Curie de
Bobigny
- Britto, né en 1995 et scolarisé à
l'école Marie Curie de Bobigny
- Dalini, née en 1994
et scolarisée au collège Jean-Pierre Timbaud de
Bobigny
Tamoul de nationalité sri lankaise, il est arrivé
en France en 2001, pour demander l'asile politique en raison
des événements politiques au Sri Lanka, mettant sa vie
et celle de sa famille en danger (son cousin a d'ailleurs été
abattu par l'armée sri lankaise).
Originaires de Delft (au
nord du Sri Lanka), ils ont été persécutés
en raison de leur origine tamoule et de leur activité
politique : entre 1986 et 2000, il s'est trouvé arrêté,
torturé et menacé de mort à de nombreuses
reprises par la police et le gouvernement, en raison de ses liens
présumés avec les Tigres Tamouls.
Sa femme, restée
à Delft avec leurs trois enfants, a été à
son tour arrêtée, détenue,
torturée et menacée de mort à plusieurs
reprises, pour tenter de la faire dénoncer des Tigres
Tamouls. Elle a donc quitté le Sri-Lanka avec ses trois
enfants et a rejoint la France en mars 2003, via Singapour, Bahrein
et le Togo.
L'asile politique leur a été refusé
en France, en 2002 pour le père, en 2005 pour la mère.
La famille a alors déposé un dossier de demande de
régularisation dans le cadre de la circulaire
Sarkozy de l'été 2006. Bien que cette famille
réponde à tous les critères, elle s'est vue
notifier par vos services un refus que nous
trouvons incompréhensible.
Par ailleurs, nous vous
rappelons la situation de santé gravissime de l'un
de leurs enfants. Britto Fernando Jude-Mariyathas, né le
13 juin 1995, à Delft, a été hospitalisé
de mars à juin 2006 à l'hôpital Necker, en raison
d'un syndrome de Lyell consécutif à une
intoxication médicamenteuse, et qui nécessite des soins
et une surveillance médicale constants.
Le
syndrome de Lyell présente un tableau clinique comparable à
celui d'un grand brûlé, avec une implication
importante des muqueuses : les yeux, la bouche, le pharynx,
l'osophage et les muqueuses génitales sont
atteints. Le syndrome est déclenché par l'apparition de
macules roses ou brunes suivies de peu par des bulles de couleur
claire qui peuvent être tendues ou à
l'inverse flasques. Très rapidement, les bulles se
rassemblent pour déclencher un décollement épidermique
intense : Britto s'est donc trouvé comme écorché
vif pendant plusieurs semaines, et a été maintenu plus
d'un mois dans un coma artificiel. Les séquelles sont
majeures, y compris au niveau des yeux.
Britto est à ce
jour en attente d'une greffe de cornée et souffre de
séquelles pulmonaires graves. Le traitement approprié
et les actes chirurgicaux envisagés par les médecins ne
sont pas disponibles au Sri-Lanka, d'autant que la
situation sanitaire et sociale du pays est plus que
préoccupante.
*En clair, ce garçon n'est pas en état de survivre à un retour au Sri-Lanka.*
Pour plus d'informations sur le syndrome de Lyell, n'hésitez pas à vous rendre à l'adresse suivante :
http://www.atlas-dermato.org/atlas/lyellfin.htm
Nous
vous rappelons enfin quelques éléments concernant la
situation politique du Sri-Lanka à l'heure
actuelle.
Depuis le départ de la famille Jude-Mariyathas,
les persécutions à l'encontre de la
population de Delft ont continué, notamment vis-à-vis
des proches de la famille : des parents ont été
inquiétés, arrêtés et menacés
par les milices gouvernementales, ce qui les a conduit à
s'enfuir vers l'Inde, où ils sont parqués depuis dans
un camp de réfugiés.
Monsieur et Madame
Jude-Mariyathas sont toujours recherchés pour leurs liens avec
les Tigres Tamouls, et suspectés d'avoir agi contre le
gouvernement.
*Leurs
vies et celle de leurs enfants sont donc gravement menacées
en cas de retour. *
Depuis
début 2006, tous les observateurs internationaux dénoncent
une aggravation des violences et des combats dans le nord
du pays, devenu le théâtre d'une véritable guerre
civile. Les bombardements et les exactions menés à
l'encontre des populations civiles ont entraîné le
déplacement de plus de 200 000 personnes depuis le mois
d'août 2006.
Dans ce contexte de terreur locale, les
multiples assassinats visant les membres des associations
humanitaires ou de défense des droits de l'homme ont conduit
nombre d'ONG à stopper leur travail. Le 19 octobre 2006,
Médecins Sans Frontières s'est retiré de la
péninsule de Jafna où se trouve Delft, entraînant
la suspension de toute activité médicale locale.
*C'est
donc au milieu de telles atrocités que le gouvernement
français veut renvoyer cette famille, la condamnant ainsi à
une mort certaine. *
Ainsi,
nous considérons que, si vous deviez maintenir cet arrêté
de reconduite à la frontière, vous seriez
complice de la mise en danger extrême de la vie
d'une famille.
Envoi par Yves Drolet :
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/POESIE/oeuvresamies/page1.html
FAO :
UN NOUVEAU SITE INTERNET
POUR LA PROMOTION DU DROIT À L'ALIMENTATION
L'Organisation
des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (<"
http://www.fao.org/index_fr.htm
">FAO) a annoncé aujourd'hui le lancement d'un site
internet interactif sur le droit à l'alimentation, fournissant
des informations pratiques aux décideurs, juristes, membres de
la société civile, personnel des Nations Unies,
universitaires, ainsi qu'au grand public.
« Une condition indispensable à la réalisation du droit à l'alimentation est l'information », explique Barbara Ekwall, Coordonnatrice de l'Unité chargée du droit à l'alimentation à la FAO, qui a été mise en place en 2006 pour promouvoir le droit de l'homme à une alimentation adéquate.
