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Article 1 : CHRONIQUE DE MARS (et Mars nous dit bien des choses !)…
par Jean-Jacques REY
Article 2 : CADEAU ET COURAGE POUR VOUS SOUTENIR : aux "Enfants de don Quichotte"
par Murielle MESSORI (dite Myrabelle)
Article 3 : LE MINIMUM VIEILLESSE DEPUIS LE PREMIER JANVIER
par Jean-Pierre LAIGLE
Article 4 : FORUM MONDIAL POUR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE : en route vers Nyéléni 2007
par Minga Informativa : movimientos.org (envoi de Cristina CASTELLO)
Article 5 : CALENDRIER DE LA PAIX POUR UNE ERE RADIEUSE…
par Guy CREQUIE
- La médiadépendance par équipe "Là-bas si j'y suis" (émission radio animée par Daniel MERMET)
- La Désinformation-spectacle : l’effet CNN par Thierry MEYSSAN (envoi d' Yves DROLET)
- IRAN : On met des Mots dans la Bouche d'Ahmadinejad par Virginia TILLEY (envoi de Vincent ROBEYNS)
Article 7 : LA MARSEILLAISE DE LA PAIX
par élèves de l'école primaire de Cempuis (Oise) (envoi d'Isabelle COSTA)
CHRONIQUE
DE MARS
(et
Mars nous dit bien des choses !)…
Les
faiseurs de la « doxa » sont en train de mener un combat
à contre-courant, complètement ahurissant. Nous voilà
revenus aux pires moments de la propagande de guerre…Presque
aucune information sur les programmes et manifestes de la Gauche
antilibérale ne passent le filtrage qu’ils imposent aux
médias, et c’est toujours les extrêmes qui sont
mis en avant pour la « diversité » ; comme si cela
ne pouvait être que déraisonnable de vouloir une
alternative au libéralisme sans révolution ! Je le dis,
mes amis, c’est une parodie indigne de la démocratie et
une grave insulte à l’entendement commun. La République
y laisse des plumes. Il va falloir que les larbins qui se rendent
complices de cette escroquerie morale, s’expliquent bientôt
et définitivement.
Le problème, c’est que lorsque l’on veut rendre inférieur les gens, en esprit ou autre, on a toujours la possibilité de le faire, et pas simplement par la force, mais on ne démontre rien que sa propre médiocrité… Personnellement, j’en suis peut-être encore au cuirassé Potemkine, mais je rends plus service à la société que certains qui sont payés pour le faire, et, eux, ils croient encore au mythe du Far West vers lequel ils se dirigent au pas de l’oie libérale !
Grosso modo, pour les ténors des grands partis qui ambitionnent de faire la ronde aux commandes du pays, nous avons affaire à des gens qui estiment que pour avoir des droits, il faut savoir se battre ou sinon s’écraser pour survivre. Ils ne le disent pas crûment, mais leurs sbires ne se gênent guère : l’instinct animal est très développé chez eux ! C’est sans doute pour ce motif que monsieur Sarkosy lorgne vers l’électorat frontiste. On ne sait jamais, des fois qu’il faudrait reformer des bataillons de milice pour suppléer à la police, dans les temps à venir, afin de tenir la population en respect, sous des lois d’exception…
Tout le monde s’en est rendu compte, maintenant, c’est les économistes qui font la décision en politique, mais à mon avis, l’économie est aussi précise que l’astrologie ; surtout quand elle est « pilotée » par des marchés où s’éclatent les camés du monopoly mondial… Nous nageons en plein délire. C’est comme toute cette industrie médiatique avec sa forme la plus « numérologique » : les instituts de sondages, à laquelle madame Royal veut donner des gages, semble-t-il, pour son avenir incertain, c’est cela qui prétend servir de boussole au monde politique ! Du moins voudrait-on le faire croire… Mais où est là-dedans le sens de l’intérêt commun et même l’art de gouverner ? C’est vrai, nous avons tout plein de boîtes à penser qui pètent comme des feux d’artifice, depuis la fin de la Guerre Froide : (on n'avait pas assez des francs-maçons et des technocrates, maintenant on a les Think tanks !). Ainsi la société est devenu un véritable tanker ; sauf qu’on lui donne la mer à boire en guise de cargaison !…
Je prends le pari, le nouveau paysage politique que vont se donner les français demain (ce n’est pas interdit de me faire mentir !) c’est un tiers pour la Gauche et son extrême ; un tiers pour le Centre : gauche et droit confondus ; un tiers pour la Droite et son extrême. Résultat : un cocktail neuroleptique à coincer le gouvernail du « tanker » ! On riait des allemands, on y est ! Avec ça, la société finira toujours par rencontrer sa terre ferme, mais le débarquement risque d’être périlleux… Voilà comment l’alternative au libéralisme va être couillonnée ; provisoirement, espérons-le, parce que cette « camisole » peut nous handicaper encore longtemps ; et ; voilà comment aussi, le progrès social va être enterré. C’est pour cela que les maîtres du monde : la finance internationale, ont décidé d’introduire et de miser sur un troisième cavalier de l’apocalypse, dans la course aux présidentielles en France : le gentil nounours Bayrou, le bien-pensant des Pyrénées ! Ceci, bien sûr, pour "répondre" aux aspirations du peuple ! Ça rappelle un peu le coup dans les commissariats : le «bon » et le « méchant » vous interroge à tour de rôle… Et les larbins des médias, frétillant de la queue à l’idée d’un bon repas, se sont dépêchés d’emboucher le clairon pour nous réveiller, vous n’avez pas remarqué ? Je n’ai jamais vu une campagne électorale aussi minable en France. Depuis le référendum du TCE, c’est un déluge de crétinerie. Ajouté au réchauffement climatique, c’est sûr, on est parti pour toucher les nues, il n’y aura même pas de montagnes pour nous arrêter !
Un autre problème, c’est qu’une bonne partie des français ne respectent que le fouet qui les tannent, et qu’ils ne sont même plus capables de discerner leurs véritables ennemis : d’ailleurs auraient-ils le courage de s’en prendre à eux s’ils les reconnaissaient, plutôt qu’à des boucs émissaires qui n’ont souvent que le tort de respirer le même air ? Facile à vaincre, mais difficile à dire ! … La plupart de ces ambitieux qui nous gouvernent, savent que leur plus grand atout pour dominer est notre résignation à les supporter, même si pour cela ils doivent se comporter en truands ; et ; partout dans le monde, on voit cela, et on ne changera vraiment le monde qu’en changeant d’abord cela. Je suis pour une démocratie directe et mondiale, je me reconnais donc citoyen du monde ; d’une certaine façon, c’est faire du libéralisme, mais contre les inégalités et le pouvoir personnel, qui se cachent volontiers derrière des institutions pour tuer l’humain !
Jean-Jacques
REY
Envoi par Murielle Messori : http://myrabelle.chez-alice.fr/
Cadeau
et courage pour vous soutenir :
aux "Enfants de don Quichotte"
*
Les Enfants de don Quichotte : association contre l'exclusion et un
logement pour tous
http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/v2/index.php
* Charte du Canal Saint Martin
http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/v2/charte.php
« Là où les hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré » J. Wrésinski
Après la lecture d’un texte de Monsieur Gilbert Barussaud, poète et romancier,
Un
clochard trouvait misère dans une ville de pierres, de fer, et
d’acier. De presque tous, il ne recevait aucun regard
compatissant, presque que des regards apeurés de personnes qui
craignaient à son contact que « son mal » sur
elles se propagent, et ne les enferment dans la pauvreté
c’est-à-dire à ne plus avoir d’argent pour
continuer de vivre décemment, et au lieu de reconnaître,
en lui, un être humain ayant de très graves problèmes,
et de faire ce qu’ils peuvent pour l’aider à aller
mieux. Au mieux, il recevait… des coups de pieds, et au pire,
les autres de lui se détournaient, faisaient comme s’il
n’existait pas, l’oubliant volontairement, et lui fermant
leurs cœurs. Et lui, voyait ces regards fermés, il
ressentait toute cette indifférence qui lui faisait mal au
cœur, mais il vivait sa vie, comme il pouvait, tant bien que
mal, de bric et de broc,… il offrait lui, à tous un
regard doux, gentil qui leur disait :
« Je ne vous en veux
pas trop, je vois bien que vous n’êtes pas capables pour
le moment de me voir comme vous et moi, que vous êtes en
quelque sorte handicapés, malades, de ne pas oser me voir
au-delà de mes problèmes, jusqu’à mon
bonheur d’être là vivant malgré mes
sinistres conditions de vie sur cette terre, et encore moins d’aller
jusqu’à mon cœur, et de m’aider à le
consoler. Allez, va, je vous pardonne, j’ai pitié de
vous, vous êtes plus à plaindre que moi si vous fermez
votre cœur à ce qui est le plus humain en vous.
Car moi, je n’ai pas peur de vous, et ne vous veux que du bien.
Un jour, le verrez-vous enfin ?
