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Du 16 août 2010
LES MONTAGNES VENTRILOQUES
N'ont d'yeux que pour elles-mêmes Courent et volent Plus vite que leurs ombres Savent tout et ne savent rien Les Montagnes ventriloques S'effondrent en petits tas Sûres d'elles-mêmes A tout choisir mieux vaut Les perdre en chemin Au fond d'un trou d'eau Diluées pour faire jour Au pied de la velléité .
Les Montagnes ventriloques Ne parlent que d'ombres Alanguies sur leurs fosses communes Comptant s'y prendre Sur leur tas de poussière Pour refaire le monde Ne sachant rien Que leurs prières Tout un art pour gémir Et prendre à témoin De leur ineffable malheur De ne parler qu'à elles-mêmes Pour entendre la vérité Qui bien sûr fuse de leur âme Pauvres montagnes Qui font le dôme Au-dessus de leur main Qu'elles prennent sans gant Pour proclamer les armes De leurs certitudes Qui commandent à forger L'enclume des imbéciles .
© Jean-Jacques REY, 2010
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