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LES FOUS DU ROI
La vérité, fille indécente,
Sort toute nue, incandescente,
De la bouche innocente du fou
Pour qui le roi est un joujou.
Son sceptre est fait dans du carton,
Tête de marotte dans du coton.
Chez les Valois, chez les Bourbon,
On l'appela aussi bouffon.
Triboulet ! Brusquet ! Sibilot !
Vous qui sonniez de vos grelots
En votre ville de Paris !
Angoulevent et D'Angély !
Où êtes-vous mes bons amis ?
D'la poule au pot d'un huguenot
Qui, pour une messe, vendit son sceau,
Aux dragonnades de Louis sot,
Louis soleil, le roi catho.
Qui n'aimait pas les parpaillots,
Où êtes-vous mes jolis fous ?
Les rois sont morts, coupés au cou
Et y'a pas d'fou chez l'Président
Où des énarques règnent à présent.
Du grand Versailles à l'Elysée
La vérité est épuisée.
Langue de bois des gens sensés
Ça fait belle jambe aux angoissés.
Ne plus rien voir ! ne plus rien dire !
Sa faire bouffer par les vampires.
La République est en danger !
Le citoyen est outragé !
Il ne faudrait qu'un seul pays,
Où y'aurait plus de roi Louis !
Une seule nation ! une République !
Y'a pas d'Hamlet sans l'brave Yorik !
Sur toute la terre un seul pays !
Tous nous serions parents, amis !
Pour ce qu'il me reste de vie
Laissez-moi croire en Utopie !
Laissez-moi croire en Anarchie !
© Jean-Claude Koutchouk, octobre 1998
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