Dans son malheur et dans ses petits bonheurs, il trouva une nouvelle once de bonheur, qui devint peu à peu une onde de bonheur, puis une ronde de bonheur… qui l’entourait, le fêtait Lui, l’être humain, par d’autres rejeté. Il trouva tout cela et même plus sous les traits d’une femme qui lui ouvrit ses bras et sa maison en lui disant : « ici chez moi tu es le bienvenu, tu es ici chez toi autant que moi, fais ton bonhomme de chemin, à ta guise, tu as le droit au bonheur, à ton bonheur ! Et sache que si tu as besoin de moi, je suis là pour toi ! La Terre sur laquelle toi et moi habitons est à tous, donc à toi aussi. Les autres ont la faiblesse de ne pas t’accepter car ta situation est trop difficile à leurs yeux, moi, je comprends que en toi, il y a un homme de cœur et de talents et que tu as autant que les autres le droit de les exprimer… »
Ensuite, il vécut enfin au chaud, dans de bonnes conditions, auprès de cette femme, sœur d’amitié de lui, et un jour, sentant qu’il avait enfin le repos de son âme grâce : autant à lui qui fit des efforts pour vivre sa nouvelle vie dans des conditions acceptables, que grâce à cette merveilleuse femme, il mourut, avec, sur son visage fatigué, mais enfin en paix, un magnifique… sourire !!!!
-§-
Ce texte que je viens d'écrire, m'a fait penser à vous, et à ceux qui n'acceptent pas vos conditions de vie alors que vous autant que les autres personnes êtes des êtres humains au même titre qu'eux, et que vous avez des talents qui ne sont pas à l'aise dans une telle difficulté, mais qui sont là, en vous, et vous avez droit au bonheur, à votre bonheur !
Et ce n'est que la différence d'argent entre eux et vous qui en fait la grande différence... qui n'est pas une différence si importante car elle ne prend pas en compte tellement de choses : tellement de paramètres humains qui sont vitaux et magnifiques !!!!
**********************************
(second texte)
Nous
n’avons que peu d’intérêt pour les
marginaux
On ne les imagine surtout pas en héros
Ou
peut-être en parents dignes de faire partie de notre monde
On
ne les intègre pas, même dans la plus petite de nos
rondes
Ils sont indésirables car différents
Et
nous leur sommes indifférents.
Et
pourtant, en chacun bat un cœur qui n’est pas de
pierre
Et qui a, si on veut bien l’admettre et le laisser
pénétrer notre atmosphère
Le droit à
son grain de sel et au même ciel embrasé que tous ses
autres congénères !
«
Quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent,
ils ne valent pas cher »
disent les notables de nos
contrées,
Ne les acceptant que très loin de leur
cité, des lieux où ils évoluent en petits
comités
Parmi
des gens comme eux qui ne leur demandent pas de se révolutionner
De
sans arrêt se remettre en questions
D’avancer sans
filet de protection
Pour ces «richards», un petit rien
devient une affaire d’état
Afin d’avoir
l’esprit uniquement occupé, à parler et à
vivre, de futilité !
Comme
celle de tout un chacun, la vie des personnes dans la rue ne vaut «
rien » de monétaire
Mais au prix des sentiments, des
émotions : elle vaut très, très cher
Même
plus cher que tous les joyaux de la terre !
Car chaque être
humain a des capacités et des possibilités
Et s’il
se fait confiance, il peut s’en servir
Afin de remonter la
pente, de nouveau croire en lui, et la tête haute levée
Se
prouver à lui-même ainsi qu’à tous ceux de
la Société de son pays
A quel point, il est
fier de lui et de ce qu’il a su réaliser
Que son
avenir est devant lui, à lui…
Murielle MESSORI, dite Myrabelle
Liens
intéressants pour complément d'info :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Enfants_de_Don_Quichotte
http://www.place-publique.fr/article2389.html
http://www.dailymotion.com/lesenfantsdedonquichotte
Envoi par Jean-Pierre Laigle : http://www.gonfaron.net/pa_portrait_laigle.htm
LE
MINIMUM VIEILLESSE DEPUIS LE PREMIER JANVIER
Jusqu'au 1er janvier, chaque Français avait droit, quelque que soit son statut, s'il n'avait jamais ou insuffisamment cotisé, à une somme minimale à partir de 60 ans ou, s'il était toujours apte à travailler, à partir de 65 ans, appelée le minimum vieillesse. Cette somme n'était pas récupérée par l'état à la mort du titulaire. Chaque Français, s'il estimait cette somme insuffisante, pouvait demander en plus l'allocation de solidarité aux personnes âgées qui était récupérable par l'état.
Depuis
le 1er janvier, ces deux allocations ont ete fondues en une seule et
il n'est plus possible de demander la première sans la
seconde. Depuis cette date, les deux allocations sont récupérables
par l'état et, une fois acceptées par le titulaire,
elles sont irréversibles.
De
la sorte, l'état propose le choix suivant : soit ne rien
recevoir du tout et se débrouiller par ses propres moyens
jusqu'à sa mort, soit accepter et dépouiller ses
héritiers du peu de bien qu'il possède.
Ceci
concerne en premier chef les RMIstes, les titulaires de la COTOREP et
les personnes qui possèdent des biens immobiliers où
ils vivent et dont la valeur n'est pas réalisable tant qu'ils
vivent.
Les
nouveaux textes réglementant cette état de fait n'ont
donné lieu à aucune publication dans la presse et à
aucun commentaire, si bien que les personnes concernées se
sont soudain trouvées confrontées à une
situation qu'elles n'avaient pas prévues. Même les
assistantes sociales ont été surprises quand les cas se
sont présentés pour les personnes dont elles avaient la
charge.
Il
conviendait donc d'informer le plus de monde possible, car cette
situation, qui concerne actuellement quelques dizaines de milliers de
personnes, en concernera bientôt des centaines de milliers et,
d'ici à quelques années, plus d'un million.
Ce
racket de l'état sur les pauvres est-il admissible alors qu'il
exempte les riches de toutes sortes de contributions ?
Jean-Pierre
LAIGLE
Infos
corroborant
:
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/N392.xhtml
J.O
n° 11 du 13 janvier 2007, page 855, texte n°
30
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANS0625202D
extrait significatif :
"""
«
Section 2 : « Recouvrement sur les successions
« Art. R. 815-46. - L'organisme ou le service mentionné à l'article L. 815-7 a la faculté de requérir, dans les conditions prévues à l'article 2428 du code civil, l'inscription d'une hypothèque grevant les biens des bénéficiaires de l'allocation de solidarité aux personnes âgées sur les registres tenus par les conservateurs des hypothèques pour sûreté de la créance éventuelle résultant des sommes versées au titre de l'allocation.
« Les bordereaux d'inscription mentionnent une évaluation du montant des prestations qui seront allouées au bénéficiaire.
« Lorsque les allocations servies dépassent l'évaluation figurant au bordereau d'inscription primitif, l'organisme ou le service mentionné à l'article L.
815-7 a la faculté de requérir une nouvelle inscription d'hypothèque.
« Art. R. 815-47. - Pour l'application des dispositions des articles L. 815-13 et R. 815-46, l'organisme ou le service mentionné à l'article L. 815-7 détermine, au vu des déclarations des intéressés ou après enquête, ceux des bénéficiaires qui possèdent des biens immobiliers d'une valeur supérieure au seuil fixé par le décret prévu au deuxième alinéa de l'article L. 815-13.
« L'inscription prévue à l'article R. 815-46 ne peut être prise que si l'allocataire possède des biens immobiliers d'une valeur égale ou supérieure à ce montant, cette valeur étant appréciée au jour de l'inscription.
« Dans le cas où l'allocataire est propriétaire de plusieurs immeubles, l'inscription peut n'être prise que sur l'un ou certains d'entre eux, même si la valeur de chacun d'eux est inférieure au montant prévu au deuxième alinéa du présent article.
«
Art. R. 815-48. - La mainlevée des inscriptions prises en
conformité avec les articles R. 815-46 et R. 815-47 intervient
au vu des pièces justificatives soit du remboursement de la
créance, soit d'une remise accordée par l'organisme ou
le service liquidateur.
"""
Autre
référence : J.O n° 147 du 26 juin 2004, texte n°
14
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANX0400112R
Info
générale et complément :
Qu'appelle-t-on le
minimum vieillesse ? :
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F2544.xhtml
Le minimum vieillesse : http://www.fsv.fr/page18.html
Envoi par Cristina Castello : http://www.cristinacastello.com/
pour
Minga/Mutirao, Informativa de Movimientos Sociales
FORUM MONDIAL POUR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE
en route vers Nyéléni 2007
(et le rôle génuflecteur de l'Argentine face aux États Unis).
Cristina Castello
Page
d'origine : http://movimientos.org/fsm2007/show_text.php3?key=8982
le 24 janvier 2007,
Plusieurs organisations sociales du monde entier se préparent pour Nyéléni 2007: le Forum mondial pour la souveraineté alimentaire qui aura lieu au Mali en février prochain.
On prévoit la participation de quelque 500 représentants qui viendront « réaffirmer le droit à la souveraineté alimentaire et préciser ses implications économiques, sociales environnementales et politiques ».
Les mouvements organisateurs sont nombreux et agissent dans plusieurs domaines de la société : des paysans, des pêcheurs, des indigènes, des femmes, des travailleurs, des écologistes, des consommateurs, des ONG et des jeunes.
Selon un communiqué publié par les organisateurs, l'objectif de Nyéléni 2007 est de mettre en marche un "mouvement international afin obtenir la vraie reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire". On s'attend à ce que l'activité permette de définir une "stratégie mondiale et collective".
"La lutte pour la souveraineté alimentaire est une lutte à long terme dans laquelle chaque personne, chaque organisation, chaque gouvernement ou institution qui approuvent le concept sont essentiels ». La participation de plus d'organisations est fondamental pour la « lutte contre la domination corporative de nos aliments, pêche et agriculture », ainsi que pour élaborer des stratégies « alternatives aux courants politiques néo libéraux ".
