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Du 12 décembre 1997
L'Electron libre
Nos sociétés mangées comme des falaises où bat l'effroi Nos sociétés comme des pyramides aux arêtes coupantes Qui blessent les doigts, qui dressent les droits
Nos sociétés ont failli, rongées de blessures S'en échappent les oiseaux, les électrons libres Qui traversent les murs, essaiment dans l'azur
Le cauchemar du dominateur traverse son corps L'électron libre bouscule sa planète Le dominateur à ses heures peine à ses torts
L'organisons du contrôle engendre les prisons Mais l'indissoluble, l'infiniment petit, est plus solide Son mouvement échappe au contrôle des mors-la-raison
Que c'est beau de voir la révolution dans l'ordre des choses Au fondement de la création prémunir contre les satellites Tracer dans l'intergalactique de la glose
L'électron libre, le pépin du vivant Qui délie les harmonies de la matière Se dévergonde au profit de l'esprit-aimant
Cette bille de l'espace à ses emports Décompte fait, argument des savants Est la part du hasard qui fait son décor
Les contrôleurs, les briseurs d'égalité et de rêves Ont face à eux ce désintégré libertaire Qui cherche le grand du beau : l'attirance sans trêve
!
© Jean-Jacques Rey, 1997
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