« Un droit ne peut être revendiqué que si les individus en sont informés », a-t-elle insisté dans un communiqué publié aujourd'hui à Rome, soulignant que « seul un pays qui a conscience de ses obligations et des moyens d'apporter les changements nécessaires peut respecter, défendre et satisfaire les droits ».
« En tant que plateforme pour diffuser et échanger l'information, ce site dynamique aide les ayants droit et les autres parties concernées à transformer le droit à l'alimentation en une réalité pour tous », a assuré Barbara Ekwall.
Par droit à l'alimentation, on entend le droit de tout être humain à avoir un accès régulier à une nourriture suffisante, adéquate sur le plan nutritionnel et culturellement acceptable pour mener une vie saine et active. C'est le droit de se nourrir dignement, plutôt que le droit d'être nourri.
Le site permet de se documenter sur le droit fondamental à l'alimentation, d'accéder aux ressources de renforcement des capacités au niveau national et international, de même qu'aux conseils, méthodes et instruments pour contribuer à l'application du droit à l'alimentation au niveau de chaque pays.
Parmi les ressources disponibles figurent des matériels didactiques et un cours de télé-enseignement, des outils pour renforcer la sensibilisation au droit à l'alimentation, et une bibliothèque virtuelle qui regroupe des manuels, articles techniques, notes d'orientation sur les politiques, études de cas et publications.
Le site offre également des informations sur les Directives volontaires à l'appui de la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale. Ces Directives, approuvées par le Conseil de la FAO en novembre 2004, offrent des conseils pratiques aux pays en vue d'éliminer la faim sur la base des droits de l'homme.
Afin de faciliter la diffusion du droit à l'alimentation auprès d'une vaste gamme d'utilisateurs, une version texte à bande réduite est également disponible, qui peut être téléchargée sur des cd-rom et diffusée à l'échelle locale.
________________
Veuillez
consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus d'information
http://www.un.org/french/newscentre/
DOSSIER
ATTAC
Fondée en 1998, Attac (Association pour la Taxation des Transactions pour l’Aide aux Citoyens) promeut et mène des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde.
Envoi d'ATTAC-France : http://www.france.attac.org/
CONSTRUIRE UN MONDE
SOLIDAIRE, ECOLOGIQUE ET DEMOCRATIQUE
Manifeste altermondialiste :
http://www.france.attac.org/r815
et le tout nouveau site dédié :
Le Manifeste d’Attac obéit à un objectif essentiel : mettre « la question libérale » au cœur du débat. Les 105 analyses et propositions qu’il comporte ont un horizon qui dépasse les élections de 2007, et resteront en discussion permanentes dans Attac et dans la société.
Envoi de Jean-Pierre Beux : http://www.avenirdattac.net/
Le 1er février 2007.
Nous vivons probablement une période de réveil des consciences. Les menées du libéralisme durant le dernier quart de siècle sont considérées comme abusives, mais l'ensemble de la société est confronté aux problèmes de l'analyse économique. Les acteurs socio-économiques vivent sur les acquis des deux siècles passés, voire sur leurs vestiges. Les modèles économiques souvent teintés des convictions sociétales de leurs auteurs n'ont pu converger vers une certitude scientifique. La prédominance acquise par l'ensemble des modèles capitalistes doit plus aux insuffisances des modèles alternatifs, socialisme des pays communistes en particulier, qu'à leurs propres forces de conviction.
Les développements accélérés de la mondialisation économique durant les dernières décennies ont révélé à de nombreux analystes mais aussi aux peuples, les limites d'un type de fonctionnement de la société. Pour autant, les jugements sévères qui leur sont portés ne conduisent au plus qu'à des propositions d'aménagement du capitalisme.
La résistance désarmée (ou sans perspective globale, ou diffuse, ou balbutiante, ou multiforme...)
Pour utiles qu'ils soient, les combats du moment, notamment ceux pour l'annulation de la dette des pays pauvres, l'aide sanitaire aux pays d'Afrique, ou ceux contre la guerre, restent des initiatives dé-fensives de type caritatif ou oppositionnel.
Les meilleurs mots d'ordre, qui ont d'ailleurs un certain succès, par exemple l'affirmation qu'un autre monde est possible, ne portent en eux aucune indication sur le ou les types de sociétés alternatives envisageables. Ce ne sont que des contestations point par point des actions ou des projets des grandes organisations internationales (F. M. I., Banque Mondiale, Organisation mondiale du commerce), ces dernières gardant généralement l'initiative.
La faiblesse de la réflexion sur l'alternative au capitalisme doit sans doute beaucoup à la peur de re-tomber dans un système de pensée directif. Le courant humaniste mondial semble donc compter sur la spontanéité pour qu'émergent les solutions politiques de l'avenir.
Est-ce bien raisonnable face à un système hyper structuré disposant de moyens humains et matériels considérables tant sur le plan de son fonctionnement que de sa promotion, et soutenu par une tranche non négligeable de la population qui en bénéficie peu ou prou, d'imaginer l'émergence d'alternatives crédibles sans les avoir théorisées et confrontées aux réalités ?
Ce laxisme trouve peut-être aussi son origine dans le déficit d'analyse du capitalisme. Une tendance lourde s'est affirmée, qui considère le capitalisme comme un phénomène naturel inéluctable dont les lois sont basées sur les comportements naturels humains. De nombreux économistes ont d'ailleurs tenté d'échafauder des systèmes sans intervention de l'État, en quelque sorte auto entretenus. Globalement, l'attitude la plus avancée aujourd'hui consiste à vouloir réguler les pulsions du capitalisme dans une magistrale condamnation de l'ultralibéralisme comme si le capitalisme n'était pas excessif dès qu'il le peut. En témoignent la misère ouvrière du 19ème siècle en Europe, celle des pays pauvres au 20ème, l'esclavage et les guerres monstrueuses menées en toute conscience jusqu'à l'épuisement des peuples.