"Les conséquences des politiques néo libérales sont la faim, la misère et les dommages que l'on fait à l'environnement. En même temps que les multinationales prennent le contrôle de l'économie et des moyens de production, les paysans et les pêcheurs sont systématiquement marginalisés, et les consommateurs reçoivent de plus en plus de la nourriture malsaine».
Les organisateurs du forum nous assurent que l'arrêt des négociations avec l'Organisation mondiale du commerce « souligne la nécessité » d'un changement entier dans les politiques de l'alimentation, l'agriculture et la pêche. « Il est temps d'une souveraineté alimentaire ».
Forum contre l'Agro-industrie: "Le projet mondial des entreprises est un champs vide destiné à l'agriculture industrielle".
Voici une entrevue avec Monsieur Jorge Rulli, membre du Groupe de réflexion rural et l'un des organisateurs du Forum social de résistance aux Agro-industries qui a eu lieu vendredi et samedi à Buenos Aires, Argentine.
Monsieur Rulli s'entretient avec nos correspondants en Argentine : Raquel Schrott et Ezequiel Miodownik, tous les deux membres de l'organisation environnementaliste "les Amis de la terre" à Buenos Aires.
"Nous impulsons ce Forum de résistance aux agro-industries, non seulement parce que nous considérons qu'il s'agît d'un thème d'haute importance, mais aussi parce que c'est un thème complètement absent des agendas politiques de l'Argentine. Notre but est d'attirer les organisations de la société civile et les organisations politiques afin qu'elles puissent apprécier selon leur optique la trace colonialiste que nous imposent les agro-industries, les chaînes alimentaires et les supermarchés. Nous considérons que les droits alimentaires, déjà tellement bafoués, impliquent aussi un manque d'autonomie de ceux qui ont faim à satisfaire leur besoin par leur propres moyens. Quand une entreprise comme Monsanto nous promet de satisfaire la faim du monde, non seulement il s'agit d'un mensonge mais encore, il faudrait se demander pour qui se prend Monsanto pour vouloir soulager notre faim.
Nous croyons à la souveraineté alimentaire, ce qu'implique que nous croyons que chacun peut résoudre par soi-même ses problèmes d'habitation, d'alimentation, de production alimentaire, etc. L'agro-industrie nous enlève cette autonomie. Elle nous propose des aliments manufacturés et plus chers nous soumettant ainsi à une dépendance sans fin.
La classe politique ignore quelles sont les politiques gouvernementales de l'État. Les fonctionnaires sont les derniers à connaître nos revendications et la raison de nos luttes. Nous nous battons contre les grandes entreprises et contre une classe politique incapable de comprendre la complexité de ce qui est la globalisation. La gauche ne finit plus de comprendre l'état de la situation et elle non-plus, ne comprend rien à ce phénomène de globalisation.
Il nous faut reconstruire un état national capable de reprendre le contrôle des politiques publiques, de fixer de nouvelles règles de gouvernance nous permettant de nous diriger vers un changement de paradigmes. Nous sommes en faveur du développement local, en faveur de marchés locaux, toujours à une petite échelle. Nous avons besoin d'un état en construction constante, basé sur la démocratie participative ; un espace où les gens puissent présenter leur opinion et participer constamment, afin de sortir de la norme. Il faut se délier de l'orbite des marchés internationaux et abandonner toute implication avec l'Organisation mondiale du commerce, il n'existe aucune autre solution. Actuellement, le pays se donne totalement à la production massive de bio-carburants afin de remplacer le pétrole par de carburants végétaux produits par l'agriculture. Si l'objectif premier est d'approvisionner le premier monde, cela risquerait qu'on utilise la presque totalité des terres qui autrement auraient servi à nourrir les argentins.
Jusqu'à présent, nous vivons grâce au pétrole. Tout ce qui nous entoure est un produit dérivé du pétrole ou c'est du pétrole. Le pétrole a maqué notre vie. Ce ressource tire à sa fin. Nous pourrions éventuellement réussir à tenir quelque 20 ans de plus juste en le consommant de façon plus intelligente. Cependant, l'Argentine se permet de vendre du pétrole brut ; ce qui est une folie. Nous vivrons un collapsus environnemental d'ici 6 ou 7 ans et malgré tout, Repsol prend toutes nos réserves. Ce qui est encore pire, c'est que nous ne faisons rien pour l'empêcher.
Nous sommes en train de vivre l'établissement d'un nouveau modèle, un modèle basé sur la biotechnologie. Désormais, c'est le pouvoir des connaissances et des découvertes qui mènent à la privatisation de nouvelles inventions et des nouvelles technologies. Les brevets, les marques sont la nouvelle nourriture de la globalisation. L'industrie du pétrole est périmée. Cependant, une graine de soja possède entre 3000 et 4000 patentes.
Les anciennes compagnies comme Texaco perdent rapidement leur pouvoir en faveur de nouvelles compagnies émergeantes telles que Monsanto ou Cargill capables de travailler avec la biotechnologie où s'insèrent les bio-carburants.
L'Argentine tourne le dos à la campagne. Notre lutte vise justement à faire comprendre que les problèmes de la ville vient de la campagne. La surpopulation des villes, le chômage sont résultats des problèmes de la campagne. Dans la grande région de Buenos Aires, huit chômeurs sur dix viennent du milieu rural. Dans le projet mondial des grandes entreprises multinationales, la campagne est un grand espace vide, destiné à l'agriculture industrielle, à la production de bio-carburants, à la consommation de pesticides ou encore, dans le meilleur des cas, dans les zones de grande biodiversité, un grand espace destiné au tourisme de grand pouvoir d'acquisition. D'un autre côté se trouvent des villes, des grandes centres urbains, des mégapoles insoutenables et toujours au bord du collapsus environnemental : centres d'insécurité incroyables.
Page de réf. : http://movimientos.org/fsm2007/ ; Traduction fr (marche mieux avec Mozilla-Firefox)
Envoi de Guy Crequie : http://guy.crequie.perso.orange.fr/ et http://guycrequie.blogspot.com/
CALENDRIER DE LA PAIX POUR UNE ERE RADIEUSE…
Le
calendrier de la paix pour une ère radieuse initié par
Léo SEMASHKO a l’immense mérite de vouloir
laisser aux générations futures un héritage de
repères et un système de valeurs synonymes
d’engagements.
Cependant, cette démarche est un défi
et un effort sans fin.. ..Ils concernent tous les échelons de
la société.
Je profite, de l’arrivée
proche du prochain secrétaire général de l’ONU,
Monsieur Ban KI-MOON, pour lui livrer quelques réflexions
concernant la relation de cette vénérable institution
avec la jeunesse.
OUI, les jeunes peuvent et doivent prendre une part grandissante dans les diverses délibérations de l’ONU, et dans les missions de ses antennes locales.
En effet, l’avenir de l’humanité a besoin de leurs idées, de leurs engagements, afin que la planète terre soit le terreau fertile des actes d’humanité qui préservent la planète, valorisent les droits de la personne, combattent les zones de pauvreté, s’indignent face aux injustices sociales, luttent pour la paix, contribuent au dialogue entre les civilisations.
Le
citoyen universel se construit dès le plus jeune âge
dans sa famille, à l’école, dans le quartier…
Le
passage de la conscience locale, régionale, à la
nation, puis, à la dimension internationale passe par une
transmission pédagogique de création de valeurs aux
jeunes générations.
L’esprit
jeune : c’est être en correspondance avec ces principes
d’Archimède lorsqu’il déclarait : «
Donnez-moi une place où je puisse me tenir debout et avec un
levier, je bougerai la planète entière… »
Dans
ses propositions pour la paix remises le 30 août 2006 au
sous-secrétaire général de l’ONU :
Monsieur Anwarul K. CHOWDHURY, Monsieur Daisaku IKEDA, rappelait : «
On dit qu’environ la moitié des pays émergeant
d’un conflit se trouve à nouveau pris au piège
dans celui-ci avant cinq ans. »
C’EST CE DILEMME INFERNAL QUI DOIT ETRE REFUSE PAR LA JEUNE GENERATION ET ELLE DISPOSE DES MOYENS DE S’EN SORTIR.
Quelques propositions :
- Un rassemblement des représentants de la jeunesse du monde entier, devrait être instauré avant la tenue de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ainsi, les dirigeants du monde, connaîtraient l’opinion de la nouvelle génération. Les préparations régionales de ces rendez-vous annuels, seraient laissé à l’initiative des divers centres d’information des Nations Unies.
- Toutes les universités de par le monde, devraient disposer d’un programme présentant le rôle de l’ONU, ses moyens, missions. Toutes les filières de formation : scientifique, technologique, commerciale, littéraire, devraient obligatoirement disposer de moyens de formation de cette présentation.
- Les ONG (organisations non gouvernementales ) à leur niveau, devraient se préoccuper (et y être aidés par les institutions régionales) des populations les plus défavorisées qui sont souvent les jeunes filles et femmes, lesquelles, sont souvent les plus éloignées des informations et décisions. Elles sont à associer à toutes les actions préconisées par les Nations Unies pour le développement durable.
- Récemment à Vienne, s’est tenu le congrès constitutif de la CSI ( Confédération syndicale internationale) regroupant des organisations syndicales de 170 pays. Avec cette Institution et en relation avec l’OIT ( organisation internationale du travail ) le nouveau secrétaire général de l’ONU, pourrait organiser une conférence internationale de la jeunesse tous les 3 ans sur le thème de la paix.
Cette conférence préparée dans les divers lieux en relation avec les forces sociales, universitaires, réunirait des délégués mandatés par :
-
La CSI, et ses relais nationaux et régionaux pour les forces
vives du travail,
- Les Universités de par le monde,
relativement aux délégués mandatés
représentant les secteurs de la recherche, de la création,
de la science et de la technologie.
