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Je la porte en moi
Celle éclose bien de saisons en arrière Celle que l'aube et le soleil éclairèrent A sa naissance et dans sa jeunesse Et à présent sur les pas de sa vieillesse Je la porte en moi
Celle heureuse au sein de l'innocence Quand la raison ignorait encore le mal Qu'autour d'elle tout n'était que douceur Celle jadis baignée dans la tendresse familiale Je la porte en moi
Tant de rêves elle avait pour un futur doré Mille et une ambitions pour de bonnes intentions Tant d'espoir nourri pour une vie fleurie Pour elle-même mais plus pour l'autrui Je la porte en moi
Celle qui se voile derrière le réel Comme un enfant timide derrière le rideau Et qui n'est pas en tort juste à travers Celle qui tient le mal aussi léger que l'air Je la porte en moi
Celle qui navigue son regard pour trouver ses dieux Qu'elle pense ont sur elle fermé les yeux Celle prise en toile tissée de mésaventures Telle une bestiole en proie d'araignée Je la porte en moi
Celle qui dans mes pas n'a pas ôté les siens Et dont le cœur bat en duo avec le mien Celle que mon âme respire en silence Telle une fleur en son état de semence Je la porte en moi
Celle que je garde en compagnie constante Comme l'ombre de moi-même au jour ensoleillé Vous qui avez la chance de lire ses écrits L'auteur de ce qui vous est sous les yeux JE LA PORTE TOUJOURS EN MOI
Romana
PS: Je vous explique mon nom de plume : Romana sous le poème : Rom pour Romuald = mon père s'appelait ainsi ; Ana pour Anastasie = c'était le nom de ma mère ; le génocide de 1994 me les a dérobés.
© Marie-Bénédicte HARRISON, octobre 2007
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