Au café du commerce, l'opinion selon laquelle il y a toujours eu riches et pauvres, que s'il n'y a pas de chefs rien ne va, que les animaux se mangent aussi les uns les autres et que les guerres sont inévitables voire salutaires, constitue avec quelques élans de solidarité la trame d'une philosophie populaire propre à perpétuer l'état du monde.
Le grand danger du moment est que l'état du monde ne conduise à des crises violentes, sans débouché politique, avec de nouvelles frustrations à la clé, toutes les volontés de régulation d'où qu'elles viennent étant quasiment inopérantes.
Les forces politiques actuelles
Outre les forces politiques qui se réclament du libéralisme idéologiquement ou passivement, les forces qui prétendent en atténuer les effets ou en répartir le bénéfice se partagent la gestion des affaires du monde, le plus souvent dans un jeu d'alternances à grand vacarme, pour des nuances qui ne laisseront aucune trace dans l'histoire mais qui continuent de faire illusion.
Toute l'énergie de la démocratie élective conquise au prix des luttes est utilisée pour un piètre résultat, malgré quelques espoirs en Amérique Latine dont on perçoit cependant déjà les faiblesses. Les forces les plus combattives, même se proclamant révolutionnaires, se situent à la remorque du capitalisme dans des combats centraux contre les licenciements par exemple, sans présenter d'alternatives crédibles globales. Il ne faut en effet pas confondre quelques idées, fussent-elles pertinentes, avec un en-semble cohérent susceptible d'entraîner les peuples dans une véritable volonté de transformation des sociétés.
Le vide est patent et il est la pièce centrale de l'échec de la désignation du candidat antilibéral à l'élection présidentielle, les autres aspects étant collatéraux. On peut ajouter que moins le projet est abouti, plus l'offre politique et les ardeurs sont fortes, notamment en privilégiant la recherche de la personnalité charismatique susceptible de compenser la faiblesse de fond.
La nécessité de l'analyse de nos sociétés
Il y a donc urgence à reprendre l'analyse de nos sociétés avec l'espoir de pouvoir conclure que le système capitaliste n'est ni une création divine ni un phénomène darwiniste inéluctable, mais au contraire l'image de l'inachèvement de la pensée humaine. Faute de quoi, l'humanité serait perpétuellement condamnée aux soubresauts.
Et il y a de bonnes raisons d'espérer, notamment en découvrant que le système monétaire en vigueur dans le monde entier est non pas naturel mais créé de toutes pièces par les décideurs et qu'il peut tout simplement être remplacé pour permettre aux peuples de prendre en charge les questions de capital.
Est-ce à dire qu'une fois réalisée cette indispensable analyse, l'espoir d'un changement radical de société se profilerait à nouveau, fusse à la faveur de quelque grand soir ?
L'expérience de deux siècles violents, violence inscrite dans la culture de tous les protagonistes et dont nous ne sommes bien entendu pas débarrassés, plaide pour une approche citoyenne non exclusive, non exhaustive. Elle permettrait, avec le concours des États et autres gouvernances légiférant, la mise en place de solutions alternatives dans le domaine de l'économie réelle des entreprises, du système financier et du dispositif social, avec l'impérieux devoir d'organiser la coexistence et la coopération de systèmes idéologiquement concurrents.
Il conviendra pour ce faire de mener aussi l'analyse de la démocratie, basée partout sur le centralisme démocratique, la loi du gagnant s'imposant à tous, pour tenter d'évoluer vers une démocratie d'expériences, de coexistence et de coopération.
Il s'agit donc de mettre en forme des projets politiques nouveaux.
Jean-Pierre BEUX
ATTAC
29
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Editeur
: Avenir
d'Attac
Via site d'ATTAC-France : http://www.france.attac.org/a603
REFLEXIONS SUR L'EUROPE
La victoire contre le projet de Traité constitutionnel
m'a laissé dans l'attente d'une proposition alternative
article
publié le 8/06/2006
auteur
: Philippe-Alexandre POUILLE
Page d'origine
: http://www.france.attac.org/spip.php?article6436
Je réponds à l’appel à contribution pour le Manifeste.
La victoire contre le projet de Traité constitutionnel m’a laissé dans l’attente d’une proposition alternative. Car l’idée même d’une Constitution européenne n’a pas été rejetée par le peuple français, mais bien plutôt son détournement, et même sa falsification. Par le moyen du référendum, le président Chirac cherchait à arracher aux citoyens leur consentement envers le modèle libéral - ou néolibéral - qu’une majorité du corps électoral rejetait. Si tel avait été le cas, toute velléité de résistance populaire, comme celle qui s’est organisé contre le CPE, à des lois mettant en oeuvre les principes libéraux, n’aurait pu surmonter la contradiction d’avoir précédemment légitimé par le suffrage universel l’idéologie inspiratrice de ces politiques. C’est une application de la doctrine du gouvernement représentatif qui veut que le résultat d’un suffrage oblige en retour les électeurs à ce qu’ils ont consenti.
Maintenant, puisque l’idée d’une Constitution européenne a été lancée, débattue, qu’elle a passionnée, que le rejet du projet de traité constitutionnel contre les avis de tous les partis de gouvernement et la propagande médiatique a permis à la souveraineté populaire de s’éprouver et de restaurer sa confiance en elle-même, que l’exemplarité de la lutte des citoyens français contre le fatalisme et la résignation politiques auxquels nous convie les élites instituées, appelle les citoyens d’Europe à leur emboîter le pas, n’est-il pas temps de proposer l’initiation d’un processus constituant à l’échelle européenne ?
Le retournement du "non" du 29 mai 2005 en un projet positif serait un défi lancé à la fois aux gouvernements de l’Europe communautaire en surenchérissant sur leur européanisme mercantile, ainsi qu’aux peuples eux-mêmes qui pourraient être tentés de le relever, de se l’approprier et d’y retrouver l’enthousiasme d’un idéal politique.