-
Un des moyens également de faire vivre l’Institution au
sein de la nouvelle génération serait
celui de créer un
prix de la paix des Nations Unies réservé à
la jeunesse ( 18-25 ans) et attribué par continent
par l’intermédiaire du bureau régional des
Nations Unies. Par continent, les Etats, ONG, forces sociales,
syndicales, politiques, Institutions religieuses, etc. feraient
connaître leur proposition de lauréat au bureau régional
lequel, soumettrait sa proposition argumentée au Secrétaire
général de l’ONU.
Bien entendu, tout ceci motive que les Etats et Unions d’Etats disposent et accordent des finances adaptées aux enjeux.
Je soumets ces réflexions au nouveau Secrétaire Général de l’ONU à qui je dis : BIENVENUE et BON COURAGE !
Guy
CREQUIE
DOSSIER
LA CARENCE DES MEDIAS
Quelques exemples
On pourrait ouvrir ce mini dossier par cet extrait d'agence de presse (AP) du 5 janvier 2007 qui illustre bien en France un dysfonctionnement dans le rôle des médias, une pesante dérive et une infirmation de la démocratie, mais qui est aussi un phénomène général, devenu caricatural, constaté par nombre de citoyens dans le monde entier :
"""""
Les leçons de 2002 n'ont pas été retenues. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a examiné les temps d'antenne et de parole des candidats à la présidentielle et de leurs soutiens. .../...
Du 1er au 29 décembre 2006, les deux candidats du PS et de l'UMP totalisaient 46% du temps d'antenne dédié à la présidentielle sur TF1, 62,4% sur France 2, 45,1% sur France 3, 51,1% sur Canal+ et 71,8% sur M6 ! Les autres n'auront qu'à se partager les restes. Une situation qui se répète dans tous les médias. Selon Acrimed, sur les 161 invités politiques des matinales des 4 principales radios d’infos (du 4/09 au 30/10), 62 appartiennent au PS et 68 à l’UMP, soit plus de 80% des invités. Dans un communiqué, quelque peu laconique, le CSA demande aux chaînes de "corriger ces déséquilibres". Une carotte tendue aux autres candidats en attendant le premier tour. (Dioranews)
"""""
Envoi par
"Là-bas si j'y suis" :
http://www.labassijysuis.org/
et http://www.la-bas.org/
Lettre
de libre expression, hebdomadaire, N°14 du 04 au 08
décembre 2006
Après
Sidaction et Téléthon le moment est venu pour nous
d’alerter le monde contre un fléau honteusement ignoré
: la Médiadépendance. Un mal que les médias
passent sous silence car c’est le mal des médias.
La Médiadépendance est une addiction en tout points comparable aux autres formes de toxicomanie, le produit stupéfiant étant les médias, comme substance capable de modifier l’état de conscience. Le sujet atteint de Médiadépendance ressent de façon chronique, l’irrépressible besoin d’absorber une dose de média ; télévision, radio, presse ou internet.
Cette addiction affecte deux groupes distincts. D’une part les consommateurs de média, d’autres part les acteurs des medias.
L’addiction
des consommateurs de média est connue. L’ingestion des
substances se fait de la naissance à la mort, plusieurs heures
par jour par les oreilles et les yeux, entraînant l’hébétude,
l’impuissance et le consentement à l’ordre
dominant. Mais c’est surtout la soumission au viol publicitaire
qui caractérise cette forme de toxicomanie. En effet, si le
port du voile à l’école fait débat comme
symbole agressant la liberté de conscience, en revanche le
viol des foules par la publicité jusqu’au plus intime de
la vie, ne pose guère de problème particulier. C’est
là, parmi d’autres, un exemple de l’emprise des
grands médiatrafiquants.
Il faut un accident (grève, tsunami, changement de grille) pour que le manque soit subitement ressenti, parfois de façon violente. Des cures de messages publicitaires sont alors prescrites, assorties de quelques émissions en injection ou comprimé, afin de préparer le cerveau du patient à recevoir la publicité de Coca-Cola ou de Gaz de France.
L’addiction
de ceux qui font les médias est moins connue et pourtant
autrement dangereuse puisqu’elle constitue la cause et la
caution de la précédente. Dans cette catégorie,
le sujet médiadépendant éprouve de façon
obsessionnelle le désir de se montrer, de parler et de faire
parler de lui. Peu importe le sujet, peu importe le sens, le malade
est prêt à tout pour satisfaire son addiction, courir
tous les plateaux, retourner sa veste, vendre sa mère ou se
livrer à la pétomanie. Pour lui, la caméra, le
micro ou le stylo ont le même usage que la seringue, la pipe ou
la cuillère trouée.
Tout
comme le drogué qui n’hésite pas à voler
le sac des vieilles dames pour obtenir sa dose, le médiadépendant
ira voler des idées n’importe où ; ainsi le
plagiat du poète St John Perse par Bernard Henri Lévy,
ainsi Alain Minc condamné le 29 novembre 2001 pour «
plagiat
servile et pillage méthodique
» [ Dans son livre « Spinoza, un roman juif »
(Gallimard, 1999.) ] Et de même que l’héroïnomane
qui se prostitue pour payer son dealer, le médiadépendant
accourt dans certaines émissions de radio ou de télévision,
faisant ce qu’il faut faire, disant ce qu’il faut dire,
astiquant, léchant, pleurant sous les rires de l’assistance
et ceci à des heures où des enfants peuvent être
à l’écoute.
Chaque jour en effet nous les voyons, chaque jour nous les entendons, il est grand temps de rompre avec la fatalité, nous devons, nous pouvons les aider.
Bien
sûr, les comédiens, les journalistes, les animateurs,
les hommes politiques, sont coutumiers de cette dépendance ;
sans leur ration quotidienne d’exposition médiatique,
ils connaissent des crises de manque et des troubles dépressifs
qui peuvent entraîner des déchéances parfois sans
retour. Mais si cette forme d’ivrognerie est préoccupante,
elle est sans commune mesure avec la Médiadépendance
aiguë, dont nous parlons, qui se répand de plus en plus
dans le monde intello-médiatique .
On a cité le philosophe Bernard Henri Lévy champion du monde de l’entartage. En effet par sept fois, le Grand Reporter BHL a reçu des tartes à la crème aux cris de « Entartons, entartons, le pompeux cornichon ! ». Mais on songe aussi à Serge July, Philippe Sollers ou Alain Minc, sans pour autant négliger les cas d’André Glucksman, Romain Goupil et Pascal Bruckner, s’écriant le 15 avril 2003 dans le Monde « Quelle joie de voir le peuple irakien en liesse fêter sa libération et ses libérateurs ! » (600 000 morts depuis)
On le voit, les cas les plus touchants sont le plus souvent des personnes qui ont eu leur moment de gloire, des « has been » prêts à tout dans l’espoir de revenir un instant, un instant seulement dans la lumière de la scène médiatique.
Même
si les médiadépendants ont des parcours divers, le
profil-type serait celui d’un auteur publiant des ouvrages
atteignant un succès moyen mais suffisant pour lui faire
goûter aux premières griseries médiatiques, un
feuillet dans le Courrier
Picard,
les compliments d’un brave professeur, un passage à
France 3, le sourire d’une inconnue. Pas grand chose mais le
piège est installé. Tous n’y tomberont pas, mais
les dealers veillent. Ils savent que c’est souvent pour
retrouver cette première ivresse que beaucoup peu à peu
glisseront dans la Médiadépendance totale, sans autre
contact avec le monde que la recherche compulsive de la dose
quotidienne de média. Pour l’obtenir, le malade
multiplie les provocations, les anathèmes, les élucubrations
hargneuses. Et c’est en dernier ressort l’insanité
xénophobe et raciste qui lui donnera le plus de chance
d’obtenir la plus forte dose de médias. Le but des
dealers (des journalistes, des animateurs, des éditeurs) étant
d’obtenir le niveau le plus élevé possible d’UBM,
(Unité de Bruit Médiatique). En échange ils lui
fournissent ses doses de passages télé, d’émissions
de radio, d’interviews…
Mais les ravages de la Médiadépendance ne s’arrêtent pas. Chaque jour exige une dose plus forte. On peut évoquer ici le cas du philosophe et animateur de radio, Alain Finkielkraut qui, en novembre 2005 dans une interview au quotidien israélien Haaretz portant sur les émeutes dans les quartiers populaires en France, fit une véritable overdose. « En France, on voudrait bien réduire les émeutes à des niveaux sociologiques » mais, dit-il péremptoire, « il s’agit d’une révolte à caractère ethnico religieux. » Décontenancés par les propos du philosophe qu’ils rapprochèrent de ceux du Front national, les journalistes israéliens donnèrent à leur article un titre résumant la pensée du philosophe au sujet des jeunes émeutiers « Ils ne sont pas malheureux, ils sont musulmans ».
Mais Alain Finkielkraut ne s’en tint pas là. Il faudrait tout citer. Voici ce que l’exégète d’Emmanuel Levinas nous dit de l’équipe de France de football : « On nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est « black, blanc beur », en fait aujourd’hui elle est « black, black, black », ce qui fait ricaner toute l’Europe. Si on fait une telle remarque en France, on va en prison ».
Tollé, scandale !
Sulfureux et persécuté, Finkielkraut est partout en quelques heures. Radio, télé, presse, se déchaînent. L’encre coule, l’audimat grimpe. Alain, fiévreux, caresse une planisphère, jusque sur le moindre îlot perdu au milieu du Pacifique on parle d’Alain Finkielkraut. En bien ou en mal ? Pour le médiadépendant cette question n’existe pas. C’est lui qui existe. Et qui n’existe plus que par les médias.
Sans vouloir ternir son mérite, on doit à la vérité de souligner qu’ il n’a fait qu’appliquer la vieille recette de Jean-Marie Le Pen, qui a démontré que l’on peut devenir durablement célèbre dans les médias, non pas grâce au travail ou à l’intelligence, non pas grâce à la maîtrise de l’art ou à l’exercice de la Vertu, non pas grâce à la beauté ni même à l’argent, mais simplement en prononçant deux ou trois petites phrases abjectes (« point de détail », « Durafour crématoire » ou encore « l’occupation allemande pas si inhumaine que ça » ).
Un modèle inégalé pour les médiadépendants qui à leur tour ont recours à ce procédé pour obtenir leur dose. Ainsi, tout récemment, Georges Frêche l’ancien maire socialiste de Montpellier, s’est inspiré d’Alain Finkielkraut pour regretter que l’équipe de France de foot compte « neufs blacks sur onze », alors que « la normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre » et concluant « j’ai honte pour ce pays, bientôt il y aura onze blacks ». Sans obtenir un score aussi élevé que le philosophe, Monsieur Frêche a atteint un taux très honorable d’UBM.
D’autant que la concurrence était rude notamment avec la concurrence d’un autre médiadépendant multirécidiviste, le comique Dieudonné, qui le 12 novembre au Bourget à la fête du Front National, vint saluer son ami Jean-Marie Le Pen pour lequel il n’exclut pas de voter aux prochaines élections. Dieudonné, un peu oublié ces temps derniers, fit une remontée foudroyante, aux dépens d’autres concurrents moins expérimentés comme un certain Anthony Attal, président de la LDJ, Ligue de Défense Juive, lui aussi venu saluer le vieux leader du Front National. Interdite aux Etats- unis et en Israël parce que trop raciste, la LDJ est une milice sioniste d’extrême droite, impliquée dans une longue série d’agressions. Le MRAP et la LDH, entre autres demandent la dissolution de la LDJ.
Mais attention : la recette de la petite phrase raciste n’assure pas la notoriété à n’importe qui. Parmi tous les médiadépendants fascinés par l’exemple de Le Pen, on trouve des intellectuels de second plan ou des écrivains comme un certain Alain Soral qui, faute de rencontrer le succès espéré avec ses livres, en est venu à mettre sa plume et ses idées au service du Front National. Ralliement qu’il tente de rendre le plus diabolique possible, sans jusque-là réussir à vraiment attirer l’attention des médias sur sa personne et le message qu’il a à délivrer. Rien n’étant pire que l’indifférence pour un médiadépendant, ne manquez pas si vous croisez cet auteur de lui faire l’aumône de votre indignation et de vos injures, il vous en sera gré.
Mais autour du Front National, les médiadépendants peuvent être aussi des personnes joviales. Ainsi, Serge Moati, ex-conseiller de Mitterrand, animateur de l’émission « Riposte » sur France 5, qui invitait Jean Marie Le Pen le dimanche 26 novembre une heure et demie durant et qui déclarait au Journal du Dimanche diffusé avant l’émission, qu’il avait trouvé Le Pen « sympathique, marrant et cultivé. Il a quelque chose de ces grands bonshommes que l’Histoire traverse et qui traversent l’Histoire. C’est un peu le Mitterand de son camp ».
Pour
finir de vous convaincre de l’importance du fléau qu’il
nous faut combattre, voici encore deux cas très récents
de médiadépendance. Celui de Pascal Sevran, animateur
de télévision à la notoriété un
peu déclinante, autrefois ami, proche et soutien actif de
François Mitterrand, et aujourd’hui ami, proche et
soutien actif de Nicolas Sarkozy.
Il lui aura fallu attendre presque un an pour qu’enfin les médias se décident à s’indigner d’une phrase écrite dans son dernier livre publié en janvier 2006 « La bite des Noirs est responsable de la famine en Afrique ».
« Et alors ? C’est la vérité, s’écrie Pascal Sevran dans Var Matin, l’Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire, il faudrait stériliser la moitié de la planète »
L’affaire a très vite atteint des sommets d’UBM, et d’ailleurs, a précisé Pascal Sevran, « L’éditeur se frotte les mains ! ».
L’autre
cas de médiadépendance sévère est celui
de Robert Redeker, professeur près de Toulouse et qui précise
d’emblée « Je
ne suis pas le nouveau Salman Rushdie
» dans le cas ou personne n’aurait eu l’idée
de faire le rapprochement. Connu d’un public restreint, le
professeur Redeker cherche à s’illustrer dans le
courageux courant de lutte contre « l’islamofascisme ».
Après la peste brune, c’est la peste verte qui menace.
Dans le Figaro
du 19 septembre 2006, dans une tribune dont le titre laissait un peu
pressentir la réponse « Face
aux intimidations islamistes que doit faire le monde libre?
» M. Redeker nous faisait part de la mauvaise impression que
lui laissait le prophète Mahomet « Chef
de guerre impitoyable, pillard massacreur de juifs et polygame, tel
se révèle Mahomet à travers le Coran »,
un livre bien peu recommandable selon le professeur Redeker «
Haine
et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué
». Des phrases qui lui auraient illico valu des menaces de
mort, a-t-il affirmé en se barricadant chez lui. Là
encore, gros succès médiatique. Pour l’heure les
enquêtes n’ont pas permis d’identifier les auteurs
des menaces si toutefois ils existent. Le professeur, qui bénéficie
d’une protection policière, a reçu le soutien de
personnalités parisiennes : Alain Finkielkraut, Elisabeth
Badinter, André Glucksman, Claude Lanzman, Bernard-Henri Lévy…
Beaucoup présentent des cas graves de médiadépendance
et tous ont admiré la rapidité de Denis Jeambar,
nouveau directeur des éditions du Seuil qui, dés
l’annonce de l’affaire Redeker, a coiffé tous ses
confrères sur le poteau pour lui faire signer un contrat
d’auteur.
On
voit à ces quelques exemples l’ampleur de la tâche
et la nécessité d’agir tous ensemble avec
détermination contre la médiadépendance.
D’ici
là, comme disait Sally Mara en préparant discrètement
quelques délicieuses tartes à la crème «
Tiens
bon la rampe ! »
Equipe LA-BAS SI J'Y SUIS
Envoi par Yves Drolet :
http://www.jj-pat-rey.com/FEUXDELAMER/POESIE/oeuvresamies/page1.html
LA
DESINFORMATION-SPECTACLE : l’effet
CNN
par
Thierry Meyssan
page
d'origine : http://www.voltairenet.org/article9631.html
*
précision : le réseau Voltaire se présente comme
réseau de presse non-alignée :
http://www.voltairenet.org/fr
Initialement
conçue pour affranchir l’information de toute
possibilité de trucage, l’information en temps réel
s’est paradoxalement transformée en un spectacle dans
lequel la véracité est accessoire. Du fait de sa
situation centrale dans ce système, CNN est devenue un outil
de propagande globale, comme le montre Thierry Meyssan lors d’une
conférence à l’Accademia nazionale della
politica, dont nous reproduisons le texte intégral.
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En
1990-1991, l’opération « Tempête du désert
» mobilisa une vaste coalition internationale pour contraindre
l’Irak à se retirer du Koweït. Les opinions
publiques des États concernés s’unifièrent
autour d’une source commune d’information : CNN. La
chaîne états-unienne, déjà âgée
de dix ans, se métamorphosa en une chaîne à
audience internationale et imposa au reste du monde son concept d’«
information continue ». Tout au long du conflit, partout dans
le monde, les autres chaînes de télévision
reprirent en direct ses images et, souvent, en très léger
différé ses commentaires. Le dispositif de propagande
que les États-Unis avaient érigé durant la
Guerre froide pour lutter contre la propagande soviétique
s’étendit soudain à toute la planète. En
l’absence du compétiteur soviétique, la
propagande de Washington ne rencontra plus de limites et se déversa
dans les pays alliés, y compris aux États-Unis mêmes.
Rétrospectivement, le traitement de l’information par
CNN nous apparaît comme biaisé, partial, voire
grossièrement mensonger. Aussi, dans les années qui
suivirent, la plupart des États développés se
dotèrent à leur tour de chaînes d’information
continue dans l’espoir que la maîtrise des médias
audiovisuels garantirait leur objectivité. Or, chacun a pu
constater qu’à l’occasion des attentats du 11
septembre 2001, puis des opérations « Liberté
immuable » et « Liberté pour l’Irak »,
ce dispositif, loin de protéger les opinions publiques de la
propagande états-unienne, les a rendues encore plus
vulnérables. En effet, comme l’avait relevé le
sociologue Marshall McLuhan, le problème réside avant
tout dans la forme et non dans le fond du message, car « le
médium est en lui-même un message ».
1990
: l’imposition du modèle « d’information
continue »
Le
concept d’information continue consiste à diffuser en
temps réel des images d’un événement de
sorte que les téléspectateurs puissent en ressentir les
émotions, voire éprouver la même sensation que
s’ils en étaient des acteurs. L’immédiateté
du traitement est sensée protéger des falsifications.
Aussi, l’information continue est-elle présentée
comme un progrès du journalisme rendu possible par de nouveaux
moyens techniques. Elle est en réalité la négation
du journalisme. Ce métier consiste en effet à prendre
du recul par rapport à l’événement, à
sélectionner les faits saillants, à recouper les
sources, à vérifier les imputations, et à donner
du sens. Le journalisme n’est pas une technique de la
description, mais un art de la compréhension. Loin de garantir
la vérité, l’immédiateté rend
vulnérable aux apparences et aux préjugés.