Cette proposition ne vise pas à entamer la réflexion sur un texte constitutionnel, mais sur le processus qui peut aboutir à la formation d’une assemblée constituante et sur le mode d’élection de ses membres. Ce qui en retour aura une incidence essentielle sur le régime de gouvernement européen qu’il pourra créer. Je pense en particulier aux travers des gouvernements représentatifs qui ne sont démocratiques que tant qu’ils donnent à chaque citoyen le droit d’élire des représentants, mais seulement parmi quelques individus choisis premièrement par des organisations partisanes, et non le droit égal d’être eux-mêmes gouvernants. A ce titre, l’exemple historique de la démocratie athénienne nous apprend qu’à côté de l’assemblée des citoyens prenant directement part aux délibérations et aux votes des lois, le peuple assemblé n’exerçait pas tous les pouvoirs mais en attribuait à des instances composées d’un nombre limité de citoyens, qui étaient désignés non par un vote électif, mais par le sort. Ces organes, tel le Conseil, pouvaient se voir attribuer des pouvoirs considérables et même supérieurs à ceux de l’Assemblée. En s’inspirant de l’exemple des inventeurs de la démocratie, l’assemblée constituante pourrait être celle de citoyens ordinaires plutôt que des professionnels de la caste politique européenne, desquels il est illusoire d’espérer une rupture radicale, et qui sauraient s’y faire élire si elle devait être "représentative" puisque tel est leur métier.
Reste l’épineux problème d’imposer aux gouvernants des institutions actuelles une telle remise en cause, et pour tout dire de leur retirer le pouvoir qu’ils exercent si peu légitimement. C’est ici que débute la lutte des peuples pour leur souveraineté, et par cette lutte l’émergence d’un peuple européen. Et c’est bien ici que tout se joue, puisque si un grand marché unifié européen qui garantisse la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes est l’idéal définitif des économistes libéraux, la naissance d’un peuple européen, c’est-à-dire d’une communauté d’individus acquérant la conscience de leur destin commun, serait leur pire cauchemar.
Philippe-Alexandre Pouille
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L'autre construction européenne :
donner une véritable effectivité à la charte sociale européenne
Article
publié le 7/06/2006
auteur
: Christian SALANSON
Page d'origine : http://www.france.attac.org/spip.php?article6431
Une construction politique ne peut se limiter à une architecture institutionnelle. La démocratisation de la construction européenne suppose aussi l’affirmation de droits fondamentaux et leur effectivité. « L’autre construction européenne », celle du Conseil de l’Europe fournit en l’espèce de réelles opportunités. Les dispositions du TCE qui amenaient à vider progressivement les compétences de la Cour de Strasbourg au profit de celle de Luxembourg étaient à cet égard franchement inquiétantes.
Un ensemble à compléter
La Convention européenne (de sauvegarde) des Droits de l’Homme est assez connue pour qu’il ne soit nécessaire d’insister que sur quelques points. À la différence de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, elle possède une véritable effectivité de par le rôle de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (la Cour de Strasbourg). Son effectivité va très au-delà des seules décisions de la Cour dans la mesure où les gouvernements et leurs administrations anticipent les effets d’un éventuel recours et s’efforcent en général de respecter la Convention et la jurisprudence de la Cour de Strasbourg. Contrairement à ce qui est parfois indiqué, cette jurisprudence n’est pas indifférente aux questions économiques et sociales : elle a cherché par exemple à étendre l’application de certains concepts de la Convention comme celui de « non-discrimination » à propos de régimes de retraites. Reste que la compétence en la matière ne peut guère aller au-delà d’un texte qui se limite aux libertés civiles et politiques.
La Charte sociale européenne est moins connue. Adoptée en 1961, elle fut présentée d’emblée comme un complément en matière économique et sociale de la Convention européenne des Droits de l’Homme. La Charte comportait au départ trois domaines : conditions de travail, protection des sans-emploi, protection sociale universelle. Elle a été modifiée en 1996, par adjonction de droits supplémentaires, par exemple : droit au logement (avec obligation pour les pouvoirs publics de le rendre effectif), droit à la formation, « droit à la protection contre la pauvreté » (c’est-à-dire un droit dont peuvent se prévaloir les citoyens et non pas une charité publique), protection contre le harcèlement sexuel ... Enfin en 1995, un protocole additionnel (entré en vigueur en 1998) lui donne un début d’effectivité. En effet, à la différence des droits reconnus par la Convention européenne des Droits de l’Homme, ceux de la Charte sociale étaient seulement proclamés. Ce début d’effectivité reste timide : en cas de manquement des États, un comité européen des droits sociaux (9 membres) peut être saisi par des ONG, ses décisions sont transmises au comité des ministres du Conseil de l’Europe qui émet une résolution.
Donner une véritable effectivité à la Charte sociale européenne pourrait se faire par une convention ou un protocole additionnel confiant la vérification de son application à la Cour de Strasbourg. On aurait ainsi un dispositif cohérent en matière de droits politiques, civils et socio-économiques effectifs. La manière d’y parvenir serait assez différente des méthodes de l’Union européenne et ne paraît pas hors de portée.
Une construction souple et perfectible
Une construction qui évite les logiques de tout ou rien de l’Union Européenne. Pour qu’une convention soit valide, il n’est pas nécessaire que tous les États membres l’aient ratifiée (elle s’appliquera immédiatement à ceux qui l’ont ratifié ou lorsqu’un nombre suffisant l’aura ratifié), ni de ratifier tous les articles (des États peuvent ratifier certains articles en en refusant d’autres ou en les acceptant sous réserve interprétative). Cette souplesse, sans doute choquante pour des esprits systématiques, peut être une ressource dans les luttes contre le néo-libéralisme : il est plus facile de centrer la pression sur les gouvernants de certains pays pour ensuite, résultat obtenu, contribuer à l’inscription de la question à l’agenda des luttes nationales dans d’autres pays. On combinerait ainsi plus facilement une vieille stratégie du mouvement ouvrier (dialectique distorsion de droits/élargissement) et l’articulation européenne/nationale des luttes.