Dans
le modèle CNN, l’information n’est pas un outil de
connaissance, mais un spectacle. La mise en scène est inspirée
de la tragédie grecque. Les présentateurs et
correspondants y jouent le rôle du chœur antique. En
1991, comme en 2003, chacun sait à l’avance le
dénouement de l’histoire : la première puissance
militaire du monde écrasera la dérisoire armée
irakienne. Comme dans la tragédie grecque, le souffle des
spectateurs n’est pas retenu par un inexistant suspens, mais
par la fascination du destin inexorable. Dans de telles conditions,
le critère de l’information continue n’est pas
celui de la véracité, mais de la tragédie.
En
1990, alors que le secrétaire d’État James Baker
III peinait à convaincre l’opinion publique de la
nécessité de livrer une guerre à l’Irak,
un cabinet de relations publiques, Hill & Knowlton répandit
la rumeur que des soldats irakiens avaient volé des couveuses
dans des maternités au Koweït, laissant mourir plus de
trois cents nouveau-nés prématurés. La rumeur
fut confirmée par un rapport d’Amnesty International.
Des auditions publiques furent organisées au Congrès
des États-Unis, retransmises en direct par CNN, et relayées
dans le monde entier. Une jeune infirmière, conservant
l’anonymat, témoigna en pleurant de ces crimes.
Après
la guerre, un journaliste d’Harper’s Magazine montra que
cette accusation était mensongère et que la jeune
infirmière était en réalité la fille d’un
diplomate koweïtien. La supercherie avait été mise
en scène par une des directrices d’Hill & Knowlton,
Victoria Clarke. Dans cette affaire, l’administration Bush
Senior n’a pas seulement cherché à intoxiquer le
Parlement, mais aussi l’opinion publique internationale. Elle y
est parvenue en laissant jouer « l’effet CNN ».
Dans l’instant, aucun journaliste n’a procédé
aux recoupements qu’il n’aurait pas manqué de
faire habituellement pour vérifier les faits rapportés.
Tous ont considéré comme recevable un témoignage
pourtant anonyme qu’ils auraient normalement considéré
avec suspicion.
Plus
alarmant, aucune règle n’a été établie
pour prévenir la reproduction d’une telle manipulation.
Pire encore, personne n’a protesté quand Victoria Clarke
est devenue l’actuelle porte-parole du département de la
Défense.
Au
cours de l’opération « Tempête du désert
», le secrétaire à la défense de l’époque,
Dick Cheney, et le chef d’état-major, Colin Powell,
annoncèrent que Saddam Hussein avait ouvert les vannes de ses
puits de pétrole, déversant le brut dans le Golfe et
provoquant « le plus grand désastre écologique de
tous les temps ». CNN confirma que des nappes de pétrole
menaçaient les côtes et diffusa des images d’un
cormoran mazouté sur une plage. Pourtant, dès le
premier jour, l’agence Reuters avait expliqué qu’une
petite marée noire était consécutive à
l’attaque d’un tanker irakien par l’armée US
qui croyait, probablement à tort, que le bâtiment
transportait un arsenal. L’accusation lancée contre
Saddam Hussein permettait à Washington de masquer une bavure
militaire et, au passage, de diaboliser Saddam Hussein aux yeux des
écologistes.
Encore
une fois « l’effet CNN » a suffi à
crédibiliser l’information. Outre que, dans l’instant,
aucun journaliste n’a vérifié l’ampleur de
la marée noire, personne non plus n’a observé
attentivement les images, ni réfléchi à la
crédibilité de l’accusation. Ce n’est que
bien plus tard qu’on reconnut d’anciennes images d’ITN,
qu’on observa que des nappes de fuel ne pouvaient pas mazouter
une plage tant qu’elles dérivaient en mer, et que cette
race de cormoran ne vit pas dans le Golfe. Surtout, on nota que cette
accusation était stupide puisque les Irakiens n’avaient
aucun intérêt à détruire les côtes
du Koweït qu’ils revendiquaient.
Ceci
nous conduit à une autre constatation : une information n’a
pas besoin d’être crédible pour bénéficier
de l’effet CNN, il suffit qu’elle ait une dimension
tragique. Ainsi, Dick Cheney, cherchant à démontrer que
l’Irak n’avait pas envahi le Koweït pour rétablir
ses frontières initiales, mais par volonté
expansionniste, affirma que Saddam Hussein prévoyant des
conquêtes futures s’était doté de la «
quatrième armée du monde » (après les USA,
l’URSS et le Royaume-Uni).
Il
peut paraître risqué pour un responsable politique de
prononcer une déclaration aussi stupide. Certes, pendant la
guerre qu’il entreprit contre l’Iran, l’Irak
consacra l’essentiel de son énergie à son budget
militaire jusqu’à ce qu’il devienne le 9e du
monde. Mais le pays était sorti exsangue d’une décennie
de combats atrocement meurtriers, sans avoir pu vaincre. Il n’était
qu’un État du tiers-monde équipé d’une
noria de blindés obsolètes, recyclés des rebus
des armées occidentales.
Il
ne s’agit pas ici d’un mensonge repris sans vérification,
mais d’une absurdité répétée comme
une évidence car la surestimation de l’Irak est
indispensable à la qualité du spectacle. Cette affaire
ne nous renvoie pas comme les précédentes à
l’impossibilité structurelle du travail journalistique
dans le cadre de l’information continue, mais à la force
de la communion globale. Jadis, la cité entière se
retrouvait au théâtre pour communier dans la tragédie.
Aujourd’hui, contester le spectacle CNN, c’est s’exclure
du « village global ». La Vérité n’est
plus discernée par la Raison, mais déterminée
par une stratégie grégaire.
2001
: le mensonge prémédité
À
la fin des années 90, à l’initiative du général
Colin Powell devenu administrateur d’AOL (America Online), un
processus complexe de fusions-acquisitions permet de créer le
géant de la communication AOL-Time-Warner, incluant CNN. En
2001, l’équipe Cheney, Powell, Clarke est consort est de
retour au pouvoir à Washington.
Le
11 septembre 2001, peu avant 9 heures, CNN est le premier média
à diffuser des images de la tour Nord du World Trade Center
qui venait d’être percutée par un avion. La chaîne
qui dispose en permanence d’une caméra, installée
sur un toit de New York, permettant de filmer la ville a simplement
placé à l’écran un plan fixe, mal cadré.
Le commentateur ignore ce qui s’est exactement passé, de
quel type d’avion il s’agit et si le drame est accidentel
ou criminel. Pourtant, quelques minutes plus tard, et bien qu’aucune
enquête n’ait encore commencé, il affirme savoir
de source officielle anonyme qu’il s’agit d’un
attentat et qu’il a été commandité par
Oussama Ben Laden. Les chaînes d’information continue du
monde entier sont déjà en train de relayer cette
accusation anonyme et non-étayée quant un second
appareil pénètre dans la tour Sud du World Trade
Center.
Vers
10 heures, CNN annonce que deux explosions ont été
entendues au Pentagone et qu’il y aurait sept morts. Puis, une
heure plus tard, la chaîne affirme qu’un avion détourné
se dirige vers le Pentagone. Vers midi, CNN annonce que, selon
Victoria Clarke, un avion détourné a frappé le
Pentagone. Les chaînes du monde entier relayent minute par
minute la version CNN sans relever l’incohérence de la
chronologie.
Il
n’est pas inutile de rappeler ici que Victoria Clarke,
porte-parole du département de la Défense, est la
personne qui mit en scène le faux témoignage au Congrès
dans l’affaire des couveuses du Koweït, en 1990. Selon ses
dires, Mme Clarke savait que l’attentat avait été
commis avec un avion détourné parce que Donald Rumsfeld
en personne en avait porté témoignage. En effet, le
secrétaire à la Défense, n’écoutant
que son courage en cet instant périlleux avait abandonné
son bureau pour porter main-forte aux pompiers à l’autre
extrémité du Pentagone. De loin, il avait distinctement
reconnu dans le bâtiment l’épave d’un avion,
précisément d’un Boeing 757, alors même que
les pompiers, pénétrant avec leurs combinaisons
ignifugées au cœur du brasier affirmèrent ne rien
avoir vu qui évoque un morceau d’avion.
Il
n’est pas inutile de rappeler que l’arme qui a frappé
le Pentagone est entrée au rez-de-chaussée, par une
porte cochère, sans abîmer la façade, et s’est
disloquée à l’intérieur du bâtiment
en explosant. Néanmoins le correspondant militaire de CNN,
Jamie McIntyre, qui dispose d’un bureau à l’intérieur
même du Pentagone, affirme sans rire qu’un Boeing 757, de
plus de 100 tonnes, de 38 mètres d’envergure et de 12
mètres de haut, est entré par une porte cochère
sans en abîmer le chambranle, puis s’est dématérialisé
dans le bâtiment.
Au
même moment, un étage de l’annexe de la
Maison-Blanche qui accueille les services techniques de la présidence
et les bureaux du vice-président est dévasté par
un incendie. ABC diffuse en direct des images du drame, pas CNN, de
sorte que cet événement est absent des écrans
étrangers.
En
cours de journée, les grands networks états-uniens
concluent un accord de libre emprunt réciproque des images.
Pour eux, la priorité est de disposer d’images pour
meubler le direct. Peu importe quel regard ces images reflètent.