Une construction perfectible
L’ensemble Convention européenne des Droits de l’Homme et Charte européenne est certes imparfait : on peut faire des réserves sur le détail de telle ou telle disposition, l’usage du mot « charte » est assez malheureux en français, et surtout le droit de l’environnement n’est pas pris en compte. Mais l’exemple des modifications successives de la Charte sociale montre assez que l’on n’est pas dans une perspective juridique qui cherche à graver des principes dans le marbre. D’autres instruments juridiques existants peuvent être aussi envisagés et singulièrement d’autres conventions adoptées dans le cadre du Conseil de l’Europe, par exemple en matière d’environnement ou de consommation. Mais la complémentarité de ces deux textes, l’effectivité de l’un et le début d’effectivité de l’autre constituent un bon début.
Une autre méthode de construction européenne
Un cas particulier de hiérarchie des normes qui n’obéit pas à une logique pyramidale. Les juristes ont l’habitude de considérer une hiérarchie des normes comme une pyramide qu’ils envisagent de manière descendante : la norme de rang inférieur devant être conforme à la norme de rang supérieur. C’est bien ainsi que fonctionne le droit communautaire de l’Union Européenne par rapport aux droits nationaux qui ne sont plus que des droits subordonnés. La logique des constructions juridiques du Conseil de l’Europe est moins brutale. Elle évoque une forme de hiérarchie des normes dont seuls sont familiers en droit interne les spécialistes du droit du travail. Dans cette perspective, les règles européennes se bornent à fixer un minimum commun en matière de droits civils, civiques et socio-économiques : on est plus ici dans une logique de socle que de pyramide. Cela pourrait permettre de réduire les objections de ceux qui, habitués à de forts taux de syndicalisation et à la fixation de règles par négociations collectives, s’inquiètent des réglementations étatiques ou supranationales en matière économique et sociale.
Un droit supplémentaire, qui n’impose pas de transposition systématique du droit européen dans le droit interne, à la différence du système de l’Union Européenne qui réduit une bonne partie des législations nationales au rôle de simple traduction-adaptation du droit européen. Il suffit ici que celles des dispositions nationales qui seraient en contradiction avec les droits fondamentaux européens cessent d’être appliquées.
Une culture juridique plus respectueuse de la citoyenneté. À la simple lecture des textes, les différences avec ce qu’est devenu le droit de l’Union Européenne sautent aux yeux :
- Dans un cas, des textes assez brefs, d’une rédaction plus précise et plus concise, immédiatement compréhensible pour tout juriste et, parfois au prix de quelques explications par tout citoyen ; dans l’autre des textes longs, souvent confus, qui ne peuvent être compris que par des spécialistes, avec des dispositions parfois contradictoires qui ne peuvent être tranchées que par des organes d’application ou de contrôle (la commission et la CJCE).
- Dans un cas, une jurisprudence, celle de la Cour de Strasbourg qui est dans l’ensemble protectrice des libertés publiques individuelles et collectives, dans l’autre une jurisprudence, celle de la Cour de Luxembourg, d’inspiration néo-libérale ...
Cette
autre méthode, qui concilie coopération et intégration,
n’a pas la brutalité de la capitis diminutio qu’entraîne
le droit de l’Union Européenne à l’égard
des États membres. De plus, la garantie des droits civils,
politiques et sociaux des citoyens serait bien mieux assurée
par l’ensemble que constituent la Convention européenne
des droits de l’homme et la Charte sociale européenne
que par la Charte des droits fondamentaux de l’Union (que le
TCE avait repris dans sa deuxième partie), qu’il
s’agisse du texte lui-même, de la possibilité pour
les citoyens de l’opposer à leurs propres gouvernants,
ou des orientations jurisprudentielle de la Cour de Luxembourg.
Christian
SALANSON
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article
publié le 24/03/2006
auteur
: ATTAC France
Page d'origine : http://www.france.attac.org/spip.php?article6035
Propositions
d’ATTAC-France
L’Union européenne (UE) est la zone la plus riche du monde. Pourtant, et malgré un accroissement de sa richesse ces deux dernières décennies, la situation sociale s’y est considérablement dégradée, notamment sur les plans du chômage, de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Quelques 60 millions de personnes vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté dans la seule Europe des quinze et la décennie de passage à une "économie de marché" a été un véritable cataclysme social. En Europe de l’Est, une grande partie des anciennes protections sociales et des services sociaux (crèches, logements, santé...) était associée à l’emploi dans les grandes entreprises. Leur restructuration ou privatisation, ainsi que les changements radicaux du système de prix (dans l’agriculture, les transports, les logements) ont signifié presque partout une chute massive de niveau de vie, même si une minorité des populations s’est enrichie. La montée générale des abstentions aux élections reflète ce fait que l’instauration de la démocratie n’a été porteuse aux yeux des populations d’aucune conséquence concrète positive sur le niveau de vie et les conditions de travail.
Les politiques, élaborées et mises en œuvre aux niveaux communautaire et des Etats-membres, ne sont pas étrangères à cette situation. L’asymétrie fondamentale entre les politiques de la concurrence, relevant de l’Union, et les politiques sociales, demeurant de la compétence des Etats membre conduit, faute de politiques d’harmonisation, à une mise en concurrence des systèmes sociaux et fiscaux des différents pays de l’Union d’autant plus grande que l’hétérogénéité des situations des différents pays est de plus en plus importante. L’austérité budgétaire et l’appel principal aux investissements directs étrangers (IDE) comme mode de financement privilégié ne favorisent pas non plus l’instauration, pourtant nécessaire, de politiques de solidarité ambitieuses. L’ouverture à la concurrence des services publics fonctionne comme un dogme, sans évaluation sérieuse de ses effets économiques et sociaux, notamment en termes d’atteintes aux droits fondamentaux. Quant aux nouveaux "instruments" de l’Union en matière de lutte pour l’emploi et de "modernisation des systèmes de protection sociale" ou de retraites (méthodes ouverte de coordination), force est de constater qu’ils ont servi à remettre en cause des dispositifs nationaux de protection sociale. Enfin, les politiques d’emploi pensées comme devant résulter d’un abaissement général et continu du "coût du travail", et de la flexibilité des marchés du travail, n’ont conduit qu’à accentuer la précarisation et l’appauvrissement.
Cette
situation est d’autant plus urgente à résoudre
que la dégradation sociale accentue aujourd’hui la
dégradation écologique. Il faut donc s’atteler à
une nouvelle conception du "social", intégrant
toutes ces dimensions : la réduction des inégalités
sociales, le caractère limité des ressources
planétaires, l’équilibre entre les activités
humaines et les écosystèmes, des relations équitables
et de coopération à l’échelle mondiale,
notamment entre le Nord et le Sud.
Quelques pistes pour une
refondation
Pour Attac, la construction d’une Europe sociale doit se faire à travers un processus de convergence par le haut des normes, sur des résultats à atteindre en termes d’objectifs sociaux, dans le cadre d’une nette montée en puissance des fonctions redistributives du budget de l’Union.
1. Changer radicalement de politique économique
Attac propose de faire de la lutte contre le chômage un objectif explicite des politiques économiques, à partir d’objectifs chiffrés en terme de réduction du taux de chômage. Un policy-mix européen (lien entre les politiques budgétaire et monétaire) doit également être mis en œuvre en conséquence, en réformant le Pacte de stabilité, de même que le statut et les critères d’intervention de la Banque centrale européenne (BCE). Une politique coordonnée de réduction du temps de travail à l’échelle européenne européenne, sans perte de salaire, peut, avec une réelle volonté politique, être appliquée et contribuer efficacement à la lutte contre le chômage. Enfin, la réunion des ministres des finances de la zone Euro (Eurogroupe) doit utiliser les prérogatives que lui confèrent les traités en matière de politique de change, notamment vis-à-vis du dollar. Le niveau du budget européen doit être considérablement augmenté et il faut créer une fiscalité européenne unifiée sur les revenus du capital et réformer celle sur les bénéfices des entreprises afin de lutter contre le dumping fiscal. Attac propose par ailleurs que la zone Euro instaure une taxe sur le marché des changes.
2. Instaurer des critères et des processus de convergences sociaux
Pour aller vers des droits sociaux identiques dans tous les pays de l’Union alors même qu’ils trouvent à des niveaux de développement très différents, il s’agirait de déterminer exactement une liste des droits sociaux fondamentaux (salaire, minima sociaux, revenu minimum garanti, pensions...) pour lesquelles des normes de convergences, à définir au cas par cas - le contenu précis pourrait dépendre du niveau de développement du pays considéré -, pourraient être établies, et de mettre en place un calendrier précis et contraignant comme pour les critères monétaires de Maastricht. Une clause de non régression permettrait d’éviter tout recul social Ainsi du salaire minimum : inscrire l’obligation pour tous les pays d’un salaire minimum - donc élargir les compétences de l’Union aux rémunérations, exclues aujourd’hui ; fixer un niveau suivant un pourcentage du PIB par habitant, et un échéancier, une clause de non régression protégeant les niveaux les plus élevés. Un même schéma peut exister pour les revenus de substitution, minima sociaux, retraites...
3. Définir des éléments de droit du travail
Il
s’agit de renforcer les droits transnationaux des salariés
:
reconnaître le droit de grève européen et
interdire la pratique du "lock-out", ce qui suppose d’en
faire des compétences communautaires ;
renégocier la
directive sur les comités d’entreprise européens
(CEE) dans le sens d’un pouvoir accru des CEE et créer
un droit de "gouvernement d’entreprise" impliquant la
présence obligatoire de représentants des salariés
dans les Conseils d’administration des groupes ;
mettre en
œuvre au niveau européen la notion d’"unité
économique et sociale" pour rendre les entreprises
donneuses d’ordre responsables des salariés de leurs
entreprises sous-traitantes et garantir les mêmes droits à
l’ensemble des salarié-e-s ;
renégocier la
directive 96/71/CE (droit du travail) et le règlement 1408/71
de coordination des régimes de sécurité sociale
concernant les travailleurs détachés pour en renforcer
les obligations de respect des normes d’emploi du pays
d’accueil et rompre le lien de dépendance renforcée
qui existe entre les travailleurs détachés et leur
employeur en raison de la subordination du droit au séjour au
contrat de travail ;
Elaborer une véritable directive sur
le temps de travail protégeant réellement les salariés
;
garantir l’accès et établir la
justiciabilité de ces droits sociaux.
4. Refonder les services publics
Le
marché unique a conduit à libéraliser les
services publics industriels et commerciaux, mais l’organisation
concurrentielle pèse également sur le financement des
services publics non marchands. La libéralisation a cassé
les monopoles publics et aligné la gestion des entreprises
publiques en charge des missions de service public sur les normes des
entreprises privées, aboutissant en général à
leur privatisation. Les services publics doivent être reconnus
et refondés et ne plus être soumis au droit de la
concurrence :
instituer un moratoire sur les libéralisations
et en mener une évaluation publique, démocratique et
contradictoire ;
développer des services publics pour la
satisfaction des besoins sociaux : accueil de la petite enfance
(crèches, maternelles, etc.) et services d’aide aux
personnes dépendantes (personnes âgées, malades,
etc). Ces services devront être organisés dans un cadre
collectif, avec du personnel dont la qualification aura été
reconnue et valorisée et avec un objectif de mixité
femmes/hommes de ces professions.
refuser le principe du pays
d’origine dans toute mesure de libéralisation .