En d’autres termes, leur préoccupation est de montrer
les apparences, sans chercher le sens, au risque d’être
victimes d’illusions. Un logo apparaît sur les écrans
: « L’Amérique est attaquée ». Il
indique que les attentats seraient l’œuvre d’une
puissance étrangère (étatique ou non). Pourtant,
à ce moment, aucun journaliste n’est en mesure d’étayer
cette imputation.
Vers
15h, CNN annonce que les équipes du Centre de contrôle
des maladies (CDC), situé à Atlanta comme le siège
de la chaîne, ont été mobilisées. Elles
doivent se préparer à une attaque à l’anthrax
des États-Unis par Ben Laden. Aucune explication n’est
fournie permettant de comprendre pourquoi les autorités
craignent une attaque de Ben Laden précisément, ni
pourquoi à l’anthrax.
Cependant,
pour nous qui interprétons les faits après coup, ces
imputations paraissent bien étranges. En octobre 2001, une
semaine après l’attaque de l’Afghanistan, alors
que l’opinion publique états-unienne commençait à
montrer des signes de fatigue, cinq lettres piégées à
l’anthrax firent cinq victimes. De nombreux indices, révélés
par les enquêteurs à la presse, permirent de construire
un faisceau de présomption montrant que les lettres piégées
avaient été fabriquées à l’avance
par les terroristes du 11 septembre. Provoquant la panique générale,
le président Bush déclara à la télévision
sur un ton grave qu’il n’était pas personnellement
contaminé. Le secrétaire à la défense,
Donald Rumsfeld, ordonna l’achat massif d’urgence de
divers antidotes et vaccins principalement fabriqués par les
laboratoires pharmaceutiques dont il avait été le
patron. Puis, plus rien. Il s’avéra bientôt que
les souches d’anthrax provenaient d’un laboratoire de
l’armée US et que de nombreuses lettres de ce type
avaient été envoyées avant le 11 septembre par
une organisation d’extrême droite états-unienne à
des médecins pratiquant des avortements. Rétrospectivement,
on peut se demander si tout ce cinéma aurait pareillement
fonctionné si CNN n’avait déjà semé
la crainte le 11 septembre.
Vers
16h30, CNN diffusa avec la mention « en direct » des
images du bombardement de Kaboul par les États-Unis en riposte
aux attentats. Or, le véritable bombardement ne survint que
quatre semaines plus tard. Interrogée ultérieurement
sur cette invention, la direction de CNN affirma que les images
étaient authentiquement en direct, mais qu’elles avaient
été mal interprétées. Ce jour-là,
un dépôt de munition aurait explosé à
Kaboul donnant l’impression que la ville était
bombardée. Cependant, vérification faite, nul à
Kaboul ne se souvient d’explosions de cette importance. Les
images « en direct » étaient probablement de vieux
enregistrements de l’une des nombreuses batailles qui eurent
lieu dans la capitale durant la guerre civile.
Là
encore, pour nous qui interprétons les faits après
coup, ce mensonge nécessite des explications. On peut
légitimement se demander si CNN n’était pas en
charge de préparer l’opinion publique internationale à
l’attaque de l’Afghanistan, laquelle était prévue
depuis plusieurs mois, mais avait besoin d’une justification
honorable.
Remarques
sur la machine à mentir
On
objectera que la présentation rapide que je viens de faire de
la couverture du 11 septembre par CNN est orientée de manière
à induire une conclusion. C’est exactement la fonction
du journaliste et la responsabilité de l’intellectuel.
J’ai pris du recul par rapport à cette journée et
je n’ai retenu que des éléments que je considère
comme significatifs. On peut contester le sens que je donne, pas les
faits que je relève. CNN a bien passé sa journée
à diffuser des informations qu’il n’était
pas en mesure d’étayer. En outre, dans l’épisode
du prétendu avion sur le Pentagone, la chaîne a relayé
consciemment une absurdité, tandis que dans l’affaire du
pseudo bombardement de Kaboul elle a fabriqué un faux. Nous ne
sommes pas en face d’un programme d’information, mais de
propagande comparable à celui du docteur Goebbels annonçant
que l’incendie du Reichstag est imputable à des
terroristes étrangers et réclamant des lois d’exception
pour « sauver la démocratie ».
«
L’effet CNN » fonctionne avec cette efficacité
parce que la chaîne couvre tous les événements
internationaux et fournit ses images à ses consœurs du
monde entier. De ce point de vue, il était de l’intérêt
des États-Unis d’encourager la création de chaîne
d’information continue partout dans le monde pour qu’elles
relayent CNN. Cependant, lors de la bataille d’Afghanistan, une
petite chaîne d’information continue est elle-même
devenue une référence pour ses consœurs mettant
en péril le monopole et l’effet CNN. Al-Jazeera,
propriété de l’émir du Qatar, a échappé
à ceux qui l’ont créée. Sa destruction est
donc devenue une obsession du Pentagone. Pendant la bataille
d’Afghanistan, son bureau a été bombardé à
Kaboul. Pendant la bataille d’Irak, son bureau a été
bombardé à Bagdad. Le directeur local, Tayssir Allouni,
ayant survécu a trouvé refuge dans le bureau d’Abu
Dhabi TV, qui a été immédiatement bombardé.
Échappant à nouveau à la mort, il s’est
réfugié à l’hôtel Palestine où
résidaient la plupart des correspondants étrangers. Un
blindé US a alors tiré sur l’hôtel.
Simultanément, le site Internet en langue anglaise
d’Al-Jazeera a été attaqué et détruit.
Subissant des pressions, les sociétés d’informatiques
sous-traitantes de la chaîne qatarie ont annulé tous
leurs contrats, de sorte qu’Al-Jazeera s’est retrouvée
soudainement sans site, ni technicien web.
Il
est probable que les prochaines attaques seront dirigées
contre Abu Dhabi TV, la nouvelle chaîne du Sheik Zayed, qui est
à son tour en train de s’imposer comme référence
internationale.
L’évolution
du modèle CNN pour les États-Unis est influencée
par les théories philosophiques des néo-conservateurs
et correspond au changement de ton de Fox News. Disciples de Carl
Schmitt, Léo Strauss et Alan Bloom, les néo-conservateurs
pensent que la politique, c’est d’abord savoir distinguer
ses amis de ses ennemis. Il s’ensuit que les interviews de
personnalités n’ont plus pour fonction d’entendre
leur point de vue, mais de signifier aux téléspectateurs
s’ils sont amis ou ennemis et, dans ce cas, de les conspuer.
Désormais, la plupart des interviews de CNN sont préparés
par une petite équipe éditoriale qui écrit
toutes les questions à l’avance. Le présentateur
se limite à les lire sur le prompteur sans tenir compte des
réponses qui lui sont apportées. Il n’y a plus de
dialogue, ni de volonté de comprendre, mais une valorisation
ou un dénigrement de l’invité selon qu’il
est ami ou ennemi.
Les
responsables de cette équipe éditoriale participent
désormais, avec les principaux patrons de presse états-uniens,
à une rencontre hebdomadaire au Metropolitan Club de
Washington pour débattre « déontologie »
avec les responsables de la communication de la Maison-Blanche. Ce
n’est donc pas par la contrainte, mais sous la forme de «
gentlemen agreement » et au nom du « sens des
responsabilités nationales » que se fixe la ligne
politique de la propagande d’État.
La
grossièreté et la répétition des
mensonges n’ont pour le moment pas affecté «
l’effet CNN ». Au contraire, la chaîne a appris à
jouer sur l’immédiateté pour augmenter la
labilité de la mémoire des téléspectateurs,
et sur la réminiscence des symboles pour induire par analogie
Thierry
MEYSSAN
Note
à J-J :
A méditer, c'est quand même effarant
de penser au désastre de civilisation que ce comportement
illustre...
Autres liens intéressants sur le sujet :
Michel
Collon - Le droit à l’information : un
combat
http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2004-01-01+20:34:14&log=articles
L'En
Dehors - TECHNIQUES DE
DESINFORMATION
http://endehors.org/news/11448.shtml
La
désinformation des médias occidentaux : 1ère
Partie
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=32105
Envoi de Vincent Robeyns : http://youri.skynetblogs.be/
IRAN
: On met des Mots dans
la Bouche d'Ahmadinejad
par
Virginia Tilley
[Le
président de l’Iran est-il vraiment un antisémite,
négationniste et islamo-fasciste qui a menacé de «
rayer Israël de la carte » ? Ceci est le début d’un
article de Virginia Tilley d’août 2006, séparé
en trois parties.]
* [Virginia Tilley, étasunienne vivant à Johannesburg en Afrique du Sud, est professeur de science politique]
page d'origine : http://groups.google.be/group/AlterEFP/browse_thread/thread/4210eb01cf86423a
Partie 1 : On met des Mots dans la Bouche d'Ahmadinejad.