5. Reconnaître et réaliser l’égalité des droits pour tous-tes.
Il faut établir une citoyenneté européenne de résidence pour permettre l’accès aux droits de dizaines de milliers de personnes résidant légalement sur le territoire européen, mais exclus de toute reconnaissance nationale et citoyenne. Il s’agit d’un instrument juridique de lutte contre les discriminations.
Si l’égalité des droits entre hommes et femmes existe dans la loi, elle est loin de se traduire dans la réalité. Il faut établir des objectifs chiffrés et planifiés de réduction des inégalités entre les sexes dans tous les domaines (salaires, accès à l’emploi, partage des tâches, recours au temps partiel, etc) et initier une politique volontariste contraignante.
6. Soutenir les pays du Sud dans l’objectif d’un écodéveloppement démocratique
L’Union
dispose d’une compétence exclusive en matière de
politique commerciale. Elle négocie pour les Etats membres au
sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et a
développé de nombreux accords de "partenariat"
ou de "coopération" avec des pays ou groupes de pays
du Sud, qui se traduisent par des subordinations de ces pays aux
intérêts des pays riches. Attac propose de :
rompre
avec le libre-échange généralisé et
établir les conditions de relations commerciales équitables,
notamment par le rétablissement de régimes de
préférences non réciproques et des coopérations
financières et techniques ;
les pays membres de l’Union
doivent refuser, au sein des institutions financières
internationales, les conditions d’octroi d’aides
financières basées sur l’ouverture des marchés
et pousser à l’établissement d’un droit
international de la dette fondé sur la reconnaissance de la
coresponsabilité des créditeurs et la garantie de
recours ; l’octroi des aides doit être conditionné
à la conduite de politiques visant la satisfaction des besoins
fondamentaux des peuples et les libertés démocratiques
et visant l’égalité entre femmes et hommes ;
celle-ci a été reconnue (par les institutions de l’ONU
et y compris par la Banque mondiale) comme une condition
indispensable à la lutte contre la pauvreté ;
réformer
la Politique agricole commune (PAC) sur la base de la
multifonctionnalité de l’agriculture et de l’arrêt
des subventions à l’exportation ;
établir un
moratoire sur les politiques de libéralisations commerciales
internationales et reconnaître le droit de souveraineté
alimentaire à tous les pays et dans les négociations
internationales.
ATTAC-France,
Paris, le 26 octobre 2005
Envoi par Jack Harris : http://harris.jack.monsite.wanadoo.fr/
Chant
XXII
L’Humain en ce bas monde a très peu de valeur
Il est considéré comme une marchandise
Ce qu’on attend de lui c’est qu’il soit producteur
Tout
en gardant les mains gentiment dans la mouise.
*
Sacrebleu
!... que c’est beau la mondialisation
Or c’est uniquement aux regards des élites
Dont grimpent les profits jusqu’à l’aberration
Car
désormais, pour eux, il n’est plus de limites.
*
Mais
le restant du peuple a le droit de survivre
Avec un minimum et c’est déjà beaucoup
Lorsque l’on est petit a-t-on le droit de vivre ?
J’avoue
que pour certains, ça surprend sur le coup.
*
Je
pensais qu’aboli était l’esclavagisme
Plus de chaînes, de fers, cela n’est guère mieux,
Puisqu’il est plus sournois l’acte de despotisme
Qui
vient fouler aux pieds tous les gens miséreux.
*
Extrait de "Tempêtes"
© Jack Harris, 2007
Envoi par Gilles Delcuse : http://destroublesdecetemps.free.fr/index.htm
L'Irruption du nazisme dans le monde moderne...
L'irruption
du nazisme interroge à plus d'un titre. Tout d'abord, pour en
saisir l'essence, il est nécessaire d'abandonner la grille
d'interprétation morale introduite par le judaïsme. Le
Nazisme n'est pas l'apparition du mal sur le bien, mais une ambition
démesurée, celle de réaliser l'idée de
perfection absolue dans le monde. Un monde parfait, où chaque
individu est une pièce d'un gigantesque puzzle, ayant à
son sommet un dieu incarné en la personne de Hitler, suivit
d'une cohorte de disciples, mis en concurrence afin de les bloquer
dans leur ambition individuelle de vouloir s'emparer de la première
place ; et à l'autre bout de l'échelle : l'enfer, le
programme de la solution finale, comme l'évoque la peinture de
Jérôme Bosch. C'est à bon escient que j'évoque
une peinture ; parce que le Nazisme se manifeste d'abord par son
esthétique. Une esthétique rigoriste qui suprime l'Art.
Une esthétique dans laquelle chaque individu est voué à
l'élévation d'un monde fictif. Chaque individu jusque
dans la machine de mort des camps d'exterminations. Ceux que le
nazisme désigne comme des races inférieurs devant
disparaître, font aussi partie de la structure fictive du monde
nazi. La solution finale est un des éléments centraux
de la structure du monde nazi. Les détenus des camps nazi
doivent se plier, par le travail, à des règles de
discipline jusqu'à l'absurde, et jusque dans la mort
programmée.
Ce qui frappe, dans l'application de l'idéalisme Nazi, c'est la rigueur exposée comme une esthétique. Un certain nombre d'écrivains et d'artistes, notamment du milieu du cinéma et de l'édition, ont été profondément séduits par la présentation publique du nazisme. L'un des plus célèbre d'entre eux, Céline ne manque jamais d'y faire référence. Brasillach a été jusqu'à s'y noyer.
Jusqu'à aujourd'hui, la première approche que nous recevons de ce monde est sa présentation. Non l'étalage d'une misère insupportable, ni une bande de mercenaires, mais une évocation de la puissance, de la discipline, de la propreté, de l'ordre. L'image du nazisme n'est pas celle d'une bande de clochards ennivrés qui massacre au hasard sous l'emprise d'une folie sadique, mais une organisation alignée, uniforme, servile. Le Nazisme nous est présenté, à nous dont on ignore les rouages, les raisons, l'époque de cette catastrophe, parce que nés dans la deuxième moitié du XXème siècle de la terreur, d'abord comme un spectacle : spectacle aux règles effrayantes.
Le Nazisme est évoqué comme le point limite que le monde moderne ne doit jamais atteindre. Le Nazisme nous est présenté comme une expérience catastrophique qui ne doit jamais revenir sur le devant de la scène de l'histoire. Le Nazisme est le critère du mal à partir duquel se justifie les démocraties parlementaires, modernes, pour se maintenir. De l'esthétique de la discipline, le nazisme est devenu l'esthétique du mal absolu. Du projet d'un monde puissant, puisant sa force dans une jeunesse idéalisée, le nazisme est devenu le programme d'un monde de terreur, puisant sa force dans la folie destructrice. Le décalage de ce paradigme, n'est pas le résultat de recherches plus poussées sur cette période, mais le besoin de justifier, en permanence, le développement du monde moderne. Le nazisme est devenu un chantage et un prétexte pour les démocraties parlementaires, permettant de justifier leur durée et leurs exactions. Le suffrage universel est détourné à cette fin, de sorte qu'on ne vote pas pour un programme, mais contre la terreur.
L'évocation du nazisme aujourd'hui, ne renvoie pas à une période de l'histoire, mais à un chantage affectif orientant les décisions, depuis l'élection, jusqu'au coeur de la pensée philosophique. Entre un Le Pen hitlérisé pour la circonstance, et la métaphysique de Heidegger, qui n'est plus que l'introduction du nazisme dans la philosophie, la terreur sert de boussole jusqu'à l'absurde. Car, tout de même, en lisant Heidegger, il est difficile d'utiliser cette pensée à la restauration de camps d'extermination, pour cette simple raison que pratiquement personne ne lit Heidegger, et personne parmi ses rares lecteurs ont lu tout Heidegger. Et parmi ces exceptionnels lecteurs, plus rares encore sont ceux qui ont compris ses propos, tant sa pensée est abstraite. Si Heidegger peut servir d'introduction au Nazisme, alors il faut prêter une intelligence franchement développée à la pensée Nazi. Il y a là, une limite qui confine à l'absurde. De plus, une pensée n'oriente pas les esprits, mais l'inverse, ce sont les esprits qui produisent les pensées. La pensée de Hitler n'existait pas avant lui.
Enfin, je finirai ce préambule par cette constatation que l'avènement du nazisme dans le monde n'est pas un moment de l'histoire, mais le jaillissement du monde contemporain. Le nazisme n'a pas disparu avec la fin de Hitler; il a seulement commencé avec lui, et se poursuit aujourd'hui sous des formes moins rigides, mais autrement terroristes, avec l'appellation rassurante et mensongère de démocratie. L'effroyable usage de la bombe atomique marque l'acte de naissance de la terreur moderne, appelée à régner durablement sous l'appellation de démocratie. Le monde démocratique a produit une force destructrice totale. Depuis l'effondrement de Hitler, la démocratie n'a jamais cessé de propager des guerres, partout dans le monde, dont les victimes sont, le plus souvent, des civils dont le seul tort est d'habiter sur les territoires que se disputent des belligérants, pour des raisons de puissance et non de liberté. Les camps nazis n'ont pas disparu ; ils ont été améliorés jusqu'à la création de quartiers de haute sécurité, les QHS d'où a réussi à s'évader le Grand Jacques, et d'autres qui sont maintenus dans le secret, comme à Guantanamo. La démocratie ne garantit pas contre le totalitarisme ; elle n'en est que la forme pacifiée.
Gilles
DELCUSE,
le
16 février 2007
Envoi de Guy Crequie : http://guy.crequie.perso.orange.fr/ et http://guycrequie.blogspot.com/
NECESSITE
DE L'ENGAGEMENT :
remarque
sur la culture de la paix
Les
débats sur l'amour et sa signification existent depuis que les
deux sexes communiquent entre eux. Au-delà des diverses
expressions, car l' étendue des perceptions est aussi
inépuisable que l'électron ou l'atome selon la
biographie personnelle de chacune et de chacun, de l'importance de la
filiation religieuse ou laïque dans son histoire personnelle et
collective, le champ des significations est pluriel.
A notre période contemporaine, (celle d'aujourd'hui,) je dirai que le véritable amour est celui du respect der la vie, de toutes les vies, pas seulement celles humaines, mais : également de toutes les espèces ; animales, minérales, vegétales ; bref ! l'amour qui m'intéresse pour en débattre collectivement est celui de l'amour de l'humanité ; celui des relations interpersonnelles appartient à la vie privée de chacun.
Ceci, alors que notre présent démontre que l'homme, pour s'approprier des richesses, consommer toujours plus, accroître son pouvoir, a oublié la sagesse et détruit son harmonie avec la nature ; quitte pour cela, à exproprier des populations, leurs histoires, coutumes, civilisations... L'avidité pour l'argent, le pouvoir, la réussite uniquement égoïste ( car toute personne peut avoir des projets, desseins, etc. tout fait respectables) d'un individu ou d'un groupe social me semble antagoniste avec la vraie perception de l'amour.
L'amour, comme l'indiquait le bouddha Shakyamuni est pour moi celui de tuer le désir de tuer.
Créer cette civilisation de l'amour dont parlait par exemple le Pape Paul VI, c'est certes, débattre sur les significations, mais, c'est aussi et beaucoup, s'exprimer sur l'engagement pour ... !
De ce point de vue, je constate ce jour, qu'il existe plus de débats relatifs à la perception des concepts que ceux consacrés à l'engagement, pour la chaîne de télevision internationale consacrée à la culture de la paix et de la non-violence que propose Ada.
Guy
CREQUIE
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