Dans ce gâchis épouvantable du Moyen-Orient, mettons une chose au point. L'Iran ne menace pas Israël de destruction. Le président de l'Iran n'a menacé d'aucune action contre Israël. À de nombreuses reprises, nous entendons dire que l'Iran est clairement "engagé à l’anéantissement d'Israël" parce que le Président Ahmadinejad "fou" ou "irresponsable" ou "extrémiste" a menacé à plusieurs reprises de détruire Israël. Mais chaque citation supposée, chaque situation où il l’aurait fait, est fausse. La citation la plus infâme, "Israël doit être rayé de la carte", est la plus évidemment fausse. Dans son discours d'octobre 2005, M. Ahmadinejad n'a jamais utilisé le mot "carte" ni le terme "rayé". Selon des experts de langue Farsi comme Juan Cole et même des services de droite comme MEMRI, ce qu'il a dit en réalité était "ce régime qui occupe Jérusalem doit disparaître de la page du temps." (1)
Qu'a-t-il voulu dire ? Dans ce discours à une conférence anti-sioniste annuelle, M. Ahmadinejad était prophétique, pas menaçant. Il citait l'Imam Khomeiny, qui a dit cette phrase dans les années 1980 (en fait, une période où Israël vendait des armes à l'Iran, apparemment on ne trouvait pas cette phrase aussi horrible à l'époque (2)). M. Ahmadinejad venait de rappeler à son auditoire que le régime du Shah, l'Union soviétique et Saddam Hussein avaient tous semblé énormément puissants et immuables, cependant les deux premiers avaient disparu presque jusqu’à l’oubli, et le troisième languissait maintenant en prison. Donc, également, le "régime occupant" à Jérusalem serait parti un jour. Son message était, en essence, "Cela passera aussi."
Mais en ce qui concerne ses autres "menaces" contre Israël ? La sphère du baratin a fait grand foin de son commentaire ultérieur dans le même discours, "Il n'y a aucun doute : la nouvelle vague d'attaques en Palestine effacera le stigmate de la face du monde Islamique." "Le Stigmate" a été interprété comme "Israël" et "la vague d'attaques" était menaçante. Mais en réalité il a dit ceci : "Je n'ai aucun doute que le nouveau mouvement ayant lieu en notre chère Palestine est une onde de moralité qui englobe tout le monde islamique et qui enlèvera bientôt cette tache de déshonneur du monde Islamique." "Vague de moralité" n'est pas "vague d'attaques." La phrase précédente avait fait comprendre que "la tache de déshonneur" était l'échec du monde musulman d'éliminer le "régime occupant".
Pendant des mois, des érudits comme Juan Cole et des journalistes comme Jonathan Steele du London Guardian ont fait remarquer ces erreurs de traduction tandis qu'il en apparaît de plus en plus : par exemple, les commentaires de M. Ahmadinejad à la conférence de l'Organisation des Pays Islamiques du 3 août 2006. Radio Free Europe a annoncé qu'il a dit "que ' le remède principal ' pour la crise du Moyen-Orient est l'élimination d'Israël." "L'Élimination d'Israël" implique la destruction physique : bombes, mitraillage, terreur, largage de Juifs dans la mer. Tony Blair a dénoncé la déclaration traduite comme "tout à fait choquante". Mais M. Ahmadinejad n'a jamais dit ça. Selon Al-Jazeera, ce qu'il a en réalité dit était " le remède réel pour le conflit est l'élimination du régime sioniste, mais il devrait d'abord y avoir un cessez-le-feu immédiat. "
Des projets abominables sont évidents si on traduit invariablement "l'élimination du régime d'occupation" par "la destruction d'Israël". "Régime" se réfère à la gouvernance, pas aux populations ou aux villes. "Le régime sioniste", c’est le gouvernement d'Israël et son système de lois, qui ont annexé les terres palestiniennes et tiennent des millions de Palestiniens sous occupation militaire. Beaucoup de militants des courants principaux des droits de l’homme croient que le « régime » d'Israël doit en effet être transformé, bien qu'ils ne soient pas d'accord sur la manière. Certains espèrent que Israël pourra être racheté par un changement de philosophie et de (régime de) gouvernement qui permettrait une solution à deux états. D'autres croient que la structure de l'Etat juif lui-même est en soi injuste, parce qu’il intègre des principes racistes dans les principes de l’Etat, et appellent à sa transformation dans une démocratie laïque (changement de régime). Aucune de ces idées de changement de régime ne signifie l'expulsion des Juifs dans la mer ou la dévastation de leurs villes et villes. Toutes signifient un changement politique profond, nécessaire pour la création d'une juste paix.
M. Ahmadinejad a fait d'autres déclarations à l'Organisation des Pays Islamiques qui indiquaient clairement sa conception qu'Israël doit être traité dans le cadre de la loi internationale. Par exemple, il a reconnu la réalité des frontières actuelles quand il a dit que "tout agresseur devrait revenir à la frontière internationale libanaise". Il a reconnu l'autorité d'Israël et le rôle de la diplomatie en observant, "les circonstances devraient être réparées pour le retour des réfugiés et des personnes déplacées, et les prisonniers devraient être échangés." Il a aussi appelé à un boycott : "Nous proposons aussi que les nations islamiques coupent immédiatement toutes leurs relations politiques et économiques manifestes et secrètes avec le régime sioniste." Une pleine cargaison de groupes pacifistes juifs, d’Eglises américaines, et une multitude d'organisations des droits de l'homme ont dit les mêmes choses.
On doit un mot final à propos du "déni de l'Holocauste" de M. Ahmadinejad. Le déni de l'holocauste est une question très sensible en Occident, où il sert notoirement l'antisémitisme. Ailleurs dans le monde, cependant, le flou sur le génocide des Juifs révèle plus d’un pur manque d'information. On pourrait croire qu'il y a abondance d'information sur l'Holocauste dans le monde entier, mais c'est une erreur. (Au risque de paraître arrogants, les Américains montrent le même provincialisme ahurissant vis-à-vis de ce qu’on sait quand, par exemple, ils parviennent à un âge avancé sans avoir encore saisi que les forces américaines ont tué au moins deux millions de Vietnamiens et en croyant que le dire est anti-américain. La plupart des Français n'ont pas encore accepté que leur armée ait massacré un million d'Arabes en Algérie).
Le scepticisme sur le récit du Génocide des Juifs a commencé à prendre au Moyen-Orient, non pas parce que les gens détestent les Juifs, mais parce que ce récit est mis en œuvre pour soutenir qu'Israël a un droit "de se défendre" en attaquant chaque pays environnant. Le public du Moyen-Orient est si habitué aux bobards occidentaux légitimant des prises de contrôle coloniales ou impériales que certains se demandent si l'argument de six millions de morts n’est rien qu’un autre mythe ou un conte exagéré. Il est lamentable que M. Ahmadinejad semble appartenir à ce secteur.
Pourtant,
M. Ahmadinejad n'a pas dit ce que le Sous-Comité Américain
sur la Politique du Renseignement lui a attribué : "Ils
ont inventé un mythe, que les Juifs ont été
massacrés, et ils le mettent au-dessus de Dieu, des religions
et des prophètes." Il a en réalité dit, "Au
nom de l'Holocauste ils ont créé un mythe et le
considèrent être plus digne que Dieu, la religion et les
prophètes." Ces paroles visent le mythe de l'Holocauste,
pas l'Holocauste lui-même - c'est-à-dire, "le
mythe" en tant que "mystique", ou ce qui a été
fait de l'Holocauste. D'autres auteurs, y compris des théologiens
juifs importants, ont critiqué le "culte" ou le
"fantôme" de l'Holocauste sans nier qu’il ait
eu lieu. En tout cas, le message principal de M. Ahmadinejad a été
que, si le Génocide est arrivé comme l'Europe dit que
c'est arrivé, alors l'Europe, et pas le monde musulman, est
responsable.
.../...
Virginia TILLEY
Lire
la suite de l'article à page d'origine :
http://groups.google.be/group/AlterEFP/browse_thread/thread/4210eb01cf86423a
[1]
Pour une présentation détaillée, lire :
http://questionscritiques.free.fr/edito/Jonathan_Steele/traduction_discours_Ahmadinejad_140606.htm
[2] Il s’agit de l’affaire Iran-Contra.
Page
de réf. :
http://groups.google.be/group/AlterEFP
http://groups.google.be/group/medias-mensonges-desinformation
Envoi d' Isabelle Costa : http://costa.songs.free.fr/ et http://comp-ani.chez-alice.fr/
LA MARSEILLAISE DE LA PAIX
Marseillaise
écrite par les élèves de l'école primaire
de Cempuis (Oise) en 1892 !
Isabelle Costa
1.
De
l'universelle patrie
Puisse venir le jour rêvé
De
la paix, de la paix chérie
Le rameau sauveur est levé
(bis)
On entendra vers les frontières
Les peuples se
tendant les bras
Crier : il n'est plus de soldats !
Soyons
unis, nous sommes frères.
2.
Quoi
! d'éternelles représailles
Tiendraient en suspens
notre sort !
Quoi, toujours d'horribles batailles
Le pillage,
le feu, et la mort (bis)
C'est trop de siècles de
souffrances
De haine et de sang répandu !
Humains, quand
nous l'aurons voulu
Sonnera notre délivrance !
Refrain
:
Plus d'armes, citoyens !
Rompezvos bataillons !
Chantez,
chantons,
Et que la paix féconde nos sillons !
3.
Plus
de fusils, plus de cartouches,
Engins maudits et destructeurs
!
Plus de cris, plus de chants farouches
Outrageants et
provocateurs (bis)
Pour les penseurs, quelle victoire !
De
montrer à l'humanité,
De la guerre l'atrocité
Sous
l'éclat d'une fausse gloire.
4.
Debout,
pacifiques cohortes !
Hommes des champs et des cités !
Avec
transport ouvrez vos portes
Aux trésors, fruits des
libertés (bis)
Que le fer déchire la terre
Et
pour ce combat tout d'amour,
En nobles outils de labour
Reforgeons
les armes de guerre.
5.
En
traits de feu par vous lancée
Artistes, poètes,
savants,
Répandez partout la pensée,
L'avenir
vous voit triomphants (bis)
Allez, brisez le vieux
servage,
Inspirez-nous l'effort vainqueur
Pour la conquête
du bonheur :
Ce sont les lauriers de notre âge.
Dernière
modification :